En cours au Siège de l'ONU

Soixante et unième session,
11e et 12e séances plénières – matin & après-midi
SOC/4911

Commission du développement social: l’investissement dans l’apprentissage et la formation professionnelle décrit comme une des conditions du plein emploi

La Commission du développement social a poursuivi, aujourd’hui, son examen du thème prioritaire de sa session 2023 en entendant les États Membres faire assaut de propositions en matière de plein emploi et de travail décent dans le cadre de la reprise post-COVID-19.  La discussion générale a notamment porté sur l’importance de l’apprentissage et de la formation professionnelle ainsi que sur la nécessité d’une plus grande coopération internationale pour financer le relèvement. 

Si l’impact de la pandémie sur le marché du travail a été unanimement relevé, la Roumanie a observé que les changements induits par ce choc et par les crises multiples ont entraîné un besoin accru de flexibilité de l’emploi, tout en rendant indispensable de garantir la sécurité des travailleurs, de mener des stratégies d’apprentissage et de proposer des systèmes de protection sociale garantissant un revenu adéquat pendant les périodes du chômage.  Alors que la mondialisation, les changements climatiques, les progrès technologiques et la promotion d’une économie verte ouvrent de nouveaux marchés, la délégation a jugé urgent d’anticiper les besoins en compétences et d’y adjoindre les programmes de formation correspondants. 

Israël a défendu une approche semblable en estimant que l’un des principaux moyens de parvenir au plein emploi productif est d’investir dans l’apprentissage tout au long de la vie et dans la formation professionnelle.  Mettant l’accent sur le besoin de formation en informatique, notamment dans le secteur de la haute technologie, il y a vu un moyen d’intégrer dans l’emploi les femmes et les groupes sociaux considérés comme vulnérables. 

À son tour, la Tunisie a insisté sur l’importance de la formation professionnelle continue dans la nouvelle économie du savoir, tandis que le Viet Nam plaidait pour une meilleure préparation des travailleurs aux opportunités qui s’offrent à eux, via un accès adéquat au renouvellement de l’éducation et de la formation, à l’amélioration des compétences, à la capacité d’auto-apprentissage et à l’adaptabilité. 

Face au vieillissement de la population mondiale, il importe aussi de valoriser les compétences et les connaissances des personnes âgées, de lutter contre la discrimination fondée sur l’âge et de favoriser le transfert intergénérationnel des connaissances, a soutenu Malte, pour qui la priorité doit être donnée à une éducation de qualité qui offre des opportunités professionnelles et un apprentissage à tous.

Convaincue que le plein emploi passe par une main d’œuvre de qualité, l’Indonésie s’est enorgueillie d’avoir lancé un programme visant à renforcer les capacités des travailleurs en les dotant de compétences, un dispositif d’amélioration des ressources humaines qui, selon elle, a déjà bénéficié à 26millions de personnes.  De son côté, le Malawi a fait état, dans le cadre de sa vision 2063, de programmes de stage et de formation pour les diplômés, alliés à un effort de promotion de l’employabilité des jeunes sortant de l’université. 

Insistant elle aussi sur la nécessité d’investir dans la jeunesse pour l’aider à passer cet enchevêtrement de crises, l’Algérie a considéré que le relèvement exige des efforts communs en matière de financement et de coopération.  Dans un monde fondé sur les principes de solidarité et de respect mutuel, les mesures coercitives unilatérales n’ont pas leur place, a pour sa part dénoncé le Nicaragua, rejoint par la République islamique d’Iran, selon laquelle les sanctions ont un impact délétère sur les pays en développement, nuisant à leur production et à leur recherche du plein emploi.  Le ciblage de l’importation et de l’exportation de produits de base et des transferts d’argent et de technologie ont un impact direct sur la qualité de vie des citoyens les plus vulnérables, notamment les jeunes demandeurs d’emploi, s’est-elle indignée. 

De leur côté, les États-Unis ont déploré le fait que les sujets couverts par la Commission soient devenus si vastes qu’ils recouvrent ceux d’autres organes de l’ONU et ne permettent pas un examen approfondi des questions à l’ordre du jour.  La délégation américaine a par conséquent souhaité que la Commission envisage de négocier chaque année un document final sur un sujet principal, ce qui permettrait d’avoir une incidence unique sur les dimensions du développement social qui ne sont pas couvertes. 

En début de séance, Mme Wenyan Yang, Cheffe du Service du dialogue mondial pour le développement social au sein de la Division des politiques sociales inclusives et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a informé la Commission du niveau d’avancement du projet de plan-programme du DESA pour 2024, qui devrait être finalisé au premier semestre de cette année. 

Après avoir entendu Mme Isabell Kempf, Directrice du Bureau de Bonn de l’Institut de recherches des Nations Unies pour le développement social, présenter le rapport du Conseil d’administration de l’Institut, la Commission a nommé 3 des 10 membres de ce conseil, M. Hanif Hassan Ali Al Qassim (Émirats arabes unis), M. Ha-Joon Chang (République de Corée) et M. Imraan Valodia (Afrique du Sud), pour un mandat supplémentaire de deux ans.  Enfin, elle a nommé Mme Naila Kabeer (Inde) pour un mandat de quatre ans, en remplacement de Mme Shalini Randeria (Inde), membre démissionnaire du Conseil d’administration.

La journée de demain étant consacrée à des consultations informelles, la Commission du développement social clôturera, mercredi 15 février, les travaux de sa soixante et unième session avec l’examen de ses projets de résolution. 

SUITE DE LA DISCUSSION GÉNÉRALE SUR LE THÈME PRIORITAIRE : PLEIN EMPLOI PRODUCTIF ET TRAVAIL DÉCENT POUR TOUTES ET TOUS : SURMONTER LES INÉGALITÉS POUR ACCÉLÉRER LE RELÈVEMENT APRÈS LA PANDÉMIE DE COVID-19 ET LA MISE EN ŒUVRE INTÉGRALE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’HORIZON 2030

Déclarations liminaires

En ouverture de cette séance de la Commission du développement social, Mme WENYAN YANG, Cheffe du Service du dialogue mondial pour le développement social au sein de la Division des politiques sociales inclusives et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le projet de plan-programme du DESA pour 2024.  Elle a indiqué que les prévisions devraient être parachevées durant les six premiers mois de 2023. 

Intervenant à sa suite en visioconférence, Mme ISABELL KEMPF, Directrice du Bureau de Bonn de l’Institut de recherches des Nations Unies pour le développement social, a présenté le rapport de son conseil d’administration.  Elle a indiqué que l’Institut a lancé un rapport phare sur les causes des inégalités 2021-2022, avant de s’étendre sur les cinq programmes intersectionnels mis en œuvre par l’Institut en fonction des priorités de développement, qu’il s’agisse de l’aide au développement, de l’examen de la performance de l’économie solidaire ou encore de l’appui à la résilience en Afrique.  S’agissant du Bureau de Bonn de l’Institut, Mme Kempf a rappelé qu’il a été créé en 2020 et a contribué en 2021 à la création d’un réseau pour un nouveau contrat social, qui rassemble 250 membres de plus de 60 pays et de nombreuses parties prenantes œuvrant pour la justice sociale.  Enfin, elle a remercié les partenaires de financement de l’Institut, celui-ci étant exclusivement financé par des contributions volontaires. 

À la suite de cette présentation, la Finlande a souligné l’importance des travaux de recherche de l’Institut en vue du Sommet social mondial de 2025.  Le Zimbabwe a, pour sa part, souhaité que l’entité concentre ses efforts sur les effets de la pandémie sur les femmes, les personnes handicapées et les autres groupes vulnérables, ce qui permettrait, selon lui, d’orienter la prise de décision politique à l’avenir.  Réagissant à ces commentaires, la Cheffe du Service du dialogue mondial pour le développement social au sein de la Division des politiques sociales inclusives et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA) a indiqué que l’Institut a mené une étude sur les retombées de la COVID-19 sur les groupes vulnérables en 2020.  Cette étude sera portée à la connaissance des États Membres, a-t-elle promis. 

Déclarations

M. OR SHAKED (Israël) a déclaré qu’en réponse à la COVID-19, Israël a lancé trois campagnes pour promouvoir la diversité et l’égalité sur le lieu de travail: les programmes pour intégrer l’égalité dans le secteur privé; la signature d’une convention multipartite pour la diversité dans l’emploi; et, enfin, la publication de l’indice annuel de la diversité professionnelle.  L’orateur a ajouté que l’un des principaux moyens de créer le plein emploi productif est d’investir dans l’apprentissage tout au long de la vie et la formation professionnelle.  Israël a mis l’accent sur le besoin de formation en informatique, notamment dans le secteur de la haute technologie, dans le but d’intégrer les femmes et les divers groupes sociaux dans ce domaine. 

Le Gouvernement fournit également des outils aux employeurs afin d’augmenter le taux et la qualité de l’emploi de divers groupes sociaux, notamment en appuyant la formation des employeurs, le mentorat et l’aide à la sélection et au recrutement, ainsi que les cours d’hébreu sur le lieu de travail.  Le représentant a ensuite indiqué que la croissance dans le secteur numérique a nécessité de formaliser les droits des travailleurs dans ce domaine, ainsi que dans d’autres industries de l’économie numérique.  Le pays participe en outre à l’Equal Pay International Coalition, dont l’objectif est d’atteindre l’égalité de rémunération pour les femmes et les hommes. 

M. STEPHANE CUENI (Suisse), via un message vidéo, a indiqué que son gouvernement s’assure que des franges nouvelles de la population ne tombent dans la pauvreté.  Un ménage devrait pouvoir se loger, se provisionner en énergie, scolariser ses enfants et financer sa couverture maladie sans risquer de tomber dans la pauvreté.  Et une perte de revenus ne doit pas précipiter les familles dans la pauvreté en cas de chômage, de divorce, de longue maladie ou de passage à la retraite.  Les femmes, par leur parcours, y sont particulièrement exposées, a ajouté le délégué.  Pour lutter contre la discrimination des femmes, le Gouvernement suisse a entre autres mis en place la stratégie « Égalité 2030 » qui vise à promouvoir l’égalité des sexes dans la vie professionnelle et publique ainsi que dans la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. 

Le représentant a également fait part de son appui au lancement de la coalition mondiale pour la justice sociale du nouveau Directeur général de l’OIT, notant que la justice sociale joue un rôle important dans la mise en place de modèles de développement socioéconomique plus inclusifs et plus durables.  La justice sociale et le développement social doivent par conséquent devenir un fondement du multilatéralisme et un objectif fédérateur, mais aussi un puissant levier au service d’un système multilatéral plus efficient, a-t-il conclu. 

Mme ALMA ESPERANZA SANTA ANA VARA (Mexique) a expliqué que la nouvelle politique du Gouvernement mexicain en matière de salaire minimum vise à rétablir progressivement le pouvoir d’achat des salaires minimums afin d’améliorer la qualité de vie des travailleurs.  En outre, elle a permis de sortir 5,8 millions de personnes de la pauvreté et de réduire l’écart salarial entre les sexes.  Dans le même ordre d’idées, garantir et continuer à étendre les droits du travail des travailleurs est fondamental au Mexique, a poursuivi la représentante.  Ainsi, en juillet 2022, ce pays a ratifié la Convention 190 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la violence et le harcèlement, avec laquelle nous chercherons à mettre en place un cadre réglementaire solide des marchés du travail plus inclusifs et des harcèlements fondés sur le genre, démontrant le droit de tous à un monde du travail exempt de violence et de non-discrimination.  En octobre dernier, nous avons également ratifié le protocole de 2014 à la Convention de l’OIT sur le travail forcé, a fait valoir la déléguée, qui a également fait état d’une série de réformes de la loi sur la protection de l’environnement.

M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a constaté que, tout en essayant de se remettre de la pandémie, le monde fait aujourd’hui face à des défis croissants sur les plans financier, économique, humanitaire et politique.  Tous ces défis ont un impact sur notre capacité à mettre au point des mesures sociales, a-t-il relevé, assurant néanmoins que son pays poursuit ses efforts pour assurer le développement social sur la base de sa Constitution, laquelle garantit notamment une assistance de l’État aux personnes qui ne sont pas en mesure de travailler.  Dans ce contexte, le représentant s’est dit convaincu de l’importance du rôle de la famille dans le développement social.  Il a rappelé à cet égard que la Constitution koweïtienne garantit la protection des familles en tant que pilier principal de la société, avec une attention particulière pour les mères et leurs enfants.  Il a ajouté que son pays a fait d’immenses progrès en matière de services sociaux grâce à la mise en œuvre d’une stratégie de développement social centrée sur la personne.  S’agissant des personnes handicapées, il a indiqué que le Koweït est prêt à appliquer la convention relative à leurs droits et à adapter sa législation pour faire de ces personnes des contributeurs de la société.  Des efforts sont également déployés pour donner davantage de moyens d’action aux jeunes et promouvoir leur épanouissement, a-t-il ajouté, avant de faire état de la création du premier ministère en charge des femmes et des enfants, afin de renforcer le rôle des Koweïtiennes dans l’édification de l’État. 

M. ROBERT ALEXANDER POVEDA BRITO (Venezuela) a dénoncé le relèvement élitiste qui entraîne une accélération des déséquilibres sociaux, davantage d’iniquités, d’esclavage et de pauvreté.  Les personnes âgées sont le plus touchées par cette conception immorale du développement, a accusé le délégué demandant d’en finir avec les politiques économiques qui asphyxient les pays en développement.  Le représentant a appelé à la levée immédiate des sanctions économiques contre la Syrie qui empêchent l’arrivée de l’aide dans ce pays.  Il a aussi dénoncé les sanctions qui frappent le Venezuela tout en saluant la coopération avec notamment les entités des Nations Unies en matière de vaccination et d’alimentation. 

M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a indiqué que son gouvernement a mis en place des projets de mise en œuvre du Programme 2030 basés sur la justice et la solidarité sociales.  Il a également fait savoir que le nouveau modèle économique est fondé sur la connaissance, l’agriculture et le tourisme, et que des indicateurs ont été élaborés pour mesurer les progrès.  L’exécutif a aussi lancé un projet d’énergie solaire qui permet de produire 14 000 mégawatts d’électricité.  Le Gouvernement a offert des crédits pour les jeunes pour leur permettre de passer la crise, et promeut en outre la participation des femmes dans le monde du travail.  Le représentant a souligné que le relèvement exige des efforts communs en matière de financement et de coopération.  En 2024, l’Algérie s’attend à une croissance économique de 4%, a ajouté le représentant.

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) a constaté à son tour que la pandémie a fait reculer la réalisation des ODD dans la plupart des pays et a eu un impact négatif en matière de développement social, avec souvent de nombreuses pertes d’emploi et des revenus en forte baisse.  Pour surmonter ces défis, a-t-il indiqué, la Malaisie a adopté une approche productive, fondée sur sa vision en matière de développement social, laquelle s’appuie sur les valeurs de durabilité, de prospérité, d’innovation et de respect.  Dans le cadre de ces efforts, un conseil national assure la supervision des actions menées pour faire reculer les inégalités, a expliqué le représentant, faisant état de mesures particulières de protection sociale en faveur des groupes les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les seniors, les personnes handicapées et les travailleurs informels.  Parallèlement, des encouragements à l’emploi destinés à faire revenir le taux de chômage national à son niveau prépandémie ont permis de le ramener cette année à 3,6% contre 4,1% l’an dernier, a-t-il poursuivi, avant de mentionner plusieurs mesures de protection sociale pour les travailleurs, en particulier l’instauration d’un salaire minimum et des dispositions pour les femmes employées comme la création d’un congé maternité.  Des efforts sont également déployés pour établir un environnement propice à la participation de toutes les femmes au marché du travail, avec des aides à la recherche d’emploi, des facilités de garde d’enfants et un soutien financier aux femmes au foyer.  Enfin, après avoir évoqué la mise en place d’ateliers visant à permettre l’intégration des personnes en situation de handicap et des seniors, il a fait état d’initiatives destinées à réduire le taux de chômage des jeunes via la formation professionnelle. 

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a constaté que la pandémie a accéléré et aggravé les inégalités dans le monde du travail, puisque les plus durement touchés ont été ceux qui étaient déjà victimes de discrimination et de marginalisation dans l’emploi et les travailleurs des secteurs informels et précaires, y compris les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés et les minorités.  Il a rappelé que la Constitution du Népal prévoit un emploi pour chaque citoyen et garantit l’allocation chômage.  De même, le Gouvernement assure aux travailleurs migrants qui retournent au pays des prêts à taux préférentiel et d’autres mesures pour promouvoir l’auto-emploi et l’esprit d’entrepreneuriat.  Avec plus de trois millions de ressortissants népalais travaillant à l’étranger, et en tant que septième économie dépendante des envois de fonds au monde, une mise en œuvre efficace du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières reste une priorité, a-t-il expliqué.  Le Gouvernement s’est en outre engagé à réduire la pauvreté à 5% de la population d’ici à 2030 et à 0% d’ici à 2043.  En tant que pays programmé pour sortir du statut de PMA d’ici à 2026, le Népal a besoin de plus de ressources pour atteindre les objectifs du Programme 2030, mais aussi pour une graduation douce, soutenue et irréversible, grâce à la mise en œuvre du Programme d’action de Doha en faveur des pays les moins avancés. 

Mme SARAH AHMED ALMASHEHARI (Yémen) a rappelé que le Yémen entre dans sa neuvième année de guerre, provoquée par un coup d’État de la milice houthiste contre la légitimité constitutionnelle et les aspirations du peuple yéménite à un consensus national.  Dans ce contexte, une série de mesures ont été prises pour mettre en œuvre un certain nombre de réformes visant à soutenir l’économie nationale.  Le Gouvernement entend diversifier la base de production, promouvoir une croissance économique inclusive et durable et créer des opportunités pour réduire les taux de chômage et de pauvreté.  Il envisage également de soutenir les micro et petits projets, notamment les projets menés par des femmes et des jeunes dans les zones rurales, avec le soutien de pays frères et amis et d’organisations internationales. 

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a expliqué que pour parvenir au plein emploi productif, Malte entend saisir les opportunités de la transition verte et numérique et envisage de mettre en place des cadres politiques innovants qui s’attaquent aux obstacles limitant la participation pleine et équitable des jeunes et des travailleurs âgés.  Ne pas réaliser le plein potentiel de nos jeunes aura un effet multiplicateur négatif sur le bien-être familial, la santé des économies nationales, et les sociétés en général, a-t-elle souligné.  Il est également impératif que nos gouvernements aident les travailleurs âgés à s’adapter à l’évolution du marché du travail, a-t-elle souligné.  En effet, face au vieillissement de la population mondiale, les politiques de protection et de travail doivent, a-t-elle préconisé, valoriser les compétences et les connaissances des personnes âgées, lutter contre la discrimination fondée sur l’âge et favoriser le transfert intergénérationnel des connaissances.  À cet égard, il faut plancher sur une éducation de qualité qui offre des opportunités professionnelles et un apprentissage à tous, et tout au long de la vie.  De plus, la déléguée a encouragé tous les États Membres à donner la priorité aux politiques de protection sociale sensibles au genre. 

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a salué les efforts internationaux pour le relèvement post-pandémie.  Il a passé en revue les différentes mesures prises par l’Arabie saoudite pour combattre les répercussions économiques de la pandémie, citant notamment une augmentation de 60% du salaire, le déferrement de six mois des impôts des entreprises et l’appui à la participation des femmes et des jeunes dans le marché du travail.  La Vision de l’Arabie saoudite à l’horizon 2030 a prévu des projets de santé et d’éducation pour les moins favorisés afin d’améliorer leur niveau de vie, a-t-il ajouté.  Et le Gouvernent est aussi venu en aide aux personnes âgées pour leur offrir une vie digne en prenant en charge leurs besoins surtout de celles et ceux qui sont encore aptes à travailler.  De même, il s’efforce d’inclure les personnes handicapées dans la société. 

Mme ZANDI (République islamique d’Iran) a estimé que la sécurité collective et le libre accès au système financier mondial, y compris via les canaux commerciaux et les transferts de liquidités, doivent être considérés comme des priorités.  Il apparaît toutefois que les mesures coercitives unilatérales, y compris les sanctions, ont un impact négatif sur les pays en développement, nuisant notamment à leur production et à leur recherche du plein emploi et du travail décent, a-t-elle souligné, dénonçant en outre une violation des droits à la sécurité alimentaire, à la santé, à une éducation de qualité et au développement durable.  Selon elle, le ciblage de l’importation et de l’exportation de produits de base et des transferts d’argent et de technologie ont un impact direct sur la qualité de vie des citoyens les plus vulnérables, notamment les jeunes demandeurs d’emploi, les femmes et les personnes handicapées.  Tout aussi inquiétant, a poursuivi la représentante, de nombreuses petites et moyennes entreprises ont été confrontées à de graves difficultés pour faire face à l’inflation élevée qui résulte des restrictions commerciales internationales, d’autant plus que leurs effectifs ont été frappés par la pandémie de COVID-19.  C’est dans ce contexte que l’Iran a lancé son sixième plan quinquennal de développement national, qui vise à réaliser sa vision du développement durable, en particulier en ce qui concerne le plein emploi, a indiqué la déléguée, avant de faire état de dispositifs spécifiques pour l’emploi des catégories vulnérables et de mesures de soutien pour les start-up.  Elle a d’autre part précisé qu’en raison du vieillissement de la population iranienne, des efforts particuliers sont faits pour autonomiser les seniors et faciliter leur participation au niveau communautaire.  Enfin, après avoir rappelé que son pays accueille de nombreux réfugiés, notamment afghans, et leur fait bénéficier de tous les services essentiels, elle a appelé à un renforcement de la coopération internationale sur la base de la solidarité et du partage du fardeau. 

M. MEDER UTEBAEV (Kirghizistan) a déclaré que la pandémie a démontré la nécessité de donner un nouvel élan à la promotion de la couverture sociale universelle au niveau mondial.  Il a indiqué que son gouvernement a intégré les ODD dans son plan de développement bien avant même la crise de la COVID-19.  L’État s’est porté garant pour le paiement des salaires des fonctionnaires, et a élaboré un plan d’action pour les personnes âgées pour leur assurer une vie digne conformément à la Déclaration de Madrid.  Le Gouvernement a aussi mis en œuvre des programmes pour soutenir les familles en offrant des protections améliorées et des services médicaux.  Il a créé des contrats sociaux pour les plus vulnérables et a lancé la numérisation des services publics.  Le délégué a par ailleurs invité les membres de la Commission à venir à la célébration de la Journée mondiale de la justice sociale, le 20 février, dont l’objectif est de briser les barrières de l’accès à la justice. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a constaté que, malgré les efforts immenses consentis par les pays en développement dans la mise en œuvre du Programme 2030, trop d’événements les font tendre vers des objectifs non atteints, ce qui met en péril tous leurs dispositifs de justice sociale.  Considérant à cet égard que l’obtention d’un travail décent est un préalable pour éradiquer la pauvreté et la faim, le représentant a indiqué que son pays s’est employé à mettre en place un modèle social prévoyant en premier lieu un renforcement de l’aide aux familles.  Il a noté que l’innovation et l’entrepreneuriat peuvent donner un nouvel élan au développement social, à la condition d’intégrer au marché de l’emploi les jeunes et les femmes.  Le délégué a d’autre part estimé que, dans un monde fondé sur les principes de coopération, de solidarité et de respect mutuel, les mesures coercitives unilatérales n’ont pas leur place.  Il s’agit ni plus ni moins d’une arme de destruction massive et d’un crime comme l’humanité, s’est-il indigné, se disant fermement convaincu qu’un monde juste et humain, défendant l’égalité entre les sexes, est possible pour tous les peuples. 

M. NZE (Nigéria), a souligné l’importance du travail décent pour échapper à la pauvreté, notant en outre que les conséquences de la COVID-19 ont souligné l’importance d’intensifier les efforts visant à atténuer les effets sociaux de la pandémie.  Préoccupé par son impact sur les jeunes et les personnes âgées, il a signalé que l’emploi informel est source de défis pour les marchés du crédit et les services.  Attirant l’attention sur les pays du tiers monde, il a noté que l’emploi productif et le travail décent pour tous est un moyen de réduire durablement les inégalités.  Le plein emploi pour tous permet de réduire les écarts entre les riches et les pauvres, a-t-il déclaré.  En outre, l’emploi donne un sentiment de dignité et de but, favorise l’inclusion sociale et accroît la participation politique des femmes, a ajouté le représentant qui a également souligné l’importante contribution de l’entrepreneuriat au développement durable.

Mme ELIZABETH MARIA TUDOR-BEZIES (Canada) a jugé essentielle la promotion d’emplois décents pour réaliser les ODD, en appelant à une amélioration de l’accès au travail, notamment au profit des communautés marginalisées.  Elle a détaillé la politique menée par le Canada à ce titre, en vue notamment de doter les individus des compétences nécessaires.  Elle a aussi appelé à un meilleur taux d’emplois des femmes et à une correction des inégalités de salaire dont elles sont victimes, en particulier les femmes issues de communautés marginalisées.  Le Canada s’est aussi penché sur la question du travail non rémunéré, a continué la déléguée.  Enfin, elle a rappelé que son pays a fait de sa priorité l’élimination du harcèlement sur le lieu de travail. 

M. DAVID ABESADZE (Géorgie) a dit que la promotion d’emplois décents est la priorité de son pays, en soulignant le rôle important joué à ce titre par l’inspection du travail.  Il a détaillé la politique en faveur de l’emploi et de l’intégration sociale des personnes handicapées.  Il a appuyé l’idée du Secrétaire général d’organiser un Sommet social mondial en 2025.  Il a mentionné l’avancée qu’a été l’adoption d’une indemnisation pour les personnes victimes de violences intrafamiliales.  Enfin, il a rappelé que l’occupation par la Russie de régions géorgiennes entrave la politique sociale de son pays, au détriment des droits humains des habitants de ces régions.

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago) a appelé à l’avènement d’une société dans laquelle tous les individus sont traités au même titre.  Il a insisté sur l’importance du travail décent qui, a-t-il souligné, est la voie vers la sortie de la pauvreté, ainsi qu’un motif de fierté et de dignité.  Le délégué a évoqué certaines des mesures prises par son gouvernement pour aider les populations pendant la pandémie.  Les autorités ont établi un comité national pour tracer la voie vers la reprise qui se veut inclusive. 

M. ANDREAS HADJICHRYSANTHOU (Chypre) a noté que cette session de la Commission du développement social est éclipsée par les conséquences sur l’économie et l’emploi de la pandémie.  Avec cette crise, les inégalités sur le marché du travail se sont creusées et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été sapée, a-t-il constaté, estimant que le travail décent et le respect des normes internationales du travail sont indispensables pour parvenir à la reprise économique dans l’ère post-COVID-19.  À titre national, il a indiqué que son pays élabore actuellement une stratégie globale pour la conception et la mise en œuvre de mesures de politique active de l’emploi.  Dans ce cadre, a précisé le représentant, l’accent est mis sur la promotion de l’égalité des chances pour tous, en particulier des femmes et ses jeunes, en tenant compte de la transition verte et du verdissement de l’économie.  Avec l’ « écologisation » de l’économie, de nouvelles opportunités d’emploi devraient se développer dans divers secteurs, a-t-il anticipé, plaidant pour que la priorité soit donnée aux politiques et stratégies de perfectionnement et de reconversion.  Si la pandémie a aggravé les inégalités face à l’emploi, nous avons maintenant l’opportunité de surmonter ce défi en créant un marché du travail plus inclusif, plus équitable et plus adaptable, qui respectera les droits humains et garantira l’égalité des sexes et la non-discrimination, a-t-il conclu. 

M. BÁLINT MOGYORÓSI (Hongrie) a souligné que le plein emploi productif et un travail décent pour tous sont essentiels pour une économie résiliente et saine.  Il a appelé à surmonter la pandémie de COVID-19 en stimulant les économies grâce à la création d’opportunités, tout en appelant la communauté internationale à ne pas ignorer le risque que représentent les changements climatiques et la migration.  Il a préconisé une approche globale pour obtenir un résultat plus fort, plus vert et plus durable qui respecte les compétences internationales.  Il a par ailleurs appelé à impliquer les jeunes, et les jeunes vulnérables en particulier, au processus de relèvement.

Mme OFFENBAECHER, déléguée de la jeunesse de la Hongrie, intervenant dans une vidéo préenregistrée, a indiqué que les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à des défis sans précédent, et que leur avenir qui est en jeu.  Nous sommes la génération de la créativité et nous ne baisserons pas les bras pour l’avenir, a-t-elle promis.  Elle a appelé à utiliser cette créativité pour faire face aux défis, tout en impliquant d’autres groupes marginalisés.  À cet effet, l’égalité entre les sexes est de la plus grande importance afin de diversifier les perspectives de développement, a-t-elle déclaré. 

M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a indiqué que dans son pays, l’adoption d’une approche pangouvernementale avec le plein soutien du peuple a permis de maîtriser la pandémie et de lancer une reprise économique robuste.  C’est ainsi que le marché du travail s’est redressé, tandis que le taux de chômage a été limité à 2,28%, le revenu des travailleurs suivant, quant à lui, une tendance à la hausse.  Parallèlement, des mesures sans précédent de protection sociale et de soutien aux entreprises ont été introduites, avec un accent particulier sur les groupes vulnérables et le soutien aux petites et moyennes entreprises.  À cette aune, le représentant a plaidé pour une augmentation significative des financements destinés à aider les pays en développement à atteindre les ODD, jugeant nécessaire de transformer le système financier mondial pour fournir à ces pays l’espace budgétaire dont ils ont besoin pour renforcer la résilience de leur population.  Il a d’autre part appuyé l’idée selon laquelle l’accès au travail décent passe par des efforts de lutte contre la faim et la pauvreté, mais aussi de promotion de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de l’agriculture durable.  Le délégué a également appelé à consacrer davantage d’attention et de ressources aux groupes vulnérables, avant de souligner l’importance d’une meilleure préparation des travailleurs aux opportunités qui s’offrent à eux.  Ils devraient avoir un accès adéquat au renouvellement de l’éducation et de la formation, à l’amélioration des compétences, à la capacité d’auto-apprentissage et à l’adaptabilité, a-t-il soutenu.

Mme ALYSON CALEM-SANGIORGIO (Monaco) a insisté sur les efforts déployés par son gouvernement pour assurer le développement social à tous les niveaux.  Elle a ainsi fait part de mesures destinées à favoriser l’égalité entre les sexes en matière salariale, précisant que si le secteur public est désormais égalitaire dans la Principauté, il existe encore un écart de 5,9% dans le secteur privé.  S’agissant des jeunes, particulièrement affectés par les effets de la pandémie sur l’emploi, la représentant a indiqué que tout est fait pour faciliter leur intégration dans le tissu économique monégasque, notamment via l’action de la commission d’insertion des jeunes diplômés, de la cellule emploi jeunes qui aide à la recherche d’un premier emploi et de Monaco Tech, qui contribue à l’incubation de jeunes start-uppeurs.  La représentante a ajouté qu’à Monaco, tous les salariés, dans le secteur public comme privé, bénéficient d’un accès à une protection sociale complète.  Des mesures sont prises pour assurer à chacun une sécurité de revenu et un bien-être tout au long de la vie, a-t-elle souligné, faisant état d’allocations familiales, mais aussi de prestations maternité, chômage, maladie et handicap ainsi que de pensions de retraite.  Lorsque ces dernières sont insuffisantes, la Croix-Rouge monégasque aide les personnes qui ont travaillé toute leur vie mais dont la pension est trop faible face au coût de la vie, a précisé la déléguée.  Elle a également souligné l’importance accordée par son gouvernement à l’entrepreneuriat, rappelant que Monaco compte plus de 6 000 entreprises, dont 87% sont PME.  À l’international, un accord tripartite a été signé avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel en faveur de l’entrepreneuriat féminin, a-t-elle ajouté, indiquant enfin que Monaco aide les entreprises en difficulté et appuie leur transition énergétique. 

Mme DA HEE SONG (République de Corée) a mentionné le plan de son pays pour un changement de paradigme s’agissant de la politique de l’emploi afin de créer des emplois dignes.  Elle a indiqué que son gouvernement vise à remédier aux inégalités de salaire.  Elle a aussi mentionné la lutte contre les maladies et accidents sur le lieu de travail, insistant sur l’importance de la bonne évaluation des risques professionnels.  Elle a enfin détaillé la politique de garde d’enfants lorsque les deux parents travaillent, affirmant que la République de Corée mène des politiques sociales favorables aux familles. 

M. TAREK LADEB (Tunisie) a plaidé pour des politiques exceptionnelles pour faire face à des circonstances exceptionnelles, en appelant à remédier aux inégalités et à favoriser la numérisation des économies.  Il a appuyé les efforts pour parvenir à la réalisation des ODD et pour un relèvement postpandémie optimal.  Les êtres humains doivent être au cœur de nos efforts, a dit le délégué.  Il a détaillé les politiques suivies par son pays en vue de créer des emplois décents, en particulier pour les personnes handicapées.  La Tunisie met aussi l’accent sur le développement de l’entrepreneuriat.  Enfin, le délégué a insisté sur l’importance de la formation professionnelle continue dans la nouvelle économie du savoir. 

Mme MNTIYAMBALA (Malawi) a indiqué que la création d’emplois pour les jeunes est la priorité de son gouvernement.  Avec la vision Malawi 2063, a-t-elle ajouté, le Gouvernement a adopté une politique pour relancer le marché du travail et une stratégie de création d’emplois.  Il a aussi développé des programmes de stage et de formation pour les diplômés, et de promotion de l’employabilité des jeunes sortant de l’université.  Il a en outre adopté un programme visant au renforcement de la création d’entreprises afin de lutter contre le chômage des jeunes.  La protection sociale est elle aussi devenue une priorité du Gouvernement qui veut ainsi empêcher que les gens ne tombent dans la pauvreté.  Il a élaboré un autre programme d’aide aux entreprises qui peuvent désormais faire leur paiement des taxes et des impôts par virement électronique.  Le Gouvernement encourage en outre l’épargne privée pour les femmes et a mené un projet de renforcement des capacités commerciales des femmes dans le milieu agricole.  Il a également décidé d’investir dans l’énergie solaire, a ajouté la représentante qui a exhorté à soutenir les efforts de relèvement post-pandémique des pays les moins avancés. 

Mme JOANNA SYLWIA SKOCZEK (Pologne) a indiqué que les effets délétères de la pandémie, qui ont mis à mal l’économie de son pays, se sont répercutés sur les chaînes d’approvisionnement, empêchant les entreprises de fonctionner correctement, une situation aggravée depuis par la guerre non justifiée provoquée par la Russie en Ukraine.  Dans ce contexte, il a fallu stabiliser et moderniser nos économies, a-t-elle dit.  Parmi les solutions, la représentante a cité le plafonnement des prix de l’électricité, ainsi que la réduction de l’inflation sur les denrées alimentaires ou énergétiques.  Il a fallu de plus opérer des investissements publics et privés dans les infrastructures mais aussi dans la transformation numérique et verte.  La représentante a également précisé que 10% du PIB a été consacré à la protection de l’emploi sous diverses formes d’aides aux entrepreneurs et aux citoyens. 

La déléguée a ensuite indiqué que la Pologne est le pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés en Europe l’an dernier.  De fait, 1,4 million d’Ukrainiens sont enregistrés et disposent de cartes d’identité polonaises qui leur permettent de bénéficier des services de santé ou encore de couverture sociale tout comme pourraient y prétendre d’autres Polonais.  Le marché du travail est également ouvert aux réfugiés qui ont été 660 000 à avoir trouvé un emploi en toute légalité.

Mme FEBRIAN IRAWATI MAMESAH (Indonésie) a rappelé les effets délétères de la pandémie sur l’économie et le marché de l’emploi de son pays, précisant qu’au total, quelque 954 000 Indonésiens ont perdu leur emploi durant cette période.  Cependant son gouvernement a redoublé d’efforts pour progresser vers le plein emploi productif.  Cela s’est traduit par plusieurs mesures clefs, à commencer par la création d’un environnement favorable à l’emploi, a précisé la représentante, en faisant part d’investissements massifs dans les micro-entreprises et les PME en vue de les autonomiser via l’octroi de marchés publics.  Cet effort a représenté 40% de nos dépenses de relance, a-t-elle indiqué, avant de mentionner des mesures destinées à rendre l’économie plus compétitive, notamment au travers de la numérisation du catalogue de produits.  Convaincu que le plein emploi passe par une main d’œuvre de qualité, le Gouvernement indonésien a aussi lancé un programme visant à renforcer les capacités des travailleurs en les dotant de compétences, a ajouté la déléguée, selon laquelle ce dispositif d’amélioration des ressources humaines a bénéficié à 26 millions de personnes.  Et en 2021, les autorités nationales et régionales ont également aidé 15 millions de personnes à se familiariser avec la technologie numérique.

Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a insisté sur l’importance de se préoccuper du sort des migrants.  Elle a ensuite indiqué qu’El Salvador a mis l’accent sur la formation professionnelle des jeunes pour qu’ils puissent participer à la dynamique sociétale.  Le Gouvernement a également signé les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la sécurité au travail, l’environnement, la maternité et l’éradication de la violence au travail, entre autres, et subventionne en outre l’aide aux personnes les plus vulnérables et aux seniors.  La représentante a ensuite insisté sur l’importance d’élaborer des indicateurs du progrès autres que le PIB.  Le développement social inclusif est essentiel et tout le monde doit être concerné, a-t-elle estimé. 

Mme ANDREEA MOCANU (Roumanie) a noté que la pandémie a eu un fort impact économique et social, notamment sur le marché du travail où elle a provoqué des changements rapides dans les relations existantes entre employeurs et employés.  À ses yeux, ces changements ont entraîné un besoin accru de flexibilité, tout en rendant indispensable de garantir la sécurité des travailleurs, de mener des stratégies d’apprentissage tout au long de la vie et de proposer des systèmes de protection sociale modernes pour garantir un revenu adéquat pendant les périodes de chômage.  Alors que la mondialisation, les changements climatiques, les progrès technologiques et la promotion d’une économie verte ouvrent de nouveaux marchés, il convient d’anticiper les besoins en compétences et d’offrir les programmes de formation correspondant, a souligné la représentante.  Cela nécessite l’implication de tous les acteurs responsables, des pouvoirs publics centraux et locaux aux partenaires sociaux, mais aussi une adaptation des systèmes de protection sociale aux capacités contributives et aux nouveaux modèles d’emploi, a-t-elle avancé, jugeant en outre crucial d’identifier et de relever les défis auxquels sont confrontées les personnes les plus vulnérables.  De fait, afin de mieux s’adapter à la dynamique actuelle du marché du travail, il est nécessaire, selon elle, de mieux coordonner les interventions et d’utiliser tous les instruments juridiques et financiers afin de développer des formes combinées de travail et de formation professionnelle qui répondent aux nouvelles réalités. 

Le représentant de la Côte d’Ivoire a insisté sur l’importance d’établir un socle de protection sociale.  Il a indiqué que l’Afrique, qui réalise un taux de couverture sociale de 17% seulement, contre une moyenne mondiale de 47%, envisage, dans son agenda 2063, d’atteindre un niveau de vie et de bien-être élevé pour tous, grâce à une sécurité et protection sociales abordables pour tous.  Le délégué a rappelé que la Déclaration d’Abidjan, adoptée lors de la quatorzième réunion régionale africaine de l’Organisation internationale du Travail (OIT), appelle à étendre progressivement la protection sociale durable pour tous.  En dépit des résultats encourageants en Côte d’Ivoire, beaucoup reste encore à faire en vue d’accroître le taux de couverture sociale et de renforcer les acquis, a-t-il reconnu.  Les crises actuelles doivent nous mobiliser sur l’urgence de reconstruire ou de renforcer nos systèmes de protection et de sécurité sociales, en vue de garantir une meilleure résilience à nos populations, a-t-il conclu. 

M. RODRIGO ANDRÉS MÉNDEZ BOCANEGRA (Colombie) a dit que son pays vise à combler les inégalités économiques et à élargir la couverture sociale pour tous et toutes.  C’est la seule façon pour se relever au mieux de la pandémie, a-t-il estimé.  Il a détaillé la politique de retour à l’emploi et d’insertion sociale pour les personnes les plus vulnérables.  Selon lui, les femmes doivent être le nouveau moteur de l’économie et de la création d’emplois décents.  Il a rappelé que la lutte contre la pauvreté est une aspiration globale de la société colombienne, malgré les difficultés qu’elle connaît, en précisant que l’accent est mis sur la protection des plus vulnérables.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a indiqué que les inégalités dans son pays sont parmi les plus élevés dans le monde et se manifestent par une répartition inégale des revenus, un accès inégal aux opportunités et des disparités régionales.  De plus, a-t-il déploré, les périodes prolongées de faible croissance économique ont mis à mal les efforts déployés pour lutter contre les inégalités structurelles historiques.  L’Afrique du Sud est également confrontée depuis longtemps à des niveaux élevés de chômage, une situation exacerbée par la pandémie de COVID-19 qui a créé une crise dans une société déjà très inégalitaire. 

Le représentant a expliqué que pour réduire les inégalités, l’Afrique du Sud mise sur des programmes de dépenses sociales plus élevés et des transferts gouvernementaux ciblés.  Par le biais du programme d’assistance sociale du Gouvernement, environ 18 millions de personnes éligibles bénéficient des diverses subventions sociales, notamment les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Les données empiriques montrent l’impact positif de ces interventions, non seulement sur les individus mais aussi au niveau des ménages, s’est-il félicité.  L’Afrique du Sud accord en outre la priorité à la création d’emplois dans ses stratégies nationales de réduction de la pauvreté et ses programmes de développement. 

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a indiqué que la notion de plein emploi a été mise à mal dans son pays suite à la pandémie.  L’Uruguay a sombré dans le chômage en 2020, même si sa situation économique a été moins catastrophique que celle d’autres pays de la région grâce à son programme de couverture sociale.  Le pays a investi dans les secteurs les plus touchés, notamment l’éducation et la santé, ainsi que dans l’égalité hommes-femmes et les travailleurs du secteur informel.  Les taux des allocations chômage ont été fixés, et une loi de stimulation de l’emploi pour les personnes les plus vulnérables a été mise en place, a expliqué le représentant.  Il a toutefois reconnu que l’Uruguay a connu un recul dans la réalisation des ODD 8 et 10, et, pour y répondre, des mesures d’urgence ont été prises pour protéger les populations les plus vulnérables.  Il a insisté sur le fait que les emplois créés doivent être de qualité afin de permettre un relèvement durable de l’économie. 

Mme CÉLINE FABRE PIERRE (Haïti) a déclaré que l’éradication de la pauvreté, ainsi que le progrès social et la réalisation du développement durable pour tous passent nécessairement par la lutte contre les inégalités dans toutes ses dimensions.  Elle implique la création du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous et de lourds investissements durables en vue de mettre en œuvre des politiques sociales, a-t-elle précisé.  Pour atteindre le Programme 2030, a ajouté la représentante, les pays à faible revenu qui continuent de subir les effets néfastes de la pandémie auront un long chemin à parcourir.  Le sien connaît ainsi une grave insécurité causée par les gangs armés, avec des impacts négatifs sur la situation socioéconomique, a relevé la déléguée, qui a souligné que la crise pluridimensionnelle qui sévit en Haïti entraîne une hausse vertigineuse du taux de chômage.  Dans ce contexte, le Gouvernement fait de son mieux pour venir à bout de ces problèmes.  Il a notamment procédé à l’installation du Haut Conseil de Transition dans l’objectif de favoriser l’organisation d’élections générales afin de ramener le pays à la normalité constitutionnelle et démocratique.  De la sorte, il entend créer un climat propice au développement économique dans la perspective d’une amélioration substantielle des conditions matérielles de vie de la population, a encore souligné la représentante.

M. DANIEL FOGARTY (États-Unis) a déploré le fait que les sujets couverts par la Commission sont devenus si vastes qu’ils se chevauchent avec ceux des autres organes de l’ONU et détournent la Commission du rôle qui est le sien d’examiner en détails les sujets dont elle est saisie.  Le représentant a demandé d’éviter les résolutions doublons et le chevauchement des points à l’ordre du jour notamment les travaux de la Commission sur les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées ou encore le Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique.  Ces sujets créent des travaux parallèles sans que cela profite ou alimente les discussions d’experts ou génère des résultats, a-t-il déploré.  Le délégué a recommandé d’éliminer les résolutions récurrentes et multiples et de se concentrer sur les questions qui sont propres à la Commission pour améliorer son efficacité.  Il a recommandé que la Commission envisage de négocier un document final thématique unique chaque année sur un sujet principal.  Cela permettrait d’éviter toute redondance et d’avoir une incidence unique sur les dimensions du développement social qui ne sont pas couvertes, mais aussi de diriger les débats vers un ensemble unique de solutions aux défis sociaux urgents.  La session annuelle devrait être résumée à trois ou quatre jours, a encore proposé le délégué. 

Mme KISHABONGO (République démocratique du Congo) a souligné la vulnérabilité de la population congolaise, la pandémie ayant creusé les inégalités.  Cette pandémie a poussé notre pays à revoir ses politiques de protection sociale pour les plus vulnérables, a dit la déléguée.  Elle a expliqué que ces politiques seront présentées en détail dans le rapport que son pays présentera demain.

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est inquiété de cette « vision anthropologique réductrice » du travail dans laquelle la dignité inhérente de la personne humaine est subordonnée et conditionnée par la productivité.  Ceci est devenu un terrain fertile pour la prolifération d’une « culture du jetable » dans le monde du travail.  Il a constaté que les personnes d’âge moyen et les personnes âgées, dont on suppose que les capacités d’apprentissage et productives sont inférieures à celles des autres groupes d’âge, sont victimes d’une discrimination injuste qui porte atteinte à la dignité de leur travail et d’eux-mêmes en tant que travailleurs. 

La situation n’est guère plus reluisante pour les jeunes qui souffrent d’un taux de chômage croissant partout dans le monde, a-t-il fait remarquer.  Dans de trop nombreux cas, les jeunes sont parmi ceux qui subissent les conséquences les plus graves de l’évolution des relations, des structures et des méthodologies de travail et d’emploi, qui sont de plus en plus temporaires par nature.  En outre, la réalité professionnelle à laquelle de nombreuses femmes sont confrontées lorsqu’elles décident de devenir mères et de fonder une famille est particulièrement préoccupante.  Il est urgent de reconnaître et de respecter l’égalité des droits des femmes sur le marché du travail, a insisté l’intervenant selon qui aucune femme ne devrait jamais être contrainte de choisir entre sa famille et son travail. 

Le travail des enfants est un autre symptôme aigu de la culture d’exploitation qui caractérise la plupart des économies actuelles, et qui met en danger le bien-être physique et mental des enfants et les prive de leur droit fondamental à l’éducation et à vivre leur enfance dans la joie et la sérénité.  Enfin, il est essentiel, à son avis, d’investir dans des politiques de protection sociale axées sur la famille, car la famille est l’unité de groupe fondamentale de la société et, pour de nombreuses personnes dans le monde, notamment dans les régions les plus pauvres, la seule source de protection sociale.  Une éthique renouvelée du bien commun et le respect de la dignité inhérente et transcendante de chaque personne humaine sont nécessaires pour remodeler les marchés du travail de manière à promouvoir à la fois la croissance économique et le développement humain intégral, a-t-il conclu. 

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) a expliqué comment son gouvernement a pris des mesures pour que les travailleurs du secteur informel soient inclus dans le formel désormais.  Des politiques publiques qui privilégient l’industrialisation ont ainsi été mises sur pied, a-t-il indiqué, tout en précisant que le taux de chômage est de 4,43% en Bolivie.  Le Gouvernement entend également lutter contre les inégalités dans le marché du travail.  Un programme spécifique ciblant les jeunes leur permet de se former et trouver un emploi.  En outre, les exportations des matières premières et des intrants font désormais place à des solutions locales, notamment par l’autonomisation de groupes vulnérables.  Le délégué a également plaidé pour des actions qui valorisent la planète terre. 

M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a indiqué que pendant la COVID-19, les groupes les plus vulnérables ont fait l’objet de mesures spéciales, et la politique de développement a été revue en y intégrant la dimension pandémie.  Un accent a été mis sur l’éducation et la santé, et la couverture sociale a été élargie.  Les personnes âgées ont dorénavant la possibilité de faire plus souvent un bilan santé, a précisé le représentant.  Il a également évoqué certaines stratégies élaborées à l’intention des jeunes pour les aider à trouver un emploi, y compris un portail unique de formation.  Il a conclu en appelant à collectivement donner effet aux objectifs que la communauté internationale s’est fixée en termes de développement durable.

Le représentant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a dit que les crises actuelles ont exacerbé la situation des travailleurs du secteur informel, essentiellement les femmes.  Dès lors, il faut veiller à ce qu’elles puissent participer à l’économie de leur pays pour que ceux-ci puissent prétendre se relever.  Le monde est à la moitié du chemin à parcourir pour atteindre les ODD et les perspectives économiques restent peu prometteuses, a estimé le représentant.  Il est donc nécessaire de prendre des mesures fiscales d’urgence, a-t-il exhorté, s’opposant aux mesures d’austérité fiscale qui risquent d’entraîner un effondrement du tissu social et une instabilité au sein des sociétés.  La croissance économique à elle seule ne corrigera pas toutes les injustices sociales du monde et ne permettra donc pas d’atteindre rapidement les ODD, a averti l’orateur.  Il faut éradiquer les inégalités, surmonter les obstacles structurels à leur origine et réinstaurer la confiance dans les gouvernements.

Le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a plaidé pour des migrations ordonnées et régulières, en rappelant les incidences positives pour le développement durable.  Les migrants sont un moteur pour le développement et pas un obstacle.  Les migrants doivent en outre être pleinement associés à la réalisation des ODD.  Il a rappelé que le Pacte mondial sur les migrations prévoit la création d’emplois décents pour les migrants.  Enfin, il a appelé à épauler les migrants et à façonner, ensemble, un monde meilleur.

La représentante du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a déclaré que les 30 millions de personnes souffrant du VIH ou du sida doivent pourvoir vivre une vie saine et productive.  Il faut aussi aider leurs familles et garantir leur protection sociale car cela permet d’arrêter les risques d’épidémies et d’abattre les barrières à l’accès aux services.  Les transferts d’argent aident les jeunes filles et ont des retombées positives sur la lutte contre le VIH, a dit la représentante en guise d’exemple.  Combattre la stigmatisation permet de sauver la vie des personnes séropositives ou des personnes susceptibles de contracter le VIH, a-t-elle fait valoir. 

Le représentant de l’Appui solidaire pour le renforcement de l’aide au développement, ONG malienne, a mis l’accent sur l’insécurité alimentaire, la pauvreté, la santé et l’accès à l’eau comme principaux freins au développement durable au Mali.  La situation humanitaire au Mali est dominée par les mouvements de population, a-t-il précisé en dénonçant le sous-financement de la riposte humanitaire.

Mme BRAHMA KUMARIS, de World Spiritual University, a déclaré que le droit à la dignité au travail est une des expressions les plus fondamentales de la valeur humaine.  Pendant la pandémie, les populations ont perdu leurs emplois, les jeunes ont eu du mal à entrer sur le marché du travail, et les écoles ont fermé, a-t-elle rappelé.  Elle a partagé une approche qui a donné ses fruits en Inde, à savoir l’initiative « prepare » lancée dans un village où des femmes ont été engagées pour coordonner des écoles mises en ligne à l’intention de jeunes défavorisés, notamment des jeunes filles.  Ces programmes ont permis de créer des emplois et des possibilités d’apprentissage.  Cette initiative a permis à ces bénévoles de faire montre de générosité et d’empathie et de permettre à ces jeunes de s’autonomiser, s’est-elle félicitée. 

Le représentant de CFAM a rappelé l’obligation de protection des familles.  La famille est la seule source de protection sociale pour plus de 70% de la population mondiale.  Il a aussi plaidé pour un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale.

Le représentant de Congregation of Our Lady of Charity of the Good Shepherd a mis l’accent sur l’impératif de créer un emploi plein et décent pour tous et d’assurer la protection de l’avenir.  Il a exhorté à renouveler la foi dans l’humanité et d’opter pour des gouvernements qui soient redevables et engagés dans la réalisation du Programme 2030

Le représentant d’EUROGEO a souligné l’importance de donner des compétences numériques en particulier pour les femmes, les personnes âgées et les jeunes.  Il a encouragé les États Membres à prendre des mesures pour soutenir la croissance de l’économie numérique et concevoir des programmes qui soutiennent l’accès des groupes vulnérables au travail numérique. 

La représentante de FEMM Foundation a redit son attachement à l’amélioration des soins de santé procréative.  De nombreuses femmes subissent en silence sur leurs lieux de travail des douleurs liées aux règles, a dit la déléguée, en mentionnant les troubles hormonaux qui peuvent être à l’origine de ces douleurs.  Elle a donc appelé à y remédier, en insistant sur l’importance capitale de la bonne santé des femmes.

Le représentant de Grace Leadership Foundation a évoqué les projets de terrain que l’ONG mène dans le nord du Mali notamment.  Elle a demandé des financements nécessaires pour assurer un accès à l’éducation de tous les enfants du pays, notamment de la part des Nations Unies et d’autres partenaires. 

La représentante de l’Institute of the Blessed Virgin Mary Loreto Generalat, a mis l’accent sur les difficultés économiques, y compris le chômage des jeunes, dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et après.  Les jeunes se demandent dans quelle mesure les décideurs prennent les décisions adéquates pour répondre à ce défi, a-t-elle déclaré.  Elle a également relevé que le taux de chômage des jeunes femmes est plus élevé et que leur niveau de revenu est inférieur.  Les jeunes ont besoin d’investissements financiers et sociaux, a-t-elle martelé, et il faut se concentrer sur une éducation qui réponde aux besoins du marché du travail en mutation pour permettre aux jeunes d’être des acteurs actifs de l’économie.

Le représentant de l’Association internationale des journalistes indépendants a proposé un nouveau modèle collectif de fonctionnement de l’ordre multilatéral qui favorise les interactions entre les sociétés civiles et non plus les chefs d’État qui, a-t-il affirmé, semblent lancés dans une confrontation permanente.  Il a ainsi appelé à un groupe social global homogène et axé sur le bien-être de tous, soit « un modèle sans leader et dans lequel la prise de décisions se ferait par le collectif et non par un représentant ».  Ce collectif mondial présente plusieurs avantages par rapport à l’ancien modèle, a estimé l’intervenant qui a fait valoir que la prévalence de la guerre serait moindre et même éliminée dans ce modèle qui verrait aussi des solutions facilement trouvées pour les ODD et des questions à controverse comme celle des changements climatiques.

La représentante d’International Federation for Family Development, a souligné l’importance d’une science de la famille, terme qui est repris désormais dans de nombreux cursus universitaires, au Canada notamment.  Elle a aussi plaidé pour des politiques familiales robustes, ce qui est bon pour la famille étant bon pour la société.

Le représentant de l’International Federation on Ageing, a jugé déplorable de constater que les personnes âgées dans le monde sont limitées dans leur envie de participation à la société en raison d’obstacles à l’accès à la sécurité économique, à la protection sociale et à la sécurité de l’emploi.  La pandémie de COVID-19 a perpétué la négligence des personnes âgées et amplifié leur pauvreté, tout en causant une augmentation des inégalités vécues par cette tranche sociale.  Il a appelé à réduire l’exclusion des personnes âgées du marché du travail et l’accès inadéquat à l’éducation, à la formation et au développement des compétences tout au long de la vie.  Alors que la population mondiale vieillissante augmente rapidement et au vu des effets durables de la pandémie de COVID-19, il a plaidé pour l’avènement d’une convention des Nations Unies sur les droits des personnes âgées, afin de les protéger légalement, et de répondre aux besoins des générations futures de personnes âgées.

Mme YASMINE RAOUF, du Mouvement international ATD Quart Monde, a indiqué que lorsque les personnes en situation de pauvreté discutent de la valeur et de la signification d’un travail digne, le premier point qui ressort est la souffrance causée par le manque de ressources et de moyens.  Ce sentiment est intensifié par un traitement discriminatoire lors de l’accès à l’emploi.  Et les personnes vivant dans l’exclusion éprouvent souvent un sentiment de futilité qui est exacerbé par le peu de possibilités qu’elles ont de contribuer à la société et/ou de voir ces contributions valorisées.  De ce fait, a-t-elle fait remarquer, les contributions réelles des personnes en situation de pauvreté à des sociétés plus durables ne sont pas reconnues.  La représentante a appelé à élaborer des solutions audacieuses et innovantes, adaptées aux personnes les plus exclues, afin de résoudre ces problèmes, car, a-t-elle soutenu, l’importance d’un emploi va bien au-delà de l’argent.  De plus, selon elle, l’accès à un travail digne aura un rôle essentiel à jouer dans la promotion de la cohésion sociale et dans la transition équitable vers les emplois verts. 

La représentante de Irene Menakaya School Onitsha, une ONG qui cherche à faire avancer la cause des femmes, a mis l’accent sur l’importance de l’emploi plein et productif des femmes pour surmonter les inégalités.  Elle a demandé que les enseignants et les élèves puissent disposer des outils numériques pour créer un enseignement plus flexible, et faciliter la création de compétences et d’emplois.  Le développement de l’éducation doit être une priorité d’ici à 2030, a insisté la représentante.

Mme JEANNE VIGOUROUX, de Life Project 4 Youth, a indiqué qu’au cours de la prochaine décennie, un milliard de jeunes, selon la Banque mondiale, vont tenter d’entrer sur le marché du travail, mais que moins de la moitié d’entre eux à peine trouveront effectivement un emploi formel.  « Nous allons droit à la catastrophe », a-t-elle prédit.  Il existe pourtant de nombreuses améliorations et solutions à long terme: créer de nouvelles structures et de nouveaux espaces de dialogue et d’engagement entre la société civile et les gouvernements, changer les attitudes et les normes sociales dans les entreprises et les espaces publics, et créer de nouveaux précédents dans le traitement des jeunes en danger, a suggéré l’intervenante. 

La représentante de Make Mothers Matter a demandé que le travail des mères soit rémunéré, exhortant la Commission à examiner d’urgence cette question.  Elle a aussi appelé à fournir une couverture sociale pour les mères et a encouragé les gouvernements à faire participer davantage les femmes « parce que les mères comptent ».

La représentante de Red Dot Foundation a invité à ratifier les conventions de l’OIT sur les droits humains, le dialogue social et les inégalités de salaire.  « Nous devons changer les choses, maintenant », a-t-elle insisté.

La représentante de Miss CARICOM International Foundation CIP Inc. a indiqué que cette organisation a développé des initiatives pilotes dans plusieurs pays pour encourager et engager les citoyens dans la création d’un plein emploi productif et d’un travail décent.  Il s’agit de programmes mis en place pour enseigner des compétences de vie aux communautés marginalisées, en particulier les jeunes, a souligné la représentante de l’ONG.  « Nous les engageons à suivre une formation et une éducation pour transformer ces compétences en compétences professionnelles qui leur permettront d’avoir un emploi rémunéré. »  Ce programme a formé des femmes à l’art de la pâtisserie, à la fabrication de chapeaux, à l’agriculture, à l’éducation sanitaire, à la gestion et à d’autres compétences.

L’ONG a également formé des garçons et des hommes pour leur permettre d’obtenir des compétences numériques et technologiques telles que l’installation de téléviseurs, de caméras de surveillance et de programmes numériques.  Avec le certificat de formation professionnelle obtenu, l’émancipation économique, l’acquisition de compétences, l’éducation professionnelle sont réalisées créant une plateforme pour la croissance et le développement humain, s’est félicitée l’intervenante. 

La représentante de Sisters of Mercy of the Americas, a souligné que les impacts de la pandémie sont ressentis de manière disproportionnée par les groupes les plus vulnérables, en particulier ceux qui n’avaient pas de filet de sécurité.  Elle s’est également inquiétée de l’augmentation des violences domestique.  À l’avenir, il faut proposer des solutions politiques pour atteindre les ODD plus rapidement, en particulier pour les femmes, a insisté la représentante.  À ce titre, elle a notamment revendiqué un salaire égal pour un travail égal et que l’individu soit mis au cœur des priorités. 

La représentante de Soroptimist International, a plaidé pour un travail décent, sans harcèlement et stress pour les femmes notamment.  Malheureusement, la pandémie est venue effacer de nombreuses avancées en la matière.  Elle a appelé à un avenir fait de durabilité et d’égalité, par le biais d’un contrat social qui ne laisse personne de côté. 

Le représentant de Blue Tree Foundation a dénoncé la fracture numérique entre pays avancés et pays en développement et plaidé pour la création d’une organisation internationale afin d’y remédier.  Il a aussi mentionné l’angoisse et l’inquiétude que les réseaux sociaux peuvent engendrer chez les utilisateurs.  Il a enfin insisté sur l’importance du bien-être numérique.

La représentante d’UNANIMA a expliqué que son organisation s’efforce de populariser les quatre piliers du travail décent dans toute la société.  Elle a recommandé à la Commission et aux gouvernements de mettre en place des politiques de protection sociale, mettre fin à l’esclavage et à la traite d’êtres humains, reconnaître le travail informel et non rémunéré, ainsi que le travail domestique, et créer une nouvelle ère de la couverture sociale universelle. 

La représentante de World Organization for Early Childhood Education, a signalé qu’en 2020, 160 millions d’enfants ont été victimes de travail forcé, soit un enfant sur 10 à travers le monde.  Au cours des quatre dernières années, les pays du monde entier n’ont pas progressé pour réduire considérablement ce phénomène.  Selon des analyses récentes, un nouveau groupe, les enfants migrants, particulièrement vulnérable à l’exploitation, la discrimination et la violence, s’est ajouté à cette problématique du travail des enfants.  Elle a rappelé qu’il existe un cadre et des règles internationales qui établissent des garde-fous face au travail des enfants et offrent des voies de recours, pressant à déployer des efforts pour abattre les inégalités et permettre un apprentissage holistique dès le début de vie afin de créer des citoyens attachés à la paix et à la justice sociales.

La représentante de World Union of Small and Medium Enterprises a indiqué que les PME représentent la majorité des nouveaux emplois créés, en appelant à soutenir et développer ce type d’entreprises.  Alors que le talent des femmes reste l’une des ressources les moins utilisées, elles bénéficient de moins d’accès aux crédits à la création d’entreprise et avec des taux d’intérêt souvent moins avantageux que ceux offerts aux hommes, a déploré la représentante avant d’exiger qu’au sortir de la COVID-19, l’entrepreneuriat des femmes soit promu à travers des mesures et politiques publiques adéquates.

Le représentant de World Youth Alliance, a appelé à se préparer à l’emploi productif en dotant les jeunes de compétences techniques et en investissant dans l’éducation à la dignité humaine qui est essentielle à la constitution du capital humain.  Il a expliqué que le programme d’études sur la dignité humaine de l’ONG enseigne aux enfants et adolescents le respect de leur propre dignité et de celle des autres.  L’honnêteté, la persévérance et la générosité sont des qualités que les participants à ce programme laissent percevoir après ces cours.

La représentante de la Congrégation de la Mission, a déclaré qu’il faut améliorer les moyens de subsistance de millions de personnes dans le monde, en particulier les communautés marginalisées.  Elles doivent avoir accès au travail décent, a martelé la représentante laquelle a déploré la situation des personnes handicapées privées de l’accès au travail.  Elle a demandé des garanties pour qu’elles aient accès aux formations et à l’emploi.  Par ailleurs, il faut créer les conditions propices à l’égalité et à l’équité et collaborer avec les générations futures pour qu’elles ne répètent les erreurs du présent.  La déléguée a appelé les États Membres à garantir la participation des communautés à la conception et la mise en œuvre de leurs programmes sur le travail décent, à améliorer la participation des jeunes et à démystifier les préjugés qui entravent leur participation économique. 

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