Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés,
5e et 6e séances plénières – matin & après-midi
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LDC5: quatre pays parmi les moins avancés partagent leur expérience difficile et reçoivent en retour la solidarité et une aide concrète des États Membres

DOHA, 7 mars -- La cinquième Conférence des Nations Unies pour les pays les moins avancés (PMA), qui en est à son troisième jour à Doha, au Qatar, a entendu lors du débat général quatre de ces pays partager leurs difficultés marquées en grande partie par un manque de financement.  Près de soixante États et organisations internationales ont rivalisé de conseils, d’appui, de solidarité et d’aide s’inspirant du Programme d’action de Doha adopté en mars 2022, en prônant en majorité la réforme du système financier international et l’allégement de la dette des pays concernés afin qu’ils puissent libérer leur « potentiel pour en faire la source de leur la prospérité ». 

En 2011, a rappelé le Sénégal, en adoptant le Programme d’action d’Istanbul pour les PMA, la communauté internationale s’était engagée à ce que 50% des PMA (24 pays) soient reclassés au cours d’une décennie.  Or, seuls quatre pays l’ont été depuis.  « Comment faire pour éviter de reproduire les résultats du passé et pour réduire considérablement le nombre de PMA, notamment en Afrique qui en compte 33 sur les 46? » a-t-il demandé, disant que la réponse à cette question est « peut-être dans l’approche et les actions que nous avons déjà convenu d’entreprendre », sous réserve, pour les différentes parties, d’honorer leurs engagements respectifs.

Le principal défi pour les PMA est le fardeau de la dette qui constitue un véritable obstacle au développement si l’on en croit toujours le Sénégal qui a dénoncé la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance économique mondiale qui risquent de faire plonger beaucoup de pays dans une crise de la dette.  Il est urgent de trouver des aménagements conséquents, a plaidé ce pays, secondé par le Bangladesh qui a misé notamment sur les investissements étrangers directs pour pouvoir poursuivre ses efforts de développement.  Pour les pays dont les économies dépendent des envois de fonds des migrants, comme le Bangladesh, les coûts de ces transferts doivent diminuer, en droite ligne des engagements de la communauté internationale, a recommandé le Ministre des affaires étrangères de ce pays. 

La Ministre du plan et du développement de l’Éthiopie a, elle aussi, jugé insuffisants les efforts d’allégement de la dette des PMA ainsi que leur intégration dans les marchés mondiaux, alors que cela est indispensable pour financer leur développement.  Davantage d’investissements étrangers directs vers les PMA pendant la période de mise en œuvre du Programme d’action de Doha seront les bienvenus, a sollicité la Ministre.  L’Érythrée a en outre soulevé le problème des « sanctions injustes du Conseil de sécurité » qui entravent considérablement le développement du pays, même s’il a réussi à relancer sa croissance et à reconstruire les infrastructures essentielles.

Comme Madagascar hier, le Gabon, pays à revenu intermédiaire, a aujourd’hui salué la décision du Qatar d’allouer 60 millions de dollars à la mise en œuvre du Programme d’action de Doha.  Pour réaliser les objectifs de ce programme, la Tunisie a dit compter sur des promesses tenues et sur la créativité des institutions financières internationales quant à l’allégement de la dette, tout en encourageant les PMA à mobiliser davantage leurs ressources locales.  Plus généralement, c’est une réforme du système financier international qui a été demandée à maintes reprises au cours du débat général aujourd’hui.  Sri Lanka, par exemple, a expliqué qu’après être sorti de la catégorie des PMA, il a dû faire des emprunts à des taux à 8% par an, ce qui n’a fait que nourrir le cycle de son endettement.  Le pays a donc réclamé « la transparence et la fin de la corruption dans les institutions financières internationales ». 

La France a aussi plaidé en faveur de la refonte de l’architecture financière internationale.  Sa Secrétaire d’État chargée du développement a rappelé que face à la crise économique, la France avait initié la réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international vers les PMA, ajoutant que 20% de ces DTS sont déjà réalloués et que le Président Emmanuel Macron s’est engagé à atteindre 30%.  L’Union européenne a aussi fait valoir son aide: en 2021, elle a fourni plus de 16 milliards d’euros dans le cadre de partenariats avec les pays en développement, tandis que le marché d’exportation européen est ouvert aux PMA, qui ont réalisé 2,2 milliards d’euros d’exportation vers l’Europe la même année.  L’UE a aussi dit soutenir l’intégration régionale des PMA comme elle appuie la zone de libre-échange continentale africaine. 

Se disant fiers d’être un des partenaires les plus fidèles des PMA, les États-Unis ont rappelé qu’ils versent annuellement 11 milliards de dollars d’aide publique au développement (APD).  L’Allemagne a réitéré sa détermination à consacrer 0,2% de son revenu national brut à l’APD.  Le Vice-Ministre des affaires étrangères du Paraguay, qui s’exprimait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a saisi cette occasion pour appeler à maintenir la dynamique actuelle d’augmentation de l’APD en direction des PMA. 

La déléguée de Monaco a promis, quant à elle, d’affecter au moins 40% de ses financements à des initiatives locales, disant croire aux solutions endogènes, enracinées dans la réalité des territoires, qui sont plus pertinentes que celles importées.  Soucieuse de respecter les approches nationales des pays aidés, la Chine a demandé à la communauté internationale de comprendre les difficultés des PMA, de leur fournir une aide financière et de leur ouvrir les marchés.  De nombreuses autres délégations ont aussi plaidé pour donner aux PMA un meilleur accès aux marchés et commerces mondiaux, pour qu’ils puissent améliorer leur trésorerie.  Le Saint-Siège a fait observer à cette occasion que le commerce « ne peut être qualifié de juste que lorsqu’il se conforme aux exigences de la justice sociale ». 

« Renforcer la participation des PMA au commerce international et à l’intégration régionale » était d’ailleurs le thème de la première table ronde de haut niveau tenue le matin en parallèle du débat général, tandis que la deuxième portait sur la lutte contre les changements climatiques et le soutien à l’environnement.  En début de journée, la Conférence a élu par acclamation le Luxembourg comme l’un de ses vice-présidents.  Elle reprendra ses travaux demain, mercredi 8 mars, à partir de 9 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

M. MOUNIR BEN RJIBA, Secrétaire d’État auprès du Ministre des affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger de la Tunisie, a regretté que les engagements pris depuis 40 ans pour soutenir le développement des PMA n’aient pas été à la hauteur des défis et que les progrès soient insuffisants, voire en recul.  Il a blâmé en partie les effets de la pandémie de COVID-19, les crises alimentaire et énergétique, et le haut niveau d’endettement des PMA, alors que les sources de financement se tarissent.  Cette situation contribue à un climat d’incertitude également lié au contexte géopolitique, mettant en danger la résilience des PMA, en particulier les pays africains.  Le Secrétaire d’État y a vu une cause des migrations irrégulières, un problème qui pose des défis importants sur lesquels il faut se pencher.  La Tunisie, a-t-il dit, n’est pas épargnée par ce phénomène auquel il faut répondre collectivement.  Pour sa part, la Tunisie met l’accent sur la mobilisation des ressources locales pour promouvoir son développement tout en renforçant les relations de coopération avec ses partenaires et amis, y compris dans le cadre de la coopération Sud-Sud et triangulaire.  Revenant sur les inégalités en hausse entre les PMA et le monde développé, le Secrétaire d’État a jugé urgent de respecter les engagements pris en faveur des PMA.  À cet égard, il a espéré que le Programme d’action de Doha témoignera d’une nouvelle génération d’engagements renouvelés, car son succès réside dans les promesses tenues.  Il faut réduire la fracture numérique et le sous-financement des PMA, a-t-il encore préconisé, en appelant les institutions financières internationales à faire preuve de créativité pour permettre l’allégement de leur dette, et mettre l’accent sur les jeunes.  Il a en outre appelé les pays en développement à mobiliser plus de ressources locales et à recouvrer des ressources gelées. 

M. FRANCISCO ANDRÉ, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a estimé que le Programme d’action de Doha et la LDC5 peuvent aider à renforcer l’engagement des partenaires du développement en faveur des PMA, mobiliser les ressources, promouvoir l’innovation et la résilience aux futures crises.  Le Portugal, a continué le Secrétaire d’État, se focalise sur la mobilisation des ressources pour les plus vulnérables dans les domaines de l’éduction, de la santé, de la gouvernance, de l’agriculture, du commerce et des investissements.  Il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir le secteur privé des PMA, soulignant le rôle de la société portugaise en matière d’atténuation des risques et d’aide technique institutionnelle.  Le Portugal, a poursuivi le Ministre, encourage les investissements dans les domaines numérique et de l’économie bleue et verte afin de promouvoir des stratégies de développement résilientes, diverses et durables.  Il a insisté sur la nécessité de renforcer le lien entre le commerce, l’investissement et la coopération impliquant les secteurs public et privé.  Le Portugal se concentre sur les pays en situation de fragilité, notamment les petits États insulaires en développement (PEID).  Enfin, le Portugal soutient les différents processus de reclassification en promouvant « des stratégies de transition sans heurts et équilibrées ». 

Mme JOHANNA SUMUVUORI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Finlande, a demandé de renouveler les engagements envers les PMA.  La Finlande fait confiance à ces pays qui méritent de recevoir davantage d’aide et qui sont les experts en développement, a-t-elle indiqué.  La Vice-Ministre a informé que le Gouvernement finlandais a organisé le premier forum de l’avenir des PMA en octobre 2021 afin de trouver des voies pour accélérer la réalisation des ODD dans ces pays et les aider à être compétitifs sur les marchés mondiaux.  La Vice-Ministre a par ailleurs souligné l’urgence de l’action climatique, « une question de vie ou de mort pour les PMA ».  Elle a mis l’accent sur la nécessité de passer à des stratégies d’atténuation, d’adaptation et de résilience climatique dans les PMA.  Pour sa part, la Finlande aide à bâtir la résilience de 300 millions de personnes dans le monde, a fait savoir la Vice-Ministre qui a attiré l’attention sur l’importance de la connectivité dans les PMA dans lesquels peu de gens sont connectés à Internet.  Dès lors, la Finlande contribue à la transformation numérique en Afrique subsaharienne, a informé l’oratrice avant d’appeler à combattre les inégalités entre les femmes et les hommes, les discriminations à l’encontre des femmes vulnérables ains que les violences sexistes en ligne et hors ligne.  Elle a terminé son intervention en priant de mobiliser le financement du secteur privé pour aider les gouvernements des PMA, recommandant en particulier des investissements dans les petites et moyennes entreprises de ces pays. 

Mme MARIIN RATNIK, Vice-Ministre pour les affaires économiques et de développement de l’Estonie, s’est félicitée de l’adoption du Programme d’action de Doha.  Elle a mis en avant le potentiel humain immense des PMA dont les jeunes sont l’avenir.  Consciente de l’impact de la pandémie et des conflits, comme celui en Ukraine, elle a regretté qu’ils aient eu un effet disproportionné sur ces pays et creusé les écarts.  La Vice-Ministre s’est inquiétée de voir la crise alimentaire mondiale toucher des millions de personnes dans le monde en développement, qui plus est aggravée par le conflit en Ukraine, avant de saluer à cet égard l’Initiative céréalière de la mer Noire.  Revenant sur l’histoire de son propre pays depuis son indépendance, elle a expliqué qu’il a misé non seulement sur la numérisation et l’administration en ligne pour assurer les services publics, mais également sur l’éducation, l’entrepreneuriat et l’innovation.  Aujourd’hui, l’Estonie dispose d’une communauté dynamique de start-ups, s’est-elle félicitée.  Elle a dit que l’Estonie est disposée à partager son savoir faire avec d’autres pays, ayant déjà lancé un portail de partenariats en collaboration avec l’Union européenne auquel elle a invité les PMA à participer.  En concluant, la Vice-Ministre a rappelé que le Programme d’action de Doha précise que sa mise en œuvre est une responsabilité commune des partenaires du développement.  Elle a assuré que l’Estonie est prête à jouer son rôle à cet égard.

M. KONSTANTINOS FRAGKOGIANNIS, Vice-Ministre de la diplomatie économique et de l’ouverture de la Grèce, a demandé de mettre davantage l’accent sur le développement humain dans les PMA, car le capital humain permet de mieux réagir face aux chocs extérieurs.  Il a appelé à les accompagner dans le renforcement de leurs capacités productives.  De même, étant donné que ces pays ont une économie basée sur l’agriculture, il faut les aider dans les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.  À ce propos, il a indiqué que « l’Union européenne est le premier partenaire des PMA en matière climatique ».  Le Ministre a salué le fait que les dépenses liées aux objectifs de développement durable ont augmenté, notant que l’Union européenne et ses États membres sont les plus grands donateurs dans le cadre de l’aide publique au développement (APD).  De plus, a-t-il souligné, le G20 a récemment décidé de transférer 1 milliard de dollars de droits de tirage spéciaux aux PMA. 

M. TRAIAN LAURENTIU KRISTEA, Secrétaire d’État aux affaires diplomatiques et stratégiques de la Roumanie, a vu cette conférence comme une démonstration de l’attachement de la communauté internationale au multilatéralisme et au soutien aux PMA pour aider ces pays à faire face aux différentes crises actuelles.  Il faut imprimer un nouvel élan pour réaliser le Programme 2030, a-t-il recommandé en appelant à maintenir le niveau de solidarité qui a présidé à l’élaboration du Programme d’action de Doha.  La Roumanie, a ajouté le Ministre, entend assurer le financement durable de l’aide au développement et augmentera de 10% son aide humanitaire.  La Roumanie contribue aussi à l’exportation de céréales d’Ukraine afin d’atténuer les problèmes de la faim dans le monde causée par la guerre menée par la Russie en Ukraine, a-t-il ajouté.  Le Secrétaire d’État a indiqué que son pays a créé un fonds pour l’éducation en Afrique qui sera mis en route pour des pays du Sahel.  S’agissant de la crise climatique, il a appelé à mettre en œuvre les engagements pris lors des COP de Glasgow et de Charm el-Cheikh et à atteindre la sécurité énergétique, qui ne doit pas se faire au détriment de l’urgence climatique. 

M. JEAN-CLAUDE GAKOSSO, Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’étranger du Congo, a constaté que le monde est en proie à l’aggravation de la pauvreté, de la faim et des inégalités, à la fracture numérique, aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, alors que les situations d’urgence sanitaire et les conflits armés se multiplient.  Une personne sur trois dans les PMA vit toujours dans la pauvreté et cette proportion s’est accrue avec la pandémie de COVID-19, s’est-il alarmé.  C’est dire que la Conférence de Doha vient à point nommé pour donner l’impulsion nécessaire à l’appui collectif et à une action volontariste en faveur des PMA, a déclaré le Ministre.  Cependant, a-t-il mis en garde, « on ne peut pas faire face aux besoins d’aujourd’hui avec les ressources d’hier ».  Pour lui, la vraie réponse réside dans une meilleure synergie des efforts dans le cadre du Programme d’action de Doha, ce qui implique l’intensification de la coopération Sud-Sud, d’une part, et des partenariats plus robustes, d’autre part.  Le Programme d’action de Doha doit aussi permettre de juguler les fragilités des pays à revenu intermédiaire, a-t-il estimé.  Insistant sur l’impératif des promesses tenues pour relever les défis du développement, il en a appelé à la volonté politique des leaders de ce monde.

M. DHOIHIR DHOULKAMAL, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Union des Comores, a déclaré qu’en dépit des effets de la pandémie de COVID-19 et de la crise économique et financière, des efforts énormes ont été consentis par les PMA et leurs partenaires au développement durant la décennie de mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Un nombre croissant de PMA remplissent les critères de sortie de cette catégorie et d’autres se trouvent dans le processus de sortie, a-t-il souligné.  En dépit de ces avancées, il a déploré des écarts importants entre les objectifs et les cibles énoncés dans le Programme d’action d’Istanbul et ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Président a mentionné le plan de relance COVID-19 adopté par son pays, qui permet d’opérationnaliser le Plan Comores Émergent pour la période 2022-2026 visant à redresser rapidement et durablement l’économie comorienne et à maintenir une trajectoire favorable à l’émergence des Comores à l’horizon 2030.  Le Président a révélé qu’en 2018, le pays s’est vu classé par la Banque mondiale parmi les pays à revenu intermédiaire de tranche inférieure, et qu’il est en phase d’évaluation à travers les structures habilitées du système des Nations Unies pour une stratégie de sortie des PMA, à l’horizon 2029. 

Mais les progrès risquent de se voir inversés à cause des défis structurels persistants auxquels les PMA sont confrontés, ainsi que des défis et crises nouveaux et émergents, a tempéré le Président.  Il a parlé du nouveau Programme d’action des Comores pour la décennie 2022-2031, qui s’attaque aux domaines prioritaires des PMA pour parvenir à une reprise rapide et à une croissance durable et inclusive.  Nous devons également nous atteler au développement du numérique, de la science et de l’innovation, tout en facilitant l’accès à l’emploi et aux financements innovants, a-t-il reconnu.  Il a expliqué que la mise en œuvre réussie de ce nouveau programme est conditionnée par une volonté réelle et manifeste de déterminer les modes et les sources de financement.  Le Ministre a salué le geste du Qatar d’octroyer 60 millions de dollars pour la mise en œuvre du Programme d’action de Doha.

M. THARAKA BALASURIYA, Ministre d’État aux affaires étrangères de Sri Lanka, a déclaré que son pays a suivi les conférences sur les PMA depuis 1981 alors qu’il ne fait pas partie de cette catégorie.  Il a dénoncé le système financier international qui favorise l’endettement des pays en développement et qui les empêche de faire de progrès en les privant de capitaux à des taux concessionnels.  À titre d’exemple, il a dit que Sri Lanka a dû durant des années emprunter sur les marchés mondiaux à des taux de 8%.  De plus, il s’est impatienté face à ceux qui exigent des réformes alors qu’eux-mêmes ne respectent pas leurs promesses, tels les pays qui ont promis 100 milliards de dollars par an lors de la COP21 de Paris.  Nous devons nous défendre nous-mêmes, a conseillé le Ministre exhortant les PMA à saisir cette conférence pour faire de même.  Il a réitéré sa demande de réforme du système financier international dans l’objectif notamment de lutter contre la corruption et la bureaucratie internationales en son sein.  Après avoir demandé également l’émission d’obligations vertes pour le financement du développement, il a exigé plus de transparence dans l’architecture de la dette.  Il faut également réexaminer les critères de reclassement des PMA, a encore recommandé le Ministre. 

M. KAIRAT UMAROV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, notant que d’ici à l’année prochaine des PMA devraient être reclassés, a appelé la communauté internationale à prêter une attention particulière aux pays sans littoral qui sont plus vulnérables, tout comme les petits États insulaires en développement (PEID).  Ces trois groupes de pays, qui représentent 91 États au sein de l’ONU, doivent pouvoir compter sur une assistance de la communauté internationale dans le cadre de leur développement, a-t-il plaidé.  Pour le Kazakhstan, les priorités nationales sont la réduction de la fracture numérique et la connectivité en termes de transports.  Le Ministre a offert le soutien de son pays, lui-même enclavé, à ceux qui partagent cette situation.  Il est essentiel que les organismes internationaux et les partenaires de développement continuent d’aider les PMA dans un contexte toujours marqué par la pandémie de COVID-19 et les crises multiples, a-t-il insisté, avant de demander que les institutions financières internationales assurent un financement prévisible et de rappeler les promesses en matière d’aide publique au développement (APD).  En conclusion, il a réitéré l’engagement du Kazakhstan à appliquer les lignes directrices du Programme d’action de Doha et du Programme 2030.

Mme FETSUM ASSEFA, Ministre du plan et du développement de l’Éthiopie, a jugé insuffisants les engagements pris en termes de nivellement du terrain pour l’intégration des PMA dans les marchés mondiaux et leur accorder un allégement de la dette pour libérer davantage les ressources pour le financement du développement.  Elle a appelé à davantage d’investissements directs étrangers vers les PMA pendant la période de mise en œuvre du Programme d’action de Doha.  Selon la Ministre, cela est particulièrement nécessaire dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie, afin de soutenir le développement des filières et accompagner les efforts des PMA dans la transformation de leurs moyens de production.  C’est dans cette optique que l’Éthiopie s’est lancée dans un programme de transition et de réformes profondes il y a quatre ans, a informé la Ministre en rappelant que le pays vient de mettre fin à un conflit interne de deux ans, avec le soutien et la solidarité de l’Union africaine (UA).  Elle a aussi fait part des efforts du pays dans le domaine de la reforestation: grâce au « Green Legacy Initiative », l’Éthiopie a réussi à planter plus de 25 milliards d’arbres en quatre ans seulement, en mobilisant toutes les couches de la société.  Avec un partenariat mondial et la solidarité, nous croyons que nous pouvons faire une percée, a espéré la Ministre.

M. LEON KACOU ADOM, Ministre délégué auprès de la Ministre d’État en charge des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora de la Côte d’Ivoire, a rappelé que les PMA sont les pays les plus exposés aux chocs économiques externes et aux catastrophes naturelles avec des conséquences indicibles.  C’est pourquoi il est urgent de mobiliser une nouvelle génération de mesures de soutien et de promouvoir des actions de transformation en faveur des PMA, dans le cadre de partenariats innovants à même de relever les défis structurels, sur le chemin de la réalisation des ODD.  Le Ministre a estimé que l’appui des partenaires du développement est plus que crucial pour mobiliser des investissements massifs dans les systèmes de santé et de protection sociale, l’éducation, les infrastructures critiques et l’énergie.  Ces financements sont également indispensables dans la mise en œuvre effective des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.  À cet égard, le Ministre a appelé les pays développés à respecter leur engagement financier, notamment la nécessaire réforme de l’architecture financière internationale, y compris la question de la soutenabilité de la dette.  Il est tout aussi indéniable que le renforcement de la coopération Sud-Sud et triangulaire est essentiel pour obtenir des résultats probants dans les différents domaines.  Pour sa part, la Côte d’Ivoire a établi une série de projets et programmes à impact rapide pour accélérer la réalisation des ODD, notamment ceux liés à l’autonomisation des femmes et à la lutte contre la pauvreté. 

Mme LE THI THU HANG, Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, s’appuyant sur l’expérience en termes de développement de son propre pays, a fait un certain nombre de propositions.  Tout d’abord, elle a fait valoir que la force interne et la compétitivité nationale sont des facteurs décisifs qui déterminent la voie du développement d’un pays.  Soulignant qu’il n’existe pas de solution unique, elle a conseillé de prendre en compte les conditions et les capacités propres à chaque pays.  En gardant cela à l’esprit, le Viet Nam s’efforce de poursuivre un développement harmonieux, rationnel et efficace, ainsi qu’une croissance économique équilibrée, tout en garantissant les facteurs culturels et sociaux, la protection de l’environnement et l’adaptation au climat, a-t-elle expliqué.  Elle a considéré à cet égard que les PMA devraient miser sur les capacités susceptibles de renforcer leur capital humain, développer des infrastructures complètes, et créer un cadre juridique et un environnement commercial favorables.  Notant aussi que le commerce international et une intégration internationale proactive jouent un rôle vital dans le développement des PMA, elle a considéré essentiel de réitérer notre soutien ferme à un système commercial multilatéral fondé sur des règles, équitable, transparent et inclusif, avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en son centre.  Elle a incité les PMA à appeler les partenaires de développement à leur faciliter l’accès aux marchés.  Passant au rôle de la science, de la technologie et de l’innovation, qui sont propices à la poursuite d’un développement durable, elle s’est adressée aux économies développées pour qu’elles intensifient leurs transferts de technologies, notamment vertes, vers les PMA, ainsi que leur assistance technique et leur renforcement des capacités en vue d’une transition verte.  Enfin et surtout, la paix, la solidarité internationale et les partenariats sont essentiels pour faire face aux problèmes mondiaux et mobiliser des ressources pour le développement des PMA, a martelé la Ministre avant d’exhorter les partenaires de développement à poursuivre et à renforcer le financement du développement, l’APD ou l’assistance technique pour la mise en œuvre des stratégies de transition dans les PMA. 

M. RAÚL SILVERO SILVAGNI, Vice-Ministre des affaires étrangères du Paraguay, s’exprimant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien aux PMA, notamment en tenant compte du fait que certains d’entre eux connaissent des situations particulières, comme le fait d’être enclavé ou d’être un petit État insulaire en développement (PEID).  Tous ces défis pèsent lourdement sur leur capacité à réaliser les objectifs de développement durable (ODD), a-t-il estimé.  Le Vice-Ministre a plaidé pour une augmentation des niveaux d’investissement et de financement dans les PMA, en particulier dans les infrastructures.  Il a aussi souhaité que soit maintenue la dynamique actuelle d’augmentation de l’aide publique au développement (APD) en direction des PMA.  Le Vice-Ministre a ensuite appelé à l’augmentation des investissements étrangers directs pour combler leurs lacunes en matière de ressources et demandé une plus grande coopération internationale en faveur des PMA.  Les pays en développement sans littoral soutiennent le Programme d’action de Doha et ses engagements, estimant qu’il s’agit là d’un outil clef permettant aux PMA d’accélérer la mise en œuvre des ODD.

M. RAJKUMAR RANJAN SINGH, Ministre d’État des affaires extérieures et de l’éducation de l’Inde, a vu dans le Programme d’action de Doha une source d’espoir pour les PMA, à condition que la communauté internationale reste solidaire de ces pays et tienne compte de leurs priorités nationales.  L’aide aux PMA doit porter sur le relèvement et résoudre les problèmes structurels graves auxquels ils sont confrontés.  Les PMA, a précisé le Ministre, ont besoin d’aide pour la diversification de leurs économies et le renforcement de leurs capacités, notamment en matière de recherche scientifique et d’innovation.  Il faut assurer l’égal accès aux infrastructures numériques, a-t-il en outre plaidé, et prévenir le surendettement des PMA.  Selon lui, il faut aussi répondre aux problèmes de trésorerie de ces pays en s’appuyant sur les institutions existantes comme le G20, le FMI et la Banque mondiale.  Le Ministre a aussi réitéré l’importance de respecter les engagements dans la lutte contre les changements climatiques et la réalisation de l’objectif zéro émission nette.  Les PMA ont également besoin d’accéder aux marchés internationaux.  L’Inde, a informé le Ministre, contribue au processus de reclassement des PMA car « elle a connu le même cheminement pour avoir été un pays pauvre à l’indépendance, devenu aujourd’hui la cinquième puissance économique mondiale ».  L’Inde octroie ainsi une aide à 35 PMA pour leur reclassement dans le cadre de la coopération Sud-Sud, en plus des 90 milliards de dollars déboursés depuis 2014 à des taux préférentiels pour 64 projets de développement dans 51 pays, dont 15 PMA. 

M. CARLOS SORRETA, Sous-Secrétaire d’État pour les relations économiques multilatérales et internationales des Philippines, constatant que l’écart se creuse entre les hémisphères Nord et Sud, a espéré que le Programme d’action de Doha contribuera à y remédier.  Il a rappelé que 40% des pauvres de ce monde vivent dans les PMA et plaidé en faveur d’un système international plus juste grâce à la mise en œuvre dudit Programme.  Les Philippines souhaitent élargir leurs partenariats avec les PMA, a assuré le Sous-Secrétaire d’État, évoquant « une responsabilité particulière » envers les PMA en tant que pays à revenu intermédiaire.  Il a insisté sur le potentiel de la coopération Sud-Sud qui doit être intensifiée.  La paix est essentielle au développement et à la prospérité, a-t-il également fait valoir, en rappelant la candidature de son pays pour un siège au Conseil de sécurité. 

M. ABDUL MOMEN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a rappelé que son pays a été l’un des facilitateurs des négociations ayant conduit à l’adoption du Programme d’action de Doha.  Il a indiqué que le reclassement du Bangladesh est prévu en 2026 et que le pays attend des investissements étrangers directs adéquats pour lui permettre de poursuivre ses efforts de développement.  Des mesures et des politiques de soutien fiscal sont tout aussi importantes pour les PMA sur la voie du reclassement, a-t-il souligné.  Il a en outre appelé les partenaires au développement à soutenir le besoin de financements à taux préférentiels pour ces pays qui perdent les avantages du statut de PMA.  Le Ministre a également appelé à un appui commercial en faveur des pays sortant de la catégorie.  Et pour les pays dont les économies dépendent des transferts de fonds des migrants, comme le Bangladesh, il a rappelé que les coûts de ces transferts doivent diminuer, en droite ligne des engagements de la communauté internationale. 

M. SHALVA TSISKARASHVILI (Géorgie), qui a d’emblée condamné l’agression russe contre l’Ukraine, a appelé la solidarité internationale en faveur des PMA pour qu’ils puissent réaliser le Programme d’action de Doha et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il faut renouveler l’élan particulier pour les PMA, a insisté le représentant qui a dit partager des domaines d’intérêt communs avec ces pays comme la réforme de l’administration publique, la lutte contre la corruption et la création d’un environnement propice à l’investissement privé.  Nous partageons avec eux un problème commun, a ajouté l’intervenant pointant du doigt le secteur de l’éducation.  Il a appelé à travailler ensemble, au Conseil des droits de l’homme, et a demandé la mise en œuvre de politiques d’atténuation des changements climatiques.  Les PMA ne peuvent pas être laissés pour compte dans le domaine numérique, a encore alerté le représentant soulignant l’importance du Pacte numérique mondial.

Mgr EUGENE NUGENT, du Saint-Siège, a fait remarquer que le développement durable ne peut être pleinement réalisé sans une solidarité renforcée et des partenariats mondiaux revigorés entre les PMA, leurs partenaires de développement, le système des Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble.  Soulignant que les personnes sont la plus grande ressource des PMA et un atout essentiel pour leur développement, il a plaidé pour que la personne humaine soit mise au cœur des politiques et programmes qui visent réellement à soutenir les PMA.  Concrètement cela signifie qu’il faut promouvoir un modèle de développement favorisant le développement humain intégral de 880 millions de personnes, a expliqué l’archevêque.  À cet égard, l’éradication de la pauvreté reste le défi le plus urgent que la communauté internationale doit relever collectivement pour faire en sorte que toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants des PMA deviennent des « agents dignes de leur propre destin » et puissent développer pleinement leur potentiel, subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et participer à la société.  À son avis, l’ampleur de ce défi est encore plus évidente lorsque la pauvreté est mesurée au moyen de critères globaux qui vont au-delà du revenu et incluent des indicateurs non monétaires tels que l’accès à l’éducation, à une alimentation sûre, nutritive et suffisante, à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi qu’à l’énergie et à l’électricité. 

Reconnaissant que dans la lutte contre la pauvreté dans les PMA, le commerce joue un rôle important en termes de moteur de la croissance économique, il a martelé que le commerce « ne peut être qualifié de juste que lorsqu’il se conforme aux exigences de la justice sociale » et des relations économiques internationales fondées sur des critères éthiques, en particulier la recherche du bien commun, l’équité dans les relations commerciales, l’attention portée aux droits et aux besoins des pauvres dans les politiques relatives au commerce et à la coopération internationale, et une répartition plus équitable des revenus.  Pour le Saint-Siège, cela veut dire en fin de compte que les politiques commerciales devraient être évaluées en fonction de leur contribution à la réduction du fossé entre les nantis et les démunis.  De plus, selon le représentant, chacun des PMA devrait pouvoir « croître à sa manière et développer sa capacité d’innovation tout en respectant les valeurs de sa propre culture ».  Pour cela l’aide internationale ne devrait jamais être utilisée pour imposer des formes de « colonisation idéologique » ou pour lier l’octroi d’une aide économique à l’acceptation de telles idéologies, a-t-il insisté en recommandant, comme critère ultime, de mesurer le besoin d’aide par rapport au respect de la dignité inhérente de chaque personne et la promotion du bien commun de tous.

M. MANTAS ADOMĖNAS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, a évoqué les programmes d’assistance que son pays met en œuvre en faveur des PMA.  Il a notamment appelé à promouvoir l’égalité entre les sexes dans ces pays, les femmes devant avoir les mêmes droits que les hommes.  Le Ministre a par ailleurs demandé aux PMA de condamner et isoler la Russie qui a agressé l’Ukraine et engagé une guerre dont les conséquences se font sentir jusqu’à chez eux. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a estimé que le Programme d’action de Doha incite à aider à la réalisation du développement durable des PMA grâce notamment à la lutte contre la pauvreté ainsi que par l’acquisition de compétences et de technologies.  Le représentant a encouragé à aider les PMA à anticiper les échecs futurs.  À cet égard, Bahreïn appuie la réalisation des ODD dans les pays qui en ont besoin en apportant une aide importante, a annoncé le représentant appelant d’abord à la solidarité enracinée dans les valeurs qui nous unissent comme la coexistence pacifique.  Informant que Bahreïn accueillera cette année l’Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) portant sur la solidarité humaine, le délégué a insisté sur l’importance de la coopération et des partenariats dans les domaines de la technologie, de la sécurité et de la santé.  Il a appelé à davantage de participation du secteur privé dans les PMA.  Il a vanté la relation économique ouverte de son pays avec tous les pays du monde, relation qui est basée sur l’investissement, le libre-échange et le commerce.  La Stratégie de développement à l’horizon 2030 de Bahreïn comporte une politique d’ouverture du marché bahreïnien aux PMA, sa participation aux initiatives d’allégement de la dette ainsi qu’une aide à la transformation numérique.  Le représentant a, en concluant, souligné la nécessité de la diplomatie et des partenariats pour résoudre la pauvreté et ses facteurs. 

M. HERMANN IMMONGAULT, Vice-Ministre des affaires étrangères du Gabon, a salué l’adoption du Programme d’action de Doha, appelant à concrétiser ses engagements au cours des 10 prochaines années.  Les PMA, ces 46 pays « les plus en marge de la mondialisation », ont fait l’objet de cinq programmes d’action sur 50 ans, or force est de constater que les promesses n’ont pas été tenues même si de nombreux mécanismes internationaux ont permis à certains d’entre eux de sortir de cette catégorie, a regretté le Vice-Ministre.  Il a appelé à un flux accru de financements vers les PMA, y compris vers le Gabon « qui doit relever des difficultés structurelles alors même qu’il fait partie des pays à revenu intermédiaire ».  Il incombe à la communauté internationale d’apporter des réponses collectives et immédiates, a-t-il insisté en affirmant que « la pauvreté n’est pas une fatalité ».  Il en a voulu pour preuve que certains PMA ont réussi à être reclassés.  Citant une série de statistiques de la CNUCED, le Vice-Ministre a noté qu’elles ne font que confirmer que les ressources internes des PMA sont insuffisantes pour atteindre les objectifs de développement durable et qu’ils ont besoin du soutien de la communauté internationale dans un contexte marqué par des crises multiples et la relève post-COVID-19. 

Mme MARIA TRIPODI, Sous-Secrétaire d’État auprès du Ministère des relations extérieures et de la coopération internationale de l’Italie, a relevé que les PMA sont les plus exposés aux effets des crises internationales qu’ils subissent de manière disproportionnée.  Le progrès mondial ne peut advenir si un pays est laissé pour compte, a-t-elle souligné, rappelant qu’il est de la responsabilité des pays économiquement plus développés d’aider ceux qui le sont moins.  C’est pour cette raison que l’Italie accompagne les PMA, notamment dans des domaines cruciaux pour leur croissance comme l’égalité des sexes, la sécurité alimentaire, l’éducation et la santé.  À cet égard, l’Italie s’est fortement engagée dans la réponse à la pandémie de COVID-19, plaçant les principes de solidarité et de coordination mondiale multilatérale au cœur de ses actions.  Un autre domaine prioritaire pour l’action extérieure italienne est la sécurité alimentaire, a souligné la Sous-Secrétaire d’État, qui a expliqué la métamorphose des systèmes alimentaires afin de les rendre plus durables et résilients.  Cette préoccupation est d’ailleurs devenue l’un des principaux domaines d’action de la coopération au développement de l’Italie après le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.  Elle a également rappelé que son pays a augmenté son aide publique au développement (APD), avec plus de cinq milliards d’euros en 2021.  Enfin, a-t-elle promis, les PMA vont pouvoir continuer de compter sur le soutien de l’Italie tout au long de leur parcours vers le développement durable.

M. CHEIKH NIANG (Sénégal) a rappelé qu’en 2011, la communauté internationale s’était engagée à ce que 50% des PMA (24 pays) soient reclassés au terme du Programme d’action d’Istanbul, mais que seuls quatre pays l’avaient été.  Aujourd’hui, notre objectif est d’amener 15 des 46 PMA, moins de 34%, à satisfaire les critères de reclassement en 2031, a-t-il souligné.  « Comment faire pour éviter de reproduire les résultats du passé et pour réduire considérablement le nombre de PMA, notamment en Afrique qui en compte déjà 33 sur les 46? »  Le représentant a indiqué que la réponse à cette question est « peut-être dans l’approche et les actions que nous avons déjà convenu d’entreprendre », sous réserve, pour les différentes parties, d’honorer leurs engagements respectifs.  Il a estimé que l’un des défis des PMA est le fardeau de la dette qui constitue un véritable obstacle au développement.  À ce propos, la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance économique mondiale risquent de faire plonger beaucoup de pays dans une crise de la dette, étant donné que 60% des pays les plus pauvres sont actuellement exposés à un risque élevé de surendettement ou sont déjà surendettés, a-t-il mis en garde.  Il a ainsi souligné l’urgence qu’il y a à trouver des aménagements conséquents.  Il a ensuite identifié la sécurité alimentaire et l’accès à l’énergie comme de véritables défis pour les PMA.  Selon lui, la faim et la malnutrition ne peuvent être éradiquées que par une agriculture résiliente qui soit capable d’assurer la souveraineté alimentaire.  De même, l’accès à l’électricité ne devrait pas être un luxe dans ces pays, a—t-il déploré. 

M. DAN JORGENSEN, Ministre du développement, de la coopération et de la politique climatique mondiale du Danemark, a préconisé une action urgente et collective pour remettre sur les rails les objectifs de développement durable.  Il faut s’attaquer à la crise climatique et tout faire pour préserver les acquis.  Le Ministre a préconisé de faire davantage pour les PMA, lesquels peuvent compter sur le Danemark qui respecte la cible de 0,7% pour l’aide publique au développement (APD) et de 0,2% pour l’aide climatique.  Son gouvernement a créé le fonds d’aide climatique pour remédier aux dommages provoqués par les changements climatiques dans les PMA.  De plus, le Ministre a insisté sur l’importance d’avoir des institutions démocratiques qui rendent des comptes aux citoyens et de promouvoir les financements mixtes publics-privés pour le développement.

M. ÚMARO SISSOCO EMBALÓ, Président de la République de Guinée-Bissau, a indiqué qu’avec le rétablissement de la paix et de la stabilité politique en Guinée-Bissau, le pays est désormais mieux à même de mettre en œuvre le Programme d’action de Doha, ainsi que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Il a tout de même décrit une situation internationale marquée par les restrictions financières imposées par les hausses de prix des produits essentiels sur le marché international à la suite de la guerre en Ukraine.  Il a indiqué que les PMA ont également été fortement impactés par la COVID-19 et qu’ils continuent de faire face aux effets néfastes des changements climatiques et des catastrophes naturelles de plus en plus récurrentes.  Les risques de ne pas réaliser les ODD sont réels pour certains pays africains particulièrement vulnérables et fortement confrontés à des chocs externes et aux changements climatiques, a—t-il constaté.

M. MAKSYM SUBKH, Représentant spécial de l’Ukraine pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a constaté à regret que les PMA sont aux prises avec des crises multiples et qu’ils en assument le fardeau le plus lourd, en particulier à cause de la flambée des prix énergétiques et alimentaires et du coût de la dette.  Appuyant le Programme d’action de Doha qui est le symbole d’une nouvelle génération de programmes, il a appelé à sa pleine mise en œuvre en vue de renforcer la résilience dans le monde.  Il a mis l’accent sur l’importance des investissements dans le capital humain pour faciliter le développement.  Le représentant a regretté les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine qui pèsent sur le monde entier, l’empêchant de prendre à bras le corps d’autres crises graves dont l’insécurité alimentaire.  Il a salué les efforts de la communauté internationale pour y remédier, en citant notamment le programme humanitaire ukrainien qui permet des exportations de céréales vers des pays d’Afrique et d’Asie.  Depuis l’ouverture du couloir d’exportation, il s’est réjoui que 2,7 millions de tonnes de céréales aient pu être exportées vers des pays africains, appelant la communauté internationale à tout faire pour maintenir ouvert ce couloir d’exportation.  La Fédération de Russie devrait être exclue des organismes internationaux et empêchée d’y avoir un droit de vote, a réclamé en conclusion le Représentant spécial.

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a dit être prêt à soutenir les PMA dans leur quête de développement, y compris au Conseil des droits l’homme au sein duquel son pays compte siéger.  Les PMA doivent s’efforcer de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables qu’ils doivent intégrer dans leurs politiques publiques, a-t-il préconisé.  Il a évoqué le cas de Haïti, seule nation d’Amérique figurant dans la liste des PMA, qui représente « un enjeu de sécurité nationale » pour la République dominicaine qui ploie sur le poids des difficultés des personnes déplacées haïtiennes.  « La priorité est le retour urgent de la sécurité dans ce pays qu’on ne peut pas laisser dans le gouffre », a pressé le représentant. 

Mme DIANA JANSE, Vice-Ministre chargée de la coopération internationale pour le développement de la Suède, a expliqué que la nouvelle orientation de la Suède, qui consiste à regrouper l’aide au commerce et l’aide au développement au sein d’un même portefeuille ministériel, s’inscrit dans la durée de son engagement pour l’éradication de la pauvreté et va dans le sens d’un commerce international plus durable et inclusif.  Elle a jugé nécessaire de mieux cibler l’aide aux PMA afin de créer avec eux des relations commerciales durables et d’intégrer davantage les pays en développement dans le commerce mondial.  Les partenaires de développement et les politiques en matière de commerce et d’investissement peuvent se renforcer mutuellement en vue du reclassement des PMA, de la diversification des exportations, de l’intégration économique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, a fait valoir la Vice-Ministre, tout en favorisant la transition vers des économies plus numériques et plus vertes.  Mais les objectifs de développement durable (ODD) ne pourront être atteints tant qu’un tiers de la population mondiale reste « hors ligne », a averti la Vice-Ministre, en insistant sur l’importance d’une « vision commune de notre avenir numérique ».  Nous devons combler le fossé numérique, notamment en ce qui concerne le genre, a-t-elle insisté.  Internet doit être libre, ouvert et sûr.  Les valeurs démocratiques, les droits de l’homme et l’état de droit sont tout aussi importants en ligne que hors ligne, a-t-elle conclu, en expliquant que la Suède a l’honneur d’être le facilitateur, avec le Rwanda, du Pacte numérique mondial à convenir lors du Sommet de l’avenir de l’ONU prévu en septembre 2024. 

Mme JUTTA URPILAINEN, Commission des partenariats internationaux de l’Union européenne (UE), a passé trois messages.  Premièrement, l’UE est aux côtés des PMA sous la forme de partenariats pour réaliser le Programme d’action de Doha.  Ce programme est une base solide sur laquelle peut reposer notre coopération commune, a déclaré l’intervenante.  Elle a indiqué que l’UE a offert en 2021 plus de 16 milliards d’euros dans le cadre de nombreux partenariats avec les pays en développement.  Le marché d’exportation européen est ouvert aux PMA qui ont réalisé 2,2 milliards d’euros d’exportation vers l’Europe, a-t-elle ajouté, toujours en 2021.  La représentante a assuré que l’UE soutient l’intégration régionale des PMA comme elle appuie la zone de libre-échange continentale africaine.  L’UE respecte en outre la cible de 0,7% du revenu national brut consacré à l’APD, a indiqué la Commissaire européenne qui a noté la nécessité de l’investissement dans les PMA, dans les domaines indiqués dans le Programme d’action de Doha.  Elle a dit mobiliser le secteur privé européen pour financer des projets économiques dans les PMA.  Dans la lutte contre les changements climatiques, l’UE a consacré 23 milliards de dollars d’aide climatique en 2021, a encore déclaré la représentante en mentionnant des investissements d’infrastructures notamment le câble sous-marin pour connecter l’Europe et l’Afrique.  La Commissaire a souligné l’importance du multilatéralisme qui est un outil de mise en œuvre tangible du Programme d’action de Doha.  Elle a indiqué à ce titre que l’UE a donné 17 millions d’euro en appui au système des coordonnateurs résidents des Nations Unies.

M. RAMTANE LAMAMRA, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger de l’Algérie, a noté les progrès des PMA qui sont sur la voie de leur reclassement, même si les résultats des pays de cette catégorie en général restent en deçà des attentes, du fait de divers crises et défis et d’une absence de financement.  Même avant la pandémie, les PMA connaissaient déjà des limitations de l’aide publique au développement (APD), a-t-il relevé, particulièrement en Afrique.  Le représentant a appelé à coordonner les efforts internationaux pour que ces crises ne viennent pas mettre à mal les acquis en termes de lutte contre la pauvreté.  L’Algérie soutient la mise en œuvre du Programme d’action de Doha, a-t-il affirmé, mais il faut y œuvrer collectivement en adoptant des outils pratiques.  Il a plaidé pour un nouveau système international équitable pour tous les pays sans discrimination, sur la base des mécanismes multilatéraux existants.  À court terme, le représentant a souhaité l’annulation de la dette des PMA et le renforcement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, en évitant toute spéculation.  Et à long terme, il a appelé à miser sur la diversification des économies des PMA pour leur permettre de prendre une plus grande part au commerce international.  Il a également mis en lumière le rôle des investissements dans les infrastructures de ces pays, ou encore le potentiel des zones de libre-échange, comme la zone économique exclusive (ZEE) instituée par son pays.  Pour sa part, l’Algérie mise sur une meilleure intégration régionale, partant du principe qu’elle partage un avenir commun avec les pays voisins.  Dans ce cadre, le représentant a cité des projets de fibre optique et de gazoducs.  Il a rappelé que le Président algérien a récemment annoncé l’allocation d’un milliard de dollars à la coopération au développement.

Mme HEARNES (Irlande) a indiqué que son pays soutenait tous les efforts de coordination relatifs à la sécurité alimentaire mondiale.  La crise alimentaire actuelle requiert une réponse immédiate et il faut appuyer les structures d’aide humanitaire, a-t-elle insisté.  La représentante a en outre souligné l’importance du multilatéralisme et de l’atténuation des changements climatiques.  Elle a réaffirmé l’engagement de l’Irlande en faveur du développement des PMA, tout en reconnaissant l’ampleur des défis auxquels ils sont confrontés. 

Mme KITTY VEN DER HEIJDEB, Vice-Ministre pour la coopération internationale des Pays-Bas, a jugé essentiel que les PMA et les partenaires de développement intensifient, ensemble et dans le cadre d’un partenariat égal, leur coopération en vue d’atteindre les ODD en 2030 en mettant en œuvre le Programme d’action de Doha.  Cela implique d’orienter les efforts vers les causes profondes de la pauvreté et les facteurs de conflit qui affectent tant de PMA, a-t-elle estimé, citant à ce titre les inégalités structurelles, l’absence de bonne gouvernance et d’état de droit, les changements climatiques et la course aux ressources naturelles.  La politique néerlandaise de développement se concentre sur trois régions, dont le Sahel et la Corne de l’Afrique, où l’on trouve un certain nombre de PMA confrontés à des problèmes complexes et interdépendants de fragilité et de pauvreté, a précisé la Vice-Ministre.  Faisant remarquer que dans les PMA, environ 60% de la population a moins de 25 ans, elle a recommandé de donner aux jeunes un rôle proactif dans l’élaboration d’un avenir plus durable et plus équitable.  À cette fin, dans la perspective du Sommet de l’avenir, elle a signalé que les Pays-Bas cofacilitent le processus de rédaction d’une déclaration pour les générations futures afin d’accélérer la réalisation des ODD.  À ce sujet, la Vice-Ministre a souligné que le commerce vert et numérique a le potentiel de créer des opportunités économiques pour les jeunes et les femmes, de créer des emplois et de lutter contre les inégalités.  Il faut veiller à ce qu’ils profitent de ces avantages, a-t-elle souhaité avant de souligner aussi que les femmes et les jeunes filles, qui sont les plus vulnérables aux chocs, disposent en même temps d’un énorme potentiel économique et social.  Ce potentiel restera sous-utilisé tant qu’il n’y aura pas d’égalité entre les hommes et les femmes, a mis en garde la Vice-Ministre en insistant à cet égard sur l’importance pour les femmes de pouvoir prendre des décisions en matière de santé génésique, d’utilisation de contraceptifs et de relations sexuelles.

M. GABRIEL MBAGA OBIANG LIMA, Ministre du plan et de la diversification de la Guinée équatoriale, a expliqué que pour sortir de la catégorie des PMA, il y a quelques années, le Gouvernement de son pays avait diversifié son économie pour « ne plus dépendre uniquement du pétrole ».  Sachant que la situation peut changer du tout au tout du jour au lendemain, il a recommandé que les pays s’engagent dans la coopération triangulaire et Sud-Sud et fassent montre de solidarité pour atteindre les objectifs de développement durable.  « Le Programme d’action de Doha pour les PMA est un appel à prendre en main leur propre développement », a résumé le Ministre.  En fait, a-t-il averti, il existe encore de nombreux obstacles qui empêchent ces pays de profiter de leur potentiel à cause du manque d’infrastructures et des obstacles phytosanitaires aux exportations.  Les PMA doivent se faire confiance entre eux dans le cadre de la coopération Sud-Sud, pour attirer les investissements directs étrangers. 

Mme CHRYSOULA ZACHAROPOULOU, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux de la France, a relevé que 9 pays sur 10 ont vu leur situation se dégrader au cours des deux dernières années, dont la quasi-totalité des PMA.  La France, qui assure le secrétariat du Club de Paris, est particulièrement attentive aux conséquences du choc économique sur ces pays, a-t-elle dit, avant d’évoquer également les conséquences du choc environnemental.  Misant sur la capacité collective à construire un système international plus juste et plus robuste, elle a recommandé de replacer les PMA au cœur de l’agenda international.  Cela ne veut pas dire qu’il faut les considérer en tant que bénéficiaires passifs d’une charité unilatérale venant des pays dits « développés », a-t-elle tenu à préciser, ajoutant que son pays veut passer d’une logique d’aide et d’assistance à une logique d’investissement solidaire et de partenariats internationaux.

La Secrétaire d’État a ensuite expliqué le choix fait par le Président Macron d’un réinvestissement massif et continu en faveur de la solidarité internationale, en indiquant que l’APD de la France a augmenté de 70% entre 2016 et 2022, pour atteindre 0,55% de sa richesse nationale.  Les PMA sont au cœur de ses priorités, notamment en Afrique, a expliqué la représentante.  Cet engagement français est aussi un engagement européen puisque pendant la présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022, un texte a été adopté réaffirmant la place des PMA au cœur de la politique européenne de développement, a-t-elle encore relaté, précisant que l’Europe leur consacre plus de 10 milliards d’euros de financements.  Face à la crise économique, nous étions là pour initier la réallocation des droits de tirage spéciaux du FMI vers les PMA, a-t-elle aussi rappelé, disant que 20% de ces DTS sont déjà réalloués et que le Président Macron s’est engagé atteindre 30%.  Plaidant par ailleurs pour des solutions structurelles et mondiales, elle a misé sur le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial entre le Nord et le Sud qui se tiendra à Paris en juin 2023.  Elle a aussi plaidé en faveur de la refonte de l’architecture financière internationale.  Enfin, elle a expliqué pourquoi la France est déterminée à trouver de nouvelles ressources pour que la protection des biens publics mondiaux comme l’environnement n’enlève pas un centime de financement à la lutte contre la pauvreté.  Elle a recommandé de parachever les premiers progrès que la communauté internationale a initiés dans le contexte de la pandémie, à savoir la réallocation des DTS et la question du cadre de traitement de la dette. 

Mme SOPHIA TESFAMARIAM (Érythrée) a rappelé à son tour que, du fait de leurs vulnérabilités, les PMA sont les premières victimes des perturbations actuelles de l’économie mondiale et des retombées des changements climatiques.  Face à ces défis colossaux, ils doivent se fixer des objectifs réalistes en matière de développement, a-t-elle expliqué, formant le vœu que le Programme d’action de Doha donnera davantage de résultats concrets que ses prédécesseurs.  Elle a relevé que dans de nombreux pays du Sud global, les populations connaissent le même niveau de pauvreté que lors de l’adoption du Programme d’action d’Istanbul il y a 12 ans.  La représentante a ajouté qu’en raison des sanctions injustes que lui imposent le Conseil de sécurité, les aspirations de l’Érythrée au développement ont été considérablement entravées.  La résilience du peuple érythréen a cependant permis de relancer la croissance de l’économie et de reconstruire les infrastructures essentielles, a indiqué la représentante, qui a cité parmi les réussites de son pays les progrès accomplis dans les domaines de l’agriculture, via des pratiques respectueuses du climat, mais aussi de la pêche, de la sécurité alimentaire et de la protection de l’environnement.  De plus, nous avons atteint la plupart des OMD en matière de santé et nous entendons poursuivre sur cette voie dans le cadre des ODD, a poursuivi la déléguée, selon laquelle l’Érythrée progresse vers une couverture santé universelle de sa population. 

M. JAGDISH DHARAMCHAND KOONJUL (Maurice) a rappelé l’objectif du Programme d’action de Doha qui est de permettre aux PMA de retrouver la voie du développement durable et de les aider à en surmonter les obstacles.  Il faut augmenter sans attendre l’aide aux PMA sinon l’atteinte des ODD nous échappera, a averti le représentant.  Le représentant a dénoncé le fait que les pays sortis de la catégorie se sentent punis par les critères de reclassement.  Il a appelé à une action climatique d’urgence pour accompagner les PMA conformément aux engagements internationaux.  Le représentant a enfin appelé de ses vœux la création du fonds climatique prévoyant de dédommager les pays en développement, les PEID en particulier, des conséquences des changements climatiques qu’ils n’ont pas causés.

Mme ISABELLE ROSABRUNETTO (Monaco) a rappelé que « nous sommes tous des pays qui devons avancer », puisque le Programme 2030 part du postulat que chaque pays doit progresser sur un certain nombre de sujets, que ce soit la lutte contre les changements climatiques, la santé pour tous, ou l’égalité femmes-hommes.  En clair, nous sommes tous des pays en développement, a—t-elle clamé.  Sur le plan international, Monaco est « le premier bailleur per capita » du Fonds vert pour le climat, a-t-elle rappelé, soulignant que l’action de ce fonds est largement orientée vers les PMA.  Depuis l’adoption des ODD en 2015, Monaco a doublé son aide publique au développement (APD) dont près des trois quarts sont dirigés vers les PMA, a-t-elle fait valoir.  La déléguée a réitéré l’importance d’une coopération internationale fondée sur les principes humanitaires et la défense des biens publics communs, assurant que Monaco ne délivre aucune aide par intérêt économique ni politique.  La représentante a précisé que la « localisation de l’aide » est une priorité pour Monaco qui ambitionne d’allouer au moins 40% de ses financements à des initiatives locales.  Nous savons que les solutions endogènes, enracinées dans la réalité des territoires, sont plus pertinentes que celles importées, a-t-elle argué.  De même, elle a dit que Monaco s’engage à faire émerger les voix de ceux que l’on entend encore trop peu: les jeunes, les femmes, le secteur associatif, les personnes déplacées ou réfugiées.  En particulier, le rôle accru des femmes constitue l’une des clefs du développement, a-t-elle avancé.  C’est pourquoi Monaco continuera d’investir en faveur de l’éducation et des filles, dans leur insertion professionnelle et dans l’entrepreneuriat des femmes, a-t-elle promis. 

M. THÓRDÍS SIGURDARDOTTIR (Islande) a indiqué que les droits humains, l’égalité des sexes et l’environnement sont des priorités inébranlables de la coopération au développement de son pays.  Le Programme d’action de Doha servira de schéma directeur pour les années à venir, a-t-il souhaité.  L’éradication de la pauvreté, l’investissement dans les personnes, la réalisation de l’égalité des sexes et la lutte contre la dégradation de l’environnement et les changements climatiques correspondent à l’orientation stratégique et aux priorités de l’Islande, a indiqué le représentant en estimant que « c’est maintenant à nous, les États Membres, de réaliser le potentiel du Programme d’action de Doha ».  Il a fait valoir que l’Islande s’est engagée à jouer son rôle, avec une APD qui continue de croître de même que son financement de base à tous ses principaux partenaires des Nations Unies.  Ses contributions au financement de la lutte contre les changements climatiques augmentent également, tout comme l’aide que l’Islande apporte à certains des pays les plus fragiles, a ajouté le représentant.  Notant que les ramifications profondes de la guerre en Ukraine ont frappé le plus durement les plus vulnérables, il a indiqué que son pays s’assure que son soutien solide à l’Ukraine s’ajoute aux niveaux existants de l’APD, sans les faire baisser. 

Mme COLEMAN (États-Unis) a affirmé que son pays est fier de faire partie des partenaires les plus fidèles des PMA.  Elle a rappelé que les États-Unis versent annuellement 11 milliards de dollars d’aide publique au développement (APD).  Se félicitant que quatre pays aient été reclassés depuis la Conférence d’Istanbul sur les PMA en 2011, elle a averti que « ce processus n’est pas une fin en soi mais un signe de progrès ».  Au-delà des reclassements passés ou à venir, les États-Unis continuent de soutenir les pays en développement qui ont quitté cette catégorie ou ne l’ont jamais rejointe, a-t-elle ajouté.  De l’avis de la déléguée, le Programme d’action de Doha est une feuille de route qui met la priorité sur la résilience plutôt que sur la reprise car il reconnaît que les PMA se heurtent à des défis interconnectés.  Les États-Unis, a-t-elle précisé, soutiennent ce Programme d’action comme ils soutiennent pleinement le Programme 2030 et ses objectifs.  « Nous appuyons cette approche intégrée, qui est la base d’une économie prospère », a poursuivi la représentante, en évoquant les 13 milliards de dollars déboursés en 2022 par son pays pour lutter contre l’insécurité alimentaire.  Les États-Unis appuient aussi les systèmes de santé des pays fragiles et ont distribué des centaines de millions de doses de vaccins contre diverses maladies, dont la COVID-19.  Face à la crise climatique, nous aidons les pays en développement à mettre en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation, a-t-elle encore indiqué, avant d’appeler à davantage d’investissements dans les PMA, notamment de la part du secteur privé. 

M. EDIN ALAA (République arabe syrienne) a souligné que la pandémie a mis en lumière les faiblesses des systèmes de certains pays, en particulier des PMA qui sont frappés par ailleurs par l’insécurité alimentaire, les injustices du système économique qui a créé une véritable crise de la dette, et les effets délétères des changements climatiques.  Pour leur venir en aide, il a plaidé en faveur d’une réforme du système financier international, en insistant sur le fait que l’objectif commun doit rester l’éradication de la pauvreté.  Revenant sur le manque de résilience des PMA face aux catastrophes naturelles, il a sommé les pays développés de s’acquitter sans tarder des engagements pris à Paris et à alimenter le fonds « pertes et dommages » créé à la COP27.  Rappelant que la Syrie a été frappée par un tremblement de terre grave, il a expliqué que le Gouvernement a fait de son mieux pour venir en aide aux personnes touchées dans le nord du pays, qui est contrôlé par des organisations terroristes, en précisant qu’il a autorisé l’ouverture de deux points de passage supplémentaires pour l’assistance et les secours d’urgence.  Après avoir remercié les pays et organisations qui ont immédiatement envoyé de l’aide à la Syrie, il a fustigé les États qui ne l’ont pas fait pour des raisons politiques.  La Syrie demande la levée des restrictions la visant pour faciliter l’acheminement de l’assistance aux victimes du tremblement de terre, a déclaré le représentant en saluant les efforts en cours pour soutenir cette demande.  Avant de conclure, il a souligné que le succès du Programme d’action de Doha suppose que les partenaires de développement s’acquittent de leurs engagements en termes d’APD et de transferts de technologie.

Mme HONGBO WANG (Chine)a estimé qu’il appartient à la communauté internationale de libérer les PMA des « chaînes de la pauvreté ».  La communauté internationale, a-t-elle poursuivi, doit comprendre les difficultés des PMA, respecter leurs approches nationales, leur fournir une aide financière et leur ouvrir les marchés.  En 70 ans, la Chine a mené à bien plus de 3 000 projets d’infrastructures à travers le monde, s’est enorgueillie la représentante rappelant qu’en 2021, le Président de la Chine a lancé l’Initiative de développement mondial afin d’insuffler un nouvel élan au Programme 2030 en vue d’une rapide mise en œuvre.  La Chine mise particulièrement sur la coopération Sud-Sud afin d’aider les PMA à surmonter les obstacles au développement et entend créer une « économie mondiale ouverte. »

Mme PHANTIPHA IAMSUDHA EKAROHIT, Secrétaire permanente adjointe aux affaires étrangères de la Thaïlande, a expliqué que la coopération internationale au développement est au cœur de la politique étrangère thaïlandaise.  Ayant lui-même connu différents stades de développement, son pays reconnaît l’importance des partenariats mondiaux pour aider les pays à surmonter les obstacles au développement.  Elle s’est félicitée de l’adoption du Programme d’action de Doha qui renouvelle les engagements pris par les partenaires de développement en vue de parvenir à un redressement durable des PMA et renforcer leur résilience face aux chocs futurs.  Au fil des ans, la Thaïlande s’est activement engagée auprès des PMA dans toutes les régions, a-t-elle indiqué en rappelant notamment avoir fourni, en 2021, plus de 72 millions de dollars dans le cadre de ses programmes de coopération au développement.  La Secrétaire permanente a fait valoir que le développement des ressources humaines constitue un élément clef des initiatives de développement de la Thaïlande.  Son partenariat avec les PMA prend la forme de cours de formation, de projets de coopération technique et de bourses d’études dans divers domaines, a précisé la représentante.  Elle a en outre prôné la couverture sanitaire universelle comme fondement d’un système de protection sociale inclusif pour les pays et les communautés, en particulier les PMA.  De plus, elle a vanté les mérites de l’économie verte et bio circulaire, avant de rappeler que le développement des PMA dépend aussi de la science, de la technologie et de l’innovation, ce qui exige d’intensifier le transfert de technologies et le renforcement des capacités dans les PMA. 

M. UPTON (Nouvelle-Zélande) a constaté que les PMA sont frappés de manière disproportionnée par les chocs dantesques que connaît le monde actuellement, de la guerre illégale de la Russie en Ukraine aux changements climatiques, en passant par la crise énergétique.  S’il est urgent de préparer la riposte à ces chocs, il convient de le faire de manière à obtenir des résultats, a avancé le représentant, rappelant qu’avant même la pandémie de COVID-19, les progrès enregistrés par de nombreux PMA n’étaient pas suffisants.  La raison en est que les engagements internationaux en matière d’appui ne se sont pas toujours traduits par une assistance concrète.  Se félicitant que le Programme d’action de Doha dessine la voie à suivre, le représentant a également salué le fait que des objectifs liés à la santé, à l’éducation, à l’égalité femmes-hommes et à l’action climatique soient mentionnés dans ce plan décennal.  S’agissant du processus de reclassement, il a souhaité que soit tournée la page du produit intérieur brut (PIB) par habitant comme indicateur de développement.  Il a également appuyé la création d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour les petits États insulaires en développement (PEID), qui ont moins de possibilités que les autres de réagir aux chocs externes, tout en demandant que les vulnérabilités des PMA soient aussi examinées dans le cadre du reclassement. 

M. ROSNES (Norvège) a expliqué que le Gouvernement de son pays a fait de l’adaptation aux changements climatiques un domaine prioritaire de sa politique de développement.  Les pays en développement doivent être appuyés pour devenir résilients, a-t-il plaidé en s’inquiétant de l’écart croissant « entre ce qui est fait et ce qui doit être fait » pour préserver l’avenir des pays vulnérables aux changements climatiques, en particulier ceux dont les revenus sont les plus faibles.  Lors de la COP26 à Glasgow en 2021, la Norvège s’est engagée à doubler son financement pour le climat en faveur des pays en développement d’ici à 2026, a rappelé le représentant.  Dans ce contexte, l’accent sera mis sur les pays identifiés comme des partenaires dans le cadre de sa politique de coopération et sur les petits États insulaires en développement (PEID) vulnérables.  Les fonds seront utilisés pour aider ces pays à élaborer et à mettre en œuvre des plans d’adaptation nationaux, a-t-il précisé.  Pour la Norvège, qui met l’accent sur le partage des connaissances et le renforcement des compétences, il est prioritaire d’œuvrer à l’amélioration des données, des statistiques, des indicateurs et des analyses, et d’établir des rapports sur les résultats obtenus grâce aux activités conjointes. 

M. MCLEOD (Australie) a rappelé l’engagement sans faille de son pays en faveur du Programme 2030, qui est « notre projet commun pour que tous puissent vivre dans la dignité ».  Il a également souligné l’action résolue de l’Australie pour faire face à la crise climatique, qui est un défi existentiel dans de nombreux pays, en particulier les PMA.  Saluant les actions inscrites dans le Programme d’action de Doha, il a par ailleurs relevé que l’Australie a aidé 53 pays à répondre à l’insécurité alimentaire et distribué des milliers de dose de vaccins contre la COVID-19, tout en appuyant les efforts de résilience climatique dans le monde.  Pour le représentant, l’aide aux PMA et aux petits États insulaires en développement (PEID) doit être réaliste et adaptée.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Australie est favorable à la création d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle dans le cadre du système multilatéral de développement.  Il a aussi plaidé pour une révision du processus de reclassement, afin qu’il mette davantage l’accent sur l’appropriation nationale. 

M. MALAFEI (Bélarus) a espéré que le Programme d’action de Doha deviendra un outil important de coopération avec les PMA et contribuera à développer leur potentiel, rappelant que sa mise en œuvre est une tâche collective.  Pour le représentant, la consolidation des efforts de développement menés au plan international doit tenir compte des besoins et priorités des PMA pour les aider à mieux surmonter les défis structurels et les impacts des multiples crises auxquelles ils sont confrontés dans la mise en œuvre du Programme 2030.  Le représentant a expliqué ce que fait le Bélarus pour contribuer à ces efforts: il coopère avec un certain nombre de PMA dans les domaines des services, de l’agriculture et des technologies agricoles, de l’ingénierie, de l’innovation, et de la fourniture d’une aide humanitaire ciblée aux pays qui en ont besoin.  Il s’est dit convaincu que la détérioration actuelle de la sécurité alimentaire dans le monde est causée non seulement par l’aggravation des inégalités de revenus, les changements climatiques et d’autres crises mondiales, mais aussi par certaines politiques de sanctions insensées de certains pays développés, qui empêchent l’accès d’un certain nombre de marchandises, dont les engrais en provenance du Bélarus et de la Russie, aux marchés internationaux.  À cet égard, il a appelé à renoncer aux pratiques néfastes qui consistent à appliquer des mesures coercitives unilatérales illégales du point de vue du droit international. 

M. FISCHBACH (Allemagne) a noté qu’en raison des crises multiples, le fossé entre pays riches et pauvres s’est creusé, tandis que les progrès enregistrés par les PMA sont plus lents à advenir.  Dans ce contexte, il a rappelé que l’Allemagne, qui est le troisième bailleur de fonds en termes d’aide au développement pour les PMA, est déterminée à y consacrer 0,2% de son revenu national brut.  De même, elle juge crucial de poursuivre sa coopération avec tous les pays, y compris les PMA, pour relever les grands défis mondiaux, à commencer par les changements climatiques, a poursuivi le représentant.  Il a annoncé que son pays avait décidé d’augmenter de 200 millions d’euros son engagement bilatéral avec plusieurs PMA.  Nous souhaitons répondre aux besoins des plus vulnérables et lutter contre la faim et la pauvreté, a-t-il affirmé.  Alors que la guerre en Ukraine a chamboulé les marchés et les chaînes d’approvisionnement mondiales, il a indiqué qu’au cours de sa présidence du G7 en 2022, l’Allemagne a lancé une alliance mondiale pour la sécurité alimentaire, ainsi qu’une feuille de route contre les risques internationaux, dont sept PMA sont parmi les premiers à bénéficier. 

Mme GONZALEZ (Chili) a salué les engagements renouvelés du Programme d’action de Doha, en particulier celui d’étudier la faisabilité de la création d’une université en ligne ou d’une plateforme équivalente pour stimuler l’éducation universitaire dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, dans les PMA comme dans les pays reclassés récemment.  Une initiative qui devrait permettre d’intégrer les filles dans l’éducation, a-t-elle espéré en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes qui est indispensable pour arriver au développement durable.  La représentante a également apprécié que le Programme d’action de Doha aborde les questions de la dégradation de l’environnement et de la résilience, rappelant qu’il faut aider les PMA à réduire leur vulnérabilité.  Les problèmes de développement ne pourront se résoudre sans l’égalité de genre et la protection de l’environnement terrestre et des écosystèmes marins, a-t-elle aussi mis en garde.  En ce qui concerne sa « politique extérieure féministe », elle a parlé notamment de son intention d’investir davantage dans l’inclusion économique des femmes pour parvenir à l’égalité de genre, l’élimination de la pauvreté et la croissance économique solide.  La représentante a aussi vanté les mérites de la coopération Sud-Sud et triangulaire, notamment pour la formation et le renforcement des capacités, assurant que son pays contribue à la coopération internationale.  Elle a apprécié la création du Mécanisme de soutien au reclassement durable avant d’exprimer ses attentes à l’égard du futur Sommet sur les ODD, qui se tiendra en septembre, sur la voie qui devrait conduire à ne laisser personne de côté.

Mme RIALLANT, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé la promesse de la communauté internationale de ne laisser personne de côté, or les PMA se trouvent toujours dans une situation dramatique, a-t-elle regretté.  Les PMA connaissent un nombre élevé de migrants avec des profils divers et variés et comptent sur leurs envois de fonds pour financer l’économie.  Dans 10 des 46 PMA, ces envois représentent plus de 10% du produit intérieur brut (PIB), et dans cinq plus de 20% du PIB, a-t-elle précisé.  Dès lors, il devient clair qu’il faut prendre en compte comme il se doit les migrants dans le contexte du Programme 2030, a-t-elle attesté.  Selon elle, le Programme d’action de Doha contient des axes qui permettent d’utiliser au mieux les contributions des migrants.  « La mobilité humaine est un bien commun mondial et non pas un problème à régler. »

M. MCOMISCH, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a estimé que les PMA sont riches en promesses, ne serait-ce que parce qu’ils représentent plus d’un milliard de personnes, dont de très nombreux jeunes.  L’UNESCO souhaite développer le capital humain des PMA en utilisant l’éducation et les sciences de l’information, a-t-il indiqué, rappelant à cet égard que, lors du Sommet sur la transformation de l’éducation, en septembre dernier, 29 PMA ont promis de réformer leurs systèmes éducatifs.  L’UNESCO se tient à leurs côtés, a assuré le représentant, avant d’appeler tous les États à ratifier la Convention mondiale sur l’enseignement supérieur, qui est entrée en vigueur il y a deux ans.  Par ailleurs, dans le cadre du développement de l’éducation sur la science, l’UNESCO va fournir des bourses à 200 femmes scientifiques et former 250 étudiants issus des PMA dans les cinq années à venir, a-t-il poursuivi, faisant aussi état d’un programme visant à aider ces pays à créer des cadres réglementaires pour la gestion de l’intelligence artificielle.  Il a enfin plaidé pour une meilleure utilisation du patrimoine culturel des PMA, ajoutant que l’UNESCO prévoit de les aider à être mieux représentés sur sa liste du Patrimoine de l’humanité. 

M. ZAVAZAVA, de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a rappelé que la connectivité universelle est l’une des priorités de l’Union qui veille aussi à l’inclusivité dans ce contexte.  Aujourd’hui, dans les PMA, 36% de la population est connectée, mais il reste des différences significatives entre groupes de population et entre pays, a concédé le représentant.  Il a fait part de la volonté de l’UIT à collaborer avec les PMA dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action de Doha pour faciliter davantage la connectivité à travers l’un de ses projets phare.

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