Yemen: le Conseil vote la prorogation jusqu’au 14 juillet 2025 du mandat de la Mission des Nations Unies en appui a l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH)
Le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 14 juillet 2025 le mandat de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) en adoptant à l’unanimité ce matin la résolution 2742 (2024). Le mandat est toujours de « faciliter l’application de l’Accord sur la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa comme le prévoit l’Accord de Stockholm ».
Conclu le 13 décembre 2018, entre le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes, l’Accord de Stockholm a été entériné le 21 décembre 2018 par la résolution 2451 (2018) du Conseil de sécurité qui ratifie l’Accord sur Hodeïda. Celui-ci prévoit notamment un cessez-le-feu dans la province de Hodeïda et un redéploiement mutuel des forces de la ville de Hodeïda et des trois ports qui étaient sous contrôle houthiste.
Le Conseil reste bien entendu saisi de la question et entend examiner le mandat de la Mission, qui a été créée en 2019, pour y apporter toute modification qui serait rendue nécessaire par l’évolution de la situation sur le terrain, notamment un cessez-le-feu durable à l’échelle du pays.
Le Royaume-Uni, qui a préparé le texte, a rappelé le rôle de premier plan que joue la Mission dans la sécurité maritime et la démilitarisation, remerciant le Conseil d’avoir fait front uni. Le cessez-le-feu à Hodeïda reste d’une importance primordiale, a souligné la déléguée en dénonçant les restrictions imposées par les houthistes qui « doivent cesser ». La déléguée a appelé de ses vœux un règlement pacifique pérenne.
Se réjouissant que la Mission puisse poursuivre ses patrouilles et surveiller certains districts de la province de Hodeïda, les États-Unis ont eux aussi martelé que les attaques des houthistes contre des navires doivent cesser, ce qui exige davantage de fermeté de la part du Conseil de sécurité. Elle a soulevé l’origine iranienne des armes même si l’Iran nie ces violations, en mettant en avant notamment des rapports d’experts de l’ONU qui le prouvent. « Ces violations ne peuvent être tolérées. » De plus, 45 employés d’agences des Nations Unies ou d’organisations non gouvernementales sont toujours aux mains des houthistes, s’est impatientée la déléguée en demandant au Conseil de sécurité de parler d’une seule voix.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT S/2024/460
Texte du projet de résolution (S/2024/528)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant et réaffirmant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de sa présidence concernant le Yémen, notamment la résolution 2691 (2023),
Réaffirmant son ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen, et son engagement à soutenir le peuple yéménite,
Rappelant qu’il a approuvé l’accord conclu en Suède par le Gouvernement yéménite et les houthistes concernant la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa (« l’Accord sur Hodeïda ») et demandant de nouveau aux parties de coopérer en vue d’en appliquer toutes les dispositions, rappelant les obstacles imposés actuellement par les houthistes à la liberté de circulation de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH), notamment aux patrouilles, et insistant sur la nécessité de faciliter l’augmentation du nombre de patrouilles effectuées sans entrave par la Mission,
1. Décide de proroger jusqu’au 14 juillet 2025 le mandat de la MINUAAH, défini dans la résolution 2691 (2023), qui est de faciliter l’application de l’Accord sur la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa comme le prévoit l’Accord de Stockholm, dont le texte a été distribué sous la cote S/2018/1134;
2. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte, chaque mois, des progrès accomplis dans l’application de la présente résolution, conformément au paragraphe 8 de la résolution 2643 (2022);
3. Prie également le Secrétaire général de lui faire un point complémentaire sur la Mission dans un délai d’au moins un mois avant la date à laquelle le mandat de la Mission doit venir à expiration;
4. Déclare son intention d’examiner le mandat de la Mission et d’y apporter toute modification rendue nécessaire par l’évolution de la situation sur le terrain, notamment un cessez-le-feu durable à l’échelle du pays;
5. Décide de rester activement saisi de la question.