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9780e séance - matin
CS/15893

Soudan: face aux atrocités commises, les appels se multiplient au Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu et contre les ingérences étrangères

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

Le Conseil de sécurité a de nouveau examiné ce matin la situation au Soudan, déchiré depuis 19 mois par les hostilités opposant l’armée gouvernementale et les Forces d’appui rapide (RSF).  Ses membres ont notamment entendu le bilan glaçant dressé par le Chef de la Division des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. Ramesh Rajasingham, qui a qualifié les récents massacres et violences sexuelles perpétrés dans l’État de Gazira de « caractéristique écœurante » d’un conflit qui alimente la plus grande crise de déplacement au monde.

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a condamné tout autant les attaques des RSF contre les civils que les bombardements aériens aveugles des Forces armées soudanaises dans des zones peuplées ou les exactions commises contre les populations par des forces affiliées à l’armée gouvernementale.  Elle a aussi dénoncé le « soutien extérieur considérable », dont bénéficient les deux parties, en particulier « un flux constant d’armes vers le pays ».  « Certains prétendus alliés des parties facilitent le massacre au Soudan.  C’est inadmissible, c’est illégal et cela doit cesser », a-t-elle lancé.

Des cessez-le-feu locaux pour relancer le processus politique

Évoquant la difficulté à lancer des négociations entre les deux parties belligérantes, Mme DiCarlo a déploré qu’elles semblent toutes deux convaincues de pouvoir l’emporter sur le champ de bataille, intensifiant de fait leurs opérations militaires.  La France, notamment, s’est faite l’écho des mêmes préoccupations.  Estimant qu’aucune victoire militaire n’est possible dans ce conflit, contrairement aux espoirs des belligérants, elle les a rappelés « à la raison ». 

Face à ces négociations au point mort, la France a préconisé la négociation de cessez-le-feu locaux dans les zones les plus affectées par la guerre, estimant que cette mesure est le préalable au lancement d’un processus politique inclusif associant les belligérants, mais aussi l’ensemble de la société civile soudanaise, y compris les femmes et la jeunesse.  Un appel relayé par plusieurs autres membres du Conseil. 

Ainsi l’Algérie, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique et Sierra Leone), a-t-elle estimé nécessaire un cessez-le-feu durable pour jeter les bases d’un processus politique de sortie de crise.  Les A3+ soutiennent à ce titre toute proposition de pourparlers sur le modèle de ceux tenus à Genève en juillet, estimant qu’un tel cadre permettrait de restaurer la confiance entre les parties.  Le Royaume-Uni a lui aussi souligné l’importance d’un cessez-le-feu négocié au niveau local par les parties belligérantes, tandis que la Chine a cité cette mesure en première place de sa liste de priorités. 

Pour Mme DiCarlo, le cessez-le-feu est nécessaire pour donner un répit aux civils, favoriser le dialogue et jeter les bases d’un accord plus large.  À ce titre, elle a rappelé que l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Soudan envisage notamment une autre série de pourparlers entre les parties, axés sur la protection des civils.

Mettre en œuvre la Déclaration de Djedda

Plusieurs membres du Conseil ont évoqué la Déclaration de Djedda comme une importante composante d’un processus politique.  La Fédération de Russie a rappelé que ce traité est le seul existant, préconisant de se concentrer sur sa mise en œuvre et appelant au respect de toutes ses dispositions, y compris le retrait des unités armées des zones peuplées. 

Les États-Unis ont toutefois estimé que le respect du traité nécessite la mise en place d’un mécanisme de vérification et de surveillance.  Leur représentante a lancé un appel aux partenaires africains pour qu’ils élaborent un tel mécanisme.  Ces derniers ont émis l’espoir que les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU et de l’Union africaine, qui s’appuient sur le processus de Djedda, porteront leurs fruits. 

Déploiement controversé de Casques bleus ou de soldats de l’Union africaine

Face à l’horreur de la crise, une représentante de la société civile soudanaise, Mme Niemat Ahmadi, de l’organisation « Groupe d’action des femmes du Darfour », a préconisé le déploiement de forces de l’ONU au Darfour et dans tout le Soudan.  Elle a souhaité qu’elles soient dotées d’un mandat solide de protection des civils et concentrent leurs actions dans les zones peuplées. 

La proposition a été reçue avec réserve par le Royaume-Uni, qui estime que cette option devait rester à l’étude, mais n’être considérée que comme un levier parmi d’autres.  À ce titre, il a rappelé que, dans son rapport, le Secrétaire général juge que les conditions ne sont pas réunies pour le déploiement d’une force de l’ONU pour protéger les civils au Soudan. 

La représentante russe a, elle aussi, jugé peu pertinent d’évoquer une telle mesure à ce stade, la qualifiant de « populiste ».  « Personne ne peut répondre à la question de savoir dans quelles régions du pays et à quelles fins ces soldats peuvent être déployés », a-t-elle ajouté.  Selon elle, la présence de forces de maintien de la paix devrait suivre la demande des dirigeants soudanais, faute de quoi elle pourrait saper la confiance du Soudan en l’ONU.  Une confiance déjà compromise en raison des activités passées de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), que la représentante a qualifiées « d’incohérentes ». 

Permettre l’acheminement de l’aide humanitaire

Rappelant que le conflit a touché plus de 11 millions de personnes depuis avril 2023, M. Rajasingham a exhorté la communauté internationale à prendre vraiment au sérieux la crise au Soudan, et le Conseil à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.  Les organisations ne parviennent toujours pas à atteindre la majorité des personnes dans le besoin dans les zones de conflit, a-t-il déploré, précisant que certaines parties du pays sont complètement isolées.  À ce titre, il a salué l’ouverture du point de passage d’Adré depuis le Tchad en août, estimant que cette mesure a permis de sauver de la mort les populations des zones desservies. 

La Chine aussi s’est félicitée de l’ouverture de points d’accès aux frontières, insistant sur les efforts requis pour que l’assistance humanitaire parvienne à ceux qui en ont besoin. Si les États-Unis ont également salué ce geste des autorités soudanaises, ils les ont appelées à prendre une série de mesures pour faciliter le travail des organisations, telles que des allégements des processus administratifs ou une rationalisation des vols pour leur permettre d’apporter leur aide à toutes les régions qui en ont besoin.  Sur un autre ton, la Fédération de Russie a rappelé aux organisations humanitaires qu’il leur incombe de s’adapter aux autorités soudanaises, et non l’inverse. La décision de laisser passer des convois relève des prérogatives des autorités, a-t-elle averti.

Pour sa part, le Soudan a assuré faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a toutefois tenu à expliquer les difficultés rencontrées par son pays à certains points de passage, plus particulièrement celui d’Adré, évoquant le passage de 180 camions d’aide sous la protection des RSF, lesquels contenaient notamment des armes.  Dans ce cadre, le représentant a rappelé aux organisations humanitaires l’importance de respecter les itinéraires prévus et la dénomination de leurs véhicules.

Des ingérences étrangères dénoncées

Mme DiCarlo avait dénoncé la fourniture d’armes aux différentes parties.  Les membres du Conseil ont quant à eux surtout parlé d’ingérence politique. 

La Fédération de Russie a ainsi lancé un appel contre toute ingérence étrangère dans les processus politiques de règlement du conflit.  Préconisant de soutenir les institutions étatiques du pays, la représentante a considéré qu’elles constituent le socle sur lequel il sera possible de construire un dialogue interethnique, lorsque tous les groupes politiques, ethnoconfessionnels et les dirigeants régionaux seront en mesure de déterminer l’orientation générale du développement du pays.  À ce titre, la Russie considère le Conseil suprême soudanais comme la plus haute autorité légitime du pays, et souligne l’importance que les participants au dialogue bénéficient du soutien des Soudanais eux-mêmes, et non de « mécènes » extérieurs.  Réitérant son soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Soudan, la représentante russe a toutefois considéré inappropriées des négociations impliquant des tiers qui ignorent la participation du gouvernement actuel. 

La Chine a également lancé un appel pour que soit respectée la souveraineté soudanaise dans le cadre des efforts de l’Envoyé spécial, mettant en garde contre des ingérences ou des propositions extérieures motivées par des objectifs égoïstes.  Dans ce cadre, elle a exhorté la communauté internationale à travailler avec l’Union africaine. 

Pour sa part, l’Algérie a exhorté les acteurs extérieurs à cesser d’alimenter le conflit et à respecter le droit international.  « Les ingérences étrangères persistantes dans le conflit soudanais risquent de faire échouer les efforts de paix en cours », a-t-elle averti.  Pour les A3+, il est impératif de coordonner ces efforts en préservant le rôle central de l’ONU et de l’Union africaine en matière de paix dans la région.

 « Il ne faut pas faire les mêmes erreurs que dans d’autres conflits de ce type », a insisté le représentant soudanais.  Lançant un appel à l’appropriation nationale du processus politique, il a estimé que « ce sont les Soudanais qui doivent contrôler le processus de transition », citant à ce titre la résolution 2736 du Conseil de sécurité.

L’ingérence étrangère ne ferait que contribuer à une relance des hostilités, a mis en garde le représentant, qui a par ailleurs dénoncé des États et acteurs « bien connus de la région » qui financent les RSF et d’autres groupes armés, avant de citer nommément les Émirats arabes unis.

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RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Exposés

Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a commencé par observer que, la dernière fois que le Conseil a discuté de la situation au Soudan, c’était il y a deux semaines seulement.  Ce n’est pas long en termes absolus, mais c’est une éternité pour les millions de Soudanais qui subissent une violence et des souffrances incessantes, a-t-elle fait valoir, avant de rappeler que la dernière vague d’attaques menées par les Forces d’appui rapide dans l’est de l’État de Gazira avait été marquée par ce que les organisations non gouvernementales ont décrit comme certaines des violences les plus extrêmes les 18 derniers mois.

Étant d’« horribles violations » du droit international humanitaire et des droits humains, notamment les violences sexuelles commises principalement contre des femmes et des fille, la Secrétaire générale adjointe a condamné tout autant les attaques des Forces d’appui rapide contre les civils, les bombardements aériens aveugles des Forces armées soudanaises dans des zones peuplées et les exactions commises contre les populations par des forces affiliées à l’armée soudanaise. 

Jugeant plus que temps que les deux parties commencent des négociations, Mme DiCarlo a déploré qu’elles semblent toutes deux convaincues de pouvoir l’emporter sur le champ de bataille et intensifient leurs opérations militaires

Mme DiCarlo a ensuite dénoncé les soutiens extérieurs massifs apportés à chacune des parties, qui permettent aux massacres de se poursuivre, notamment à travers un flux constant d’armes vers le pays.  Elle a lancé un appel à l’arrêt de ces opérations illégales, les qualifiant d’inadmissibles.

Face aux réticences des parties à négocier le règlement du conflit, Mme DiCarlo a salué les efforts de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour rétablir le dialogue, ainsi que le groupe ALPS (Aligned for Advancing Lifesaving and Peace in Sudan) pour promouvoir notamment la mise en œuvre de la Déclaration de Djedda.  Elle a néanmoins déploré la fragmentation des efforts de rétablissement de la paix, estimant que les belligérants profitent de ce manque de coordination et de la désunion multilatérale. 

La Secrétaire générale adjointe a émis l’espoir que le Groupe consultatif pour le Soudan, qui se réunira avant la fin de l’année, renforce la coordination entre organisations et États Membres.  Enfin, préconisant la concrétisation des recommandations du rapport du Secrétaire général à ce sujet, elle s’est félicitée des efforts visant à promouvoir une nouvelle résolution. 

Mme DiCarlo a lancé un appel pour que soit d’urgence mise en œuvre la Déclaration de Djedda.  Elle a préconisé la mise en place d’un mécanisme de contrôle du respect des engagements humanitaires convenus par les parties belligérantes, afin que ces dernières rendent des comptes.  Elle a également estimé nécessaire de progresser en vue d’obtenir des cessez-le-feu locaux afin de donner un répit aux civils, favoriser le dialogue et jeter les bases d’un accord plus compréhensif.  À ce titre, elle a rappelé que l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Soudan, M. Ramtane Lamamra, envisage notamment une autre série de pourparlers entre les parties, axés sur la protection des civils et a demandé un soutien unanime du Conseil de sécurité aux efforts de ce dernier.

M. RAMESH RAJASINGHAM, Chef de la Division des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a déclaré que, 18 mois après le début du conflit, le peuple soudanais continue de subir des souffrances inimaginables dans un contexte de violence brutale et incessante.  Et rien ne semble indiquer qu’il y aura un répit, a-t-il ajouté. 

En effet, selon l’OCHA, des projections inquiétantes laissent penser que le conflit est sur le point de s’intensifier.  Les informations qui parviennent au Bureau font notamment état de victimes civiles de plus en plus nombreuses causées par de violents combats dans des zones peuplées. 

M. Rajasingham a fait part de l’horreur que lui ont inspiré les massacres et les violences sexuelles horribles perpétrés dans l’État de Gazira.  Ces faits, a-t-il expliqué, sont devenus une caractéristique écœurante de ce conflit, les femmes et les filles continuant d’être au cœur de ces souffrances atroces, car les déplacements et la faim les exposent à un risque accru de violences sexistes et de violences, d’exploitation et d’abus sexuels.

M. Rajasingham a ensuite dressé un état des lieux chiffrés de la situation humanitaire, en commençant par rappeler qu’à l’intérieur du Soudan et au-delà de ses frontières, sévit la plus grande crise de déplacement au monde. 

Plus de 11 millions de personnes ont été déplacées depuis avril de l’année dernière, dont près de 3 millions ont cherché refuge dans les pays voisins.  Plus de 400 000 personnes ont été déplacées dans la localité d’El-Fasher au cours des six derniers mois, selon l’Organisation internationale pour les migrations, a énuméré avec gravité le responsable humanitaire.  Alors que les combats font rage au Darfour occidental et au Darfour septentrional, 58 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad au cours du seul mois d’octobre, portant le nombre total de nouveaux arrivants dans l’est du Tchad à plus de 710 000 personnes, auxquelles s’ajoutent les plus de 836 000 personnes qui sont arrivées au Soudan du Sud depuis le début de la guerre, a-t-il ajouté.

M. Rajasingham a aussi attiré l’attention sur ces zones où, comme au nord du Darfour, en particulier dans le camp de déplacés de Zamzam, la famine fait des ravages, la malnutrition y menaçant directement la vie de milliers d’enfants.  L’insécurité alimentaire s’aggrave également au Kordofan méridional, où les hostilités et la violence ont coûté la vie à des milliers de personnes au Soudan.

La faim, la malnutrition et les maladies, on le voit, menacent de coûter la vie à des centaines de milliers d’autres personnes, a averti M. Rajasingham.  Il est par conséquent temps que la communauté internationale prenne vraiment au sérieux ce qui se passe au Soudan et décide de mesures urgentes pour y remédier, a-t-il martelé.  Parmi ces mesures, il a exhorté le Conseil de sécurité à permettre sans délais un meilleur accès à l’acheminement humanitaire, les organisations spécialisées ne parvenant toujours pas à atteindre la majorité des personnes dans le besoin vivant dans les zones de conflit affectant tout le pays.  Certaines zones sont complètement isolées, a précisé M. Rajasingham, l’ouverture du point de passage d’Adré depuis le Tchad en août ayant permis de sauver de la mort les populations des zones desservies. 

Mais, parce que l’ouverture de ce passage à lui seul ne suffit pas, il faut que de toute urgence les parties belligérantes garantissent la circulation sûre, rapide et sans entrave des fournitures de secours et du personnel humanitaire « par tous les itinéraires désormais disponibles ». 

Aux belligérants, M. Rajasingham a demandé d’aider les travailleurs humanitaires de l’ONU à rétablir les centres interinstitutions dans des zones clefs, notamment à Zalingei, au Darfour, et à Kadugli, au Kordofan méridional.  Cela, a-t-il martelé, est essentiel pour intensifier la distribution de l’aide et rétablir les liens avec les partenaires locaux et les communautés, qui sont des acteurs de premier plan dans la réponse humanitaire apportée. 

« En somme, nous appelons les parties à transformer leur engagement répété et à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire en actes sur le terrain », a conclu M. Rajasingham. 

Mme NIEMAT AHMADI, de l’organisation Darfur Women Action Group (« Groupe d’action des femmes du Darfour »), a estimé que la résolution des crises au Soudan nécessite une approche adéquate, à même de faire en sorte que les crises qui durent depuis longtemps, marquées par la commission d’atrocités et de crimes parmi les plus graves d’après le droit international, soient enfin prises en compte par la communauté internationale. 

Pour cette représentante de la société civile, les mécanismes classiques de résolution des conflits ne devraient plus permettre aux auteurs de ces crimes de dicter l’issue des processus de paix. 

À cette aune, la société civile est d’avis que face « au génocide et aux atrocités innommables en cours » au Soudan, les solutions à la crise doivent bien reposer sur une approche de prévention de ces atrocités, laquelle commence par la protection des civils et la fourniture urgente d’une aide humanitaire vitale pour des millions de personnes. 

Mme Ahmadi a également insisté sur la nécessité d’une responsabilisation complète pour les crimes internationaux les plus graves commis dans son pays, en particulier les violences faîtes aux femmes et aux filles, ce qui créera ensuite un environnement propice à un règlement inclusif et pacifique de la crise, et à la transformation du Soudan en un État stable. 

« Je vous appelle à prendre au sérieux la crise au Soudan et le besoin impérieux qu’il y a à protéger les civils et à agir en conséquence », a enfin lancé Mme Ahmadi, qui a « imploré » le Conseil de sécurité de prendre les mesures adéquates pour sauver des vies et empêcher un effondrement régional complet. 

Parmi les mesures prônées par son organisation, Mme Ahmadi a cité le déploiement de forces de l’ONU dotées d’un mandat solide de protection des civils au Darfour « et dans tout le Soudan », en concentrant l’effort d’urgence sur les zones peuplées, la lutte contre le flux frontalier d’armes et de miliciens ou encore l’imposition de sanctions ciblées supplémentaires, telles que le gel des avoirs et l’interdiction de voyager pour les personnes qui entravent l’acheminement de l’aide et « utilisent la famine comme arme de guerre ».  Elle a également demandé aux membres du Conseil de reconnaître la violence sexiste comme un critère autonome d’imposition de sanctions contre les dirigeants des parties belligérantes.

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