En cours au Siège de l'ONU

9533e séance, matin
CS/15568

Conseil de sécurité: l’adjoint de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement dénonce l’utilisation de drones contre les civils ukrainiens

Réuni, ce matin, pour la onzième fois à la demande de la Fédération de Russie afin d’évoquer la question des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité a entendu l’adjoint de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement dénoncer l’utilisation de drones et de missiles pour frapper les civils et les infrastructures civiles, en violation du droit international humanitaire.  Présent à cette séance, le Ministre russe des affaires étrangères a, quant à lui, estimé que « le sang de dizaines de civils morts est sur les mains et la conscience de ceux qui arment le régime de Zelenskyy ». 

S’exprimant au nom de Mme Izumi Nakamitsu, M. Adedeji Ebo a indiqué qu’au cours des derniers mois, les transferts d’armes et de munitions aux forces armées ukrainiennes se sont poursuivis.  Il a fait état d’armes conventionnelles lourdes, telles que des chars, des véhicules blindés, des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes d’artillerie de gros calibre, des systèmes de missiles et des drones de combat, ainsi que des munitions télécommandées, des armes légères et leurs munitions.  Il a ajouté que, selon des signalements, des États transfèrent ou prévoient de transférer des drones, des missiles balistiques et des munitions aux forces armées russes, qui les utilisent en Ukraine.

Alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a comptabilisé 29 731 victimes civiles en Ukraine en près de deux ans, un total vraisemblablement très inférieur au bilan réel, le haut fonctionnaire a condamné les attaques constantes contre des civils et des infrastructures civiles, au mépris du droit international humanitaire.  Il s’est par ailleurs ému des informations relatives au transfert et à l’utilisation d’armes à sous-munitions, avant de rappeler que les mines et les restes explosifs de guerre entraînent une contamination généralisée des terres en Ukraine, les rendant inutilisables pour l’agriculture et entravant la circulation des personnes. 

Face à l’afflux massif d’armes et au risque de détournement, de prolifération et d’utilisation abusive, M. Ebo a estimé que des instruments juridiquement contraignants, tels que le Traité sur le commerce des armes et le Protocole relatif aux armes à feu, devraient être pleinement exploités.  Il s’est également déclaré convaincu que le nouveau Cadre mondial pour la gestion des munitions classiques tout au long de leur cycle de vie contribuera à lutter plus efficacement contre les détournements.  Il a d’autre part exhorté à nouveau les États Membres à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires découlant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, adoptée en novembre 2022. 

C’est le soutien continu de l’Occident au « régime de Kiev » qu’a dénoncé pour sa part le Ministre russe des affaires étrangères, expliquant que c’est le plus gros obstacle à la recherche d’un règlement pacifique de la crise ukrainienne.  Malgré « l’échec total » des forces ukrainiennes sur le champ de bataille, leurs protecteurs occidentaux, « avec une persistance maniaque », continuent de les pousser à une confrontation militaire insensée au motif que l’effondrement du « régime de Zelenskyy » constituerait une menace existentielle pour les Ukrainiens, a expliqué M. Sergey Lavrov. 

Accusant les États-Unis de profiter économiquement de cette guerre et leurs alliés européens d’« exécuter docilement les ordres de Washington », le Chef de la diplomatie russe a argué que les « marchands de mort » ne sont pas du tout gênés par le fait que leurs armes, y compris les munitions à fragmentation et les obus à uranium appauvri, frappent des cibles civiles.  Si Moscou décidait de mettre fin à son opération militaire spéciale, le « régime de Kiev » en profiterait pour poursuivre son « extermination » de tout ce qui est russe en Ukraine, a-t-il poursuivi, jugeant que tous les plans soi-disant pacifiques avancés par le Gouvernement ukrainien et ses « maîtres » ne sont qu’une couverture pour continuer la guerre. 

En réponse à cette diatribe, l’Ukraine a repris à son compte le motif avancé par la Fédération de Russie pour demander cette réunion, notant que les transferts d’armes et d’équipements militaires que Moscou reçoit, notamment de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), continuent d’alimenter le conflit. Après avoir salué la solidarité des Occidentaux avec son pays, illustrée notamment par une défense aérienne renforcée, il s’est félicité de la tenue, le 14 janvier à Davos, de la quatrième réunion des conseillers en matière de sécurité nationale et de politique étrangère sur la mise en œuvre de la formule de paix du Président Zelenskyy, avec la participation de plus de 80 États et organisations internationales.  Il a été rejoint sur ce point par la Suisse, qui a plaidé pour l’organisation d’une conférence de haut niveau pour poser les bases de négociations de paix « dans l’esprit de la Charte des Nations Unies ». 

Seule l’Ukraine a lancé un processus crédible pour travailler à une paix juste et durable, fondée sur les principes de la Charte, a appuyé la France, tandis que la Chine jugeait urgent d’ouvrir des négociations pour faire émerger un consensus en faveur d’un arrêt des hostilités.  Le Mozambique a, lui, invité les parties à « changer de paradigme » en passant de la force militaire à celle d’une véritable communication et de pourparlers sincères.  Une position partagée par plusieurs autres délégations, parmi lesquelles le Guyana et la Sierra Leone, cette dernière soulignant la nécessité d’éviter une catastrophe nucléaire. Les efforts internationaux doivent être accrus pour instaurer la paix non seulement en Ukraine, mais aussi à Gaza, où se commet un véritable « carnage », a renchéri l’Algérie. 

À l’instar des délégations occidentales, les États-Unis ont dénoncé une réunion visant à « faire écran » pour dissimuler les crimes commis par la Russie.  Le Royaume-Uni s’est, lui, interrogé sur la pertinence du recours par Moscou aux armes de l’Iran et de la RPDC au regard des résultats sur le terrain et des pertes économiques dues aux sanctions et à l’émigration massive de jeunes Russes.  La République de Corée s’est, pour sa part, inquiétée que la RPDC reçoive en retour de la Russie des capacités militaires importantes, en particulier des technologies nucléaires et liées aux missiles. 
 

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Déclarations

M. ADEDEJI EBO, , Directeur du Bureau des affaires de désarmement et Haut-Représentant adjoint pour les affaires de désarmement, a déclaré s’exprimer au nom de Mme Izumi Nakamitsu, actuellement absente.  Il a compté les « 23 mois de morts, de destructions, de souffrances et de dévastations insupportables » depuis que la Fédération de Russie a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine, en notant que se poursuivent la fourniture d’une assistance militaire et les transferts d’armes et de munitions aux forces armées ukrainiennes.  Selon les informations accessibles au public, a-t-il précisé, il s’agit d’armes conventionnelles lourdes telles que des chars de combat, des véhicules blindés de combat, des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes d’artillerie de gros calibre, des systèmes de missiles et des drones de combat, ainsi que des munitions télécommandées, des armes légères et leurs munitions.  Il a ajouté que, selon d’autres informations, des États transféraient ou prévoyaient de transférer des armes telles que des drones, des missiles balistiques et des munitions aux forces armées russes et que ces armes auraient été utilisées en Ukraine.

Faisant valoir que tout transfert d’armes doit avoir lieu dans le cadre juridique international applicable, y compris les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, M. Ebo a jugé très préoccupantes les informations relatives au transfert et à l’utilisation d’armes à sous-munitions tout au long du conflit. Rappelant que le Secrétaire général a appelé à plusieurs reprises à l’arrêt immédiat de l’utilisation de ce type d’armes, il a indiqué en outre que les mines et les restes explosifs de guerre ont entraîné une contamination généralisée des terres, les rendant inutilisables pour l’agriculture et entravant la circulation des personnes en Ukraine. Les États qui ne sont pas encore parties à la Convention sur les armes à sous-munitions et à la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction devraient tout mettre en œuvre pour adhérer à ces instruments, a-t-il plaidé, avant d’exhorter toutes les parties concernées à respecter leurs obligations au titre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques et à ne pas transférer ou utiliser de mines interdites par le Protocole II modifié de la Convention.

Ainsi que l’a souligné la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, l’afflux massif d’armes et de munitions dans tout conflit armé suscite de vives inquiétudes pour la paix, la sécurité et la stabilité, notamment en raison du détournement et de la prolifération, même après la fin du conflit, a poursuivi M. Ebo, non sans rappeler que le Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire général appelle les États Membres à prendre des mesures pour relever les défis liés au détournement, à la prolifération et à l’utilisation abusive des armes conventionnelles aux niveaux régional, sous-régional et national.  De même, a-t-il relevé, la cible 16.4 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 précise qu’une coopération et une coordination internationales sont nécessaires pour la réduction significative des flux d’armes illicites.  Dans ce cadre, des instruments juridiquement contraignants tels que le Traité sur le commerce des armes et le Protocole relatif aux armes à feu devraient être pleinement exploités pour faire face aux risques de détournement et de trafic illicite, a estimé le haut fonctionnaire, pour qui le Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre et son instrument international de traçage restent également des outils essentiels pour lutter contre le commerce illicite sous tous ses aspects.  De même, il a misé sur la mise en œuvre du Cadre mondial pour la gestion des munitions classiques tout au long de leur durée de vie récemment adopté, afin de lutter plus efficacement contre tout détournement de munitions conventionnelles de tous types et de prévenir les explosions imprévues sur les sites de munitions. 

Après avoir mentionné l’appel lancé par le Secrétaire général à tous les États pour qu’ils évitent d’utiliser des armes explosives dans les zones peuplées, notamment en Ukraine et en Fédération de Russie, M. Ebo a exhorté une nouvelle fois les États Membres à approuver et à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires découlant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, adoptée en novembre 2022.  Il a espéré voir davantage d’États rejoindre la Déclaration lors de la prochaine conférence sur cette question, prévue à Oslo en avril 2024.

Le haut fonctionnaire a répété que toutes les parties à tout conflit armé ont le devoir de protéger les civils dans les conflits armés et de garantir le respect du droit international applicable, y compris le droit international humanitaire.  Il a indiqué qu’entre le 24 février 2022 et le 21 janvier 2024, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a comptabilisé 29 731 victimes civiles en Ukraine, soit 10 287 tués et 19 444 blessés.  Alors que, de son propre aveu, les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, il s’est élevé contre l’utilisation de drones et de missiles qui frappent les civils et les infrastructures civiles, en violation du droit international humanitaire.  Dans ce contexte, a-t-il dit en conclusion, les Nations Unies continueront d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale.  À cette fin, M. Ebo a réitéré l’appel du Secrétaire général à tous les États pour qu’ils fassent leur part pour empêcher une nouvelle escalade et jettent les bases d’une paix durable. 

M. SERGEY V. LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a constaté que l’Occident continue de livrer des armes à l’Ukraine et que les mercenaires, dont des mercenaires français, continuent d’affluer dans le pays.  Selon lui, ce qui entrave le plus la recherche de moyens de résoudre pacifiquement la crise ukrainienne c’est le soutien continu de l’Occident au « régime de Kiev », en dépit de l’incapacité de celui-ci à infliger une défaite stratégique à la Russie.  La réalité, selon le Ministre, est que, malgré « l’échec total » des forces ukrainiennes sur le champ de bataille, leurs protecteurs occidentaux, « avec une persistance maniaque », continuent de les pousser à une confrontation militaire insensée au motif que l’effondrement du « régime de Zelenskyy » constituerait une menace existentielle pour les Ukrainiens.  Or, la Fédération de Russie a été « contrainte » de lancer une opération militaire contre un « régime criminel » qui refusait d’abandonner la guerre contre les Ukrainiens russophones dans le sud et le sud-est du pays, a-t-il justifié en argumentant que non seulement le « régime Zelenskyy » a violé les accords de Minsk, mais que l’Occident a également soutenu le coup d’État anticonstitutionnel perpétré il y a 10 ans et préparé l’Ukraine à la guerre avec la Russie.

Poursuivant, le Ministre a observé que 90% du budget militaire alloué par Washington à Kiev demeure aux États-Unis.  Ainsi, les États-Unis ne mènent pas seulement une guerre contre Moscou, ils s’efforcent également d’affaiblir l’Europe en tant que concurrent économique, a-t-il analysé. S’agissant des attaques menées sur les gazoducs Nord Stream, M. Lavrov a noté que les États-Unis bloquent toute tentative de mener une enquête internationale.  Il a par ailleurs estimé que la majorité des membres de l’Union européenne continuent « d’exécuter docilement les ordres de Washington » de fournir toujours plus d’armes à Kiev.  Les « marchands de mort » ne sont pas du tout gênés par le fait que leurs armes, y compris les munitions à fragmentation et les obus à l’uranium appauvri, frappent délibérément des cibles civiles, a-t-il asséné, faisant la comparaison avec les attaques menées le 30 décembre à Belgorod et hier à Donetsk. « Le sang de dizaines de civils morts est sur les mains et la conscience de ceux qui arment le régime de Zelenskyy. »  Selon M. Lavrov, le Gouvernement ukrainien revend sur le marché noir une partie des armes fournies par l’Occident, activité dont profitent les groupes terroristes en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, ébranlant encore davantage des régions déjà instables.

M. Lavrov a estimé qu’en exigeant que son pays mette fin à l’opération militaire spéciale, les dirigeants occidentaux savent parfaitement que le « régime de Kiev » en profiterait pour poursuivre son « extermination » de tout ce qui est russe depuis des siècles en Ukraine.  Il a mis en garde que dans ce cas, ce « régime » continuerait à promouvoir un « nationalisme misanthrope extrême » glorifiant ceux qui, avec les nazis, ont exterminé des Juifs, des Tsiganes, des Russes, des Polonais et des Ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale.  La « tromperie et la lâcheté » des autorités ukrainiennes ont été clairement démontrées, selon lui, lors de la « mise en scène ignoble d’avril 2022 à Boutcha ». 

Contrairement aux Anglo-saxons, le peuple ukrainien n’avait aucun intérêt dans la guerre contre la Russie, a encore dit le M. Lavrov.  Contrairement aux prédictions des propagandistes de Kiev, Russes et Ukrainiens vivent en paix dans les territoires récemment réunifiés à la Russie, sans que l’Occident ne soit autorisé à s’immiscer dans les relations de deux peuples frères selon la « vieille méthodologie colonialiste ».  À ses yeux, tous les plans soi-disant pacifiques mis de l’avant « par le régime de Kiev et ses maîtres » ne font que servir de couverture pour continuer la guerre et pomper l’argent des contribuables occidentaux.  À cet égard, il a jugé regrettable que le Secrétariat de l’ONU compromette sa réputation en participant au « Format de Copenhague ». 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a estimé que cette réunion est une nouvelle tentative visant à justifier l’injustifiable et à élaborer un récit où l’agresseur est la victime et la victime l’agresseur.  Depuis février 2022, plus de 10 200 civils, y compris 575 enfants, ont été tués, a-t-elle déploré.  Et la livraison de missiles balistiques et d’armes de l’Iran et de la RPDC viole les résolutions du Conseil et sape le régime de non-prolifération.  La représentante a assuré que son pays continuera d’aider l’Ukraine afin de répondre aux besoins humanitaires nés de l’agression russe.  Elle a salué toutes les procédures visant à un établissement des responsabilités, en particulier le travail de la CPI et de la CIJ. Elle a souligné que l’Ukraine a le droit de se défendre face à l’agression russe, conformément à l’Article 51 de la Charte, et exhorté la Russie à retirer ses forces. 

M. ZHANG JUN (Chine) a constaté que le conflit en Ukraine s’enlise et que plusieurs facteurs s’associent pour menacer la stabilité internationale. Dans ce contexte, la fin des hostilités et l’avènement de la paix sont plus urgentes que jamais, a-t-il plaidé, invitant toutes les parties à faire davantage dans ce sens.  De même, les États Membres doivent s’engager en faveur de l’intégrité territoriale et la souveraineté de chaque pays, a souligné le représentant.  Il a jugé que la sécurité régionale ne pourra être garantie en procédant à l’expansion d’un bloc militaire, ainsi que l’a montré, selon lui, l’expansion vers l’est de l’OTAN.  Cette tentative a affaibli la sécurité internationale et sapé la confiance entre des parties, a-t-il déploré, appelant l’Alliance atlantique à en tirer les leçons. Il a appelé à prendre au sérieux les préoccupations sécuritaires de l’Ukraine comme de la Russie et d’œuvrer en faveur d’une architecture de sécurité équilibrée.  Dans l’immédiat, il faut que les pourparlers reprennent vite, a-t-il dit, ajoutant que la paix ne sera pas possible si l’on continue à alimenter le conflit en armes.  Pour cela, les efforts diplomatiques ne doivent pas cesser, a poursuivi le représentant, pour qui il est urgent d’ouvrir des négociations pour faire émerger un consensus en faveur d’un arrêt des hostilités. 

Le représentant a souhaité que tout soit fait pour éviter que la crise se répercute dans la région, au moment où le conflit israélo-palestinien menace d’embraser le Moyen-Orient.  Notant à ce propos que les conséquences de ces deux crises sont venues « ajouter de la neige à une situation économique mondiale déjà très rafraîchie », il a appelé à éviter toute instrumentalisation, à veiller à l’intégrité des chaînes d’approvisionnement et à garantir la sécurité alimentaire pour tous. Il a enfin estimé qu’il n’est pas possible d’imposer une solution simpliste à ces conflits mais qu’il convient plutôt de redoubler d’efforts pour forger une communauté internationale qui permette une paix pour tous. 

Mme CAROLYN RODRIGUES BIRKETT (Guyana) a pris note des préoccupations exprimées quant aux risques de détournement d’armes, soulignant que les transferts d’armes doivent être conformes aux instruments de désarmement pertinents et aux résolutions du Conseil de sécurité.  Notant que la fourniture d’armes et de munitions dans toute situation de conflit armé est susceptible d’aggraver ou de prolonger la violence et les risques de détournement, la représentante a demandé que ces transferts soient effectués de façon transparente.  Or, a-t-elle ajouté, le seul moyen efficace de prévenir toute nouvelle escalade en Ukraine et dans la région est de mettre fin à cette guerre.  Notant que plus de 14 millions de personnes ont besoin d’aide, elle a appelé la communauté internationale à accroître son soutien humanitaire.  Enfin, la représentante a exhorté les parties à s’engager dans un processus politique et diplomatique sérieux visant à mettre fin au conflit, dans le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. 

Mme SHINO MITSUKO (Japon) a regretté que la Russie ait à nouveau demandé une réunion du Conseil de sécurité pour affirmer que les transferts d’armes occidentaux vers l’Ukraine aggravent la crise et sapent les efforts visant à parvenir à une solution pacifique.  Dénonçant une démarche politiquement motivée de la part de la Russie, elle a soutenu que l’appui à l’Ukraine vise à l’aider à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, conformément au droit international.  Elle a noté que, de son côté, la Russie utilise des armes obtenues de la République populaire démocratique de Corée, en violation des résolutions du Conseil, en plus de son agression qui viole la Charte des Nations Unies.  Pour la représentante, aucune personne raisonnable ne peut être convaincue par les appels à la paix lancés par la Russie, alors que celle-ci fait un nombre incalculable de victimes et de blessés.  Loin d’être une simple question européenne, ce conflit affecte l’ensemble de la communauté internationale, y compris le Japon, a-t-elle fait valoir, accusant la Russie de défier les institutions judiciaires internationales légitimes, telles que la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de Justice (CIJ), et d’ignorer les voix de l’Assemblée générale. 

Après avoir rappelé que son pays a récemment été frappé par un tremblement de terre majeur, la représentante a exprimé sa reconnaissance aux pays qui lui ont adressé des messages de sympathie et de solidarité, notamment ceux en situation difficile comme l’Ukraine.  L’agression russe est un désastre entièrement provoqué par l’homme, s’est-elle désolée, avant d’appeler à nouveau la Russie à se retirer immédiatement et sans condition de l’ensemble du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine. « Nous resterons aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. »

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a jugé regrettable que la Russie continue de faire de ce Conseil un « théâtre de désinformation ».  Il a noté que des centaines de milliers de soldats russes sont présents sur le territoire ukrainien, et pas un seul soldat ukrainien n’est présent sur le territoire russe.  L’invasion russe de l’Ukraine constitue une violation flagrante de la Charte, a tranché le délégué.  Il a ajouté qu’aucune théorie complotiste ne saurait cacher les faits, à savoir que c’est la Russie qui a déclenché cette guerre.  Il a estimé que cette réunion vise à faire écran afin de dissimuler les crimes commis par la Russie.  Il a dénoncé les transferts d’armes à la Russie de l’Iran et de la RPDC, fragilisant le régime de non-prolifération.  Aucun pays n’a payé de plus lourd tribut que l’Ukraine et aucun pays ne veut davantage la paix que l’Ukraine, a affirmé le délégué.  Il a accusé la Russie de se dire prête au dialogue tout en lançant des salves de missiles contre l’Ukraine.  « N’écoutez pas ce que la Russie dit, mais regardez ce qu’elle fait. »  La Russie doit immédiatement retirer ses forces de l’Ukraine, a conclu le délégué. 

M. DOMINGOS ESTÊVÃO FERNANDES (Mozambique) a regretté qu’un règlement du conflit reste insaisissable alors qu’il approche de son sept-centième jour et malgré les tentatives diplomatiques.  À ses yeux, le flux incontrôlé d’armes non seulement exacerbe le conflit mais complique également tout effort de rétablissement de la paix.  De surcroît, l’implication de plusieurs États dans la fourniture d’armes aux deux parties au conflit complique encore davantage le paysage juridique international et entrave les efforts diplomatiques.  Le délégué a invité les parties à « changer de paradigme » en passant de la force militaire à celle d’une véritable communication et de négociations sincères.  Faisant remarquer que les répercussions du conflit ukrainien se font sentir jusqu’en Afrique, posant notamment des défis importants à la mise en œuvre de l’initiative « Faire taire les armes », il a aussi déploré les perturbations de l’approvisionnement énergétique, qui font augmenter les coûts, et les ruptures de chaînes d’approvisionnement, qui affectent les industries à l’échelle mondiale.  Pour jeter les bases d’une paix durable en Ukraine, il a plaidé pour le dialogue et la négociation, misant sur des mesures de confiance telles que l’échange de prisonniers organisé au début de l’année par les Émirats arabes unis.  Il a suggéré d’autres initiatives, dont des cessez-le-feu, des canaux de communication pour la gestion des crises, l’engagement dans des mesures de contrôle des armements et l’ouverture de l’accès à l’aide humanitaire. 

M. SAMUEL ŽBOGAR (Slovénie) a exprimé sa profonde préoccupation quant à la coopération militaire entre la Fédération de Russie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC), s’agissant notamment de l’importation par Moscou de missiles balistiques.  Ces actions constituent à ses yeux de graves violations des résolutions du Conseil de sécurité et devraient être examinées plus en détail par celui-ci.  Comme un certain nombre de pays, la Slovénie répond à la demande d’aide de l’Ukraine en lui fournissant du matériel militaire, dans le seul objectif de l’aider à protéger ses citoyens et à défendre son territoire.  Le représentant a appelé la Russie à mettre fin à son agression et à respecter l’Acte final d’Helsinki, de 1975, sur l’inviolabilité des frontières européennes ainsi que l’Article 2 de la Charte des Nations Unies concernant l’abstention de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale de tout État. Le droit international et le droit international humanitaire prônés par Moscou à Gaza s’applique également à l’Ukraine, a-t-il rappelé, en mettant en garde la Russie contre le deux poids, deux mesures.

M. MICHEAL IMRAN KANU (Sierra Leone) a appelé au plein respect de la souveraineté de l’Ukraine, avant d’exhorter les parties à prendre les mesures nécessaires en vue d’une cessation immédiate des hostilités et d’un retour à la table des négociations.  Il a indiqué que la guerre dure depuis près de deux ans et qu’aucune fin ne semble en vue. Il a pris note de la position de la Russie, selon laquelle les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine prolongent la guerre et sapent les perspectives de paix.  Il a aussi pris note des positions d’autres membres, selon lesquels la Russie reçoit des armes de la part de pays frappés de sanctions. La livraison d’armes crée des risques d’escalade, a mis en garde le délégué.  Il a ensuite exhorté les parties à cesser les hostilités et à trouver une solution politique, avant de souligner la nécessité d’éviter une catastrophe nucléaire. 

M. JOSÉ JAVIER DE LA GASCA (Équateur) s’est inquiété de l’augmentation alarmante du nombre de victimes civiles en Ukraine du fait de l’intensification des attaques de missiles et de drones menées par la Fédération de Russie.  Il a reconnu le droit inaliénable de toute nation à la légitime défense, conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Le représentant a considéré que l’afflux massif d’armes et de munitions peut contribuer à une escalade et pose des risques de détournement et de prolifération. À cet égard, il a jugé que les mesures visant à contrer de tels risques sont essentielles à la sécurité et à la stabilité régionales, au relèvement postconflit, ainsi qu’à la prévention des conflits dans d’autres régions.  Dans ce contexte, le représentant a réaffirmé la nécessité de donner la priorité à la protection des civils et des infrastructures civiles critiques.  Toute fourniture d’armes doit être effectuée conformément au cadre juridique international applicable et faire l’objet de garanties, a-t-il rappelé.  D’autre part, le représentant a réitéré l’appel urgent lancé à toutes les parties pour qu’elles garantissent un accès sans entrave des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à toutes les zones de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia. 

M. JAMES KARIKUKI (Royaume-Uni) a attiré l’attention sur les plus de 300 000 militaires russes tués ou blessés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont les mères et épouses ont été arrêtées et ignorées, tandis que des milliers de manifestants russes contre la guerre ont été arrêtés et que des médias ont été fermés et de nombreux journalistes incarcérés. Le représentant a ensuite noté que la modernisation militaire russe a reculé de 18 ans, l’industrie de défense russe en étant réduite à démonter des réfrigérateurs pour récupérer des pièces détachées.  De plus, la Russie commande des armes à la RPDC et achète des drones à l’Iran, en violation des résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il dénoncé.  Tout cela pour perdre plus de la moitié des terres dont elle s’est emparée depuis février 2022 et un cinquième de sa flotte de la mer Noire, sans compter que son économie pâtit des sanctions, à hauteur de plus de 400 milliards de dollars, et que des centaines de milliers de jeunes Russes ont émigré pour un avenir meilleur. 

Le représentant a également rappelé que, lors de sa dernière participation à une réunion du Conseil, le Ministre russe des affaires étrangères avait parlé de la protection des droits des russophones en Ukraine.  Pourtant, la seule menace qui pèse sur les civils en Ukraine continue de venir de la Russie, a-t-il observé, accusant Moscou d’empêcher les organisations humanitaires d’accéder aux millions de personnes dans le besoin, tout en se livrant à une pratique systématique de la torture contre des civils ukrainiens et en frappant intensément des centres de population.  Alors que l’Ukraine, le Royaume-Uni et quelque 80 autres pays étaient à Davos la semaine dernière pour discuter des plans de paix du Président Zelenskyy, le Chef adjoint du Conseil de sécurité nationale russe proclamait qu’il pourrait n’y avoir jamais de paix tant qu’existera un État indépendant en Ukraine, a déploré le délégué.  Voyant là une menace pour l’existence même de l’Ukraine et les prémices d’une nouvelle ère d’instabilité mondiale, il a assuré que son pays continuera à reconstituer les défenses aériennes de l’Ukraine pour l’aider à protéger ses civils de ces attaques brutales.  Il a en outre signalé la signature d’un nouvel accord de coopération en matière de sécurité entre son pays et l’Ukraine, annonçant aussi 2,5 milliards de livres sterling supplémentaires d’aide militaire et 18 millions de livres sterling d’aide humanitaire.  Comme l’a dit le Premier Ministre britannique lors de sa récente visite à Kyïv, le Royaume-Uni reste inébranlable dans son engagement en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières, afin de garantir sa capacité à se défendre, à résister à la coercition future et à choisir son propre avenir, a conclu le représentant. 

M. AMAR BENDJAMA (Algérie) s’est dit préoccupé par la recrudescence des tensions dans le monde, avant de déplorer que le Conseil de sécurité ne puisse s’acquitter de son mandat, en raison d’une polarisation accrue en son sein. Les flux d’armes en direction de zones en proie à un conflit ne font qu’aggraver les souffrances des populations et sapent les perspectives de paix, a-t-il déclaré.  Il a exhorté les parties à s’acquitter de leurs obligations et à protéger les civils. Le Conseil doit encourager le dialogue, a recommandé le délégué.  Il s’est dit convaincu qu’une paix juste doit respecter les principes de la Charte et prendre en compte les préoccupations sécuritaires de toutes les parties.  Les efforts internationaux doivent être accrus pour instaurer la paix non seulement en Ukraine, mais aussi partout dans le monde, a encore encouragé le délégué.  Il a en effet dénoncé le « carnage » commis à Gaza, en rappelant qu’en trois mois 24 000 civils ont trouvé la mort, tandis qu’en Ukraine 10 000 civils ont été tués depuis deux ans.  « N’oublions pas les vies palestiniennes de Gaza, les vies palestiniennes comptent. »

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a rappelé que l’un des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies est l’interdiction du recours à la force, condamnant dès lors l’agression militaire russe contre l’Ukraine en tant que violation flagrante de ce principe et exhortant « une fois de plus » la Russie à cesser immédiatement les hostilités et à retirer ses troupes du territoire ukrainien.  L’Ukraine a le droit, en vertu de la Charte, d’assurer sa sécurité et de défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté, a ajouté la représentante, avant de souligner l’importance du respect des conventions et instruments multilatéraux relatifs aux transferts d’armes.  À ce sujet, elle a fait part de son inquiétude face aux informations selon lesquelles la Russie aurait reçu des armes et même utilisé des missiles balistiques de la RPDC lors de récentes attaques.  Elle a appelé la Russie à pleinement respecter les engagements découlant des résolutions du Conseil de sécurité, telles que la 1718 (2006) qui interdit tout transfert d’armes depuis et vers la RPDC. 

L’intensification des attaques russes sur les villes et les infrastructures de toute l’Ukraine accentue les besoins humanitaires, a poursuivi la déléguée qui a également déploré les attaques sur les civils dans l’est du pays sous contrôle russe, notamment à Donetsk ce dimanche.  Après s’être fait l’écho de l’appel des Nations Unies à répondre aux besoins des Ukrainiens à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays pour 2024, elle a assuré que la Suisse continuera à apporter sa contribution.  Elle a d’autre part affirmé que son pays est prêt à soutenir toute initiative et tout dialogue visant à instaurer une paix conforme à la Charte des Nations Unies, saluant à cet égard la participation de 82 pays et organisations internationales à la quatrième réunion des conseillers à la sécurité nationale à Davos, la semaine dernière.  La Suisse appuie le principe d’une conférence de haut niveau pour poser les bases de négociations de paix futures, dans l’esprit de la Charte, a-t-elle dit en conclusion. 

M. JOONKOOK HWANG (République de Corée) a indiqué que l’utilisation d’armes provenant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) par la Fédération de Russie constitue une violation de plusieurs résolutions du Conseil, toute transaction d’armes avec ce pays étant interdite.  Outre les munitions nord-coréennes, des missiles balistiques à courte portée fournis par la RPDC ont frappé l’Ukraine le 30 décembre, le 2 janvier et le 6 janvier, a-t-il relevé.  Le recours par Moscou à des missiles nord-coréens en Ukraine comporte également des implications sur la non-prolifération nucléaire mondiale ainsi que sur la péninsule coréenne. 

Pour le représentant, il est difficile d’imaginer les répercussions d’une violation aussi flagrante des résolutions du Conseil par un membre permanent depuis que le régime de sanctions contre la RPDC a été établi en 2006. De plus, un tel trafic génère des revenus pour la RPDC susceptibles d’être utilisés pour poursuivre le développement de ses programmes nucléaires et de missiles illégaux.  Le représentant s’est inquiété que la RPDC reçoive en retour de la Russie des capacités militaires importantes, en particulier des technologies nucléaires et liées aux missiles.  Il a fait part de sa vive préoccupation face à la récente visite du Ministre des affaires étrangères de la RPDC à Moscou, accompagné d’un haut fonctionnaire chargé du développement et de la production d’armes.  Dans ce contexte « profondément troublant », il a demandé instamment à la Russie de retirer immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien et de mettre fin à cette guerre brutale. 

M. NICOLAS DE RIVÈRE (France) a déclaré que l’édifice de mensonges de la Russie ne résiste pas devant l’évidence: la Russie peut choisir, chaque jour, depuis le 24 février 2022, de cesser son agression, sans préjudice pour sa propre sécurité.  Rappelant que le soutien de la France à l’Ukraine s’inscrit dans le cadre de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, le délégué a affirmé que le combat que mènent les Ukrainiens est également un combat « pour notre Charte et notre sécurité collective ».  « C’est un combat pour que chaque État Membre voie son intégrité territoriale respectée, sans crainte d’être agressé par un voisin. »  La Russie, elle, reste sourde aux appels, poursuit sa guerre illégale et acquiert des drones auprès de l’Iran et des missiles balistiques auprès de la « Corée du Nord » en violation des résolutions de ce Conseil, a fustigé le délégué.  Selon lui, seule l’Ukraine a lancé un processus crédible pour travailler à une paix juste et durable, fondée sur les principes de la Charte, associant un nombre croissant de pays.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a tout d’abord affirmé ne pas être surpris que la personne pour laquelle l’Ambassadeur russe a demandé cette réunion ait rapidement quitté la salle.  Il a cependant souligné l’importance de la plateforme du Conseil de sécurité pour documenter les témoignages de la « réincarnation moderne de Ribbentrop et de ses acolytes ».  Ces témoignages seront sans aucun doute utilisés dans les futurs procès contre les criminels de guerre russes, a-t-il prédit.  Soulignant les souffrances subies par la population civile du fait de la guerre russe contre l’Ukraine et de l’occupation de territoires souverains ukrainiens, il a rappelé qu’hier encore, l’armée russe a bombardé plus d’une centaine de villes et villages ukrainiens dans neuf régions du pays, les plus brutales ayant eu lieu près de Donetsk.  Évoquant ensuite le motif avancé par la Fédération de Russie pour demander cette réunion, le représentant a noté que les transferts d’armes et d’équipements militaires que Moscou reçoit, notamment de l’Iran et de la RPDC, continuent d’alimenter le conflit et d’entraîner une augmentation du nombre de victimes parmi la population civile ukrainienne.  Il a indiqué qu’avant cette réunion, un groupe d’États Membres a publié une déclaration commune à ce sujet. 

Le représentant a par ailleurs dénoncé les aveux de l’ancien Président russe Medvedev, aujourd’hui adjoint du Président Putin au Conseil de sécurité russe. M. Medvedev a exposé ouvertement sur sa chaîne Telegram les véritables objectifs de la guerre russe contre l’Ukraine, à savoir tuer tous les Ukrainiens tant qu’ils veulent avoir leur propre pays indépendant, s’est-il indigné, y voyant « le manifeste du génocide, clair et simple, qui ne peut être comparé qu’à un autre manifeste, écrit il y a près de 100 ans et connu sous le titre Mein Kampf ». Pour le délégué, le fait que la Russie accuse d’autres personnes de néonazisme pour justifier son agression procède d’un « phénomène psychologique de projection, attribuant aux autres ses propres pensées, sentiments et idées ».  De fait, a-t-il analysé, le slogan « la guerre jusqu’au dernier Ukrainien », accusation si souvent utilisée par la délégation russe dans cette salle, « correspond en fait à l’ardent désir de Moscou ». C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la Russie est si obsédée par la résilience ukrainienne et la solidarité mondiale avec l’Ukraine, qui se traduit notamment par la fourniture d’armes pour l’aider à exercer son droit de légitime défense dans le strict respect de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies.

Bien que la Russie ait augmenté le nombre de ses attaques, celui des victimes a diminué car la plupart des missiles russes n’atteignent pas leurs cibles, a relevé le représentant, saluant les résultats de la défense aérienne renforcée fournie par les alliés de son pays.  « C’est ce qui sauve littéralement nos enfants, parallèlement aux mesures d’évacuation mises en place par les autorités ukrainiennes pour protéger les habitants des zones les plus dangereuses. »  Dans ce contexte, le délégué s’est réjoui que le processus de recherche d’une paix globale, juste et durable, fondée sur les principes de la Charte des Nations Unies, soit « en bonne voie ». 

Il s’est félicité de la tenue, le 14 janvier à Davos, de la quatrième réunion des conseillers en matière de sécurité nationale et de politique étrangère sur la mise en œuvre de la formule de paix, avec la participation de plus de 80 États et organisations internationales, précisant que les discussions ont porté sur des points spécifiques de l’initiative ukrainienne tels que le retrait des troupes russes et la cessation des hostilités; la restauration de la justice; la sécurité environnementale; la prévention de l’escalade et de la répétition des agressions; et la confirmation de la fin de la guerre.  En outre, deux sessions spéciales ont été organisées sur la sécurité alimentaire et les aspects humanitaires de la guerre, a-t-il indiqué, avant de rappeler que son pays célèbre aujourd’hui la « journée de l’unité », laquelle peut selon lui s’illustrer par la résilience des soldats ukrainiens, le nombre record de participants à Davos et la solidarité avec l’Ukraine.  Il s’agit d’une assistance de nos alliés visant à renforcer nos capacités de défense, mais aussi d’un engagement partagé envers les valeurs de démocratie, de liberté et de justice, a-t-il conclu.

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