Quarante-cinquième session,
5e séance - matin
PI/2312

Le Comité de l’information adopte par consensus sa résolution phare sur les activités de l’ONU en matière de communication globale

Le Comité de l’information a clôturé, ce matin, les travaux de sa quarante-cinquième session en adoptant par consensus ses deux projets de résolution annuels, dont son texte phare sur les politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale dans lequel il fait part de sa « grande inquiétude » face au volume croissant de la désinformation et de la mésinformation visant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. 

Cette adoption a notamment été saluée par le Président de cette session, M. Mohammad Aamir Khan, du Pakistan, qui y a vu le témoignage du fonctionnement du multilatéralisme dans la pratique, ainsi que du rôle de la diplomatie, meilleur moyen, selon lui, pour les délégations de surmonter leurs différences, de travailler ensemble et de relever conjointement leurs défis communs, tout en fournissant des orientations au Département de la communication globale (DCG). 

Ce consensus envoie un signal important.  Il témoigne d’une reconnaissance partagée du fait que pour relever les nombreux défis auxquels le monde est confronté, et par là même cette Organisation, une fonction de communication forte et dynamique est nécessaire, a souligné le représentant du Département de la communication globale, M. Maher Nasser, Directeur de la Division de la sensibilisation du public. 

Ce dernier a également relevé que la lutte contre la désinformation et la manipulation de l’information est au cœur des préoccupations des délégations, en profitant pour rappeler la publication, dans deux semaines, de la note d’orientation du Secrétaire général sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques.  Il s’agit d’un document de travail pour la discussion en cours sur cette question importante et le DCG continuera à consulter les États Membres et à recevoir leurs contributions et suggestions, a-t-il assuré. 

Doté d’un dispositif de 161 paragraphes, le texte consacré aux politiques et activités de l’ONU note avec une grande inquiétude le volume croissant de la désinformation et de la mésinformation visant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et demande au DCG d’appuyer, dans la limite des ressources existantes, les efforts déployés par les opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour fournir des contenus exacts, y compris dans les langues locales, afin d’aider à mieux faire comprendre leurs mandats, de gérer les attentes et de gagner la confiance et le soutien des parties prenantes concernées. 

Il invite également le DCG à recommander que le système des Nations Unies utilise systématiquement dans ses communications la terminologie des résolutions adoptées par l’Assemblée générale. 

Le Comité engage en outre les États Membres à envisager de meilleurs moyens de coopérer pour écarter les menaces que pose l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins terroristes. 

Le projet consacré à l’information au service de l’humanité demande pour sa part que tous les pays et organismes des Nations Unies coopèrent afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux.  Il appelle également à ce que les journalistes puissent travailler librement et efficacement. 

Principal facilitateur des négociations, Cuba, au nom du G77 et la Chine, s’est félicité de l’engagement des délégations en faveur du multilinguisme, « valeur clef » de l’Organisation.  Celle-ci n’est pas négociable, a renchéri l’Union européenne qui a insisté sur l’importance de traduire les rapports dans les six langues officielles de l’ONU. 

De son côté, le Mexique a conseillé de raccourcir la résolution sur les politiques et activités de l’ONU, notant que les 161 paragraphes du dispositif ont pour effet de diluer l’impact du message du Comité.  « Tout ne peut pas être prioritaire », a-t-il indiqué. Les Philippines ont exhorté le DCG à redoubler d’efforts pour combattre la désinformation et la mésinformation, notamment face aux changements climatiques et les discours de haine.  La République islamique d’Iran s’est inquiétée pour sa part des répercussions du monopole sur les TIC ainsi que des mesures coercitives unilatérales qui entravent les transferts de technologie vers certains pays en développement. 

Après l’Italie, les États-Unis ont attiré l’attention sur le sort du journaliste du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, emprisonné en Fédération de Russie « juste pour avoir fait son travail ».  « Le journalisme n’est pas un crime », a souligné la délégation, qui a exigé sa libération immédiate.  Elle a également dénoncé la campagne de désinformation de la Russie qui, a-t-elle affirmé, est le reflet de la politique étrangère du Kremlin, se félicitant du nouveau libellé sur les impacts négatifs de la désinformation et de la mésinformation. 

La délégation américaine vient d’ajouter un programme de confrontation à l’ordre du jour, a dénoncé la Fédération de Russie qui a rappelé avoir répondu à toutes les allégations injustifiées formulées à son encontre lors du débat général et dans le cadre de l’exercice du droit de réponse. 

Martelant qu’il est nécessaire pour tous de promouvoir un monde de l’information plus pacifique, plus transparent et plus ouvert à tous, le Président du Comité a appelé les États Membres à participer sans tarder et de manière constructive au processus en cours en vue de parvenir à un code de conduite sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques. 

Le rapport du Comité de l’information a été adopté, chapitre par chapitre* puis dans son intégralité, en vue de son renvoi à l’Assemblée générale pour qu’elle l’entérine lors de sa soixante-dix-huitième session.  Il a été présenté par la Rapporteuse du Comité, Mme Liliana Baños, d’El Salvador. 

* A/AC.198/2023/L.1; A/AC.198/2023/L.2; A/AC.198/2023/L.3; A/AC.198/2023/L.4

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