L’Assemblée générale élit cinq membres non permanents du Conseil de sécurité et forme les bureaux de sa soixante-dix-neuvième session qui sera présidée par le Camerounais Philémon Yang
L’Assemblée générale a élu, ce matin, cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité, à savoir le Danemark, la Grèce, le Pakistan, le Panama et la Somalie, pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2025 et prendra fin le 31 décembre 2026. Dans l’après-midi, elle a élu par acclamation M. Philémon Yang, du Cameroun, en tant que Président de sa soixante-dix-neuvième session, ainsi que les membres des bureaux de cette prochaine session.
Le Danemark, qui a obtenu 184 voix, et la Grèce, qui en a recueilli 182, remplaceront au Conseil de sécurité Malte et la Suisse pour le compte du groupe des États d’Europe occidentale et autres États. Non candidates, l’Italie et la Norvège ont pourtant gagné chacune une voix.
Le Pakistan, qui a réuni autour de sa candidature 182 voix, et la Somalie, avec ses 179 voix, entrent également au Conseil de sécurité au nom du groupe des États d’Asie-Pacifique et d’Afrique. Ces deux nouveaux élus siègeront à la place du Japon et du Mozambique.
L’Assemblée générale a également élu le Panama, qui a raflé 190 voix, pour représenter le groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes. Il succédera à l’Équateur. Pour sa part, l’Argentine, qui n’était pas candidate, a récolté une voix.
À compter du 1er janvier 2025, le Conseil sera donc composé, outre les cinq membres permanents (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni), des membres non permanents suivants: l’Algérie, le Danemark, la Grèce, le Guyana, le Pakistan, le Panama, la République de Corée, la Sierra Leone, la Slovénie et la Somalie.
Auparavant, le Danemark avait déjà effectué quatre mandats au Conseil de sécurité, la Grèce en avait fait deux, le Pakistan sept, le Panama cinq et la Somalie, un seul.
Dans l’après-midi, l’Assemblée générale a élu, par acclamation, M. Philémon Yang, du Cameroun, en tant que Président de sa soixante-dix-neuvième session. Le Président élu placera son mandat sous le thème de « l’unité dans la diversité, pour la promotion de la paix, du développement durable et de la dignité humaine pour tous, partout dans le monde ». Assurant se mettre au service de la communauté internationale, M. Yang a souligné combien la période actuelle est « troublée », énumérant les défis auxquels le monde est confronté. Mais, a dit l’ancien Premier Ministre camerounais, la science et la technologie offrent des solutions face aux besoins des générations présentes et futures, notamment l’intelligence artificielle qui amplifie les possibilités.
Par ailleurs, il a rappelé que les pays en développement dans leurs catégories respectives sont les plus durement touchés par les conséquences des guerres, des tensions géopolitiques, des changements climatiques, de la course aux armements ainsi que par la menace nucléaire. C’est pourquoi, a insisté M. Yang, il faut mettre en œuvre rapidement les programmes les concernant, en particulier les dispositions relatives au financement et aux transferts de technologies. Il a rappelé l’importance de mener à bien la revitalisation de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC), de même que pour la réforme du Conseil de sécurité. Il faut faire preuve de consensus sous les auspices de l’Assemblée générale, a plaidé M. Yang.
« L’Assemblée générale reste un forum mondial prééminent et nécessaire pour forger un consensus, élaborer des solutions et assurer un avenir meilleur », a déclaré M. Dennis Francis, Président de la soixante-dix-huitième session qui a félicité son successeur avant de souligner les multiples défis complexes de la paix et de la sécurité, dont les menaces des changements climatiques et de l’élévation du niveau de la mer. « Votre vision pour la soixante-dix-neuvième session résonne avec une profonde pertinence et urgence », a-t-il commenté, estimant que le respect des principes du multilatéralisme et de la coopération internationale n’a jamais été aussi vital. « Nous devons travailler ensemble et beaucoup plus fort, dans la solidarité et le partenariat, pour résoudre les problèmes urgents de notre époque et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. »
Dans sa déclaration, le Secrétaire général a dit que M. Yang arrive à un moment difficile: les conflits font rage et la catastrophe climatique s’aggrave; la pauvreté et les inégalités sont omniprésentes; la méfiance et les dissensions divisent les gens; les objectifs de développement durable sont très loin d’être atteints; les pays en développement se retrouvent sans le soutien dont ils ont besoin pour investir dans leur population. Face à ces défis, a déclaré M. António Guterres, nous ne devons pas perdre de vue notre objectif d’un monde plus pacifique et plus durable.
Le futur Président de l’Assemblée générale jouera un rôle important dans la réalisation de cet objectif, a prédit M. António Guterres pointant sa grande expérience et son travail au sein de l’Union africaine et aux plus hauts niveaux de l’État camerounais. En outre, « c’est un Africain fier de l’être qui se consacre à l’avenir de son continent ». Pour réaliser le riche potentiel des pays africains, il faut se rallier à eux et soutenir les pays en développement dans le monde entier, a recommandé le Chef de l’ONU. Les représentants du Cameroun, du Yémen et de l’Autriche ont salué l’élection de M. Yang au nom de leurs groupes d’États respectifs, de même que les États-Unis en tant que pays hôte.
L’Assemblée générale a également élu à sa vice-présidence l’Algérie, l’Angola, l’Autriche, la Barbade, les États fédérés de Micronésie, le Ghana, le Guatemala, l’Italie, le Kirghizistan, Madagascar, la République de Moldova, le Sénégal, la Thaïlande, les Tonga, le Turkménistan et le Venezuela. Les États-Unis ont émis une réserve quant à l’élection du Venezuela annonçant qu’ils ne reconnaissaient pas le « régime de Nicolas Maduro ».
Enfin, comme la coutume le veut, le Secrétaire général a tiré au sort le pays dont le nom déterminera l’ordre des sièges des délégations dans la salle de l’Assemblée générale durant la soixante-dix-neuvième session. Le Yémen sera ainsi au premier siège, suivi des autres États Membres dans l’ordre alphabétique anglais.
ÉLECTION DES BUREAUX DES GRANDES COMMISSIONS
Mme Maritza Chan Valverde, du Costa Rica, a été élue Présidente de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale), qui sera présidée pour la première fois par une femme. Celle-ci a d’ailleurs insisté sur l’importance cruciale des femmes à des postes de ce niveau. Les autres membres du Bureau seront M. El Hadj Lehbib Mohamedou (Mauritanie), M. Abdulrahman Abdulaziz AlThani (Qatar) et Mme Vivica Munkner (Allemagne), Vice-Présidents, et M. Pēteris Filipsons (Lettonie), Rapporteur.
La Quatrième Commission (politiques spéciales et décolonisation) sera quant à elle présidée par Mme Sanita Pavļuta-Deslandes, de la Lettonie. Elle a assuré de son esprit de coopération à la tête de la Commission. Avant son élection à ce poste, la Fédération de Russie a pris la parole pour se plaindre que les représentants de la Lettonie utilisent une rhétorique agressive contre la Russie, qui entrave le dialogue et le respect mutuel. La délégation a dès lors émis des réserves sur le bien-fondé de laisser une représentante de ce pays présider la Quatrième Commission. Elle a espéré que la présidence respectera les normes lorsque l’on préside une grande commission.
Les autres membres du bureau élus sont M. Sheikh Jassim Abdulaziz J. A. Al-Thani (Qatar), Mme Carmen Rosa Rios (Bolivie) et M. Hussein Hirji (Canada), Vice-Présidents, et Mme Makarabo Moloeli (Lesotho), Rapporteure.
La Deuxième Commission (économique et financière) sera, elle, présidée par M. Muhammad Abdul Muhith (Bangladesh), avec comme Vice-Présidents M. David Anyaegbu (Nigéria), Mme Ivana Vejic (Croatie) et Mme Gudrun Thorbjoernsdottir (Islande), et Mme Stefany Romero Veiga (Uruguay) comme Rapporteure. Le nouveau Président de la Deuxième Commission a dit compter sur la sagesse et la coopération des États Membres, assurant qu’« ensemble, nous pouvons changer la donne ».
En ce qui concerne la Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles), c’est M. Zéphyrin Maniratanga, du Burundi, qui présidera les travaux. Mme Nur Azura Abd Karim (Malaisie), Mme Ekaterine Lortkipanidze (Géorgie) et Mme Mayra Lisseth Sorto Rosales (El Salvador) seront les Vice-Présidents, tandis que M. Mark Reichwein (Pays-Bas) en sera le Rapporteur.
Pour la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), c’est Mme Egriselda López, d’El Salvador, qui sera sa Présidente. La nouvelle Présidente a soulevé la question de la crise des liquidités que traverse actuellement l’ONU en prédisant la négociation de « questions extrêmement complexes ». Le Bureau de la Cinquième Commission a également été constitué: M. Surat Suwannikkha (Thaïlande), M. Szymon Pekala (Pologne) et Mme Johanna Bischof (Autriche) seront les Vice-Présidents; M. Elaye-Djibril Yacin Abdillahi (Djinbouti), le Rapporteur.
Enfin, la Sixième Commission (questions juridiques), M. Rui Vinhas, du Portugal, assurera la présidence. Les Vice-Présidents de la Commission seront M. Ammar Mohammed Mahmoud Mohammed (Soudan), M. Matús Kosuth (Slovaquie) et Mme Ligia Lorena Flores Soto (El Salvador), tandis que le rapporteur sera Nathaniel Khng (Singapour).
(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)