En cours au Siège de l'ONU

9348e séance – matin
CS/15322

Conseil de sécurité: Le Soudan affirme que l’embargo sur les armes l’empêche de mettre fin aux atteintes à sa souveraineté et à son intégrité territoriale

Le Ghana, qui préside le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005), chargé de surveiller l’application des sanctions applicables au Soudan a, ce matin, brièvement présenté au Conseil le rapport couvrant les activités de cet organe subsidiaire depuis le 21 mars dernier.  Le représentant soudanais a saisi l’occasion pour dénoncer l’embargo sur les armes imposé à son gouvernement et blâmer les agissements criminels des milices et des rebelles dans son pays. 

Le 12 mai dernier, le Comité a écouté son groupe d’experts lui présenter son programme de travail pour 2023 et 2024 ainsi que la situation au Darfour, a indiqué le Ghana.  À cette occasion, il a été informé des domaines dans lesquels le Groupe souhaite mener des enquêtes et réaliser un suivi, conformément au mandat qui lui a été conféré en vertu de la résolution 2676 (2023).  Le 6 juin, le Groupe d’experts a présenté son premier rapport trimestriel sur les dynamiques régionales ainsi que sur l’escalade de la violence dans certaines parties du Darfour, a encore précisé la présidence du Comité. 

À la lumière des derniers événements dans son pays, le représentant soudanais a assuré que les relations entre Khartoum et les pays voisins n’ont pas été affectées par la crise humanitaire ni par les affrontements militaires en cours.  Son gouvernement, a-t-il dit, n’a pas été informé de problèmes de sécurité nationale causés par les personnes déplacées et les réfugiés ayant traversé les frontières vers d’autres pays.  Le Gouvernement soudanais est venu à la rescousse des populations à la frontière nord-ouest du pays, aux prises avec les rebelles, auxquels l’opposition tchadienne aurait prêté main-forte, a fustigé le délégué.  Ces rebelles ont aussi envahi des zones à la frontière avec la République centrafricaine, a-t-il affirmé, fustigeant également les milices qui ont fait main basse sur des régions entières et détruit des infrastructures. 

Le délégué a demandé de faire pression sur les rebelles et les milices afin qu’elles cessent leurs crimes et permettent l’ouverture de couloirs humanitaires.  Pour lui, aucun doute, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan ont été mises à mal par l’embargo sur les armes qui empêche le Gouvernement d’assurer correctement la sécurité.  Le représentant soudanais a également accusé la communauté internationale d’avoir manqué à sa promesse d’apporter un soutien financier au désarmement et au démantèlement des milices et à la réintégration des groupes armés.

Alors qu’elles se livrent au Darfour à des trafics d’armes dans les camps, détruisent les infrastructures et les bâtiments publics, les marchés, les hôpitaux, les écoles, les stocks de médicaments, et prennent pour cible les casernes militaires et les Forces armées soudanaises, les milices doivent rendre des comptes pour leurs actes criminels dans les meilleurs délais, a exhorté le délégué, en exprimant sa crainte que ne s’installe une culture d’impunité.

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