À l’ouverture du Forum sur les forêts, son président demande aux délégations de renouveler leur engagement en faveur d’une gestion durable des forêts
Le Président de la dix-huitième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a appelé, ce matin, à un nouvel engagement en faveur des forêts et de leur gestion durable. « Il est grand temps de sortir les forêts des silos dans lesquels elles ont longtemps été confinées pour les envisager de manière holistique », a déclaré M. Zéphyrin Maniratanga à l’ouverture du Forum.
Selon lui, la tenue, en septembre prochain, du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD) doit être l’occasion de mettre en place des actions concrètes afin de réaliser les objectifs forestiers que le monde s’est fixés, en rappelant l’importance du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts et du bilan qui en sera fait l’an prochain.
La cohérence qui existe entre ce sommet et le programme de travail du Forum sur les forêts a été mise en avant par la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Lachezara Stoeva, qui a relevé que les objectifs forestiers mondiaux du plan stratégique sur les forêts ont également été conçus en tenant compte de leurs liens avec les ODD.
Pour accélérer les efforts en vue de la pleine réalisation de ces derniers, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a appelé les délégations à centrer l’action sur le besoin « capital » d’une gestion durable des forêts. « Plus de 90% des personnes vivant dans la pauvreté, tels les peuples autochtones, dépendent des forêts, qui sont de plus en plus menacées par la déforestation et l’agriculture intensive », a notamment alerté M. Li Junhua. Ajoutées aux changements climatiques, ces menaces montrent la nature multidimensionnelle et transfrontalière de ces crises qui ne peuvent selon lui être réglées que de manière collective.
Au cours de la première des deux discussions générales qui ont suivi les déclarations liminaires, la Directrice du secrétariat du FNUF, Mme Juliette Biao, a présenté les grandes lignes de la note intitulée « Discussions techniques sur la mise en œuvre du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030) », qui présente les priorités thématiques du Forum pour la période 2023-2024.
Les échanges entre les délégations se sont principalement centrés sur l’apport socioéconomique de la forêt, notamment dans les pays émergents et au sein des communautés marginalisées, ainsi que sur l’importance de la coopération internationale pour relever les défis auxquels ils sont confrontés. La Ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo a notamment demandé aux pays pollueurs de respecter leurs engagements de financer la préservation des forêts et de la biodiversité, en tenant compte du prix du carbone pour financer les projets d’adaptation et d’atténuation.
Conformément au programme de travail du Forum pour la période 2022-2024, la session actuelle portera essentiellement sur des questions techniques et de mise en œuvre, sans adoption de texte négocié. La présidence présentera un résumé des présentes discussions assorti d’éventuelles propositions et recommandations lors de la prochaine session du Forum, en 2024.
En début de séance, le Forum a adopté son ordre du jour et poursuivi l’élection de son bureau. Mme Leticia Zamora Zumbado, du Costa Rica, a été élue par acclamation Vice-Présidente des dix-huitième et dix-neuvième sessions du Forum. Celui-ci a également procédé à l’élection, par bulletin secret, de M. Jaroslav Kubišta, de la Tchéquie, au poste de vice-président issu des États d’Europe orientale pour ses dix-huitième et dix-neuvième sessions, devant la candidate de la Fédération de Russie. Enfin, M. Ismail Belen, de la Türkiye, occupera les fonctions de rapporteur au cours des deux prochaines sessions du Forum.
Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra ses travaux demain, mardi 9 mai, à partir de 10 heures.
DÉCLARATIONS LIMINAIRES
M. ZÉPHYRIN MANIRATANGA, Président du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), a déclaré que le monde vit une « année très spéciale » avec la tenue en septembre prochain du Sommet sur les objectifs de développement durable. Il a souhaité l’inclusion d’actions spécifiques relatives aux forêts lors de ce sommet. Il a rappelé l’importance du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts et du bilan qui en sera fait en 2024. Il a souhaité la formalisation d’actions concrètes pour réaliser les objectifs forestiers que le monde s’est fixés. Les forêts sont des remarquables machines dans la séquestration du carbone et sont incontournables dans les discussions sur les changements climatiques, a-t-il appuyé. Il a également indiqué que les forêts ont un rôle crucial à jouer pour atteindre l’ODD 15 sur la préservation des écosystèmes terrestres. Il est grand temps de sortir les forêts des silos dans lesquels on les a longtemps enfermées afin de les envisager de manière holistique, a-t-il ajouté. Le Président a lancé un vibrant appel à toutes les délégations et à toutes les organisations internationales pour un nouvel engagement en faveur des forêts. « Les forêts offrent des solutions, saisissons-les maintenant, car demain il sera trop tard, pour ton beau pays et pour mon beau pays, le Burundi, et pour la communauté internationale. »
Mme LACHEZARA STOEVA, Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a estimé que le Sommet sur les objectifs de développement durable sera l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement d’examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme 2030, notant que le Forum des Nations Unies sur les forêts a aligné son programme de travail sur ce dernier. Les objectifs forestiers mondiaux du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts ont également été conçus en tenant compte de leurs liens avec les ODD, compte tenu de la contribution des forêts gérées de manière durable à leur réalisation, a-t-elle expliqué.
Elle a indiqué que les actions liées aux forêts destinées à lutter contre les changements climatiques, y compris la séquestration du carbone, l’atténuation et l’adaptation, contribuent à la réalisation des ODD 7 et 13. Elle a également relevé que l’eau potable et l’assainissement peuvent contribuer à la résilience des villes et des communautés. Mme Stoeva a invité les participants au Forum sur les forêts à partager leurs perspectives et à proposer des actions concrètes afin d’accélérer les progrès vers la réalisation des ODD.
M. LI JUNHUA, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé les circonstances actuelles difficiles, marquées par les effets de la pandémie, les conflits et l’inflation, prédisant en outre que le taux de croissance mondiale sera l’un des plus bas de la décennie. Il a aussi évoqué la crise climatique, exemple type de ces crises multidimensionnelles et transfrontalières qui ne peuvent être réglées que de manière collective. Il a insisté sur l’importance d’une gestion durable des forêts, celles-ci absorbant les émissions de gaz à effet de serre. Plus de 90% des personnes vivant dans la pauvreté, tels les peuples autochtones, dépendent des forêts, qui sont de plus en plus menacées, notamment par la déforestation et l’agriculture intensive, a-t-il dit. Il nous faut centrer sur le besoin capital d’une gestion durable des forêts, en vue d’une accélération des efforts en vue de réaliser les ODD, a conclu le Secrétaire général adjoint, en insistant sur l’importance du sommet de septembre.
DISCUSSIONS TECHNIQUES SUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATÉGIQUE DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS (2017-2030): ACTIVITÉS MENÉES À L’APPUI DES PRIORITÉS THÉMATIQUES POUR LA PÉRIODE 2023-2024
NOUVELLES QUESTIONS
Discussion générale conjointe
La Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), Mme JULIETTE BIAO, a ouvert la discussion en présentant les points saillants de la note intitulée « Discussions techniques sur la mise en œuvre du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030) ».
« La remise en état des écosystèmes et de la biodiversité ne sera possible qu’au moyen d’une action concertée et d’une responsabilité conjointe entre les gouvernements, les communautés et la société dans son ensemble », a fait valoir le Mexique, qui a fait sienne la proposition du secrétariat d’inviter le Partenariat de collaboration sur les forêts à fournir un appui technique à la réalisation des objectifs contenus dans le plan stratégique des Nations Unies sur les forêts.
Le renforcement national des avantages économiques, sociaux et environnementaux fondés sur la forêt a engendré une collaboration accrue avec les communautés locales qui en dépendent, a confirmé la Jamaïque, tout en favorisant le développement de moyens de subsistance plus équitables. Même constat de la part de la Slovénie, pour qui seule une approche intégrée fondée sur le dialogue entre les parties prenantes permet de développer les fonctions socioéconomiques de la forêt.
Pays densément peuplé et de petite taille, Israël s’efforce pour sa part de combattre la déforestation, d’étendre ses zones forestières et de renforcer la connectivité entre celles-ci sur la base d’enquêtes écologiques exhaustives. Dans la même veine, la République de Moldova, dotée de l’un des couverts forestiers les plus modestes d’Europe, reconnaît le rôle fondamental joué par les forêts pour surmonter la crise environnementale, réduire les risques de catastrophes naturelles et contribuer à l’atténuation des changements climatiques en séquestrant le carbone.
La coopération internationale a un rôle important à jouer pour appuyer les pays avec un faible couvert forestier, qui sont confrontés à des défis d’ampleur tels que la déforestation, les changements climatiques ainsi qu’un accès limité aux marchés et aux sources de financement, a dit l’Iran, qui accueillera, en septembre prochain, une conférence internationale sur la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, en collaboration avec les institutions spécialisées de l’ONU.
La réalisation des ODD ne sera possible que si l’ensemble des parties prenantes, qu’il s’agisse d’États Membres, d’organisations régionales ou internationales ou encore du secteur privé, prennent en considération les défis auxquels sont confrontés les pays en développement dans le cadre de la gestion durable des forêts, a fait valoir l’Argentine.
En dépit des récentes catastrophes climatiques qui ont frappé le Malawi, son gouvernement continue de s’acquitter de ses engagements concernant la restauration de 4,5 millions d’hectares de forêts. Ces efforts continuent cependant d’achopper sur un manque de financement, une mauvaise gouvernance des ressources forestières, le manque de technologies adaptées et une demande excessive d’énergie, alors que 90% de la population dépend du charbon de bois pour ses besoins énergétiques quotidiens.
Nous devons trouver un « langage commun » sur la protection des espaces forestiers qui tienne compte des populations qui vivent dans la forêt et de la forêt, a fait remarquer la Ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo, Mme ÈVE BAZAIBA MASUDI. Elle a demandé aux pays pollueurs de respecter leurs engagements de financer la préservation des forêts et de la biodiversité qu’elles abritent en tenant compte du prix du carbone pour financer les projets d’adaptation et d’atténuation.
À cet égard, l’Union européenne a souligné le rôle de la gestion durable des forêts dans l’appui aux économies en transition, mais aussi pour atténuer les catastrophes liées aux changements climatiques. Bien que l’étude analytique de contexte menée par le FNUF suggère que la durabilité est synonyme de certification, laquelle présente de nombreux défis pour les petits exploitants agricoles et forestiers des pays en développement, l’Inde a noté que l’absence d’une telle certification ne signifie pas que la forêt n’est pas gérée de façon durable.
Garant d’une grande diversité biologique et d’écosystèmes variés, le Pérou s’est ainsi doté d’un cadre normatif permettant d’assurer la conservation, la protection et la gestion durable de son patrimoine forestier, en s’appuyant sur le suivi satellitaire de la déforestation et des changements dans l’utilisation des terres. Après avoir imposé un moratoire sur les nouvelles exploitations forestières, l’Indonésie a mis en place un programme de « foresterie sociale » mené par les communautés locales, sur la base de partenariats et de mesures adaptées.
De son côté, le Brésil a créé une commission permanente pour la prévention et le contrôle de la déforestation qui a permis d’accroître de 219% cette année les pénalités et amendes environnementales dans l’Amazone. La bioéconomie joue un rôle central pour appuyer ces mesures et générer des possibilités d’emplois pour les groupes vulnérables tels que les communautés locales et les peuples autochtones.
Les discussions sur la mise en œuvre du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030) se sont poursuivies l’après-midi.
Les États-Unis ont ainsi mentionné le lancement en juillet d’une stratégie de reboisement et l’adoption de mesures permettant de faire face aux feux de forêt, précisant en outre avoir versé un milliard de dollars au Fonds vert pour le climat. Le Kenya a assuré de son engagement à mettre en œuvre le plan, via notamment une augmentation de la couverture forestière d’ici à 2030. Nous avons élaboré un règlement forestier visant à préserver les moyens de subsistance des communautés dépendant des forêts, a dit le délégué kenyan. Le plan marocain pour la préservation des forêts vise à mettre en place de nouveaux mécanismes de gouvernance des forêts, a dit le Maroc, tandis que la France a mentionné le sommet « One Forest Summit » organisé avec le Gabon en mars dernier, insistant sur la responsabilité de protéger les espaces vitaux comme les mangroves et les tourbières. La délégation française a également appelé à appuyer les actions entreprises dans le cadre du plan de Libreville, adopté lors du sommet précité.
De son côté, l’Arabie saoudite a détaillé sa stratégie forestière, dont l’un des axes majeurs est la lutte contre la désertification par le biais de la plantation d’arbres. L’Afrique du Sud a appelé à remédier au manque de ressources qui entrave la mise en œuvre du plan, notant que les forêts sont au cœur de son modèle de développement. La déléguée du Botswana a dit que 2 millions d’arbres seront plantés d’ici à 2030, 1 million l’ayant déjà été, et a fait savoir que son pays compte six réserves forestières protégées. L’Organisation du Traité de coopération amazonienne (ACTO) a mentionné les efforts de lutte contre les incendies, avant d’appeler à une stratégie de financement ambitieuse de protection de l’Amazone. « Les forêts sont la solution face à de nombreux défis ambitieux », a déclaré l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en reconnaissant que l’objectif d’augmenter de 3% la couverture forestière mondiale d’ici à 2030 est ambitieux. « Nous devons adopter un cadre politique et juridique adéquat, avec la mobilisation des moyens nécessaires, y compris l’intelligence artificielle. » Nous ne pourrons pas protéger les forêts sans une étroite association des jeunes, des femmes et des communautés locales, a déclaré pour sa part le Costa Rica.
Nouvelles annonces de contributions nationales volontaires
État actualisé de la situation concernant les contributions nationales volontaires et leur suivi au regard des priorités thématiques
Les discussions se sont ensuite focalisées sur la visibilité et les moyens à disposition du Forum.
Mme JULIETTE BIAO, Directrice du Secrétariat du FNUF, a ainsi plaidé pour un mandat du Forum qui soit à la hauteur de ses objectifs. Elle a noté que l’appui technique apporté aux pays en développement n’est pas suffisant. Le Secrétariat veut être un vecteur efficace pour y remédier, a-t-elle dit, en ajoutant que la nature technique du Forum est un atout de poids. Elle a espéré une visibilité accrue du Forum, en souhaitant notamment que des chefs d’État participent à ses réunions, appelant en outre à une implication accrue du secteur privé à ses débats. Elle a présenté ses priorités, à commencer par le renforcement des synergies avec la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contre la diversification, ainsi que le développement de partenariats stratégiques. Elle a rappelé que les principaux donateurs au Forum ont été l’an dernier les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine et l’Allemagne, en souhaitant que davantage de pays financent le Forum. « Le Secrétariat doit être impérativement renforcé », a-t-elle ajouté, en précisant que ses effectifs ne sont pas suffisants.
Cet appel a notamment été entendu par la Suisse qui a salué la vision de la Directrice, et par le Canada qui a comparé le Forum à un « bébé » qu’il va falloir désormais élever. Le défi du Forum est-il celui du financement ou de ses priorités? a demandé l’Australie, la délégation des États-Unis souhaitant de son côté en savoir plus sur les effectifs du Secrétariat, ainsi que les déplacements prévus.
« Plus, c’est toujours mieux », a nuancé le Malawi, en espérant que davantage d’États financeront le Secrétariat. Même son de cloche du côté du Maroc qui a estimé que les efforts conséquents qui ont été menés en faveur des forêts ne sont pas encore suffisants. La Chine apportera comme toujours son soutien au Forum, a dit le délégué chinois, qui a reconnu que ses effectifs ne sont pas suffisants. « Pour nombre de pays, les forêts ne sont pas une priorité », a déploré le délégué chinois. La Suisse et la Fédération de Russie ont enfin souhaité que certaines réunions prévues, notamment celles à Nairobi, se déroulent en format hybride, afin de faire des économies sur les voyages en avion. La Directrice, quant à elle, a insisté sur l’importance de réunions en présentiel.
Certains pays ont présenté leur contribution volontaire nationale, à l’instar de la Slovaquie, du Pérou et du Malawi, pays qui s’est fixé pour but d’augmenter de 100 000 hectares sa surface forestière et de promouvoir des combustibles de cuisine alternatifs. La République de Corée a détaillé son action de lutte contre les feux de forêts, avant de rappeler son objectif d’augmentation de la couverture forestière, un dernier objectif pleinement partagé par la Thaïlande. Le financement du plan de lutte contre les incendies a été augmenté de 25%, a déclaré la Fédération de Russie. La Malaisie a souhaité un soutien renforcé aux pays en développement, notamment les pays les moins avancés. L’Inde a rappelé que seuls 23 pays ont présenté une telle contribution. « Ce n’est pas suffisant. »
Application de la stratégie de communication et d’information du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030), y compris les activités concernant la Journée internationale des forêts de 2023
Enfin, les orateurs se sont penchés sur les activités de sensibilisation, notamment dans le cadre de la Journée internationale des forêts. Le Mexique a souligné l’importance de cette journée, avant de détailler sa stratégie nationale de sensibilisation à la question forestière, notamment grâce à la télévision et à la radio. « Nous continuerons d’organiser cette journée », a assuré l’Afrique du Sud. Le Mali a précisé que l’une des manifestations organisées dans le cadre de cette journée était intitulée « forêts, santé mentale et physique ». Enfin, l’Union européenne a demandé la réfection du site du secrétariat du FNUF, tandis que le Canada a insisté sur l’importance des réseaux sociaux pour ces activités de sensibilisation.