9570e séance – après-midi 
CS/15617

Ukraine: le Conseil de sécurité se penche sur les récentes frappes aériennes contre la ville d’Odessa

Le Conseil de sécurité a discuté cet après-midi des récentes attaques de la Fédération de Russie contre la ville ukrainienne d’Odessa, en particulier celle perpétrée le 6 mars dernier, alors que le Président de l’Ukraine, M. Volodymyr Zelenskyy, et le Premier Ministre de la Grèce, M. Kyriákos Mitsotákis, s’y trouvaient en visite, et qui a fait cinq morts. 

« Odessa est devenue la cible de fréquentes attaques meurtrières ces dernières semaines », a constaté le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, M. Mohamed Khaled Khiari.  Le 2 mars, 12 personnes ont ainsi perdu la vie dans l’attaque d’un drone contre un immeuble résidentiel, a-t-il relevé.  « Cinq d’entre elles étaient des enfants, âgés en majorité de moins de 5 ans. » 

M. Khiari a précisé que cette attaque fait suite à deux nuits d’attaques de drones, les 22 et 23 février, ayant tué quatre personnes.  « Odessa n’est pas la seule ville ukrainienne à se trouver sous un feu constant », a-t-il noté, en condamnant toute violence contre les civils, illicite au regard du droit international.  Il a précisé que 10 703 civils, dont 594 enfants, ont trouvé la mort depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. 

La Directrice de la Division des finances et des partenariats du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Mme Lisa Doughten, a quant à elle déploré la dernière vague d’attaques dans les régions d’Odessa, Kharkiv, Soumy et Donetsk, laquelle témoigne des « souffrances humaines, des morts et des ravages incommensurables infligés au peuple ukrainien ».  L’attaque du 2 mars à Odessa est « particulièrement consternante », a-t-elle ajouté. 

Dans leur immense majorité, les membres du Conseil ont condamné ces frappes, à l’instar de Malte, qui a précisé que la visite du Président ukrainien et du Premier Ministre grec avait pour objectif de discuter de l’aide à apporter afin de restaurer les infrastructures civiles.  « Ces attaques contre des civils sont inacceptables », a déclaré la délégation, appuyée par le Guyana, le Royaume-Uni, le Japon, les États-Unis, l’Ukraine ou encore la Lettonie, qui s’exprimait au nom des pays baltes. 

Le représentant de la Grèce a confirmé l’engagement inébranlable de son pays à continuer de fournir un soutien à l’Ukraine, « aussi longtemps que nécessaire. »  « La Grèce est prête à faire du port d’Alexandroúpolis une plaque tournante pour l’envoi de l’aide en Ukraine et entend contribuer à la restauration du centre historique d’Odessa, site classé au Patrimoine culturel de l’UNESCO », a-t-il annoncé. 

De nombreuses délégations, dont celle du Royaume-Uni, ont estimé que ces attaques montrent que la Russie n’est pas intéressée par la paix.  La Russie cherche à justifier l’injustifiable mais la communauté internationale n’est pas convaincue, a tranché le Japon, tandis que la Lettonie a estimé que les actions de la Russie ne sont pas compatibles avec son statut de membre permanent. 

Ces attaques démontrent que l’agresseur russe s’efforce de mettre à mal le couloir maritime ouvert par les forces navales ukrainiennes après que la Russie a sapé l’Initiative de la mer Noire, a réagi le délégué de l’Ukraine.  « La Russie a failli dans ses tentative de chantage envers la communauté internationale », a-t-il estimé, avant d’appeler au renforcement des défenses aériennes de son pays afin de notamment mieux protéger les ports. 

« Les frappes de l’armée de l’air russe ne visent que des installations militaires et ne constituent pas un danger pour les civils ukrainiens », a rétorqué le délégué de la Russie.  Il a précisé qu’entre le 2 et le 8 mars, les forces armées russes ont mené 34 frappes groupées avec des armes de précision contre des installations en Ukraine, notamment des arsenaux et des bases de ravitaillement en carburant.  « Toutes les cibles visées ont été atteintes avec succès. » 

En raison des tirs « aveugles » de la défense aérienne ukrainienne depuis des quartiers résidentiels, des missiles sont tombés sur des zones qui n’étaient pas bombardées, a expliqué le délégué russe.  Il a ensuite dénoncé la position du Président français sur le déploiement des troupes de l’OTAN en Ukraine, projet qui menacerait de déclencher « la Troisième Guerre mondiale », a-t-il mis en garde. 

Enfin, le Sous-Secrétaire général a estimé que le projet de la Russie de tenir sa prochaine élection présidentielle dans les territoires ukrainiens placés sous son contrôle est profondément « dérangeant ».  Les tentatives d’annexion du territoire ukrainien sont sans fondement au regard du droit international, a tranché M. Khiari, appuyé notamment par l’Union européenne. 

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

M. MOHAMED KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, a déploré l’intensification des attaques contre les civils en Ukraine, malgré les nombreux appels à la désescalade lancés fin février au terme de deux ans de la guerre.  Des tirs ont également été recensés sur le territoire russe, y compris aujourd’hui dans la région de Belgorod, a-t-il dit.  « Malheureusement, nos appels répétés pour la protection des civils ne sont pas entendus. »  Il a déclaré que la ville portuaire d’Odessa est devenue la cible de fréquentes attaques meurtrières ces dernières semaines.  Le 2 mars, 12 personnes auraient ainsi perdu la vie dans celle d’un drone ayant pris pour cible un immeuble résidentiel, a-t-il dit.  « Cinq d’entre elles étaient des enfants, âgés en majorité de moins de cinq ans, ce qui en fait l’incident le plus meurtrier pour des enfants depuis plus de neuf mois. »  Il a précisé que cette attaque fait suite à deux nuits d’attaque de drones, les 22 et 23 février, qui avaient déjà tué quatre personnes, ajoutant qu’Odessa n’est pas la seule ville ukrainienne à être sous un feu constant.

Le haut fonctionnaire a rappelé que l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a fait 10 703 victimes parmi les civils, dont 594 enfants, et que 20 146 autres personnes, y compris 1 316 enfants, ont été blessés.  Il a condamné toutes les attaques commises contre les civils et les infrastructures civiles, en rappelant qu’elles sont prohibées par le droit international: « Ces attaques sont inacceptables et doivent cesser. »  Il a également estimé que le projet de la Russie que sa prochaine élection présidentielle se déroule aussi dans les territoires ukrainiens actuellement sous son contrôle est profondément « dérangeant ».  Les tentatives d’annexion de territoire ukrainien sont sans fondement au regard du droit international, a-t-il souligné.  Enfin, il a rappelé que l’ONU reste pleinement engagée en faveur de l’indépendance et de la souveraineté de l’Ukraine.  « Il est plus que temps d’instaurer la paix, une paix juste sur la base de la Charte des Nations Unies, du droit international et des résolutions de l’Assemblée générale », a-t-il conclu, en faisant siens ces mots du Secrétaire général.

Mme LISA DOUGHTEN, Directrice de la Division des finances et des partenariats du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a déploré la dernière vague d’attaques dans les régions d’Odessa, Kharkiv, Soumy et Donetsk, laquelle témoigne des « souffrances humaines, des morts et des ravages incommensurables infligés au peuple ukrainien ».  Elle a jugé particulièrement consternante l’attaque lancée contre un immeuble résidentiel d’Odessa qui a tué 12 civils, dont 5 enfants. Ces frappes, menées en plein hiver, ont laissé de nombreux civils sans électricité, chauffage, ni eau, en plus d’endommager ou de détruire des immeubles d’habitation dans les régions de Donetsk, Kherson et Dnipro.  Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), près de 31 000 civils ont été tués ou blessés depuis le 24 février 2022.  Or, a-t-elle rappelé, le droit international humanitaire interdit toute attaque dirigée contre des civils et des biens de caractère civil. 

En cette Journée internationale de la femme, Mme Doughten a noté l’impact particulièrement dur de ce conflit sur les femmes et les filles.  Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) rapporte qu’un tiers des ménages dirigés par des Ukrainiennes ont du mal à se nourrir et que 60% des femmes âgées sont incapables de subvenir à leurs besoins fondamentaux.  Bien que la violence sexiste dirigée soit une « caractéristique choquante » de cette guerre, le manque de ressources suffisantes signifie qu’un grand nombre des 2,5 millions de femmes et filles qui devraient être victimes de telles violences cette année n’auront pas accès aux services dont elles ont besoin. 

En dépit de la détérioration croissante de la situation sécuritaire en Ukraine, l’ONU et quelque 600 organisations partenaires continuent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour fournir une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, a assuré Mme Doughten.  En 2024, 2 travailleurs humanitaires ont perdu la vie jusqu’à présent et 10 ont été blessés, ce qui illustre les dangers liés à l’acheminement de l’aide à proximité de la ligne de front.  La haute fonctionnaire a exprimé sa reconnaissance envers les donateurs qui ont fourni 11% des 3,1 milliards de dollars nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires et au plan de réponse de l’Ukraine en 2024, tout en soulignant qu’un soutien financier additionnel est nécessaire de toute urgence.  Quelque 1,7 million de personnes ont reçu une forme d’assistance directe cet hiver, s’agissant notamment de la réparation des systèmes d’énergie et de chauffage. 

L’ONU et ses partenaires ont dû adapter leurs opérations pour venir en aide aux personnes touchées par l’intensification des combats le long de la ligne de front, a poursuivi la Directrice, en livrant des fournitures essentielles à près de 13 000 résidents dans les communautés de première ligne par le biais de 11 convois interagences.  La semaine dernière, deux convois interagences ont atteint les communautés de Kherson et de Donetsk durement touchées par des mois de combats.  « Ces convois sont une bouée de sauvetage », a-t-elle ajouté. 

Toutefois, l’un des principaux défis reste le manque d’accès humanitaire aux parties des oblasts de Donetsk, Kherson, Luhansk et Zaporizhzhia occupés par la Fédération de Russie.  Mme Doughten a fait part de sa profonde préoccupation face au sort des civils hors d’atteinte de ces territoires, environ 1,5 million d’entre eux ayant besoin d’une assistance vitale.  « Il est temps de mettre un terme à la catastrophe humanitaire en Ukraine et aux souffrances du peuple ukrainien », a-t-elle conclu. 

Le représentant de la France a condamné les frappes de missiles russes sur la ville d’Odessa, à une centaine de mètres du convoi qui transportait le Président ukrainien et le Premier Ministre grec, qui a causé la mort de cinq personnes. Reprochant aux autorités russes de continuer de bafouer le droit international humanitaire, dans la poursuite de la guerre d’agression illégale qu’elles mènent depuis plus de deux ans contre l’Ukraine, il a fait état d’un bilan humanitaire de 10 500 civils tués depuis le début du conflit et de plus de 4 millions de personnes déplacées, dont un million d’enfants, alors que plus de 17 millions ont besoin d’une assistance humanitaire.  La France est mobilisée pour répondre aux besoins des Ukrainiens, a-t-il affirmé, avec près de 300 millions d’euros d’aide depuis le début du conflit, entre autres.  Le représentant a condamné les violations du droit international humanitaire en Ukraine et réaffirmé le soutien de la France aux travaux menés pour que les auteurs de ces actes ne restent pas impunis.  Après plus de deux ans d’agression, la Russie mise sur l’épuisement du peuple ukrainien et la lassitude de ceux qui le soutiennent, a-t-il affirmé, « mais elle ne l’obtiendra pas ».  La France continuera d’apporter un soutien politique, militaire et humanitaire à l’Ukraine, pour l’aider dans l’exercice de son droit à la légitime défense et elle persiste à appeler la Russie à retirer ses troupes du territoire ukrainien, a assuré le délégué en conclusion.

Le représentant de l’Équateur s’est dit consterné par l’attaque perpétrée par la Russie contre la ville d’Odessa au moment où le Premier Ministre de la Grèce effectuait une visite.  Cet incident, qui démontre que les normes internationales sont foulées au pied, a en outre porté un coup aux artères vitales d’une ville qui joue un rôle fondamental pour économie de l’Ukraine et de la région, a-t-il dénoncé, rappelant l’effet domino de ces frappes sur la crise humanitaire dans le pays et sur la sécurité alimentaire mondiale.  Appelant à l’arrêt immédiat des attaques contre les civils et les infrastructures civiles, le représentant a mis en garde contre l’escalade que risque d’entraîner la poursuite du conflit.  Chaque acte de violence, chaque discours incendiaire et chaque attaque nous rapproche dangereusement du point de non-retour, a-t-il averti.  Alors que les possibilités d’un règlement pacifique « se réduisent comme peau de chagrin », il a réaffirmé que le seul moyen de parvenir à une solution durable consiste à négocier.  Dans cette attente, il a réitéré son appel à la Russie pour qu’elle mette un terme à ses opérations militaires en Ukraine, comme le lui a demandé la Cour internationale de Justice (CIJ) en mars 2022. 

La représentante du Royaume-Uni a indiqué que si le Président ukrainien et le Premier Ministre grec ont échappé à la mort à Odessa, cinq personnes n’ont pas eu cette chance.  Elle a estimé que la Russie n’est pas intéressée par la paix, avant de rappeler que « Putin dit qu’il a lancé cette guerre pour protéger les civils ukrainiens », alors qu’« en réalité il les terrorise ».  Les actions de la Russie bafouent le droit et la Charte des Nations Unies, a-t-elle dit.  « La Russie ne triomphera pas. »  Enfin, elle a rappelé le soutien indéfectible de son pays à l’Ukraine, en rappelant la récente contribution supplémentaire de 325 millions de livres Sterling versées par le Gouvernement britannique pour aider ce pays à se défendre.

Le représentant des États-Unis a condamné dans les termes les plus vigoureux le raid aérien mené le 6 mars par la Fédération de Russie contre Odessa, tuant 12 personnes, alors que le Président ukrainien et le Premier Ministre grec rendaient hommage aux victimes d’Odessa après des mois de bombardements. Les civils ukrainiens souffrent au quotidien et meurent du fait des tentatives du Kremlin de conquérir et d’assujettir leur pays, a déploré le représentant.  Il a également noté qu’après son retrait de l’Initiative de la mer Noire, la Russie a multiplié ses attaques contre les ports d’Odessa et les infrastructures céréalières afin de réduire à néant l’économie ukrainienne, faute de pouvoir faire de même avec son armée. 

L’Ukraine a réagi avec résilience et créativité, ouvrant un couloir humanitaire permettant de reprendre les exportations de céréales ukrainiennes, a poursuivi le délégué.  Il a ensuite évoqué le lancement, cette semaine par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt contre deux officiers supérieurs russes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité concernant les attaques menées contre les infrastructures ukrainiennes.  Comme toujours, Moscou fait le choix de l’escalade et se procure désormais des missiles auprès de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en violation des résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il déploré, exhortant ensuite la Russie à cesser ses attaques et à se retirer de l’ensemble du territoire ukrainien.

Le représentant de la Slovénie a noté que les attaques aériennes russes ont considérablement augmenté à Odessa depuis juillet dernier, lorsque la Fédération de Russie s’est retirée de l’Initiative de la mer Noire.  Depuis, la ville portuaire a été soumise à plus d’un millier d’attaques de drones et de missiles.  « Trop c’est trop », a dit le représentant.  « Nous ne pouvons pas permettre que cela devienne la vie ordinaire des habitants des villes ukrainiennes comme Odessa. »  Il a dénoncé les violations flagrantes du droit international, telles que l’utilisation aveugle d’armes explosives dans des zones densément peuplées. 

Pour le représentant, l’agression russe de l’Ukraine a atteint son nadir quand un missile a atterri à quelques centaines de mètres des dirigeants de deux nations souveraines, tuant des civils.  Il a condamné cette attaque dans les termes les plus fermes, y voyant un nouvel épisode de cette guerre inutile où des armes explosives sont utilisées sans discernement.  Il incombe selon lui au Conseil de s’acquitter de sa responsabilité première, en menant une action rapide afin de rétablir la paix et la sécurité en Ukraine et dans la région. 

Le représentant du Mozambique a regretté qu’en dépit des appels à une solution diplomatique en Ukraine, la récente vague d’attaques n’ait fait que repousser encore davantage la perspective d’une détente.  Alors qu’il est désormais question d’un éventuel déploiement de troupes « par des tiers sur des terres étrangères », il a dit craindre une escalade qui porterait encore davantage atteinte à la sécurité et à la stabilité en Europe et augmenterait la menace d’un recours, en représailles, aux armes nucléaires tactiques.  Le représentant a ajouté que cette position s’éloigne de la Charte des Nations Unies, qui contraint tous les États Membres à régler les différends internationaux par des moyens pacifiques.  Appelant à revenir à l’esprit constructif qui a vu les pays européens s’engager à construire une maison commune et un espace de paix, le représentant a souhaité que toutes les voies soient explorées, y compris le rétablissement des voies diplomatiques, l’échange de prisonniers et la mise à profit des bons offices du Secrétaire général.  À ses yeux, un dialogue authentique, constructif et responsable constitue la seule voie permettant de résoudre ce conflit.  Dans cet esprit, il a réitéré l’appel du Mozambique à une cessation immédiate des hostilités et a appelé au retour aux négociations directes entre les parties. 

Le représentant de la République de Corée a dénoncé l’intensification des frappes de missiles russes contre l’Ukraine, y compris celle visant le port d’Odessa il y a deux jours alors que le Premier Ministre grec et le Président ukrainien y étaient en déplacement.  Quel que soit le récit avancé par la Russie, nous ne pouvons ignorer les graves implications de cet incident, a-t-il tranché, y voyant une escalade inutile dans un contexte régional déjà périlleux.  L’engagement de la communauté internationale en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine est inébranlable, a-t-il réaffirmé, avant de répéter que le seul moyen d’atteindre cet objectif est que la Russie retire ses forces militaires du territoire de l’Ukraine.  Mettant en garde contre le prix des conflits prolongés qui ne sont pas seulement synonymes de pertes et de dommages immédiats mais de destructions et de souffrances à plus long terme qui rendent le redressement encore plus difficile, le délégué a pris note de l’estimation alarmante des dommages et besoins, publiée conjointement par l’Ukraine, la Banque mondiale, la Commission européenne et l’ONU, selon laquelle le coût total de la reconstruction et du redressement de l’Ukraine s’élèverait à 486 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, soit l’équivalent de 2,5 fois le PIB actuel de l’Ukraine.  Pour sa part, la République de Corée s’est fermement engagée à travailler avec la communauté internationale pour soutenir les efforts de reconstruction en Ukraine, a-t-il conclu.  En plus des 140 millions de dollars d’aide déjà versés à l’Ukraine, la République de Corée fournira une aide globale de 2,3 milliards de dollars au cours des prochaines années pour aider le peuple ukrainien à reconstruire sa nation.

La représentante du Guyana a dénoncé les frappes contre la ville d’Odessa, qui ont causé la mort de plusieurs civils, dont des enfants.  Elle a appelé à la fin des attaques contre les civils et les infrastructures civiles.  « Nous exhortons les parties à cesser toute attaque indiscriminée et à prendre toutes les mesures nécessaires pour les protéger. »  Elles doivent également s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, a ajouté la déléguée.  Enfin, elle a souligné l’urgence de résoudre le conflit par des moyens pacifiques, encourageant les parties à s’engager en faveur d’un processus politique à cette fin.

Le représentant de la Chine a relevé que la situation humanitaire en Ukraine ne cesse de se détériorer alors que les attaques font de nouvelles victimes civiles.  Il a exprimé sa vive préoccupation face à cette guerre « cruelle », estimant que tous les conflits doivent se conclure autour de la table des négociations. L’Europe ne pourra, selon lui, instaurer un dispositif de sécurité sûr que lorsque toutes les parties respecteront les principes de la Charte des Nations Unies et tiendront compte de leurs préoccupations respectives.  À ses yeux, la communauté internationale doit redoubler d’efforts sur le plan diplomatique afin de faciliter la désescalade et de créer des conditions propices à un règlement politique.  « La Chine a toujours été juste et objective sur le dossier ukrainien », a-t-il ajouté, et n’a jamais renoncé à faciliter des pourparlers de paix.  C’est pourquoi le représentant spécial chinois pour les affaires eurasiennes est actuellement en visite en Fédération de Russie, en Ukraine et dans d’autres capitales européennes.  Le représentant a appuyé la tenue, en temps voulu, d’une conférence internationale de paix reconnue par ces deux pays afin de parvenir à un règlement politique à la crise. 

La représentante de la Suisse a déploré le coût humain de cette guerre et s’est émue de l’intensification des attaques de missiles et de drones russes ces derniers jours et semaines.  Après avoir rappelé que plusieurs régions de l’est et du sud de l’Ukraine ont été visées en fin de semaine dernière, faisant de nouvelles victimes et causant d’importants dégâts à des bâtiments résidentiels et à d’autres infrastructures civiles, elle a condamné les attaques perpétrées à Odessa samedi dernier et il y a deux jours, lors de la visite du Président Zelenskyy et du Premier Ministre Mitsotakis. Les attaques contre cette ville portuaire et ses silos à grains rappellent à quel point cette guerre, au travers de son impact sur la sécurité alimentaire, a des conséquences délétères à travers le monde, a déclaré la représentante.  Réitérant son appel au respect du droit international humanitaire et des droits humains, elle a souligné l’importance de la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves.  La Suisse, a-t-elle ajouté, soutient les efforts nationaux, régionaux et internationaux en matière de responsabilité, y compris ceux de la Cour pénale internationale (CPI). 

Le représentant de la Sierra Leone s’est dit vivement préoccupé par la situation que le conflit a engendré en Ukraine et par ses répercussions pour la paix et la sécurité internationales.  Réaffirmant ses appels au plein respect de la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ainsi qu’à la cessation des hostilités, il a pris note des informations faisant état de frappes de missiles contre la ville ukrainienne d’Odessa, alors que le Premier Ministre grec et le Président ukrainien s’y trouvaient.  Plutôt que d’une cessation des combats, nous sommes les témoins d’une escalade, a-t-il déploré, estimant que le moment est venu pour les parties au conflit d’entamer un dialogue constructif pour ouvrir la voie à une solution pacifique.  Dans l’immédiat, il est nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu au profit de la population ukrainienne et des personnes touchées en Russie, a-t-il plaidé. 

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, il a également souligné le tribut croissant qui est imposé aux femmes et aux filles par cette guerre.  Protéger les civils et fournir une aide humanitaire devrait demeurer un impératif, de même qu’enquêter sur les allégations de violence sexuelle, a-t-il dit, souhaitant en outre que les femmes soient représentées au sein de toutes les plateformes décisionnelles concernant la désescalade. 

Le représentant de la Fédération de Russie a affirmé avoir prouvé à maintes reprises, à l’aide d’exemples concrets, que les frappes de l’armée de l’air russe ne visent que des installations militaires et ne constituent pas un danger pour les civils ukrainiens.  Leurs vies ne sont menacées que par les systèmes de défense aérienne ukrainiens, a-t-il affirmé, ajoutant qu’ils sont en partie déployés dans des zones résidentielles.  Il n’en reste pas moins que les représentants du régime de Kiev et « leurs marionnettistes occidentaux » persistent à vouloir faire passer les conséquences des actes du système de défense aérienne de Kiev pour des frappes ciblées russes sur des cibles civiles, s’est emporté le représentant.  Confirmant qu’entre le 2 et le 8 mars, les forces armées russes ont mené 34 frappes groupées avec des armes de précision contre des installations en Ukraine où des bateaux sans équipage étaient assemblés et préparés pour le combat, des arsenaux, des bases de ravitaillement en carburant pour le matériel militaire et des lieux où des unités de l’armée ukrainienne, des formations nationalistes et des mercenaires étrangers étaient stationnés, le délégué a affirmé sans ambages que, comme le montrent les données objectives et les nombreuses publications d’utilisateurs ukrainiens sur les réseaux sociaux , toutes les cibles visées ont été atteintes avec succès.  Ces mêmes images montrent aussi comment, en raison des tirs aveugles des forces de défense aérienne ukrainiennes depuis des quartiers résidentiels, des missiles et des obus sont tombés sur des zones qui n’étaient pas bombardées, a-t-il fait valoir. 

« Mais nos collègues occidentaux restent aveugles et sourds.  Ils n’ont pas encore perdu l’espoir que le régime de Kiev, qui se bat pour leurs intérêts, sera capable de résister à l’armée russe », a ironisé le délégué.  Les enjeux ont cependant déjà été considérablement réduits, a-t-il ironisé puisqu’aujourd’hui, au lieu d’appeler à « aider l’Ukraine à gagner », on entend de plus en plus souvent l’incantation « nous ne pouvons pas permettre à la Russie de gagner ». 

Selon lui, la vraie question est de savoir ce que les parrains occidentaux de Zelenskyy sont prêts à faire pour tenter de sauver de l’effondrement total leur projet géopolitique de création d’un pôle « anti-Russie » à ses frontières.  Les livraisons d’armes ne suffisent manifestement pas, a-t-il argué, et aucune nouvelle livraison à l’Ukraine ne mettra fin à l’agonie du régime de Kiev en faillite.  Cela ne fera que la prolonger au prix de la vie de dizaines, voire de centaines de milliers d’Ukrainiens, a-t-il présagé.  Pourtant une telle perspective semble susciter le désir de certains politiciens européens « irresponsables » d’intensifier le conflit ukrainien et de l’amener à un nouveau niveau d’affrontement direct, plutôt qu’indirect, entre la Russie et l’OTAN.  Pour le représentant, il est difficile d’interpréter autrement la position du Président français Macron sur la nécessité de déployer des troupes de l’Alliance en Ukraine pour empêcher l’effondrement du régime de Kiev.  Il est dommage que nous n’ayons rien entendu sur ces plans, qui menacent de déclencher la Troisième Guerre mondiale, dans le discours du représentant de la France, a regretté le délégué.  Il est également dommage que son homologue de l’Allemagne, « habituellement très active », ne soit pas parmi les intervenants de cet après-midi, a-t-il renchéri, parce qu’il aurait été intéressant d’entendre ses commentaires à propos d’une conversation divulguée aux médias par des officiers militaires allemands de haut rang sur la manière d’aider les Ukrainiens à détruire le pont de Kertch vers la Crimée et de pénétrer profondément dans le territoire russe.  Au cours de cette même conversation, il a été confirmé que des conseillers militaires américains, britanniques et européens se trouvaient directement en Ukraine et aidaient l’armée ukrainienne à sélectionner les cibles à frapper.  En d’autres termes, ce que nous disons depuis longtemps a été confirmé, a-t-il tranché en signalant que chaque utilisation d’armes de longue portée occidentales contre des civils rend leurs fournisseurs complices des crimes de Zelenskyy.

S’adressant aux représentants de l’OTAN au sein du Conseil, il leur a demandé d’expliquer « la logique sournoise de l’Alliance ».  Dans un premier temps, les dirigeants ont déclaré que l’OTAN devait s’étendre à l’Ukraine parce que la Russie n’attaquerait pas un pays membre de l’OTAN, a-t-il rappelé.  Aujourd’hui, cependant, nous entendons que la Russie ne peut être autorisée à gagner en Ukraine parce qu’elle passera ensuite à l’attaque contre l’OTAN, a-t-il souligné avant de leur demander: « Où est le bon sens dans vos déclarations? Où est la cohérence? », a-t-il demandé.  Pour sa part, la Russie a l’intention d’aborder cette question en détail lors de la réunion du Conseil dont elle a demandé la convocation le 22 mars, a précisé le délégué en conclusion.

La représentante de Malte a indiqué que la visite du Président ukrainien et du Premier Ministre grec le 6 mars à Odessa avait pour objectif de discuter de l’aide à apporter afin de restaurer les infrastructures civiles.  Alors qu’elle se déroulait, Odessa, y compris son port, a été attaquée, a relaté la déléguée, en dénonçant l’indifférence des forces russes pour le caractère civil ou militaire de ses cibles.  Dans une attaque perpétrée le 2 mars à Odessa, 12 personnes, dont 5 enfants, ont malheureusement perdu la vie, a-t-elle poursuivi, qualifiant ces attaques d’« inacceptables ».  Enfin, elle a estimé qu’elles démontrent le manque total d’engagement de la Russie en faveur de la paix et son mépris pour le droit international.

Le représentant de l’Algérie a pris acte de cette nouvelle série d’attaques qui auraient fait des victimes parmi les civils en Ukraine.  Affirmant ne pouvoir imaginer ce que peuvent ressentir les civils lorsque leur sécurité est continuellement menacée, il a constaté qu’il s’agit d’une situation que de nombreux civils vivent chaque jour « des deux côtés des frontières ».  Selon lui, l’absence de perspective de paix devrait rappeler à tous à quel point la désescalade des tensions et la cessation des hostilités sont urgentes et cruciales.  Cela devrait inciter les parties à privilégier un règlement pacifique de cette crise, a insisté le représentant, en les encourageant à s’engager dans un dialogue inclusif et constructif, avec pour unique objectif de parvenir à une solution politique juste et durable.  Cette solution, a-t-il ajouté, doit être guidée par les buts et principes de la Charte des Nations Unies et par les préoccupations légitimes de sécurité des deux parties.  L’impasse actuelle devrait également accroître notre détermination à intensifier les efforts diplomatiques en faveur d’un règlement pacifique, a encore plaidé le représentant, avant d’inviter une fois de plus les parties à privilégier la voie de la paix et du dialogue. 

Le représentant du Japon a estimé que la Russie, une nouvelle fois, cherche à justifier l’injustifiable, affirmant que « la communauté internationale n’est pas convaincue ».  Les attaques de la Russie contre Odessa se poursuivent sans répit, s’est-il alarmé, en se disant soulagé que le Président ukrainien et le Premier Ministre grec qui se trouvaient dans cette zone soient indemnes. Le délégué a plaidé pour une paix en Ukraine qui soit conforme à la Charte des Nations Unies, avant d’appeler à lutter contre l’impunité.  Enfin, il a exhorté la Russie à mettre un terme à son agression et à retirer ses troupes du territoire ukrainien, avant de rappeler que le Japon continuera d’aider l’Ukraine.

Le représentant de l’Ukraine a déclaré que les 33 années de la Fédération de Russie au sein de l’ONU ont été marquées par des confiscations de territoires, des guerres et des agressions contre des pays voisins et sur d’autres continents.  Tandis que la Russie continue d’accaparer le siège de l’Union soviétique au Conseil de sécurité, elle terrorise le peuple ukrainien en s’attaquant à ses infrastructures civiles et à des zones résidentielles.  Entre le 26 février et le 3 mars, les forces russes ont eu recours à quelque 400 bombes aériennes téléguidées, plus de 50 drones Shahed et 40 missiles contre des villes et villages ukrainiens.  Le 2 mars, une attaque nocturne à l’encontre d’Odessa a frappé un immeuble résidentiel, tuant 12 résidents, dont 5 enfants morts pendant qu’ils dormaient dans leur lit.  En tout, la Fédération de Russie a lancé 42 drones Shahed, a-t-il noté, non seulement contre Odessa mais aussi contre de nombreuses localités.  Le 6 mars, Moscou a lancé des missiles contre le port d’Odessa pendant une visite du Président de l’Ukraine et du Premier Ministre grec, faisant des victimes. 

Selon le représentant, ces attaques démontrent que l’agresseur russe s’efforce de mettre à mal le couloir maritime ouvert par les forces navales ukrainiennes après que la Fédération de Russie a sapé l’Initiative de la mer Noire.  « La Russie a failli dans ses tentatives de chantage envers la communauté internationale », a-t-il assuré.  Cependant, l’Ukraine reste déterminée à garantir la sécurité alimentaire mondiale en ouvrant un couloir maritime qui a permis d’exporter près de 30 millions de tonnes de marchandise vers 42 pays.  Quelque 80% de ces expéditions contiennent des produits agricoles, a-t-il ajouté, les exportations des ports ukrainiens atteignant aujourd’hui des niveaux comparables à ceux d’avant l’invasion à grande échelle.  « La diminution de la flotte russe en mer Noire est un fait », au point qu’elle n’ose même plus apparaître dans la zone nord-ouest de la mer Noire ni de bloquer les ports ukrainiens.  Renforcer les capacités de défense aérienne permettra selon lui d’accélérer l’envoi de cargos et de mieux protéger les ports.  Avec les compagnies d’assurance internationales, l’Ukraine met en œuvre des projets visant à réduire le coût de l’assurance risque.  Ainsi, en janvier, un premier navire assuré contre les risques de guerre s’est rendu à Odessa à un coût moindre que lors de l’initiative céréalière. 

Pendant ce temps, a poursuivi le représentant, les conséquences humanitaires ne cessent d’augmenter.  Les forces de l’ordre ukrainiennes ont lancé des enquêtes concernant 143 500 crimes de guerre et 16 650 crimes contre la sécurité nationale, notamment l’assassinat de 11 973 civils, dont 534 enfants.  Moscou ne fait qu’infliger des dommages délibérés aux civils et aux infrastructures civiles, en poursuivant notamment sa « pratique odieuse » d’enlèvements d’enfants ukrainiens, dont 19 546 auraient été déportés en Russie.  Plus de 28 000 civils ukrainiens seraient secrètement détenus dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine ou en Russie dans des conditions « inhumaines ».  Le représentant a donc appelé la communauté internationale à accorder à l’Ukraine le soutien auquel elle a droit en vertu de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies. 

Après avoir condamné de nouveau la guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée menée par la Russie, qui constitue une violation manifeste du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies, et des résolutions de l’Assemblée générale, le représentant de l’Union européenne (UE) a exigé que les frappes aériennes systématiques de la Russie contre des biens civils et des infrastructures essentielles en Ukraine cessent.  Ces attaques intentionnelles s’ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses de crimes de guerre, a-t-il assuré, comme l’a indiqué la Commission internationale indépendante d’enquête sur l’Ukraine.  La Russie et ses dirigeants doivent être tenus pleinement pour responsables de la guerre d’agression qu’ils ont menée contre l’Ukraine, a insisté le délégué.

Rappelant que dans quelques jours, la Russie organisera des « élections » dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine, le représentant de l’UE a demandé instamment à tous les États Membres de l’ONU de condamner et rejeter sans équivoque les tentatives illégales d’annexion par la Russie de la Crimée et de Sébastopol, ainsi que de certaines parties des oblasts de Donetsk, Kherson, Luhansk et Zaporizhzhia.  La voie vers une paix globale, juste et durable passe par le retrait immédiat, complet et inconditionnel par l’agresseur de toutes ses troupes et de tout son équipement militaire de l’ensemble du territoire de l’Ukraine, a déclaré le représentant, et par le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.  Il a annoncé que l’UE poursuivra ses activités de sensibilisation afin d’obtenir le soutien international le plus large possible en faveur d’une paix globale, juste et durable sur la base des principes et objectifs clefs de la formule de paix de l’Ukraine, et dans la perspective d’un sommet mondial pour la paix.

Le représentant de la Grèce a dénoncé l’attaque aérienne lancée le 6 mars par la Russie contre la ville ukrainienne d’Odessa, alors que le Premier Ministre grec, M. Kyriakos Mitsotakis, et le Président ukrainien visitaient la zone portuaire.  Cette frappe russe a causé la mort de cinq personnes, a-t-il déploré, avant de condamner les attaques délibérées contre des civils et des infrastructures civiles commises en Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression non provoquée et injustifiée de la Russie.  Le représentant a ensuite confirmé l’engagement inébranlable de son pays à continuer de fournir un soutien à l’Ukraine, aussi longtemps que nécessaire.  Condamnant toute violation de la paix et de la sécurité internationales provoquée par une action militaire menée par un État contre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un autre État, il a établi une corrélation entre l’Ukraine et Chypre, dont le peuple souffre toujours des conséquences d’une agression et d’une invasion étrangères.  Il est selon lui « impossible de ne pas faire preuve de la même solidarité dans les deux cas ».  

Le représentant a indiqué que la Grèce est prête à contribuer à la résilience de l’Ukraine en faisant du port d’Alexandroúpolis une plaque tournante pour l’envoi de l’aide et en impliquant la flotte marchande grecque dans le transport de marchandises, de denrées alimentaires et de ressources énergétiques.  Il a ajouté qu’en coopération avec la Banque européenne d’investissement (BEI), son pays a organisé le 15 février à Athènes, une conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine.  La Grèce entend par ailleurs contribuer à la restauration du centre historique d’Odessa, site classé au Patrimoine culturel de l’UNESCO.  Enfin, après avoir réitéré le soutien grec à la formule de paix proposée par l’Ukraine, il a assuré que son pays, s’il devient membre élu du Conseil de sécurité, continuera de s’opposer à tout recours illégal à la force dans les conflits internationaux, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies.  

La représentante de la Pologne a dénoncé les récentes attaques russes contre la ville d’Odessa, menées les 2 et 6 mars.  L’attaque au drone perpétrée le 2 mars contre un immeuble résidentiel est l’incident le plus meurtrier depuis des mois, a-t-elle relevé, estimant qu’il s’ajoute à la longue liste de crimes de guerre commis contre la population civile par la Fédération de Russie depuis le premier jour de son agression à grande échelle contre l’Ukraine.  Pour la représentante, « la Russie ne s’arrêtera pas tant qu’elle ne sera pas arrêtée ». De fait, a-t-elle argué, « geler le conflit ne ramènerait pas la stabilité mais donnerait seulement à la Russie le temps de se rétablir et de poursuivre sa politique impériale et agressive ».  Se disant convaincue que « notre inactivité, notre indolence et notre indifférence ne feront qu’encourager la violence », elle a estimé que continuer à apporter une aide concrète à l’Ukraine est le seul moyen de mettre fin à l’agression. 

La représentante a également appelé à traduire en justice les responsables de ces crimes odieux pour éviter la répétition de tels actes de violence dans le monde.  Elle a salué, à cet égard, l’émission de nouveaux mandats d’arrêt par la CPI contre deux commandants russes de haut rang pour leur responsabilité présumée dans les crimes de guerre consistant à diriger des attaques contre des civils et des biens à caractère civil.  « Cela nous rapproche de la possibilité de tenir tous les principaux dirigeants russes individuellement responsables pénalement de ces crimes internationaux », a-t-elle déclaré, avant de rendre hommage, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, au courage, à la résilience et la détermination des femmes ukrainiennes.  La communauté internationale doit rester déterminée à les soutenir et à veiller à ce qu’elles jouent un rôle de premier plan dans le redressement économique et social de l’Ukraine, a-t-elle conclu.

La représentante de la Lettonie, qui s’est exprimée au nom des pays baltes, a dénoncé les frappes aériennes russes contre Odessa des 2 et 6 mars, en notant qu’un missile est tombé à proximité du Président ukrainien et du Premier Ministre grec, présents sur place.  En s’attaquant à cette ville portuaire, la Russie endommage la chaîne d’approvisionnement mondiale, a-t-elle dénoncé, en rappelant l’importance stratégique du port d’Odessa.  La déléguée a de nouveau condamné les actions criminelles de la Russie en Ukraine, affirmant que cette guerre d’agression est conduite par Moscou avec la complicité du Bélarus.  Elle a estimé que les agissements de la Russie ne sont pas compatibles avec son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.  Enfin, elle a estimé qu’une paix durable ne peut être obtenue aux dépens de l’Ukraine.

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