L’Assemblée générale proclame 2027, Année internationale du tourisme durable et résilient
L’Assemblée générale a achevé, aujourd’hui, son débat sur la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés, après avoir proclamé 2027, Année internationale du tourisme durable et résilient en adoptant sans vote une résolution présentée par les Maldives et l’Ouzbékistan.
Soucieuse de renouveler l’engagement en faveur de la Déclaration de Copenhague sur le développement social, et de créer une dynamique propice à l’application du Programme 2030, l’Assemblée générale a également décidé d’organiser en 2025 le « Sommet social mondial », lequel sera intitulé « Deuxième Sommet mondial pour le développement social ».
Le Pakistan a salué l’adoption d’un texte qui définit clairement la portée du Deuxième Sommet mondial et a insisté sur le fait que les négociations menées dans le cadre des préparatifs du Sommet et de l’élaboration de sa déclaration politique, ne devraient pas chercher à renégocier le champ d’application et les objectifs du Sommet tels que définis dans la résolution.
La déclaration finale doit se concentrer que sur le développement social, a insisté l’Égypte. Appelant elle aussi à faire prévaloir l’esprit de consensus, la délégation a par ailleurs noté que la Commission du développement social demeure la seule instance de l’ONU chargée d’examiner les textes émanant du Sommet mondial. Cette position a été appuyée par la Fédération de Russie qui a regretté que la résolution adoptée ne mentionne pas la Commission du développement social et appelé à mettre à partie son potentiel.
Le Bélarus a espéré pour sa part que le Deuxième Sommet mondial permettra d’imprimer un nouvel élan à la coopération internationale autour des actions en faveur du développement social. L’Inde a déploré la lenteur des progrès et les lacunes importantes dans la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague, tout en s’enorgueillissant que 135 millions d’Indiens sont sortis de la pauvreté multidimensionnelle ces cinq dernières années. S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), la Hongrie a estimé que le nouvel intitulé dudit sommet n’en réduit pas la portée, dont l’élimination de la pauvreté qui est l’une de ses priorités, tout comme l’égalité femmes-hommes.
L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote sa résolution annuelle sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (A/78/L.38).
Présenté par l’Ouganda au nom du Groupe des 77 et la Chine, ce texte souligne que le système des Nations Unies pour le développement doit coopérer davantage avec l’Union africaine et les communautés économiques régionales, et que les entités des Nations Unies doivent renforcer leurs relations avec l’Agence de développement de l’Union africaine-Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Il demande en outre aux partenaires de développement d’honorer la promesse qu’ils ont faites de débloquer 30 milliards de dollars pour aider l’Afrique à stimuler la productivité agricole, lors du Sommet de Dakar 2 « Nourrir l’Afrique » qui s’est tenu en janvier 2023. La communauté internationale est également appelée à appuyer les consultations et le processus post-Malabo, pour permettre l’adoption d’un nouveau cadre pour le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine en 2025.
Les États-Unis se sont félicités du consensus qui s’est dégagé sur cette question, avant de noter que les libellés sur le commerce adoptés par les organes de l’ONU ne sont pas pertinents en ce qui concerne la politique commerciale des États-Unis, s’agissant notamment de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Au nom de l’Union européenne, la Belgique a relevé pour sa part deux faits nouveaux cette année, à savoir l’utilisation de contributions statutaires pour le Fonds de consolidation de la paix et l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2719 (2023) sur le financement d’appui à la paix de l’UA.
Autre texte présenté par l’Ouganda au nom du Groupe des 77 et la Chine, la résolution sur la Promotion d’une paix durable par la voie du développement durable en Afrique (A/78/L.37) a, elle aussi, été adoptée sans vote.
Dans sa version actualisée, l’Assemblée générale souligne que les partenaires de développement et le système multilatéral augmentent l’aide financière et intensifient l’assistance en matière d’expertise technique et de renforcement des capacités, en particulier dans les pays touchés par un conflit ou sortant d’un conflit. Elle exhorte par ailleurs les États Membres à accroître la coopération en matière de santé publique avec l’Afrique.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, le Botswana a fait valoir que ce texte souligne l’importance de se doter d’une approche globale pour promouvoir une paix globale et prévenir les conflits en s’attaquant à leurs causes sous-jacentes.
Le Royaume-Uni a relevé que le libellé de la présente résolution ne reflète pas celui de la résolution 2719 (2013) du Conseil de sécurité, notamment en ce qui concerne le modèle de financement des opérations de paix guidées par l’Union africaine et la question du partage du fardeau financier.
De son côté, la Fédération de Russie a rappelé la tenue, l’an dernier, du deuxième sommet Russie-Afrique sur le thème de la sécurité et du développement. « Ensemble, nous nous opposons à ce que soit exploitée la thématique climatique, tout comme celle des droits humains ou encore la soi-disant question du genre, à des fins malveillantes sur le plan politique », a fait valoir la délégation.
La Hongrie a indiqué pour sa part qu’elle n’a pas adopté le Pacte mondial sur les migrations et qu’elle ne participe pas à sa mise en œuvre.
Suite du débat sur la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés
Après l’adoption de ces quatre texte, l’Assemblée générale a repris son débat sur « la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés » entamé vendredi 23 février, à l’occasion du deuxième anniversaire du lancement de l’agression à grande échelle de la Fédération de Russie contre l’Ukraine.
La grande majorité des 35 délégations qui sont intervenues aujourd’hui ont donc réitéré leur condamnation résolue de la « guerre d’agression non provoquée et injustifiée » menée par la Russie, en soulignant qu’elle constitue une violation manifeste du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies, du droit international humanitaire et des résolutions de l’Assemblée générale. Elles ont soutenu sans équivoque la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi que ses ambitions pour une paix juste, globale et durable, en multipliant les appels pour que la reddition de comptes soit assurée pour les violations du droit international et de la Charte commises par la Russie, à travers la création d’un tribunal international spécial pour le crime d’agression contre l’Ukraine, un projet notamment soutenu par la Belgique et la République de Moldova.
Il s’agit de veiller à ce que les plus hauts responsables politiques et militaires de la Russie répondent du crime d’agression, sur la base du droit international et de la définition du crime d’agression convenue à l’échelle internationale, a précisé le Liechtenstein. Mais il s’agit aussi de faire entendre sans équivoque que la conduite d’une guerre de conquête coloniale manifestement illégale ne restera pas impunie, que ce soit en Ukraine ou ailleurs, a ajouté la délégation selon qui la création d’un tribunal international spécial pour le crime d’agression contre l’Ukraine devrait être une priorité pour tous.
Le sommet pour la paix en Ukraine, qui doit se tenir en Suisse, a été perçu comme un rendez-vous important en vue de définir ensemble les contours d’une sortie de crise et d’un plan de paix. Estimant que seule l’Ukraine a le droit souverain de déterminer quand et comment engager des négociations avec l’agresseur, la Bulgarie a soutenu la formule de paix ukrainienne, « seule formule légitime pour mettre fin à la guerre et répondre aux demandes ukrainiennes ». À cet égard, l’Albanie a annoncé vouloir organiser dans les prochains jours un sommet de haut niveau sur l’Ukraine, afin d’étudier et de discuter des mesures concrètes dans ce cadre.
« L’agresseur devra rendre des comptes », a déclaré de son côté l’Union européenne, selon qui la voie vers une paix globale, juste et durable passe nécessairement par le retrait immédiat, complet et inconditionnel par l’agresseur de toutes ses troupes et de son équipement militaire de l’ensemble du territoire de l’Ukraine et par le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Faisant valoir que tout plan de paix nécessite l’engagement des deux parties pour pouvoir réaliser des progrès sur le plan diplomatique, la Türkiye a fait observer que l’Initiative de la mer Noire a prouvé que la diplomatie peut déboucher sur des résultats. Elle a fait savoir qu’elle étudie à présent la possibilité d’un cadre de sécurité renouvelé qui permettra une navigation commerciale sûre en mer Noire. Nous devons renoncer à l’illusion que la dynamique du champ de bataille peut dicter une solution mutuellement acceptable et durable, a argué son représentant en plaidant pour que la voie diplomatique revienne au premier plan. Les pays du Conseil de coopération, le Guyana, le Brésil, parmi d’autres se sont alignés sur cette approche.
Dans le cadre de l’exercice du droit de réponse, la délégation ukrainienne a demandé des actions robustes pour rétablir le respect de la Charte des Nations Unies en Ukraine. L’Iran a ensuite catégoriquement démenti les accusations selon lesquelles il fournirait des armes à la Fédération de Russie.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.