Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Libye
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’août, Mme Linda Thomas-Greenfield (États-Unis):
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur ferme attachement à un processus politique inclusif dirigé et contrôlé par les Libyens, facilité par l’Organisation des Nations Unies, qui prenne appui sur les progrès accomplis jusqu’ici dans les négociations et apporte une réponse, au moyen d’élections, à la question de savoir qui gouvernera le pays.
Les membres du Conseil ont proclamé à nouveau leur appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, et en particulier à son rôle de médiation et de bons offices pour faire progresser un processus politique inclusif, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil, une action qui faisait fond sur l’Accord politique libyen et le Forum de dialogue politique interlibyen, ainsi que sur les avancées du processus de négociation 6+6 qui visait à l’élaboration de lois électorales viables. Ils ont remercié le Royaume du Maroc d’avoir accueilli le Comité 6+6 à Bouznika, du 22 mai au 6 juin 2023. Ils ont demandé à la communauté internationale d’appuyer pleinement le Représentant spécial du Secrétaire général et la MANUL dans l’exécution de leur mandat.
Les membres du Conseil ont exhorté les institutions politiques libyennes et les principales parties prenantes à redoubler d’efforts pour trouver un moyen d’organiser dans toute la Libye, dès que possible, des élections nationales présidentielle et législatives qui soient libres, régulières, transparentes et inclusives. Ils ont demandé à toutes les parties prenantes d’aplanir leurs divergences par le dialogue, dans un esprit de compromis, afin de parvenir à un accord sur les questions politiquement controversées qui avaient trait aux élections, et à cet égard, de participer pleinement, de manière transparente et de bonne foi, avec le Représentant spécial du Secrétaire général, à une négociation dirigée par les Libyens et facilitée par la MANUL. Ils ont demandé de nouveau à toutes les parties prenantes de respecter les garanties relatives à l’indépendance et à l’intégrité du processus électoral et des résultats des élections. Le Conseil a insisté sur l’importance d’instaurer des conditions sûres pour que les organisations de la société civile puissent travailler en toute liberté et de protéger celles-ci contre toutes menaces et représailles.
Les membres du Conseil ont mis l’accent sur l’importance d’un processus de réconciliation inclusif, fondé sur les principes de la justice transitionnelle et l’obligation de rendre compte, et se sont félicités de l’action menée par le Conseil présidentiel pour lancer le processus de réconciliation nationale, avec le concours de l’Union africaine, et notamment pour faciliter une réunion sur la réconciliation nationale en Libye. Ils ont pris note, à cet égard, de la réunion du Comité préparatoire de réconciliation nationale à Brazzaville, le 20 juillet.
Les membres du Conseil ont salué les efforts déployés par le Haut Comité financier de gestion des recettes et ils ont pris note de l’annonce relative à la poursuite de l’unification de la Banque centrale de Libye. Le Conseil a réaffirmé qu’il entendait veiller à ce que les avoirs gelés en application du paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011) soient, à une étape ultérieure, mis à la disposition du peuple libyen.
Les membres du Conseil ont exprimé leur vive inquiétude au sujet des heurts violents qui s’étaient récemment produits à Tripoli et mettaient en évidence la fragilité des conditions de sécurité en Libye et la nécessité de progresser dans ce domaine et sur le plan politique, par la poursuite des efforts déployés dans le cadre de la Commission militaire conjointe 5+5. Ils ont regretté la perte de vies humaines et les blessés, y compris parmi les civils. Ils ont exhorté toutes les parties à s’abstenir de tout acte de violence ou de toute incitation à la violence afin d’assurer la protection des civils, à s’acquitter des obligations que leur faisait le droit international, en particulier le droit international des droits humains et le droit international humanitaire, et à préserver les gains de sécurité des dernières années.
Les membres du Conseil ont exhorté toutes les parties à respecter l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et leur ont demandé une nouvelle fois d’accélérer la pleine application de ses dispositions, y compris le plan d’action approuvé par la Commission militaire conjointe 5+5 à Genève, le 8 octobre 2021, qui devrait être exécuté de manière synchronisée, progressive et équilibrée. À cet égard, ils ont demandé instamment aux États Membres de le respecter et d’en appuyer la pleine application, notamment en retirant sans plus tarder l’ensemble des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires du territoire. Ils ont souligné la nécessité d’établir un dispositif de sécurité inclusif, unifié et comptable de son action, placé sous le contrôle des autorités civiles pour toute la Libye.
Les membres du Conseil ont rappelé que les individus ou entités qui mettaient en danger la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye, ou qui entravaient ou compromettaient le bon déroulement de sa transition politique, notamment en faisant obstacle ou en remettant en cause les élections, pouvaient tomber sous le coup des sanctions du Conseil.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Libye.