Élimination des armes nucléaires: le Secrétaire général appelle tous les États Membres à se rallier à cette « cause essentielle »
On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à la Réunion plénière de haut niveau pour célébrer et promouvoir la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires à New York, aujourd’hui:
Cette Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires vient nous rappeler une vérité fondamentale. Si l’on veut empêcher le recours aux armes nucléaires, il n’y a qu’un seul moyen: les éliminer. Toute utilisation de l’arme nucléaire – quels que soient le lieu, le moment ou les circonstances – déclencherait une catastrophe humanitaire d’une ampleur colossale.
Ce n’est point là une hyperbole. C’est le message intemporel porté par les hibakusha, les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki. Je me suis engagé auprès d’eux –et auprès du monde entier– à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mobiliser les pays autour de la nécessité de faire disparaître ces engins de destruction de la surface de la terre.
Il y a urgence. Une inquiétante course aux armements se prépare. Le nombre d’armes nucléaires pourrait augmenter pour la première fois depuis des décennies. Les normes adoptées de haute lutte pour prévenir l’utilisation, la dissémination et l’expérimentation des armes nucléaires sont aujourd’hui mises à mal. L’architecture mondiale du désarmement et de la non-prolifération se délite. À la faveur de la modernisation des arsenaux nucléaires, ces armes deviennent plus rapides, plus précises et plus furtives. À nouveau, la menace du recours à l’arme nucléaire est brandie.
C’est de la pure folie. Nous devons renverser la vapeur.
Premièrement, les États dotés d’armes nucléaires doivent montrer la voie. Je leur demande de respecter leurs obligations en matière de désarmement et de s’engager à ne jamais, en aucune circonstance, utiliser l’arme nucléaire. Deuxièmement, nous devons renforcer le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires mis en place au fil des décennies et réaffirmer notre attachement à son application. Ce régime comprend le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Il comprend également le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. S’il n’est pas encore entré en vigueur, ce traité continue d’attester avec force la volonté de l’humanité de conjurer, une fois pour toutes, le spectre d’un anéantissement de notre monde par l’arme nucléaire. Au nom de toutes les victimes des essais nucléaires, j’exhorte tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le traité sans délai et je demande aux États qui possèdent des armes nucléaires d’observer un moratoire total sur ces essais.
Enfin, troisièmement, nous devons redéployer des outils intemporels comme le dialogue, la diplomatie et la négociation pour apaiser les tensions et mettre fin à la menace nucléaire. Ce dialogue doit s’étendre à toutes les catégories d’armes nucléaires. Il doit également aborder l’interaction croissante entre les armes stratégiques et les armes classiques ainsi que le lien entre les armes nucléaires et les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle. Les êtres humains doivent toujours garder le contrôle et la pleine responsabilité de toute décision d’utiliser des armes nucléaires.
Le désarmement et la prévention des conflits sont au cœur de la note d’orientation sur le Nouvel Agenda pour la paix, qui a été publiée récemment. Cet Agenda représente une nouvelle occasion d’ouvrir la voie à un monde exempt d’armes nucléaires. J’appelle tous les États Membres à se rallier à cette cause essentielle.
Le monde vit depuis trop longtemps à l’ombre de l’arme nucléaire. Éloignons-nous du précipice. Ouvrons une nouvelle ère de paix pour l’humanité tout entière. Écrivons ensemble une page de l’histoire en reléguant les armes nucléaires au rang de vestiges du passé.