9451e séance – matin & après-midi
CS/15462

Moyen-Orient: le Conseil de sécurité résonne d’appels au cessez-le-feu et à une trêve humanitaire à Gaza, dans la crainte d’un embrasement régional

À l’occasion de son débat public trimestriel sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, le Conseil de sécurité est largement revenu, ce mardi, sur les hostilités en cours dans la bande de Gaza et en Israël.  Ouvrant les débats, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a une nouvelle fois condamné les actes de terreur du Hamas le 7 octobre en Israël et exigé que tous les otages —dont certains parents étaient présents dans la salle— soient libérés immédiatement, sans conditions.  Puis il a dépeint un tableau qui « s’assombrit d’heure en heure », avant de laisser le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, et son adjointe, Mme Lynn Hastings, en donner les détails.

Avec trois fois plus d’Israéliens tués la seule journée du 7 octobre (environ 1 400) qu’au total depuis 2005, et davantage de Gazaouis morts lors de la première semaine de frappes (plus de 5 000, selon le Ministère de la santé de Gaza) que pendant la guerre de 50 jours de 2014, ce conflit a déjà établi de funestes records.  Selon le Ministère du logement de Gaza, au moins 42% des logements y ont été détruits ou endommagés depuis le début des hostilités, ce qui compliquera le retour des habitants dans leurs quartiers.  Il n’y a en outre plus d’électricité ni d’eau, et les hôpitaux sont au bord de l’effondrement, a fait savoir la Coordonnatrice spéciale adjointe.  Quant au nombre de déplacés à Gaza, il s’élève désormais à 1,4 million, dont quelque 600 000 ont trouvé refuge dans les installations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a précisé Mme Hastings. 

En cette Journée des Nations Unies, elle a d’ailleurs tenu à rendre hommage à ses collègues de l’ONU travaillant pour l’Office dans des conditions extrêmement difficiles, et dont au moins 35 ont perdu la vie au cours des deux dernières semaines.  Elle a lancé un appel à tous les États Membres pour qu’ils soutiennent l’appel éclair de 104 millions de dollars de l’UNRWA pour Gaza.

Heureusement, une partie de l’aide humanitaire parvient enfin à Gaza, s’est réjouie la Coordonnatrice spéciale adjointe, mais il s’agit d’« une goutte d’eau dans un océan de besoins »: à peine 4% du volume quotidien moyen de marchandises préconflit.  Elle s’est particulièrement inquiétée du manque de carburant, sans lequel l’aide ne peut être acheminée, les hôpitaux avoir de l’électricité, l’eau potable être purifiée ou même pompée.  Si rien n’est fait, les réserves de l’ONU sur place seront vides dans quelques jours, a alerté M. Guterres, exhortant Israël et ses partenaires à faciliter l’acheminement de l’aide.  M. Wennesland a salué à cet égard la contribution de l’Égypte à la réouverture du point de passage de Rafah.

Revenant sur les causes du conflit, le Secrétaire général a estimé que si rien ne peut justifier le meurtre ou l’enlèvement de civils, les attaques du Hamas ne se sont pas « produites dans le vide ».  Il a ainsi rappelé que le peuple palestinien est sujet à une « occupation suffocante » depuis 56 ans, voyant ses espoirs d’une solution politique peu à peu s’évanouir, et subissant aujourd’hui une « punition collective ».  Ces propos ont suscité l’ire du Ministre des affaires étrangères d’Israël, M. Eli Cohen, qui, s’adressant directement au Secrétaire général, lui a demandé dans quel monde il vivait pour avoir une telle lecture des événements.  Brandissant des photos d’enfants retenus en otage par le Hamas, égrainant leur nom et leur âge, qualifiant leurs ravisseurs de « monstres » et de « nouveaux nazis », M. Cohen a affirmé que son pays n’a pas choisi cette guerre.  Ainsi, a-t-il clamé, il a non seulement le droit mais le devoir de se défendre.

C’est précisément sur cette notion de « droit et nécessité impérieuse de se défendre contre le terrorisme » qu’a insisté le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Anthony Blinken, en annonçant qu’il avait un nouveau projet de résolution, une semaine après avoir opposé son veto à celle du Brésil qui n’intégrait pas cet élément de langage.  Rappelant l’étendue des atrocités « illégales et injustifiables » commises par le Hamas, M. Blinken a convié tous les États Membres —dont 30 ont pleuré des ressortissants le 7 octobre, a-t-il souligné— à agir ensemble pour qu’elles ne puissent plus jamais se reproduire.  Il a en outre promis de tout mettre en œuvre pour empêcher la propagation du conflit, contrairement à l’Iran et à ses affidés (notamment le Hamas, le Hezbollah et les houthistes) qui jettent de l’huile sur le feu - accusations rejetées par la République islamique d’Iran.  Bien que les États-Unis ne veuillent pas la guerre avec cette dernière, ils n’hésiteront pas à se défendre s’ils sont attaqués, a averti M. Blinken.

Parmi les autres membres permanents du Conseil de sécurité, la France a soutenu le droit d’Israël de se défendre et de protéger sa population, comme l’a rappelé aujourd’hui même, sur le sol israélien, le Président Emmanuel Macron.  Cependant, a ajouté Mme Catherine Colonna, la Ministre française des affaires étrangères, Israël doit agir dans le respect du droit international humanitaire, en préservant la vie des civils palestiniens.  Beaucoup ont lancé ce même appel, et d’autres délégations, comme la Ligue des États arabes, ont dénoncé avec force les violations déjà en cours de ce droit.  La Chine et de nombreux autres États Membres ont appelé à un cessez-le-feu humanitaire en insistant sur l’obligation de la Puissance occupante, Israël, de protéger la population et les installations civiles.  La Fédération de Russie, quant à elle, a proposé que l’on revienne sur sa première résolution rejetée en la combinant à celle du Brésil, plutôt que de voter celle, « très douteuse », des États-Unis, qui autoriserait Israël à lancer son attaque terrestre.

« Combien de victimes et d’enfants palestiniens doivent mourir avant que le Conseil n’appelle à la fin de cette folie, qui n’est que le prolongement de l’agression et la tentative d’annexion de la bande de Gaza? » s’est interrogé le Ministre des affaires étrangères et des expatriés de l’État de Palestine, M. Riyad Al-Maliki.  Au nom du Groupe des États arabes, le Vice-Premier Ministre de la Jordanie, M. Ayman Safadi, lui a emboîté le pas, en demandant la cessation immédiate des bombardements, mais aussi, et surtout, l’établissement d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières de 1967.  « L’espoir s’éloigne et il est temps que le Conseil se fasse le chantre de la justice, du droit et de l’humanité.  À défaut, il portera la responsabilité de cette guerre », a-t-il lancé.
 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a décrit une situation au Moyen-Orient qui s’assombrit d’heure en heure, la guerre à Gaza risquant de s’étendre à toute la région.  Il a condamné sans équivoque les actes de terreur du Hamas le 7 octobre en Israël, et exigé que tous les otages soient traités avec humanité et libérés immédiatement et sans conditions, notant la présence de membres de leurs familles dans la salle.

Il a toutefois estimé que ces attaques ne se sont pas produites « dans le vide ». Il a rappelé que le peuple palestinien a été sujet à 56 ans « d’occupation suffocante », voyant ses espoirs d’une solution politique à leur situation peu à peu s’évanouir.  Et si ces griefs ne peuvent justifier les « attaques épouvantables » du Hamas, celles-ci ne peuvent pas davantage justifier la « punition collective » du peuple palestinien.  « Même la guerre à ses règles », a-t-il tranché.

Le Secrétaire général a exigé de toutes les parties qu’elles respectent leurs obligations en droit international humanitaire, qu’elles veillent constamment à épargner les civils dans la conduite des opérations militaires, qu’elles respectent et protègent les hôpitaux et qu’elles respectent l’inviolabilité des installations de l’ONU qui abritent aujourd’hui plus de 600 000 Palestiniens. À ce propos, il a rendu hommage aux collègues de l’ONU travaillant pour l’UNRWA dans des conditions extrêmement difficiles, et dont au moins 35 ont déjà été tués dans le bombardement de Gaza au cours des deux dernières semaines.  Il a également condamné l’ordre donné par Israël à plus d’un million de Gazaouis d’évacuer vers le sud, où il n’y a aucune ressource et où les bombardements font tout autant rage qu’au nord.

Heureusement, s’est-il réjoui, une partie de l’aide humanitaire parvient enfin à Gaza, mais il s’agit d’« une goutte d’eau dans un océan de besoins ». Il s’est particulièrement inquiété du manque de carburant, sans lequel l’aide ne peut être acheminée, les hôpitaux avoir de l’électricité, et l’eau potable être purifiée ou même pompée.  Si rien n’est fait, les réserves de l’ONU sur place seront vides dans quelques jours, a-t-il alerté, exhortant à faciliter l’acheminement de l’aide.  Le Secrétaire général a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et à la facilitation de la libération des otages.  Il a également réaffirmé son soutien à une solution à deux États, conformément aux résolutions des Nations Unies, au droit international et aux accords antérieurs.

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a présenté ses sincères condoléances aux milliers de familles en deuil, entre autres celles des 35 membres du personnel de l’ONU tués à Gaza. L’attaque odieuse lancée par le Hamas le 7 octobre et l’opération militaire dévastatrice menée actuellement par Israël ont fait un nombre impressionnant de victimes civiles et profondément ébranlé les Israéliens et les Palestiniens.  M. Wennesland a ajouté que ces événements sans précédent risquent de s’étendre à l’ensemble de la région.

Faisant un compte rendu de la situation depuis le 7 octobre, le Coordonnateur spécial a indiqué qu’au moins 220 civils, dont des femmes et des enfants, sont retenus en otage dans la bande de Gaza.  Le Hamas a affirmé que 22 otages ont été tués lors des frappes israéliennes. Cette information, a dit M. Wennesland, n’a pas été confirmée.  Il s’est félicité de la récente libération de quatre otages, reconnaissant le rôle important joué par le Qatar, et a appelé à la libération immédiate et sans conditions de tous les autres.

Le jour de l’attaque du Hamas, le Conseil de sécurité israélien a déclaré l’état de guerre pour la première fois depuis plus de 50 ans, avec pour objectifs la destruction des capacités militaires et institutionnelles du Hamas et du Jihad islamique.  Le 8 octobre, le Ministre israélien de la défense a proclamé le siège total de Gaza, bloquant toute entrée de nourriture, d’eau, de carburant et autres fournitures.  Les frappes aériennes ont été dévastatrices: le Ministère de la santé de Gaza a enregistré plus de 5 000 morts, dont plus de 1 100 femmes, 2 000 enfants, ainsi que des journalistes, des professionnels de la santé, et plus de 15 000 blessés.  Plus d’un million de Palestiniens sont désormais des personnes déplacées.

Des infrastructures essentielles ont été détruites et les conséquences humanitaires sont immenses, a poursuivi M. Wennesland.  Il a salué la contribution de l’Égypte à la réouverture du point de passage de Rafah le 21 octobre et s’est fait l’écho de l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu humanitaire.

Le risque d’une nouvelle détérioration de la situation en Cisjordanie occupée ou d’un débordement du conflit dans la région reste important, a averti le Coordonnateur spécial.  La violence en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, s’est en effet aggravée depuis le début de la guerre.  Des échanges de tirs ont été enregistrés le long de la Ligne bleue, et le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont lancé des roquettes et des missiles antichars en direction d’Israël, les forces israéliennes répondant par des tirs d’artillerie et des frappes aériennes.  Plus de 80 000 Israéliens ont été évacués et 20 000 Libanais sont partis de chez eux.

Il est essentiel que la communauté internationale déploie tous les efforts pour mettre fin à l’effusion de sang et empêcher toute nouvelle extension des hostilités, notamment dans la région, a conclu M. Wennesland.  Face à des enjeux incroyablement lourds, il a appelé tous les acteurs concernés à agir de manière responsable.  À cet égard, il a salué l’organisation par l’Égypte du Sommet de la paix du Caire le 21 octobre et les efforts déployés par les États de la région et au-delà pour faire face à la catastrophe humanitaire en cours et ouvrir la voie à un processus de paix réel et sérieux.

Intervenant par visioconférence, la Coordonnatrice spéciale adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient, Mme LYNN HASTINGS, qui est aussi Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice des Nations Unies pour les activités humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, a d’abord salué la libération de deux otages samedi et de deux autres hier, en rendant hommage à l’Égypte et au Qatar pour leur médiation, ainsi qu’au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour avoir facilité le processus.  Elle a ensuite appelé à la libération, sans condition, des plus de 200 otages toujours détenus, tout en exigeant que, dans l’intervalle, ils soient traités avec humanité et qu’ils soient autorisés à recevoir la visite du CICR.

Elle a noté qu’alors que d’intenses frappes aériennes continuent de pleuvoir sur Gaza et que des roquettes aveugles s’abattent sur Israël, les morts, les blessés, les destructions et les déplacements s’amoncellent.  Ainsi, du côté israélien, le nombre de morts est plus de trois fois supérieur au nombre cumulé d’Israéliens tués depuis que le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a commencé à recenser les victimes en 2005.  À Gaza, après la première semaine de frappes, le nombre de morts a dépassé celui des Gazaouis tués lors de la guerre de 50 jours de 2014.  Parmi eux, les femmes et les enfants représentent environ 62% de ces victimes.  Selon le Ministère de la santé de Gaza, plus de 1 500 personnes ont également été portées disparues et sont présumées se trouver sous les décombres, a indiqué la Coordonnatrice humanitaire. 

Quant au nombre de déplacés à Gaza, il est passé à 1,4 million et quelque 600 000 personnes ont trouvé refuge dans les installations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans des conditions de plus en plus difficiles.  Le nombre moyen de déplacés par abri a atteint plus de 2,5 fois sa capacité.  « Il n’y a nulle part où trouver refuge à Gaza.  Lorsqu’il s’agit de décider s’ils doivent fuir ou non, les civils sont damnés s’ils le font et damnés s’ils ne le font pas », a constaté Mme Hastings.  Elle a signalé que des familles déplacées retourneraient dans le nord de Gaza en raison des bombardements en cours, car ne pouvant pas subvenir à leurs besoins fondamentaux dans le sud.  Elle a réitéré, en conséquence, que les civils doivent être protégés et doivent pouvoir couvrir leurs besoins essentiels pour survivre, qu’ils se déplacent ou qu’ils restent. 

Passant à l’ampleur des destructions, elle a déclaré que d’après le Ministère du logement de Gaza, au moins 42% de tous les logements de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés depuis le début de ces hostilités (7 octobre), ce qui remet en question la capacité des gens à retourner dans leurs quartiers. Parallèlement, Gaza reste sous une panne totale d’électricité.  Les hôpitaux sont au bord de l’effondrement en raison des pénuries d’électricité, de médicaments, d’équipements et de personnel spécialisé, des dommages et des destructions.  Par ailleurs, les médecins sont contraints d’opérer sans anesthésie et, depuis le 7 octobre, 16 agents de santé de Gaza auraient été tués et 30 blessés dans l’exercice de leurs fonctions.  « Au milieu de ce tumulte », a encore dit Mme Hastings, l’accord visant à utiliser le point de passage de Rafah depuis l’Égypte pour acheminer des fournitures humanitaires essentielles à Gaza a donné une lueur d’espoir à des personnes vivant dans des conditions épouvantables. 

Au niveau de l’assistance, elle a déclaré qu’en fin de semaine dernière, 34 camions sont entrés dans Gaza avec des articles vitaux, et 20 autres camions ont traversé Rafah pour se rendre à Gaza hier.  Vingt autres doivent traverser aujourd’hui, bien qu’ils soient actuellement retardés.  Tout en se félicitant de cette évolution importante, elle a estimé que ces livraisons ne sont « qu’une goutte d’eau dans l’océan » par rapport à l’ampleur des besoins, soit pas plus de 4% du volume quotidien moyen de marchandises entrant à Gaza avant ces hostilités, et n’incluent pas le carburant, essentiel pour alimenter les services nécessaires à la survie des populations.  Sans carburant, notre opération humanitaire s’arrêtera, a-t-elle averti, ajoutant: « pas de carburant signifie pas d’hôpitaux fonctionnels, pas de dessalement de l’eau et pas de boulangeries ».  De nombreuses personnes boivent de l’eau souterraine salée, ce qui augmente les risques de diarrhée, de choléra et d’autres problèmes de santé, a précisé la Coordonnatrice spéciale adjointe, en demandant à Israël de ramener l’approvisionnement en eau et en électricité aux niveaux d’avant le conflit et de travailler avec les organisations humanitaires pour trouver un moyen sûr d’acheminer du carburant à Gaza.

Elle a en outre demandé que les points de passage israéliens pour la circulation des biens et des personnes soient ouverts.  Elle a vivement rendu hommage à la bravoure de ceux qui fournissent des services humanitaires et de sauvetage, y compris « l’incroyable personnel » de l’UNWRA, dont beaucoup sont eux-mêmes déplacés et continuent de soutenir les plus vulnérables, ainsi qu’aux 35 collègues de l’UNRWA, tragiquement tués.  Elle a prié le Conseil de doubler, sans délai, le financement de l’UNRWA et des autres organismes humanitaires sur le terrain, afin qu’ils puissent poursuivre ces efforts indispensables.

Mme Hastings a également lancé un appel à tous les États Membres pour qu’ils soutiennent à la fois l’appel éclair de 104 millions de dollars de l’UNRWA pour Gaza, qu’il faudra en plus revoir à la hausse, de même que son budget de base, qui accuse un déficit de 100 à 120 millions de dollars en raison d’un sous-financement chronique.  Sans combler ce déficit, l’UNRWA ne sera pas en mesure de payer les salaires de novembre et décembre, y compris ses 13 000 employés à Gaza.  Elle a aussi réitéré l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat afin d’alléger les souffrances humaines, et en faveur du dialogue diplomatique. 

M. RIYAD AL-MALIKI, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de l’État de Palestine, a souligné le devoir du Conseil de sécurité de mettre un terme aux massacres perpétrés par Israël contre la population civile palestinienne. L’échec persistant du Conseil est inexcusable, a tranché le Ministre pour lequel le peuple palestinien et les peuples libres du monde entier ne pardonneront pas le Conseil s’il échoue, une nouvelle fois, à assumer ses responsabilités.  Chaque minute d’inaction est une âme innocente perdue à Gaza. M. Al-Maliki a regretté qu’Israël ait choisi la guerre et la vengeance contre le peuple palestinien, tuant plus de 5 700 Palestiniens en 16 jours, selon le Ministre et détruisant jusqu’à 50% des habitations.  Il a appelé le Conseil à prendre conscience de l’énormité de cette catastrophe. 

L’inaction du Conseil foule au pied 75 ans de progrès du droit international et du droit international humanitaire.  Combien de victimes et d’enfants palestiniens doivent mourir avant que le Conseil n’appelle à la fin de cette folie, qui n’est que le prolongement de l’agression et la tentative d’annexion de la bande de Gaza?  La paix et la sécurité ne seront pas réalisées par l’anéantissement de Gaza ou la réduction de sa superficie.  Continuer d’ignorer les droits du peuple palestinien, ses souffrances et le droit international n’est pas viable.  La privation de nourriture, d’eau et de médicaments est une punition collective et un crime et la Cour internationale de Justice (CIJ) a dûment rejeté les excuses d’Israël sur cette question. 

Poursuivant, M. Al-Maliki a dit que mettre fin à l’occupation et réaliser les droits du peuple palestinien sont le seul moyen d’assurer la stabilité, la sécurité et la paix régionales et internationales.  Le Conseil doit appeler à la cessation immédiate de l’agression israélienne, garantir l’entrée sans entrave et sans condition de l’aide humanitaire, empêcher les déplacements forcés et fournir d’urgence une protection internationale au peuple palestinien.  Le Conseil doit mettre fin à l’occupation israélienne de la terre palestinienne, dont Jérusalem.  Il doit aider le peuple palestinien à exercer son droit à l’autodétermination, à l’indépendance et au retour des réfugiés.  Cessons de vouloir mettre sur un pied d’égalité la victime et le bourreau, l’occupé et l’occupant, s’est impatienté le Ministre.  La guerre est l’option de ceux qui manquent de courage et de prévoyance, et le choix que fera ce Conseil aura un impact sur le monde entier et non seulement sur la Palestine.  Pour le peuple palestinien, la légitime défense et la résistance sont un droit et un devoir.  Il faut mettre fin au génocide et aux massacres, a conclu le Ministre. 

M. ELI COHEN, Ministre des affaires étrangères d’Israël, a déclaré qu’au moment où le Conseil de sécurité se réunit, des enfants et des bébés sont retenus en otage à Gaza.  Illustrant ses propos, il a brandi devant les membres du Conseil un panneau comportant les photos d’une dizaine d’enfants otages, dont il a égrené les prénoms et âges. S’adressant directement au Secrétaire général, il lui a demandé dans quel monde il vivait.  Ce n’est pas le monde que lui, partage avec d’autres, a-t-il ajouté.  Il a aussi déclaré que la date du 7 octobre rentrera dans l’histoire comme un jour de réveil contre l’extrémisme, comme un jour d’enfer.  Ce jour-là, a-t-il relaté, des centaines de terroristes du Hamas venant de Gaza sont entrés en Israël « avec la haine de Daech », pour massacrer des populations civiles, tuant des bébés, violant et enterrant des femmes vivantes, égorgeant des familles qui allaient à la synagogue, chantant et dansant autour de cadavres.  « Vous n’avez pas vu ces horreurs-là », a-t-il lancé avec véhémence aux membres du Conseil avant de signaler qu’à ce jour, nombre de ces morts n’ont pas encore été enterrés.  « Ce massacre entrera dans l’histoire. »

M. Cohen a aussi parlé des otages, dont il a demandé la libération, en reprenant le slogan « Ramenez-les à la maison ».  Puis, il a signalé aux membres du Conseil que des membres des familles d’otages étaient présents dans la salle, en énumérant leurs noms.  Des familles qui exigent la libération des leurs, a-t-il relayé.  Il a ensuite fait écouter aux membres du Conseil, depuis son téléphone portable, un message audio d’un homme parlant en langue arabe.  Il a affirmé que cette voix était celle d’un terroriste du Hamas disant à sa mère sa fierté d’avoir tué 10 juifs.  « Ces gens sont des monstres et ont donné naissance à un monstre.  Ces gens sont des monstres remplis de haine », a-t-il martelé.  Alors qu’Israël n’a pas choisi cette guerre imposée, Israël a non seulement le droit de se défendre, mais également le devoir de le faire, et il le fera, a-t-il fermement prévenu. 

Poursuivant, le Ministre a affirmé que la prochaine victime de cette « barbarie » sera le monde occidental.  « Cette terreur va s’insinuer chez vous, car ces terroristes veulent étendre leur influence, tout comme Daech », a-t-il affirmé, appelant « le monde libre » à se lever et à soutenir Israël dans cette guerre.  Il a aussi dit entendre les voix de ceux qui parlent de proportionnalité.  S’adressant directement à Mme Hastings, il lui a demandé: « quelle réponse proportionnelle apporter face à la décapitation de bébés? » ajoutant: « ils sont exactement comme les nazis ».  Cette guerre, nous ne l’avons pas choisie, elle nous a été imposée, a-t-il rappelé tout en assurant de la victoire à venir contre cette guerre.  Israël, a-t-il ainsi déclaré, agira de manière inouïe pour que les objectifs du Hamas, de ses maître-chanteurs et collaborateurs, ne se réalisent jamais. 

Le Ministre a, enfin, rappelé que son pays est, « de temps en temps », confronté à ses voisins.  Il a cité un missile lancé depuis le Yémen en assurant que tout le monde sait « qui est derrière tout ça ».  S’adressant directement aux représentants de pays arabes, il leur a dit que « l’Iran est l’ennemi commun » et que le choix pour eux est clair: « soit vous vous ralliez au monde civilisé, soit vous êtes du côté des sauvages du Hamas ». 

M. MAURO VIEIRA, Ministre des affaires étrangères du Brésil, s’est dit témoin d’une violence sans précédent dans la région depuis le 7 octobre dernier. Le Hamas doit libérer les otages israéliens et Israël doit cesser ses frappes aériennes, a-t-il martelé, en plaidant pour un « minimum d’humanité dans la folie de la guerre ». Il est question, à la fois, d’une prise d’otages et d’une crise humanitaire, a constaté le Ministre. Nous pleurons, a-t-il annoncé, trois de nos ressortissants victimes des attaques du Hamas.  Il a appelé à la libération immédiate et sans condition de tous les otages civils, jugeant odieux et criminel tout acte terroriste, conformément au droit international humanitaire. 

Mais le Ministre a mis en garde contre le recours à une force qui renforcerait la théorie des terroristes.  La violence à Gaza est inacceptable, a-t-il estimé, attirant l’attention sur la démolition des infrastructures civiles.  Il a rappelé à Israël, Puissance occupante, l’obligation juridique et morale de protéger la population civile et a insisté sur les principes fondamentaux de proportionnalité, de précaution et d’humanité.  Le Ministre a fustigé le soi-disant ordre d’évacuation qui a apporté des niveaux de souffrances sans précédent.  Il est revenu sur les causes profondes de ce conflit de 75 ans et pressé la communauté internationale de concrétiser la solution des deux États. 

M. ANTHONY BLINKEN, Secrétaire d’État des États-Unis, a annoncé la présentation d’une quatrième résolution qui reprend beaucoup d’éléments de langage de celle proposée par le Brésil, la semaine dernière, tout en intégrant les points de vue des différents interlocuteurs.  Il en a détaillé les quatre points clefs et d’abord le fait que les États-Unis reconnaissent le droit et la nécessité impérieuse de se défendre contre le terrorisme.  Rappelant l’étendue des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre et s’étonnant que les condamnations ne soient pas toujours explicites, M. Blinken a affirmé qu’il est impératif d’en empêcher toute répétition de tels actes « illégaux et injustifiables », où qu’ils soient commis et quels qu’en soient leurs auteurs.  Il a ainsi dénoncé les pays qui financent le Hamas et d’autres organisations terroristes, appelant tous les États Membres à faire de même, d’autant plus que 30 d’entre eux ont déploré des morts le 7 octobre dernier.

Le Secrétaire d’État a ensuite réaffirmé le besoin vital de protéger les civils.  Tout en fustigeant la décision cynique du Hamas d’en faire des boucliers humains, il a aussi appelé Israël à prendre toutes les mesures pour protéger les civils.  Plaidant pour une trêve humanitaire, pour laisser le temps aux Gazaouis de se réfugier dans le sud, le Secrétaire d’État a indiqué que son pays a débloqué une somme supplémentaire de 100 millions de dollars pour l’aide humanitaire, portant le total à 1,6 milliard en 2023.  Nous travaillons, a-t-il dit, main dans la main avec l’ONU et l’Égypte sur ce dossier.  Toutes les vies se valent, et un civil est un civil, a insisté M. Blinken, avant d’exhorter le Hamas à libérer tous les otages immédiatement et sans condition.

Troisièmement, il a promis de tout mettre en œuvre pour empêcher que le conflit ne se propage, arguant que ce serait catastrophique pour tous les peuples de la région, et même du monde.  Aussi a-t-il encouragé tous les membres du Conseil de sécurité, et en particulier les membres permanents, à assumer leurs responsabilités pour éviter un tel scénario. Il a blâmé l’Iran et ses affidés pour leur rôle dans ce conflit, et a ajouté que, si son pays ne cherche pas de conflits, il n’hésitera pas à se défendre s’il est attaqué.  Enfin, M. Blinken a appelé toute la communauté internationale à redoubler d’efforts pour obtenir un règlement politique pérenne, qui doit passer par une solution à deux États.  Deux voies diamétralement opposées se dessinent devant nous, a-t-il conclu: la voie du Hamas, synonyme de mort, de souffrances, de ténèbres, et la voie de la paix, de la normalisation et de l’autodétermination qui, seule, permettra à tous les peuples de la région de vivre et de prier ensemble.

Selon Mme CATHERINE COLONNA, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de la France, la situation est très préoccupante sur le plan humanitaire et dangereuse car la région risque un embrasement.  Nous avons le devoir de condamner sans aucune ambiguïté l’attaque terroriste du Hamas et d’autres groupes terroristes contre Israël, a poursuivi la Ministre, précisant que cette attaque « inhumaine et abominable » a fait près de 40 victimes françaises, dont 30 morts et 9 disparus.  Elle a réitéré l’appel de la France pour que les otages soient libérés, immédiatement et sans conditions.

Mme Colonna a voulu rappeler la solidarité sans faille de la France avec Israël et son soutien indéfectible à sa sécurité, soulignant qu’Israël a le droit de se défendre et de protéger sa population, comme l’a rappelé, aujourd’hui même sur le sol israélien, le Président Emmanuel Macron.  Mais, a ajouté la Ministre, Israël doit le faire dans le respect du droit international, en particulier du droit international humanitaire, et en préservant la vie des civils palestiniens.  Nous savons tous que le Hamas ne représente en rien les Palestiniens. Dans la bande de Gaza, où le Hamas domine par la terreur, il n’apporte que les souffrances de la violence des combats et une crise humanitaire terrible. 

Face à cette crise, a dit la Ministre, le devoir de la communauté internationale, y compris celui d’Israël, est de garantir la fourniture continue aux civils des biens de première nécessité et, pour cela, il faut un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à la bande de Gaza.  Demandant la mise en place d’une trêve humanitaire, la Ministre a indiqué que la France a triplé son aide humanitaire qui atteindra un total de plus de 110 millions d’euros en 2023.

« Nous avons le devoir impérieux de retracer un chemin de paix » et la France continuera de défendre la solution des deux États.  Le Conseil, a estimé la Ministre, doit se mobiliser et exercer pleinement sa responsabilité.  Il est plus que temps qu’il condamne sans ambiguïté l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, qu’il appelle au respect du droit international et qu’il demande la délivrance durable de l’aide à la population de Gaza.  C’est pourquoi la France a voté en faveur du projet de résolution présenté par le Brésil.

M. MICHEL REGIS ONANGA M. NDIAYE, Ministre des affaires étrangères chargé de l’intégration sous-régionale et des Gabonais à l’étranger, a noté que les « effroyables attaques » du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023, marquent un nouveau point de basculement dans le conflit israélo-palestinien.  Le bilan des combats entre Israël et le Hamas s’alourdit chaque jour et de façon vertigineuse, avec des milliers de morts et de blessés, des personnes enlevées, des atrocités commises à l’encontre de femmes, d’enfants et de personnes âgées, a-t-il fait remarquer, en réitérant la ferme condamnation de son pays « de ces actes de barbarie » et exhortant les ravisseurs à remettre en liberté tous les otages.  La libération de deux otages de nationalité américaine le 20 octobre, puis de deux autres de nationalité israélienne le 23, est un motif d’encouragement, a commenté le Ministre gabonais, reconnaissant dans la foulée le droit d’Israël à la légitime défense mais dans le respect du principe de proportionnalité, de précaution et de distinction.  « Avec le siège de Gaza, la détresse humaine a atteint une échelle insoutenable », a-t-il estimé, avant de condamner la violence contre les infrastructures de nature civile en rappelant qu’il faut respecter et protéger les unités sanitaires et leurs personnels en toutes circonstances, conformément au droit international humanitaire.

Sur le plan humanitaire, il a qualifié de « lueur d’espoir » l’acheminement de l’aide vers la bande de Gaza, au point de passage de Rafah, pour des millions de populations de Gaza prises dans l’étau des belligérants, piégées sans eau potable, denrées alimentaires, gaz, carburant et électricité.  À cet égard, il a lancé un appel pour une ouverture en continu de ce point de passage, au vu de la situation critique sur le terrain. Le Ministre a ensuite mis face à ses responsabilités le Conseil de sécurité, qui n’a pas pu surmonter ses clivages, et rappelé que son pays a voté en faveur des deux derniers projets de résolution, animé par le profond désir de mettre fin aux exactions et de protéger les populations civiles.  L’arrêt immédiat des hostilités et un accès sans entrave de l’aide humanitaire aux populations dans le besoin sont des urgences vitales, a-t-il affirmé, en incitant à « œuvrer davantage pour faire taire les armes » et trouver une solution durable à cette crise.  Nous nous devons de prévenir un enlisement de la situation et l’ouverture d’autres fronts dans la région, notamment en Cisjordanie et au sud du Liban, qui rendraient l’environnement régional encore plus volatile, a encore exhorté le Ministre.

M. IGLI HASSANI, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de l’Albanie, a déclaré que les terribles événements du 7 octobre représentent l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.  L’Albanie, a martelé le Ministre, se tient aux côtés d’Israël dans l’exercice de son droit à la légitime défense.  Israël a besoin du soutien de la communauté des nations libres contre les terroristes.  Toutes les mesures doivent être prises pour ne pas nuire à ceux dont la vie est menacée par le Hamas et dont les dirigeants vivent une vie des plus confortables en dehors de Gaza.  Le Ministre a condamné toute glorification du terrorisme et conseillé aux Palestiniens de reconnaître que leur droit à l’autodétermination, leur rêve d’un État et leurs aspirations à une vie meilleure dans la sécurité et la dignité ne seront jamais réalisés avec le Hamas.  Ils doivent se retourner contre les actes de terreur du Hamas.

Le Ministre s’est dit préoccupé par la montée de l’antisémitisme, ce qui est tout simplement inacceptable.  Ne restons pas indifférents face à la promotion des manuels nazis, et luttons contre tous ceux qui attisent les flammes de la division et de la discrimination, a-t-il encouragé.  S’agissant de la situation humanitaire, il a condamné l’attaque perpétrée, mardi dernier, contre l’hôpital Al Ahli et a demandé une enquête approfondie sur cet acte. Il a salué les convois humanitaires vers Gaza, tout en reconnaissant qu’il faut faire beaucoup plus.  Il s’est aussi félicité de la libération de quelques otages avec l’aide du Qatar.  Tout doit être fait pour éviter un débordement du conflit, a appelé le Ministre qui a condamné les attaques du Hezbollah contre Israël.  Israël a besoin de sécurité et les Palestiniens ont besoin de leur État, a résumé le haut responsable, en réitérant son appui à la solution des deux États et à la proposition des États-Unis qui aborde toutes les questions fondamentales.

M. IAN BORG, Ministre des affaires étrangères et européennes et du commerce de Malte, a rappelé que son pays avait condamné sans réserve, les « attaques terroristes ignobles et déplorables » commises le 7 octobre par le Hamas contre Israël.  Il a ajouté que son pays reconnaît le droit d’Israël à l’autodéfense, ainsi que son devoir et sa responsabilité de protéger son peuple.  Toutefois, a-t-il souligné, de telles actions doivent être conformes aux obligations découlant du droit international humanitaire et conformes aux principes de distinction et de proportionnalité.  Le Ministre s’est ensuite félicité de la libération de quatre otages et appelé le Hamas à libérer tous les autres, en toute sécurité, sans condition et sans plus attendre.  Il s’est également dit gravement préoccupés par la situation humanitaire actuelle à Gaza où des milliers de Palestiniens ont été tués, dont beaucoup de civils, notamment des femmes et des enfants.  Des dizaines d’autres personnes sont probablement encore ensevelies sous les décombres des quartiers rasés, a-t-il déploré.

M. Borg a en outre condamné les attaques contre les civils, contre l’ONU et contre le personnel médical et humanitaire, ainsi que contre les lieux religieux et les infrastructures civiles.  Il a demandé une enquête indépendante sur l’explosion survenue à l’hôpital baptiste Al Ahli Arab le 18 octobre, dont les auteurs doivent être tenus responsables.  Il a aussi appelé les parties à respecter leurs obligations internationales, notamment en créant des couloirs humanitaires et des zones de sécurité afin de permettre l’acheminement sûr, rapide, sans entrave et durable de l’aide humanitaire via le point de passage de Rafah.  Il a réitéré « avec force » son appel à l’instauration d’une pause humanitaire immédiate.

Le Ministre a également déclaré que les aspirations légitimes du peuple palestinien ne doivent pas être confondues avec l’idéologie extrémiste du Hamas.  Il a jugé crucial que cette distinction soit claire pour tous afin d’éviter une polarisation incendiaire et une potentielle escalade régionale.  Il ne faut pas non plus perdre de vue la situation en Cisjordanie, où depuis le 7 octobre, les meurtres, les violences et les déplacements forcés de Palestiniens ont connu une forte augmentation, notamment à travers la violence des colons et des centaines d’arrestations, a-t-il rappelé.  Il a alors appelé les parties à la désescalade et à faire preuve de la plus grande retenue, jugeant essentiel pour la paix régionale d’éviter de nouveaux fronts de conflit, en particulier à la frontière israélo-libanaise et en Cisjordanie.  Les parties influentes doivent prendre des mesures pour parvenir à un dialogue qui favorise la paix.  Veiller à ce que les groupes terroristes n’aient pas accès au financement est une condition fondamentale pour promouvoir la paix, a-t-il conclu.

Mme MAYA TISSAFI, Secrétaire d’État au Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a fait observer que la Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a fait de la protection des civils et du respect du droit international humanitaire une priorité de son mandat au Conseil de sécurité.  Dès le 7 octobre, a-t-elle fait valoir, la Suisse a fermement condamné les actes de terreur, les tirs indiscriminés de roquettes contre la population israélienne et les prises d’otages menées par le Hamas.  La Secrétaire d’État a exigé que tous les otages retenus à Gaza soient traités humainement et libérés, de manière immédiate et inconditionnelle.

Elle a aussi demandé impérativement de protéger les civils et les personnes qui ne participent pas aux hostilités: « il faut les protéger des actes de terreur en Israël, il faut les protéger à Gaza et en Cisjordanie où l’augmentation des violences, notamment par les colons, est inquiétante ».  Inquiète pour les Gazaouis qui se trouvent, aujourd’hui, complètement assiégés, privés d’eau, d’électricité et de services essentiels, la Secrétaire d’État a annoncé que la Suisse avait décidé de mobiliser rapidement des fonds supplémentaires pour le CICR et l’OCHA.  Si l’action humanitaire et la gestion de la crise sont essentielles, Mme Tissafi a appelé à ne pas perdre de vue que le seul socle sur lequel la paix et la stabilité peuvent reposer est la solution des deux États démocratiques, Israël et la Palestine, qui vivent côte à côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

M. TOM TUGENDHAT, Secrétaire d’État chargé de la sécurité du Royaume-Uni, a d’abord rappelé que les actes violents du Hamas n’ont pas cessé le 7 octobre, puisque des roquettes continuent de pleuvoir sur des villes israéliennes, et qu’environ 200 personnes, dont un certain nombre de Britanniques, sont toujours retenus en otage à Gaza.  Israël est une nation en deuil, mais aussi une nation attaquée, a-t-il déclaré. Reconnaissant également les souffrances des Palestiniens, le Secrétaire d’État a accusé le Hamas de s’en servir comme de boucliers humains.  Les dirigeants de cette organisation terroriste se préoccupent davantage de l’opinion de leurs maîtres à Téhéran que de celle de leurs concitoyens. M. Tugendhat a réaffirmé le soutien ferme du Royaume-Uni au droit d’Israël de se défendre contre le terrorisme, tout en insistant sur le respect du droit international humanitaire.  Il a fait savoir que son pays a alloué 37 millions de dollars supplémentaires pour aider les civils de Gaza et a salué l’ouverture récente du point de passage de Rafah.

S’inquiétant d’un possible débordement dans la région, compte tenu des attaques du Hezbollah à la frontière entre Israël et le Liban, et de la montée des tensions en Cisjordanie, le Secrétaire d’État a souligné que c’est la raison pour laquelle son Premier Ministre et son Secrétaire d’État aux affaires étrangères se trouvent en ce moment-même dans la région.  Il a prôné une « diplomatie opiniâtre » qui reconnaisse les dures réalités et apporte une aide immédiate.  Il a aussi réitéré la position traditionnelle du Royaume-Uni en faveur de la solution des deux États.  Les événements de la semaine passée montrent, avec une clarté totale, la nécessité de réaliser ces objectifs, a-t-il conclu.

Mme REEM EBRAHIM AL HASHIMY, Ministre d’État pour la coopération internationale des Émirats arabes unis, s’est alarmée de cette crise, l’une des plus importantes de l’histoire moderne de la région.  Elle a appelé à un cessez-le-feu immédiat et pérenne, craignant une propagation du conflit dans la région, comme en attestent les tensions croissantes observées au Sud-Liban, dans le Golan syrien occupé et dans la mer Rouge.  Les efforts régionaux et internationaux doivent donc se concentrer sur la désescalade et le retour au calme.  La Ministre s’est félicitée du Sommet du Caire et a appelé à un flux constant d’aide humanitaire vers Gaza.  Après avoir exhorté Israël à épargner les civils, la Ministre a réitéré sa condamnation de l’attaque barbare, cruelle et sauvage lancée par le Hamas et exigé la libération immédiate et sans condition de tous les otages.  Mais ces crimes ne sauraient justifier le châtiment collectif de la population de Gaza. Dénonçant, en outre, l’ordre d’évacuation donné par Israël à plus d’un million de personnes du nord vers le sud de Gaza, elle a mis en garde contre toute « nouvelle Nakba ».  Il est urgent d’adopter une résolution sur un cessez-le-feu humanitaire immédiat et durable, a conclu la Ministre.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré qu’en cette période très difficile, le Secrétaire général devrait se rendre dans la région pour contribuer personnellement aux efforts visant la reprise des négociation et à la réponse humanitaire.  Depuis le débat de la confrontation armée, 18 000 personnes ont été blessées, dont 19 ressortissants russes, a-t-il fait savoir, en soulignant que « la catastrophe à Gaza a dépassé toutes les limites du raisonnable.  Cette situation, a-t-il estimé, est le résultat des agissements des États-Unis qui sabotent les aspects fondamentaux du conflit, en préférant un traitement palliatif qui ne répond en rien aux objectifs de paix et de stabilité au Moyen-Orient.  M. Nebenzia a dénoncé l’occupation israélienne, les activités de colonisation et la violation des Lieux saints de Jérusalem.  Sans la solution des deux États sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, rien ne sera résolu, a-t-il prévenu.

En attendant, a poursuivi le représentant, il faut faire cesser la violence, garantir l’acheminement de l’assistance humanitaire à Gaza et empêcher un embrasement de toute la région.  Il a vivement déploré l’incapacité du Conseil à adopter le projet de résolution qu’il avait proposé, alors même qu’il contenait des principes de base comme l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat. Dans l’opinion internationale, le Conseil a donné carte blanche à Israël pour pilonner Gaza.  Tout en comprenant la rage des Israéliens, il a rappelé que la violence engendre la violence et qu’après avoir bloqué le projet de résolution du Brésil, les États—Unis ont essayé d’introduire un nouveau texte avec des éléments « très douteux », qui aurait laissé Israël agir à sa guise et lancer son attaque terrestre.  Nous proposons de combiner, le cas échéant, les deux premiers projets de résolution et nous rappelons que le nôtre était parrainé par 30 États Membres, dont 17 pays arabes, a conclu le représentant.

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a réitéré son appel à tous les acteurs à faire preuve de retenue, à éviter d’exacerber les tensions et à empêcher l’effet domino de la violence dans la région.  Il a condamné les actes terroristes du Hamas et reconnu le droit d’Israël à défendre sa population.  Mais, a-t-il prévenu, le droit à la légitime défense doit s’exercer dans le plein respect des principes du droit international humanitaire.  Il a salué les efforts du Secrétaire général qui ont permis l’acheminement de l’aide humanitaire, ce week-end, et s’est félicité de la libération de certains otages.  Tous les otages du Hamas doivent être libérés immédiatement et sans condition, a-t-il dit, avant de s’attarder sur la situation particulièrement préoccupante en Cisjordanie et à la frontière israélo-libanaise.  Dans ce contexte, il a appelé le Conseil à ne pas se transformer en une arène de rivalités.  L’histoire du conflit israélo-palestinien doit cesser d’être l’histoire des occasions manquées.  La seule façon de mettre fin à ce conflit est de réaliser la solution des deux États.

M. ZHANG JUN (Chine) a déclaré qu’au moment où la situation est marquée par la violence à Gaza, le monde entier a les yeux rivés vers ce Conseil.  Celui-ci doit donc en conséquence prendre des mesures et envoyer un message clair et sans équivoque pour répondre aux appels, a-t-il recommandé en visant en priorité une demande de cessez-le-feu humanitaire.  C’est l’appel lancé par le Secrétaire général, par les pays arabes, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le CICR et de nombreux programmes des Nations Unies.  C’est aussi ce que réclament et attendent les millions de personnes à Gaza, a-t-il ajouté. Le représentant a donc souhaité que le Conseil de sécurité utilise un langage clair, au risque de voir la situation s’embraser, de réduire à néant la solution des deux États et de plonger les populations dans un cercle vicieux de haine mutuelle.  « Ce scénario n’est pas celui que l’on souhaite et qu’envisagent les voix qui se sont exprimées ici. »

M. Zhang a ensuite estimé que compte tenu des importants besoins humanitaires à Gaza, qui est privé d’eau, de carburant, d’électricité, de nourriture et de médicaments, le seul point de passage de Rafah ne suffit pas, d’autant que l’aide humanitaire qui y passe est comme une « goutte d’eau dans la mer ».  Pour cette raison, il a appelé le Conseil à utiliser un libellé sans équivoque qui exige de la Puissance occupante, Israël, qu’elle lève le blocus de Gaza, ouvre d’autres points de passage et cesse les châtiments collectifs.  Il a aussi appelé au respect du droit international et notamment à viser les objectifs de paix, d’équité et de justice.  Autrement, la communauté internationale aura manqué à ses obligations, au profit d’intérêts des politiciens, a-t-il prévenu.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a réitéré, dans les termes les plus fermes, sa condamnation des attaques terroristes commises par le Hamas, appelant à la libération immédiate des otages.  La communauté internationale ne devrait jamais tolérer des actes aussi odieux, s’est-il écrié.  Israël a le droit de se défendre et de défendre son peuple conformément au droit international, a-t-il fait valoir, tout en exhortant toutes les parties à agir sur la base du droit international.  Il est tout aussi crucial, à ses yeux, de s’attaquer à la situation humanitaire à Gaza et d’assurer la sécurité des civils.  C’est pourquoi, il a jugé urgent de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre un accès humanitaire total, rapide, sûr et sans entrave vers la bande de Gaza, afin d’atténuer la situation humanitaire dévastatrice où les besoins fondamentaux tels que l’électricité, l’eau, la nourriture et l’assainissement s’épuisent.

Le délégué a également réaffirmé l’importance d’assurer la protection du personnel médical et humanitaire exclusivement engagé dans des tâches médicales, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2286 (2016).  Pour finir, le représentant a averti que la situation actuelle pourrait facilement dégénérer en une guerre régionale dont « personne ne bénéficierait », dans une allusion aux échauffourées entre Israël et le Hezbollah, aux missiles et drones abattus par la marine américaine dans la mer Rouge, ainsi qu’aux bombardements sur les aéroports d’Alep et de Damas.  C’est pourquoi, a-t-il conclu, le Japon soutient toute activité diplomatique susceptible de conduire à une désescalade et à une amélioration de la situation humanitaire.

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a d’abord regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas réussi à dégager un consensus sur une réponse humanitaire globale depuis le 7 octobre.  Elle a rappelé qu’au lendemain des attaques du Hamas, son gouvernement les avait condamnées et avait appelé à la libération immédiate des otages, sans condition.  Inquiète d’une extension du conflit, elle s’est dite également préoccupée par la destruction des infrastructures publiques et des propriétés privées non seulement en Israël et à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, en Syrie et au Liban. Tout en saluant les efforts déployés pour l’ouverture du poste -frontière de Rafah, la représentante a appelé Israël à faire passer davantage d’aide humanitaire, notamment du carburant nécessaire pour les établissements de santé et les stations de traitement de l’eau à Gaza.  Elle a par ailleurs remercié les dirigeants du Qatar, de l’Égypte, des États-Unis et des pays concernés pour la libération de quatre otages.  Nous appelons tous les acteurs du conflit à reconnaître leurs obligations légales non négociables en vertu du droit international humanitaire, a-t-elle insisté.  En conclusion, elle a réaffirmé l’attachement de son pays à la solution des deux États, sur la base des frontières de 1967.

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a réitéré son appel à faire baisser les tensions, à mettre un terme au bain de sang, à stopper les attaques et à permettre un accès humanitaire sans conditions.  Il s’est inquiété de la catastrophe humanitaire à Gaza et a réitéré l’importance de protéger les civils et les infrastructures civiles, quelles que soient les circonstances.

Les membres du Conseil de sécurité ont la responsabilité et le devoir de travailler ensemble et avec d’autres acteurs d’une seule voix pour endiguer le conflit, mettre fin au cycle de la violence et empêcher une escalade régionale, a argué le représentant.  Il a ajouté qu’ils doivent renforcer leur rôle d’influence pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien, et soutenir le renforcement de l’Autorité palestinienne, qui représente les aspirations légitimes du peuple palestinien.

Au nom du Groupe des États arabes, M. AYMAN SAFADI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie, a déclaré que notre humanité, nos valeurs morales et les principes qui sont le fondement de l’ONU sont mis l’épreuve.  Nous sommes aujourd’hui confrontés à une guerre due à des décennies de spoliation. Il faut faire prévaloir les principes de l’ONU, car aucun État ne peut bafouer impunément le droit international. Sans conséquence aucune, Israël construit des colonies, confisque des terres palestiniennes, expulse les gens de Jérusalem et tue 14 civils palestiniens par heure.  Que peut répondre aujourd’hui une Palestinienne à son enfant quand il dit qu’il a soif?  « Ça suffit. »  Ceux qui appuient les frappes incessantes à Gaza ne servent ni Israël ni les Palestiniens.

Il faut assumer la responsabilité d’établir un État palestinien indépendant, avec Jérusalem comme capitale, dans les frontières de 1967.  La violence vient souvent de « la mort de l’espoir » et à ce stade, les pays arabes se battront contre toute tentative de déplacement forcé ou d’exportation de cette crise créée par l’occupation.  Prendre pour cible des civils qui ont trouvé refuge dans ses écoles et des hôpitaux ne peut qu’intensifier la colère.  Les Israéliens n’auront jamais la paix tant que les Palestiniens ne l’auront pas.  Le Conseil de sécurité, s’est impatienté le Vice-Premier Ministre, doit adopter une résolution condamnant l’assassinat de civils des deux côtés et rassurant les millions de Palestiniens et les deux milliards d’Arabes et de musulmans qui attendent que le processus de paix soit remis sur les rails.  Paix pour les Palestiniens, paix pour les Israéliens et paix pour la région, a plaidé le Vice-Premier Ministre.  L’espoir s’éloigne et il est temps que le Conseil se fasse le chantre de la justice, du droit et de l’humanité.  À défaut, il portera la responsabilité de cette guerre.

M. SAMEH SHOUKRY, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a dénoncé la « machine de guerre israélienne » qui continue de faucher des vies sans distinction au nom de la légitime défense et de la lutte contre le terrorisme.  Les enfants palestiniens ne méritent pas ce qui est en train de leur arriver aujourd’hui, a-t-il déclaré.  Le Ministre a déploré le silence face au déni du droit international et du droit international humanitaire.  L’Égypte, a martelé M. Shoukry, n’accepte pas que l’on prenne pour cible des civils non armés.  Il a demandé la libération des personnes capturées.  La situation d’aujourd’hui est, selon lui, le fruit de l’accumulation de politiques qui ont consacré l’occupation.  Il a déploré que la communauté internationale n’ait pas utilisé les outils à sa disposition pour imposer un consensus international sur le règlement de la crise palestinienne sur la base des deux États.  Rappelant le Sommet du Caire, du 21 octobre, M. Shoukry a dit que la solution au problème palestinien n’est pas de déplacer les Palestiniens. 

La seule solution est de leur permettre d’exercer leur droit à l’autodétermination, de vivre dans la dignité dans un État indépendant, a-t-il tranché.  « Nous n’accepterons pas toute liquidation de la question palestinienne au détriment de l’Égypte », a précisé le Ministre qui a regretté la pratique du « deux poids, deux mesures » dans le traitement de la question humanitaire.  Il a demandé la mise en place d’un cessez-le-feu à Gaza sans conditions et la cessation des déplacements forcés du peuple palestinien sur leur territoire ou en dehors de leur territoire.  Il faut fournir une protection internationale au peuple palestinien et garantir l’acheminement d’une assistance humanitaire à Gaza, a-t-il encore demandé.  S’agissant d’Israël, il a exigé qu’il assume sa responsabilité en tant que de Puissance occupante.  Quant au Conseil de sécurité, il lui a demandé d’élaborer une formule de paix juridiquement contraignante permettant de régler le conflit israélo-palestinien, qui prévoie la fin de l’occupation et la mise en place de l’État palestinien.  Le Ministre a aussi demandé au Conseil de diligenter une enquête concernant les violations graves du droit international humanitaire à Gaza. 

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a déclaré que les deux conflits qui ont le plus d’incidence sur la sécurité internationale se déroulent en Europe et dans une région qui lui est proche. Il faut être clair: il ne peut et ne doit y avoir aucune excuse pour l’assassinat de centaines de civils.  Toute tentative de replacer cette attaque dans un contexte quelconque est inacceptable.  Il faut appeler un chat un chat: c’est une attaque terroriste perpétrée par une organisation terroriste.  Et il est de l’intérêt de tous de lutter de manière constructive, contre cette terreur et contre cette organisation terroriste.  Parallèlement, la communauté internationale doit tout faire pour éviter l’escalade, c’est-à-dire faire en sorte que cette guerre contre le terrorisme ne devienne pas une guerre entre pays.

Le Ministre a rappelé que c’est dans les jardins de la Maison-Blanche qu’ont été signés les Accords d’Abraham.  Il a rendu hommage au Président Donald Trump, de même qu’à Bahreïn et aux Émirats arabe unis, pour avoir signé ces accords.  Or, a-t-il poursuivi, l’attaque terroriste du 7 octobre risque de nous ramener en arrière et faire voler en éclats les acquis de ces accords.  Le Ministre a salué l’attitude responsable des pays arabes qui font tout pour préserver les acquis de ces accords.  Il a également déclaré que, depuis la Hongrie, les images de manifestants saluant des organisations terroristes, font peur, tout comme la montée de l’antisémitisme. C’est la conséquence de sociétés parallèles nées de l’immigration en Europe, a diagnostiqué le Ministre, ajoutant que son gouvernement juge tout simplement inadmissible d’autoriser des manifestations qui rendent hommage à des organisations terroristes. 

Mme NALEDI PANDOR, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, s’est alarmée du sort terrible enduré par les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, tout en insistant sur la nécessité de garantir sans attendre la libération des otages israéliens.  La solution à ce conflit est celle des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, a-t-elle tranché.  L’Afrique du Sud souscrit également à l’appel pour un cessez-le-feu urgent et complet et demande l’ouverture de couloirs humanitaires.  La Ministre a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir d’entretenir cette guerre injuste et la souffrance des innocents.  Elle s’est dite choquée par les attaques délibérées à l’encontre de civils, renvoyant dos à dos le Hamas et l’État d’Israël, qui se sont rendus coupables de violations du droit international.  Si elle s’est élevée contre les attaques perpétrées par le Hamas, elle a également rappelé que la Puissance occupante a des obligations vis-à-vis des habitants des territoires occupés, conformément à la Convention de Genève qui interdit tout châtiment collectif.  Pour finir, la Ministre a dénoncé l’occupation qui continue de semer la haine et le désespoir, car de même qu’Israël mérite la paix et la sécurité, les Palestiniens méritent la souveraineté, la paix et la sécurité.

M. FAISAL BIN FARHAN A.F. AL FURHAN AL-SAUD, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a déploré que les civils continuent d’être pris pour cible par Israël en dépit des principes du droit international.  L’incapacité de la communauté internationale à mettre un terme au châtiment imposé à la population de Gaza tout comme les tentatives de les contraindre à un déplacement forcé sont le résultat du silence du Conseil de sécurité durant des décennies.  Le Conseil, a-t-il poursuivi, est incapable de s’acquitter de son rôle et d’obliger Israël à respecter le droit international et le droit international humanitaire.  Cette impunité ne fera que nourrir le cycle de violence et l’extrémisme qui sévissent déjà et qui résultent du non-respect des résolutions du Conseil.  Concluant sur la nécessité de revitaliser le processus de paix, il a exhorté la communauté internationale à œuvrer pour la solution des deux États. 

M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a déclaré que « rien ne peut justifier » les atrocités commises par les terroristes du Hamas et du Jihad islamique contre les civils israéliens le 7 octobre.  Il a réaffirmé sans équivoque le droit d’Israël de se défendre dans le cadre du droit international.  Toutefois, a-t-il insisté, « la population de Gaza n’est pas le Hamas » et elle ne peut ni être tenue pour responsable, ni être punie collectivement pour les crimes commis par les terroristes. 

Le Ministre a plaidé pour un accès humanitaire rapide et sans entrave.  Pour sa part, le Luxembourg a décidé de verser 2,5 millions d’euros supplémentaires aux efforts humanitaires à Gaza et dans la région, en appui notamment à l’UNRWA, au Programme alimentaire mondial (PAM) et au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce qui porte son aide d’urgence pour 2023 à près de 12 millions d’euros.  M. Asselborn a par ailleurs appelé la communauté internationale et les principaux acteurs de la région à éviter toute escalade et à relancer d’urgence le processus de paix au Moyen-Orient.  Pour le Luxembourg, la solution des deux États dans les frontières de 1967 est la seule voie viable pour mettre un terme au cycle de violences.

Mme RETNO MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a demandé au Conseil de sécurité de mettre un terme à la guerre à Gaza, d’imposer un cessez-le-feu et d’assurer l’accès de l’aide humanitaire.  La Ministre a appelé à la libération immédiate des civils et à la cessation de l’occupation illégale d’Israël.  Chaque seconde perdue du fait des différences politiques représente une crise humanitaire pour Gaza et davantage d’instabilité pour le monde, a-t-elle constaté.  L’Indonésie, a martelé la Ministre, ne perdra pas une seule seconde pour galvaniser un appui mondial et agir, par le biais de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), pour demander la fin de la violence et s’attaquer à cette catastrophe humanitaire. 

En ce qui concerne le Conseil de sécurité, la Ministre a souhaité qu’il lance un appel au cessez-le-feu, misant sur « notre obligation collective » de faire cesser ce cycle de la violence avant qu’il n’entraîne une calamité régionale et mondiale.  Elle a également insisté sur l’importance de l’accès humanitaire pour venir en aide aux deux millions d’habitants de Gaza.  Les Palestiniens méritent de jouir de l’égalité de droits et de traitement, de posséder une maison et un foyer, a plaidé la Ministre qui a déploré le déplacement des Palestiniens.  Nous ne devons pas permettre que la tragédie de 1948 se reproduise, a prévenu Mme Marsudi en assurant que l’Indonésie veille à l’application de la solution des deux États. 

M. FRANCISCO ANDRÉ, Vice-Ministre des affaires étrangères du Portugal, a, une nouvelle fois, condamné sans équivoque les attaques terroristes du Hamas et réitéré sa solidarité avec Israël.  Il est du droit et du devoir d’Israël d’éliminer la menace posée par les capacités meurtrières du Hamas.  De même, le Vice-Ministre a condamné le terrorisme sous toutes ses formes, demandant la libération immédiate et sans condition des otages.  Cependant, a-t-il nuancé, les actes d’Israël doivent se conformer au droit international humanitaire.  Des deux côtés, le nombre de morts est stupéfiant et les pénuries d’électricité, de nourriture, d’eau et de carburant ne sauraient être vues comme compatibles avec le droit international.  Le Vice-Ministre s’est inquiété de la catastrophe humanitaire qui s’aggrave d’heure en heure sous les yeux du monde entier.  Il faut agir rapidement, a-t-il pressé, avant de souligner que son pays soutient et appuie l’appel du Secrétaire général de l’ONU à un cessez-le-feu humanitaire.  Le Portugal appuie fermement le travail de l’ONU sur le terrain.

M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger de l’Algérie, a déclaré que les événements qui se déroulent, aujourd’hui, à Gaza se produisent à cause de deux phénomènes qui s’entretiennent et qui ont mené à l’exacerbation de la situation.  Il a cité, d’une part, la marginalisation quasi-totale de la cause palestinienne et sa dévaluation sur le plan international et, d’autre part, la tolérance sans justification de l’occupation israélienne, ainsi que l’immunité sans conditions ni restrictions qui est lui est accordée. 

Détaillant son propos, M. Attaf a expliqué que la marginalisation de la question palestinienne s’entend par sa disparition des priorités de la communauté internationale. Rien de sérieux n’a été fait pour réaliser la paix depuis les années 1990, où l’on a vu une paralysie de la diplomatie internationale, a-t-il rappelé.  Il a ajouté que récemment aussi, la cause palestinienne a été victime d’une « très dangereuse illusion », qui privilégie la paix et la stabilité au Moyen-Orient au détriment et sur les décombres de la question palestinienne et de son État national.

S’agissant de l’immunité dont jouit Israël, elle a donné lieu à davantage d’occupation et d’annexion par la force et au contrôle de plus de 78% de la Cisjordanie.  Le Ministre a aussi noté que cette immunité a donné lieu à plus de politiques racistes, qui visent à changer le statu quo juridique des Lieux saints et notamment de Jérusalem.  Cette immunité a en outre permis la création d’administrations israéliennes inédites qui rivalisent entre elles pour faire preuve de plus de barbarie, plus d’extrémisme et d’expansion colonialiste, et pour violer les droits du peuple palestinien et anéantir l’idée d’un État palestinien, a-t-il ajouté. 

Or, a estimé l’orateur, il faut faire prévaloir la logique du droit et non celle de la force et de l’impunité.  Le Conseil, a-t-il dit, doit donc être conscient d’une réalité claire et limpide: la paix durable ne peut être bâtie sur la criminalité et l’injustice, pas plus que sur la marginalisation et la distinction.  Elle doit l’être sur la base des 87 résolutions qui ont été adoptées ici-même sur le sujet, et qui sont violées uniquement parce qu’un État se veut au-dessus des lois, a conclu le représentant. 

M. AHMET YILDIZ, Vice-Ministre des affaires étrangères en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de la Türkiye, a d’emblée fait remarquer qu’Israël a tué plus d’enfants palestiniens depuis le 7 octobre que dans tous les raids menés depuis 2006.  Il ne saurait y avoir de justification à la punition collective infligée aux Palestiniens, a lancé le Vice-Ministre.  Il a exhorté le Conseil à s’engager pour que le conflit ne s’étende pas à toute la région et au-delà.  Il a plaidé pour un cessez-le-feu sans conditions, pour un accès sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, pour une réunion des deux parties au conflit afin de convenir d’une solution à deux États dans les frontières de 1967.  Un mécanisme de surveillance des actions des parties est nécessaire, faute de quoi tous les textes adoptés resteront lettre morte, a-t-il conseillé.  Il a exhorté le Conseil à mettre un terme à son indifférence face à ce carnage qui ne saurait avoir sa place au XXIe siècle.

Un cri d’agonie retentit dans tout le Moyen-Orient, a constaté Mme ANNALENA BAERBOCK, Ministre fédérale des affaires étrangères de l’Allemagne, en décrivant les souffrances des familles israéliennes qui pleurent leurs proches, et des Gazaouis qui craignent pour la vie de leurs enfants.  Ici, dans cette salle, nous entendons ce cri, a insisté la Ministre qui a voulu que l’on tienne compte de tous ces cris et que l’on cherche à comprendre la douleur de l’autre mais aussi à s’écouter les uns les autres. S’adressant au Conseil en tant que Ministre des affaires étrangères d’un pays qui porte la responsabilité historique du pire crime imaginable, le crime commis par l’Allemagne nazie: la Shoah - le meurtre systématique de six millions de Juifs, dans le but d’éradiquer la vie juive d’Europe, elle a affirmé que cela veut dire que les Allemands n’auront pas de répit tant que les petits-enfants des survivants de l’Holocauste seront retenus en otage par des terroristes à Gaza.  Pour l’Allemagne, la sécurité d’Israël n’est pas négociable.  Comme tout autre État dans le monde, Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme dans le cadre du droit international.

La Ministre a dit avoir rencontré jeudi dernier des familles et des réfugiés palestiniens en Jordanie qui lui ont dit qu’ils avaient perdu 53 membres de leur famille et amis à Gaza au cours des derniers jours.  Pour toutes ces raisons, elle a indiqué que son pays a augmenté de 50 millions d’euros l’aide humanitaire à Gaza et plaide pour la création de « fenêtres humanitaires ».  Fustigeant le projet du Hamas d’attiser les flammes de la haine et la violence, elle a prôné un processus de paix réel à même de permettre tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité dans deux États indépendants.

Mme HANKE BRUINS SLOT, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, est revenue sur les horreurs dont le monde a été témoin lors de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël.  Tout en soutenant ce dernier et son droit à la légitime défense, la Ministre a, toutefois, appelé Israël à faire preuve de retenue dans le recours à la force, « même après les horreurs du 7 octobre ».  Elle a dit partager les préoccupations exprimées par tant de personnes aujourd’hui, concernant la situation des civils à Gaza, qui est catastrophique, avant de plaider en faveur de pauses humanitaires et de l’établissement d’un couloir humanitaire permanent, seuls moyens, à ses yeux, pour éviter que la situation ne s’aggrave davantage.  Pour leur part, les Pays-Bas vont intensifier leur réponse humanitaire en engageant 10 millions d’euros supplémentaires pour l’aide immédiate, dont 8 millions d’euros pour l’UNWRA.  Ce financement vise à améliorer les conditions de vie des citoyens palestiniens, notamment en matière de santé mentale et de soutien psychosocial, a-t-elle précisé. 

Lorsque l’ONU a été créée, le conflit israélo-palestinien était l’une des premières crises majeures nécessitant une attention urgente, a rappelé la Ministre. Elle a estimé qu’aujourd’hui, plus de 75 ans plus tard, la nécessité de trouver une solution à ce conflit est plus urgente et cruciale que jamais.  C’est pourquoi, la Ministre a pressé le Conseil de faire preuve du leadership nécessaire pour gérer cette crise, la contenir et offrir une perspective de paix et de sécurité durables aux Israéliens et aux Palestiniens. 

M. ELTAHER SALEM ELBAOUR, Ministre par intérim des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Libye, a vivement condamné l’agression incessante et le « génocide perpétré dans la bande de Gaza » par Israël.  « Les livres d’histoire sont remplis de pages relatant les souffrances des différentes ethnies ayant subi l’occupation et la répression », a-t-il rappelé.  Estimant que la crise n’a pas débuté le 7 octobre, il a attiré l’attention sur la « politique d’apartheid imposée par les forces d’occupation israéliennes depuis plus de 70 ans ».  Accepter le déplacement forcé des Palestiniens et cautionner cette agression revient à souhaiter voir le monde soutenir un crime de guerre, a-t-il averti, relevant la volonté évidente d’Israël de se livrer à un génocide dans la bande de Gaza.  En conclusion, il a exhorté la communauté internationale à œuvrer pour la création d’un État palestinien indépendant, ayant Jérusalem-Est pour capitale et les frontières définies avant 1967, « et certainement pas les frontières, de 2023 ».  

Mme SANJA ŠTIGLIC, Secrétaire d’État de la Slovénie, a insisté sur le principe de « toute vie compte », surtout en tant de guerre et de crise.  Elle a cité l’anecdote d’une petite Palestinienne de 6 ans, le plus jeune visiteur au consulat slovène à Ramallah, qui a mémorisé l’hymne de la Slovénie pour ses paroles de paix.  Elle a condamné dans les termes les plus forts l’attaque du Hamas contre Israël, ajoutant que la brutalité et le meurtre de civils innocents ne sauraient être justifiés, et a appelé le Hamas à libérer tous les otages sans conditions.  Elle a aussi demandé à Israël de respecter les principes humanitaires, notamment par l’acheminement sans entrave de l’assistance à Gaza, et de cesser les attaques contre les abris, les hôpitaux et l’infrastructure civile, appelant également à diligenter une enquête indépendante sur l’attaque contre l’hôpital épiscopal anglican Al Ahli Arab. 

La Slovénie a revu à la hausse sa contribution à l’UNRWA dans cette crise colossale, a ajouté la Secrétaire d’État qui a exhorté les pays de la région et tous les autres à œuvrer pour garantir une désescalade et relancer un processus de paix en vue de la solution des deux États.  À cet égard, elle s’est félicitée de la tenue du Sommet du Caire.  Les aspirations des Palestiniens et des Israéliens ne sauraient être réalisées qu’à travers un processus politique, a-t-elle rappelé.  En cette Journée des Nations Unies, elle a fait remarquer que les petits-enfants des pères fondateurs, tout comme le Conseil de sécurité, doivent s’atteler à la paix. 

M. GERARDO PEÑALVER PORTAL, Premier Ministre adjoint des affaires étrangères de Cuba, a dit être préoccupé face à l’escalade de la violence entre Israël et la Palestine, condamnant les meurtres de femmes, d’enfants et de travailleurs humanitaires du système des Nations Unies, et dénonçant les bombardements aveugles de la population et la destruction de maisons, d’hôpitaux et d’infrastructures civiles à Gaza.  La privation d’eau, de nourriture, d’électricité et de carburant aggrave la crise humanitaire, a-t-il relevé, en voyant dans ces actes des punitions collectives, des violations du droit international humanitaire, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Il a exigé un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. 

Le Ministre a accusé le Gouvernement américain d’être complice d’Israël pour ses crimes sur la question palestinienne, exigeant qu’il cesse de paralyser le Conseil de sécurité en « utilisant le droit de veto pour protéger les excès du Gouvernement israélien ».  Il a prôné une solution rapide pour mettre fin à l’escalade de la violence et activer d’urgence la solution des deux États, demandant l’adhésion de l’État de Palestine à l’ONU et le retrait complet et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Enfin, il a demandé la fin des « mesures coercitives unilatérales arbitraires et illégales » imposées par les États-Unis contre des nations souveraines du Moyen-Orient. 

M. WOJCIECH GERWEL, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères de la Pologne, a insisté sur le droit d’Israël de se défendre dans le respect du droit international et du droit international humanitaire.  Il s’est joint à tous ceux qui réclament la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages du Hamas et soutenu tous les efforts internationaux visant à rétablir la paix.  La communauté internationale, a-t-il préconisé, doit collaborer avec les acteurs régionaux pour convaincre toutes les parties de faire preuve de retenue car il est crucial d’éviter une escalade régionale. 

Le Sous-Secrétaire d’État a estimé qu’il est du devoir commun d’assurer une aide humanitaire aux civils innocents à Gaza.  Il a lancé un appel en faveur de l’accès humanitaire et estimé que compte tenu de la situation tragique actuelle, il ne faut surtout pas laisser les Palestiniens de Gaza sans soutien.  Depuis des décennies, a-t-il affirmé, la Pologne est impliquée dans des projets humanitaires et d’aide au développement au Moyen-Orient, avec un accent particulier sur la Palestine et le Liban.  Concluant, le Sous-Secrétaire d’État a rappelé que le processus de paix au Moyen-Orient a toujours été fragile et a souligné qu’aucun acte de violence ne rapproche d’une solution positive.  Il faut tout mettre en œuvre pour parvenir à la cessation des hostilités et revenir à la voie diplomatique pour résoudre ce différend, a-t-il insisté. 

Mme ELIZABETH TAYLOR JAY, Vice-Ministre des affaires multilatérales de la Colombie, a demandé, avec ferveur, le respect du droit à la vie.  L’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire afin de subvenir aux besoins de la population est une obligation du droit international humanitaire, a-t-elle rappelé, appelant à l’approvisionnement immédiat de la Bande de Gaza en matériel médical, ressources énergétiques et denrées alimentaires.  « Aujourd’hui, nous sommes témoins du mépris total du droit humanitaire », a-t-elle observé, réitérant l’appel de sa délégation à faire cesser le conflit immédiatement et reprendre les négociations, le conflit ne pouvant être réglé que par le dialogue.  Le règlement de ce conflit doit se baser sur les nombreuses résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et sur la solution des deux États, a-t-elle poursuivi.  Afin d’éviter la prolongation et la propagation du conflit, la Vice-Ministre a demandé la tenue d’une conférence internationale.  « Nous devons sortir de la barbarie et de ce conflit vieux de plusieurs décennies », a-t-elle exhorté en conclusion.

M. AHMED ABOULGHEIT, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a estimé que la crédibilité du Conseil de sécurité est en jeu face aux actes de vengeance qui ne visent qu’à infliger un châtiment collectif à une population dont le seul tort est de vivre dans la bande de Gaza.  Il a dénoncé ces violations du droit international et du droit international humanitaire.  Le 11 octobre, la Ligue a condamné dans les termes les plus forts les attaques contre les civils de part et d’autre, forte de la conviction que toutes les parties doivent respecter le droit international, a rappelé M. Aboulgheit, mettant en avant le principe selon lequel une claire distinction doit être faite entre civils et combattants.  La guerre que mène Israël contre les civils à Gaza doit cesser immédiatement, a-t-il martelé arguant que c’est la seule façon d’éviter une catastrophe humanitaire d’envergure.  Mettre un terme à cette guerre relève de la responsabilité du Conseil, en tant que garant de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il insisté, se disant surpris que certains acceptent que cette guerre soit menée au nom de la légitime défense, en dehors du cadre du droit international humanitaire, du droit de la guerre, sans que la moindre limite ne soit imposée. 

Par ailleurs, M. Aboulgheit s’est dit très préoccupé par les déplacements de force de la population du nord vers le sud de Gaza, comme si l’objectif était de créer une catastrophe humanitaire, soulignant que la population de Gaza est déjà une population de réfugiés.  Il a dénoncé une stratégie délibérée menée par Israël pour neutraliser la cause palestinienne, ajoutant qu’Israël et la Palestine ne sauraient connaître une seconde Nakba.  La situation sur tous les territoires palestiniens occupés n’est pas durable et la violence ne fera qu’engendrer la violence, a—t-il prévenu en demandant de s’attaquer aux causes profondes de ce cycle de violence et de mettre un terme à l’occupation, en vue de bâtir un État palestinien conformément aux frontières de 1967.

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a réitéré sa ferme condamnation des attaques terroristes du 7 octobre du Hamas et d’autres organisations extrémistes contre Israël ayant fait 1 400 morts, exigeant la remise en liberté immédiate et sans conditions des otages retenus par le Hamas, dont deux ressortissants mexicains.  Parallèlement, la riposte israélienne a fait près de 5 000 morts, plus de 14 200 blessés et des dégâts incalculables aux infrastructures civiles.  Le Mexique reconnaît à Israël le droit de protéger ses citoyens et son territoire, ainsi que de garantir leur sécurité, a-t-elle déclaré, mais cela doit se faire dans le plein respect du droit international, des principes de nécessité et de proportionnalité qui régissent tout recours à la force.

Elle a appelé à une cessation immédiate et durable des hostilités dans l’ensemble du territoire palestinien occupé et à la levée de l’état de siège de la population palestinienne à Gaza.  L’intervenante a jugé inacceptable l’exercice du droit de veto par les États-Unis le 18 octobre dernier, estimant que le projet de résolution proposé par le Brésil était équilibré et de nature essentiellement humanitaire.  Aussi a-t-elle réitéré son appel à celles et ceux qui ne l’ont pas fait à se joindre à l’initiative franco-mexicaine sur la restriction de l’usage du droit de veto, qui compte aujourd’hui 106 signataires.

M. KIM SANGJIN (République de Corée) a condamné les attentats terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre et rappelé toutes les parties concernées à leur obligation de respecter le droit international et le droit international humanitaire.  Le représentant a demandé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la protection de tous les civils.  L’acheminement rapide et sans entrave de l’aide humanitaire est essentiel. Le représentant a regretté que toute la région, déjà vulnérable, soit confrontée aujourd’hui à un risque élevé d’embrasement.  Il a constaté l’aggravation des tensions en Cisjordanie avec les échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue.  Il a appelé la communauté internationale à utiliser tous les moyens à sa disposition pour éviter que la situation ne s’aggrave.  La protection des civils et la prévention d’une propagation du conflit doivent être la priorité et pour briser le cycle de la violence, il faut des négociations sur la solution des deux États.

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) s’est dit déçu que le Conseil n’ait pas été en mesure d’assumer ses responsabilités, à cause du droit de veto.  Les organes politiques des Nations Unies ne sauraient rester silencieux face à la situation, a-t-il dit.  Il a condamné, dans les termes les plus fermes, les attaques terroristes du Hamas et les violations massives du droit international humanitaire, consistant à prendre des civils pour cible, les massacrer, les enlever et les retenir en otage.  Tirer délibérément des roquettes contre des cibles civiles constitue une grave violation du droit international humanitaire et un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité.  Le représentant a confirmé le droit d’Israël de se défendre conformément au droit international, y compris le droit international humanitaire, et ce, dans le plein respect des principes de proportionnalité.  Il a estimé que le siège de Gaza est un châtiment collectif incompatible avec le droit international humanitaire.  Le grand nombre de victimes civiles, dont beaucoup d’enfants, est tout simplement inacceptable, a-t-il jugé, avant de marteler que la protection des civils doit être la priorité absolue.  L’ONU, en particulier le Conseil, a une responsabilité cruciale et la prévention d’une nouvelle escalade est tout aussi cruciale.  Il faut garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave à la population de Gaza, a conclu le représentant.

M. OMAR HILALE (Maroc) s’est inquiété d’une situation sans précédent et du risque d’embrasement de la région.  Il a rappelé que son pays a présidé une réunion de la Ligue des États arabes, le 11 octobre dernier, qui a débouché sur la résolution 8987 appelant toutes les parties à faire preuve de retenue, soulignant la nécessité de protéger tous les civils et apportant un soutien au peuple palestinien.  Le représentant a insisté sur la nécessité de mettre un terme aux hostilités, d’arrêter ce bain de sang et de faciliter une assistance humanitaire constante et suffisante.  Il a rejeté tout déplacement forcé de la population, qui constitue une menace pour tous les pays de la région.  Nous sommes, a-t-il dit, du côté des Palestiniens et de leurs droits légitimes.  Nous défendons la solution des deux États dans les frontières de 1967 et nous userons de nos relations avec tous les acteurs pour relancer le dialogue et le processus de paix, a promis le représentant.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a condamné les attaques terroristes du Hamas, appelant à la libération immédiate et sans condition des otages.  Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international, y compris en ce qui concerne les actions menées depuis Gaza, a-t-elle affirmé, convaincue toutefois que la paix durable ne passera pas par une solution militaire.  Elle a appelé à la protection des civils, ainsi qu’à l’acheminement urgent et sans entrave de l’aide humanitaire.  De même, la sécurité des personnes déplacées doit être assurée, a-t-elle exhorté, appelant à la création de zones de sécurité et à la création de couloirs humanitaires. 

Les obligations juridiques ne peuvent être niées en période de conflit, a-t-elle ensuite fait remarquer, exhortant Israël et le Hamas à agir en conformité avec le droit international humanitaire et appelant toutes les parties, y compris Israël et l’Égypte, à fournir de l’aide humanitaire aux civils de Gaza.  La Nouvelle-Zélande se tient prête à accroître le soutien aux populations de Gaza, de Cisjordanie et d’Israël dans les semaines à venir, a-t-elle assuré, regrettant que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure d’adopter une résolution et de s’acquitter de ses fonctions en vertu de la Charte.  « L’heure est à la désescalade et non aux prises de positions politiques pour faire avancer une cause autre que celle de la paix », a-t-elle estimé, saluant toutes les initiatives visant à désamorcer les hostilités et rappelant que sa délégation est favorable à une solution à deux États. 

M. RENÉ ALFONSO RUIDÍAZ PÉREZ (Chili) a réitéré sa condamnation sans équivoque des actions du Hamas, des actes de violence et d’hostilité contre la population civile, et a appelé à la libération sans conditions de tous les otages.  Il s’est dit également très préoccupé par l’opération militaire à Gaza et le représentant a rappelé que le recours à la force dans le cadre de la légitime défense d’un État doit répondre aux principes de proportionnalité, de discernement et de précaution, ce qui ne semble pas être le cas jusqu’à présent. Évoquant le bombardement d’infrastructures civiles, le blocage de l’aide humanitaire et le déplacement forcé de population dans le nord de la bande de Gaza, le délégué a condamné une série d’actes en violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme.  Le Chili a toujours soutenu le droit du peuple palestinien à constituer un État souverain, a précisé le délégué, en faisant observer qu’il a installé un Bureau de représentation auprès de l’Autorité palestinienne à Ramallah en 1998 et reconnu l’État de Palestine en 2011.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a commencé par exprimer le plein soutien et la solidarité de son pays aux Palestiniens en ces temps difficiles.  Il a condamné les bombardement indiscriminés et aveugles d’Israël contre les civils et les infrastructures civiles dans la bande de Gaza, les jugeant « massives et destructrices ».  Le représentant a, en outre, dénoncé le blocus imposé à l’approvisionnement en eau, en denrées et en carburant, ainsi que le déplacement forcé des populations, qui sont constitutifs, à ses yeux, de « crimes de guerre ».  À cet égard, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et sans condition.  Inquiet des risques qui pèsent sur la sécurité régionale et internationale, le représentant a regretté l’incapacité du Conseil de sécurité à envoyer un appel en ce sens et fustigé ceux qui contribuent à la poursuite de ce conflit.  Selon lui, « toute tentative de créer un équivalent entre Israël, Puissance occupante, et les Palestiniens, les victimes, n’est pas tenable d’un point de vue juridique, moral et politique. »  Le Pakistan qui condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, estime qu’en vertu du droit international, la lutte pour la libération et l’autodétermination de ceux et celles qui vivent sous occupation est légitime et ne saurait être qualifiée de terrorisme.  C’est au contraire la répression de cette lutte qui est illégale, a-t-il tranché.  

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a espéré que le Conseil de sécurité poursuivra ses efforts et agira pour remédier à la situation actuelle et à ses graves conséquences humanitaires. Il a dit attendre de reparler de cette question lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale prévue jeudi prochain.  L’escalade de la violence et le recours à la force à Gaza ont rudement éprouvé les civils palestiniens, a-t-il déploré, en disant son soutien aux familles en deuil.  Le représentant a informé que des citoyens de son pays ont aussi été pris en otage.  Il a appelé toutes les parties à protéger les civils et à leur permettre d’accéder sans entraves à l’assistance humanitaire, avant d’exhorter la communauté internationale à faciliter un tel accès, en particulier à l’eau potable.  Il a enfin prié le Conseil de tout faire en vue de la cessation des hostilités dans la région, et a réaffirmé son soutien au dialogue et à la solution des deux États.

La représentante du Qatar a appelé à un cessez-le feu, à la libération des otages et à la fourniture de l’aide humanitaire à Gaza.  Elle a condamné le blocus imposé à Gaza par Israël, privant 2,3 millions de personnes d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments.  Il est inacceptable, a-t-elle tonné, d’instrumentaliser ce conflit et de s’en servir comme prétexte pour appliquer une politique de châtiment collectif et forcé la population à partir.  Nous sommes devant, a dénoncé la représentante, une violation du droit international et du droit international humanitaire.  Elle a également mis en garde Israël contre les conséquences de ses opérations punitives à Gaza.  C’est une escalade dangereuse qui risque de s’étendre dans toute la région, en plus d’être une violation des résolutions du Conseil de sécurité.  La représentante a jugé important de coopérer afin d’éviter l’extension du conflit.  L’Émirat du Qatar, a-t-elle conclu, garde ouverts ses canaux de médiation et c’est d’ailleurs grâce à son implication que des otages retenus par le Hamas ont pu être libérés.

M. CHEIKH NIANG, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré qu’au fil des années, le Comité avait averti à plusieurs reprises que la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, était intenable.  Sans horizon politique et dans un contexte de violations incessantes des droits humains, la détérioration de la situation et l’escalade deviennent inévitables.  Pourtant, a-t-il déploré, le Conseil reste incapable de mettre un terme aux effusions de sang et de protéger les vies civiles, comme en témoigne malheureusement le veto de la semaine dernière.  Il a aussi déclaré que tout le monde a mis en garde à plusieurs reprises contre les risques d’explosion, car le blocus illégal de Gaza imposé par Israël depuis 16 ans a transformé le territoire en une prison à ciel ouvert et appauvri la population. 

Dans ce contexte, il a déclaré que la Comité condamne fermement les frappes aériennes de représailles et les bombardements israéliens contre la bande de Gaza densément peuplée. Il a condamné en outre les ordres militaires donnés par Israël aux Palestiniens du nord de Gaza d’« évacuer » vers le sud: il n’y a nulle part où être en sécurité à Gaza, a-t-il tranché, ajoutant que le transfert forcé de personnes constitue une grave violation du droit international. 

Le Président du Comité a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la fin du siège, ainsi qu’à la fourniture de vivres, d’eau, d’électricité, de médicaments et autres articles de première nécessité.  Il a aussi félicité l’Égypte pour avoir facilité l’entrée de l’aide humanitaire cruciale dans la bande de Gaza via le point de passage de Rafah et exhorté Israël à permettre un flux sans entrave de l’aide.  Concluant, il a appelé le Conseil à surmonter les divisions et à agir pour mettre fin à l’effusion de sang et protéger le peuple palestinien. 

Mme CARLA MARIA RODRÍGUEZ MANCIA (Guatemala) a rappelé que la crise a été déclenchée par les attentats terroristes odieux perpétrés le 7 octobre par le Hamas. C’est une grave erreur morale et stratégique pour la cause palestinienne et les efforts de paix.  La déléguée a rappelé les mots de Golda Meir qui disait: si les groupes pro-palestiniens déposaient les armes aujourd’hui, il n’y aurait plus de violence.  Mais si les Israéliens faisaient de même, il n’y aurait pas d’État d’Israël.  Le fait, a poursuivi, que le Conseil ne reconnaisse pas le droit d’Israël à sa propre préservation et à la défense de son peuple ne contribue pas ni au dialogue, ni à la paix et à la sécurité régionales et internationales.

Le Conseil doit décourager les discours et les actes de haine.  Il doit faire front commun contre le terrorisme, et condamner clairement et sans équivoque les actions du Hamas et des autres organisations terroristes.  Il faut obtenir d’elles qu’elles cessent leurs pratiques consistant à placer des arsenaux et des infrastructures terroristes dans les sous-sols des hôpitaux, des écoles et des centres religieux et à se servir des civils comme boucliers humains.  L’aide humanitaire, qui commence à arriver, ne doit pas être utilisée à mauvais escient par des groupes terroristes pour commettre de nouveaux actes terroristes. Le Conseil doit adopter des résolutions équilibrées qui tiennent du droit d’Israël à la légitime défense, a insisté la représentante.

M. ROBERT RAE (Canada) a estimé qu’il faut rester unis dans la reconnaissance de l’horreur et dans le soutien à la paix pour les Israéliens et les Palestiniens, qui méritent de vivre en sécurité et avec dignité.  Le Canada soutient sans équivoque le droit d’Israël à se défendre, dans le respect du droit international.  « Même les guerres ont des règles » et le devoir de protéger les civils s’applique à tous.  Le représentant a appelé le Hamas à relâcher les otages, car prendre des otages constitue un « crime de guerre ».  Concernant la situation humanitaire, il s’est félicité de l’ouverture de l’accès vers Gaza, mais a jugé que cela n’était pas suffisant.  Pour sa part, le Canada s’est engagé à fournir 60 millions de dollars en assistance humanitaire.  Le représentant a par ailleurs jugé essentiel que ce conflit ne s’aggrave pas et ne s’étende pas aux régions voisines.  Il s’est inquiété, à cet égard, de la rhétorique de l’Iran en faveur du Hamas, des déclarations du groupe terroriste Hezbollah et du lancement de roquettes par des acteurs au Liban.

M. AMIR SAIED IRAVANI (République islamique d’Iran) a rejeté catégoriquement les « allégations infondées » proférées, ce matin, par le Secrétaire d’État américain tentant de rejeter à tort la faute sur l’Iran. « Notre engagement en faveur de la paix et de la stabilité régionales reste inébranlable », a martelé le représentant, en s’associant à la communauté internationale pour soutenir l’appel à un cessez-le-feu immédiat et à l’arrêt de l’intervention militaire « implacable » d’Israël.  Le soutien « inébranlable » des États-Unis à l’occupation et à l’agression en a fait un acteur actif du problème, a accusé le représentant.  « Les États-Unis ont encore exacerbé le conflit en s’alignant ouvertement sur l’agresseur aux dépens de la population palestinienne innocente. »  En fournissant rapidement un soutien militaire et logistique au régime d’occupation, les États-Unis se sont rendus complices du massacre brutal de Palestiniens innocents dans la bande de Gaza, a-t-il insisté.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a soutenu le droit d’Israël à se défendre et estimé que rien ne pouvait justifier le terrorisme, condamnant l’attaque du Hamas dans les termes les plus fermes et la prise d’otages dont l’Ukraine elle-même a eu à souffrir.  Condamnant catégoriquement la « pratique honteuse » consistant à prendre des civils comme boucliers humains, il a exprimé ses condoléances aux familles des victimes de l’hôpital Al Ahli Arab.  Il a appelé au plein respect des règles de la guerre et du droit international humanitaire, ainsi qu’à garantir un accès humanitaire.  Le délégué a défendu la solution des deux États dans le cadre du droit international et d’une application des résolutions du Conseil de sécurité.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a condamné les attaques abjectes contre les civils, affirmant que l’état de siège et l’attaque militaire dans le but déclaré d’anéantir des vies dans la bande de Gaza constituent un génocide, en violation des Conventions de Genève et de leurs Protocoles.  « Nous ne pouvons pas nous permettre de rester indifférents face à cette catastrophe humaine qui se dessine », s’est-il impatienté.  Le représentant a réaffirmé le soutien résolu de la Namibie à la lutte légitime du peuple palestinien contre l’occupation israélienne, à l’exercice du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’indépendance avec Jérusalem-Est pour capitale, par des moyens politiques, diplomatiques, pacifiques et non violents.  Pour finir, le représentant a plaidé donc à la mise en œuvre urgente et inconditionnelle des résolutions et décisions de longue date en faveur d’une solution à deux États, seul plan viable par lequel les peuples de Palestine et d’Israël peuvent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité.

M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a demandé la libération des otages et l’acheminement immédiats de l’aide humanitaire dans la région.  Des conflits qui n’ont pas été réglés pendant des décennies ne le seront pas via des actes terroristes, a-t-il averti, exhortant Israël à s’abstenir d’un « recours disproportionné » à la force.  Face aux conséquences dramatiques du conflit au Moyen-Orient et dans le monde entier, Israël doit revoir les délais d’évacuation des civils qui ne devraient, en aucun cas, devenir victimes d’un « châtiment collectif », a-t-il plaidé.  Selon sa délégation, la solution des deux États est la seule solution pour une paix pérenne. « Nous demandons la reprise du dialogue entre toutes les parties au conflit. » 

M. AHMAD FAISAL MUHAMAD (Malaisie) a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles des personnes décédées dans les hostilités en cours, y compris le personnel de l’ONU.  Il s’est dit choqué par l’ampleur de l’attaque israélienne à Gaza.  La situation risque de s’aggraver si le Conseil continue d’être paralysé, a-t-il prévenu.  Combien d’enfants encore devront devenir orphelins, être tués ou mutilés, avant que ce Conseil ne décide que trop c’est trop?  Les meurtres de civils innocents doivent cesser et les infrastructures civiles doivent être protégées.  Le délégué a exigé un cessez-le-feu immédiat pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines et pour que le travail humanitaire puisse être mené à bien à Gaza.  Il a demandé du carburant pour que les hôpitaux et les ambulances fonctionnent.  La Malaisie, a-t-il ajouté, s’oppose au déplacement forcé de la population de Gaza. Le délégué a appelé le Conseil à cesser l’hypocrisie, le « deux poids, deux mesures » et l’inégalité des traitements.  La paix ne peut être atteinte que par la création d’un État de Palestine libre et indépendant et la solution des deux États, a-t-il conclu.

M. AMARA SHEIKH MOHAMMED SOWA (Sierra Leone) s’est dit très préoccupé par la situation actuelle au Moyen-Orient qui suppose une approche constructive, délibérée et sincère du Conseil de sécurité.  Condamnant dans les termes les plus vifs l’attaque haineuse contre des civils israéliens et la prise d’otages par le Hamas, le représentant a également noté avec une grande inquiétude l’escalade de la violence, en particulier avec la riposte d’Israël.  Si son pays reconnaît le droit à la légitime défense, il a estimé que celle-ci doit être conforme au droit international.  Poursuivant, il a condamné toutes les attaques perpétrées contre des civils et des infrastructures civiles, dont l’attaque contre l’hôpital Al Ahli Arab à Gaza, demandant une enquête à cet égard.  Enfin, il a préconisé que des mécanismes de responsabilité soient établis afin de préserver toutes les preuves de violations du droit international.

M. ARIEL RODELAS PEÑARANDA (Philippines) a exprimé sa vive préoccupation quant à la récente escalade des hostilités au Moyen-Orient, appelant à la libération de tous les otages.  Les Philippines soutiennent les efforts de l’ONU pour fournir une aide humanitaire d’urgence aux civils palestiniens pris au milieu du conflit sur la bande de Gaza. À cet égard, le représentant a salué l’ouverture d’un couloir humanitaire avec l’Égypte et a espéré qu’une solution sera trouvée le plus rapidement possible pour évacuer par Rafah les étrangers bloqués à Gaza, dont des Philippins.  Sachant que près de 30 000 Philippins se trouvent en Israël et 130 à Gaza, le représentant a prié le Conseil de sécurité de soutenir les efforts coordonnés pour une évacuation sûre et la protection des migrants dans les zones de conflit.

M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a estimé que les événements actuels avaient de graves conséquences pour la paix et la sécurité dans la région.  Il a dénoncé l’intensification des frappes indiscriminées d’Israël sur des zones résidentielles à Gaza et les punitions collectives contre ses habitants, leur déplacement forcé et les coupures d’électricité, d’eau et d’approvisionnement au carburant qu’il subissent.  Il a estimé que le Conseil, dernier recours des petits États, comme pour le Koweït en 1990, avait échoué à adopter une résolution claire contre les violations dont sont victimes les civils palestiniens.  Il a affirmé qu’il était clair que certains États se trouvent au-dessus de la loi commune.  Il a appelé à la solidarité envers le peuple palestinien pour qu’il puisse établir un État en respect des résolutions pertinentes du Conseil, lui demandant de résister à toute tentative de déplacement forcé.  Le délégué a promis aux Palestiniens un pont aérien d’aide humanitaire, comme annoncé par les autorités de son pays.

M. HADI HACHEM (Liban), au nom du Ministre des affaires étrangères et des expatriés/diaspora du Liban, a dénoncé une guerre qui fait fi du droit international et des principes fondamentaux de la Charte.  Il a condamné le blocus de la bande de Gaza qui empêche l’acheminement de tous les biens essentiels, les bombardements d’infrastructures cruciales, d’hôpitaux et de lieux de culture ou encore les attaques contre les journalistes et les employés de l’ONU.  Le représentant a regretté que les forces israéliennes ne tiennent aucunement compte des résolutions de l’ONU ni des appels répétés du Secrétaire général.  Il a appuyé le droit des Palestiniens à disposer de leur propre État.  Si tous les dirigeants s’efforcent de trouver une solution pour que cesse ce conflit sanglant, les Israéliens menacent de ramener le Liban « à l’âge de pierre » avec des attaques par air, terre et mer qui inquiètent les Libanais, a-t-il déploré avant de saluer le rôle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). 

La région ne connaîtra de paix qu’avec l’établissement d’un État palestinien et la fin de l’occupation des territoires arabes occupés, a affirmé le représentant, en dénonçant par ailleurs l’utilisation par Israël d’armes incendiaires comme le phosphore blanc qui ont des effets dévastateurs sur l’environnement et sur les personnes.  Il a aussi condamné le meurtre de 13 journalistes à Gaza ainsi que les attaques perpétrées contre des journalistes au Liban.  « Le Liban n’a jamais été l’agresseur mais plutôt la victime de l’agression israélienne. »  Même si le Liban a réussi à libérer un pan de son territoire, Israël occupe d’autres parties du pays comme la région des fermes de Chebaa et de Ghajar, a-t-il poursuivi.  D’autre part, si les réfugiés syriens constituent une priorité pour le Liban, celui-ci ne saurait accepter l’impasse et reste disposé à trouver une solution digne pour leur retour.  En conclusion, le représentant a demandé aux membres du Conseil d’investir dans la paix et la sécurité du Liban, ce qui est dans l’intérêt de la région, de l’Europe et du monde pour éviter un effondrement économique, militaire et sécuritaire. 

M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) s’est dit préoccupé par la poursuite des tensions et des conflits au Moyen-Orient, et par la situation des civils.  À cet égard, il a regretté l’absence de mesures concrètes de la part du Conseil de sécurité.  Condamnant sans équivoque toutes les attaques aveugles contre les civils et les infrastructures civiles, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la libération immédiate, inconditionnelle et sûre des otages.  Le représentant a souligné l’importance du dialogue et des négociations, notamment pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, tout en garantissant la sécurité des travailleurs humanitaires.  Après avoir salué les efforts déployés par l’ONU, ses États Membres, ainsi que les organisations régionales et internationales, il a jugé essentielle la participation de toutes les parties pour parvenir à un règlement pacifique et viable du conflit.  À cet égard, le Viet Nam appelle à la relance du processus de paix du Quartet pour le Moyen-Orient, et demande l’arrêt immédiat de toute provocation susceptible d’alimenter la violence et l’animosité entre les deux parties, à savoir l’expansion de colonies en Cisjordanie, la démolition de maisons et l’expulsion du peuple palestinien.  De surcroît, le statu quo des Lieux saints à Jérusalem doit être respecté, a estimé le représentant, considérant que le maintien d’un cessez feu sur le long terme sera conditionné au fait de s’attaquer aux causes profondes de conflit.  Il a appuyé la solution des deux États.

M. ABBAS KADHOM OBAID AL-FATLAWI (Iraq) a affirmé que le peuple palestinien est l’objet d’un « génocide déclaré » de la part d’Israël, la Puissance occupante. La population palestinienne de Gaza est victime d’un blocus, elle est affamée, privée d’eau, de nourriture, bombardée et déplacée de force.  « Autant de preuves de la brutalité israélienne que la communauté internationale oublie et ignore », a déploré le délégué, en dépit des nombreuses résolutions adoptées sur le sujet, jamais mises en œuvre, car il n’existe aucun mécanisme contraignant à cet effet.  Cela a permis à Israël de commettre ces crimes sans jamais devoir en rendre compte, a-t-il encore affirmé.  Alors que tous condamnent les violations du droit international et du droit international humanitaire, le Conseil doit assumer ses responsabilités morale et juridique et mettre un terme à sa politique de sélectivité.  Selon le délégué, le Conseil doit prendre des mesures pour obtenir un cessez-le-feu, empêcher le déplacement de la population, la destruction de biens et de maisons palestiniens, et pour faire cesser les attaques et la désacralisation des Lieux saints.  Il faudra également créer un fonds pour la reconstruction de tout ce qui a été détruit à Gaza par les forces israéliennes.

M. BJÖRN OLOF SKOOG, Chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a exhorté le Hamas à libérer les otages et la communauté internationale de protéger toute infrastructure civile.  La population civile à désespérément besoin de denrées alimentaires, de matériel médical, de combustibles et d’abris, a-t-il développé, appelant à l’accès sans entrave et à la protection du personnel humanitaire.  Saluant l’ouverture du passage de Rafah, il a fait état de l’aide apportée aux civils par l’UE, qui a triplé sa contribution financière pour atteindre un montant total de 75 millions d’euros, parallèlement au déclenchement de sa riposte intégrée et de l’aide apportée par les États membres à titre national.  Exhortant les parties prenantes à s’abstenir de prendre toute mesure pouvant mener à l’escalade du conflit, il a salué les efforts des acteurs régionaux, appelant la communauté internationale à relancer le processus de paix au Moyen-Orient via la solution des deux États. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a considéré prioritaire d’empêcher l’escalade des combats et de tout mettre en œuvre pour que la crise humanitaire dans la bande de Gaza ne continue pas à s’aggraver et que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin. Elle a appelé à protéger la population civile quelle que soit sa nationalité et à un cessez-le-feu durable. Réitérant la ferme condamnation par l’Argentine des actes terroristes perpétrés par le Hamas à l’encontre d’Israël, elle a exigé la libération immédiate et sans condition des otages, y compris des citoyens argentins.  Son pays, a dit la déléguée, reconnaît le droit d’Israël à se défendre, tout en précisant que la population civile, les écoles, les hôpitaux et les installations de l’ONU devaient être protégés en toute circonstance, conformément au droit international humanitaire.  Elle a condamné l’attaque contre l’hôpital Al Ahli Arab à Gaza.  Jugeant impératif d’ouvrir des couloirs humanitaires sûrs, elle a salué la réouverture du point de passage de Rafah, espérant qu’il s’agissait d’un premier pas vers un acheminement durable et sans entrave de l’aide humanitaire.  Préoccupée par la tension croissante aux frontières d’Israël avec la Syrie et le Liban, la déléguée a appelé toutes les parties à « éviter une escalade aux conséquences imprévisibles ».  Elle a également demandé à la communauté internationale de s’investir dans des négociations en vue de parvenir à la solution des deux États, en raison des risques évidents que fait courir l’inaction. Elle a appelé le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale à assumer leurs responsabilités en vertu de la Charte, estimant qu’il en allait de la crédibilité du système onusien.  Elle a également appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue les besoins d’une reconstruction d’envergure de la bande de Gaza.

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) s’est dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire, les pertes massives de vies civiles et la crise humanitaire croissante.  Il a, une nouvelle fois, condamné sans équivoque les attentats terroristes perpétrés en Israël, le 7 octobre, et exprimé sa profonde consternation face à la perte tragique de vies humaines à l’hôpital Al Ahli de Gaza, estimant que les responsables doivent être traduits en justice.  Il a appelé toutes les parties à protéger les civils, en particulier les femmes et les enfants, et salué les efforts en faveur d’une désescalade et de l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a précisé que l’Inde a envoyé 38 tonnes de médicaments et de fournitures médicales dans la région, avant de réaffirmer son soutien à la solution des deux États, laquelle exige une reprise rapide des négociations de paix.  Il a aussi rappelé le soutien de son pays au peuple palestinien, grâce à une coopération bilatérale au développement, couvrant les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’émancipation des femmes, de l’entrepreneuriat et des technologies de l’information. 

Le temps est extrêmement difficile pour les Palestiniens, les Israéliens et le Moyen-Orient, a reconnu Mme MERETE FJELD BRATTESTED (Norvège).  Elle a condamné les attaques terroristes odieuses du Hamas qui doit libérer tous les otages à Gaza et souligné le droit d’Israël de se défendre.  Toutefois, a-t-elle souligné, les opérations militaires doivent rester conformes au droit international humanitaire et éviter les pertes civiles.  Ravie de l’arrivée des premiers convois à Gaza, la déléguée a demandé un accès humanitaire élargi, avant de rappeler que depuis le début de cette crise, la Norvège a versé 130 millions de couronnes supplémentaires, notamment à l’UNRWA.  Craignant les conséquences dévastatrices d’une escalade de la violence en Cisjordanie et dans le Moyen-Orient tout entier, elle a appelé à l’ouverture d’un horizon politique.  Un État palestinien souverain et indépendant reste la meilleure voie pour une paix durable. La solution des deux États offrirait de nouvelles opportunités de coopération, de sécurité, de stabilité et d’intégration, a conclu la représentante, en rendant hommage à l’UNRWA, dont plusieurs membres ont perdu la vie à Gaza.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a déclaré que le Conseil de sécurité, « en raison du cadre d’impunité qui s’est perpétué au fil du temps par le veto récurrent des États-Unis en faveur de son partenaire génocidaire », a fini par se transformer en un organe facilitant la violence et la mort.  La communauté internationale est témoin d’une escalade sans précédent du conflit qui risque de compromettre la stabilité régionale et internationale, a-t-il averti.  Selon lui, la Puissance occupante et son complice, les États-Unis, démontrent une volonté claire de mener une « opération d’épuration ethnique » du peuple palestinien qui survit dans la plus grande prison à ciel ouvert au monde.  Par ailleurs, il a attiré l’attention sur la violation, en toute impunité, par Israël des résolutions pertinentes et des normes du droit international, exhortant la communauté internationale à prendre note des pays qui cherchent à « justifier l’injustifiable », notamment via des « résolutions s’apparentant à des farces ». 

Les futures générations ne pourront se défaire des images de massacres, a-t-il poursuivi, et pourtant, Washington martèle qu’Israël recourt à la force de manière proportionnée. Le délégué a fait remarquer que cette minimisation n’a toutefois pas les mêmes effets que par le passé grâce aux réseaux sociaux relatant les actes irréfutables d’Israël.  « Le moment est venu de miser sur la paix, la justice et la liberté en mettant tout calcul politique et toute tentative de domination néocoloniale de côté », a-t-il conclu. 

M. JAMES MARTIN LARSEN (Australie) a déclaré que tant le Gouvernement que le Parlement australiens ont condamné, sans équivoque, les atrocités commises par le Hamas, appelé à la remise en liberté immédiate et sans condition des otages, et soutenu le droit d’Israël à se défendre.  Le représentant a soutenu les efforts tendant à contenir le conflit et indiqué que son pays cherche à travailler avec ceux qui partagent l’objectif de « faire baisser la température » dans la région et d’éviter que ce conflit ne déborde. Les actions du Hamas ont précipité un scénario dévastateur en Israël et à Gaza, et la position de l’Australie est que la protection de la vie des civils doit être la priorité absolue et qu’il faut respecter les règles de la guerre et le droit international humanitaire, a précisé le représentant.

Après avoir relevé que la situation humanitaire à Gaza est catastrophique, il a appelé à un accès humanitaire immédiat, sûr, sans entrave et continu afin d’assurer une aide humanitaire essentielle aux civils dans le besoin.  L’Australie a apporté une première contribution à l’aide humanitaire par l’intermédiaire de partenaires de confiance comme l’UNICEF, a-t-il annoncé. Il a affirmé que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien, ni ses besoins et aspirations légitimes.  Une paix durable ne peut être obtenue par des opérations militaires, a-t-il encore souligné, en réitérant son soutien à une solution à deux États.

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien, victime, selon lui, d’un « génocide » perpétré par la Puissance occupante.  Il a condamné le bombardement d’hôpitaux à Gaza et s’est ému de la mort de membres du personnel de l’ONU sur place.  Israël a décidé de faire fi du droit international et du droit international humanitaire qui sous-tendent la paix et la sécurité internationales, a-t-il dénoncé, accusant cet État de vouloir imposer un « châtiment collectif » aux Palestiniens de la bande de Gaza sous le prétexte de la légitime défense.  Dans ce contexte, il est inconcevable que le Conseil de sécurité soit une fois de plus bloqué, a affirmé le représentant.  Il a appelé le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale à agir de toute urgence, insistant sur l’importance d’instaurer un cessez-le-feu à Gaza et de répondre sans tarder à l’urgence humanitaire.  Pour ce faire, la communauté internationale, par le truchement d’agences comme l’UNRWA, doit continuer d’apporter un soutien à ceux qui en ont le plus besoin, a-t-il plaidé.  À terme, la seule façon de préserver la dignité et la liberté du peuple palestinien est de reconnaître la Palestine comme État Membre à part entière, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, a conclu le représentant.

M. TOUFIQ ISLAM SHATIL (Bangladesh) s’est indigné de la punition collective infligée à la population civile de Gaza, appelant les membres du Conseil de sécurité à s’entendre sur un cessez-le-feu immédiat pour faire cesser les bombardements continus et aveugles.  Il a, d’autre part, estimé que le premier devoir de la communauté internationale est d’assurer une aide humanitaire aux personnes qui ont survécu à l’attaque militaire brutale d’Israël, d’autant plus que 30% des habitations de la bande de Gaza ont été détruites ou rendus inhabitables, et que l’eau et la nourriture manquent aux habitants.  Le représentant a également plaidé pour que le personnel de l’UNRWA, « bouée de sauvetage pour la Palestine », soit préservé de toute attaque, alors que 35 de ses employés ont déjà été tués par Israël, dont 6 au cours des dernières 24 heures. 

Le délégué s’est élevé contre l’intention affichée par Israël de déplacer de force les Palestiniens hors de leur propre patrie.  Cela risquerait de détériorer davantage la situation humanitaire dans l’ensemble de la région, a-t-il averti, avant d’appeler le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour tenir Israël responsable de ses crimes de guerre et de son manque de respect flagrant du droit international humanitaire.  À ses yeux, la seule solution à cette crise reste la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale, dans le cadre d’une solution à deux États basée sur les frontières d’avant 1967. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a appelé à un cessez-le-feu immédiat, la protection des civils israéliens et palestiniens, la libération de tous les otages et l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a également rejeté toute tentative de déplacer par la force les Palestiniens de leur terre natale.  Le dialogue et les approches pacifiques doivent avoir la priorité pour mettre un terme à la guerre et régler pacifiquement tous les différends, régionalement et internationalement, a souligné le représentant.  À cet égard, il a remercié le Secrétaire général pour tous ses efforts visant à obtenir un cessez-le-feu et à acheminer l’aide humanitaire.  Il a ensuite souligné la position ferme de Bahreïn quant au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un État souverain et indépendant, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Par conséquent, il a demandé au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités historiques et d’assurer l’application des résolutions pertinentes. 

M. KEITH MC BEAN (Irlande) s’est inquiété du risque d’une escalade de la violence dans la région et condamné sans réserve l’attaque terroriste du Hamas. Une action barbare visant des civils innocents qui ne pourra jamais être justifiée, a dénoncé le représentant, appelant à la libération immédiate et sans condition préalable de tous les otages. Face à une telle brutalité, Israël a le droit de se défendre et de défendre son peuple conformément au droit international, a fait valoir le délégué, objectant, toutefois, que même les guerres ont des règles.  Il est donc nécessaire de faire la distinction entre le peuple palestinien et le Hamas, a-t-il souligné, décriant l’utilisation des populations civiles en tant que « boucliers humains ».  Le représentant a par ailleurs annoncé une enveloppe supplémentaire de 13 millions d’euros pour faire face à la crise, dont 10 millions d’euros de financement de base.  Les États Membres devraient veiller à ce que l’UNRWA dispose de fonds suffisants pour mener à bien son travail vital, a-t-il fait valoir.  Pour finir, le représentant a exhorté à ne pas oublier la situation « très préoccupante » en Cisjordanie, alors que l’attention de la communauté internationale est concentrée sur la crise à Gaza. 

M. LAURI VOIONMAA (Finlande) a appelé à la libération immédiate des otages et a déploré la situation catastrophique dans la bande de Gaza, appelant à une pause humanitaire.  Dans la crainte d’une escalade, il a exhorté la communauté internationale et les parties prenantes à avancer sur la solution des deux États, avec un État palestinien viable comprenant Gaza et la Cisjordanie.  La communauté internationale doit assumer sa responsabilité et travailler à la reprise des négociations dans les plus brefs délais, a-t-il insisté en conclusion. 

M. PHILIPPE KRIDELKA (Belgique) a condamné les actes terroristes atroces perpétrés en Israël par le Hamas et le Jihad islamique.  Il a appelé à la libération sans condition et sans délai des otages et soutenu le droit d’Israël à se défendre.  Face à la complexité et à l’émotion suscitée par la situation sur le terrain, notre action, a-t-il dit, doit se baser sur le respect du droit international et le droit international humanitaire.  La protection des civils doit être notre préoccupation principale, tout en gardant à l’esprit la responsabilité première des parties au conflit. La Belgique, a prévenu le délégué, ne cautionne ni l’idée d’un blocus total, ni le déplacement forcé des populations et encore moins l’utilisation des civils comme boucliers humains.  Nous appuyons la mise en place, dans les meilleurs délais, d’une trêve humanitaire devant mener à un cessez-le-feu.  Le représentant a rappelé que son pays a augmenté le financement des opérations humanitaires de l’ONU, à hauteur de 2 millions d’euros.

Les efforts diplomatiques doivent maintenant se concentrer sur une désescalade rapide car la situation actuelle montre l’absolue nécessité de définir un horizon politique vers une solution durable et pérenne du conflit.  Le représentant a dit appuyer la solution des deux États.  Il faut, a-t-il pressé, faciliter les échanges, préparer le terrain pour une reprise des pourparlers et nous inscrire en faux contre tous les discours de haine ou autres amalgames non constructifs. Il est impératif de travailler ensemble, de façon constructive, avec les Israéliens et les Palestiniens à la sortie de crise et à une paix durable.

M. SIDI MOHAMED LAGHDAF (Mauritanie), au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a appelé à l’arrêt immédiat de l’agression illégale d’Israël contre le peuple palestinien.  Il doit y avoir un cessez-le-feu et une protection de la population civile dans la bande de Gaza comme dans le reste du territoire palestinien occupé, a-t-il dit, exigeant d’Israël qu’il mette fin à tous ses crimes et à toutes ses brutalités contre le peuple palestinien, au premier rang desquels le siège inhumain de Gaza.  L’OCI souligne, à cet égard, la nécessité de fournir d’urgence une aide humanitaire, médicale et de secours, y compris en distribuant nourriture, eau, carburant, électricité et médicaments aux habitants de Gaza, cela par l’intermédiaire notamment de l’UNRWA.  « Cette aide est nécessaire dès à présent pour plus d’un million de personnes qui ont déjà été forcées de quitter leur foyer et qui ont tout perdu à cause de cette agression ».  Le représentant a appelé le Conseil de sécurité à agir sans tarder pour mettre fin à l’agression brutale d’Israël et, au-delà, pour « mettre fin à l’impunité dont a joui Israël, la Puissance occupante, pour perpétrer ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité depuis des décennies ».

M. ALHAKAM DANDY (République arabe syrienne) a déclaré que la campagne criminelle et sanglante d’Israël dépasse l’entendement et l’imagination.  Israël, a-t-il accusé, a coupé tout ce qui est indispensable à la vie des Palestiniens et ne cesse de bombarder la bande de Gaza depuis deux semaines.  Cette campagne illégale n’aurait pas été possible si certains États occidentaux n’avaient donné carte blanche à ce qu’ils qualifient de droit à la légitime défense.  L’escalade et la boucherie actuelles viennent de décennies d’occupation et d’injustice.  En commettant des massacres et un génocide contre le peuple palestinien, Israël mène une politique de la terre brûlée, grâce aux États-Unis qui ont non seulement entravé les décisions du Conseil de sécurité, mais apporté aussi une aide militaire à Israël et des millions de dollars pour éliminer les Palestiniens.  Il faut se garder de mettre sur un pied d’égalité les victimes et la Puissance occupante et reconnaître le droit de légitime des Palestiniens et, à un État indépendant.  Dénonçant le déplacement forcé des populations, le représentant a souligné que les crimes commis à Gaza sont les mêmes que ceux perpétrés dans le Golan syrien occupé.

Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives) a déclaré que l’agression militaire israélienne contre des civils innocents, en particulier des enfants, a provoqué un niveau de dévastation que les mots ne peuvent décrire.  Les pertes en vies humaines, la destruction de maisons et les bombardements continus de Gaza défient tous les principes du droit international et de l’humanité fondamentale, a-t-elle ajouté.  La représentante a souligné qu’en tant que Membres des Nations Unies, les États ont la responsabilité de protéger des vies innocentes par la diplomatie.  Selon elle, l’urgence de la situation est telle qu’elle exige non seulement l’attention de tous mais aussi et surtout « notre action rapide et résolue ». « Le moment est venu pour le Conseil d’accomplir son devoir », a-t-elle dit.  La déléguée a ainsi imploré les membres du Conseil d’agir rapidement, non pas par calcul politique mais par ce devoir moral qui transcende les frontières et les divisions et ne vise qu’un monde plus pacifique. 

M. JAKUB KULHÁNEK (Tchéquie) a condamné, une nouvelle fois, les attaques du Hamas contre Israël et l’enlèvement de plus de 200 personnes, dont des enfants et des personnes âgées.  Il a appelé à leur libération sans condition et insisté sur le droit d’Israël à défendre sa population, conformément au droit international.  Israël, a-t-il dit, n’a pas choisi la guerre.  C’est le Hamas qui l’a choisie, en lançant des attaques sans se soucier des conséquences pour sa propre population, allant même jusqu’à l’utiliser comme bouclier humain.  Les civils, a martelé le représentant, doivent être protégés à tout moment, conformément au droit international humanitaire.  Il a soutenu les appels à l’élargissement de l’accès humanitaire, voulant que l’on veille à ce qu’il ne soit pas détourné par les terroristes.  Il a aussi salué les efforts visant à empêcher que le conflit ne se transforme en une guerre régionale.  Le représentant a préconisé une paix durable basée sur la solution des deux États, estimant qu’il s’agit là de la seule voie réaliste pour garantir la sécurité d’Israël et répondre aux aspirations des Palestiniens.  Il a soutenu le projet de résolution des États-Unis et exprimé l’espoir que le Conseil de sécurité agira dans l’unité. 

Mme ANA JIMENEZ DE LA HOZ (Espagne) a réitéré sa condamnation de tout acte de terrorisme et de violence.  Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international et du droit international humanitaire, a-t-elle rappelé, soutenant néanmoins la demande de pause humanitaire du Secrétaire général.  La communauté internationale, y compris Israël, a le devoir de protéger la population civile de Palestine et de permettre l’accès à l’aide humanitaire.  À ce titre, le Gouvernement espagnol a décidé de doubler l’aide qu’il apporte déjà.  La représentante a également demandé la libération immédiate et sans condition des otages, la prise d’otage constituant un crime de guerre.  Elle a exhorté la communauté internationale à éviter toute politisation du conflit et à soutenir le travail de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), afin de prévenir l’escalade et la propagation du conflit à la région.

Il est tout autant important de trouver une solution crédible de paix au lendemain de la cessation des hostilités actuelles, a poursuivi la déléguée.  Une telle solution est nécessairement la solution des deux États, conformément aux paramètres que ce Conseil de sécurité a validés à plusieurs reprises, a-t-elle estimé, appelant à l’organisation d’une conférence internationale après la cessation des hostilités.  « Nous devons retrouver l’esprit qui a guidé la Conférence de paix de Madrid de 1991 et les Accords d’Oslo », a-t-elle conclu. 

Face à la gravité de la situation, M. TAREK LADEB (Tunisie) a déploré que le Conseil de sécurité ne parvienne pas à trouver un consensus sur la proclamation d’un cessez-le-feu, le maintien de la paix et de la sécurité et l’acheminement de l’aide humanitaire, en cette Journée des Nations Unies.  Les meurtres, les destructions et le blocus sont le résultat attendu du silence de la communauté internationale face aux politiques agressives et aux violations de la Puissance occupante.  Le Conseil de sécurité et les organes de l’ONU se font l’otage de la polarisation et des calculs politiques, aux dépens de la vie de millions de Palestiniens.  C’est précisément ce dont se sert la Puissance occupante pour faire valoir son prétendu droit à la légitime défense.  Le droit international humanitaire et les droits de l’homme perdent apparemment de leur validité dès que l’on franchit la frontière palestinienne, s’est lamenté le délégué. 

Préoccupé par l’escalade de la violence et les opérations militaires à Gaza, M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a appelé à la libre circulation de l’aide humanitaire.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit aider l’UNRWA qui joue un rôle essentiel. Elle doit obtenir l’ouverture d’un couloir humanitaire et un cessez-le-feu.  Le représentant a condamné les attaques terroristes et appelé à la libération immédiate de tous les otages.  Il a reconnu les préoccupations légitimes des peuples israélien et palestinien et pressé la communauté internationale de trouver une solution durable à ce conflit. Les deux parties doivent dialoguer et avancer vers la solution des deux États.  Elles doivent prendre du recul et réfléchir à la gravité de leurs actes.  Cette guerre ne résoudra aucun des problèmes d’Israël, de l’Occident ou de Gaza.  Elle doit cesser immédiatement. 

M. VÍCTOR GARCÍA TOMA (Pérou) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, avant de souligner que le droit à la légitime défense doit s’inscrire dans le cadre du droit international, y compris du droit international humanitaire, et tenir compte des principes de distinction et de proportionnalité.  Le Pérou appelle donc de toute urgence les parties concernées à parvenir à un cessez-le-feu total et immédiat.  Le représentant a condamné à la fois les tirs de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza, et les bombardements aériens et terrestres aveugles d’Israël sur Gaza. Il a fait sien l’appel du Secrétaire général pour demander au Hamas de libérer immédiatement et sans condition les otages sous son contrôle et à Israël de faciliter l’accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire, en établissant un couloir humanitaire qui offre toutes les garanties à la population civile touchée.  Le Pérou regrette vivement que les efforts déployés par la présidence brésilienne pour adopter une résolution appelant à la cessation des hostilités n’aient pas eu le résultat escompté, en raison du veto opposé par l’un des membres permanents du Conseil. 

Pour l’Observateur permanent du Saint Siège, Mgr GABRIELE CACCIA, la guerre est toujours une défaite pour l’humanité car elle entrave « la vocation innée de la famille humaine à la fraternité ».  Il a condamné de la manière la plus absolue et sans équivoque l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas et d’autres groupes armés le 7 octobre contre la population d’Israël, en rappelant les mots du pape François qui a dit que le terrorisme et l’extrémisme alimentent la haine, la violence et la vengeance, et ne font que causer des souffrances mutuelles.  Il a donc réitéré l’appel du pape François à la libération immédiate de tous les otages détenus à Gaza.  Le Saint-Siège rappelle que la responsabilité pénale des actes terroristes est toujours personnelle et ne peut jamais être attribuée à une nation ou à un peuple tout entier, a poursuivi son Observateur, et le droit à l’autodéfense dans tout conflit être conforme au droit international humanitaire, y compris au principe de proportionnalité. 

Exprimant sa vive inquiétude face à la catastrophe humanitaire en cours à Gaza, l’Observateur a souligné que le « siège total » imposé à Gaza a causé des souffrances aveugles parmi la population, notamment en raison des pénuries de vivres, de carburant et de fournitures médicales.  Il a lancé un appel pour faciliter d’urgence des couloirs humanitaires et les maintenir ouverts afin que l’aide puisse atteindre l’ensemble de la population.  Face à l’escalade de la violence, il est impératif, selon l’archevêque, que les autorités de l’État d’Israël et de l’État de Palestine fassent preuve d’audace pour renouveler leur engagement en faveur d’une paix fondée sur la justice et le respect des aspirations légitimes des deux parties.  Si la voie du dialogue semble, aujourd’hui, étroite, elle est la seule option viable pour mettre un terme durable au cycle de violences qui a englouti « cette terre si chère aux chrétiens, aux juifs et aux musulmans », a-t-il conclu. Le Saint-Siège reste convaincu que la solution des deux États offre encore l’espoir d’une telle paix.

M. THORDUR AEGIR OSKARSSON (Islande) a déploré les immenses souffrances des civils innocents et des milliers de personnes, dont des enfants, qui ont été tuées ces derniers jours à Gaza.  Il a profondément regretté que ces atrocités attisent les flammes de la haine, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et du racisme à travers le monde.  Il a condamné dans les termes les plus fermes les actes barbares commis par le Hamas, soulignant que le terrorisme ne peut jamais être justifié.  Après avoir appelé à la libération immédiate et sans conditions des otages israéliens, il a indiqué que même si Israël a le droit de se défendre, il doit le faire dans les limites du droit international qui confère aux États des droits et des obligations.  « Les deux sont sacrés », a souligné le représentant.  Il a en outre indiqué que son pays a répondu aux appels d’urgence de l’ONU en allouant une contribution supplémentaire de 70 millions de couronnes islandaises à l’UNRWA. 

M. PAUL BERESFORD-HILL, de l’Ordre de Malte, a déclaré s’exprimer en tant qu’observateur neutre des souffrances qui tourmentent le pays dans lequel son ordre a été fondé, il y a 900 ans.  Il a rappelé qu’à travers toute la Cisjordanie existent encore des hôpitaux portant la croix de Malte à huit pointes, ouverts aux musulmans, aux chrétiens et aux juifs.  Cette Terre est également sainte pour son ordre, a-t-il insisté, déplorant la violence qui s’y est déchaînée contre des innocents.  Le système de santé à Gaza est soumis à une immense pression, s’est-il alarmé, précisant qu’un cinquième des établissements de santé ont cessé de fonctionner et que 143 attaques ont eu lieu contre des centres de soin, dont 81 en Cisjordanie.  À Gaza, 62 offensives contre des installations médicales ont fait plus de 500 morts et blessé 500 autres agents de santé.  Détaillant ces statistiques, il a demandé quand les violences prendront fin.  Quelle que soit la faction dont les missiles ont frappé l’hôpital Al Ahli Arab, ce sont les innocents qui paient le tribut, s’est-il désolé. 

La situation présente le potentiel de se dégrader, comme la crise des Balkans a dégénéré en la Première Guerre mondiale, a estimé le représentant.  Il a émis l’espoir que ce moment d’introspection mondiale résulte en quelque chose de plus que des couloirs humanitaires pour que seuls 20 camions quotidiens apportent une aide vitale à deux millions de personnes. Il a également appelé à la libération des otages innocents.  En conclusion, il a exhorté l’assistance à trouver un chemin vers la paix, enraciné dans la justice et le droit international humanitaire, pour transformer enfin les glaives en socs de charrue. 

Mme NEISHANTA ANNASTACIA BENN (Guyana) a déclaré que silence ne peut plus être une option pour le Conseil de sécurité, qui détient la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  L’appel de ma délégation au Conseil est de s’unir, d’envoyer le message clair aux peuples d’Israël et de Palestine que vous êtes à leurs côtés, a lancé la déléguée, que vous reconnaissez les souffrances qu’ils ont endurées et qu’ils endurent et que vous avez décidé collectivement de répondre par la force du droit international.  La vie des hommes, des femmes et des enfants –des enfants !- en dépend, a-t-elle conclu, insistant pour que cette responsabilité ne soit pas « prise à la légère ».

Mme SOPHEA EAT (Cambodge) a condamné tous les actes de violence et de terrorisme, insistant sur la nécessité de faire de la paix une priorité afin de permettre aux deux nations d’exercer leurs droits au développement plutôt que de subir une guerre sans fin.  Elle a déploré le nombre croissant de victimes civiles, exhortant toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à engager un dialogue constructif pour parvenir à un cessez-le-feu ou à une pause humanitaire. Elle a également demandé que les parties au conflit ne ciblent pas les infrastructures civiles et autorisent l’acheminement d’aide humanitaire, conformément au droit international humanitaire.  Enfin, elle a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à « s’unir dans un esprit de solidarité pour mettre en place un dialogue et des négociations conduisant à une paix juste et durable ».

M. MAURIZIO MASSARI (Italie) a rappelé le caractère injustifiable des exactions du Hamas, dénonçant un « carnage insensé ».  Il a condamné les tirs de roquettes et exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.  Il a rappelé que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien et a, à ce titre, considéré qu’il faut répondre urgemment à la situation humanitaire. 

Le Moyen-Orient, s’est-il alarmé, se transforme en poudrière et le risque de voir le conflit déborder dans la région est bien réel.  L’Italie, a dit son représentant, s’est engagée à éviter ce scénario, comme en atteste la présence de sa Première Ministre au Sommet convoqué par le Président égyptien, samedi dernier, ainsi que ses récentes rencontres avec le Premier Ministre Benyamin Netanyahu, le Président Mahmoud Abbas et le Roi Abdallah de Jordanie.  Exhortant les parties à prendre des mesures immédiates pour désamorcer la situation, le représentant a rappelé la nécessité d’une solution politique fondée sur les paramètres convenus au niveau international, dont la solution des deux États.  Même en ces heures sombres, il faut se tourner vers l’avenir et préparer le jour d’après , a-t-il conclu. 

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