Le Conseil de sécurité se réunit en urgence suite aux attaques contre plusieurs villes ukrainiennes
Réuni en urgence, le Conseil de sécurité a entendu, cet après-midi, le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, confirmer qu’au cours de la nuit, les forces armées de la Fédération de Russie ont mené une attaque aérienne massive contre l’Ukraine, lançant 158 missiles et drones en plusieurs vagues visant des sites dans tout le pays, faisant au moins 30 morts et 160 blessés parmi les civils.
Ces frappes constituent l’une des plus importantes attaques aériennes depuis l’invasion de la Fédération de Russie en février 2022, a indiqué M. Khaled Khiari, qui a également fait état d’informations quotidiennes d’attaques contre des localités et des infrastructures civiles et énergétiques essentielles ukrainiennes, avec de nombreuses victimes civiles à la clef.
« Tragiquement, l’année 2023 se termine comme elle a commencé: par une violence dévastatrice à l’encontre du peuple ukrainien », a déploré M. Khiari qui, à l’aune de la nouvelle année, a espéré qu’il sera possible d’éviter une nouvelle escalade.
Les attaques de la nuit dernière ont été vivement condamnées par la grande majorité des membres du Conseil, à l’instar du Royaume-Uni qui a fustigé une tentative « vaine et futile » de la Russie de reprendre l’initiative sur le terrain. La Russie échouera, a tranché la délégation qui a précisé que son pays va envoyer des centaines de missiles supplémentaires à l’Ukraine afin de renforcer ses défenses antiaériennes face aux attaques brutales de la Russie.
Cette attaque est un autre avertissement de ce qui est en jeu, et une confirmation du fait que la communauté internationale doit continuer d’exiger de la Russie la cessation de son agression et son retrait complet de l’Ukraine, ont renchéri les États-Unis, la France qualifiant cet épilogue de l’année 2023 de « désolant ».
Malte s’est aussi dite très préoccupée par les informations selon lesquelles un missile russe aurait survolé le territoire polonais pendant quelques minutes, s’inquiétant du risque d’un exacerbation des tensions. La Pologne a précisé que la violation de son espace aérien fait actuellement l’objet d’une enquête de la part de l’armée polonaise et d’autres services de sécurité compétents.
L’Ukraine a déclaré pour sa part que la Russie restera libre de tuer tant que la crédibilité du Conseil de sécurité n’aura pas été restaurée, exhortant à priver ce pays de sa capacité de fabriquer des armes et de menacer le monde.
Brandissant plusieurs QR codes, la délégation russe a déclaré que s’il y a un sujet qui mérite d’être discuté aujourd’hui c’est la question des vidéos qui montrent comment les missiles et drones russes frappent des cibles militaires, alors que les missiles de la défense aérienne ukrainienne, disparus ou égarés, tombent sur des immeubles d’habitation et des sites civils. Il a affirmé que ce fut le cas ce matin à « Kiev, Odessa, Lvov, Kharkov », et d’autres villes d’où proviennent des informations sur les pertes humaines, assurant que les frappes russes d’hier et de ce jour ont toutes ciblé des sites militaires.
De son côté, la Chine a exhorté les parties à trouver des points de convergence afin « d’éteindre les flammes de la guerre », un sentiment partagé par le Brésil, le Mozambique et d’autres qui ont appelé les parties à s’engager dans des pourparlers en vue de parvenir à une paix juste et durable.
MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE
Déclarations
M. KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, a confirmé qu’au cours de la nuit, les forces armées de la Fédération de Russie ont mené une attaque aérienne massive contre l’Ukraine, lançant 158 missiles et drones en plusieurs vagues visant des sites dans tout le pays, notamment dans les régions de Kyïv, Lviv, Kharkiv, Khmelnytskyï, Dniepr, Sumy, Tcherkassy, Odessa et Zaporizhzhia de l’Ukraine. Les rapports préliminaires indiquent qu’au moins 30 civils ont été tués et 160 blessés. Ces frappes constituent l’une des plus importantes attaques aériennes depuis l’invasion de la Fédération de Russie en février 2022, a-t-il fait valoir.
Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, les dernières attaques ont causé des dommages considérables à un large éventail d’infrastructures civiles et énergétiques. L’électricité a été coupée dans plusieurs régions, les lignes de transmission ayant été endommagées, et des groupes de secours sont toujours à la recherche de personnes piégées sous les décombres d’immeubles résidentiels.
Malheureusement, les attaques effroyables d’aujourd’hui ne sont que les dernières d’une série d’attaques croissantes de la part de la Fédération de Russie, s’est inquiété le haut fonctionnaire. Il a fait état d’informations quotidiennes d’attaques contre des localités et des infrastructures civiles et énergétiques essentielles ukrainiennes, avec de nombreuses victimes civiles à la clef. Rien que pendant la période de Noël, les attaques contre la ville de Kherson auraient tué plusieurs personnes et fait de nombreux blessés. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, en 2023, la guerre en Ukraine aurait coûté la vie à 1 888 civils et blessé 6 334 autres. Cela porte le total des victimes civiles à 29 113 depuis l’invasion totale de l’Ukraine par la Fédération de Russie en février 2022, a-t-il précisé tout en estimant que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés.
Tragiquement, l’année 2023 se termine comme elle a commencé: par une violence dévastatrice à l’encontre du peuple ukrainien, a constaté M. Khiari. À l’aune de la nouvelle année, il a espéré qu’il sera possible d’éviter une nouvelle escalade, en rappelant l’appel lancé par le Secrétaire général à toutes les parties concernées afin qu’elles fassent leur part pour jeter les bases d’une paix durable en Ukraine - conformément à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l’Assemblée générale.
M. FERIT HOXHA (Albanie) a dénoncé le mépris total de la Russie pour la vie humaine et condamné dans les termes les plus forts la dernière vague d’attaques contre plusieurs régions ukrainiennes. Rien n’a été épargné: hôpitaux, écoles, immeubles résidentiels. C’est bien la marque de la Russie, a ironisé le représentant, en rappelant que ces attaques constituent des violations du droit international humanitaire dont les responsables devront rendre des comptes devant la justice. Il a affiché son soutien à l’Ukraine qui défend une cause juste, avant de se dire très préoccupé par les informations selon lesquelles un missile russe aurait survolé le territoire polonais pendant quelques minutes. De telles provocations pourraient aboutir à une escalade, a-t-il averti.
Mme FRANCESCA GATT (Malte) a condamné la dernière vague d’attaques contre l’Ukraine et rappelé que la Russie a lancé pas moins de 7 400 missiles depuis le début de sa guerre d’agression, soit une moyenne de 11 missiles par jour. Les attaques contre les personnes et infrastructures civiles sont odieuses et constituent une violation flagrante du droit international, a rappelé la déléguée, en demandant que les responsables soient traduits en justice. Elle s’est aussi dite très préoccupée par les informations selon lesquelles un missile russe aurait survolé le territoire polonais pendant quelques minutes. De telles provocations ne peuvent qu’exacerber les tensions, a conclu la déléguée, en exhortant la Russie à se retirer du territoire ukrainien.
M. JOHN KELLEY (États-Unis) a condamné l’attaque massive lancée par la Russie contre l’Ukraine qui visait des civils, des infrastructures civiles et des villes. C’est un rappel qu’après deux ans d’une guerre dévastatrice dont les objectifs restent les mêmes, à savoir la destruction de l’Ukraine, il faut y mettre un terme, a exigé le représentant. Les dernières attaques ont fait plus de 30 morts civiles et 125 blessés, et le monde peut clairement constater que, contrairement à ce qu’affirme la Russie qui dit n’avoir visé que des cibles militaires, ce sont des infrastructures civiles qui ont été frappées par les missiles et les drones russes. Cette attaque est un autre avertissement de ce qui est en jeu, a argué le délégué, et une confirmation du fait que la communauté internationale doit continuer d’exiger de la Russie la cessation de son agression et son retrait complet de l’Ukraine. Nous continuerons de soutenir l’Ukraine, a promis le représentant.
Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a indiqué que la vague d’attaques de la nuit dernière est une tentative « vaine et futile » de la Russie de reprendre l’initiative sur le terrain. La Russie échouera, a tranché la déléguée, en indiquant que l’Ukraine défend son territoire et a d’ailleurs repris plus de la moitié des territoires pris par la Russie depuis février 2022. La représentante a précisé que son pays va envoyer des centaines de missiles supplémentaires à l’Ukraine afin de renforcer ses défenses antiaériennes face aux attaques brutales de la Russie. « Notre appui durera autant que nécessaire. »
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a regretté que 2023 s’achève sur une nouvelle réunion d’urgence pour réagir aux frappes massives conduites aujourd’hui par la Russie sur de nombreuses grandes villes ukrainiennes. Ce sera à nouveau le constat d’une Charte des Nations Unies piétinée par l’un des membres permanents de ce Conseil, a-t-il renchéri, avant de condamner avec la plus grande fermeté ces frappes de missiles et de drones, qui ont fait au moins 18 morts et 132 blessés. La Russie poursuit sa stratégie de terreur visant à saper la résilience de la population ukrainienne, en ce deuxième hiver du conflit, a constaté le représentant qui a dénoncé les attaques délibérées contre des installations civiles. Cette nouvelle violation des règles du droit international humanitaire vient s’ajouter à la longue liste des atrocités déjà commises par la Russie depuis le lancement de sa guerre d’agression, et dont est victime chaque jour le peuple ukrainien.
Cet épilogue de l’année 2023 est désolant, a souligné le représentant, en promettant que la France ne peut s’y résoudre. C’est la raison pour laquelle son soutien ne faiblira pas car elle convaincue qu’il est du devoir collectif de ne pas récompenser l’agression russe, au risque de voir d’autres agressions en 2024, et après. La France, a-t-insisté, continuera son soutien militaire et civil à l’Ukraine afin qu’elle se défende et résiste à l’agression russe. Elle continuera aussi de soutenir les juridictions ukrainiennes et internationales dans la lutte contre l’impunité des crimes commis par la Russie. Elle continuera enfin de soutenir la vision ukrainienne de la paix, la seule paix qui soit possible: celle qui respecte la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a conclu le représentant.
M. MOHAMED ABUSHSHAB (Émirats arabes unis) a rappelé que le droit de la guerre exige la protection des personnes et infrastructures civiles. Une protection spécifique est, en outre, prévue pour les hôpitaux, a précisé le délégué. Déplorant que la paix ne soit pas à l’ordre du jour en Ukraine, il a reconnu que la guerre est parfois plus aisée que la paix. C’est une vérité difficile à entendre mais faire la paix est un travail ardu; le dialogue et la diplomatie exigeant des efforts soutenus. Les risques sont élevés et le succès n’est en rien garanti. À cette aune, le délégué a plaidé pour une paix juste qui préserve la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine. Nous formons le vœu que 2024 soit une année plus pacifique que 2023.
M. YAMAZAKI KAZUYUKI (Japon) s’est dit consterné par les informations faisant état d’une attaque généralisée de missiles à travers l’Ukraine qui aurait fait au moins 24 morts et plus de 134 blessés civils. Il ne saurait y avoir d’impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités, y compris les attaques contre les civils et les infrastructures essentielles. Le représentant a réclamé justice et établissement des responsabilités. Après avoir exhorté à nouveau la Russie à mettre un terme à l’agression et à retirer immédiatement, complètement et sans condition ses troupes et son matériel militaire de l’ensemble du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine, le délégué a assuré cette dernière du ferme soutien du Japon alors qu’elle défend vaillamment son peuple, son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale, conformément à la Charte des Nations Unies. Nous avons soutenu l’Ukraine et nous la soutiendrons aussi longtemps qu’il le faudra, a-t-il conclu.
M. CHRISTOPHE NANGA (Gabon) a appelé à l’arrêt des activités militaires autour du site nucléaire de Zaporizhzhia et exhorté les parties à se conformer aux règles de sécurité nucléaires en vigueur et à coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour sécuriser les sites potentiellement dangereux et prévenir tout risque de catastrophe. Le représentant a réitéré l’opposition du Gabon à la guerre et prôné le dialogue, en vue de parvenir à un cessez-le-feu et enclencher un processus pour mettre fin au conflit.
M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a dénoncé l’une des plus lourdes vagues d’attaques de missiles et de drones lancées par la Russie depuis le début de l’agression militaire. La persistance de ces attaques qui touchent des écoles, des hôpitaux et des infrastructures énergétiques ne fait qu’aggraver les souffrances humaines, en particulier dans des conditions hivernales difficiles, a dit le délégué. Ces attaques doivent cesser immédiatement, a-t-il martelé, avant de rappeler que son pays a investi plus de 30 millions de dollars dans les secours d’hiver, y compris un soutien au Fonds humanitaire pour l’Ukraine des Nations Unies. Le représentant a insisté sur la nécessité de faciliter et de garantir un accès humanitaire rapide et sans entrave dans toute l’Ukraine, y compris dans les territoires sous le contrôle militaire de la Russie, comme la ville occupée de Donetsk. Enfin, il a appelé cette dernière à entamer désamorcer immédiatement la situation, à cesser tous les combats et à retirer sans délais ses troupes du territoire ukrainien.
M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) s’est dit consterné par les frappes aériennes d’hier sur plusieurs villes ukrainiennes, dont Kyïv, Odessa et Lviv. Il a déploré la mort de dizaines de civils, avant de dire à nouveau que les attaques contre des zones peuplées peuvent constituer une violation du droit international humanitaire. Il a rappelé aux parties leur obligation de respecter le droit international humanitaire et les principes fondamentaux de distinction, de proportionnalité, de précaution, et d’humanité ainsi que l’impératif de protéger les infrastructures civiles essentielles, en particulier les installations nucléaires. Tout dommage, qu’il soit accidentel ou non, pourrait avoir des conséquences graves et sans précédent, a mis en garde le représentant.
La poursuite indéfinie des hostilités ne fera qu’accroître les souffrances des civils de part et d’autre des lignes de front. Par conséquent, a dit le représentant, le Brésil renouvelle son appel à toutes les parties pour qu’elles s’engagent dans des pourparlers pragmatiques en vue de parvenir à une paix juste et durable. L’Article 33 de la Charte des Nations Unies fournit les moyens d’y parvenir. Les négociations diplomatiques et le respect du droit international sont les seuls moyens d’y parvenir. Le représentant a souligné le rôle important de la communauté internationale, à cet égard, laquelle doit exercer son influence sur les parties pour qu’elles trouvent une issue à la crise. Avant de conclure, le délégué a salué les efforts des autres acteurs internationaux et sa exprimé la disposition de son pays à contribuer aux initiatives visant à trouver une solution pacifique à cette crise, une fois que les parties seront prêtes à négocier.
M. DOMINGOS ESTÊVÃO FERNANDES (Mozambique) a noté qu’avec le conflit en Ukraine, la crise humanitaire s’approfondit chaque jour, menaçant la sécurité alimentaire, les infrastructures et les droits humains. La situation sur le terrain tend à s’aggraver avec des impacts multidimensionnels aux niveaux local, régional et international, a-t-il indiqué, avant de souligner que toute solution militaire est vouée à l’échec et la diplomatie et le dialogue restent les meilleures options et la seule voie durable vers la paix. Il a appelé les deux parties à envisager toutes les voies constructives, y compris la reprise de l’Initiative de la mer Noire, afin de bâtir la confiance et ouvrir la voie à un accord crédible et significatif pouvant mener vers le dialogue et la paix. Le Mozambique, ayant tiré les leçons de sa propre histoire de conflits, croit humblement que la voie du dialogue est la plus viable pour résoudre ce conflit, a conclu le délégué.
M. GENG SHUANG (Chine) a noté que l’Ukraine est le théâtre de nombreuses attaques qui provoquent des victimes civiles innocentes et la destruction d’infrastructures civiles. Il a appelé les parties au calme et à la retenue, de même qu’au respect du droit international humanitaire et des principes de proportionnalité, de distinction et de nécessité. Il a également appelé à tout faire pour protéger les civils et les infrastructures civiles. De même, le délégué a exhorté les parties à trouver des points de convergence afin « d’éteindre les flammes de la guerre », ajoutant que la Chine est prête à œuvrer à une solution politique.
Le représentant par ailleurs espéré qu’en 2024, le Conseil de sécurité sera en mesure de mieux honorer son mandat de maintien de la paix et de la sécurité, et qu’il pourra véritablement agir au nom du multilatéralisme, de la solidarité et de la confiance qui devrait prévaloir entre ses membres.
Mme KHALILAH HACKMAN (Ghana) a condamné la dernière vague d’attaques lancée par la Russie dans plusieurs régions ukrainiennes. Nous déplorons que les appels à une réduction de l’intensité du conflit pendant la froide saison hivernale n’aient pas été entendus. La représentante a rappelé qu’il ne saurait y avoir de solution militaire à ce différend, avant d’exhorter le Conseil à contribuer à mettre fin au carnage en Ukraine. Elle a aussi appelé les parties à s’abstenir de toute attaque contre les populations et les infrastructures civiles. Après une année 2023 particulièrement difficile, nous souhaitons que se lève une aurore de paix, de solidarité et de confiance dans le monde, a conclu la représentante, sans oublier de demander à la Russie à se retirer de l’Ukraine.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que s’il y a un sujet qui mérite d’être discuté aujourd’hui c’est la question des vidéos qui montrent comment les missiles et drones russes frappent des cibles militaires, alors que les missiles de la défense aérienne ukrainienne, disparus ou égarés, tombent sur des immeubles d’habitation et des sites civils. Il a affirmé que ce fut le cas ce matin à Kiev, Odessa, Lvov, Kharkov, et d’autres villes d’où proviennent des informations sur les pertes humaines. La Grande-Bretagne devrait éviter d’envoyer des systèmes antimissiles à l’Ukraine dont l’usage fait davantage de victimes civiles, a—t-il ironisé en s’adressant à la représentante de ce pays. Il a précisé que les frappes russes d’hier et de ce jour ont toutes ciblé des sites militaires. Il a ainsi évoqué un lien vidéo, brandissant un code QR, qui démontre comment des débris de la défense aérienne ont touché un immeuble résidentiel à Kiev, endommageant exclusivement les étages supérieurs. Il a fait la comparaison avec un exemple de tir de missile israélien, montrant un autre code QR. Il a expliqué que ce missile israélien a touché un immeuble résidentiel à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, sans que cela ne donne une raison aux « collègues occidentaux de convoquer des réunions urgentes du Conseil de sécurité » pour discuter des nombreuses pertes civiles.
Revenant à l’Ukraine, il a évoqué des pratiques de mobilisation de masse, à travers des mesures d’intimidation et la violence. On est même arrivé au point où des assignations à l’enrôlement sont remises aux prêtres, menaçant de représailles leurs parents, s’est-il indigné, accusant en outre « Zelenskyy » de vouloir envoyer 500 000 personnes à une mort certaine. Selon le délégué, la réalité est que l’Ukraine survit aujourd’hui uniquement grâce à des efforts colossaux et des injections financières de Washington, Londres et Bruxelles. Les fonctionnaires ukrainiens, y compris les diplomates, reçoivent des salaires provenant de pays étrangers, a-t-il relevé. Aujourd’hui, l’Ukraine n’est rien d’autre qu’une entreprise militaire aux mains des pays occidentaux et avec pour mission d’infliger le maximum de dommage possible à la Russie. « Les plans militaires du régime de Kiev ont été un fiasco total, et la victoire militaire sur la Russie est un objectif absolument inaccessible ». Néanmoins, a-t-il affirmé, la Russie n’a jamais abandonné la voie diplomatique, donnant à l’Ukraine la possibilité de maintenir l’intégrité de son territoire, « bien sûr, sans la Crimée qui en 2014 a décidé de devenir une partie de la Russie ». Il a assuré que les Ukrainiens, la langue ukrainienne et la culture ukrainienne ne sont pas menacés, en soulignant que les actions russes ne sont pas dirigées contre les Ukrainien, mais contre le régime criminel de Kiev.
M. JOSÉ JAVIER DE LA GASCA (Équateur) a regretté qu’en dépit de l’appel au cessez-le-feu, celui-ci ne soit pas respecté, même en cette période de fête. Cette situation est inacceptable, que ce soit en Ukraine, au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde. Il a dénoncé les frappes aériennes massives qui ont visé plusieurs localités ukrainiennes, y compris Kyïv, Odessa, Kharkiv, Zaporizhzhia, Lviv et Dniepr. Le représentant a appelé la Fédération de Russie à cesser ces attaques et à ne pas répéter la tendance de décembre 2022, avant d’insister sur l’interdiction d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de rendre inutilisables les biens indispensables à la survie de la population civile. Il a également appelé à mettre fin aux attaques contre la population et les infrastructures civiles avant d’exhorter les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. Le délégué a par ailleurs salué le travail des acteurs humanitaires et les efforts qu’ils déploient pour atténuer l’impact de la guerre sur la population civile, en particulier en cette période hivernale.
Mme BARBARA WOOD, (Royaume-Uni), a repris la parole pour rappeler que la Russie est seule responsable de la situation en Ukraine et dénoncé le « torrent de mensonges » proférés par son homologue russe.
M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a déclaré que la Russie restera libre de faire ce qu’elle veut et de tuer tant que la crédibilité du Conseil de sécurité n’aura pas été restaurée. Il a condamné la dernière vague d’attaques lancées par la Russie dans plusieurs régions ukrainiennes, au moyen de missiles et de drones notamment. Au moins 14 missiles balistiques ont été lancés, a dit le délégué, en précisant que plus de 80 missiles de croisière ont pu être interceptés. Il a indiqué que des écoles, des maternités, des églises et des locaux commerciaux ont été détruits. Un missile russe a par ailleurs survolé le territoire polonais pendant quelques minutes, a-t-il fait savoir, en rappelant le danger pour tous que représente cette « terreur aérienne russe ». La Russie doit être privée de sa capacité de fabriquer des armes et de menacer le monde, a tranché le délégué avant de fustiger « l’absence de dignité » du délégué russe. Il a ensuite salué la position de principe de la présidence de l’Équateur en faveur de la défense de la Charte des Nations Unies.
M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne, a condamné les frappes russes contre les personnes et infrastructures civiles. De tels actes ne font que confirmer les preuves que nous avons contre la Russie, a-t-il dit, en promettant que la Russie et ses autorités seront tenues pour responsables de la guerre d’agression contre l’Ukraine et les dégâts qui ont suivi. L’Union européenne et ses États membres vont intensifier leur soutien à l’Ukraine, notamment sur les plans humanitaire et énergétique. Enfin, le représentant a réitéré la volonté de l’Union européenne de soutenir l’Ukraine dans ses efforts de reconstruction et dans les domaines politique, financier et économique, aussi longtemps que cela sera nécessaire.
M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a dénoncé les frappes aériennes russes « les plus féroces depuis plusieurs mois », déplorant que les cibles de ces attaques délibérées soient des infrastructures civiles situées à des centaines de kilomètres des lignes de front. Moscou n’a clairement pas changé ses objectifs et veut bombarder l’Ukraine jusqu’à l’assujettissement et la défaite, a-t-il affirmé. L’impérialisme russe, a-t-il ajouté, nous rappelle régulièrement ce qu’il est: une menace mondiale qui doit être contenue avant qu’elle ne plonge le monde entier encore plus dans le chaos. Le représentant a ensuite appelé tous les États qui se tiennent aux côtés du droit international à prendre toutes les mesures nécessaires pour que la Russie cesse son agression et se retire du territoire ukrainien.
Il a ensuite fait savoir que dans la matinée, la Pologne a enregistré un grave incident de violation de son espace aérien par un missile russe. L’événement fait actuellement l’objet d’une enquête de la part de l’armée polonaise et d’autres services de sécurité compétents, a-t-il précisé. Dans le même temps, la Pologne mène également des consultations sur l’incident avec ses alliés et partenaires clefs. Il a réclamé des explications sur cet incident de violation de son espace aérien et exhorté la Russie à cesser immédiatement ce genre d’activité.