Conseil de sécurité: au Soudan, détérioration de la crise sécuritaire et humanitaire, selon le Président du Comité des sanctions
La situation sécuritaire et humanitaire au Soudan, et particulièrement au Darfour, ne cesse de se détériorer, a déclaré, ce matin au Conseil de sécurité, M. Harold Adlai Agyeman, du Ghana, le Président du Comité des sanctions applicables à ce pays et prévues par la résolution 1591 (2005).
Un constat dressé par le Groupe d’experts du Comité, chargé de surveiller le respect de la mise en œuvre de ces mesures, qui fait état dans son rapport intérimaire d’« un contexte d’escalade de la violence à Khartoum et d’une propagation rapide au Darfour en raison des combats qui se poursuivent entre les Forces d’appui rapide et les forces armées soudanaises depuis le 15 avril 2023 ».
L’intensification des affrontements –notamment à Geneina– a entraîné le déplacement de la population civile vers les pays voisins, a noté le Président, en précisant que des écoles, des mosquées et des hôpitaux ont été pris pour cible, tandis que des habitations, des sièges d’ONG et des locaux de l’ONU ont subi des pillages.
Le représentant soudanais a assuré que les Forces armées soudanaises ne font que se défendre face aux Forces d’appui rapide, que la population rejetterait « catégoriquement ». Il les a accusées d’être responsables de crimes à travers tout le pays, et notamment au Darfour. Le délégué a espéré que le Groupe d’experts les incriminera dans son rapport final qui sera transmis en janvier, en citant des violences sexuelles et des meurtres commis sur la base de l’ethnicité, dont les femmes et les enfants sont souvent les premières victimes.
Il ne fait aucun doute que l’objectif des milices est de détruire le pays, a tranché le représentant, en affirmant qu’« assassins et mercenaires » venus de l’étranger étoffent les rangs de cette milice armée en violation du régime de sanctions, qui interdit notamment le transfert d’équipement militaire vers le Darfour.