En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-neuvième session
32e séance – matin
AG/12651

L’Assemblée générale examine le rapport annuel du Conseil des droits de l’homme dans un monde aux prises avec le recul de ces droits

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L’Assemblée générale a examiné, ce matin, le rapport des activités du Conseil des droits de l’homme en 2023, dans un monde aux prises avec un recul du respect de ces droits et face à une multiplication des discriminations, des inégalités et des conflits, a commenté le Vice-Président de l’Assemblée générale.  Plusieurs délégations ont dénoncé la situation catastrophique à Gaza qui est une « honte » pour le système des droits humains et les Nations Unies.

En dépit des tensions internationales et le manque de ressources financières, le Conseil des droits de l’homme continue de promouvoir et de protéger les droits de l’homme par le dialogue et la lutte contre la polarisation, a déclaré M. Omar Zniber, Président dudit Conseil, en présentant son rapport.

M. Francisco José Da Cruz, Vice-Président de l’Assemblée générale a dénoncé le fait qu’aujourd’hui, le droit international et les droits humains servent d’arme pour obtenir des avantages politiques plutôt que de bouclier pour protéger ceux qui sont en première ligne dans les crises.  Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le respect des droits humains se détériore à cause des changements climatiques, des déplacements, de la famine, de la pauvreté et des conflits comme au Moyen-Orient, à Gaza et au Liban.

M. Da Cruz a salué les réponses du Conseil des droits de l’homme aux situations d’urgence.  En 2023, le Conseil a adopté 139 textes, a indiqué son Président, M. Omar Zniber, et ce, en dépit des tensions internationales et du manque de ressources financières.  Le Conseil a continué de promouvoir le dialogue et s’efforce de dépasser la polarisation qui menace sa faculté d’exécuter son mandat.

La Présidence a poursuivi les efforts visant à renforcer l’efficacité du Conseil, grâce à différents processus dont celui de la rationalisation des initiatives, l’Examen périodique universel (EPU) et le recours aux nouvelles technologies.

À l’instar de plusieurs autres délégations, l’Union européenne (UE) s’est dite favorable à une meilleure coordination entre les bureaux du Conseil des droits de l’homme et de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.

Procédures spéciales

M. Zniber a exhorté de préserver les normes et les principes régissant les procédures spéciales qui, selon le Pakistan, devraient être des recommandations concrètes pour qu’aucune communauté dans le monde ne soit exclue ou vilipendée.

Tout comme le Venezuela, au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, la Syrie a critiqué les rapports de ces procédures qui se fondent trop souvent sur des sources peu fiables voire sans crédibilité.  Ce sont des documents diffamatoires utilisés à des fins insidieuses pour imposer des mesures coercitives unilatérales.  Le Bélarus s’est levé contre la « chasse aux sorcières » dont il est victime.  Nous n’accepterons ni coercition ni pression et encore l’ingérence extérieure.  Le rapport que le Conseil a présenté sur notre territoire, cette année, relève d’une manipulation des droits humains.

Ces propos n’ont pas empêché M. Zniber de souligner le rôle joué par les institutions nationales de défense des droits de l’homme et les ONG qui apportent des informations détaillées basées sur les réalités sur le terrain.

Attention, a dit, à son tour, le Venezuela, à des procédures qui prétendent procéder à des évaluations « impartiales » de la situation des droits humains dans certains États.  Dans la plupart des cas, ces évaluations se font sans le consentement ni la participation de l’État concernés.  Par conséquent, ces documents prennent l’allure d’une simple propagande, malgré le vernis de la légitimité de l’ONU qu’on veut leur donner.

Financement

Venant au financement du Conseil des droits de l’homme, son Président a dit avoir tout mis en œuvre pour surmonter le poids de plus en plus lourd engendré par les nombreux mandats et les enquêtes qui en résultent.  Le Brésil et le Portugal se sont en effet inquiétés de l’insuffisance des ressources allouées au pilier « droits humains », ce qui a mené le Bénin à souligner l’importance « cruciale » du Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance technique à l’appui de la participation des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID) aux travaux du Conseil.

Il a appelé à la multiplication des contributions volontaires, à la manifestation qui sera organisée, à cet effet, par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève, le 15 novembre prochain.  Les pays nordiques ont aussi plaidé pour un financement adéquat du Haut-Commissariat.

Gaza

La situation catastrophique des droits humains à Gaza a été décrite par le Venezuela, comme une « honte » pour le système des droits humains et pour le système des Nations Unies dans son ensemble.  Le Qatar, le Koweït, l’Indonésie, le Pakistan et l’Égypte se sont alarmés d’une situation humanitaire et économique désastreuse à Gaza mais aussi en Cisjordanie qui constitue une violation massive des droits humains.  Ils ont appelé à la protection des civils, à la fin des déplacements forcés, à un cessez-le-feu immédiat et à la levée du blocus.

Le Koweït a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur le « carnage » en Palestine, n’oubliant pas de fustiger les attaques régulières et méthodiques contre l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), une violation flagrante de l’immunité des institutions onusiennes.  Le Bélarus et Cuba se sont agacés de la sélectivité et des deux poids deux mesures quand il s’agit des pays du Sud et du silence complice de la communauté internationale face aux abus des pays développés.

Universalité des droits de l’homme

L’Union européenne (UE), soutenue par la Suisse, a tenu à rappeler que les principes de respect de la souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États n’affranchissent personne de ses obligations au titre des droits humains, a argumenté l’UE.  La souveraineté nationale ne peut être utilisé pour soustraire un pays à l’examen de son comportement à l’égard des personnes se trouvant à l’intérieur de ses frontières.

L’UE a d’ailleurs déclaré être préoccupée par le rétrécissement de l’espace civique, en ligne et hors ligne, partout dans le monde.  Soulignant le rôle déterminant de la société civile dans les discussions internationales sur le climat, l’UE a dit avoir lancé une déclaration commune, cosignée par 61 pays, mettant l’accent sur la vingt-neuvième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29).  L’engagement et la participation de la société civile sont indispensables au travail et à la crédibilité de l’ONU.

Nous appelons tous les États membres à coopérer à New York, à Genève et partout dans le monde avec les organisations de cette société civile et réaffirmons que tout acte d’intimidation et de représailles est inacceptable.

L’Assemblée générale rependra l’examen du rapport du Conseil des droits de l’homme, mardi 5 novembre à partir de 10 heures.

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