En cours au Siège de l'ONU

9404e séance – matin
CS/15395

Le Conseil de sécurité se réunit le jour anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, après 18 mois de conflit avec la Fédération de Russie

Le Conseil de sécurité s’est réuni, ce jeudi matin, jour anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, pour examiner la situation dans ce pays, 18 mois tout juste après le début de l’invasion russe.  S’il a beaucoup été question du lourd bilan humain du conflit et des frappes russes incessantes sur des infrastructures civiles, notamment les installations d’exportation céréalière ukrainiennes, c’est une autre préoccupation qui a dominé les échanges: le sort des milliers d’enfants ukrainiens transférés de force vers la Russie depuis le début de l’« opération militaire spéciale », voire depuis 2014, selon les accusations de l’Ukraine.

Intervenant en ouverture de cette séance d’information, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix n’a pas caché que cette guerre, lancée en violation des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, « n’a pas de fin en vue ».  Pire encore, les combats n’ont fait que s’intensifier depuis le retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, le 17 juillet, a constaté Mme Rosemary DiCarlo, selon laquelle on estime désormais à un demi-million le nombre total de morts, civils et militaires, des deux côtés. 

La haute fonctionnaire s’est alarmée des multiples attaques russes aux missiles et aux drones menées contre les infrastructures d’exportation de céréales des ports ukrainiens de la mer Noire et du Danube, lesquelles « mettent en péril l’envoi de denrées alimentaires dont le monde a désespérément besoin ».  Elle s’est également émue du grand nombre d’enfants touchés par ces frappes, mentionnant entre autres le cas de cette fillette de 6 ans tuée, le 19 août, dans le bombardement d’un théâtre de Tchernihiv.  

Dans ce contexte de destructions à grande échelle, Mme DiCarlo a salué la signature, le 18 août, par l’ONU et le Gouvernement ukrainien, d’un plan visant à prévenir de graves violations contre les enfants.  Elle a cependant regretté que l’ONU n’ait toujours pas l’accès nécessaire pour vérifier les allégations de violations contre des enfants sur le territoire ukrainien sous contrôle russe ou dans la Fédération de Russie elle-même, y compris des enfants qui auraient été transférés vers ce pays.

Invitée par le Conseil à fournir des précisions sur ce point, Mme Kateryna Rasheva, experte juridique au Centre régional pour les droits de l’homme, a indiqué que, depuis le 18 février 2022, au moins 19 546 enfants d’Ukraine ont été emmenés par des agents russes vers 57 régions de la Fédération de Russie.  Parmi eux, 3 855 sont des orphelins et des enfants privés de soins parentaux, a-t-elle détaillé, dénonçant une violation de l’article 49 de la quatrième Convention de Genève et un crime de guerre. 

Accusant la Russie de vouloir « garder ces enfants sous influence russe pour toujours », l’experte ukrainienne a affirmé que Moscou refuse aussi de transmettre la liste des enfants « évacués » à l’Agence centrale de recherche du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce qui, selon elle, a incité la Cour pénale internationale (CPI) à délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre du Président Vladimir Putin et de la Commissaire russe aux droits de l’enfant, Mme Maria Lvova-Belova. 

Les déportations illégales et les transferts forcés ne sont pas les seules violations graves dont sont victimes les enfants ukrainiens, a ajouté Mme Rasheva, en mentionnant l’imposition à ces derniers de la citoyenneté russe, une mesure présentée comme « humanitaire » par les autorités russes.  En conséquence, a-t-elle souligné, lorsque les garçons atteindront l’âge de la majorité, ils seront obligés de remplir leur devoir en vertu de la Constitution russe, c’est-à-dire de servir dans les forces armées russes.  Le représentant de l’Ukraine n’a pas dit autre chose en expliquant qu’après leur déportation vers la Russie ou des territoires ukrainiens « temporairement occupés », ces enfants « font l’objet d’un lavage de cerveau agressif qui vise à changer leur conscience, gommer leur identité ukrainienne et créer des bons petits soldats pour l’armée russe ».

Après avoir rappelé que les responsables russes ont fait état de plus de 700 000 enfants « réinstallés » en Russie en provenance d’Ukraine depuis février 2022, le délégué ukrainien a accusé Moscou de mener depuis 2014 une politique d’enlèvements de masse d’enfants ukrainiens et d’endoctrinement par la force. Saluant à ce sujet la décision du Secrétaire général d’ajouter les forces armées de la Russie à l’annexe de son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés, il a appelé le Kremlin à mettre fin à ces crimes odieux contre les enfants ukrainiens et à faciliter leur retour. 

Il a été rejoint dans cette requête par le Directeur général de l’organisation Save Ukraine, M. Mykola Kuleba, et une majorité de délégations, les États-Unis accusant en outre le Bélarus d’appuyer ces procédures de transferts d’enfants ukrainiens dans des camps sur son sol.  Ces déportations constituent des crimes de guerre dont la Russie devra répondre, a averti la France, appuyée par l’Union européenne, qui a rappelé que la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine avait confirmé cette qualification.

La Russie n’a pas réussi à convaincre le monde que ses camps de rééducation et ses adoptions forcées étaient des actions humanitaires, a renchéri l’Albanie, tandis que le Royaume-Uni s’inquiétait qu’à ce jour, seulement 386 enfants ukrainiens aient été rapatriés.  L’Allemagne a quant à elle repris à son compte l’appel du Secrétaire général demandant que les agents de protection de l’enfance aient accès aux enfants enlevés afin de faciliter leur retour au sein de leurs familles.

Sans jamais évoquer cette question, la Fédération de Russie a préféré dénoncer une nouvelle fois les conséquences du « coup d’État anticonstitutionnel » de 2014 en Ukraine et la guerre hybride menée contre elle par les États-Unis et leurs alliés. La Russie ne pouvait tolérer le renforcement à ses frontières d’un régime « néonazi russophobe », a-t-elle fait valoir.  La Chine a, elle, appelé à faciliter des pourparlers de paix entre les parties, ce qui, selon elle, implique de cesser les envois d’armes et l’imposition de sanctions unilatérales. 

De leur côté, le Ghana et l’Équateur ont prévenu le Conseil que cette guerre « inutile », qui accroît la tension nucléaire et les dépenses militaires, détourne l’attention de la communauté internationale d’autres crises dans le monde qui doivent urgemment être réglées.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a commencé par noter que cela fait aujourd’hui un an et demi que la Fédération de Russie a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine.  Elle a indiqué que, selon le décompte du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), au moins 9 444 civils, dont 545 enfants, ont été tués et près de 17 000 autres personnes, dont 1 156 enfants, ont été blessées.  Les chiffres réels sont probablement bien plus élevés, a-t-elle toutefois relevé, ajoutant que certaines estimations évaluent le nombre total de morts, civils et militaires des deux côtés, à un demi-million.  Cette guerre, lancée en violation des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, « n’a pas de fin en vue », a déploré la haute fonctionnaire, qui a constaté que, depuis le retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire le 17 juillet, les combats n’ont fait que s’intensifier. 

Les attaques russes « brutales et incessantes » qui ont endommagé les infrastructures d’exportation de céréales dans les ports ukrainiens de la mer Noire et du Danube mettent en péril l’envoi de denrées alimentaires dont le monde a désespérément besoin, a-t-elle dénoncé, avant de rappeler que, ces dernières semaines, des frappes russes ont également touché des infrastructures portuaires dans la région d’Odessa et un terminal céréalier dans le district de Beryslav, dans la région de Kherson.  Elle a ajouté qu’au cours du mois d’août, des attaques de drones ont frappé le port d’Izmail sur le Danube, endommageant environ 40 000 tonnes de céréales destinées à des pays d’Afrique ainsi qu’à la Chine et à Israël, mais aussi les villes portuaires d’Odessa et Mykolaïv, ainsi que des silos à céréales et des entrepôts dans le port de Reni, sur le Danube.  Hier encore, à la suite d’une autre attaque de drones russes dans la région d’Odessa, 13 000 tonnes de céréales ont été détruites, s’est indignée la Secrétaire générale adjointe, prévenant que ces attaques pourraient être catastrophiques pour les 345 millions de personnes déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë dans le monde.  Dans ce contexte, a-t-elle précisé, le Secrétaire général continue de souligner l’importance des exportations de produits alimentaires et d’engrais de la Russie et de l’Ukraine pour la sécurité alimentaire mondiale et de plaider en faveur de la reprise de l’Initiative de la mer Noire. 

Le 19 août, a poursuivi Mme DiCarlo, une attaque de missile russe contre un théâtre de la ville de Tchernihiv a coûté la vie à 7 personnes, dont 1 fillette de 6 ans, et en a blessé plus d’une centaine, dont au moins 15 enfants. Ces victimes se sont ajoutées aux dizaines d’autres civils tués ces dernières semaines à Kherson, Odessa, Donetsk, Lviv, Kharkiv, Soumy et Zaporijia, a-t-elle indiqué, ajoutant que, dans certains cas, des attaques à double frappe ont tué et blessé non seulement des résidents, mais aussi des premiers intervenants qui se précipitaient pour aider.  Elle s’est également déclarée profondément troublée par la destruction d’un hôtel utilisé par l’ONU et d’autres organisations humanitaires à Zaporijia le 10 août.  Condamnant ces violations flagrantes du droit international humanitaire, elle s’est aussi élevée contre les attaques ciblant la culture et le patrimoine ukrainiens, faisant état, selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de dégâts causés à 284 sites culturels, dont 120 sites religieux. 

Mme DiCarlo a indiqué qu’à la suite des attaques du 23 juillet qui ont gravement endommagé le centre historique d’Odessa, zone protégée par la Convention du patrimoine mondial, l’UNESCO a déployé une mission d’experts pour évaluer les dégâts et préparer des mesures visant à stabiliser et à protéger les biens culturels contre une nouvelle détérioration.  Elle a ajouté qu’une autre évaluation récente de l’ONU sur l’impact de la destruction du barrage de Kakhovka a conclu que la rupture avait provoqué un désastre environnemental de grande envergure, affectant gravement les moyens de subsistance des agriculteurs ukrainiens. 

La Secrétaire générale a ensuite mis l’accent sur l’impact dévastateur de la guerre sur les femmes, qui représentent l’écrasante majorité des 6,2 millions de personnes contraintes de fuir vers d’autres pays en raison de la violence.  Malgré des défis considérables, les Ukrainiennes sont à l’avant-garde des réponses humanitaires, a-t-elle salué, indiquant que, pour soutenir leurs efforts, ONU-Femmes a alloué, par l’intermédiaire de son fonds pour la paix et l’action humanitaire, plus de 14,6 millions de dollars pour financer plus de 120 organisations de la société civile qui soutiennent les femmes et les filles en Ukraine et les personnes déplacées au Moldova. Mme DiCarlo a également fait état de 173 cas vérifiés de violences sexuelles liées au conflit contre 112 hommes, 57 femmes et 4 filles, notant que, selon la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, de tels incidents pourraient constituer des crimes de guerre.  Évoquant par ailleurs les destructions d’écoles et d’hôpitaux, elle a salué la signature, le 18 août, d’un plan par l’ONU et le Gouvernement ukrainien visant à prévenir de graves violations contre les enfants.  Elle a cependant regretté que l’ONU n’ait toujours pas l’accès nécessaire pour vérifier les allégations de violations contre des enfants sur le territoire ukrainien sous contrôle russe ou dans la Fédération de Russie elle-même, y compris des enfants qui auraient été transférés vers ce pays. 

Sur le plan humanitaire, Mme DiCarlo a signalé que le Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine a désormais reçu des fonds s’élevant à plus de 1,7 milliard de dollars, soit 44% des 3,9 milliards de dollars requis jusqu’à la fin de 2023. Tout en exprimant la gratitude de l’ONU pour la générosité des donateurs, elle a souligné que des contributions continues sont nécessaires pour garantir la fourniture en temps opportun de l’aide, y compris pendant la saison hivernale.  Rappelant d’autre part que « le sombre jalon de 18 mois de guerre que nous traversons aujourd’hui coïncide avec le trente-deuxième anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine », elle a félicité le peuple ukrainien à l’occasion de sa fête nationale et a assuré que l’engagement de l’ONU en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues est « inébranlable ».  Enfin, elle a réitéré l’engagement de l’ONU à soutenir tous les efforts significatifs visant à parvenir à une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.

Mme KATERYNA RASHEVSKA, experte juridique au Centre régional pour les droits de l’homme, a expliqué que son objectif est de trouver une solution à la crise qui touche les enfants ukrainiens.  Cette solution est fondée sur l’intérêt supérieur de l’enfant, a-t-elle souligné en demandant au Conseil de sécurité de l’aider.  Selon les rapporteurs du troisième mécanisme de Moscou de l’OSCE, avant l’invasion de la Russie, plus de 1 000 enfants ont été déplacés de Crimée vers la Fédération de Russie en vue d’y être adoptés et, selon le Bureau national d’information ukrainien, depuis le 18 février 2022, des agents russes ont emmené au moins 19 546 enfants d’Ukraine vers 57 régions de la Fédération de Russie.  Parmi eux, 3 855 sont des orphelins et des enfants privés de soins parentaux, a-t-elle précisé.  Alors que les autorités russes affirment que ce déplacement est une évacuation, l’experte a affirmé qu’il s’agit en fait d’une violation de l’article 49 de la quatrième Convention de Genève et d’un crime de guerre.  La Russie a délibérément créé les conditions d’un tel transfert d’enfants, s’est-elle indignée, l’accusant d’avoir publiquement reconnu son intention de garder ces enfants sous influence russe pour toujours. De plus, la Fédération de Russie refuse de transmettre la liste des enfants évacués à l’Agence centrale de recherche du CICR.  C’est d’ailleurs sur la base de ces considérations que la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé de délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre du Président Vladimir Putin et de la Commissaire Maria Lvova-Belova, a rappelé Mme Rashevska. 

Mais les déportations illégales et les transferts forcés ne sont pas les seules violations graves dont sont victimes les enfants ukrainiens, a-t-elle poursuivi en mentionnant notamment l’imposition de la citoyenneté russe aux enfants ukrainiens, à laquelle elle a opposé le droit de préserver son identité, qui est une condition préalable à l’exercice de tous les droits de l’homme pour les enfants.  Expliquant aussi que les autorités russes affirment que l’imposition de la citoyenneté russe aux enfants ukrainiens est une action strictement humanitaire, l’experte a argué que les modifications législatives pour faciliter cette action, et le traitement des enfants ukrainiens auxquels la citoyenneté russe a été imposée, ne confirment pas cette affirmation.  Après une analyse détaillée de la législation russe sur la citoyenneté, il apparaît clairement que si les hauts fonctionnaires russes avaient l’intention d’agir uniquement pour des raisons humanitaires, alors, au lieu de modifier la législation pour simplifier l’imposition de la citoyenneté russe, des lois auraient dû être adoptées pour faciliter l’obtention de soins médicaux et pour supprimer les obstacles à l’éducation et aux prestations sociales, a martelé l’experte.  Mais ce n’est pas le cas, a-t-elle constaté ajoutant qu’il n’existe pas d’accord de double citoyenneté entre l’Ukraine et la Fédération de Russie.  Par conséquent, lorsque ces enfants atteindront l’âge de la majorité, les garçons ukrainiens seront obligés de remplir leur devoir en vertu de la Constitution russe, c’est-à-dire de servir dans ses forces armées. 

À l’heure actuelle, seuls 386 enfants ont été rapatriés, a affirmé l’experte, avant de demander à la communauté internationale et au Conseil de sécurité d’intervenir pour aider le retour des enfants ukrainiens.  L’obligation de rapatriement immédiat et inconditionnel est universellement reconnue, a-t-elle argué, en ajoutant que l’article correspondant du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève a été adopté par consensus.  Nous avons besoin d’une résolution de l’Assemblée générale qui définirait les obligations de chaque membre de la communauté internationale en ce qui concerne le retour des enfants ukrainiens, a-t-elle préconisé, en plaidant pour un processus transparent entre l’Ukraine et la Russie, avec la désignation d’un tiers garant et l’élaboration d’un accord international contraignant.

M. MYKOLA KULEBA, Directeur général de Save Ukraine, a prononcé sa déclaration en ukrainien, sans qu’une interprétation dans l’une des six langues officielles de l’ONU ne soit disponible.  « Réunissons les familles », a-t-il lancé, en anglais, à la fin de son intervention.  La Présidente du Conseil de sécurité a ensuite indiqué qu’une traduction écrite de cette intervention serait mise à disposition.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a rappelé que, ce même jour en 1991, l’Ukraine a déclaré son indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique.  Trente-trois ans plus tard, l’existence même de l’Ukraine est aujourd’hui menacée, s’est-elle indignée, notant que cela fait maintenant un an et demi que les forces russes ont lancé une invasion à grande échelle de ce pays.  Le Président Putin pensait que cette invasion serait chose facile.  Or les Ukrainiens se sont battus vaillamment pour défendre leur liberté, a souligné la représentante.  Ils se battent également pour permettre le retour de leurs enfants enlevés par la Russie, a-t-elle ajouté.  « Cela semble sortir d’un roman dystopique mais c’est bien réel ».  Nous savons en effet que, depuis le 22 février 2022, la Russie a déporté des milliers d’enfants ukrainiens, y compris des bébés, a-t-elle insisté, faisant également état de déportations dès 2014.  Selon les informations glanées, a-t-elle précisé, ces enfants font l’objet d’un lavage de cerveau et sont même formés de manière militaire, certains étant forcés d’acquérir la citoyenneté russe, d’autres seraient adoptés par des familles russes. 

La représentante a dit s’attendre à ce que son homologue russe présente ces transferts comme des évacuations humanitaires.  « C’est une distorsion perverse de la réalité », a-t-elle martelé, affirmant que ces atrocités sont orchestrées à tous les niveaux du Gouvernement russe, « jusqu’au sommet ». Rappelant à cet égard que la Cour pénale internationale (CPI) a publié un mandat d’arrêt contre le Président Putin et Mme Mario Lvova-Belova, Commissaire russe aux droits de l’enfant, pour avoir déporté des enfants depuis les zones occupées en Ukraine, la déléguée a souligné que la CPI considère que le Président russe pourrait être responsable de crimes de guerre.  Elle a également accusé le Bélarus d’avoir appuyé ces procédures de transferts d’enfants dans des camps.  Selon le Groupe de gestion de la crise nationale, au moins 1 200 enfants auraient ainsi été emmenés au Bélarus entre septembre 2022 et mai de cette année, a-t-elle relevé, appelant à demander des comptes à tous les responsables. 

Dans ce contexte, a-t-elle indiqué, les États-Unis imposent des sanctions à 2 entités et à 11 individus, qui auraient facilité le transfert forcé et la déportation d’enfants ukrainiens vers des camps.  Les États-Unis ont aussi limité l’octroi de visas à trois autorités installées en Russie en raison de leur participation aux violations des droits humains en Ukraine, a-t-elle ajouté, promettant en outre que son pays « ne restera pas les bras croisés », alors que la Russie détient de manière arbitraire des journalistes, des militants de droits humains ou des citoyens américains.  « Je vous demande d’imaginer ce que vous feriez si votre enfant vous était enlevé », a-t-elle lancé aux membres du Conseil.  « Rien ne vous arrêterait pour garantir sa liberté et demander des comptes à ceux lui qui ont causé des torts ».  Elle a donc exhorté la communauté internationale à œuvrer au retour de tous ceux qui sont détenus ou transférés de force, estimant que nul ne peut rester neutre.  « L’histoire jugera notre réponse », a-t-elle conclu en appelant à demander des comptes à la Russie et à soutenir le travail des organisations qui œuvrent au retour des enfants ukrainiens dans leurs familles.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a dressé le bilan de la guerre d’agression menée par la Russie, rappelant qu’à ce jour, plus de 26 500 civils ukrainiens ont perdu la vie, dont 1 700 enfants, avant d’évoquer le sort « déplorable » d’un tiers des Ukrainiens.  Il a également dénoncé l’existence d’un plan bien préparé pour l’enlèvement et la déportation d’enfants vers différentes régions de Russie.  L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, la mission d’experts établie dans le cadre du mécanisme de Moscou de l’OSCE et la Commission internationale indépendante d’enquête sur l’Ukraine, établie par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, ont tous confirmé les attaques visant les civils, les tortures, les viols, les transferts forcés et les déportations d’enfants, a-t-il insisté, et c’est sur cette base que la CPI a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du Président russe et de sa Commissaire à l’enfance.  Le délégué a assuré qu’alors que la Russie poursuit le lavage de cerveau de son peuple, elle n’a pas réussi à convaincre le monde que ses camps de rééducation et l’adoption forcée étaient des actions humanitaires, et elle devra en répondre. 

Notant en outre que des préparatifs semblent être en cours pour des élections locales organisées par la Russie dans certaines régions orientales de l’Ukraine, le délégué a répété à nouveau que l’Albanie ne reconnaîtrait aucune élection ou référendum organisé à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, ce qui va à l’encontre de la Constitution ukrainienne, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. 

M. DOMINGOS ESTÊVÃO FERNANDES (Mozambique) a souligné l’importance du dialogue et de la diplomatie pour faire taire les armes en Ukraine.  Les conséquences de la guerre s’étendent bien au-delà du champ de bataille, et entravent la réponse humanitaire aux crises en cours dans d’autres régions du monde.  Selon le représentant, nous avons cruellement besoin d’un nouveau paradigme permettant de donner la priorité au dialogue, conformément à la Charte des Nations Unies et à nos valeurs communes.  Les perturbations engendrées par le conflit en Ukraine érodent les accords multilatéraux et les efforts de non-prolifération.  Dans ce contexte, le délégué a plaidé en faveur d’une solution politique et négociée afin de parvenir à une paix durable. 

M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a appelé à la désescalade des hostilités et à l’ouverture de négociations.  La reprise du dialogue peut fournir les moyens de résoudre des questions urgentes, telles que la situation des prisonniers de guerre, l’accès humanitaire, la sécurité des installations nucléaires et la reprise complète de l’Initiative de la mer Noire, a-t-il fait valoir.  Il a signalé que depuis la suspension de celle-ci, l’incertitude concernant la sécurité alimentaire de millions de personnes s’est accrue.  C’est pourquoi, il a vivement encouragé les parties à revenir à la table des négociations et à tenir des pourparlers sur la reprise de l’accord.  Tout en disant comprendre les raisons de la suspension de cette initiative, il a estimé que ses mérites justifient de nouveaux efforts dans la recherche d’une solution acceptable et favorable à toutes les parties concernées.  Le délégué a par ailleurs salué les récents efforts de facilitation en faveur d’une solution politique et a réaffirmé la volonté du Brésil de contribuer aux initiatives de paix collectives qui permettraient de trouver une solution durable à cette guerre. 

M. ZHANG JUN (Chine) a appelé à n’épargner aucun effort pour mettre fin aux hostilités en Ukraine.  La tâche la plus urgente de la communauté internationale consiste aujourd’hui à faciliter des pourparlers de paix entre les parties et à tendre vers l’apaisement et la fin du conflit, a-t-il estimé.  Pour ce faire, nous devons éviter de fournir des armes sur le champ de bataille et de multiplier les sanctions unilatérales qui favorisent l’escalade à l’échelle mondiale. La présente approche fondée sur la mentalité de la Guerre froide risque selon lui d’entraîner une instabilité constante dans la région. Il faut en outre gérer les effets de la crise tels que les chocs financiers et les entraves au développement économique des pays émergents. 

Pour le représentant, tout doit être mis en œuvre pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire dans la zone de conflit.  Il a également engagé les parties à respecter le droit international humanitaire ainsi que les principes de nécessité, de distinction et de proportionnalité, tout en s’abstenant d’attaquer les civils et les infrastructures civiles.  Il a mis en garde contre le recours irresponsable aux armes à sous-munitions qui sont susceptibles de causer une catastrophe humanitaire.  Il a également appelé à la vigilance s’agissant de la sûreté nucléaire, avec le concours de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), alors que les combats se poursuivent aux environs de la centrale nucléaire de Zaporijia.

M. FELIX OSEI BOATENG (Ghana) a exprimé son soutien ferme aux efforts inlassables de l’ONU visant à atténuer l’impact humanitaire de la guerre en Ukraine et à mettre fin aux hostilités.  Il a exprimé sa vive inquiétude face à la présence de troupes russes sur le territoire ukrainien, estimant que le dialogue et la diplomatie constituent les moyens idoines pour répondre aux préoccupations sécuritaires de la Fédération de Russie.  Dans l’intervalle, le coût humain et les conséquences socioéconomiques de cette guerre « inutile » ne cessent de s’aggraver, engendrant de profondes divisions entre les États et détournant l’attention mondiale de la résolution d’autres crises.  Qui plus est, ce conflit porte atteinte à notre sécurité collective en privilégiant les intérêts « égoïstes » à court terme de certains aux dépends de l’intérêt commun et de la responsabilité. 

Il a appelé les agences compétentes de l’ONU à intensifier leur soutien aux enfants et aux adolescents en matière de santé mentale et psychosociale, alors que le quart de la population ukrainienne souffre aujourd’hui de stress post-traumatique. Il a condamné les attaques délibérées et aveugles perpétrées contre les infrastructures civiles, notamment les établissements de santé, les écoles et les zones résidentielles.  Afin de mitiger les crises mondiales actuelles, aggravées par la guerre en Ukraine, le délégué a également appelé à la reprise sans délai de l’Initiative de la mer Noire. 

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a constaté que depuis 18 mois maintenant, la Russie viole non seulement les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, mais aussi le droit international humanitaire et les droits de l’homme.  Avec ses bombardements visant de façon délibérée les populations et infrastructures civiles, la Russie inflige à l’Ukraine et à son peuple des souffrances indicibles, s’est emportée la représentante.  Elle a notamment exhorté la Russie à rendre sans délai à l’Ukraine ses enfants déportés, avertissant que les actes de déportation d’enfants constituent des crimes de guerre et que les responsables devront rendre des comptes. 

Poursuivant, la représentante a condamné les frappes russes perpétrées le 19 août, qui ont causé la mort de 7 civils et blessé plus de 150 personnes en ciblant une université et un théâtre, à Chernihiv.  Hier, c’est une école qui était ciblée dans la région de « Soumy », causant la mort de 4 civils, a-t-elle déploré.  La Russie seule a décidé en toute illégalité de recourir à la force et de violer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine. Elle seule a la possibilité de mettre fin à cette guerre et aux souffrances qui en résultent, a affirmé la représentante.  Elle a ensuite accusé la Russie de prendre la population mondiale en otage en bloquant les exportations de céréales ukrainiennes, en volant des céréales dans les territoires ukrainiens occupés et en détruisant les infrastructures agricoles ukrainiennes.

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a relevé que l’invasion de l’Ukraine a fait plus de 6 millions de réfugiés en Europe et plus de 5 millions de déplacés, notant en outre que près de 18 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire sans compter l’impact dramatique sur la santé physique et mentale de la population.  Il a également rappelé l’évacuation de centaines d’Équatoriens, pour la plupart des étudiants, qui ont dû quitter l’Ukraine pour se mettre en sécurité. 

Combien de réfugiés et de personnes déplacées faudra-t-il encore?  Et combien de sessions supplémentaires de ce Conseil pour mettre fin à l’agression militaire contre l’Ukraine? a lancé le délégué, rappelant l’impact de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale.  En outre, la tension nucléaire croissante et les dépenses militaires détournent elles aussi l’attention de la communauté internationale d’autres crises dans le monde qui doivent être réglées. 

Mme EDWIGE KOUMBY MISSAMBO (Gabon) a constaté que les combats ces dernières semaines s’intensifient dans le sud du pays et a dit être préoccupée par la situation critique des millions d’hommes, de femmes et d’enfants livrés à eux-mêmes et privés des principaux mécanismes d’aide internationale.  Elle a notamment évoqué les populations des régions avoisinant le barrage de Kakhovka qui, depuis la destruction de cet important réservoir, ont perdu leur approvisionnement en eau.  Elle a appelé les parties au strict respect de leurs obligations consenties dans le cadre du droit international humanitaire, notamment la protection des personnes qui ne prennent pas part aux combats ainsi que les infrastructures civiles. 

La représentante a ensuite rappelé que l’accord sur l’exportation des céréales, signé six mois après le déclenchement de la guerre, a laissé entrevoir qu’en dépit de la poursuite des combats, une fenêtre d’espoir restait ouverte pour le déploiement de la diplomatie.  Cet espoir semble aujourd’hui évaporé et l’élan d’espoir balayé par les perspectives sombres d’une guerre d’usure, qui ne laisse plus de place qu’à la logique d’armement à outrance, a-t-elle déploré. 

M. SUOOD RASHED ALI ALWALI ALMAZROUEI (Émirats arabes unis) a constaté qu’un an et demi après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la situation humanitaire, sécuritaire, économique et politique continue de se dégrader.  Malgré l’attention du Conseil et de l’ensemble de la communauté internationale, les hostilités se poursuivent en l’absence d’une solution juste et durable, a-t-il déploré.  Outre les cas d’enfants tués ou blessés, on assiste à des destructions d’hôpitaux, d’écoles et d’autres institutions fournissant des services de base, ce qui aggrave la situation des enfants, a dénoncé le représentant. 

Dans ce contexte, le délégué a exprimé son inquiétude face aux informations faisant état d’enlèvements et de transferts forcés d’enfants en Ukraine.  Soulignant la nécessité pour les parties au conflit de protéger les enfants et de respecter leurs droits conformément au premier Protocole additionnel aux Conventions de Genève concernant l’évacuation des enfants dans des circonstances exceptionnelles, il a appelé les belligérants à faciliter la réunification de ces enfants avec leurs familles.  Cela passera selon lui par une coopération avec l’agence centrale de recherches du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la fourniture d’informations sur les enfants séparés de leur famille.  Pour leur part, a-t-il indiqué, les Émirats arabes unis ont annoncé un programme d’aide au secteur éducatif à l’occasion du début de la nouvelle année scolaire.  Le représentant a ensuite appelé une nouvelle fois à la cessation des hostilités et à une solution diplomatique conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a commencé par répondre en ukrainien à M. Kuleba avant de lui reprocher d’avoir violé l’article 44 du règlement intérieur des Nations Unies, qui stipule que les interventions doivent se faire dans l’une des six langues officielles de l’ONU, à défaut d’avoir fourni un texte au préalable.  L’intervention en ukrainien devant le Conseil de sécurité de M. Kuleba est un geste politique, et la présidence américaine n’a pas su éviter un tel incident, a regretté le représentant. 

Il a rappelé que le 9 mai 2010, une parade militaire avait été organisée à Kiev pour marquer le soixante-cinquième anniversaire de la victoire du peuple soviétique dans la Grande Guerre patriotique.  Deux mille cinq cents militaires en provenance d’Ukraine, de Russie et du Bélarus y ont participé et la célébration s’est déroulée dans toute la ville.  À peine quatre ans plus tard, le 9 mai 2014, près de trois mois après « le coup d’État anticonstitutionnel de Kiev », des combattants des bataillons néonazis Azov et Dnipro-1 ont, lors d’un défilé similaire dans les rues de Marioupol, tiré sur des voitures et des ambulances et tué ouvertement les personnes venues honorer la mémoire de leurs pères et de leurs grands-pères.  Il a également tenu à rappeler que la veille de cette fête, le 2 mai 2014, une cinquantaine de manifestants pacifiques, qui défendaient la langue russe, ont été brûlés vifs par des nationalistes à la Maison des syndicats.  Le représentant s’est demandé ce qui s’est passé durant ces quatre ans?  Comment les Ukrainiens ont-ils pu, en un clin d’œil, remplacer les héros qui ont libéré le pays du fascisme par des collaborateurs fascistes impliqués dans la mort de centaines de milliers de Juifs, de Polonais, de Russes et d’Ukrainiens?  Comment un pays essentiellement russophone a-t-il pu en arriver à persécuter les russophones et à bombarder des villes pacifiques du Donbass, dont les habitants se sont levés pour défendre leurs valeurs?  Et pourquoi les pays occidentaux, qui promeuvent la tolérance, n’ont-ils pas réagi?  Pour le représentant, les réponses à ces questions sont à l’origine de la tragédie que traverse l’Ukraine aujourd’hui, une Ukraine dirigée par « le régime criminel de Kiev, qui sert exclusivement les intérêts géopolitiques des États-Unis et de leurs alliés » qui mènent une guerre hybride contre la Russie en Ukraine. 

Nos anciens partenaires occidentaux ne font qu’encourager Zelenskyy « et sa clique », en leur fournissant des armes et en exigeant la continuation de cette boucherie, s’est emporté le représentant.  Ironisant sur le fait que ces mêmes Occidentaux répondent généralement à ces faits « pas très glorieux » en disant que nous n’en serions pas là si la Russie n’avait pas lancé une opération spéciale contre l’Ukraine, il leur a retorqué que la tragédie de ce pays a débuté bien plus tôt, lorsque l’Occident l’a choisie comme pion pour combattre et affaiblir la Russie.  Nous n’en serions pas là si le régime de Kiev n’avait pas déclenché une guerre contre ses propres citoyens russophones dans l’est du pays en 2014, a tonné le représentant, arguant que son pays avait été contraint de leur venir en aide alors que l’Ukraine et ses protecteurs persistaient à refuser de mettre en œuvre les Accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité.  Ce document n’a servi que de paravent à la préparation de la guerre de l’Ukraine contre la Russie, s’est-il indigné, en affirmant que Moscou a, jusqu’au bout, utilisé tous les leviers diplomatiques pour résoudre cette situation.  Fin 2021, nous avons présenté aux États occidentaux des propositions sans précédent en matière de garanties sécuritaires, a rappelé le représentant, « mais tout a été rejeté ».  La Russie ne pouvait tolérer le renforcement, à ses frontières, d’un régime néonazi russophobe qui constitue une menace directe pour elle, s’est-il encore justifié. 

Quant au fait que la réunion d’aujourd’hui ait été programmée par la présidence américaine du Conseil pour coïncider avec le jour de l’indépendance de l’Ukraine, le délégué s’est demandé de quoi l’Ukraine pouvait aujourd’hui s’enorgueillir.  Il ne fait aucun doute, selon lui, que sa principale réalisation est une « dictature totalitaire » qui se renforce de jour en jour, où la dissidence et toute opposition sont interdites, où l’histoire est réécrite et où la glorification du nazisme et l’éloge des hommes de main d’Hitler sont élevés au rang de politique d’État.  Nous continuons d’assister à de nombreux assassinats politiques, à des actes d’intimidation et de chantage à l’encontre d’opposants politiques, a poursuivi le délégué. Le plus triste, à ses yeux, n’est même pas que l’Ukraine en soit arrivée là, mais qu’elle l’ait fait sous la tutelle directe des États-Unis et de leurs alliés qui, aujourd’hui encore, font preuve d’une cécité et d’une surdité très sélectives lorsqu’il s’agit des crimes du régime de Kiev, puisque ces capitales occidentales couvrent ses mensonges « monstrueux ».  Mais vous oubliez une chose, leur a-t-il asséné: plus vous mentez et essayez de salir la Russie, plus ces mensonges érodent les fondations de vos propres sociétés.  Les conséquences de cette situation se font déjà sentir, a-t-il noté, puisque de plus en plus de personnes dans le monde commencent à prendre conscience qu’il s’agit d’une guerre par procuration contre la Russie programmée par les États-Unis et leurs alliés depuis au moins 2014.  Washington, Londres et Bruxelles se battent et ne recherchent en rien la fin de ce conflit, a affirmé le délégué, parce que sinon, ils auraient laissé Zelenskyy et son équipe conclure la paix presque convenue en mars dernier dans des conditions très favorables pour l’Ukraine.  Le seul point positif est que beaucoup ont vu à cette occasion à quoi mènent l’indulgence aveugle de l’Occident et la volonté de compromettre leurs intérêts au nom de leur propre agenda géopolitique, a-t-il conclu.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a déploré les innombrables victimes civiles consécutives à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, et condamné la déportation et le transfert illégal d’Ukrainiens, dont des enfants.  Il s’est inquiété des nombreux dégâts infligés aux infrastructures civiles, s’alarmant, en outre, du risque de catastrophe nucléaire en raison de l’occupation illégale de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.  Il a également relevé que les exportations de céréales de l’Ukraine ont été entravées et les populations vulnérables n’ont plus accès à la nourriture.  « Le monde est pris en otage! » s’est-il indigné. 

Alors que les Ukrainiens célèbrent aujourd’hui leur indépendance, ils ont besoin d’une assurance de la paix, a poursuivi le représentant, rappelant, à cet égard, la récente conférence sur la paix en Ukraine qui s’est tenue en Arabie saoudite, avec la participation de plus de 40 pays, dont le Japon.  Il a ensuite exhorté la Russie à retirer immédiatement ses troupes et son équipement militaire de l’Ukraine et à respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. 

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a déploré les conséquences profondes de cette guerre « insensée » et regretté la politisation des besoins humanitaires, évoquant notamment la non-reconduction de l’Initiative de la mer Noire.  Elle s’est inquiétée des graves conséquences de cette décision qui a exacerbé les crises agricole, énergétique et financière existantes, affectant de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables du monde.  Elle s’est opposée à toute militarisation de la nourriture, et a plaidé pour le rétablissement de l’Initiative afin de rééquilibrer le marché alimentaire mondial.  Elle a également dénoncé le ciblage potentiel de navires civils naviguant en mer Noire par la Russie, y voyant une tentative de mettre en péril la liberté de navigation et la sécurité de la navigation commerciale. 

Après avoir décrié les récentes attaques de la Russie contre la région de Kherson, la déléguée s’est inquiétée du sort des femmes et des filles qui continuent d’être confrontées à des risques extrêmement élevés de violence sexiste.  Elle s’est dite fermement déterminée à faire en sorte que la Russie soit tenue pleinement pour responsable de tous ses crimes.

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a accusé la Fédération de Russie de chercher à priver les Ukrainiens de la souveraineté et de l’indépendance qu’ils ont choisies il y a 32 ans à travers son invasion illégale.  Il a également averti que si la Russie gagne cette guerre, cela donnera le feu vert à une nouvelle ère d’agression internationale où les grands pays pourront réécrire les frontières par la force.  Aucun d’entre nous ne souhaite cela, a-t-il tranché. 

Le représentant a ensuite dénoncé les graves violations commises par la Russie à l’encontre des enfants ukrainiens, dont le transfert ou la déportation de force de plus de 19 000 enfants depuis 2022.  Il a affirmé que la Russie n’a pas tenté de préserver l’identité des enfants qu’elle a expulsés de force, comme l’exige le droit international humanitaire.  Au contraire, elle a gravement violé ce droit, en obligeant les enfants à s’assimiler à la culture d’un État qui cherche à détruire leur propre pays, s’est-il indigné avant de lui rappeler son obligation, en vertu de la quatrième Convention de Genève, de faciliter la communication et la réunification entre ces enfants et leurs parents ou leur tuteur légal.  Il s’est indigné du fait que la Russie n’a pas fourni d’informations fiables sur les enfants qu’elle a transférés sur son territoire, en particulier sur les enfants placés dans des familles d’accueil russes. À ce jour, seuls 386 enfants ont été rapatriés, s’est alarmé le représentant avant d’exhorter la Russie à respecter l’indépendance de l’Ukraine, à lui rendre ses enfants, à retirer ses troupes et à mettre fin à cette guerre. 

Mme RICCARDA CHRISTIANA CHANDA (Suisse) a relevé que la Journée de l’indépendance de l’Ukraine, qui devrait être festive, marque un an et demi d’agression militaire russe.  Elle a indiqué que son pays ne reconnaît pas l’intégration de territoires ukrainiens dans la Fédération de Russie, y compris la Crimée.  La représentante s’est ensuite attardée sur les conséquences désastreuses de la guerre qui a tué près de 10 000 civils et contraint près de deux enfants ukrainiens sur trois à quitter leur foyer.  Des rapports font état de déportations d’enfants vers la Russie et de transferts forcés d’enfants au sein des territoires occupés.  En outre, près de la moitié de la population de l’Ukraine a besoin d’une aide humanitaire, a-t-elle relevé, tandis que l’accès aux populations qui se trouvent sur la ligne de front et dans les territoires contrôlés par la Russie reste particulièrement difficile.  « L’agression militaire russe doit cesser », a martelé la déléguée, avant de saluer les efforts diplomatiques déployés pour parvenir à une paix globale, juste et durable.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a rappelé qu’aujourd’hui, son pays célèbre le trente-deuxième anniversaire du rétablissement de son indépendance.  Citant le Président Zelenskyy, il a assuré que cette indépendance perdurera et que les Ukrainiens ne permettront pas qu’elle vole en éclats.  En 1991, a-t-il expliqué, cette décision d’indépendance découlait d’un « projet mortel » qui planait sur l’Ukraine, en lien avec le coup d’État survenu le 19 août de cette même année en Union soviétique.  « Il s’agissait de poursuivre une tradition millénaire d’édification de l’État ukrainien », a souligné le représentant.  L’Ukraine a depuis opté pour la voie du développement démocratique en tant que nation, mais un « danger mortel » plane à nouveau sur elle, qui vient une fois encore du Kremlin.  Selon le délégué, le seul rôle que la Russie accorde à l’Ukraine, membre fondateur de l’ONU, est celui d’une colonie où la population locale devrait plier sous la russification forcée ou être confrontée à la déportation ou à la répression.  « Nous avons choisi de lutter pour notre liberté et notre avenir », a-t-il clamé, avant de soutenir qu’au même titre que les territoires illégalement annexés, l’occupation par la Russie du siège permanent de l’URSS au Conseil de sécurité constitue une violation de la Charte des Nations Unies.  Si, à ses yeux, la réaction de la communauté internationale a encouragé la Russie à poursuivre sur cette voie et à commettre d’autres violations, il est à présent impératif de mettre un terme à ce cycle d’impunité.  « Il est de notre devoir moral et légal d’affirmer que les actions de la Russie ne sont pas compatibles avec sa qualité de membre permanent du Conseil et sa présence même au sein de l’ONU », a-t-il asséné. 

Le représentant a ensuite fait observer que le premier jugement de Nuremberg mentionnait de nombreux crimes nazis contre les enfants, notamment des pratiques d’adoption forcée « qui semblent tragiquement pertinentes aujourd’hui ».  Depuis 2014, la Russie mène à dessein une politique d’enlèvements de masse d’enfants ukrainiens et se livre à leur endoctrinement par la force, a-t-il accusé.  Depuis février 2022, les autorités russes ont indiqué que plus de 700 000 enfants avaient été réinstallés en Russie en provenance d’Ukraine, a précisé le délégué, selon lequel plusieurs milliers ont été pris par la force, de manière illégale et sous différents prétextes.  Nombre d’entre eux sont encore retenus contre leur volonté, a-t-il dit, avant de détailler ce processus: « après leur déportation vers la Russie ou des territoires temporairement occupés, ils font l’objet d’un lavage de cerveau agressif qui vise à changer leur conscience, gommer leur identité ukrainienne et créer des bons petits soldats pour l’armée russe ». 

De l’avis du représentant, les crimes commis à l’encontre des enfants sont « parmi les plus horribles marqueurs de cette guerre », du fait de leur « nature génocidaire ».  Il a rappelé à ce propos que deux tiers des 7,5 millions d’enfants ukrainiens sont déplacés à l’intérieur du pays ou à l’étranger.  Selon l’ONU, a-t-il ajouté, 75% des enfants ukrainiens en âge d’aller à l’école souffrent de stress et 26% de stress post-traumatique.  « L’agression russe vise à anéantir l’avenir de l’Ukraine; or sans enfant, il n’y a pas d’avenir ».  Assurant que la priorité de son pays est de renforcer la protection des enfants, comme énoncé dans la formule de paix du Président Zelenskyy, le délégué a rappelé que le Gouvernement ukrainien coopère avec la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, et qu’il a signé le 19 août dernier un plan de prévention conjoint avec l’équipe de pays des Nations Unies.  Il s’est par ailleurs félicité de la décision sans précédent du Secrétaire général d’ajouter les forces armées de la Russie et les groupes qui lui sont affiliés à l’annexe de son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés.  Le Kremlin doit mettre fin aux crimes odieux qu’il commet contre les enfants ukrainiens et faciliter leur retour, a-t-il répété. 

Dans ce contexte, le représentant a exhorté les institutions compétentes de l’ONU à se saisir de la question des enlèvements d’enfants ukrainiens, de suivre de près son évolution et de faire rapport.  À l’approche du Sommet de l’avenir et du Sommet sur les objectifs de développement durable, quel avenir pouvons-nous espérer si des enfants sont tués et enlevés, et comment garantir un développement durable alors que des vies d’enfants disparaissent, s’est-il interrogé, assurant cependant que les jeunes Ukrainiens sont à l’avant-garde cette lutte existentielle « car ils ont vécu dans un État libre et démocratique ».  Avant de conclure, il s’est dit convaincu qu’à l’instar des criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale, « chaque criminel russe, un jour ou l’autre, sera traduit en justice ».  Évoquant à cet égard le sort réservé aux diplomates du Troisième Reich, il a appelé ses homologues russes à « mettre un terme à leur contrat avec le diable ».  « Tous vos mensonges et votre complicité dans le crime d’agression et les crimes de guerre et contre l’humanité ont été consignés dans cette salle du Conseil de sécurité », leur a-t-il lancé, promettant qu’un jour, « ils seront utilisés dans le cadre d’un nouveau procès où certains d’entre vous rejoindront d’autres représentants du régime criminel de Putin ».  Enfin, il a assuré que les générations futures continueront de célébrer l’indépendance de l’Ukraine et que « jamais plus nous ne marquerons de pause dans l’histoire ukrainienne ».

M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) qui s’exprimait également au nom de l’Estonie et de la Lettonie, a dénoncé la poursuite de l’agression de la Russie visant à retirer à l’Ukraine son l’indépendance.  Il a signalé que depuis le début de l’agression russe, des millions d’enfants ont été exposés aux hostilités le long des lignes de front et aux frappes de missiles russes dans les villes.  Au moins 3 281 établissements d’enseignement ont été touchés par les combats, dont 262 qui ont été détruits.  Et les effets psychologiques de ce traumatisme sur les enfants auront des conséquences considérables sur l’avenir de l’Ukraine, a averti le représentant qui a rappelé que c’est pour ces actes cruels que la Russie a été inscrite sur la liste des parties commettant des violations graves à l’encontre des enfants en temps de conflit.  Il a appelé la communauté internationale à accorder une attention immédiate à la situation des enfants ukrainiens déportés de force en Russie et au Bélarus, soumis à une rééducation pro-russe et à la militarisation, et adoptés illégalement, appelant à garantir leur rapatriement et à veiller à ce que les auteurs de ces actes en répondent.  Les mandats d’arrêt émis par la CPI à l’encontre du Président Putin et de Mme Lvova-Belova constituent un premier pas dans la bonne direction, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite appelé à soutenir l’Ukraine dans la création d’un tribunal international spécial pour le crime d’agression. 

M. THOMAS PETER ZAHNEISEN (Allemagne) a constaté que les forces armées russes et leurs affiliés continuent de commettre de graves violations des droits des enfants.  Samedi dernier seulement, 7 personnes, dont 1 fillette âgée de 6 ans, ont été tuées et 156 autres blessées après une attaque de missile russe dans la ville historique ukrainienne de Tchernihiv.  L’ONU a documenté des milliers de cas dans lesquels des enfants ukrainiens ont été transférés et expulsés vers des territoires temporairement contrôlés par la Russie ainsi que vers la Russie et la Bélarus. Et de nombreuses informations choquantes font état de tentatives de la part de Moscou d’effacer leur identité.  Les enfants enlevés sont forcés de parler russe, de changer de nom et menacés d’être adoptés par des familles russes, s’est indigné le représentant, pour qui il s’agit de crimes de guerre. 

Aussi a-t-il fait trois recommandations: tout d’abord, il est primordial d’établir les responsabilités, afin de rendre justice aux victimes et de dissuader de futures atrocités.  Les récents mandats d’arrêt émis par la CPI constituent une étape importante à cette fin.  Ensuite, le représentant a réitéré l’appel du Secrétaire général à permettre aux agents de protection de l’enfance d’avoir accès aux enfants enlevés, afin de faciliter leur retour au sein de leurs familles.  À cette fin, les États Membres peuvent envisager d’accroître leur soutien aux organisations internationales, aux autorités ukrainiennes et aux ONG œuvrant en ce sens.  Enfin, alors que la guerre en Ukraine se poursuit, le délégué a exhorté la Russie à cesser immédiatement toutes les atrocités à l’encontre des enfants ukrainiens, à ne ménager aucun effort pour les protéger et à respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme.

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne (UE), a réitéré sa ferme condamnation de la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie, plaidant en faveur d’une paix globale, juste et durable en Ukraine.  À cet égard, le représentant a salué tous les efforts déployés à cet effet, notamment la récente conférence de Djedda à l’initiative de l’Ukraine.  Le représentant est convaincu que la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale sera l’occasion de faire progresser les discussions avec les partenaires mondiaux.  En attendant, l’UE reste fermement déterminée à faire en sorte que les responsabilités de la Russie soient pleinement établies dans sa guerre d’agression illégale menée contre l’Ukraine. 

Le Centre international chargé des poursuites pour le crime d’agression contre l’Ukraine a d’ores et déjà débuté ses activités à La Haye, a-t-il relevé.  De même, les travaux visant à créer un tribunal spécial se poursuivent, a-t-il ajouté, saluant l’établissement par le Conseil de l’Europe du Registre des dommages pour l’Ukraine.  Évoquant le transfert forcé et la déportation d’enfants ukrainiens par la Russie, qui constitue une violation du droit humanitaire international, il a rappelé que la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine a conclu qu’il s’agissait de crimes de guerre.  Dès lors, les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du Président russe et de la Commissaire aux droits de l’enfant, constituent, à ses yeux, une étape essentielle pour que les auteurs de ces actes répondent de leurs crimes.  Pour finir, le délégué a rappelé la condamnation par l’UE de la décision unilatérale de la Russie de se retirer de l’Initiative de la mer Noire, qui a exacerbé la situation désastreuse des pays importateurs de denrées alimentaires, causant le plus grand tort aux plus démunis. 

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a fait un parallèle historique entre les luttes d’indépendance de l’Ukraine et de la Pologne, avant de réitérer le soutien de son pays à une paix juste et durable en Ukraine, sur la base de la formule de paix du Président Zelenskyy.  Il a souligné que tous les responsables de violations de la Charte des Nations Unies et du droit international doivent être jugés par des tribunaux compétents, avant de s’inquiéter du sort des enfants dans le contexte du conflit armé. Il a évoqué la tenue, hier, du troisième Sommet de la Plateforme pour la Crimée et a indiqué qu’à cette occasion, le Président polonais Andrzej Duda a souligné que l’occupation de la Crimée un problème mondial et que « si nous ne le résolvons pas ensemble, nous commencerons de facto à accepter une nouvelle architecture de sécurité internationale fondé sur le droit de la force ».  Par conséquent, la désoccupation de la Crimée et le rétablissement de la pleine intégrité territoriale de l’Ukraine sont des conditions préalables nécessaires, non seulement pour la sécurité de la région Azov-mer Noire, mais aussi pour la stabilité de l’ensemble de l’architecture de sécurité mondiale, a indiqué le représentant.

M. GIANLUCA GRECO (Italie) a déploré que la célébration de la Journée de l’indépendance de l’Ukraine marque 18 mois depuis le début de l’invasion « non provoquée, injustifiable et illégale » du pays par un membre permanent du Conseil de sécurité.  Il a rappelé les conclusions de l’Assemblée générale selon lesquelles l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine constitue une violation de la Charte des Nations Unies qui affecte non seulement le peuple ukrainien, mais aussi les plus vulnérables du monde.  Il a jugé « totalement inacceptable » le retrait injustifié de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, tout comme le ciblage délibéré des exportations céréalières ukrainiennes. 

Le représentant a condamné les attaques « inhumaines » de la Fédération de Russie contre les infrastructures civiles et les villes de l’Ukraine, tout en rappelant que de telles attaques constituent un crime de guerre.  « La Russie devra en fin de compte payer pour la restauration de tout ce qui a été détruit au cours de sa guerre brutale », a-t-il ajouté.  Aucune mesure de désinformation de la Russie ne saura la soustraire à ses responsabilités concernant les violations graves commises contre les enfants ukrainiens. À cet égard, l’Italie est prête à soutenir les accords de sécurité durables destinés à aider l’Ukraine à se défendre et à assurer son avenir libre et démocratique, tout en dissuadant toute future agression russe.  Le soutien à Kyïv sera d’ailleurs l’une des principales priorités de la présidence italienne du G7 l’an prochain, a annoncé le représentant qui a précisé qu’une conférence sur la reconstruction du pays se tiendra en 2025 en Italie afin de jeter les bases d’une Ukraine indépendante et prospère au sein la famille européenne.

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