Soixante et unième session,
10e séance plénière – après-midi
SOC/4910

Commission du développement social: les jeunes appellent à investir dans l’éducation et la formation pour appuyer leur accès à un emploi de qualité

Les délégués de la jeunesse se sont mobilisés en force lors de la reprise, cet après-midi, de la discussion générale de la Commission du développement social pour attirer l’attention sur les difficultés que rencontrent les jeunes sur le marché du travail dans un contexte marqué par les défis du relèvement post-COVID-19, à l’image de la situation au Liban où le taux de chômage des jeunes a atteint 47,8%.

Les problèmes de chômage, de sous-emploi et d’emplois de mauvaise qualité n’ont fait qu’empirer au cours de la pandémie ont alerté les déléguées de la jeunesse de la Bulgarie, soulignant qu’il est difficile pour les jeunes de trouver des opportunités appropriées et un bon départ dans la vie professionnelle.  L’accès à une éducation et à un emploi inclusifs, équitables et de qualité constitue donc leur principal défi, ont-elles signalé, déplorant que le système éducatif ne prépare pas suffisamment les jeunes à un marché du travail exigeant et rapide. 

Préoccupé par le fait qu’un jeune sur cinq âgé de 15 à 24 ans n’a pas d’emploi et ne suit ni études ni formation, le délégué de la jeunesse de l’Autriche a appelé les décideurs politiques à accorder une attention particulière à la formation professionnelle des jeunes, citant en exemple le système d’apprentissage autrichien qui offre aux jeunes une bonne combinaison d’enseignement scolaire et d’expérience professionnelle.  Les délégués de la jeunesse de l’Italie ont pour leur part appelé à faciliter l’accès des jeunes aux marchés de travail en renforçant la coopération entre les différentes régions du monde. 

Investir dans une éducation de qualité et interdire les stages non rémunérés sont deux mesures essentielles que les organisations internationales et les gouvernements doivent prendre pour créer un travail décent pour tous et surmonter les inégalités, a estimé pour sa part la déléguée de la jeunesse de l’Allemagne.  Citant une étude menée par le Forum européen de la jeunesse, elle a relevé que de tels stages coûtent en moyenne plus de 1 000 euros par mois.  Or la plupart des jeunes ne disposent pas d’une telle somme à ce stade de leur vie, a-t-elle constaté.  Même son de cloche du côté de la jeunesse du Luxembourg qui a fustigé la non-rémunération des stages qu’offrent les Nations Unies, de même que les contrats d’emploi de courte durée source, selon elle, d’insécurité sociale, voire même de problèmes psychologiques. 

Conscients des défis que doivent surmonter les jeunes, nombre de délégations ont passé en revu certaines des initiatives lancées aux niveau national pour appuyer leur avenir.  Le représentant du Sénégal a ainsi indiqué que 25% du budget national 2023 est consacré à l’éducation et à la formation avec un accent particulier sur le maintien des filles à l’école, surtout dans les filières scientifiques.  Il a également cité le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, doté d’un budget triennal de 450 milliards de francs CFA pour la création de 65 000 emplois directs à travers des recrutements spéciaux dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture, de l’environnement. 

Le Botswana a évoqué de son côté le lancement du Fonds de développement des jeunes qui vise à appuyer l’entrepreneuriat des jeunes, avec un budget annuel de 120 millions de pulas.  Du côté de la Serbie, c’est un Conseil gouvernemental de la jeunesse ainsi que des programmes d’échange et de mobilité des jeunes qui ont été mis sur pied.

La Commission du développement social poursuivra sa discussion générale lundi 13 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Suite de la discussion générale sur le thème prioritaire: plein emploi productif et travail décent pour toutes et tous : surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030

Mme AICHA NANETTE CONTE, Ministre de l’autonomisation de la femme, de l’enfance et des personnes vulnérables de Guinée, a annoncé les priorités du Gouvernement à savoir l’action sociale, l’emploi et l’employabilité.  Des mesures concrètes ont été prises notamment le renforcement du partenariat public-privé, l’enregistrement de plus de 7 millions de pauvres dans la base de données du Registre social unifié et l’institutionnalisation des services genres dans les ministères.  Le relèvement post-COVID-19 ne serait possible qu’avec le renforcement du capital humain, l’élimination de la fracture numérique, le renforcement des systèmes éducatif et sanitaire, la réalisation du bien-être des personnes vulnérables et la création de l’emploi pour tous, a estimé la Ministre. 

C’est dans cette optique que les Autorités de la Transition s’emploient activement à l’amélioration des qualités de l’enseignement et des services de santé publique à travers la construction des infrastructures scolaires et sanitaires modernes ainsi que la qualification des enseignants et du personnel soignant.  La valorisation de la pension des retraités, les facilités d’accès aux microcrédits pour booster les entreprenariats féminins et jeunes que le Gouvernement a récemment décidées, tendent à améliorer de manière significative les conditions de vie des personnes vulnérables, notamment les femmes et les personnes âgées.  Les défis sont nombreux mais ils ne demeurent pas insurmontables avec la volonté politique et la solidarité internationale réelles, a terminé la Ministre. 

M. MANSOUR (Soudan), dans un message vidéo, a souligné les retards dans l’accomplissement des ODD en raison de la pandémie.  Il a détaillé la politique de justice sociale de son pays, en assurant que le Soudan mettra tout en œuvre pour atteindre lesdits ODD.  Les travailleurs du secteur informel ont ainsi pu bénéficier de plusieurs programmes de protection sociale, ainsi que les personnes les plus vulnérables.  Il a mentionné la création en 2022 d’une commission pour les actions humanitaires qui fournit des denrées aux personnes touchées par la famine.  En outre 3 millions de personnes ont bénéficié de microfinancements et de transferts en liquidités.  Les exploitants agricoles ont également vu leur situation s’améliorer.  Enfin, le représentant a détaillé les grands axes de la politique de son pays en matière d’égalité entre les genres. 

Mme ONALENNA SECHELE, Secrétaire permanente adjointe du Ministère de l’administration locale et du développement rural du Botswana, a déclaré que le Gouvernement a mis en œuvre avec succès sa politique nationale de l’emploi 2021 afin de promouvoir l’emploi productif et le travail, contribuant ainsi à la réduction des inégalités de revenus et aux efforts d’éradication de la pauvreté.  En 2020, la loi sur l’inclusion économique qui a été promulguée prévoit, entre autres, la mise en œuvre des initiatives d’autonomisation économique et la participation effective du public à la croissance économique et au développement.  Le Botswana a aussi mis en œuvre avec succès le Fonds de développement des jeunes pour assurer le développement de l’entrepreneuriat des jeunes.  Un budget de 120 millions de pulas est réservé chaque année pour financer les start-up des jeunes.  Par ailleurs, plusieurs programmes de protection sociale entièrement financés par le Gouvernement sont en place notamment le programme de développement des zones reculées et le fonds de promotion économique, qui visent à développer des petites entreprises durables dans les régions reculées.  L’intervenante a également évoqué la politique nationale pour les personnes démunies qui vise à améliorer les conditions de vie des personnes très pauvres, et le programme national de soins aux orphelins visant à atténuer les difficultés des familles à revenu faible ou moyen.  Le Gouvernement a en outre créé une allocation de pension de vieillesse accordée à tous les citoyens âgés de 65 ans et plus, qui a pour objectif de prévenir la pauvreté chez les personnes âgées.  Actuellement, plus de 130 000 reçoivent cette allocation, a-t-elle précisé. 

M. ANŽE DOLINAR, du Ministère du travail, de la famille, des affaires sociales et de l’égalité des chances de Slovénie, a déclaré que son gouvernement concentre ses efforts sur la mise en œuvre de mesures visant à assurer la réactivité du marché du travail.  Ce faisant, il a réussi à maintenir un taux d’emploi élevé.  Le Gouvernement accorde aussi une attention particulière aux groupes les plus vulnérables, a-t-il ajouté, citant diverses mesures de soutien du revenu pour les travailleurs indépendants, les personnes âgées, les bénéficiaires de l’aide sociale, les familles avec enfants et les personnes handicapées.  Parmi les défis qui subsistent, il a cité les groupes confrontés au risque de pauvreté, les travailleurs pauvres, les chômeurs de longue durée, les ménages sans membres au travail mais avec des enfants à charge, ainsi que les femmes retraitées ou travailleuses indépendantes.  Le représentant a ensuite appelé à investir dans les infrastructures, l’éducation et la formation, afin de créer des emplois de qualité et de bâtir une économie plus résiliente.  Il faut également réformer les lois et les politiques du travail pour garantir qu’elles soient équitables et protègent les droits de tous les travailleurs.  Il a aussi recommandé d’investir dans les soins de santé, le logement et les prestations de retraite, afin de garantir une vie de qualité à tous. 

Mme NATALIA MORENO (Paraguay) a affirmé que le plein emploi productif et le travail décent pour tous comme moyens de surmonter les inégalités constituent autant de priorités pour son pays, particulièrement après les effets dévastateurs de la pandémie.  Pour illustrer son propos, elle a annoncé l’adoption du plan national pour l’emploi 2022-2026, qui vise à promouvoir l’emploi décent en proposant des politiques de soutien à la croissance économique, de stimulation de la demande, de reconversion de la main-d’œuvre, d’autonomisation et de renforcement institutionnel.  Grâce à ce plan, élaboré en collaboration avec l’OIT, les associations professionnelles et le secteur syndical, des progrès ont déjà été réalisés en matière de création d’emplois et d’amélioration de la productivité, s’est-elle félicitée, avant de faire état d’un programme de construction de logements qui a généré des emplois pour plus de 22 500 travailleurs.  De même, dans les zones rurales, 43 430 personnes ont bénéficié du programme de formation des petits producteurs ruraux, dont le but est d’améliorer les conditions de vie de ces travailleurs et de leurs familles, a ajouté la représentante.  Elle a par ailleurs évoqué des formations techniques destinées spécifiquement aux groupes vulnérables, parmi lesquels les populations autochtones, les personnes handicapées et les personnes privées de liberté.  Enfin, elle a assuré que le Paraguay poursuivra ses efforts en faveur de l’intégration dans le secteur formel des travailleurs et contre le travail des enfants et des adolescents. 

M. MAHAMADOU BOKOUM, Directeur général adjoint de l’économie et de la planification du Burkina Faso, a rappelé que son pays s’est engagé à prendre des mesures porteuses de transformation en vue d’un développement durable à travers son plan national de développement économique et social 2021-2025.  Il a toutefois reconnu que la mise en œuvre de cette politique s’effectue dans un contexte difficile, caractérisé par des attaques terroristes entraînant des déplacements internes de population, des revendications sociales dans le secteur public, la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine et l’impact des changements climatiques.  En dépit des multiples crises, a-t-il dit, le Burkina Faso a été résilient avec un taux de croissance du PIB réel par habitant qui a oscillé entre 2016 et 2021 à un rythme moyen de 4,9%.  Cela n’empêche pas le pays d’enregistrer une prédominance du sous-emploi avec une persistance des emplois vulnérables, a déploré le haut fonctionnaire.  Selon lui, le chômage relativement faible cache des emplois vulnérables, 68,5% des travailleurs occupant un tel emploi, tandis que le taux de sous-emploi lié au temps de travail est estimé à 39,1% et touche principalement les femmes.  Quant à l’activité économique, si elle a permis de faire passer d’un taux de pauvreté de 40,1% en 2014 à 36,2% en 2018, elle n’a pas permis de réduire les inégalités sociales, a-t-il constaté, tout en faisant état des efforts déployés par le Burkina Faso en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles.  Il a enfin prévenu que le peu de ressources internes et externes, le faible taux d’accès aux crédits et les aléas climatiques limitent énormément l’atteinte de plusieurs ODD dans les domaines économique et social. 

Mme NGOR DIOUF, Secrétaire générale du Ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du Sénégal, a déclaré qu’en dépit d’un contexte postpandémique difficile, l’économie sénégalaise reste résiliente avec une croissance de 6,5% en 2022 et une projection de 10,1% en 2023 avec le début de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières.  Ainsi, le budget 2023 consacre 25% à l’éducation et à la formation avec un accent particulier sur le développement intégré de la petite enfance et le maintien des filles à l’école, surtout dans les filières scientifiques.  Bien évidemment, ce cadre macroéconomique favorable à la promotion de l’emploi et du travail décent permet de renforcer les politiques sociales de lutte contre les inégalités, s’est enorgueillie Mme Diouf.  C’est toute la pertinence de la Stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre 2016–2026 et de la Stratégie nationale pour la protection sociale, qui sera renforcée et élargie progressivement à tous les travailleurs, y compris ceux du secteur informel, a-t-elle précisé.  Par ailleurs, des mécanismes innovants et programmes structurants sont déployés pour renforcer la résilience et l’autonomisation des femmes et des jeunes.  Il s’agit, notamment, du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, doté d’un budget triennal de 450 milliards de francs CFA pour la création de 65 000 emplois directs à travers des recrutements spéciaux dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture et de l’environnement.

M. YASSER ABDUL AHMAD, Vice-Ministre des affaires sociales de la République arabe syrienne, dans un message vidéo, a tout d’abord fait part des souffrances de milliers de familles syriennes frappées par le séisme du 7 février, avant d’appeler la communauté internationale à leur venir en aide.  Il a ensuite constaté que les retombées de la pandémie, encore exacerbées par les mesures coercitives unilatérales imposées à son pays, ont limité les perspectives de progrès social pour les groupes marginalisés de Syrie.  Malgré ces difficultés, a-t-il ajouté, le Gouvernement syrien poursuit ses efforts en matière de filets de sécurité sociale, conformément aux plans et stratégies destinés à protéger et autonomiser les groupes les plus vulnérables de la population, notamment les femmes et les jeunes.  Le Ministre a d’autre part fait état d’avancées sur le plan législatif, avec notamment l’adoption d’une loi sur l’enfance, qui renforce la protection juridique des enfants, d’une loi sur les enfants dont les parents sont inconnus et d’une autre loi prévoyant des aides sociales pour les familles, une assistance pour les enfants handicapés et une allocation chômage pour les victimes de la COVID-19.  Alors que les mesures coercitives entravent le développement social et les efforts de reconstruction, le Gouvernement syrien s’emploie à s’adapter aux nécessités de l’heure via des mesures de sécurité sociale souples, a conclu le Ministre, en demandant à nouveau à la communauté internationale de soutenir son pays face à tous ces défis.   

M. MARK KAMPERHOFF, Chef du Département des affaires internationales et de la coordination européenne au Ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l’Allemagne, a jugé impératif, pour atteindre les objectifs du Programme 2030, de surmonter les inégalités et d’assurer une reprise durable.  Pour cela, il importe selon lui de se concentrer sur les besoins des groupes les plus vulnérables de la société, notamment les jeunes qui sont des acteurs clefs pour le développement social et doivent être entendus.  Le représentant s’est félicité à cet égard de l’adoption récente de recommandations politiques sur la promotion de l’emploi des jeunes dans l’agriculture et les systèmes alimentaires par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale.  Il a par ailleurs indiqué que, pour aider les enfants et les jeunes à rattraper le temps de scolarité perdu pendant la pandémie, le Gouvernement allemand a lancé un programme d’action de 2 milliards d’euros en 2021.  Jugeant qu’assurer le plein emploi productif et un travail décent pour tous est la clef pour vivre dans la dignité, il a appelé à coopérer avec le secteur privé, où sont créés 9 emplois sur 10.  Le délégué a également évoqué l’adoption en janvier d’une loi sur la diligence raisonnable des entreprises dans les chaînes d’approvisionnement, dont l’objectif est de prévenir le travail des enfants et le travail forcé, et d’interdire les substances nocives pour les personnes et l’environnement.  Il a enfin rappelé que l’Allemagne a profité de sa présidence du G7 en 2022 pour promouvoir l’égalité salariale et la juste répartition du travail de soins non rémunéré entre hommes et femmes. 

Il a ensuite cédé la parole à Mme JOHANNA LICHTSCHLAG, déléguée de la jeunesse de l’Allemagne, qui a plaidé pour un renforcement de l’éducation de qualité, qui a beaucoup pâti de la pandémie, ainsi que pour la reconnaissance des éléments non formels qui complètent l’éducation formelle des jeunes, tels que les activités sportives et le bénévolat.  Elle a ensuite appelé à l’interdiction des stages non rémunérés qu’effectuent les jeunes à l’issue de leur formation pour entrer dans le monde du travail.  Citant une étude menée par le Forum européen de la jeunesse, elle a relevé que de tels stages coûtent en moyenne plus de 1 000 euros par mois, une somme dont la plupart des jeunes ne disposent pas à ce stade de leur vie.  Investir dans une éducation de qualité et interdire les stages non rémunérés sont deux mesures essentielles que les organisations internationales et les gouvernements doivent prendre pour créer un travail décent pour tous et surmonter les inégalités, a-t-elle estimé. 

Mme DIDI (Maldives) a rappelé que la pandémie de COVID-19 a entraîné une contraction brutale du secteur touristique et fait des ravages dans l’économie du pays.  Avec la baisse des recettes publiques et l’augmentation des dépenses de santé, le Gouvernement a décidé de fournir des allocations de soutien aux ménages.  Pour les entreprises, les autorités ont fourni des plans de relance qui garantissent la sécurité de l’emploi des employés.  Partout où l’infrastructure des TIC existait déjà, le passage aux plateformes électroniques a été rapide et a permis de continuer à fournir des services essentiels pendant la pandémie, permettant de pérenniser les activités économiques.  Par ailleurs, des mesures énergiques pour faire face aux impacts climatiques doivent être prises de toute urgence, sinon les inégalités mondiales auxquelles nous sommes confrontés en raison de la crise climatique vont s’approfondir, a averti la déléguée. 

M. HIJAB YASEEN (Iraq) a estimé qu’il faut trouver des solutions pérennes pour atténuer les conséquences de la pandémie de COVID-19 et lutter contre la pauvreté qu’elle a engendré.  Le Gouvernement iraquien a pu élaborer une politique financière qui va assurer la croissance économique et la création d’emplois, a-t-il expliqué.  Il y a eu aussi une riposte juridique, notamment aux constructions sauvages sur des terres gouvernementales.  Le représentant a également fait savoir qu’un fonds social pour le développement, créé par le Ministère de la planification, en collaboration avec la Banque mondiale, a été lancé, et qu’un programme de travaux publics, élaboré avec l’appui de l’OIT et qui devrait créer près de 100 000 emplois, est en cours de finalisation.

M. DAI BING (Chine) a déploré le marasme économique actuel, ainsi que le creusement des inégalités entre pays du Nord et pays du Sud.  Il a appelé à donner la priorité à l’emploi et à le favoriser grâce à des politiques fiscales favorables.  Nous devons instaurer un environnement propice à la création d’entreprises, a déclaré le délégué.  Il a appelé à un changement de philosophie en appelant à épauler les personnes les plus vulnérables grâce à des politiques de protection sociale robustes.  Il a exhorté les pays développés à s’acquitter de leurs engagements en matière d’APD.  Il a pointé le déficit moral grave qui affecte les institutions financières internationales et appelé à y remédier.  La division et les heurts n’aident aucun pays, a affirmé le délégué, en plaidant pour une économie ouverte et soulignant l’engagement de son pays en faveur de la coopération internationale.

M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a déclaré que pour accélérer le relèvement, il faut investir dans les citoyens à travers l’éducation, les services de santé, l’accès à l’énergie et à l’eau propres, et la protection sociale.  Les mécanismes de dialogue social font partie intégrante de l’inclusion sociale et de la promotion du travail décent pour tous, a ajouté le représentant pour qui l’économie sociale et solidaire représente un modèle prometteur pour avancer vers la justice et l’utilité sociales de l’entrepreneuriat et donc de l’emploi. 

Il a indiqué que le Luxembourg consacre 1% de son revenu national brut à l’aide publique au développement.  Dans le cadre de notre politique de coopération au développement, a-t-il poursuivi, la promotion de la formation et de l’employabilité fait partie des thématiques prioritaires, en vue aussi de favoriser l’intégration socioéconomique des femmes et des filles.  Au Sénégal, au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Cabo Verde et au « Laos », la coopération soutient le renforcement de la formation professionnelle, et veille à ce que cette formation soit en adéquation avec les besoins du marché du travail local.  Le Luxembourg mobilise en outre les compétences et les investissements du secteur financier pour élargir les opportunités de travail décent, en facilitant l’accès à des services financiers inclusifs et responsables.  Cela permet de créer un environnement économique favorable à l’entrepreneuriat et à l’innovation, a dit le délégué. 

Mmes OPPERMANN et BEYENBURG, dans un message vidéo, déléguées de la jeunesse de Luxembourg, ont demandé de débattre des difficultés que rencontrent les jeunes en entrant dans le marché du travail.  Elles ont particulièrement dénoncé les problèmes de l’accès aux stages, fustigeant le fait que ceux qu’offrent les Nations Unies ne sont pas rémunérés, ainsi que les contrats de courte durée qui débouchent sur l’insécurité sociale et même des problèmes psychologiques.  Les stages doivent être accessibles à tous les jeunes et dotés de salaires minimums, ont-elles insistés.  Elles ont demandé l’octroi de bourses aux jeunes, sans aucune distinction, pour qu’ils puissent découvrir le fonctionnement de l’ONU. 

M. EVANGELOS SEKERIS (Grèce) a estimé qu’assurer un emploi décent pour tous, notamment aux femmes, aux personnes handicapées, aux jeunes et aux seniors, comme le prévoit l’ODD 8, est une pierre angulaire du développement socioéconomique.  En plus de générer les ressources nécessaires à un niveau de vie décent, le travail offre des opportunités d’engagement significatif dans la société et favorise un sens de l’objectif et l’inclusion sociale, a-t-il fait valoir, ajoutant que des taux d’emploi plus élevés contribuent à rendre les sociétés plus inclusives, en réduisant la pauvreté et les inégalités entre les régions et les groupes sociaux.  À cet égard, il a rappelé que le plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux vise à ce qu’au moins 78% de la population âgée de 20 à 64 ans ait un emploi d’ici à 2030.  Le délégué a d’autre part jugé essentiel d’assurer l’égalité d’accès des femmes à un travail décent et à des emplois de qualité dans tous les secteurs et à tous les niveaux.  Cela nécessite des politiques fondées sur le dialogue social, qui visent à éliminer les normes sociales discriminatoires et les stéréotypes sexistes, à garantir un salaire égal pour un travail égal, à prévenir et à éliminer toutes les formes de discrimination, de violence et de harcèlement sexuel et à garantir la sécurité de toutes les femmes au travail.  Il a enfin jugé que l’instauration par les entreprises de pratiques non discriminatoires et de mesures de promotion de la diversité et de l’inclusion conduiront à un meilleur accès à des talents qualifiés et productifs. 

Mme SAVOVA, déléguée de la jeunesse de Bulgarie, a mis l’accent sur les conditions difficiles que connaissent les jeunes sur le marché du travail.  Elle a constaté que les problèmes de chômage, de sous-emploi et d’emplois de mauvaise qualité n’ont fait qu’empirer au cours de la pandémie, évoquant à cet égard une récente enquête nationale selon laquelle les jeunes Bulgares considèrent l’accès à une éducation et à un emploi inclusifs, équitables et de qualité comme leur principal défi.  Beaucoup reconnaissent qu’il est difficile de trouver les opportunités appropriées et le bon départ dans la vie professionnelle, a-t-elle expliqué, avant de céder la parole à Mme GARELOVA, elle aussi déléguée de la jeunesse de Bulgarie.  Selon cette dernière, le système éducatif ne prépare pas suffisamment les jeunes à un marché du travail exigeant et rapide.  Les jeunes doivent connaître les opportunités professionnelles qui s’offrent à eux pour pouvoir s’orienter sur un marché en constante évolution, a-t-elle ajouté, appelant à un dialogue productif sur ce thème entre les institutions publiques, les organisations privées et les systèmes éducatifs.  En donnant des chances égales aux jeunes, les États Membres permettent la formation des futures générations de dirigeants et d’acteurs du changement auxquels ils font référence si souvent, a conclu la jeune déléguée. 

Mme MRAD (Liban) a indiqué qu’en raison des multiples crises auxquelles est confronté le pays depuis 2019, le taux de chômage a presque triplé en moins de trois ans, pour atteindre 29,6% en 2022, contre le niveau de 11,4% enregistré avant la crise financière et économique dévastatrice.  Les femmes et les jeunes ont été particulièrement touchés par cette crise, le taux de chômage des femmes s’élevant à 32,7% par rapport à celui des hommes (28,4%), tandis que celui des jeunes (47,8%) est presque deux fois supérieur à celui des adultes (25,6%).  À ce jour, réaliser les ODD d’ici à 2030 semble hors de portée, a reconnu la déléguée.  Si nous voulons inverser la tendance, nous devons nous attacher à combler le fossé des inégalités et garantir la justice sociale, en accordant aux femmes et aux jeunes, et bien sûr aux personnes âgées, une attention particulière, a-t-elle reconnu.

M. KHAN (Pakistan) a expliqué que dans son pays, sur une population totale de 220 millions d’habitants, plus de 68% ont moins de 30 ans et 27% ont entre 15 et 29 ans, d’où l’impératif d’offrir davantage d’opportunités d’emploi afin de garantir un développement social et économique inclusif.  Le Gouvernement a donc mis en place des programmes de création d’emplois, notamment un programme d’autonomisation des jeunes et des programmes d’octroi de prêts et d’ordinateurs portables. 

Le représentant a rappelé que son pays est encore sous le choc de la pire catastrophe naturelle de son histoire, précisant qu’en cette période d’urgence nationale, le Gouvernement a fourni des subventions en espèces de plus de 250 millions de dollars à plus de 2 millions de ménages.  Il a également mobilisé 1,5 milliard de dollars pour les secours d’urgence grâce au programme de soutien du revenu Benazir qui a la plus grande base de données des ménages les plus pauvres. 

Appelant à mobiliser toutes les ressources possibles pour permettre aux pays en développement d’atteindre les ODD, le représentant a demandé à respecter l’objectif de 0,7% d’APD; redistribuer les 650 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) et de nouveaux DTS; octroyer un financement concessionnel, et alléger la dette.  En outre, le délégué a estimé que les institutions financières internationales devraient revoir leurs politiques de remboursement de la dette et réduire le coût de l’emprunt pour les pays en développement. 

Le travail décent et les systèmes de protection sociale devraient faire partie des stratégies nationales de développement, a-t-il poursuivi avant de réclamer plus d’investissements dans les infrastructures durables à des fins de création d’emplois.  À cet égard, la proposition du Groupe des 77 et la Chine de créer un conseil d’orientation à l’ONU devrait faire l’objet d’un examen approfondi.  La promotion d’une éducation de qualité, la réduction de la fracture numérique et l’assistance financière et technique aux pays en développement lui semblent également opportunes, de même que l’adoption d’un pacte technologique mondial qui offrirait un accès préférentiel aux pays en développement aux technologies de pointe.

M. OSAMU YAMANAKA (Japon) a fait état d’une initiative de son gouvernement appelée « Nouvelle forme de capitalisme », qui vise à faire croître l’économie tout en résolvant les défis sociaux et en créant des moteurs de croissance.  Dans le cadre de ce projet, un large éventail de programmes ont été mis en œuvre pour relever des défis tels que l’inégalité entre les sexes, l’isolement social ou encore la solitude, afin de parvenir à une société inclusive où personne n’est laissé pour compte, a expliqué le représentant.  Par ailleurs, a-t-il ajouté, si le Japon s’efforce d’augmenter les salaires et de proposer une réforme des modes de travail au niveau national, il promeut le travail décent au niveau international.  Pour ce faire, le Gouvernement japonais fournit un soutien à d’autres pays via la coopération bilatérale, au travers de l’Agence japonaise de coopération internationale, mais aussi multilatérale, par le biais de contributions volontaires aux projets de l’OIT pour l’emploi d’urgence en période de pandémie ou de catastrophe naturelle.  Enfin, le Japon non seulement remplit son devoir de faire respecter les droits humains mais il veille aussi à ce que les entreprises fassent de même, a poursuivi le délégué.  À cette fin, a-t-il expliqué, le Gouvernement japonais a lancé en 2020 un plan d’action national sur les entreprises et les droits humains, avant de formuler l’an dernier des directives sur le respect des droits humains dans les chaînes d’approvisionnement responsables. 

M. PARGA CINTRA (Brésil) a demandé à placer les travailleurs au cœur des politiques.  Il a indiqué que durant la pandémie, les politiques sociales du Brésil reposaient sur un programme de transfert d’argent et ont permis de répondre aux besoins de tous les groupes sociaux y compris les peuples autochtones.  Le Gouvernement a ouvert un registre unique pour que les victimes de discrimination puissent y déposer leurs doléances et recevoir de l’aide.  Le Gouvernement s’efforce de promouvoir la justice et la cohésion sociales, tandis que les autorités locales et municipales déploient des services sociaux pour répondre aux besoins au niveau local.  Le Gouvernement qui a promulgué une loi sur l’emploi des femmes, a aussi adopté une politique contre la traite d’êtres humains et le travail forcé.  Le représentant a également cité la création d’un programme numérique qui permet de collecter des données et de proposer des recours aux victimes de discrimination.  Un plan d’action national sur le vieillissement a pour objectif de s’attaquer à l’isolement des personnes âgées. 

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a déploré ce monde où l’être humain est une marchandise, avant de souligner les difficultés rencontrées pour régler les difficultés liées à la pandémie.  Les ODD sont de plus en difficiles à atteindre, a fortiori si les pays préfèrent investir dans des armements plutôt que dans le développement durable, a-t-il prévenu.  Il a invité la Commission à continuer de jouer un rôle de premier plan.  Il a détaillé la protection sociale apportée aux travailleurs pendant la pandémie, limitant ainsi les pertes d’emplois.  Cuba a aussi veillé au retour à l’emploi des personnes les plus vulnérables, telles que les mères célibataires.  Il a dénoncé le blocus imposé par les États-Unis contre Cuba.  Ce blocus est la principale entrave au développement de Cuba, a regretté le délégué, avant de rappeler que son pays a mis au point son propre vaccin contre la COVID-19.

M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a indiqué que le régime de chômage partiel et la Corona Job Initiative ont contribué à maintenir de nombreux emplois durant la pandémie, et offert des possibilités de formation et d’apprentissage pour les jeunes.  Quelque 88 500 personnes ukrainiennes déplacées par la guerre jouissent du droit d’accéder librement au marché du travail autrichien et au système de sécurité sociale, a indiqué le représentant.  Il a fait savoir que la priorité économique de l’Autriche en 2023 est de contenir les crises énergétique et inflationniste afin d’assurer une reprise économique et sociale durable.  Sur le plan international, il a exhorté de répondre à la pénurie mondiale de travailleurs qualifiés de manière ciblée, estimant que l’OIT doit jouer le rôle de leader sur le travail décent. 

Le délégué a attiré l’attention sur le grand potentiel d’emploi de travailleurs qualifiés dans le domaine de l’environnement, des énergies renouvelables et de la durabilité.  Après avoir énuméré les mesures concernant la formation professionnelle et éducative, il a indiqué que le Gouvernement a pris des mesures pour rendre le marché du travail plus attractif pour les travailleurs qualifiés étrangers. 

M. XXX, délégué de la jeunesse de l’Autriche, a appelé les décideurs politiques à mettre en place une formation professionnelle efficace pour les jeunes pour contrer le fait qu’un jeune sur cinq âgé de 15 à 24 ans n’a pas d’emploi et ne suit ni études, ni formations.  À cet égard, le système d’apprentissage autrichien pourrait servir d’exemple de meilleure pratique, car il offre aux jeunes la bonne combinaison d’enseignement scolaire et d’expérience professionnelle pour réussir sur le marché du travail.  Il a également appelé les États à collaborer pour créer des lieux de travail durables et inclusifs, exempts de toute forme de discrimination et à accorder une attention particulière à la formation professionnelle des jeunes, à la durabilité dans chaque profession et au bien-être psychologique et physique sur le lieu de travail. 

M. GIANLUCA GRECO (Italie) a déclaré que pour mieux reconstruire la société après la pandémie, le Gouvernement a promu des politiques centrées sur les personnes et axées sur la promotion de la prospérité, de la protection sociale et de la sécurité alimentaire, pour une croissance inclusive, résiliente et durable.  Les changements climatiques et la transformation numérique nécessitent des réponses immédiates et adaptées, a ajouté le représentant, précisant que l’inclusion sociale, économique et intergénérationnelle sont des moteurs essentiels de l’action gouvernementale.  En Italie, où l’espérance de vie a atteint l’âge de 83 ans, le Gouvernement promeut des politiques fondées sur la notion de vieillissement actif et en bonne santé avec une approche tout au long de la vie.  Ces politiques visent à protéger les personnes âgées contre toutes les formes de violence et d’abus en particulier les femmes et les personnes handicapées.  Il a également estimé que la participation des jeunes est essentielle s’agissant de la lutte contre les changements climatiques, la croissance économique et l’éducation. 

Mme GIULIA TARIELLO et M. GABRIELE COLELLA, délégués de la jeunesse de l’Italie, dans un message vidé, ont déclaré qu’éduquer les jeunes et leur permettre d’entrer sur le marché du travail implique de créer un environnement sain et constructif pour tous.  Dans cet environnement, cette génération et la suivante pourront exercer leurs droits fondamentaux à l’éducation et acquérir des compétences essentielles pour la vie.  Ils ont appelé à faciliter l’accès des jeunes aux marchés du travail en renforçant la coopération entre les différentes régions du monde.  L’existence même du programme des délégués de la jeunesse témoigne de la volonté des jeunes à s’asseoir à la table lorsque des décisions sont prises et qui auraient un impact sur notre avenir, ont dit les deux orateurs qui ont salué les mérites de ce programme. 

Mme TAMARA STOJKOVIC (Serbie) a indiqué que son pays avait pris des mesures concrètes pour faire face aux nouveaux défis, notamment à travers sa Stratégie pour la jeunesse 2023-2030, qui vient d’être mise à jour et adoptée.  Celle-ci donne la priorité à la participation et à l’engagement des jeunes, à l’accès à l’éducation et aux opportunités d’emploi, et aborde les défis de la pauvreté et de la discrimination.  En outre, a indiqué la représentante, la Serbie a mis en œuvre diverses initiatives et programmes dirigés par des jeunes visant à promouvoir leur participation active à la société, tant au niveau national qu’international, comme le Conseil gouvernemental de la jeunesse ou les programmes d’échange et de mobilité des jeunes.  Néanmoins, malgré ces efforts, il reste beaucoup à faire et il nous faut maintenant nous attaquer aux causes profondes des problèmes, la participation et l’engagement des jeunes dans les processus politiques devant être accrus non seulement au niveau national mais aussi local, a souligné l’intervenante.

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a expliqué que son gouvernement a entrepris plusieurs actions de soutien aux familles, qui s’appuient sur l’infrastructure de protection sociale 2018-2022.  Il s’agit notamment d’une assistance sociale ciblée sous forme de coupons alimentaires ou de vivres, a-t-il expliqué.  Si les investissements nationaux dans le secteur social ont porté leurs fruits, le délégué a concédé qu’il reste encore beaucoup à faire, en particulier en ce qui concerne la santé, l’éducation, la protection sociale et l’emploi notant que les disparités socioéconomiques persistent à Djibouti.  Il faut notamment encore renforcer l’accès à l’eau et à l’assainissement, a expliqué le représentant, et le chômage reste une préoccupation majeure avec un taux de 47%.  Il a également argué que la formalisation de l’économie informelle est une étape importante pour promouvoir le travail décent pour tous, ce qui suppose une transformation structurelle, et de placer l’emploi productif et décent au cœur des politiques nationales de développement.  Le second défi à relever est celui de la qualité de l’emploi, a ajouté le délégué, précisant que Djibouti mise notamment sur le dialogue social et la négociation collective pour faire entrer les acteurs informels dans le plein emploi productif et décent.

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a expliqué que, pendant la pandémie, son gouvernement a adopté l’approche selon laquelle cette crise offre une fenêtre d’opportunité pour construire un marché du travail plus inclusif, équitable et adaptable.  Depuis lors, a poursuivi le représentant, le Parlement du pays a adopté plusieurs documents politiques, à commencer par la « Vision 2050 », politique de développement à long terme.  Il a aussi promulgué la loi intitulée « Prévenir et combattre la pandémie: réduire les impacts sociaux et économiques négatifs » ainsi que la nouvelle politique de relance, qui toutes deux visent à renforcer l’indépendance économique et réduire les facteurs limitant le développement.  Assurant que les priorités du Gouvernement mongol sont alignées sur les ODD et sur les quatre piliers du travail décent, à savoir le soutien aux entités commerciales pour créer des emplois, la garantie du droit à l’emploi, l’extension de la protection sociale et la promotion du partenariat social, il a rappelé que le nouveau Code du travail adopté en 2021 répond aux recommandations de l’OIT concernant le marché du travail.  Fruit de consultations avec les syndicats et le secteur privé, il jette les bases juridiques du travail à temps partiel, du travail à distance, de l’élimination du travail forcé, de la garantie du droit de réunion des employés, de la restriction du travail des enfants et du salaire égal pour un travail égal, a précisé le délégué.  Le nouveau Code du travail comprend aussi un certain nombre de dispositions légales pour les familles et les communautés, a-t-il affirmé, ajoutant qu’un projet de loi d’assurance sociale est actuellement examiné au Parlement.  Enfin, il a indiqué que son gouvernement s’efforce de promouvoir des politiques sensibles au genre, qui soutiennent la création d’emplois décents dans de nouveaux secteurs durables et en croissance, notamment l’économie verte, l’économie numérique, l’économie des soins et l’économie sociale et solidaire. 

M. MOHAN PIERIS (Sri Lanka) a appelé à traiter les discriminations sur le lieu de travail par le biais de politiques sociales globales, sensibles au genre, adaptatives et durables.  Il a souligné que d’après l’OIT, seul un tiers de la population en âge de travailler est couverte par les prestations de maladie.  Le Rapport mondial sur la protection sociale 2020-2022 relève également que dans le monde, seulement 35,5% de la population active mondiale a accès à une indemnisation pour les accidents du travail, et seulement 18,6% des chômeurs reçoivent une allocation chômage.  L’OIT souligne en outre que la protection sociale des hommes âgés et des femmes est confrontée à d’autres défis au niveau mondial.  Par conséquent, pour de nombreuses personnes, « le travail décent » est juste une utopie, a—t-il déclaré. 

Sur le plan national, le délégué a noté que Sri Lanka a récemment connu une augmentation des arrivées de touristes et des investisseurs étrangers, ce qui sont des signes positifs dans le cadre de sa reprise économique.  Il a appelé à réformer l’architecture financière internationale, afin qu’elle puisse « assister le patient quand il est encore en vie, et non après sa mort ». 

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