En cours au Siège de l'ONU

9355e séance – après-midi
CS/15331

Conseil de sécurité: appels pour un renforcement de l’architecture de sécurité maritime du golfe de Guinée pour les dix ans du Code de conduite de Yaoundé

Réuni, cet après-midi, à la demande du Ghana pour marquer le dixième anniversaire du Code de conduite de Yaoundé, qui a créé en 2013 l’architecture de sécurité maritime du golfe de Guinée, le Conseil de sécurité s’est félicité de la baisse régulière du nombre de cas de piraterie et de vols à main armée en mer dans cette région, fruit des efforts de coordination régionaux et de l’appui de partenaires internationaux.  Les membres africains du Conseil ont cependant appelé les États signataires du Code de conduite ainsi que les organisations régionales à procéder à un examen de l’architecture régionale pour identifier les défis, parvenir à une utilisation optimale des ressources disponibles et définir une vision stratégique pour la prochaine décennie. 

Première intervenante à s’exprimer, la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique a imputé la diminution des incidents dans le golfe de Guinée, qui avait débuté en avril 2021, aux efforts importants des autorités nationales et au soutien des partenaires régionaux et internationaux.  Les patrouilles navales régulières effectuées par les États côtiers du golfe de Guinée et le déploiement systématique de moyens navals par les partenaires internationaux ont, ensemble, continué à servir de moyen de dissuasion efficace contre les actions des groupes criminels, s’est félicitée Mme Martha Ama Akyaa Pobee.  Un autre facteur positif est, selon elle, l’opérationnalisation en cours du mécanisme interrégional de sécurité maritime, également appelé « architecture de Yaoundé », qui a été mis en place à la suite de la signature du Code de conduite de Yaoundé. 

Bien qu’inachevée, cette architecture a accru la coopération en matière de sécurité maritime, aboutissant à un meilleur partage d’informations entre les parties concernées, et a facilité la formation de groupes de travail navals conjoints, a salué Mme Pobee.  À l’aune de ces progrès, la Sous-Secrétaire générale a demandé un soutien accru pour lever les obstacles à la pleine opérationnalisation de ce mécanisme, parmi lesquels l’insuffisance en personnel, en équipements appropriés et en soutien logistique, et le manque de financement prévisible et durable. « Il est essentiel de relever rapidement ces défis car les incidents de piraterie continuent de menacer la sécurité du trafic maritime dans la région », a-t-elle averti, avant d’encourager la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Commission du golfe de Guinée (CGG) et le Centre interrégional de coordination à redoubler d’efforts en vue de l’examen de l’état d’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé, conformément à la résolution 2634 (2022) du Conseil. 

En écho à cet appel, le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Omar Alieu Touray, a jugé essentiel que l’ONU et d’autres parties prenantes revoient en profondeur la planification et l’organisation de cette architecture de sécurité maritime, en révisant notamment le Code de conduite de Yaoundé en vue de le transformer en un cadre « juridiquement contraignant ». Plus mesuré, son homologue de la CEEAC, M. Gilberto da Piedade Verissimo, a préféré applaudir la mise en place du Centre interrégional de coordination, facilité par le processus de Yaoundé, ajoutant que la première conférence maritime de la CEEAC, organisée cette année à Kinshasa, a permis l’adoption d’un protocole révisé relatif à la stratégie de sécurisation des intérêts vitaux en mer des États de la Communauté. 

De son côté, après s’être réjoui du récent accord conclu entre 11 pays de la région sur la création d’une force opérationnelle maritime combinée, le Secrétaire exécutif de la Commission du golfe de Guinée s’est ému de la mise en œuvre « limitée » du Code de conduite de Yaoundé par les États Membres. « Certains pays ont été lents à adopter et à incorporer les dispositions du Code dans leur législation nationale », a déploré M. Jose Mba Abeso, regrettant à son tour que le Centre interrégional de coordination pâtisse d’un manque de ressources (financement, équipement et personnel).  Il a d’autre part estimé qu’une évaluation et un examen réguliers des dispositions et des stratégies du Code sont essentiels pour s’adapter aux menaces émergentes. 

À l’initiative de cette séance d’informations, le Ghana a invité les États de la région à renouveler leur engagement à mettre en œuvre le Code de conduite, malgré ses lacunes opérationnelles, logistiques, financières et techniques, tout en approuvant, lui aussi, la recommandation du Secrétaire général d’entreprendre un examen complet de la mise en œuvre de l’architecture de Yaoundé afin de définir une vision stratégique pour la prochaine décennie. Tout en reconnaissant la responsabilité première des États dans la lutte contre l’insécurité maritime, le Mozambique a argué que la piraterie constitue une menace pour la paix et la sécurité mondiales nécessitant une coordination multilatérale renforcée.  Il a donc exhorté le Conseil et la communauté internationale à continuer d’appuyer activement l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. 

Faisant état d’une « mutation » des activités criminelles dans le golfe de Guinée, désormais centrées sur les enlèvements contre rançons, plus lucratifs, alors qu’elles prenaient la forme, ces dernières années, d’attaques contre des navires pétroliers et de prise de cargaisons de marchandises, le Gabon a quant à lui mis l’accent sur le nécessaire renforcement des matériels et capacités techniques des États de la CEEAC et de la CEDEAO, « dont les moyens opérationnels en mer sont très limités ».  Il a aussi appelé à s’attaquer aux causes profondes de la piraterie, à l’instar de Mme Pobee, qui a mis en exergue les défis sociaux, économiques et environnementaux auxquels fait face la région. Cet avis a été partagé par la majorité des délégations, la Suisse plaidant notamment pour le développement d’une économie bleue durable dans le golfe de Guinée, ce qui permettrait d’offrir des opportunités économiques à la jeunesse et de reconnaître le rôle croissant des femmes dans le domaine de la pêche. 

PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE

Déclarations

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE, Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et Département des opérations de paix, a indiqué que, depuis avril 2021, les cas de piraterie et de vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée ont continué de diminuer, grâce aux efforts importants des autorités nationales et au soutien des partenaires régionaux et internationaux.  Elle a salué la dissuasion efficace des patrouilles navales régulières effectuées par les États côtiers et des moyens navals déployés systématiquement par les partenaires internationaux.  Elle a aussi imputé ce succès à l’opérationnalisation en cours du mécanisme interrégional de sécurité maritime, l’architecture de Yaoundé, qui a été mis en place à la suite de la signature du Code de conduite de Yaoundé en 2013.  Saluant les progrès constants réalisés à cet égard par les États du golfe de Guinée et les organisations sous-régionales, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Commission du golfe de Guinée (CGG), avec le soutien des partenaires internationaux, elle s’est réjouie de l’activation réussie de quatre centres multinationaux de coordination maritime. 

Pour Mme Pobee, l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé, bien qu’elle ne soit pas totalement achevée, a aussi accru la coopération en matière de sécurité maritime dans le golfe.  Cela a notamment abouti à un meilleur partage d’informations entre toutes les parties concernées, tout en facilitant l’utilisation efficace de moyens navals limités.  La Sous-Secrétaire générale a donc demandé un soutien accru pour relever les nombreux défis qui entravent la pleine opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé, parmi lesquels l’insuffisance en personnel, un manque d’équipements appropriés et de soutien logistique, et un manque de financement prévisible et durable. Relevant l’urgence de relever rapidement ces défis, elle a signalé que les incidents se déplacent progressivement des eaux de la CEDEAO vers le domaine maritime de la CEEAC.  À la lumière de ces développements et conformément à la résolution 2634 (2022), elle a encouragé la CEEAC, la CEDEAO, la CGG et le Centre de coordination interrégional à redoubler d’efforts en vue de l’examen de l’état d’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. 

Mme Pobee a aussi assuré de l’assistance prévue par le système des Nations Unies sur les plans politique et technique pour opérationnaliser pleinement cette architecture, par exemple l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui continue d’aider à la mise en œuvre des dispositions du Code de conduite.  Parallèlement, a-t-elle encore indiqué, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) ont, à la demande du Centre de coordination interrégional, élaboré un projet interrégional visant à soutenir le Centre dans la conduite de la révision du Code de conduite.  En conclusion, Mme Pobee a recommandé de se pencher sur le cadre juridique du Code de conduite en faisant valoir que l’incrimination des actes de piraterie et l’établissement d’une compétence universelle à l’égard de ces actes en vertu du droit national, conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, restent nécessaires pour faire face à la piraterie.  Elle a donc incité toutes les parties signataires à mettre à jour leurs cadres juridiques.  Elle a enfin jugé essentiel de s’attaquer aux causes profondes de la piraterie, en relevant les défis sociaux, économiques et environnementaux, avant de prôner une coordination renforcée entre les parties signataires, le Centre de coordination interrégional, la CGG, la CEDEAO et la CEEAC pour définir une perspective stratégique et une feuille de route pour la prochaine décennie, et ainsi achever l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. 

M. GILBERTO DA PIEDADE VERISSIMO, Président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a déclaré que l’espace du golfe de Guinée situé en Afrique centrale fait face à de nombreux défis liés à la surveillance maritime, à la protection des écosystèmes marins, aux changements climatiques, à l’érosion côtière, ainsi qu’à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.  Au total, cet espace a enregistré 55 incidents de sécurité maritime au cours du premier semestre 2023, bien que les cas de piraterie et de prises d’otages aient diminué depuis 2021.  Cette tendance à la baisse s’explique notamment par la présence accrue des marines nationales et de navires internationaux, a-t-il expliqué, dans le cadre de la présence maritime coordonnée pour la lutte contre la piraterie en haute mer et du fait de l’intensification des échanges d’informations entre les États dans le cadre du Forum de collaboration maritime du golfe de Guinée. 

Depuis 2009, a poursuivi M. Da Piedade Verissimo, les États membres de la CEEAC se sont engagés à coordonner leurs efforts en matière de lutte contre l’insécurité suite à l’adoption du Protocole relatif à la stratégie de sécurisation des intérêts vitaux en mer des États de la CEEAC du golfe de Guinée.  En outre, le Centre régional de sécurité maritime d’Afrique centrale est chargé d’assurer la coordination stratégique maritime de la CEEAC, en coordination avec la CEDEAO et la Commission du golfe de Guinée.  Le processus de Yaoundé a ensuite favorisé la mise en place du Centre interrégional de coordination pour la mise en œuvre de la stratégie régionale de sécurité maritime de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest, a ajouté M. Da Piedade Verissimo.  La première conférence maritime de la CEEAC, en 2022-2023 à Kinshasa, a permis l’adoption d’un protocole révisé relatif à la stratégie de sécurisation des intérêts vitaux en mer des États de la CEEAC du golfe de Guinée fondé sur six piliers, tels que l’échange d’informations, la surveillance de l’espace maritime des États membres de la CEEAC et la création d’un mécanisme de financement pérenne.  Ce protocole révisé réaffirme la souveraineté des États membres de la CEEAC sur leurs espaces maritimes et dans les eaux continentales partagées, et reflète leur engagement à renforcer leur coopération avec leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux, a assuré le Président de la CEEAC. 

M. OMAR ALIEU TOURAY, Président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a retracé l’historique des actes de piraterie dans la région au cours de la dernière décennie, qui avaient considérablement augmenté, passant de 45 en 2010 à 64 en 2011, avec le plus grand nombre d’attaques (8) dans les voies navigables du Nigéria.  M. Touray, qui participait à la réunion en visioconférence, a cependant fait observer que les efforts concertés de la marine nigériane avaient entraîné une « tendance migratoire » avec une augmentation des attaques de piraterie dans les eaux territoriales du Bénin voisin.  Cela avait entraîné une baisse de plus de 40% des revenus des opérations portuaires constituant l’épine dorsale de l’activité économique du pays, a déploré M. Touray. C’est cette situation, a-t-il rappelé, qui avait incité l’ancien Président du Bénin à demander, en octobre 2011, l’aide du Secrétaire général de l’ONU, et à lancer une opération maritime bilatérale conjointe entre le Bénin et le Nigéria.  Il a cité les résolutions historiques adoptées ensuite par le Conseil de sécurité –la 2018 (2011) et la 2039 (2012)- sur la sécurité et la sûreté maritimes dans le golfe de Guinée.

Après avoir fait un rappel historique des étapes suivantes, qui ont conduit à l’adoption, en juin 2013 à Yaoundé, par les dirigeants de la CEDEAO, de la CEEAC ainsi que de la CGG, d’une stratégie régionale commune relative à la prévention et la répression des actes illicites perpétrés dans l’espace maritime du golfe de Guinée, M. Touray a détaillé les trois instruments signés à cette occasion, à savoir, le Code de conduite, la Déclaration des chefs d’État et de gouvernement et le Mémorandum d’entente entre les organisations régionales.  Il a également cité l’adoption par l’Union africaine en 2014 de la « Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans - horizon 2050 » et, en 2016, de la Charte africaine sur la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique.  Quant à la CEDEAO, elle a adopté en 2014 la stratégie maritime intégrée avant la mise en place, en 2022 à Abidjan (Côte d’Ivoire), d’un centre régional de sécurité maritime et d’un centre multinational de coordination maritime (CMCM) en 2015 à Cotonou (Bénin).  L’intervenant a en outre annoncé l’inauguration, cette année, d’un CMCM à Accra (Ghana) et d’un autre à Praia (Cabo Verde).  Il a également parlé de l’architecture de sécurité maritime de la CEEAC qui a établi le Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC) à Pointe Noire (République du Congo), ainsi que des CMCM à Douala (Cameroun) et à Luanda (Angola). 

M. Touray s’est, en outre, réjoui, d’annoncer que l’établissement de réseaux de partage d’informations maritimes entre la CEDEAO et la CEEAC a amélioré la connaissance de la situation maritime, la conduite et la planification d’opérations et d’exercices maritimes conjoints avec divers CMCM et centres opérationnels maritimes nationaux.  Cela a permis une première arrestation par le Nigéria et l’engagement de poursuites judiciaires en 2020 contre 10 pirates présumés qui avaient attaqué et arraisonné un navire de pêche chinois, le Hailufeng 11, dans la zone économique exclusive de la Côte d’Ivoire.  De même, au Togo, en juillet 2021, huit pirates présumés ont été arrêtés par les autorités de ce pays.  À l’approche du dixième anniversaire du processus de Yaoundé, M. Touray a estimé important que l’ONU et d’autres parties prenantes revoient en profondeur la planification et l’organisation du processus, en revoyant notamment le Code de conduite de Yaoundé, en vue de le transformer en un cadre juridiquement contraignant.  Pour finir, il a exhorté les parties prenantes, tel que le Groupe du G7 des Amis du golfe de Guinée, sous la coprésidence de la Côte d’Ivoire et de l’Allemagne, à s’impliquer dans l’organisation du dixième anniversaire du processus de Yaoundé dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest.

M. JOSE MBA ABESO, Secrétaire exécutif de la Commission du golfe de Guinée, a rappelé que la piraterie dans cette région entrave les activités économiques liées au transport, à l’exploration et à l’exploitation des ressources, citant en exemple la récente capture d’un transporteur de produits au large de Pointe Noire (République du Congo), dont les six membres d’équipage ont été enlevés.  Rappelant la création de l’architecture de Yaoundé, il a estimé que celle-ci a été raisonnablement efficace, comme en témoigne le déclin des activités criminelles en mer ces dernières années: au premier trimestre de 2023, par exemple, seulement 5 incidents ont été signalés, contre 8 en 2022 et 16 en 2021.  Il a salué les fruits de la coopération et de la collaboration entre les pays de la région, à savoir une présence accrue et un renforcement des capacités de riposte. Il a cité le cas du navire Heroic Idun qui, alors qu’il tentait de charger illégalement du pétrole brut dans les eaux territoriales nigérianes, a été arrêté en Guinée équatoriale à la demande des autorités nigérianes.  M. Mba Abeso a aussi salué le fait que les pays du golfe de Guinée continuent de renforcer leurs cadres juridiques et leur législation liés à la sécurité maritime, comme le Nigéria qui a adopté en 2019 une loi sur l’élimination de la piraterie et autres crimes commis en mer.

Le Secrétaire exécutif a ensuite fait part des efforts des pays de la région en vue de la création d’une force opérationnelle maritime multinationale, citant la signature par 11 pays, le 22 mai 2023, du concept d’opérations (CONOPS) pour la mise en place de cette force.  Il a saisi cette occasion pour demander au Conseil de sécurité de bien vouloir examiner, approuver et mobiliser l’appui international en faveur de l’Équipe spéciale multinationale maritime dans le golfe de Guinée. M. Mba Abeso a cité les défis rencontrés dans les efforts, comme le fait que certains pays aient tardé à adopter et à incorporer les dispositions du code dans leur législation nationale. De plus, le Centre interrégional de coordination est entravé par le manque de ressources, de financements, d’équipements et de personnel, a-t-il ajouté.  En conclusion, il a demandé d’encourager les pays de la région à ratifier le Code et à en mettre pleinement en œuvre les dispositions, tandis que les parties prenantes régionales et internationales devraient s’engager à aider les pays à surmonter les obstacles à la ratification et à la mise en œuvre du Code.  Cela signifie qu’il faut fournir des programmes de formation, une assistance technique et des ressources aux forces navales, aux garde-côtes et aux organismes d’application de la loi, et renforcer leurs capacités à entreprendre des patrouilles de routine, des interventions en cas d’incident et des enquêtes.  La Commission organisera de temps à autre des ateliers de sensibilisation sur des questions d’actualité relatives à la sûreté et à la sécurité maritimes dans la région du golfe de Guinée, a assuré le Secrétaire exécutif.

Mme CAROLYN OPPONG-NTIRI (Ghana) a profité du dixième anniversaire du Code de conduite de Yaoundé pour saluer les progrès réalisés par la région dans la lutte contre la piraterie et les vols à main armée dans le golfe de Guinée. Ce recul de l’insécurité maritime est attribuable, selon elle, à l’intensification de la coopération aux niveaux national, régional et international, à une présence navale accrue, au partage d’informations et au renforcement du processus judiciaire. Malgré ces gains « modestes », la piraterie, les vols à main armée et la pêche illégale continuent cependant de menacer l’espace maritime de la région, a rappelé la déléguée.  Pour surmonter ces défis, elle a recommandé de donner la priorité à la mise en œuvre d’instruments régionaux destinés à lutter contre l’insécurité maritime, de s’attaquer aux causes profondes de la piraterie et d’adopter une approche globale impliquant la société civile et le secteur privé, tout en tirant parti de partenariats régionaux et internationaux tels que la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050, l’Organisation maritime internationale (OMI) ou encore l’ONUDC. Elle a invité à cet effet les États de la région à renouveler leur engagement à mettre en œuvre le Code de conduite de Yaoundé, malgré les lacunes opérationnelles, logistiques, financières et techniques qui entravent sa réalisation.  La représentante a fait sienne la recommandation du Secrétaire général d’entreprendre un examen complet de la mise en œuvre de l’architecture de Yaoundé afin de définir une vision stratégique pour la prochaine décennie. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a insisté sur l’importance de l’appropriation nationale et des partenariats, ainsi que sur la nécessité de répondre non seulement à l’insécurité maritime, mais aussi à ses causes profondes.  Il a appelé les États côtiers à continuer de s’approprier les efforts qu’ils déploient pour criminaliser les actes de piraterie et les autres formes de criminalité maritime dans leurs législations nationales respectives.  Il les a également engagés à mettre en place des procédures de poursuite, et à améliorer les capacités d’application de la loi.  Il a ensuite rappelé que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer constitue le cadre juridique dans lequel s’inscrivent toutes les activités menées dans les océans et les mers.  Le représentant a par ailleurs souligné l’importance des partenariats, notamment avec les organisations régionales et sous-régionales, ainsi que dans le cadre du Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime.

M. NORBERTO MORETTI (Brésil) a recommandé la vigilance face à la récente recrudescence de la criminalité maritime, dont les actes de piraterie et de vols à main armée dans le golfe de Guinée.  Une telle situation montre que les efforts conjoints des pays et organisations de la région doivent se poursuivre pour que les gains durement acquis ne soient pas réduits à néant.  Le représentant a donc appelé au renforcement des capacités de sécurité maritime des États de la région et en a profité pour réaffirmer le ferme attachement de son pays à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

S’attaquer à la piraterie et à la criminalité maritime, a-t-il estimé, c’est commencer par éliminer leurs causes profondes, par des investissements dans les capacités de production et par une lutte acharnée contre la pauvreté, la faim et le sous-développement.  La piraterie et les vols à main armée dans le golfe de Guinée, au-delà de leur impact direct sur la sécurité des marins et des pêcheurs, affectent aussi l’économie de l’ensemble de la région, étant donné qu’ils perturbent le transport maritime et en conséquence, le commerce et les recettes publiques.  Le représentant a insisté sur le lien entre sécurité maritime et développement socioéconomique des régions côtières.

M. ALEXANDRE OLMEDO (France) s’est félicité de la baisse significative des actes de piraterie dans le golfe de Guinée.  Il a appelé à poursuivre et à renforcer les efforts qui ont concouru à ce résultat, citant notamment les actions des pays de la région, à la fois sur le plan sécuritaire, légal et judiciaire, pour criminaliser les actes de piraterie, mener les enquêtes et permettre les poursuites.  Il a également appelé à poursuivre l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé.  De même, le délégué a engagé le Conseil de sécurité à suivre avec attention les enjeux de sécurité maritime dans le golfe de Guinée.  Nous devons faire preuve de vigilance vis-à-vis de tout lien entre criminalité organisée et terrorisme, a-t-il indiqué, notant que cette question est particulièrement urgente alors que les pays côtiers sont sous une pression sécuritaire et humanitaire croissante du fait des groupes terroristes sahéliens.  Notant enfin que le rapport du Secrétaire général souligne les liens entre piraterie, changements climatiques et pêche illicite, le représentant a appelé à aborder la question avec une approche large, en intégrant aussi les questions de gouvernance, de développement, de soutien aux communautés locales et à la préservation des écosystèmes.

Mme LILLY STELLA NGYEMA NDONG (Gabon) a relevé qu’en dépit de progrès notables, les risques liés à la piraterie maritime demeurent, et leur impact sur les modes de fonctionnement des populations côtières ne cessent de s’accroître. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle s’accompagne très souvent par la montée de l’extrémisme violent, du terrorisme et des effets néfastes des changements climatiques sur les modes et moyens de subsistance des communautés locales, a-t-elle indiqué.

Alors que ces dernières années les activités de piraterie se limitaient à des attaques contre des navires pétroliers et la prise des cargaisons de marchandise, elle a noté une mutation de ces activités criminelles, désormais recentrées sur les enlèvements contre rançons, plus lucratifs.  Elle a fait savoir que le Gabon est depuis quelques temps victime d’actes de piraterie, évoquant l’assaut subi, le 2 mai dernier, par un navire qui était à moins de 8 kilomètres des côtes gabonaises.  Pour maintenir les acquis de ces dix dernières années, la représentante a appelé à déployer des efforts additionnels en matière de renforcement des capacités techniques et matériels des États de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont les capacités opérationnelles en mer sont très limitées.  Elle a aussi appelé à s’attaquer aux causes profondes de la piraterie.

La déléguée a par ailleurs indiqué que le Gabon dispose d’une plateforme interne et d’une connexion à l’ensemble du réseau des centres des opérations maritimes du golfe de Guinée et des partenaires stratégiques.  Cet outil, équipé de senseurs de surveillance, permet de percevoir les activités en mer en temps réel, s’est-elle enorgueilli.

M. FERGUS JOHN ECKERSLEY (Royaume-Uni) s’est inquiété du coût humain et de la menace à la sécurité régionale que font peser la piraterie et les vols à main armée dans le golfe de Guinée.  Il s’est félicité des répercussions positives des efforts internationaux déployés dans la région, qui ont mené à une diminution progressive des cas de piraterie, notamment du fait d’une coopération régionale renforcée.  À cet égard, le Code de conduite de Yaoundé a constitué un cadre crucial pour l’intégration régionale.  Selon le représentant, il est vital que tous ces efforts s’effectuent dans le strict respect de la Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer. Il a en revanche jugé regrettable que la Commission de consolidation de la paix n’ait pas été en mesure de parvenir à un consensus sur un avis écrit sur cette question.  Tout en reconnaissant que les causes de la piraterie sont complexes et multiples, le délégué a souligné l’importance de s’attaquer aux causes profondes des activités criminelles et de l’insécurité dans le golfe de Guinée, notamment au niveau communautaire. 

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a encouragé les pays du golfe de Guinée à poursuivre leurs efforts pour lutter contre la piraterie et la criminalité maritime, recommandant une approche holistique pour s’attaquer aux causes profondes de ces fléaux.  Parmi celles-ci, elle a énuméré les effets néfastes des changements climatiques, les possibilités restreintes d’emploi pour les jeunes et les déficits de gouvernance. Dès lors, la représentante a exhorté tous les acteurs à s’impliquer dans cette lutte, en particulier les communautés locales et la société civile.  L’architecture de Yaoundé, qui est dirigée et prise en charge par les États de la région, a permis de lutter efficacement contre l’insécurité maritime, a-t-elle salué tout en suggérant que les États de la région fournissent des orientations stratégiques supplémentaires et renforcent la coopération afin de perturber et démanteler les réseaux criminels.  Enfin, la déléguée a estimé que les efforts en matière de sécurité maritime doivent être menés dans le respect de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui fournit un cadre global pour établir la paix, le bon ordre et la sécurité des États côtiers.  C’est pourquoi elle a exhorté à rester résolument engagé dans cette cause pour renforcer la sécurité maritime, favoriser la stabilité régionale et promouvoir la prospérité de la région.

Mme MARIA ZABOLOTSKAYA (Fédération de Russie) a relevé l’« entreprise criminelle florissante » que représentent les activités de piraterie dans le golfe de Guinée, avant de souligner les spécificités des attaques contre des navires dans cette région.  La plupart se produisent à une petite distance de la côte et souvent même dans les eaux territoriales des États côtiers, ce qui relève dès lors du vol à main armée en mer, a-t-elle noté en soulignant l’importance d’une bonne qualification juridique pour une réponse efficace.  Ainsi, en matière de prévention et de répression des vols à main armée en mer, ce sont les États côtiers et les organisations régionales qui sont appelés à jouer le rôle principal, a-t-elle fait valoir, saluant les mécanismes de coordination efficaces, comme le forum de collaboration maritime du golfe de Guinée créé en 2021.  Elle a plaidé pour que la communauté internationale fournisse une assistance aux États côtiers, à leur demande et en tenant compte de leurs spécificités nationales, afin de renforcer les services de garde-côtes.  Elle a suggéré que l’ONU aide à coordonner les efforts et à mobiliser les ressources financières nécessaires.

La représentante a ensuite indiqué que son pays a accru sa contribution à la lutte contre la piraterie et les vols à main armée en mer au large des côtes occidentales de l’Afrique.  Grâce à la contribution volontaire annuelle russe au fonds du Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), une assistance technique est fournie aux États de la région pour renforcer le potentiel de leurs structures maritimes nationales, a-t-elle précisé.  La déléguée a d’autre part assuré que la Fédération de Russie est prête à partager sa vaste expérience en matière de sécurité maritime si le forum de collaboration maritime du golfe de Guinée l’y invite.  Enfin, après avoir rappelé que la piraterie et les vols à main armée en mer sont souvent associés à d’autres types d’activités criminelles, elle a préconisé la création d’une structure spécialisée, sous l’égide de l’ONU, pour coordonner l’ensemble des questions de lutte contre la criminalité maritime.

Mme DARREN CAMILLERI (Malte) a salué le travail effectué par les États côtiers du golfe de Guinée et de l’Union africaine (UA) pour résoudre le problème de la piraterie, de la criminalité organisée et de la sécurité maritime dans la région.  Au moment où nous entrons dans la deuxième décennie de cette coopération, elle a souhaité que l’ambition soit renforcée, prônant à cet égard que soit mené au niveau régional un examen complet du Code de conduite de Yaoundé, avec la participation de partenaires internationaux, de la société civile et du secteur privé. Pour la représentante, l’échange d’informations et le partage de stratégies sont essentiels pour aider les États côtiers à protéger leurs eaux nationales.  Il importe aussi, selon elle, que l’architecture de Yaoundé bénéficie d’un financement durable de la part des États Membres et des structures régionales, ainsi que des partenaires internationaux.  De leur côté, les pays du golfe de Guinée devraient renforcer leurs cadres juridiques afin de poursuivre les auteurs de piraterie, de vol à main armée, de pêche illégale, non déclarée et non réglementée, et d’autres crimes qui entravent la sécurité maritime dans la région, a-t-elle ajouté, avant de saluer l’aide fournie dans ce domaine par l’ONUDC.  Notant par ailleurs que les facteurs favorisant la piraterie en mer sont complexes et liés à la situation sur terre, elle a plaidé pour une réponse multidimensionnelle, à travers la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a enfin rappelé que l’Union européenne (UE) a adopté une stratégie pour le golfe de Guinée, qui traite du développement socioéconomique et des questions de défense et de sécurité, et a renforcé sa présence navale à raison d’au moins un navire dans le golfe de Guinée tout au long de l’année. 

M. ANDRÉS MONTALVO (Équateur) s’est félicité des progrès réalisés depuis l’adoption du Code de conduite de Yaoundé, tout en s’inquiétant de la persistance d’incidents qui appellent à renforcer les capacités de protection et de pénalisation des actes de piraterie, ainsi qu’à l’établissement d’une compétence universelle.  Il a également insisté sur l’importance de la coopération internationale.  Le représentant a apprécié que la troisième réunion extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Commission du golfe de Guinée, qui s’est tenue le 25 avril, ait débouché sur un appel à mettre en place, dans un délai de trois mois, un cadre stratégique d’évaluation et de renforcement des systèmes et structures actuels.  Il a ensuite appelé à améliorer la coopération entre les entités de l’ONU, notamment l’UNOWAS, le BRENUAC et l’ONUDC, de même qu’à la mobilisation des ressources nécessaires pour consolider l’architecture de Yaoundé.

Mme RICCARDA CHRISTIANA CHANDA (Suisse) s’est félicitée que le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans le golfe du Guinée ait constaté un recul des incidents de piraterie, notamment grâce à l’engagement important des États de la région.  Afin de consolider ces gains « durement acquis », elle a appelé à poursuivre l’opérationnalisation du Code de conduite de Yaoundé afin de renforcer la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.  À cette fin, la représentante a encouragé les pays de la région à étendre leur collaboration dans les domaines de la justice et du partage d’informations, avec le soutien des organisations régionales, des bureaux régionaux des Nations Unies et de l’ONUDC.  Elle a d’autre part estimé que, pour s’attaquer aux causes profondes de la piraterie et de la criminalité maritime, le développement d’une économie bleue durable est de mise.  Cela implique d’offrir des opportunités économiques à la jeunesse et de reconnaître le rôle croissant des femmes dans le domaine de la pêche, a-t-elle relevé, avant de rappeler que toutes les activités maritimes doivent s’inscrire dans le cadre juridique de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Elle a donc invité tous les États de la région à adopter des lois criminalisant la piraterie, tout en plaidant pour une mise en conformité de la navigation avec les règles internationales en vue de garantir une logistique maritime sûre, efficace et durable. 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a souligné l’importance de s’attaquer à la piraterie maritime et au terrorisme qui menacent le canal du Mozambique, voie navigable de 1 800 kilomètres entre Madagascar et l’Afrique de l’Est qui voit passer chaque année près de 30% du trafic mondial de pétroliers.  La défense du territoire mozambicain implique également celle du canal du Mozambique, du golfe d’Aden et du golfe de Guinée en tant que zones exemptes de piraterie, a-t-il expliqué.  Il s’est félicité de la baisse des cas de piraterie enregistrée au cours des dernières années dans le golfe de Guinée, grâce aux efforts combinés du Code de conduite de Yaoundé et de la coopération régionale et internationale.  Selon le délégué, les menaces à la sécurité maritime exigent une réponse collective adaptée, dans le respect de la souveraineté des États et du droit international, assortie d’un soutien financier, logistique et juridique. 

Tout en reconnaissant la responsabilité première des États dans la lutte contre l’insécurité maritime, le représentant a argué que la piraterie constitue une menace pour la paix et la sécurité mondiales nécessitant une coordination multilatérale renforcée.  Il a exhorté le Conseil et la communauté internationale à continuer de soutenir la stratégie régionale de lutte contre la piraterie, les vols à main armée et la criminalité transnationale organisée dans le golfe, qui présentent des risques importants pour la navigation internationale, la sécurité et le développement durable de la région, notamment en appuyant l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. 

M. DAI BING (Chine) a félicité les pays de la région pour leurs efforts communs qui ont débouché, d’année en année, sur une diminution des actes de piraterie et une amélioration de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Il a encouragé le Conseil de sécurité à accorder une attention toute particulière aux difficultés et défis auxquels ces pays côtiers se heurtent.  Il a également appelé à renforcer la coopération régionale dans cette zone très vaste, relevant que des incidents sporadiques de piraterie se sont multipliés ces derniers temps.  De même, il a recommandé aux pays de la région de promouvoir le développement d’une stratégie de lutte contre la piraterie au niveau régional.  Le représentant a jugé essentiel d’opérationnaliser le Code de conduite de Yaoundé en se concentrant sur les réseaux logistiques et les questions techniques et financières liés à l’architecture de la sécurité maritime.  Il a ensuite indiqué que la Chine est disposée à réfléchir, avec les États côtiers, à des façons de coopérer, notamment en menant des opérations d’escorte commune pour éliminer et prévenir la piraterie.

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a vu dans le Code de conduite de Yaoundé un exemple important d’architecture maritime régionale.  Il a insisté sur l’importance de la coopération des pays de région pour lutter contre la piraterie et les vols à main armée en mer, et poursuivre en justice les auteurs.  Il a affirmé que les États-Unis sont déterminés à aider leurs partenaires à conjurer les menaces posées par la piraterie et la criminalité organisée dans le golfe de Guinée, soulignant en outre la nécessité d’appuyer les efforts régionaux pour ce faire.  Les défis que sont la piraterie, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, ainsi que les changements climatiques représentent des menaces graves qui pèsent sur les moyens de subsistance et la sécurité commune, a-t-il indiqué.

Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a incité la communauté internationale et le Conseil de sécurité à soutenir les initiatives régionales destinées à renforcer la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.  Elle a salué les progrès réalisés dans la lutte contre la piraterie et le renforcement de la sécurité maritime depuis l’adoption, il y a dix ans, de l’architecture de Yaoundé, qui a marqué un tournant dans la coopération entre les États du golfe de Guinée.  Selon la représentante, le maintien de la sécurité dans les espaces maritimes communs du golfe contribuera à soutenir la stabilité et le développement des États de la région.  Elle a toutefois exprimé sa préoccupation face aux conséquences des activités criminelles sur les moyens de subsistance et les conditions socioéconomiques de la population locale et des gens de mer, qui continuent d’être exploités par les pirates et les réseaux criminels.  Il s’agit à ses yeux d’un défi d’autant plus urgent que des groupes terroristes transnationaux mènent des activités criminelles dans le golfe de Guinée afin de financer leurs opérations, en exploitant la porosité des frontières. Elle a en outre appelé à rechercher des solutions durables à la dégradation de l’environnement dans la région, exacerbée par les changements climatiques et la pêche illégale, non réglementée et non déclarée.  Considérant que les États de la région ont fait preuve d’un engagement clair en faveur du renforcement de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, la représentante a encouragé la communauté internationale à appuyer ces efforts en contribuant au renforcement des capacités des États côtiers. 

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