En cours au Siège de l'ONU

9464e séance – matin
CS/15476

Le Conseil de sécurité fait le bilan de la situation humanitaire en Ukraine à l’approche de l’hiver

Réuni à la demande de l’Équateur et de la France pour examiner la situation humanitaire en Ukraine, 21 mois après l’invasion menée par la Fédération de Russie, le Conseil de sécurité a entendu ce matin un exposé du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) mettant l’accent sur les effets dévastateurs de la destruction d’infrastructures essentielles pour les civils ukrainiens.  Les membres du Conseil se sont inquiétés de ces dégradations, en particulier à l’approche de l’hiver qui pourrait avoir, comme l’an dernier, des conséquences désastreuses.

M. Ramesh Rajasingham, Directeur du Bureau de la coordination de l’OCHA, a d’abord relayé un message du Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, pour qui les graves événements en cours au Moyen-Orient ne devraient pas faire perdre de vue d’autres crises aux conséquences aussi graves que celle imposée à l’Ukraine où le conflit continue d’infliger des souffrances inimaginables. Partout en Ukraine, les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et les combats au sol se poursuivent au quotidien, a-t-il ensuite informé, en soulignant les risques supplémentaires subis par les populations proches des lignes de front en raison des mines antipersonnel.  En termes de pertes humaines, selon le décompte du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 9 900 civils ont été tués depuis le début de l’invasion, soit 16 civils par jour, le bilan réel étant certainement plus élevé.

Le haut fonctionnaire a également détaillé les graves conséquences pour la population des destructions d’infrastructures essentielles, en termes d’accès à l’électricité, au chauffage, à l’eau et aux télécommunications, ce qui suscite une préoccupation particulière à l’approche de l’hiver et des températures qui commencent à chuter vers -20 degrés Celsius. 

Devant cet état des lieux, plusieurs délégations, dont la France, le Japon et le Gabon, ont fait valoir l’importance cruciale de l’acheminement de l’assistance humanitaire, notamment pour les quatre millions de personnes qui en sont privées dans les zones contrôlées par la Russie dans l’est de l’Ukraine.  L’OCHA a d’ailleurs rendu hommage aux plus de 500 organisations humanitaires, dont 400 locales, qui ont fourni une aide vitale à neuf millions de personnes au cours des neuf premiers mois de 2023.

L’OCHA a également saisi cette occasion pour saluer les contributions substantielles des donateurs au Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine de 2023: plus de 2 milliards de dollars reçus sur 3,9 milliards.  Le Ghana et l’Équateur ont en outre pris note de la mise en place d’un plan d’intervention hivernale ciblant 900 000 personnes vulnérables, déplacées et touchées par la guerre, entre septembre de cette année et février 2024.

L’Ukraine a confirmé les craintes pour sa population en renvoyant aux images terrifiantes de l’hiver dernier du pilonnage continu des infrastructures énergétiques ukrainiennes.  Le délégué a fondé ses craintes sur le stockage de missiles de la Russie, en prévision selon lui d’une campagne de bombardement hivernale.  Il a réclamé des systèmes de défense aérienne pour protéger les infrastructures de son pays, rappelant qu’environ cinq millions de ses concitoyens sont considérés comme déplacés et que ceux qui habitent près des lignes de front ne disposent que d’un accès limité aux soins.

Malte, la Suisse et l’Albanie, parmi d’autres, ont mentionné les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine qui a révélé de nouvelles preuves d’actes pouvant constituer des crimes de guerre commis par la Russie, notamment des meurtres, des actes de torture, des viols, ainsi que des expulsions d’enfants vers ce pays.  L’Albanie a d’ailleurs prévenu qu’une telle situation risque d’empirer, le Ministère russe de la défense ayant révélé qu’il recrutait des prisonniers pour combattre en Ukraine, comme l’a fait auparavant le groupe Wagner.

La France a décrié la décision unilatérale de la Russie de mettre un terme à la mise en œuvre de l’Initiative de la mer Noire, qui montre qu’elle continue d’instrumentaliser les produits alimentaires.  Les attaques contre les ports et les infrastructures céréalières de l’Ukraine ont détruit plus de 280 000 tonnes de céréales en un mois, une quantité suffisante pour nourrir plus d’un million de personnes pendant un an, s’est érigé à son tour le Royaume-Uni.  L’Union européenne a soutenu tous les efforts visant à faciliter les exportations de céréales et d’autres produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

À l’occasion de cette réunion sur la question humanitaire, les membres du Conseil ont réitéré leurs appels à la cessation immédiate des hostilités pour privilégier le dialogue et une « diplomatie agissante », ainsi qu’au retrait des troupes russes et de tout son équipement militaire du territoire ukrainien.  Une lueur d’espoir est apparue avec la réunion, à Malte les 28 et 29 octobre, des conseillers à la sécurité nationale d’une cinquantaine de pays (sans la Russie), axée sur la formule de paix proposée par le Président Zelenskyy.

Le délégué de la Fédération de Russie a estimé que les membres occidentaux du Conseil « rivalisent d’ingéniosité pour dénoncer les problèmes humanitaires », mais que dans d’autres cas, comme dans le conflit israélo-palestinien, ils relèguent ces mêmes problèmes à l’ombre, « pour des raisons politiques ». Son homologue des Émirats arabes unis a souligné à cet égard le prix à payer lorsqu’on laisse les conflits s’envenimer, citant elle aussi le cas du Moyen-Orient où un « nouveau chapitre sanglant » du conflit israélo-palestinien est en train de s’écrire, avec des conséquences horribles et disproportionnées sur les civils.  Elle a fait appel au devoir et à la responsabilité du Conseil de sécurité de mettre un terme à ces conflits, au lieu de se contenter de les gérer.

Le Brésil, qui achève aujourd’hui sa présidence du Conseil, a encouragé à faire usage de l’Article 33 de la Charte des Nations Unies relatif au règlement pacifique des différends, afin de parvenir à une paix juste, globale et durable, en misant sur les négociations diplomatiques et le respect du droit international.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

Intervenant par visioconférence, M. RAMESH RAJASINGHAM, Directeur du Bureau de la coordination du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a déclaré, au nom du Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, que les graves événements au Moyen-Orient ne devraient pas faire perdre de vue d’autres crises, aux conséquences aussi graves que celle imposée à l’Ukraine, où le conflit continue d’infliger des souffrances inimaginables.  Dans tout le pays, les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et les combats au sol se poursuivent quotidiennement, la vie étant dominée par le son constant des sirènes de raids aériens, alors que les frappes aériennes incessantes pleuvent et détruisent des biens civils: « un jour, un bureau de poste, un autre jour, un petit café, un autre encore, une épicerie ».  Près des lignes de front, les habitants ont maintenant la routine quotidienne de se frayer un chemin sur les terres contaminées par les mines, a-t-il encore décrit. 

M. Rajasingham a indiqué que, selon le dernier décompte, plus de 9 900 civils ont été tués depuis le début de l’invasion, soit 16 civils par jour, sachant que le bilan réel est certainement plus élevé.  Les dommages importants et la destruction d’infrastructures essentielles continuent d’avoir de graves répercussions sur l’accès de la population civile à l’électricité, au chauffage, à l’eau et aux télécommunications, ce qui suscite une préoccupation particulière à l’approche de l’hiver et des températures qui commencent à chuter vers -20 degrés Celsius.

Le Directeur a souligné que, depuis le début de l’invasion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a également vérifié plus de 1 300 attaques contre les structures sanitaires, ce qui équivaut à plus de 55% de l’ensemble des attaques contre ce type d’installations dans le monde au cours de la même période.  Ainsi, 111 travailleurs de la santé et patients ont été tués et bien plus d’autres blessés.  Depuis le début de septembre, 13 centres de santé ont été touchés par des attaques, or les dégâts infligés à l’infrastructure sanitaire coïncident avec une période où l’on en a le plus besoin, a affirmé M. Rajasingham, qui a ajouté que dans certaines régions de l’est et du sud, les services ont été décimés. 

Les organisations humanitaires n’ont pas été épargnées et l’environnement opérationnel est devenu de plus en plus dangereux à mesure que la guerre en Ukraine se poursuit, a-t-il témoigné.  Le nombre de travailleurs humanitaires tués a plus que triplé, passant de 4 en 2022 à 14 jusqu’à présent en 2023.  Les attaques contre les installations humanitaires ont également augmenté, notamment la destruction ou l’endommagement d’installations de stockage d’aide et de fournitures de secours.  Les attaques aveugles sont strictement interdites au titre du droit international humanitaire, a martelé M. Rajasingham. 

Les frappes russes se sont également poursuivies sur les infrastructures portuaires de la mer Noire et du Danube, ayant des répercussions sur les exportations de céréales et d’autres denrées alimentaires.  Le Directeur a ajouté que l’Ukraine a néanmoins signalé un nombre croissant de navires entrant et sortant de ses ports de la mer Noire à travers un couloir temporaire annoncé en août, à la suite du retrait de la Fédération de Russie de l’Initiative de la mer Noire. 

Il a jugé impératif que toutes les sources d’approvisionnement alimentaire soient reliées de manière sûre et durable aux chaînes d’approvisionnement mondiales, précisant que le fonctionnement des ports ukrainiens et la capacité des cargos à traverser la mer Noire de manière sûre et prévisible ont une incidence directe sur les prix mondiaux des denrées alimentaires et, par extension, sur la sécurité alimentaire mondiale.  Toute escalade plus large de la situation en mer Noire pourrait avoir des conséquences mondiales considérables, a-t-il prévenu en renouvelant son appel au Conseil pour qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher cela. 

Rappelant les besoins, il a précisé qu’à l’heure actuelle, quelque 18 millions de personnes, soit plus de 40,4% de l’ensemble de la population ukrainienne, ont besoin d’une forme d’aide humanitaire, alors que 10 millions de personnes sont également toujours déplacées, soit à l’intérieur du pays, soit en tant que réfugiées dans d’autres pays.  Déplorant que la guerre prive les enfants ukrainiens de l’éducation, de la stabilité et de la sécurité dont ils ont besoin, il a craint que leurs blessures mentales de la guerre ne les affectent jusqu’à l’âge adulte.  Malgré les risques, a-t-il encore dit, plus de 500 organisations humanitaires, dont 400 locales, ont fourni une aide vitale à neuf millions de personnes au cours des neuf premiers mois de 2023, ce qui a été rendu possible grâce aux contributions substantielles des donateurs au Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine de 2023: plus de 2 milliards de dollars ont été reçus sur 3,9 milliards de dollars pour cette année. 

M. Rajasingham a enfin rappelé que l’un des défis les plus importants reste le manque d’accès humanitaire aux parties des oblasts de Donetsk, Kherson, Luhansk et Zaporizhzhia sous le contrôle militaire temporaire de la Fédération de Russie.  « Nous sommes extrêmement préoccupés par le sort des civils dans ces territoires que les agences humanitaires ne sont pas en mesure d’atteindre de manière adéquate. »  Les conséquences de l’absence d’assistance aux quelque quatre millions de personnes dans le besoin dans ces régions sont désastreuses, en particulier à l’approche des mois d’hiver, a-t-il estimé, plaidant à nouveau auprès de toutes les parties en faveur d’un passage sans entrave pour l’aide humanitaire. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a insisté sur la nécessité que les parties au conflit respectent strictement leurs obligations découlant du droit international humanitaire, y compris les principes d’humanité, de distinction, de proportionnalité et de prudence.  Elles doivent aussi protéger les travailleurs humanitaires, a-t-il ajouté, exhortant en particulier la Fédération de Russie à faciliter un accès humanitaire sûr dans les zones sous son occupation temporaire, d’autant plus que l’hiver approche et que la population souffre du manque d’accès aux services de base, y compris les services d’eau, d’assainissement et de santé.  Le délégué a également appelé les parties à s’abstenir d’utiliser des explosifs dans des zones peuplées, en raison de leurs conséquences humanitaires désastreuses. 

Le représentant a ensuite exprimé sa préoccupation quant à la situation de tous les déplacés et réfugiés qui ont fui la guerre, à commencer par les enfants.  « Quelles générations d’enfants survivants aurons-nous en Ukraine et dans le reste du monde? » s’est-il interrogé, disant rejoindre l’avis exprimé par la Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Catherine Russell, pour qui « toute guerre est, en fin de compte, une guerre contre l’enfance ».  Concluant, le délégué a appelé à changer de dynamique et à fournir au Secrétaire général les mécanismes nécessaires à l’approfondissement des efforts humanitaires et politiques pour parvenir à une paix juste et durable. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a constaté que la Russie entreprend à nouveau de cibler les infrastructures civiles alors que l’hiver approche.  Il a rappelé que le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile constitue un crime de guerre. Citant des chiffres selon lesquels l’agression russe a déjà fait au moins 23 000 victimes civiles, dont plus de 1 000 enfants, il a exhorté la Russie à se conformer au droit international humanitaire, en permettant l’accès des acteurs humanitaires aux populations civiles qui se trouvent dans les territoires qu’elle occupe.

La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a également entraîné des répercussions négatives sur le reste du monde, dont la Russie porte seule l’entière responsabilité, a ajouté le représentant.  La décision unilatérale de la Russie de mettre un terme à la mise en œuvre de l’Initiative céréalière de la mer Noire montre qu’elle continue d’instrumentaliser les produits alimentaires, ce qui entraîne « une crise alimentaire mondiale sans précédent » et « un renchérissement inouï du coût de la vie ».  La France demeure quant à elle engagée pour permettre l’exportation des céréales et produits agricoles ukrainiens avec ses partenaires européens, à travers la mise en œuvre de « voies de solidarité » ayant permis l’exportation par voies fluviales et terrestres d’au moins 53 millions de tonnes de céréales et autres produits alimentaires, a affirmé le délégué.  Dans ce contexte, la Russie « ne peut compter sur notre lassitude », a-t-il dit, estimant que la conférence de Londres, qui se tiendra en novembre en préparation de l’hiver, constituera une nouvelle occasion de le démontrer. 

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a décrié la poursuite des attaques russes contre les infrastructures civiles de l’Ukraine notant qu’en septembre dernier, la Russie a lancé 44 missiles et plus de 100 frappes aériennes contre ces biens publics.  Le représentant a rappelé que la capacité de production d’électricité de l’Ukraine a diminué de moitié depuis le début de la guerre.  Plus de 300 000 tonnes de céréales ont été détruites par les attaques russes.  La Russie poursuit également ses attaques des points de distributions de l’aide, s’est indigné le représentant dénonçant un pays qui fait de l’hiver une arme de guerre. Il a appelé la communauté internationale à aider à rétablir le réseau énergétique de l’Ukraine.

Le délégué a également rappelé que Washington a octroyé 2,8 milliards de dollars d’aide humanitaire à l’Ukraine depuis 2022.  Il faut aujourd’hui renforcer les efforts pour faire face à l’hiver, a-t-il plaidé, appelant à réparer les abris et à envoyer plus d’aide alimentaire et de vêtements.  Il a insisté sur le soutien nécessaire pour protéger les groupes les plus vulnérables. « M. Putin se trompe, car notre soutien à l’Ukraine restera fort », a-t-il déclaré pour conclure.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a fait observer qu’en dépit des événements dramatiques qui se déroulent au Moyen-Orient, l’agression militaire injustifiée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine n’a pas cessé.  La guerre ininterrompue qui dure depuis 23 mois a causé des dégâts civils extrêmes et fait près de 23 000 victimes, a-t-il rappelé, constatant que la Russie continue de cibler les infrastructures vitales, les zones résidentielles, les écoles et les hôpitaux de l’Ukraine.  De plus, cette invasion « brutale » a plongé des millions de personnes dans la pauvreté et a gravement affecté l’économie ukrainienne, a relevé le représentant, pour qui la situation humanitaire devrait encore se détériorer au cours de l’hiver, exposant les civils à des risques supplémentaires. 

Dans ce contexte, le représentant a fait valoir que la protection des infrastructures critiques et de la population civile sont des tâches prioritaires.  Vendredi dernier, a-t-il rappelé, la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine a informé le Conseil des actes de torture, des meurtres, des séquestrations et d’autres crimes graves commis par les troupes russes sur le territoire ukrainien.  Or, a poursuivi le délégué, cette situation pourrait empirer, le Ministère russe de la défense ayant révélé qu’il recrutait des prisonniers pour combattre en Ukraine, comme l’avait fait auparavant le groupe Wagner. Malgré ces défis, il a estimé que l’Ukraine a fermement construit son avenir économique, culturel et politique avec l’Europe, ce que la Russie a tenté d’empêcher pendant des années. Alors que cette guerre d’agression entre dans son deuxième hiver complet, nous devons reconnaître que son issue déterminera de manière significative la manière dont notre monde sera ordonné, « par le droit ou par la violence brute », a-t-il conclu. 

Mme KHALILAH HACKMAN (Ghana) a fait valoir que la fin de la guerre serait la meilleure garantie contre l’héritage de mort, de souffrance, de destruction et de déplacement que ce conflit est en train de créer.  Depuis le début du conflit en février 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a répertorié 9 806 morts et 17 962 blessés, a-t-elle noté en prenant note de la mise en place d’un plan d’intervention hivernale ciblant 900 000 personnes vulnérables, déplacées et touchées par la guerre entre septembre de cette année et février 2024.  Elle a dit attendre avec impatience d’autres rapports sur sa mise en œuvre. 

La déléguée a relevé plusieurs allégations de violences sexuelles et sexistes commises à l’encontre des femmes et des filles et réitéré son appel à traiter ces violations et à poursuivre les autres crimes de guerre.  Rejetant toute impunité en Ukraine, elle a appuyé une approche holistique de l’obligation de rendre des comptes, qui consiste à mettre délibérément l’accent sur la justice et le soutien aux victimes.  La représentante a enfin réitéré l’appel à la cessation immédiate des hostilités et misé sur la diplomatie et le dialogue plutôt que sur les contestations militaires.  Elle a espéré ainsi un règlement pacifique, juste et global du conflit, aligné sur les principes du droit international et les valeurs et buts de la Charte des Nations Unies. 

M. EUFRÁSIO JOSÉ MARIA IRACHANDE GOUVEIA (Mozambique) a reconnu que la crise humanitaire en Ukraine est complexe et multiforme.  Il a par conséquent appelé à des actions et des efforts concertés de la part de toutes les parties, pour mieux s’attaquer aux causes profondes de cette crise. L’impératif humanitaire n’est pas une option, a-t-il dit.  Le représentant a jugé regrettable que les conflits restent le principal moteur des crises humanitaires et que la grande majorité des victimes des conflits soient des civils.  Selon lui, seules les solutions politiques peuvent résoudre ces crises.  L’aide humanitaire ne peut apporter qu’un soulagement temporaire, pas s’attaquer à la cause profonde du problème, a-t-il insisté. 

Une solution politique basée sur une approche de coopération plutôt que sur la concurrence est donc nécessaire, a poursuivi le délégué, jugeant essentiel de trouver des moyens de résoudre les différends de manière pacifique.  Les initiatives de paix peuvent contribuer à réduire les tensions entre les nations et à promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération, a-t-il encore fait valoir, admettant qu’il ne s’agit pas là d’une tâche facile, mais qu’elle mérite d’être poursuivie dans l’intérêt d’un avenir meilleur pour tous. 

Mme GHASAQ YOUSIF ABDALLA SHAHEEN (Émirats arabes unis) a souligné, l’hiver approchant, la nécessité pour les civils d’avoir accès à l’électricité et au chauffage. Le mois dernier, des attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes ont eu un impact sur l’approvisionnement en électricité de près d’un tiers des régions ukrainiennes, a-t-elle signalé, rappelant que les parties à un conflit armé doivent s’abstenir d’attaquer, de détruire et de rendre inutiles les biens indispensables à la survie des populations civiles.  La loi est également claire sur la nécessité impérative de protéger les civils et le personnel humanitaire et médical, a-t-elle poursuivi, avant d’adresser ses condoléances aux familles et aux proches des six travailleurs humanitaires tués en Ukraine le mois dernier. 

Appelant à un règlement juste de cette guerre, la déléguée émirienne a répété un nouvelle fois qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit et que seules des négociations directes permettraient d’instaurer une paix durable entre la Russie et l’Ukraine.  Cette position demeure inchangée, a-t-elle insisté, réaffirmant la volonté des Émirats arabes unis de soutenir tout effort crédible dans ce sens.  Elle s’est déclarée parfaitement consciente du prix à payer lorsqu’on laisse les conflits s’envenimer.  Dans sa propre région, un « nouveau chapitre sanglant » du conflit israélo-palestinien est en train de s’écrire, avec des conséquences horribles et disproportionnées sur les civils.  Selon elle, se réunir ne suffit pas: le Conseil de sécurité a le devoir et la responsabilité de mettre un terme à ces conflits, au lieu de se contenter de les gérer, a-t-elle conclu. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a relevé que des millions d’Ukrainiens sont confrontés à de graves situations à cause de l’invasion brutale, illégale et à grande échelle de la Russie avec plus de 5 millions d’Ukrainiens déplacés et plus de 17 millions ayant besoin d’une aide humanitaire.  Elle a noté que la Russie refuse toujours l’accès humanitaire aux territoires temporairement sous son contrôle, où des millions d’Ukrainiens font face à des pénuries de nourriture, de carburant et d’eau. Elle a appelé la Russie à permettre aux humanitaires de travailler en toute sécurité dans ces territoires, notant que les organisations ukrainiennes et les réseaux de volontaires restent les principaux intervenants humanitaires dans ces régions les plus dangereuses de l’Ukraine. 

La déléguée a appelé la Russie à respecter le droit international humanitaire et à cesser d’utiliser la nourriture comme arme de guerre.  Elle a noté que ses attaques contre les ports et les infrastructures céréalières de l’Ukraine ont détruit plus de 280 000 tonnes de céréales en un mois, une quantité suffisante pour nourrir plus d’un million de personnes pendant un an.  Elle a donc exigé que la Russie mette fin à son invasion illégale de l’Ukraine qui est l’unique manière de protéger les marchés alimentaires mondiaux et de mettre fin aux souffrances du peuple ukrainien.

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Maltea condamné les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme perpétrées par la Fédération de Russie depuis le début de sa guerre d’agression en Ukraine.  La semaine dernière, la Russie a bombardé un terminal postal dans la région de Kharkiv, un site strictement civil, tuant six civils innocents, a-t-elle cité en exemple. La déléguée s’est inquiétée de l’impact de ce conflit sur la santé mentale et physique des populations, ainsi que sur leurs moyens de subsistance et leur accès à l’éducation et aux soins de santé.  De plus, l’arrivée de l’hiver apportera une nouvelle dimension à la grave crise humanitaire qui affecte près de 18 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays.  Une aide humanitaire durable et prévisible sera donc essentielle pendant la saison froide, a-t-elle noté. 

Le 19 octobre dernier, a poursuivi la déléguée, la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine a dévoilé de nouvelles preuves montrant que les autorités russes ont commis des crimes de guerre en Ukraine, notamment des meurtres, des actes de torture, des viols, ainsi que des expulsions d’enfants vers la Fédération de Russie.  Elle a condamné ces actes « déplorables », qui peuvent constituer des crimes de guerre.  La représentante a exprimé sa détermination à faire en sorte que Moscou soit tenue pleinement responsable de ses crimes. 

M. GENG SHUANG (Chine) a regretté la gravité de la situation humanitaire en Ukraine, surtout à l’approche de l’hiver, la population étant exposée tant aux flammes de la guerre qu’à la rigueur du froid.  En outre, a-t-il dit, la crise a affecté la sécurité alimentaire mondiale, ralenti la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et l’économie mondiale.  Le représentant a appelé en conséquence à réduire les effets de cette crise.  La position de la Chine depuis le début du conflit reste la même, a-t-il réaffirmé: elle plaide pour la cessation immédiate des hostilités, le renforcement du dialogue et, sur la base du consensus, l’instauration d’un climat général et des conditions propices à la reprise des pourparlers entre les belligérants.  La Chine continue à œuvrer dans cet objectif, a-t-il conclu. 

M. CHRISTOPHE NANGA (Gabon) a rappelé aux parties au conflit qu’elles doivent s’en tenir à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment à celle de protéger les personnes qui ne participent pas aux combats et les infrastructures civiles.  Il leur a aussi demandé de garantir un accès sans entraves ni discrimination de l’aide humanitaire aux zones où les besoins se font sentir.  Le représentant a par ailleurs appelé les belligérants à ne pas recourir à des armes de destruction massive aux effets indiscriminés, telles que les mines, les armes à sous-munitions ou autres armes téléguidées. Il a enfin appelé, une fois de plus, au dialogue, saluant à cet égard le « Sommet pour la paix » qui s’est tenu les 28 et 29 octobre dernier à Malte.  La délégation du Gabon encourage toute initiative allant dans le sens de la recherche de solutions politiques pour mettre fin à ce conflit, a conclu le représentant.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse), réclamant des actions pour protéger les civils, a paraphrasé la Coordonnatrice résidente de l’ONU en Ukraine, selon laquelle « le seul moyen de changer la situation est d’arrêter la guerre ».  Elle a ensuite réitéré son appel à la Russie pour qu’elle cesse toutes ses opérations de combat et retire ses troupes sans condition. Rappelant que la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine a sommé la Russie de mettre fin à ses violences contre des civils, la déléguée suisse a appelé à prendre toutes les précautions possibles pour protéger les infrastructures civiles, dont une grande partie a été endommagée lors des attaques massives de l’hiver dernier.

Les règles du droit international humanitaire, y compris les principes fondamentaux relatifs à la conduite des hostilités, sont obligatoires, a-t-elle martelé.  L’hiver approchant, la grave crise humanitaire en Ukraine prend une nouvelle dimension, a-t-elle constaté, avant de louer le travail inlassable des organisations humanitaires locales, nationales et internationales, plus de neuf millions de personnes affectées par la guerre ayant reçu de l’aide depuis le début de l’année.  Jugeant consternant qu’au cours du seul mois de septembre, six travailleurs humanitaires aient été tués en Ukraine, elle a réclamé que l’accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire soit garanti, y compris dans les régions sous occupation russe. 

La représentante a conclu son propos en rappelant les lourdes implications régionales et internationales du conflit pour la sécurité alimentaire mondiale.  Elle a salué les efforts continus de l’ONU pour faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais de l’Ukraine et de la Russie vers les marchés mondiaux, afin de réduire la pression sur les plus vulnérables du monde entier.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a déploré la grave crise humanitaire engendrée par la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine.  Il s’est félicité à cet égard que la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine examine les preuves de crimes de guerre commis par les forces russes.  Le représentant a rappelé à la Russie les obligations qui lui incombent, notamment de mettre fin immédiatement aux attaques contre les civils et les infrastructures civiles, de rendre des comptes pour les crimes de guerre commis et de respecter le patrimoine culturel ukrainien.  La Russie doit également garantir un accès humanitaire durable et sans entrave et assurer la sécurité de la navigation en mer Noire, a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois au retrait immédiat et sans conditions des troupes russes du territoire ukrainien. 

Le représentant a informé le Conseil que son gouvernement a fourni 7,6 milliards de dollars d’aide humanitaire à l’Ukraine, dont deux transformateurs pour renforcer la production d’électricité et couvrir le besoin d’un demi-million de personnes en hiver.  Le Japon apporte aussi son aide dans la lutte antimines, le relèvement des moyens de subsistance, l’amélioration des services publics et le renforcement de la démocratie et de la gouvernance, a-t-il signalé, ajoutant que son pays prête assistance aux voisins de l’Ukraine qui accueillent des réfugiés ukrainiens. Enfin, après avoir demandé à l’ONU d’assurer la protection de la navigation en mer Noire et un approvisionnement mondial stable en produits alimentaire et de première nécessité, il a assuré que le soutien du Japon à l’Ukraine et son peuple est inébranlable. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) s’est tout d’abord indigné que le Conseil de sécurité tienne en octobre sa deuxième séance sur la situation humanitaire en Ukraine dans le contexte d’un conflit israélo-palestinien « féroce », au sujet duquel les États-Unis et leurs alliés n’ont convoqué aucune réunion.  Lors de certaines réunions, les membres occidentaux du Conseil « rivalisent d’ingéniosité pour dénoncer les problèmes humanitaires », mais dans d’autres, ils relèguent ces mêmes problèmes dans l’ombre, « pour des raisons politiques », a-t-il commenté.

Sans vouloir minimiser « l’ampleur de la tragédie » de la population ukrainienne, qu’il a qualifiée de « multiforme », le représentant a néanmoins affirmé que son origine est le « coup d’État d’inspiration occidentale » de 2014, aggravé par la volonté du « régime de Kiev » de servir à tout prix les intérêts géopolitiques occidentaux pour affaiblir la Russie.  Il a signalé qu’à plus d’une occasion, la « clique ukrainienne » aurait pu faire taire les armes, en particulier pour faire cesser la guerre contre la population civile du Donbass, qui a commencé il y a plus de neuf ans, et s’abstenir de glorifier les « collaborateurs nazis » responsables de la mort de centaines de milliers de Juifs, Roms, Polonais, Russes et Ukrainiens.  Au lieu de cela, le régime ukrainien aurait dû, selon lui, accorder à l’ensemble de la population du pays, sans exclusion ni discrimination, les droits dont jouissent les résidents de la grande majorité des autres États, y compris au sein de l’Union européenne que l’Ukraine « cherche désespérément à rejoindre ». 

Kiev a besoin de « tragédies très médiatisées » pour que le public occidental s’émeuve, a soutenu le représentant, dénonçant le fait que les missiles de défense aérienne ukrainiens qui tombent sur des infrastructures civiles soient présentés comme des frappes russes.  Selon lui, des tragédies odieuses comme celles de Boutcha, Kramatorsk ou Konstantinovka sont manipulées et leurs auteurs et organisateurs « ne sont pas gênés par les réfutations ».  L’essentiel est pour eux de lancer aux masses un autre mensonge sur la Russie et de mendier de nouvelles armes, a-t-il assené. 

Parallèlement, il a dénoncé les diverses « structures biaisées » créées en Occident pour produire des rapports et des données poursuivant le même but.  Il a ainsi accusé Kiev, Washington, Londres et Bruxelles de diffuser de la propagande et des récits russophobes, qui occultent délibérément les informations sur les victimes et les destructions sur le territoire du Donbass et dans la région de la mer d’Azov.  Pour rectifier ces narratifs, il a indiqué qu’entre février 2022 et septembre 2023, le territoire de la « République du Donetsk » a été soumis plus de 25 000 fois à des frappes d’artillerie et de missiles par les forces armées ukrainiennes.  Au cours de cette période, 4 712 civils ont été tués sur le territoire de cette république, dont 139 enfants.  De plus, 5 289 personnes, dont 356 enfants, ont été blessées, a-t-il affirmé, ajoutant que des mines antipersonnel PFM-1 Lepestok ont causé la mort de 136 civils, dont 11 enfants.  Il a en outre dénoncé les attaques ukrainiennes contre 1 500 infrastructures civiles, dont 1 100 installations électriques, assurant que la Russie, elle, ne vise « que des cibles militaires ».  Il a enfin renvoyé au « rasage complet » de la bande de Gaza par Israël, comparable selon lui à ce qu’ont déjà fait les États-Unis à Fallouja et Raqqa. 

M. NORBERTO MORETTI (Brésil) s’est inquiété des difficultés auxquelles la population ukrainienne sera soumise dans les mois à venir, aggravant sa situation déjà désastreuse avec la baisse attendue des températures dans la région. Il a rappelé aux parties leurs obligations en droit international et en droit international humanitaire.  Il a souligné que c’est la quatrième réunion publique du Conseil sur la crise ukrainienne depuis le début du mois sous présidence brésilienne, avant de rappeler que son pays défend la cessation des hostilités et la reprise du dialogue entre les parties. 

Le représentant a aussi rappelé que l’Article 33 de la Charte des Nations Unies (règlement pacifique des différends) fournit les moyens de parvenir à une paix juste, globale et durable, misant donc sur les négociations diplomatiques et le strict respect du droit international.  Il a souligné à cet égard le rôle important de la communauté internationale qui peut exercer son influence auprès des parties pour trouver une issue à la crise. Le représentant a alors salué les efforts des autres acteurs internationaux.  Il a dit que son pays reste disposé à contribuer aux initiatives visant à un règlement pacifique de cette crise, dès que les parties seront prêtes à engager des négociations. 

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a rappelé que près de cinq millions de ses concitoyens sont considérés comme déplacés et que ceux qui habitent près des lignes de front n’ont qu’un accès limité aux soins.  Alors que la saison froide approche, il a évoqué « les images terrifiantes de l’hiver dernier », quand la Russie pilonnait sans relâche les infrastructures énergétiques ukrainiennes.  Alarmé par les renseignements dont il dispose faisant état d’un stockage de missiles par la Russie, en prévision d’une campagne de bombardement hivernale, le représentant a réclamé des systèmes de défense aérienne pour protéger les infrastructures de son pays.  Dénonçant les dégâts environnementaux causés par l’agression russe, ainsi que la prolifération des mines, il s’est attardé sur la région de Kharkiv, la plus attaquée ce mois-ci, ainsi que sur les prétextes mensongers utilisés par la Russie pour frapper.  Après avoir cité un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, selon lequel les forces armées russes pilonnent délibérément des cibles civiles à l’aide de missiles balistiques Iskander, il a jugé « particulièrement absurde » que la Russie brandisse encore l’excuse du nazisme alors que sévit sur son territoire « une véritable hystérie antisémite » à l’heure actuelle.

Le délégué a comparé le Hamas palestinien aux forces russes, les deux utilisant la terreur comme moyen d’action.  « La Russie prétend libérer le Donbass; en fait, elle libère le Donbass de tout ce qui y vit », a-t-il martelé, faisant état de villes réduites en cendres, de viols, de tortures et d’intimidations d’une incroyable cruauté, avant d’évoquer le sort d’une famille de région de Donetsk, exterminée, « car elle avait refusé de laisser son foyer aux troupes russes ».

Qualifiant d’« espoir idéaliste » la perspective d’un cessez-le-feu sans libération des territoires occupés, le représentant a prévenu que les crimes russes ne demeureront pas impunis.  Il a réclamé une attention constante de l’ONU, qui doit condamner « de manière plus audible et plus forte » les crimes de l’agresseur.  Il a par ailleurs signalé que le projet de résolution annuelle présenté à l’Assemblée générale sur la situation des droits humains en Ukraine a été élargi pour englober tous les territoires occupés temporairement.  Soulignant l’importance « vitale » que revêt ce texte, il a invité tous les États Membres à s’en porter coauteurs.  Le délégué a ensuite dénoncé la propagande russe « déshumanisante » et « meurtrière », qui met tout en œuvre pour que les populations russes considèrent ce « génocide » comme acceptable.  Il a dressé un parallèle avec la vague d’antisémitisme en cours en Russie, évoquant des « pogroms » ainsi que des manifestations nostalgiques de l’Allemagne nazie.  Jugeant ridicule l’hypothèse lancée par la Russie selon laquelle l’Ukraine dirigerait ces manifestations en sous-main, il a assuré que son pays n’aspire qu’à la paix et au respect de la Charte des Nations Unies.

M. OLOF SKOOG, Chef de la délégation de l’Union européenne (UE), a exigé que la Russie cesse ses frappes aériennes systématiques contre des biens civils essentiels en Ukraine, notant qu’elles ne font que priver les Ukrainiens d’électricité, de chauffage, de nourriture, de soins médicaux, d’eau et de capacités d’exportation de céréales de l’Ukraine.  Y voyant d’autres preuves de crimes de guerre des dirigeants russes, il a rappelé qu’il y a aussi quatre millions de personnes vivant dans des zones contrôlées par l’armée russe, sans aide humanitaire.  Il a exhorté la Russie à garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave à toutes les zones sous son contrôle temporaire, regrettant qu’aucun convoi humanitaire interinstitutions n’ait pu passer des zones contrôlées par le Gouvernement ukrainien aux zones hors de son contrôle. Il a également dénoncé les mines terrestres et restes de guerre russes, qui non seulement entravent les efforts de secours et d’acheminement de l’aide, mais présentent également une grave menace pour la vie des civils.

L’approche de l’hiver a fait craindre au délégué européen que la Russie continuerait de cibler les infrastructures essentielles en Ukraine rappelant que ces attaques sont déjà menées ces dernières semaines, contre la centrale nucléaire de Khmelnytskyi.  Il a annoncé que l’UE allait fournir des groupes électrogènes, des transformateurs de puissance, des stations de chauffage mobiles et des équipements à haute tension et d’éclairage.  Le délégué a ensuite rappelé que l’UE soutient en outre tous les efforts visant à faciliter les exportations de céréales et d’autres produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient.  Entre mai 2022 et août 2023, les voies de solidarité à travers l’UE ont permis à l’Ukraine d’exporter plus de 53 millions de tonnes de produits agricoles.  Il a conclu en demandant à nouveau à la Russie de retirer ses troupes et tous ses équipements militaires de l’Ukraine.

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