Soixante-dix-neuvième session
17e et 18e séances, matin & après-midi
AG/12640

Débat général de l’Assemblée générale: procès du monde actuel et jugement sans appel des institutions de la gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies

Après s’être projetés dans l’avenir lors d’un sommet de deux jours qui a adopté deux pactes et une Déclaration sur les générations futures, 113 Chefs d’État et de gouvernement sont, avec d’autres, remontés à la tribune de l’Assemblée générale pour faire le procès du présent et rendre un jugement sans appel aux institutions de la gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies.

Avec la multiplication des conflits, la violence des chocs économiques, l’impact des changements climatiques, la reprise de la course aux armements, les dangers de la transformation technologique et numérique et la lenteur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les institutions internationales ont été reconnues coupables de n’avoir pas su sauver le monde du purgatoire de la polarité et du tourbillon d’impunité, d’inégalités et d’incertitude, comme l’a décrié le Secrétaire général de l’ONU, le 24 septembre, au premier jour de ce débat annuel de haut niveau qui s’est terminé aujourd’hui.

Dans son réquisitoire, M. António Guterres a estimé que nous ne sommes pas encore dans un monde multipolaire.  Nous sommes toujours dans le purgatoire où nous voyons de plus en plus de pays occuper les espaces laissés vides par les divisions géopolitiques et faire ce qu’ils veulent sans rendre de compte à personne.  Le Secrétaire général a dénoncé un monde d’impunité dans lequel les violations et les atteintes menacent le fondement même du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Il a fustigé un monde d’inégalités où les injustices et les griefs risquent d’affaiblir les pays ou les précipiter dans le gouffre; un monde d’incertitude où les risques mondiaux ne sont pas gérés, hypothéquant l’avenir, bien au-delà de l’imaginable.  Un monde, a ajouté la Première Ministre de la Barbade, où trop de gens n’ont qu’un pavé pour lit et une pierre pour oreiller.

Un monde, a renchéri le Président du Brésil, où les cinq plus grands milliardaires ont plus que doublé leur capital depuis le début de la décennie, tout en payant proportionnellement moins d’impôts que la classe ouvrière.  L’oligarchie mondiale dirigée par « les puissances de la mort » conduit l’humanité à sa perte, a prophétisé le Président de la Colombie.  Alors que l’alarme retentit et que le bateau s’enfonce dans des eaux inconnues, l’orchestre, imperturbable, continue de jouer les mêmes airs, a renchéri le Président des Maldives.

Nous fonçons droit dans le mur et nous ne pouvons pas continuer ainsi, a tranché le Secrétaire général.  Appuyons sur la touche « pause » et repartons à zéro mais cette fois avec des institutions de la gouvernance mondiale réformées, à commencer par les Nations Unies, a acquiescé la Première Ministre de la Barbade.

Au XXIe siècle, des organes qui semblent indiquer que certains pays ont le droit d’être des membres à plein temps alors que d’autres doivent se contenter d’un mi-temps voire d’un contrat temporaire n’ont plus leur place, a-t-elle tranché.  Nous ne pouvons pas vivre avec un Conseil de sécurité des Nations Unies qui reflète la structure des pouvoirs de 1945, quand la plupart des États des d’Afrique étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre, a averti, à son tour, le Président de Sao Tomé-et-Principe.

Outre l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie du Sud n’y sont toujours pas représentées comme il se doit, s’est indigné le Président du Ghana.  Son homologue du Kenya a rejeté un organe « dysfonctionnel, non démocratique, non inclusif, non redevable, autocratique et opaque ».  Pour rétablir l’équilibre, il nous faut, a dit aujourd’hui-même le représentant de l’Équateur, après d’autres, une Assemblée générale plus moderne et plus efficace.

Mais l’on ne pourra vraiment parler de la participation des pays exclus des processus décisionnels mondiaux, sans une réforme « radicale » de l’architecture financière internationale, a souligné le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, en se joignant à la vindicte contre le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Aucune réforme n’est aussi essentielle, pour la confiance et l’espoir des peuples, que celle des institutions de Bretton Woods dans un monde caractérisé par un accès limité aux capitaux et des taux d’intérêt disproportionnellement élevés qui conduisent les pays à un endettement insurmontable, les empêchant d’investir dans la santé, l’éducation et les infrastructures, a affirmé la Première Ministre de la Barbade.

Mises en place il y a 80 ans, ces deux institutions n’ont pas suivi le rythme de la transformation de l’économie mondiale, a diagnostiqué le Secrétaire général.  Il est parfaitement injuste, a enchaîné la Ministre fédérale des affaires étrangères de l’Allemagne, que les institutions de Bretton Woods ne soient dirigées que par des Américains et des Européens. Nous voulons des mécanismes acceptés par tous et représentatifs de tous.

La semaine a commencé sous un ciel assombri mais nous quittons New York sous le soleil, s’est réjouie la Première Ministre de la Barbade.  En effet, a rappelé le Président de l’Assemblée générale, nous partons munis d’un Pacte pour l’avenir, d’un Pacte numérique mondial et d’une Déclaration pour les générations futures qui apparaissent comme une promesse solide pour revitaliser le système multilatéral et la coopération internationale et propulser les efforts vers le Programme 2030.

C’est par ces mots que M. Philémon Yang, a fermé les portes du débat de haut niveau auquel ont participé 190 États Membres sur le thème « Ne laisser personne de côté: agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures ».

SUITE  ET FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL

Déclarations

M. BASSAM SABBAGH, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Syrie République arabe syrienne, a estimé que les affrontements, les conflits, le terrorisme, la crise économique, la pauvreté, les changements climatiques et le recul des indicateurs du développement sont le résultat malheureux de 80 années du multilatéralisme instauré après la création des Nations Unies.  Il a dénoncé les guerres menées en utilisant des moyens terroristes et technologiques modernes.  Il a accusé certains pays d’exploiter de façon flagrante les ressources d’autres pays et des autres peuples, en imposant des mesures unilatérales coercitives.  La Syrie est victime d’une campagne politique et de diffamation sans précédent pour inverser ses progrès en matière de développement, répandre le chaos, saper la sécurité et stabilité.  Le Ministre a poursuivi, en dénonçant l’occupation israélienne des territoires arabes depuis 1967, y compris du Golan arabe syrien.  Le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël sont des exemples flagrants de l’échec de l’ONU et de son Conseil de sécurité.  Le Ministre a accusé Israël de vouloir entraîner la région dans une grave escalade en ciblant que l’agression israélienne pousse la région au bord de l’affrontement et de l’embrasement général.

En conséquence, le Ministre a demandé aux États Membres de mettre un terme à l’agression israélienne contre la Palestine, la Syrie et le Liban.  Il a réitéré que le Golan est un territoire syrien occupé et que ses habitants sont des citoyens arabes syriens qui seront toujours parties intégrantes de la population de la Syrie.  Il a associé les pays occidentaux aux crimes des forces occupantes contre la Syrie, en particulier les États-Unis.  Ces derniers sont entrés en Syrie pour soutenir des rebelles séparatistes et des groupes terroristes.  Ils ont privé la population syrienne de leurs ressources naturelles et imposé des mesures coercitives unilatérales dont les effets dévastateurs touchent tous les aspects du quotidien des Syriens.  M. Sabbagh, qui a demandé la levée de ces sanctions, a affiché la solidarité de son gouvernement aux autres pays frappés par les mêmes mesures.  Il a terminé en informant l’Assemblée générale des mesures prises par son gouvernement pour préserver la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale du pays et pour améliorer les conditions de vie des Syriens.

Le Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, M. VALDRACK LUDWING JAENTSCHKE WHITAKER, a constaté que nous nous réveillons, chaque matin, dans de nombreux endroits de notre planète, pour compter les morts, sacrifiés au le bûcher de la supériorité insipide d’une poignée d’États.  Face à toutes les agressions, les barbaries, les attaques et les crimes, parmi toutes les offensives sataniques et infernales, il revient aux peuples de se battre.  Personne ne nous volera la certitude d’un nouveau monde.

Nous ne nous taisons pas et nous ne nous tairons plus, a poursuivi le Ministre qui a condamné le génocide que le Gouvernement d’Israël et ses alliés du « Premier Monde » ont commis, commettent et cherchent à commettre contre le glorieux peuple palestinien, contre le peuple courageux du Liban et contre tant d’autres peuples courageux, vaillants et dignes qui ne se soumettent pas face à la brutalité.  Il a aussi dénoncé la politique systématique d’extermination des cultures et des droits que les puissances colonialistes et impérialistes maintiennent contre les peuples, les gouvernements et les pays comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua. 

Aux « envahisseurs et aux interventionnistes déguisés en moutons, sans pouvoir cacher leurs mâchoires de loup, nous disons: Nous sommes des peuples riches en culture, en ressources et en modèles communautaires, a-t-il lancé.  Oh, Seigneur Jésus-Christ!  Pourquoi tardes-tu autant? » s’est emporté le Ministre face à tous les malheurs à travers le monde.  « Viens, Seigneur, montre-nous toute ta gloire, viens avec des étoiles tremblantes et la crainte du cataclysme, viens apporter l’amour et la paix à travers l’abîme.  Que ton cheval blanc, dont le visionnaire a été témoin, entre et que sonne ce clairon divin extraordinaire », a dit le Ministre en paraphrasant le poète nicaraguéen Rubén Darío.

M. OSMAN SALEH MOHAMMED, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a dénoncé les crises fomentées dans différentes régions d’Afrique et en Amérique latine et les politiques visant à maintenir l’ordre unipolaire.  Il a plaidé pour un ordre juste, où les aspirations des peuples du monde entier sont pleinement prises en compte.  Il a ensuite détaillé les souffrances du peuple érythréen, sacrifié parce que son pays est accusé de ne pas servir les intérêts américains.

Même après son indépendance acquise de haute lutte en 1993, l’Érythrée s’est vu refuser tout appui, dont l’absence a engendré instabilité et pertes économiques colossales.  Le Ministre a rappelé qu’en 2009 l’Érythrée a été sans raison frappée de sanctions, les « forces hégémoniques » invoquant des motifs fallacieux.  Ces sanctions ont été levées en 2018 mais une question perdure, pourquoi ont-elles été imposées? a demandé M. Saleh qui a réclamé la levée de toutes les sanctions dans le monde, y compris contre Cuba et le Venezuela.  « Œuvrons contre la loi de la jungle », a-t-il conclu, en demandant que les « forces hégémoniques » soient traduites en justice.

M. BAKARY YAOU SANGARÉ, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Nigériens à l’extérieur du Niger, a rappelé qu’il y a un an, son pays avait été « privé de parole de façon injustifiée », en comparaison avec d’autres dans la même situation qui ont pu parler à la tribune et même être reçus avec les honneurs du Secrétaire général.  Cette politique de  deux poids, deux mesures est de nature à entamer la crédibilité de l’ONU, a-t-il mis en garde.  Pour la présente session, il a salué la participation de la Palestine et réaffirmé son soutien à la solution des deux États.  Le Ministre a déploré la situation au Liban et appelé à un arrêt immédiat des hostilités.

Le Ministre a estimé que les États Membres se réunissent trop et agissent peu alors que les pays pauvres « s’enfoncent dans la galère » pendant que « les riches s’en mettent plein les poches avec nos ressources, continuent de soutenir des régimes corrompus et inféodés qui truquent les élections, confisquent le pouvoir et plongent leurs peuples dans la misère totale ».

Dans ce contexte, a questionné le Ministre, que représente le Pacte pour l’avenir?  « Un vœu pieux?  Une nouvelle diversion?  Ou alors de la poudre aux yeux des pays pauvres? » Selon lui, les pays riches n’ont aucune volonté d’aider ceux du Sud à sortir de la pauvreté.  S’agissant de la réforme des Nations Unies, et du Conseil de sécurité en particulier, M. Bakary a tranché : « Cessons de compter sur les grandes puissances mondiales pour traduire dans les faits cette exigence de justice et d’équité, et cette forte volonté des peuples d’élargir le Conseil de sécurité à de nouveaux membres.  Donnons-nous les moyens d’imposer cette exigence. »

Lançant un appel aux peuples exploités et laissés pour compte, il a déclaré que « ce n’est pas aux pays nantis de nous trouver des solutions », car « ces solutions sont en nous ».  Il a ainsi recommandé de renoncer à l’aide mendiante et avilissante, pour « un partenariat digne dans lequel nos ressources naturelles seront payées à leur juste prix et les gains investis au profit de nos populations ».

Le Niger, a expliqué le Ministre, gère sur ses fonds propres les dégâts et la crise humanitaire nés des inondations sans précédent qu’il subit cette année.  Le Niger n’a pas besoin de leçon de démocratie, a-t-il déclaré.  Ce qui importe ce sont les intérêts, les choix et les aspirations de nos vaillants peuples, a-t-il martelé.  Citant le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, il a dit qu’aucun État, aucune organisation interétatique ne dictera au Niger la conduite à tenir, encore moins son agenda en matière de partenariat stratégique ou diplomatique.

Dans le souci de faire face ensemble aux défis communs au Sahel, il a informé que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé, le 16 septembre 2023, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) dont le nouveau cadre stratégique d’intégration dispose d’un fort potentiel en ressources naturelles pour atteindre leurs objectifs.  Selon lui, ce potentiel fait l’objet de convoitise de certaines puissances occidentales qui financent et arment les groupes terroristes afin de déstabiliser nos pays.  Il a accusé l’Ukraine pour son soutien actif et public à la coalition terroriste qui a lâchement attaqué la localité de Tinzawaten au Mali.  Il a aussi dénoncé les actions subversives et la nouvelle stratégie de recolonisation revendiquées et assumées par la France, accusant celle-ci de renseigner, former, financer et armer les groupes terroristes au Sahel.  « En dépit de toutes ces adversités, la caravane de l’AES passe! », a-t-il lancé en conclusion.

M. KARAMOKO JEAN-MARIE TRAORE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso, a dit l’aspiration de son peuple à vivre « libre, digne et fier ».  Il a demandé à aller au-delà des mots pour enfin agir en faveur d’un monde plus juste, débarrassé de préjugés et de stéréotypes qui tendent à reléguer certains peuples ou certaines parties de la planète au second plan.  « Ces derniers sont condamnés à attendre dans les geôles de l’isolement et du mépris une aide potentielle, à la merci et au gré des humeurs de puissances qui prétendent être les seules à pouvoir indiquer la marche et le rythme à imprimer aux autres. »  Le Ministre a dénoncé un multilatéralisme essoufflé, dont la réputation a maintes fois été écornée par les actions partisanes et prédatrices de certains États Membres qui se sont érigés en « maîtres du monde ».  Il en a appelé à la sagesse de tous, notamment les puissances de la planète, afin que soit privilégiée une gouvernance mondiale inclusive, débarrassée des visions hégémoniques.  « C’est à ce prix que nous rendrons à l’ONU toutes ses lettres de noblesse. »

Le Ministre a ensuite loué les succès enregistrés –« jadis inespérés »- par son pays dans la lutte acharnée contre des terroristes « instrumentalisés, téléguidés et financés par des puissances néocolonialistes ».  Il a assuré que son pays avait démultiplié ses moyens d’actions, avec comme effets salvateurs, une reprise totale en main de la reconquête des « zones infestées par ces criminels et leurs alliés ».  De manière concrète, près de 70% du territoire est désormais sous le contrôle de l’État contre 40% en 2022, ce qui permet la réinstallation des populations déplacées et la réouverture des écoles, a-t-il détaillé.

Le Ministre a dénoncé ces « officines à la réputation et à l’intégrité douteuses » qui se sont curieusement engagées dans une vaste et virulente campagne de dénigrement et de stigmatisation contre les forces combattantes du Burkina Faso qu’elles accusent de violer les droits humains, sans avoir la moindre preuve à produire.  « Cette propagande, orchestrée, vise en réalité à démoraliser les patriotes burkinabè et à saborder leurs combats légitimes, parce que tout simplement ces adeptes du chaos n’ont pas encore compris la dynamique en marche au Sahel, c’est-à-dire notre volonté de nous affranchir de toute tutelle et de tout paternalisme. »  Le Ministre a en particulier dénoncé les activités terroristes de l’Ukraine au Sahel, « à l’instar d’autres États actifs dans les coulisses de la trahison ».

Face aux impératifs sécuritaires du Sahel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé en toute souveraineté la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), a-t-il déclaré, en rappelant l’adoption dans la foulée du Traité portant création de la Confédération des États du Sahel (AES).  « Cette nouvelle communauté sous-régionale d’intégration, qui n’est dirigée contre aucun pays et aucun peuple, peut contribuer, en collaboration avec des partenaires sincères, dans une démarche dépouillée de toute hypocrisie, à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel. »

Le Ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, M. JEAN-CLAUDE GAKOSSO, a appelé à la fraternité universelle, « cette utopie généreuse, sublimée au temps des Lumières et qui a nourri, en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme, devenue le credo de tous les humanistes ». Il a constaté que notre monde a vitalement besoin de renouer avec la paix, avant de rappeler le plaidoyer légitime de l’Afrique en faveur de deux sièges de membres permanents, avec droit de veto, au sein du Conseil de sécurité.  Il a rappelé la position commune africaine, telle qu’elle a été consignée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.

M. Gakosso a ensuite évoqué les diverses problématiques écologiques auxquelles le monde fait face, y compris les changements climatiques qui constituent aujourd’hui une menace existentielle. Il a appelé à agir « ici et maintenant », afin d’épargner à notre monde un bouleversement cataclysmique irréparable.  L’un des axes de cette action, a-t-il souhaité, c’est l’afforestation intelligente et le reboisement généralisé de la planète.  Le Congo porte un projet de résolution sur la question, lequel vise l’augmentation substantielle, progressive et irréversible de la superficie forestière mondiale, sur la base d’une coopération internationale qui mutualise harmonieusement les activités d’afforestation et de reboisement sur l’ensemble du globe.

Le Ministre a en outre évoqué le « sempiternel blocus infligé à Cuba », qui cause d’indicibles souffrances aux populations innocentes de ce pays.  Il a appelé à la sagesse du peuple américain et à la sagacité de ses dirigeants, qui pour la plupart n’ont rien à avoir avec cette sorte d’avatar résiduel de la guerre froide.  Il a terminé en plaidant pour une humanité fraternelle et « arc-en-ciel », comme l’imaginait dans cette même ville le grand artiste qu’était John Lennon et comme la rêvait, du fin fond de sa prison, Nelson Mandela.

M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’extérieur l’étranger de l’Algérie, a fait le constat d’un monde qui se trouve à un moment charnière, délicat et dangereux caractérisé par la multiplication des conflits, des crises et des guerres, l’écart entre le Nord et le Sud, les disparités et la crise climatique.  Ce tournant révèle l’ampleur des lacunes du système de sécurité collective à résoudre les différends de façon pacifique.  Des mesures punitives unilatérales ont été prises sans la légitimité internationale.  Avec l’échec du Conseil de sécurité à s’acquitter de sa mission, le multilatéralisme s’érode posant la question du fonctionnement des relations internationales et de la Charte de l’ONU.  Le quatre-vingtième anniversaire de l’ONU devrait être l’occasion de réaffirmer notre engagement en faveur de ce système qui repose sur l’état de droit et non sur la loi du plus fort, sur la raison et non sur la logique de pouvoir, et en faveur de la Charte des Nations Unies.

Selon le Ministre, les États Membres ont l’obligation de respecter ces règles face au génocide d’Israël à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, lequel n’aurait pas été possible si la communauté internationale avait pris une position ferme face à l’occupation et la colonisation israéliennes. Aujourd’hui, il faut se hâter de mettre un terme à l’enfer qui est infligé aux peuples palestinien et libanais et contenir l’action de l’occupant israélien qui souhaite plonger le Moyen-Orient dans un état de crise et de guerre sans fin.  Il faut aussi soutenir la création d’un État indépendant et souverain palestinien.

Sur le continent africain, a poursuivi le Ministre, il faut tourner la page du colonialisme au Sahara occidental.  Le Maroc et le Front POLISARIO doivent s’engager sur la voie des négociations directes afin de parvenir à une solution politique pour garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.  En Libye, il faut mettre un terme aux ingérences étrangères qui sèment la discorde et qui alimentent le conflit.  Les priorités stratégiques de l’Afrique doivent être au cœur de la réforme des institutions financières et bancaires, en améliorant sa représentation.  M.  Attaf a aussi demandé de corriger la sous-représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité.

S’agissant du Sahel, le Ministre n’a pas voulu répondre au représentant d’un pays de cette région qui a attaqué l’Algérie avec des accusations infondées.  « Nous tendons la main à nos frères et nos sœurs pour construire une région caractérisée par la prospérité et la sécurité. »  Sur le plan national, l’Algérie suit la voie tracée par le Président Abdelmadjid Tebboune afin de renforcer la stabilité politique, bâtir une économie forte et diversifiée et mettre un terme à la dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier.  La dernière élection présidentielle a jeté les bases d’une renaissance économique qui permettra de renforcer la position de notre économie à l’échelle de l’Afrique, a martelé le Ministre.

M. ALBERT SHINGIRO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération au développement du Burundi, a déclaré que le Burundi, qui est un vrai partisan du multilatéralisme, s’oppose aux mesures unilatérales imposées par certains acteurs, car ces mesures peuvent conduire à l’érosion et à la destruction des tissus sociaux dans les pays ciblés.  Il a déclaré que le Burundi travaille d’arrache-pied pour améliorer sensiblement la qualité de vie de sa population.  À l’horizon 2040, le Burundi projette d’être un pays paisible, où chacun vit dans des conditions décentes, a déclaré le Ministre.  Il a ensuite affirmé que les droits humains doivent répondre aux principes fondamentaux d’universalité, de transparence, d’impartialité, de non-sélectivité, de non-politisation et d’objectivité.

Dans ce cadre, le Burundi doit être traité à sa juste valeur au Conseil des droits de l’homme à Genève et en appelle à certains acteurs d’éviter continuellement de coller à ses épaules des mécanismes spéciaux à caractère politique sans aucune valeur ajoutée sur le plan de la jouissance des droits humains dans toutes leurs composantes.  En conclusion, le Ministre a encouragé les initiateurs de ce type de projet à retirer l’initiative d’extension du mandat du « soi-disant rapporteur spécial des droits de l’homme au Burundi ».  « Une telle attitude qui vise à réguler la politique intérieure au Burundi engendre des tensions inutiles et surtout évitables entre notre pays et les initiateurs de ce projet politiquement motivé, cynique et immoral. »

La Ministre des affaires étrangères du Canada, Mme MÉLANIE JOLY, a rappelé qu’aujourd’hui, son pays célèbre la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, afin de commémorer les peuples autochtones qui y vivaient et continuent d’y vivre.  C’est aussi l’occasion de reconnaître la douleur causée par des décennies d’abus, de négligence et de racisme, a-t-elle dit.  La Ministre a ensuite dénoncé le dévoiement du terme « liberté » qui est parfois utilisé comme arme pour marginaliser les plus vulnérables.  Elle a évoqué la situation en Afghanistan où les Taliban continuent d’imposer des règles inhumaines à l’endroit des femmes et filles, les empêchant de sortir en public et les privent d’éducation.  Les Taliban ne peuvent pas faire fouler au pied le droit international par des décrets, a-t-elle protesté.  C’est pourquoi avec l’Allemagne, l’Australie, les Pays-Bas et 22 autres pays, le Canada entend s’assurer que l’Afghanistan réponde de ses décisions.

En ce qui concerne Haïti, elle a indiqué que la solution à la crise doit provenir des Haïtiens.  Néanmoins, le peuple haïtien a besoin d’une mission multinationale de soutien à la sécurité qui travaille conjointement avec la Police nationale pour l’aider à rétablir l’ordre.  Voilà pourquoi le Canada a investi 100 millions de dollars pour la mission.  Sur la question du Moyen-Orient, la Ministre a enjoint Israël et le Hezbollah à accepter un cessez-le-feu immédiat.  Les Palestiniens ne peuvent payer le prix de la défaite du Hamas, a-t-elle déclaré, tout en appelant également à un cessez-le-feu à Gaza et la libération d’otages israéliens.  Elle a dit soutenir l’avènement d’un État palestinien, promettant la reconnaissance officielle d’un tel État au moment opportun, « quand cela permettra de bâtir une paix durable ».  Enfin, elle a dénoncé l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, promettant que le Canada va maintenir son soutien à l’Ukraine.  En octobre prochain, le Canada, la Norvège et l’Ukraine organisent d’ailleurs une conférence sur la dimension humanitaire de la formule de paix en 10 points proposée par l’Ukraine.

Depuis près de 80 ans, le poste de Secrétaire général de l’ONU a toujours été occupé par un homme.  C’est inacceptable, a lancé Mme Joly, avant de souhaiter que le prochain dirigeant de l’Organisation soit une femme.  Elle a aussi souhaité que, l’an prochain, les délégations pourront dire: « Madame la Présidente de l’Assemblée générale ».

M. SEÁN FLEMING, Ministre d’État de l’Irlande, a annoncé que son pays était pleinement engagé à soutenir le travail essentiel de la Cour internationale de Justice (CIJ), en appelant tous les États à se conformer à ses décisions.  De même pour le système de justice pénale internationale, dont la pierre angulaire, la Cour pénale internationale (CPI), doit selon lui être autorisée à exercer son mandat sans crainte ni favoritisme.  Il a condamné à cet égard « toutes les tentatives d’intimidation ou de menace » envers la Cour.

Il a aussi appelé à défendre les droits des femmes et des filles en danger, particulièrement en Afghanistan, ainsi qu’à lutter contre « la hausse inacceptable » des attaques envers les personnes LGBTQI+ partout dans le monde.

S’agissant du Liban, le délégué a rappelé que l’Irlande a systématiquement condamné les attaques du Hezbollah dans la région.  Il a également souligné que les frappes aériennes d’Israël sur des zones densément peuplées causent la mort de civils et des destructions à grande échelle, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir.  Une guerre terrestre serait « catastrophique », a-t-il prévenu avant de faire un rappel aux parties: elles ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire, sans exception.  Le Ministre a appelé à une désescalade immédiate, ainsi qu’à créer un espace permettant de développer des solutions politiques et diplomatiques, en veillant à ce qu’une aide humanitaire d’urgence puisse être acheminée.  Concernant Gaza, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la signature d’un accord de libération des otages, suivis d’une augmentation massive de l’aide humanitaire.  Partisan d’une solution à deux États, M. Fleming a jugé que l’adoption récente par l’Assemblée générale d’une résolution sur l’avis consultatif de la CIJ marquait un pas dans la bonne direction.

Concernant la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, il a dénoncé le « mépris de la Charte » exercé par un membre permanent du Conseil de sécurité.  De même, le transfert de missiles balistiques par l’Iran et la RPDC à la Russie est illégal, menace la paix et la sécurité internationales, et doit cesser, a-t-il martelé.  Pour lui, cette guerre n’est pas seulement une affaire européenne, mais une guerre aux répercussions mondiales – sur la sécurité alimentaire, les prix de l’énergie et des matières premières.  Il l’a aussi qualifiée de « guerre coloniale », visant à annexer un territoire et à détruire l’identité d’un État Membre de l’ONU.  Il s’est en outre alarmé de la menace de la Russie d’utiliser des armes nucléaires dans ce conflit, raison pour laquelle son pays proposera une résolution à l’Assemblée générale pour approfondir la compréhension scientifique collective des dangers de ces armes.

Enfin, concernant la guerre au Soudan, le Ministre irlandais a exigé un cessez-le-feu, un accès humanitaire, la protection des civils et la poursuite des auteurs de violations des droits humains.

M. MANUEL JOSÉ GONÇALVES, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a rappelé l’urgence de mobiliser les ressources nécessaires au financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à six ans de son échéance, afin de réaliser les objectifs de développement durable (ODD).  Il a donc encouragé tous les États Membres à accélérer la mise en œuvre des engagements consentis, notamment en renforçant la coopération mutuellement bénéfique à tous, en vue de relever les défis actuels, en particulier la lutte contre la pauvreté, les conflits, le terrorisme et les changements climatiques.  Le Ministre s’est dit optimiste quant à l’avenir collectif, voulant croire à un monde où règnent la paix et la sécurité.

Pour ce faire, les institutions internationales doivent suivre le tempo imposé par les dynamiques contemporaines, a poursuivi M. Gonçalves, qui a défendu l’urgence d’une réforme du Conseil de sécurité afin qu’il soit plus inclusif, en particulier en donnant une voix permanente au continent africain, réparant ainsi une injustice historique.  À cet égard, il s’est dit encouragé par la collaboration continue entre l’ONU et l’Union africaine pour régler les conflits par le biais d’une prise en charge nationale et régionale des initiatives de paix.

M. Gonçalves s’est dit vivement préoccupé par l’escalade des tensions et des conflits dans plusieurs régions du monde.  Constatant l’absence de signes encourageants en Ukraine, il a estimé qu’il revient aux États Membres de convaincre les parties au conflit de cesser les hostilités et de choisir la voie du dialogue pour parvenir à la paix.  Le Ministre a également appelé à une cessation des hostilités au Moyen-Orient et à la protection des civils innocents.  L’existence de deux États souverains, Israël et la Palestine, est la formule la plus juste pour parvenir à une paix durable et à la stabilité dans la région, a-t-il dit.  Le conflit au Soudan est également un sujet de préoccupation pour le Mozambique, qui appelle les parties belligérantes à mettre fin aux hostilités et insiste sur la voie du dialogue pour parvenir à la paix.

Rappelant que le recours aux sanctions et à d’autres mesures coercitives unilatérales ne contribue pas à la préservation de la paix, de la sécurité et du développement économique et social durable, le Ministre a réitéré son appel à la levée totale des mesures coercitives imposées au Zimbabwe et à Cuba, qui ont des effets néfastes sur leurs populations.

M. Gonçalves a fait observer que son gouvernement continue à raffermir les bases de la jeune démocratie au Mozambique et que les septièmes élections présidentielles et législatives se tiendront le 9 octobre.  Dans sa lutte contre le terrorisme dans la province de Cabo Delgado, son action s’accompagne de progrès, et est soutenue par la Communauté de développement de l’Afrique australe, le Rwanda et des partenaires de coopération.  M. Gonçalves a tenu à remercier les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour aider le Mozambique à lutter contre le terrorisme, à restaurer la paix et à reconstruire les infrastructures économiques et sociales dans les régions frappées par des attentats terroristes.

CHEIKH SHAKHBOOT NAHYAN AL-NAHYAN, Ministre d’État pour le Ministère des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a appelé à créer un monde dans lequel toutes les capacités politiques, diplomatiques et économiques, ainsi que les dernières avancées technologiques et scientifiques, seront mises au service de la préservation de la vie sous toutes ses formes.  Dans cet esprit, les Émirats arabes unis misent sur le progrès dans tous les domaines, a-t-il expliqué, qu’il s’agisse du développement, de l’économie, de l’éducation, de la technologie ou de l’industrie.  Appelant à soutenir tous les peuples sans appliquer la politique de deux poids, deux mesures, à assurer la protection des civils, à faire respecter l’état de droit et à s’engager en faveur des droits humains et du principe de bon voisinage, le Ministre a souligné l’urgence d’y parvenir, en particulier face aux graves violations commises dans les conflits qui font rage dans sa région.

Le Ministre a rappelé que même les guerres ont des règles, les parties devant respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire.  À Gaza, un cessez-le-feu immédiat et durable doit être conclu, l’aide humanitaire à grande échelle doit être autorisée et facilitée, et les otages et les détenus doivent être libérés, a-t-il insisté en souhaitant que les résolutions du Conseil de sécurité soient mises en œuvre.  Il a invité à agir avec sagesse pour répondre aux développements rapides qui menacent la région, regrettant de voir le conflit s’étendre au Liban, au moment où on attendait l’annonce d’un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza.  Il est inacceptable d’ignorer les décisions et les avis consultatifs émis par la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il estimé, dont les mesures provisoires émises par la Cour au sujet de la guerre à Gaza.  Il a de plus annoncé qu’aujourd’hui, le Cheikh Mohammed bin Zayed Al-Nahyan, Président des Émirats arabes unis, a alloué une aide d’urgence de 100 millions de dollars « au peuple frère du Liban », afin de l’aider à relever les défis actuels.

Si nous voulons mettre fin au cercle vicieux de la question palestinienne qui dure depuis sept décennies, nous devons prendre des mesures concrètes en vue de la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base de la solution des deux États, a é le Ministre.  Il a également soutenu la création d’une mission internationale temporaire dans la bande de Gaza, à la demande officielle du Gouvernement palestinien, pour faire face à la crise humanitaire, rétablir la sécurité et le droit, et réunifier Gaza et la Cisjordanie sous l’égide d’une Autorité palestinienne réformée.  Celle-ci pourrait, une fois réformée, prendre des mesures fermes pour parvenir à une solution politique globale et juste de la question palestinienne.  Le Ministre a estimé que l’État de Palestine, « qui a pris place il y a quelques semaines dans cette salle comme toute autre nation », a rempli les conditions requises pour devenir Membre à part entière de l’ONU.  « Il mérite d’être reconnu par tous les États comme un État à part entière sous occupation. »

Après avoir rappelé les positions des Émirats arabes unis sur les conflits au Soudan, en Ukraine et ailleurs, le Ministre a saisi l’occasion de son intervention pour renouveler la demande de son pays à l’Iran pour qu’il mette fin à son occupation des trois îles des Émirats arabes unis: - Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa.  Ces îles font partie intégrante des Émirats arabes unis, a-t-il tranché en appelant à régler ce différend soit par des négociations directes, soit en recourant à la CIJ.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a rappelé que le 23 septembre, à l’issue d’un processus électoral transparent et pacifique et d’une transition démocratique, le Président Anura Kumara Dissanayake a prêté serment en tant que neuvième Président de Sri Lanka.  Il a exprimé sa détermination à mettre en place un pays uni et une culture politique éthique.  Le Président a lancé une vision d’une nation sri-lankaise unifiée qui respecte la diversité, mettant fin à la division basée sur la race, la religion, la caste et la classe.  Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement continue de stabiliser l’économie, de renforcer la confiance et de stimuler la croissance.  Des mesures seront mises en place pour générer davantage de ressources, accroître les dépenses publiques et élever le niveau de vie dans l’équité et la justice.  Sri Lanka est déterminé à réussir, y compris avec le soutien de la communauté internationale.

En dépit de l’adoption du Pacte pour l’avenir, a continué le représentant, les pays en développement sont confrontés à une crise de la dette d’une ampleur sans précédent.  Dès lors, il faut réformer d’urgence l’architecture financière internationale.  En outre, le Conseil de sécurité doit refléter le monde actuel pour relever les défis du présent et de l’avenir.  Sa composition doit être élargie pour être représentative de la diversité mondiale actuelle.  En parallèle, le rôle de l’Assemblée générale doit être renforcé.  Face à la crise climatique, les pays développés doivent s’acquitter de leurs obligations en matière d’indemnisation des pertes et préjudices et du financement de la lutte contre les changements climatiques.  Le représentant a aussi attiré l’attention sur les menaces de l’élévation du niveau de la mer qui touche Sri Lanka et de la résistance aux antimicrobiens.  Dans la recherche de solutions aux défis mondiaux, il faut exploiter le pouvoir de la technologie et de l’innovation, du numérique et de l’intelligence artificielle.

Pays insulaire, Sri Lanka veut que les océans et les mers soient exempts de rivalités, de conflits et de pollution.  Dans notre monde interconnecté, toutes les voix doivent être soient entendues dans l’élaboration de notre avenir commun.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée (RPDC) a déclaré que la priorité de son pays est d’apporter aux enfants en âge d’être scolarisés les produits laitiers et les fournitures scolaires qui leur sont nécessaires.  L’éducation et la qualité de vie des enfants s’améliorent de manière constante dans son pays, a-t-il dit.  Il a ajouté que le Gouvernement vise également à combler les disparités de développement entre la capitale et les villes de province.  Il a assuré que le monde devrait être le témoin, dans les 10 prochaines années, d’une RPDC au développement totalement nouveau.  Il a également exprimé l’attachement de son pays à un environnement stable et pacifique.

Sur le plan international, le délégué a dénoncé les exercices militaires menés au début de l’année par les États-Unis et ses alliés dans le voisinage de la RPDC, arguant qu’ils nourrissent les tensions. « Qui a développé et fait usage de l’arme nucléaire pour la première fois dans l’histoire? »  Il a déclaré que l’hostilité des États-Unis et ses menaces nucléaires à l’endroit de son pays ont poussé ce dernier à prendre la décision historique d’acquérir l’arme nucléaire.  « Nos armes nucléaires ne servent qu’à nous défendre. »  Enfin, il a déclaré que son pays continuera d’accroître ses capacités de dissuasion à des fins non seulement de sécurité nationale mais aussi de maintien de la paix dans la région.  « Nous ne braderons jamais le prestige de notre pays auprès de qui que ce soit parce qu’il est le fruit de la lutte sanglante menée par le peuple coréen tout entier. »

M. TEBURORO TITO (Kiribati) a estimé que le succès ou l’échec de l’ONU dans sa mission fondamentale de paix, de progrès et de prospérité dépend non seulement du dévouement, de l’engagement et de la persévérance de ses dirigeants et de ses Membres, mais aussi de la qualité du travail d’équipe.  Afin de rendre l’ONU apte à faire face efficacement aux défis nouveaux et complexes auxquels l’humanité est confrontée en ce moment, Kiribati appelle à des réformes attendues depuis longtemps du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de garantir que sa composition soit élargie pour être plus inclusive et représentative, y compris en octroyant des sièges aux petits États insulaires en développement (PEID) et d’autres pays vulnérables.

En tant que nation qui a été témoin de première main des conséquences destructrices et durables des essais nucléaires, Kiribati reste inébranlable dans son soutien au Traité sur l’interdiction de ces armes, a-t-il indiqué.  De même, dans sa politique étrangère, Kiribati réaffirme son droit à l’autodétermination.  « Un droit que nous continuerons d’exercer, en vue d’un avenir prospère, sain et pacifique, dans le plein exercice de notre souveraineté permanente sur notre territoire et les ressources naturelles qui s’y trouvent », a-t-il expliqué.  Bien que nous soyons engagés à respecter le calendrier de sortie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), nous devons néanmoins tenir compte des défis sans précédent auxquels nous sommes confrontés, notamment dans les domaines des changements climatiques, de la résilience économique et du développement social, a souligné le représentant.  Il a salué l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle qui est « une mesure plus appropriée pour tous les pays en développement ».

Dans le domaine climatique, le délégué a appelé la communauté internationale à passer des paroles aux actes.  Les engagements pris dans les forums internationaux, y compris les réunions de la COP, doivent se traduire par des résultats tangibles sur le terrain, s’est-il impatienté.  La protection côtière demeure une priorité pour Kiribati et, bien que des mesures d’adaptation telles que la plantation de mangroves et la délimitation des herbiers marins se poursuivent, il faut aussi de toute urgence des interventions dans les infrastructures physiques telles que les digues résilientes, a—t-il déclaré.  Enfin, il a relevé que Kiribati attend avec impatience la mise en œuvre du Programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) a réclamé aux institutions financières internationales de fournir aux pays en développement un accès à un volume plus important de subventions et de financements, et à des conditions favorables.  Ces solutions doivent faire l’objet d’une discussion approfondie au Conseil économique et social (ECOSOC), dont le rôle et la place doivent être renforcés, a recommandé le représentant.

Sur le volet du financement climatique international, il a souligné que la promesse de versement par les pays développés de 100 milliards de dollars par an n’avait pas été tenue.  « Il est urgent de rétablir la confiance en procédant au versement rapide des milliards de dollars nécessaires », a-t-il plaidé en relevant combien cela est important pour permettre aux pays à faible revenu d’opérer une transition équitable vers les énergies renouvelables.  Avec un même sentiment d’urgence, il a appelé à opérationnaliser le fonds pour les pertes et dommages.

Se félicitant des progrès accomplis par la Somalie dans ses efforts de stabilisation, le représentant djiboutien a recommandé d’intensifier les discussions afin de convenir de la meilleure option de financement d’une future mission qui succèderait à l’actuelle Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS).  La menace sécuritaire posée par « les attaques terroristes » des Chabab constitue un obstacle majeur à nos efforts conjoints et doit être éliminée le plus rapidement possible, a-t-il souhaité.  Il a appelé à garantir à la future mission les ressources adéquates et les équipements nécessaires.  « Nous devons soutenir, sans réserve, les efforts du Gouvernement somalien à se repositionner comme un acteur clef dans la région. »  Son mandat au Conseil de sécurité qui débutera en janvier prochain lui servira assurément de plateforme, a anticipé le représentant.

En ce qui concerne la sécurité en mer Rouge, le représentant a reconnu que les attaques houthistes contre les navires marchands et les navires de commerce perturbent le commerce maritime international et font augmenter les coûts de transports.  Il a souligné l’impact que pourraient avoir ces attaques sur l’économie djiboutienne si la situation se prolongeait, ainsi que les conséquences environnementales de ces attaques répétées.  Il a donc appelé à intensifier les efforts diplomatiques pour parvenir à un processus de paix au Yémen, sous les auspices de l’ONU.

Enfin, le représentant a réaffirmé son attachement à l’unité du Soudan.  Il a demandé aux dirigeants soudanais d’avoir à cœur l’intérêt supérieur du peuple soudanais, et aux acteurs extérieurs au conflit d’exercer une « pression constructive » sur les parties, afin qu’elles s’engagent dans une démarche de médiation.

M. ERNEST RWAMUCYO (Rwanda) a soutenu la série de mesures de relance du Secrétaire général visant à remédier aux inégalités structurelles et à veiller à ce que des ressources parviennent à ceux qui en ont besoin.  Il a relevé que depuis trop longtemps, les pays africains et les régions marginalisées du monde font les frais des chocs économiques mondiaux sans pouvoir compter sur un soutien adéquat de la communauté internationale, pour y faire face grâce à des mesures financières ciblées, des initiatives de développement et un allègement de la dette.  Le représentant a mis en exergue le potentiel du continent africain en tant que moteur de la croissance mondiale dans les décennies à venir.

Avec une classe moyenne de 1,1 milliard de personnes d’ici à 2060, l’Afrique occupera une place de premier plan dans les affaires internationales, a-t-il affirmé.  Mais cela suppose des investissements conséquents dans la décarbonisation de leurs économies et dans l’action climatique, a souligné le représentant.  Il a insisté sur l’impératif de construire des économies résilientes dans le Sud global et appelé à la solidarité de ceux qui sont responsables de ces problèmes.  Le modèle du « payer pour polluer » n’est pas viable, a tranché le délégué, en y opposant celui de la solidarité et de l’investissement.  Par conséquent, le Rwanda attend des économies développées qu’elles réduisent rapidement leurs niveaux de pollution et investissent dans la transition vers des économies vertes en Afrique.  Il a donné rendez-vous à la COP29, à Bakou, pour des annonces en ce sens, avant d’encourager également toutes les nations à parvenir à un traité ambitieux sur la pollution plastique.

En tant que grand pays contributeur de troupes aux opérations de paix de l’ONU, le Rwanda, a dit son représentant, est inquiet de ce que l’insécurité en Afrique ait atteint des niveaux sans précédent.  Il faut traiter des causes sous-jacentes des conflits et éviter les corrections cosmétiques.  Le représentant a souligné que la sécurité ne s’obtient pas uniquement en faisant taire les armes.  Elle doit pouvoir s’appuyer sur une bonne gouvernance mondiale, ce qui passe par une réforme de l’architecture financière internationale et une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.  Réclamant que l’on rende justice à l’Afrique, il a insisté sur le fait que les réformes que le continent appelle de ses vœux ne sont pas seulement nécessaires mais inévitables pour garantir un avenir fondé sur l’équité, la justice et la solidarité.

M. JOSÉ JAVIER DE LA GASCA (Équateur) a appelé à la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir, adopté le 22 septembre, qui contribuera à ce que l’ONU ne soit plus figée dans « une photo prise voici 79 ans » mais reflète mieux la réalité du monde contemporain.  Le délégué a invité à comprendre que lorsque nous renforçons la démocratie et les institutions, nous combattons la violence sous toutes ses formes; en s’attaquant à la corruption, nous offrons davantage de justice et de paix aux populations.  Construire un avenir plus prospère et pacifique exige également de combattre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogue, qui minent les institutions et le tissu social des démocraties, a-t-il encore observé.

Le représentant a voulu souligner l’un des défis auquel l’Amérique latine est confrontée: la nécessité de préserver l’état de droit et le respect de la volonté des peuples.  Au Venezuela, il s’est inquiété de l’escalade des tensions, des violations systématiques des droits humains, de la persécution des leaders politiques et de la répression quotidienne de la part d’un gouvernement totalitaire contre ses propres citoyens qui réclament le respect de la volonté populaire exprimée par les urnes.  La situation humanitaire, économique, politique et sécuritaire au Venezuela a déjà provoqué la fuite de 7,7 millions de personnes, a rappelé M. de la Gasca, soulignant qu’elle représente une menace directe pour la stabilité régionale, avec de possibles répercussions internationales.  L’Équateur est le pays qui accueille le plus grand nombre de Vénézuéliens, en proportion de la population locale, a-t-il signalé en indiquant également qu’il plaide au niveau international pour une transition pacifique et démocratique pour tous les Vénézuéliens.

Plus généralement, la migration est l’un des défis les plus complexes à relever d’urgence dans le monde, a poursuivi le délégué équatorien. Des réseaux de traite d’êtres humains et de trafic illicite de migrants mettent en danger l’intégrité et la vie de millions de personnes, parmi lesquelles les mineurs non accompagnés et les femmes sont les plus vulnérables.  « C’est intolérable », a lancé le représentant, rappelant que la lutte contre ces réseaux exige des actions conjointes et coordonnées.  L’Équateur connaît bien toutes les dimensions de la migration puisqu’il est un pays d’origine, de destination, de transit, de retour et même de refuge.  C’est la raison pour laquelle il plaide pour une migration sûre, ordonnée et régulière, avec le soutien résolu de la communauté internationale, qui doit bien comprendre que la criminalisation de la migration n’est pas la solution.

Quant aux effets des changements climatiques, c’est également en étant unie que la communauté internationale doit les affronter.  En tant que pays très divers, avec des écosystèmes uniques et fragiles, comme l’Amazonie, les Andes et les îles Galapagos, l’Équateur est engagé dans la conservation de la biodiversité.  Il actualise actuellement sa stratégie nationale en la matière et a mis en marche une politique de transition écologique qui préserve son patrimoine naturel.

Mais ces efforts nécessitent davantage de coresponsabilité de la communauté internationale, en particulier en matière de financement, de transfert de technologies, de renforcement des capacités et de recherche scientifique, qui sont pour l’heure insuffisants et inadaptés.  L’Accord de Paris et le principe des responsabilités communes mais différenciées ne peuvent être négligés mais doivent au contraire être renforcés, a souligné le délégué.  La présidence équatorienne est par ailleurs très investie dans le comité chargé d’élaborer un instrument juridiquement contraignant pour éliminer la pollution par les plastiques.  Elle espère qu’il se concrétisera bientôt et qu’il sera signé aux Galapagos, patrimoine naturel de l’humanité.

Dans sa déclaration de clôture, M. PHILÉMON YANG (Cameroun), Président de l’Assemblée générale, a remercié les États Membres pour leur participation active aux débats, participation qui illustre « le genre de coopération multilatérale nécessaire » pour régler les défis actuels.  En cette période agitée, M. Yang a relevé, entre autres, l’extrême pauvreté, une architecture financière inefficace, les inégalités persistantes entre hommes et femmes, les effets néfastes de la transformation technologique et numérique, comme les principaux défis ayant émergé au cours du débat cette semaine.

M. Yang a appelé à poursuivre sur la lancée du Sommet de l’avenir, et de son Pacte, qui vise à revitaliser le système multilatéral et la coopération internationale.  Le Pacte pour l’avenir, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures apparaissent, a-t-il dit, comme une « promesse solide » pour enfin réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le parcours à venir consistera à s’attaquer aux défis entravant la coopération internationale.  La solution, pour M. Yang, est l’application effective du Pacte et de ses annexes.  Le Président de l’Assemblée a indiqué que son bureau prévoit de mener une sensibilisation intensive tout au long de cette session et s’est ouvert à toute suggestion pour faciliter cette action.

Le Président a ensuite dressé une liste des conflits en cours dans le monde, liste « hélas non exhaustive »: Gaza, Soudan, Liban, Ukraine.  Ces derniers jours, le monde a assisté à une escalade de la violence entre Israël et le Hezbollah au Liban pouvant causer une déflagration régionale.  « La paix ne tient qu’à un fil », a observé le Président avec inquiétude.  Les incertitudes sont nombreuses: beaucoup de personnes ont été déplacées et des infrastructures réduites à néant.  Tout cela doit cesser immédiatement, a martelé M. Yang, selon qui le monde ne peut pas se permettre une guerre totale dans cette région.  Il a appelé à la désescalade, à la libération de tous les otages, et a imploré les acteurs extérieurs à « s’abstenir de fournir des armes aux belligérants ».  La diplomatie doit demeurer la priorité.  Seule une solution à deux États pourra garantir une paix durable pour les deux peuples et pour le reste de la région, a soutenu M. Yang.

Lors du débat général, 190 États Membres ont pris la parole mais seulement 10% de leurs représentants étaient des femmes.  Un fait que M. Yang a considéré « décevant » et « inacceptable ».  Il a exigé des mesures concrètes allant plus loin que la seule reconnaissance verbale du problème.  « La diversité fait notre force », a conclu M. Yang, en appelant les États Membres à « aller de l’avant main dans la main ».

Droits de réponse

L’Égypte a catégoriquement rejeté la position de l’Éthiopie, l’accusant d’être laprincipale source de menace à la paix et à la sécurité dans la région avec l’accord qu’elle a conclu qui viole la souveraineté de la Somalie.  Il a aussi dénoncé le fait que l’Éthiopie pense qu’elle contrôle le Nil et qu’elle peut priver l’Égypte de son accès historique à ce fleuve.  Il a appelé l’Éthiopie à faire preuve de responsabilité en arrêtant de menacer ses voisins.

L’Iran a répondu aux déclarations « non fondées » de l’Albanie, en rejetant catégoriquement toute tentative d’attribution des cyberattaques ayant visé des infrastructures albanaises.

Réagissant également aux propos des Émirats arabes unis, le représentant a réaffirmé la souveraineté de l’Iran sur les trois îles de Grande-Tounb, de Petite-Tounb et d’Abou Moussa en qualifiant ce différend de « question non négociable ».  Le représentant a conclu en invitant les Émirats arabes unis à s’en tenir au principe de bon voisinage.

La République de Corée a dénoncé les « déclarations fallacieuses » de la République populaire démocratique de Corée.  Elle a reproché à celle-ci d’exacerber les tensions dans la péninsule avec des manœuvres militaires « menaçantes » et un programme nucléaire « illicite ».

Le représentant du Maroc a critiqué les propos de l’Algérie au sujet de la décolonisation du Sahara et de son soutien aux efforts du Secrétaire général sur cette question.  Le « Sahara marocain est indépendant dans le cadre de son intégration à la mère-patrie, le Royaume du Maroc, depuis un demi-siècle », a-t-il déclaré.

La représentante des Émirats arabes unis, réagissant à la déclaration de l’Iran au titre de son droit de réponse, a souligné que ces trois îles de Grande-Tounb, de Petite-Tounb et d’Abou Moussa se trouvent dans le golfe d’Arabie occupé par l’Iran et qu’elles font partie intégrante des Émirats arabes unis qui refusent leur occupation par l’Iran.  « Toute revendication iranienne ne changera rien à la réalité. »  La représentante a toutefois tenu à rappeler l’excellente coopération entre les deux pays par ailleurs, appelant de ses vœux à un règlement pacifique de ce différend.

La République populaire démocratique de Corée a reproché à la République de Corée des « accusations insensées » à son encontre.  Le Ministre des affaires étrangères de ce pays « paiera le prix fort » pour avoir déclaré de telles contre-vérités historiques, a lancé le délégué en déclarant que c’est la République de Corée qui est une menace pour la République populaire démocratique de Corée, et non l’inverse.

En réponse au Maroc, le représentant de l’Algérie a rappelé que son pays avait toujours soutenu à l’Assemblée générale l’indépendance de tous les pays sous occupation coloniale, se demandant pourquoi le Maroc tenait à singulariser cette position de l’Algérie en la réduisant au seul Sahara occidental.  L’Algérie soutient le droit inaliénable des Saharaouis à l’autodétermination, a dit le délégué.

Reprenant la parole, le représentant du Maroc a remercié son homologue algérien d’avoir fait lecture de certaines parties du discours de son Ministre, en estimant que cela explique précisément pourquoi le Maroc l’a citée plus de 20 fois.  Il a reproché à l’Algérie de continuer à entraîner les « séparatistes » et de les laisser traverser la frontière.

À travers une motion d’ordre, le représentant de l’Algérie a demandé au Président de l’Assemblée générale de demander à son homologue marocain de bien vouloir s’adresser à lui au lieu de s’adresser à l’Algérie.  Le représentant marocain a dit ne pas répondre aux injonctions faites par son homologue algérien.  Il a dit s’être adressé à l’Algérie parce que c’est elle qui est la « mère de tous nos problèmes » et parce que c’est elle qui finance le Front POLISARIO et qui détourne l’aide humanitaire.  Pour ce qui est du processus politique, le délégué marocain a expliqué qu’il est au point mort parce que l’Algérie refuse de revenir à la table des négociations.

Pourquoi, a demandé l’Algérie, la Cour internationale de Justice (CIJ) ne reconnaît-elle pas le Sahara occidental?  Pourquoi le Maroc a-t-il accepté de le dépecer et de le partager avec la Mauritanie?  Pourquoi partager ce qui est à soi?  Pourquoi le Maroc a-t-il une telle peur de la démocratie, du référendum, de la consultation libre et franche de la population du Sahara occidental?

En réponse aux propos de l’Égypte, le représentant de l’Éthiopie a dit respecter les principes internationaux, notamment celui du partage équitable de l’eau et des ressources naturelles.

C’est l’Éthiopie, a rétorqué le représentant de l’Égypte, qui envoie des armes, y compris, aux terroristes, pour créer l’instabilité dans la Corne de l’Afrique.  Nous parlons ici du respect du droit international s’agissant des ressources en eau, a souligné le délégué, reprochant à l’Éthiopie de politiser les questions relatives au Nil.  Nous avons le droit, a martelé le représentant, de protéger nos ressources, conformément à la Charte des Nations Unies.

L’Iraq a critiqué les actes d’Israël à Gaza et ses frappes menées au Liban, qu’il a qualifiées de « crimes ».  C’est la passivité de la communauté internationale qui encourage l’occupant israélien à porter le fer au Liban, comme en atteste l’attaque contre Hassan Nassrallah qui risque de faire sombrer la région dans une guerre totale, avec un impact certain sur la paix et la sécurité internationales.

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