En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/22082

COP28: « L’ère des combustibles fossiles doit se terminer dans la justice et l’équité », affirme le Secrétaire général

La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres:

Je remercie le Gouvernement des Émirats arabes unis pour son hospitalité – ainsi que le Président de la COP28, M. Sultan Ahmed Al Jaber, et son équipe pour leur travail acharné.

Je remercie également le Secrétaire exécutif de la CCNUCC, M. Simon Stiell, et ses collègues pour leur formidable soutien.

Je salue aussi tous ceux qui ont fait pression pour obtenir le résultat le plus solide possible, notamment la société civile et les jeunes du monde entier.

La COP28 s’est tenue à un moment décisif dans la lutte contre la crise climatique – un moment qui exige une ambition maximale tant en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre que de justice climatique.  Les enjeux de la transition énergétique et de l’avenir des énergies fossiles étaient au premier plan.

Le bilan mondial a clairement réaffirmé l’impératif de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré, ce qui nécessite des réductions drastiques des émissions mondiales de gaz à effet de serre durant cette décennie.

En outre, pour la première fois, le résultat reconnaît la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles – après de nombreuses années pendant lesquelles le débat sur cette question a été bloqué.

La science indique que limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré sera impossible sans l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles dans un délai compatible avec cette limite.  Cela a été reconnu par une coalition croissante et diversifiée de pays.

À ceux qui se sont opposés à une référence claire à l’élimination progressive des combustibles fossiles dans le texte de la COP28, je tiens à dire qu’une élimination progressive des combustibles fossiles est inévitable, qu’ils le veuillent ou non.  Espérons que cela n’arrive pas trop tard.

Bien entendu, les délais, les voies et les objectifs différeront pour les pays se trouvant à différents niveaux de développement.  Mais tous les efforts doivent être cohérents avec l’objectif de zéro émission nette à l’échelle mondiale d’ici à 2050 et de préserver l’objectif de 1,5 degré.  Et les pays en développement doivent être soutenus à chaque étape du processus.

L’ère des combustibles fossiles doit prendre fin – et elle doit se terminer dans la justice et l’équité.

Simultanément, la COP28 a convenu de s’engager à tripler la capacité des énergies renouvelables et à doubler l’efficacité énergétique d’ici à 2030.

Des progrès ont également été réalisés en matière d’adaptation et de financement.

La COP28 a offert d’autres éléments de base pour progresser, notamment la mise en œuvre opérationnelle du Fonds pour les pertes et les préjudices, même si les engagements financiers sont très limités.

Les promesses de don au Fonds vert pour le climat totalisent désormais un montant record de 12,8 milliards de dollars pour les communautés les plus vulnérables au climat.

Le nouveau cadre sur les mesures d’adaptation fournit un ensemble mesurable de nouveaux objectifs pour piloter les mesures d’adaptation et leur mise en œuvre.  Et il existe des orientations claires sur la prochaine série de plans d’action nationaux pour le climat 2025 –ou contributions déterminées au niveau national– que tous les gouvernements doivent maintenant commencer à préparer.  Je mobilise l’ensemble du système des Nations Unies pour contribuer à ces efforts.

Au cours des deux prochaines années, les gouvernements devront préparer de nouveaux plans d’action nationaux sur le climat à l’échelle de l’économie.  Ces plans doivent être alignés sur l’objectif de 1,5 degré et couvrir tous les gaz à effet de serre.

Ils doivent également s’appuyer sur des politiques et réglementations climatiques crédibles, notamment un prix sur le carbone et la fin du financement des combustibles fossiles.  Tant la préparation que la mise en œuvre de ces plans doivent être entièrement financées et soutenues.

Mais il reste encore beaucoup à faire pour maintenir l’espoir d’une limite de 1,5 degré et garantir la justice climatique à ceux qui sont en première ligne de la crise.

De nombreux pays vulnérables croulent sous la dette et risquent de se noyer sous la montée des eaux.  Il est temps d’augmenter le financement, notamment pour l’adaptation, remédier aux pertes et préjudices et réformer l’architecture financière internationale.

Nous avons besoin d’une hausse des capitaux et d’une réforme du modèle économique des banques multilatérales de développement afin d’augmenter massivement le soutien direct – et de mobiliser davantage de financements privés à des coûts raisonnables pour l’action climatique dans les pays en développement.

Je travaille avec le Gouvernement du Brésil en sa qualité de Président du G20 pour faire avancer ces réformes cruciales.  Ce sera également un thème majeur du Sommet de l’avenir qui se tiendra en septembre prochain.

Le monde ne peut pas se permettre des retards, de l’indécision ou des demi-mesures.

Je reste convaincu qu’en dépit des nombreuses différences, le monde peut s’unir et relever le défi de la crise climatique.

Le multilatéralisme reste le meilleur espoir de l’humanité.

Il est essentiel de se rassembler autour de solutions climatiques réelles, pratiques et significatives, à la hauteur de l’ampleur de la crise climatique.

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