Soixante-dix-neuvième session,
Sommet de l’avenir, Dialogue 4 – après-midi
AG/12632

Sommet de l’avenir: « il faut agir aujourd’hui, car demain il sera trop tard » pour renforcer le système mondial, exhortent les participants au quatrième dialogue interactif

L’action climatique, la participation des jeunes et des femmes, ainsi qu’une gouvernance mondiale plus juste font partie des pistes identifiées pour préparer l’avenir dès aujourd’hui, ont relevé États Membres, organismes onusiens et organisations de la société civile qui prenaient part au quatrième et dernier dialogue interactif du Sommet de l’avenir cet après-midi.  Une session qui avait pour thème « L’avenir commence maintenant: renforcer le système mondial pour les générations actuelles et futures ». 

En ouvrant la session, le Premier Ministre de Sint Maarten, s’exprimant au nom des Pays-Bas, a d’ailleurs assuré que son pays prépare déjà l’avenir.  C’est pourquoi l’idée d’agir pour les générations présentes et futures a été institutionalisée, a précisé M. Luc Mercelina.  « Il faut agir ensemble », a renchéri l’autre coprésident de session, le Premier Ministre de la Jamaïque qui s’exprimait également à l’entame de la session.  M. Andrew Holness a aussi appelé à faire que le système multilatéral serve à bâtir le XXIe siècle. 

Parier sur l’action climatique

« Soit nous réussissons ensemble, soit nous échouons ensemble », a lancé la Directrice exécutive du Fonds vert pour le climat qui appelait à la mobilisation de tous les acteurs.  Mme Mafalda Duarte a relevé que les mesures prises par le monde contre les changements climatiques ont permis d’atténuer le niveau d’élévation de la température terrestre, même s’il reste encore beaucoup à faire.  Elle s’est inquiétée du fait que les investissements du secteur énergétique dans les pays en développement ont baissé de 20% depuis l’année 2016.  Pour sa part, le Fonds vert a alloué 30 milliards de dollars à plus de 130 pays en développement.  Elle a plaidé pour un budget conséquent d’ici à 2050, afin de passer à des partenariats climatiques encore plus ambitieux. 

L’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) a expliqué mettre l’accent sur la coopération régionale dans la lutte contre les changements climatiques.  Les solutions intrarégionales offrent des options pouvant s’étendre au niveau mondial en cas de succès, a relevé l’OSCE.  En Europe justement, l’Espagne entend mobiliser 1,3 milliards d’euros d’ici à l’année 2035 pour l’action climatique, a promis son Premier Ministre. 

Le Conseiller pour les questions climatiques du Président des États-Unis a pour sa part évoqué l’investissement que son pays fait en faveur de l’adaptation aux changements climatiques à travers le monde grâce à un programme ciblant un milliard de personnes.  Il faut que toutes les grandes économies agissent, a-t-il lancé.  De l’action a aussi été demandée par le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale des Comores.  La survie de notre nation dépend de la solidarité internationale, a-t-il plaidé, expliquant que son pays vit désormais au rythme de la montée du niveau des eaux. 

Ébauchant elle aussi des solutions, l’Organisation internationale de droit du développement a estimé que l’état de droit peut permettre de lutter contre les changements climatiques en promouvant le renforcement des capacités des communautés. La Secrétaire nationale à la planification de l’Équateur a également appelé à des solutions climatiques locales, comme les programmes de protection des Galapagos et de massifs forestiers mis en place par son gouvernement. 

Promouvoir la participation des femmes et des jeunes

Pour de nombreux orateurs, préparer l’avenir signifie s’assurer en outre de la participation de tous à la gestion publique, y compris les femmes et les jeunes, comme l’a relevé le Premier Ministre de la Croatie.  Un jeune de la société civile a aussi appelé à donner la parole aux jeunes dès aujourd’hui, alors que l’Espagne a espéré voir une femme Secrétaire générale de l’ONU, et souhaité que le poste de Président de l’Assemblée générale soit occupé en alternance entre les sexes. 

Malgré ses moyens limités, le Burundi a créé une banque d’investissement des jeunes et une banque dédiée exclusivement aux femmes afin de garantir leur inclusion dans le tissu économique, a déclaré le Ministre des affaires étrangères et du développement de la coopération de ce pays.  L’ONG AARP focalisée sur le vieillissement a évoqué les divers obstacles auxquels font face les personnes âgées.  C’est pour cela que l’élaboration d’une convention internationale est nécessaire, a espéré l’organisation qui a rappelé que l’avenir appartient certes aux jeunes, mais également aux personnes âgées.  La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants, Mme Najat Maalla M’jid, a fait le plaidoyer d’un monde exempt de violence contre les enfants. 

Une autre haute fonctionnaire, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rappelé que quelques 330 millions d’enfants vivent dans l’extrême pauvreté, et 200 millions souffrent de malnutrition sévère.  Mme Catherine F. Russell a déploré le fait que chaque jour, y compris aujourd’hui, 14 000 enfants perdent la vie du fait de maladies évitables. Elle a appelé à agir pour les enfants, en mettant l’accent sur les plus vulnérables: les filles, les enfants handicapés, et ceux vivant dans des zones de conflit.  Le Pacte pour l’avenir a été conclu, mais le travail ne fait que commencer, a-t-elle lancé à l’endroit des dirigeants du monde qu’elle a invités à devenir des ambassadeurs de la cause des enfants. 

Nous sommes prêts à contribuer, a assuré le Sous-Secrétaire général aux affaires de la jeunesse, M. Julio Felipe Paullier Olivera, qui a salué le fait que le Pacte accorde une place de choix aux jeunes et espéré que leur participation deviendrait la norme et non plus l’exception. 

Réformer la gouvernance mondiale et œuvrer pour la justice et la prospérité

Dans l’optique de bâtir un monde prospère et plus juste, les délégations ayant pris part à cette session n’ont pas manqué d’insister sur les changements nécessaires pour un monde plus juste.  Les réformes commencent à la maison, a suggéré le Ministre de l’environnent de Saint-Kitts-et-Nevis.  C’est pourquoi le pays a pris des mesures pour changer les paradigmes relatifs au développement durable.  Il faut que le monde de demain offre de réelles possibilités de développement, a appuyé le Vice-Ministre des affaires multilatérales et de la coopération du Panama. Il a souligné que le monde basé sur les règles héritées de la Deuxième Guerre mondiale a fait long feu. 

Désormais, le multilatéralisme est remis en question et de nombreuses personnes interrogent même le bien-fondé de l’ONU, a constaté le Conseiller du Gouvernement du Bangladesh.  Pour sa part, le Vice-Premier Ministre du Monténégro a appelé à garder foi dans le multilatéralisme et à parier sur les règles et non sur la force afin de préparer un avenir pacifique pour tous.  Les 18 membres du Forum des îles du Pacifique ont appelé à un système multilatéral qui tienne compte de tous et rende compte à tous. 

La Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie a également proposé une gouvernance internationale plus juste, ce qui passe, entre autres, par la réforme du Conseil de sécurité.  Elle a plaidé pour une réelle participation des pays du Sud à la gouvernance mondiale.  Selon un Ministre de Singapour, la communauté internationale doit en outre parier sur la planification stratégique.  C’est ce que le Gouvernement singapourien a fait en créant une cellule spéciale dédiée auprès du Bureau du Premier Ministre. 

Pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), notre avenir est aussi basé sur nos systèmes alimentaires qui doivent être plus résilients, tout en tenant compte des changements climatiques.  Un monde meilleur c’est un monde en bonne santé, a rebondi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Elle a appelé à un accord sur les pandémies afin de protéger la santé en temps de crise.  L’organisation International Treatment Preparedness Coalition a de son côté regretté que la santé n’occupe pas une place de choix dans le Pacte. 

« Je vous mets au défi de mettre en avant les droits humains dans vos prises de décision pour l’avenir », a lancé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.  M. Volker Türk qui s’adressait aux dirigeants a fait observer que c’est un leadership de ce genre qui fera avancer le monde.  Quoiqu’il en soit, il faut agir aujourd’hui, car demain il sera trop tard, a conclu le Chili. 

Cet échange s'est fait en marge de la discussion générale du Sommet de l’avenir.

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