En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-neuvième session
3e séance plénière – matin
AG/AB/4467

Cinquième Commission: le Secrétaire général demande une enveloppe de 711,2 millions de dollars pour les 36 missions politiques spéciales en 2025

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a ouvert ce matin l’enveloppe exacte de 711 280 600 dollars pour les 36 missions politiques spéciales en 2025.  Le mode de financement, qui consiste à prélever le montant sur le budget ordinaire de l’Organisation a, une nouvelle fois, agacé plusieurs États Membres dont ceux de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). 

C’est le Contrôleur des Nations Unies, M. Chandramouli Ramanathan, qui a présenté le projet de budget, en précisant qu’il comprend un montant de 2 308 400 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe.  Selon le Sous-Secrétaire général, le budget total représente une diminution de 30,7 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent, ce qui n’a pas empêché le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) de recommander une réduction de 9 600 dollars à la part prévue pour le Centre d’Entebbe.   

Au nom de l’ASEAN, Singapour a souscrit à cette recommandation et à celle du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier la réforme des missions politiques spéciales et de leurs dispositifs de soutien. 

Compte distinct et séparé pour les missions politiques spéciales 

Singapour ne s’est pas arrêtée là.  Elle a réclamé, une nouvelle fois, pour le financement de ces missions, la création d’un compte distinct et aligné sur le cycle budgétaire des opérations de paix de l’ONU.  Le cycle du budget ordinaire, qui va du 1er janvier au 31 décembre, ne convient pas à ces missions car la plupart de ses dispositifs de soutien proviennent des départements financés par le budget des opérations de paix, dont le cycle va du 1er juillet d’une année au 30 juin de l’année suivante.  De plus, en s’alignant sur ce cycle, les missions seraient mieux protégées des problèmes de liquidités constants qui affectent le budget ordinaire. 

Au nom d’un groupe de pays d’Amérique latine et des Caraïbes, le Brésil a, encore une fois, relevé que l’enveloppe demandée pour ces missions représente environ 20% de tout le budget-programme pour 2025.  Déployées sur décision du Conseil de sécurité tout comme les opérations de paix, elles doivent, s’est-il agacé, être financées sur la base du barème des quotes-parts de ces opérations et pas celui du budget ordinaire puisque la grande majorité des pays n’a pas participé à leur conception.  

Le Brésil a été soutenu par Cuba qui a voulu que le financement reflète la responsabilité « particulière » des membres permanents du Conseil.  Cuba a également constaté un manque de transparence dans la création de deux postes pour appuyer le Bureau de la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide.  Iront-ils vraiment à ce Bureau ou à celui du Conseiller spécial pour la responsabilité de protéger, dont l’Assemblée générale n’a jamais demandé la création? a taclé Cuba.  

Chaque mission doit être alignée sur les mandats du Conseil de sécurité 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, l’Égypte a mis l’accent sur les relations que doivent avoir les missions politiques spéciales avec les pays hôtes et les organisations régionales et sous-régionales, s’agissant en particulier des projets à impact rapide ou encore du renforcement des capacités.  L’Égypte a également prévenu que son groupe accordera l’attention requise à la question de la représentativité géographique équitable dans ces missions et du recrutement du personnel national.  

Pour le Centre de services régional d’Entebbe, elle a réclamé des ressources plus adéquates, avant que l’Union européenne ne promette que son approche des négociations sera « technique et réaliste ».  Qu’il s’agisse de promouvoir le dialogue, de soutenir la justice ou de protéger les droits humains dans les pays hôtes, notre objectif est de convenir des ressources nécessaires, tout en garantissant la responsabilité et l’exécution efficace des mandats.  L’Union européenne a dit attendre avec intérêt un engagement constructif de tous les États afin de donner aux missions politiques spéciales un budget « solide ». 

Mettre à jour ce budget pour refléter l’évolution des circonstances sur le terrain  

Le Japon a salué les efforts de rationalisation des coûts opérationnels et de rajeunissement du personnel prévus par le Secrétaire général, dans sa proposition budgétaire, pour optimiser l’exécution du mandat de chaque mission.  Mais il faut garder à l’esprit les problèmes de trésorerie de l’ONU qui exigent que l’on adapte le budget aux circonstances sur le terrain, a estimé le Japon. 

Haïti a pris note du montant de 35 763 000 dollars demandé pour le Bureau intégré des Nations Unies (BINUH) et exhorté ce dernier à se montrer « plus concret » dans l’exécution de son mandat et à parvenir à des résultats « réels et visibles ». 

Après la présentation des rapports sur l’exécution du budget-programme de 2023, l’Ouganda, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a regretté qu’une fois de plus, en raison des versements imprévisibles des contributions au budget ordinaire, un gel des recrutements et des dépenses ait dû être imposé.  Les problèmes de liquidités deviennent « un facteur dominant » susceptible d’entraver l’exécution des mandats, a-t-il averti.  

Verser les contributions intégralement, à temps et sans condition 

Prenant note de la proposition du Secrétaire général de suspendre temporairement la restitution des fonds non utilisés aux États Membres, l’Ouganda a souligné que la réponse la plus efficace aux problèmes de trésorerie récurrents de l’ONU est le versement par tous les États de leurs contributions à temps, dans l’intégralité et sans condition. 

Les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie ont saisi cette occasion pour insister sur l’importance qu’il y a à octroyer les ressources nécessaires à la Coordonnatrice de haut niveau pour la reconstruction de Gaza.  L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) doit aussi recevoir un budget adéquat, ont plaidé les trois délégations. 

La Cinquième Commission a prévu une autre séance publique mardi 15 octobre, à partir de 10 heures, pour justement examiner la situation financière de l’ONU.

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