Non-prolifération et cybersécurité au cœur de la présidence du Conseil de sécurité de la République de Corée
Le régime de non-prolifération et la cybersécurité domineront la présidence du Conseil de sécurité de la République de Corée pour le mois de juin, a indiqué, aujourd’hui, son Représentant permanent, M. Joonkook Hwang, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.
En préambule, le Président du Conseil de sécurité a rappelé la relation spéciale qui existe entre son pays et l’ONU. La République de Corée est l’un des pays les plus développés au monde à avoir gardé le souvenir du sous-développement, a dit M. Hwang, en indiquant que son pays n’avait en outre pas de « desseins secrets ».
Il a assuré que sa présidence sera « transparence, inclusive et efficace » et veillera à mettre l’accent sur des questions majeures comme les changements climatiques et le programme pour les femmes, la paix et la sécurité. L’un des temps fort du mois sera incontestablement le débat public sur la cybersécurité prévu le 20 juin, présidé par le Ministre des affaires étrangères coréen.
Parce que les attaques cybernétiques sont une menace de plus en plus pressante, il est crucial que le Conseil s’empare davantage de ce sujet, a estimé le Président, ajoutant que le Secrétaire général devrait prendre la parole à cette occasion. L’autre débat public aura lieu le 26 juin sur les enfants et les conflits armés. L’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devrait s’exprimer au nom des Sages, a précisé M. Hwang.
Le régime de non-prolifération sera l’autre axe majeur de la présidence coréenne, avec notamment la tenue d’une séance sur le programme nucléaire iranien le 24 juin. Le programme d’armes chimiques syrien fera, lui, l’objet d’une séance le 11 juin, tandis que la situation politique et humanitaire en Syrie sera abordée le 25 juin.
« Nous n’hésiterons pas à nous réunir pour répondre aux provocations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), comme cela a été le cas la semaine dernière après l’échec du lancement d’un satellite de reconnaissance militaire », a déclaré M. Hwang. Il a par ailleurs estimé que le programme nucléaire et balistique de la RPDC est indissociable de la situation des droits humains dans ce pays, laquelle devrait faire l’objet d’une séance publique en milieu de mois.
Le représentant a espéré qu’il n’y aura pas, comme l’année précédente, de demande de vote de procédure sur ce sujet. La RPDC est le seul pays dont la situation des droits humains fait l’objet d’une séance du Conseil et il y a une raison à cela, a tranché M. Hwang. Il a ensuite déploré l’absence de consensus au sein du Conseil depuis 2017 sur la question des sanctions contre la RPDC.
« La situation s’aggrave », a averti le délégué qui a regretté que le mandat du Groupe d’experts chargé d’assister le Comité des sanctions contre la RPDC n’ait pu être reconduit en raison du veto de la Russie. Nous avons des options à notre disposition mais il est prématuré d’en parler, a dit M. Hwang. Il a également dénoncé l’hostilité accrue de la RPDC envers son pays, avec notamment le récent envoi de ballons remplis de déchets et une rhétorique de plus en plus agressive.
Le Président de la RPDC a ainsi indiqué qu’il considère la République de Corée comme un « ennemi étranger ». Le représentant s’est livré à une évaluation personnelle de cette agressivité redoublée, en l’expliquant par le fossé grandissant entre les deux pays. Il a également noté le contrôle toujours plus serré de la population de la RPDC, la désignation de la République de Corée comme ennemie étant, selon lui, de nature à servir un tel contrôle.
Le représentant a rappelé une loi récemment adoptée en RPDC prévoyant la peine de mort pour le visionnage d’émissions de télévision provenant de son pays. Il a également précisé que les manœuvres navales prévues entre la République de Corée, le Japon et les États-Unis sont transparentes et de nature défensive. Elles ne sont pas interdites par les résolutions du Conseil, contrairement aux essais de la RPDC, a noté M. Hwang.
« Nous restons néanmoins ouvert au dialogue », a-t-il dit. Le représentant a également plaidé pour un dialogue accru avec la Chine et le Japon, ces trois pays étant membres en même temps du Conseil de sécurité pour la première fois depuis 1997. Interrogé sur la situation à Taïwan, le délégué a indiqué que son pays soutient le principe d’une seule Chine, avant d’appeler là encore au dialogue.
Le Président du Conseil a ensuite évoqué la situation à Rafah. Les discussions sur le projet de résolution déposé par l’Algérie se poursuivent, a dit M. Hwang, en faisant allusion aux développements qui se déroulent en d’autres lieux. Enfin, il a précisé que la dimension femmes, paix et sécurité sera au cœur de la réunion du Conseil sur le Soudan le 18 juin. Face à la « catastrophe totale » dans ce pays, le Conseil doit agir, a souligné le délégué.