En cours au Siège de l'ONU

9321e séance – matin  
CS/15281

Conseil de sécurité: face à la poursuite du conflit en Ukraine, le Chef de l'OCHA appelle à prolonger l’Initiative de la mer Noire

Réuni, ce matin, pour faire le point sur la situation humanitaire liée au conflit en Ukraine, le Conseil de sécurité a entendu le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA) appeler au renouvellement de l’Initiative sur le transport sécurisé de céréales et de denrées alimentaires depuis les ports ukrainiens, qui arrivera à expiration le 18 mai.  Un appel relayé par l’ensemble des délégations, à l’exception de la Fédération de Russie, qui a refusé d’apporter une quelconque garantie, considérant qu’aucun progrès n’a été fait sur les approvisionnements agricoles russes. 

Intervenant en visioconférence depuis Genève, M. Martin Griffiths a également constaté avec regret qu’à la sortie d’un hiver rude, les hostilités semblent s’intensifier des deux côtés de la ligne de front et que les pertes civiles atteignent leur plus haut niveau depuis des mois.  Si le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droit de l’homme (HCDH) fait état de 23 600 victimes civiles vérifiées depuis le 24 février 2022, « nous savons tous que le bilan réel risque d’être beaucoup plus élevé », a-t-il dit, avant de déplorer des retombées humanitaires « considérables », notamment le long de la frontière nord-est avec la Fédération de Russie, où de nombreuses communautés sont encerclées et privées d’eau, de nourriture et de soins médicaux. 

Face aux frappes russes qui ont récemment endommagé des objectifs civils à Kherson, un entrepôt de stockage humanitaire à Odessa et un hôpital mobile de la Croix-Rouge ukrainienne à Mykolaïv, le Coordonnateur des secours d’urgence a une fois de plus enjoint aux parties de veiller à la protection des civils et des biens à caractère civil, ainsi que des installations humanitaires. Il a ajouté qu’en dépit de cet environnement opérationnel complexe et dangereux, l’ONU et ses partenaires continuent de fournir une assistance vitale dans les zones de première ligne et ailleurs en Ukraine.  Près de 3,6 millions de personnes ont ainsi reçu une aide humanitaire au cours du premier trimestre, a-t-il souligné, précisant toutefois que le plus grand défi reste d’accéder aux zones de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia actuellement sous le contrôle militaire de la Fédération de Russie.

M. Griffiths a ensuite évoqué les exportations effectuées dans le cadre de l’Initiative de la mer Noire, ainsi que celles d’aliments et d’engrais de la Fédération de Russie, assurant qu’elles apportent une contribution cruciale à la sécurité alimentaire mondiale.  Plus de 30 millions de tonnes de fret ont maintenant été exportées depuis les ports ukrainiens, a-t-il noté, précisant que plus de 55% a été livré à des pays en développement et que près de 6% est allé aux pays les moins avancés, dont quelque 600 000 tonnes de blé transportées par le Programme alimentaire mondial (PAM).  Selon lui, les prix internationaux du blé ont atteint en avril leur plus bas niveau depuis juillet 2021, en partie grâce au mouvement de céréales ukrainiennes et aux grandes quantités disponibles pour l’exportation en Fédération de Russie. 

Malgré ces « progrès indéniables », des difficultés persistent, a reconnu le haut fonctionnaire, qui a signalé que l’exportation d’ammoniac n’a pas encore été possible.  M. Griffiths a également constaté une nette réduction des volumes d’exportations sortant des ports ukrainiens de la mer Noire, en raison d’une « dynamique de plus en plus difficile » au sein du Centre conjoint de coordination. Il a néanmoins assuré que l’ONU poursuit ses discussions avec les parties à l’Initiative afin de parvenir à un accord sur sa prolongation, tandis que Mme Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a obtenu des « résultats concrets » s’agissant du protocole d’accord sur la facilitation des exportations russes d’aliments et d’engrais. Il a donc appelé toutes les parties à assumer leurs responsabilités, tout en remerciant la Türkiye de son soutien à la mise en œuvre de l’Initiative. 

L’Initiative de la mer Noire doit être mise en œuvre « aussi longtemps que se poursuivra le conflit », a appuyé l’Équateur.  La France a quant à elle appelé la Russie à ne pas faire obstacle au prolongement de l’Initiative, rejointe dans cette mise en demeure par une majorité de délégations.  L’Albanie a ainsi condamné l’utilisation de la sécurité alimentaire comme arme, tandis que les États-Unis ont sommé la Russie de respecter ses propres engagements et de cesser de « prendre en otage les aliments et les denrées ». 

Si la Chine a dit apporter son appui à une mise en œuvre « équilibrée » de l’Initiative, la Fédération de Russie a prévenu que, faute de progrès sur les exportations d’ammoniac et sur les approvisionnements agricoles russes bloqués par les sanctions occidentales, elle ne pouvait garantir la prorogation de ce dispositif, auquel elle avait répondu positivement dès le 22 juillet 2022. De surcroît, a-t-elle relevé, bien que l’accord prévoie le déblocage des exportations de céréales et d’engrais russes, il a fallu attendre le 18 mars pour que les approvisionnements alimentaires à destination des pays africains augmentent par rapport à la précédente phase. 

De son côté, l’Ukraine s’est présentée comme un « acteur fiable » de la sécurité alimentaire mondiale, indiquant avoir exporté 29,8 millions de tonnes de céréales et de produits alimentaires.  Ces volumes auraient pu être plus élevés si la Russie n’avait pas entravé la circulation des navires, a regretté la délégation, qui a dit aspirer à la reconduction de l’Initiative, aux côtés de l’ONU et de la Türkiye.  Et si la Russie se dit « perdante » dans cet accord, c’est elle qui représente la principale menace en mer Noire, a renchéri l’Ukraine, en dénonçant une « tentative de militariser les acheminements alimentaires ». 

Sans prendre parti dans cette querelle, le Gabon, le Ghana, la Suisse et les Émirats arabes unis ont salué les efforts de l’ONU et la Türkiye pour reprendre les négociations, tout en appelant à la mise en œuvre du protocole d’accord sur les engrais et les produits alimentaires russes.  Ajoutées aux échanges de prisonniers de guerre entre belligérants, de telles mesures démontrent la persistance d’une « certaine volonté de négocier », a observé la délégation émirienne.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

Intervenant en visioconférence depuis Genève, M. MARTIN GRIFFITHS, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (OCHA), a noté avec regret que les hostilités, et notamment les tirs de missiles, semblent s’intensifier des deux côtés de la ligne de front et qu’alors que l’Ukraine sort d’un hiver rude, les pertes civiles atteignent leur plus haut niveau depuis des mois.  Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droit de l’homme HCDH fait état de 23 600 victimes civiles vérifiées depuis le 24 février 2022, mais « nous savons tous que le bilan réel risque d’être beaucoup plus élevé », a-t-il dit, avant d’évoquer des retombées humanitaires « considérables ».  Le long de la frontière nord-est avec la Fédération de Russie et près des lignes de front, a expliqué le haut fonctionnaire, de nombreuses communautés sont encerclées, privées d’eau, de nourriture et de soins médicaux en raison des violents combats au sol et des routes bloquées.  Parallèlement, des bâtiments résidentiels, une école, un hôpital ambulatoire et un établissement de soins pour personnes âgées ont été endommagés la semaine dernière à Kherson, tandis que des frappes de missiles ont touché un entrepôt de stockage humanitaire à Odessa et un hôpital mobile de la Croix-Rouge ukrainienne à Mykolaïv.  Face à ces attaques, le Secrétaire général adjoint a rappelé qu’en vertu du droit international humanitaire, les parties doivent veiller en permanence à protéger tous les civils et les biens à caractère civil, y compris les maisons, les écoles, les hôpitaux et les autres infrastructures essentielles, ainsi que les installations humanitaires.

Malgré cet environnement opérationnel complexe et dangereux, l’ONU et ses partenaires continuent, grâce à la bravoure des travailleurs humanitaires sur le terrain, de fournir une assistance vitale dans les zones de première ligne et ailleurs en Ukraine, a souligné M. Griffiths.  Selon lui, près de 3,6 millions de personnes ont reçu une aide humanitaire en Ukraine au cours du premier trimestre 2023, ce qui comprend une assistance en espèces, de la nourriture, des soins de santé et un soutien aux moyens de subsistance.  Jusqu’à présent cette année, a-t-il ajouté, environ 43 convois interagences ont livré des fournitures à 278 000 personnes dans les zones de première ligne, les partenaires locaux assurant la livraison et la distribution du dernier kilomètre.  Toutefois, cette action est encore limitée et davantage doit être fait pour déployer les efforts à une plus grande échelle, a plaidé le Coordonnateur des secours d’urgence, pour qui le plus grand défi reste d’accéder à toutes les zones de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia actuellement sous le contrôle militaire de la Fédération de Russie. 

Un système de notification humanitaire et un engagement direct avec des interlocuteurs clefs à Moscou et à Kiev ont été mis en place pour maximiser les possibilités de passage sûr et sans entrave des convois interagences vers ces zones, a précisé M. Griffiths.  Cependant, « malgré 14 mois passés à informer les parties de nos intentions par le biais de ce système, nous n’avons pas été en mesure de fournir une assistance aux communautés le long de la ligne de front dans les zones sous le contrôle militaire de la Fédération de Russie », a-t-il déploré, ajoutant que les options d’accès à ces zones continuent d’être explorées avec les deux parties.  Jugeant impératif que l’aide parvienne aux civils, où qu’ils se trouvent, il a rappelé qu’en vertu du droit international humanitaire, toutes les parties doivent autoriser et faciliter le passage rapide et sans entrave des secours humanitaires aux civils dans le besoin et doivent veiller à ce que le personnel jouisse de la liberté de mouvement nécessaire à son travail. 

Le Secrétaire général adjoint a ensuite indiqué que les exportations de denrées alimentaires, dans le cadre de l’Initiative sur le transport sécurisé de céréales et de denrées alimentaires depuis les ports ukrainiens, ainsi que celles d’aliments et d’engrais de la Fédération de Russie continuent d’apporter une contribution cruciale à la sécurité alimentaire mondiale.  Plus de 30 millions de tonnes de fret ont maintenant été exportées en toute sécurité depuis les ports ukrainiens dans le cadre de l’Initiative, a-t-il noté, précisant que plus de 55% a été livré à des pays en développement et que près de 6% est allé aux pays les moins avancés. Cela comprend un peu moins de 600 000 tonnes de blé transportées par le Programme alimentaire mondial (PAM), en soutien direct des opérations humanitaires en Afghanistan, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Yémen, a expliqué le Coordonnateur des secours d’urgence, selon lequel la dernière analyse de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fait apparaître que les prix mondiaux des céréales ont chuté de près de 20% au cours des 12 derniers mois.  Le mois dernier, les prix internationaux du blé ont atteint leur plus bas niveau depuis juillet 2021, en partie grâce au mouvement continu de céréales ukrainiennes et aux grandes quantités disponibles pour l’exportation en Fédération de Russie et ailleurs, s’est-il félicité, y voyant un « progrès indéniable ». Toutefois, beaucoup reste à faire et un approvisionnement prévisible continue d’être nécessaire pour les opérations d’aide alimentaire, a reconnu M. Griffiths. 

Le haut fonctionnaire a d’autre part signalé que l’exportation d’ammoniac, prévue dans le cadre de l’Initiative, n’a pas encore été possible.  En outre, a-t-il regretté, au cours du mois dernier, nous avons malheureusement constaté une réduction significative des volumes d’exportations sortant des ports ukrainiens de la mer Noire, en raison d’une dynamique de plus en plus difficile au sein du Centre conjoint de coordination et d’un ralentissement connexe des opérations.  Il a ajouté que ces dernières semaines, l’ONU a engagé des discussions intensives avec les parties à l’Initiative afin de parvenir à un accord sur sa prolongation et les améliorations nécessaires pour qu’elle fonctionne de manière efficace et prévisible.  « Cela va continuer dans les jours à venir », a-t-il précisé, avant d’indiquer que, parallèlement, Mme Rebeca Grynspan et son équipe ont continué à fournir un large éventail de soutien avec des résultats concrets dans le cadre du protocole d’accord sur la facilitation des exportations russes d’aliments et d’engrais.  Pour toutes les raisons exposées précédemment, la poursuite de l’Initiative est « essentielle », de même que le réengagement des parties en faveur de son fonctionnement harmonieux et efficace, a-t-il souligné, appelant toutes les parties à assumer leurs responsabilités à cet égard.  « Le monde regarde », a insisté M. Griffiths, non sans adresser ses remerciements au Gouvernement de la Türkiye pour le soutien inlassable qu’il continue d’apporter à la mise en œuvre quotidienne de l’Initiative et aux efforts en cours pour son extension. Avant de conclure, il a exhorté le Conseil et tous les États Membres à soutenir les efforts visant à mettre fin au carnage et à la destruction, tout en assurant que l’ONU et ses partenaires humanitaires restent déterminés à sauvegarder la vie et la dignité des personnes touchées par la guerre et à rechercher la paix « aujourd’hui, demain et aussi longtemps qu’il le faudra ».

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a rappelé les propos du Secrétaire général sur les conséquences « dramatiques » de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie sur les plans humanitaire et des droits humains.  Le bilan de la guerre ne cesse de s’alourdir, alors que l’agression russe a déjà fait au moins 23 000 victimes civiles, dont plus de 1 000 enfants, chiffres qui ne constituent qu’une fraction du bilan réel.  Sur le territoire ukrainien, près de 18 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire, a relevé le représentant, en réaffirmant la solidarité de son pays envers le peuple ukrainien « aussi longtemps que nécessaire ».  Depuis février 2022, les autorités russes ont perpétré d’innombrables violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, dont certaines constituent selon lui des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. 

La Russie continue également de prendre pour cible la population et les infrastructures civiles et de mener des transferts forcés d’enfants, crimes qui ne sauraient rester impunis, a-t-il dit, avant d’indiquer que la France a fait don à l’Ukraine d’un deuxième laboratoire mobile d’analyse ADN afin de faciliter la documentation de ces crimes.  Selon lui, la Fédération de Russie porte seule l’entière responsabilité des répercussions négatives « considérables » de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, qui a exacerbé l’insécurité et la malnutrition mondiales en exploitant les vulnérabilités de certains pays aux fluctuations des marchés des céréales.  Appelant la Russie à ne pas faire obstacle au prolongement de l'Initiative de la Mer Noire, le représentant a assuré que la France continuera d’intensifier son action en vue de réduire les risques d’insécurité alimentaire, notamment à travers les « corridors de solidarité » de l’Union européenne, qui ont permis l’exportation par voies fluviales et terrestres de plus de 32 millions de tonnes de céréales et autres produits alimentaires. 

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) s’est dit préoccupé par la hausse du nombre des victimes civiles en Ukraine.  Les parties doivent respecter sans leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et mettre fin à l’utilisation d’explosifs et de mines dans les zones densément peuplées, a indiqué le représentant.  Il a aussi déploré la destruction d’au moins 700 infrastructures essentielles et la nouvelle escalade des attaques et des bombardements ces dernières semaines qui a rendu l’accès aux services de base encore plus difficile et affecte particulièrement les femmes et les enfants. Le représentant a présenté ses condoléances à la France pour la mort du reporter Arman Soldin, de l’agence AFP, le 9 mai, dans les environs de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, une perte qui ajoute à la tragédie que le conflit a infligé aux journalistes.

Évoquant le spectre d’une catastrophe nucléaire, le délégué a appelé les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la centrale nucléaire de Zaporijia de tout accident.  Il a salué les efforts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à cet égard.  Le représentant a invoqué la résolution 2417 (2018) pour exhorter les parties à garantir le bon fonctionnement des systèmes alimentaires et des marchés dans les situations de conflit armé, demandé que l’Initiative de la mer Noire soit mise en œuvre aussi longtemps que se poursuivra le conflit.  Il est urgent d’engager un processus de paix, dans le cadre du respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de l’Ukraine, a conclu le représentant.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a noté que, 16 mois après son lancement, l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, quoique « freinée », continue de semer la mort, en raison de la poursuite des tirs de missiles et des attaques de drones visant les populations et des infrastructures civiles.  Interdites par le droit international, ces actions ne visent qu’à terroriser les civils, a-t-il constaté, observant toutefois que cette violence ne fait qu’entraîner une riposte plus vigoureuse de la part des Ukrainiens, notamment à Bakhmout, ville « symbole de la résistance ukrainienne ».  Dans ce contexte, où le bilan humain de cette guerre d’agression ne cesse de s’alourdir, « le Kremlin continue d’affirmer que la Russie ne combat pas les civils, ce qui ressemble à une mauvaise blague », a dénoncé le représentant.  Outre les victimes des attaques, des millions de personnes sont déplacées et des milliers d’enfants sont enlevés, s’est-il indigné, accusant en outre les soldats russes de se livrer à des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Les preuves de ces atrocités seront un jour présentées à un tribunal en vue d’une reddition des comptes, a affirmé le délégué, pour qui les crimes les plus odieux sont ceux commis à l’encontre d’enfants.  À ses yeux, l’expulsion de force d’enfants vers la Russie sous le couvert de « fausses initiatives » n’est pas défendable.

Évoquant ensuite l’impact de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale, le représentant a rappelé que, pour des millions de personnes la poursuite de l’Initiative de la mer Noire est essentielle pour que des aliments « arrivent sur leur table ».  Condamnant l’utilisation de la sécurité alimentaire comme arme, il a demandé que l’Initiative soit prolongée au-delà du 18 mai, et « aussi longtemps que nécessaire ». Enfin, après s’être réjoui que le Président Zelenskyy et le peuple ukrainien se soient vu décerner en Allemagne le prix Charlemagne pour leur engagement en faveur de l’unification européenne, il a relevé le « contraste » existant avec « l’autre dirigeant », qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).  Tant que l’agression russe durera, a-t-il conclu, nous aiderons l’Ukraine à défendre son territoire et « nos valeurs communes ». 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a souligné l’importance d’une action humanitaire vigoureuse afin de répondre aux besoins des personnes touchées par le conflit en Ukraine.  Malgré le cadre juridique international existant censé garantir la protection des civils en cas de conflit, les parties belligérantes doivent prendre des mesures urgentes permettant l’acheminement et la distribution de l’aide humanitaire, la reconstruction et la réconciliation à long terme dans le pays, a indiqué le représentant.  Il a réitéré son appel aux parties pour qu’elles reprennent immédiatement des négociations directes de bonne foi, estimant que les propositions de paix présentées par certains États doivent être examinées.  L’Initiative de la mer Noire, qui doit expirer cette semaine, doit selon lui être renouvelée et élargie conformément aux conclusions du Groupe mondial d’intervention en cas de crise alimentaire, énergétique et financière.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a dénoncé l’hypocrisie de la séance d’aujourd’hui sur la situation humanitaire en Ukraine et l’alignement des États membres de l’Union européenne sur la thèse de l’agression russe. Ces pays ne se préoccupent pas du sort des personnes vivant sur le territoire de l’Ukraine, en particulier dans le Donbass, ni des gens ordinaires, dont les victimes du bombardement d’un bus le 18 avril et d’une église durant Pâques, tués par des missiles à fragmentation en provenance de Slovaquie.  Ces victimes sont-elles de mauvais civils? s’est demandé le représentant, en imputant la responsabilité de leur mort au régime de Kiev et à ceux qui lui fournissent des armes. 

Le délégué a dénoncé l’approvisionnement de l’Ukraine en armes occidentales.  Il a promis de revenir sur cette question le 18 mai prochain, avant de dire que ces armes sont fournies par les membres du Conseil de sécurité, qui tuent chaque jour des civils, des femmes et des enfants, détruisent des hôpitaux et des écoles dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, à Zaporojie et à Kherson.  Grâce à cette aide, les autorités de Kiev affichent ouvertement le fait qu’elles ont légalement le droit de détruire tout ce qui se trouve sur ces territoires.  Le représentant a assuré que les pays occidentaux n’échapperont pas à leur responsabilité. 

Forte du soutien de ses parrains occidentaux, Kiev ne craint pas de recourir à des méthodes ouvertement terroristes en attaquant le pont de Crimée, en tuant les journalistes Daria Dugina et Maxim Fomin, s’est indigné le délégué.  Il a accusé le Chef du renseignement militaire de l’Ukraine, qui serait prêt à tuer des Russes dans le monde entier.  Comment le Secrétaire général et les représentants d’autres organisations internationales peuvent-ils garder le silence à ce sujet? a-t-il demandé. Après avoir énuméré les conséquences économiques du soutien des Occidentaux à l’Ukraine, notamment une dette extérieure de 132 milliards de dollars en 2022 pour ce pays, le délégué russe a affirmé que la solidarité occidentale n’était pas gratuite et que les Ukrainiens ordinaires devront rembourser leurs dettes.  Il a même estimé que le Fonds de développement de l’Ukraine, censé attiré les investissements privés pour des projets économiques, n’était qu’un transfert de souveraineté de l’État ukrainien au plus grand fonds d’investissement du monde, dont le siège se trouve à New York. 

S’agissant de l’Initiative de la mer Noire, le représentant a déclaré que la Russie adopte une approche responsable et que son pays avait, le 22 juillet 2022, répondu positivement à l’initiative du Secrétaire général, dont l’objectif principal est d’améliorer la situation en matière de nourriture et d’engrais dans les pays en développement.  En dépit d’un accord pour exporter de la nourriture et de l’ammoniac depuis les ports ukrainiens de la mer Noire et débloquer l’exportation de céréales et d’engrais en provenance de Russie, ce n’est que depuis le 18 mars, début de la troisième phase de l’Initiative de la mer Noire, que les approvisionnements alimentaires auprès des pays africains ont augmenté de 54% par rapport à la précédente.  Qui plus est, l’exportation d’ammoniac ne s’est jamais matérialisée et les approvisionnements agricoles russes continuent d’être bloqués par les sanctions occidentales, a déploré le représentant. Faute de progrès sur les approvisionnements agricoles russes, la Fédération de Russie ne peut donc pas garantir la prolongation de cette initiative, a mis en garde en conclusion le représentant.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a dénoncé la poursuite de l’agression de la Russie contre l’Ukraine et condamné les attaques russes contre des infrastructures civiles et des centres urbains à travers l’Ukraine, avant de rappeler une fois de plus que les attaques visant les civils innocents constituent un crime de guerre.  Rejetant toute impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités, il a demandé que la Russie soit tenue pour responsable.  Le représentant a en outre exhorté les parties au conflit à respecter les principes humanitaires internationaux, indiquant à cet égard que son pays a fourni une aide humanitaire et financière d’un montant total de 7,6 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine dans divers domaines, notamment l’électricité, l’action contre les mines et l’agriculture.  Il a ensuite loué le rôle central joué par l’Initiative de la mer Noire qui a non seulement contribué à réduire les prix alimentaires mondiaux, mais également fourni un soutien essentiel aux personnes gravement touchées par la guerre, en particulier dans les pays en développement. Il a salué le dévouement du Secrétaire général, de M. Griffiths et de Mme Grynspan pour maintenir la continuité et l’intégrité de l’Initiative, exprimant aussi sa gratitude au Gouvernement de la Türkiye pour son assistance diplomatique et opérationnelle. 

Dans ce contexte, le Japon contribue activement à fournir une aide alimentaire d’urgence et a jusqu’à présent engagé plus de 250 millions de dollars dans ces efforts, a indiqué le représentant, avant de juger regrettable que la Russie se soit opposée en mars à une prolongation automatique de 120 jours de l’Initiative.  Il a également déploré que, depuis le 1er mai, le taux d’inspection du Centre de coordination conjoint ait considérablement diminué, ce qui indique non seulement la réticence de la Russie à faciliter les inspections et les mouvements de navires, mais également son intention de suspendre l’Initiative.  Cette perspective est selon lui alarmante, car elle ne tient pas compte des conséquences potentielles pour l’approvisionnement alimentaire mondial.  Pour lutter contre l’insécurité alimentaire, nous devons assurer le passage sûr et fluide des navires transportant des céréales, des denrées alimentaires et des engrais à partir de ports ukrainiens désignés, en soutenant les opérations de l’Initiative, a-t-il plaidé, appelant en conclusion toutes les parties concernées, en particulier la Russie, à agir de manière responsable pour assurer la poursuite de l’Initiative. 

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a constaté qu’au seuil du quinzième mois de guerre en Ukraine, le bilan en termes de pertes, de souffrances et de détresse humaines ne cesse de s’alourdir.  De plus, en dépit d’une solidarité internationale prompte et conséquente, l’aide humanitaire ne parvient pas à l’ensemble des personnes dans le besoin, a-t-il déploré, tout en saluant le travail des agences spécialisées des Nations Unies et de toutes les organisations engagées sur le terrain. Le représentant a appelé les parties à faciliter l’accès des convois humanitaires vers toutes les zones d’intervention, et en particulier celles qui sont au plus près de la ligne de front.  Il a également redemandé aux belligérants de respecter leurs obligations en droit international humanitaire, de ne pas cibler les infrastructures essentielles et les populations civiles, et de s’abstenir d’utiliser des armes qui infligent des souffrances inutiles aux civils ou peuvent induire une menace durable pour ces derniers. 

Dans un contexte économique mondial fortement impacté par la multiplicité des crises, par la résurgence d’autres conflits armés et par le durcissement de la crise humanitaire, notamment en lien avec l’insécurité alimentaire galopante, « l’équation paraît avoir pour seule issue pertinente d’investir dans le dialogue pour trouver une solution diplomatique et politique en vue de mettre fin à la guerre », a souligné le représentant, pour qui le prix à payer, aussi bien en vies humaines qu’en reconstruction matérielle, est trop lourd.  « Chaque jour de guerre ne fera qu’augmenter la facture », a-t-il ajouté, se disant convaincu que, comme le prouvent l’Initiative de la mer Noire et les échanges de prisonniers, la paix et la coexistence pacifique découleront de négociations de bonne foi entre l’ensemble des parties.  À cette aune, il a assuré que le Gabon reste favorable à la recherche de solutions viables qui permettent de régler durablement le conflit. 

Mme KHALILAH HACKMAN (Ghana) a regretté la poursuite de la guerre contre l’Ukraine, qui met en danger la vie de civils alors que plusieurs villes continuent de subir des bombardements intensifs.  Au cours de la première semaine de mai, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a enregistré 221 victimes civiles, dont 58 personnes tuées et 163 blessées.  Conformément à leurs obligations humanitaires, la déléguée a exhorté les parties à assurer le passage sûr des civils et à accorder un accès humanitaire sans entrave à toutes les zones où se trouvent des personnes dans le besoin. Elle a mis en garde contre toute attaque délibérée contre des civils et des infrastructures civiles névralgiques, en particulier les centres médicaux, les écoles et les marchés.  La déléguée s’est associée aux appels au renouvellement de l’Initiative de la mer Noire, qui a permis de stabiliser les prix alimentaires mondiaux au cours de la dernière année.  Elle a aussi demandé aux parties de résoudre tout obstacle qui subsiste à l’application du mémorandum d’accord sur la promotion des exportations alimentaires et des engrais russes sur les marchés mondiaux.  Estimant le moment venu pour la communauté internationale de tracer une voie crédible vers un règlement politique du conflit conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies, la déléguée a appelé une fois de plus la Fédération de Russie à « repenser ses actions » à la lumière de nos engagements communs en faveur de la paix et de la sécurité internationales et à retirer immédiatement et sans condition ses troupes des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine.

M. GUSTAVO SÉNÉCHAL DE GOFFREDO JUNIOR (Brésil) a dénoncé les frappes aériennes ayant frappé Kiev et d’autres villes ukrainiennes au début du mois, ainsi que l’intensification des combats à Bakhmout et les pertes en vie humaines qui en découlent.  Les parties doivent s’abstenir d’attaquer les infrastructures civiles et garantir un accès humanitaire sans entrave à ceux qui en ont besoin, a exhorté le représentant qui a aussi dénoncé la politisation de l’aide humanitaire et la mise en œuvre sélective du droit international humanitaire.  Il a appelé à la cessation immédiate des hostilités, sans préjuger des résultats des futures négociations de paix, afin d’éviter de nouvelles violences.  Il a encouragé les efforts déployés par d’autres États à cet égard.  Prenant note des nouveaux appels en faveur du dialogue entre les parties, le représentant a demandé le renouvellement de l’Initiative de la mer Noire pour une durée aussi longue que nécessaire, afin de limiter les incertitudes concernant l’approvisionnement mondial en céréales et en engrais. 

Préoccupé par la détérioration de l’environnement politique au Conseil, le représentant a dit être frustré par l’incapacité de cet organe à trouver un terrain d’entente.  Il a également regretté que le conflit en Ukraine déborde sur d’autres questions internationales en bloquant le dialogue et en rendant difficile la recherche de réponses à des défis urgents.  Il a dénoncé les tentatives de forcer les autres pays à choisir leur camp.  Le Brésil soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a déclaré le délégué en ajoutant que, toutefois, cette position de principe ne devrait pas entraver les travaux menés par le Conseil en vue d’une solution pacifique.  Les parties et les autres États Membres doivent comprendre les demandes et les préoccupations des autres parties, a-t-il conclu. 

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a jugé qu’en menaçant de suspendre l’Initiative de la mer Noire, la Russie contribue à l’augmentation des prix alimentaires dans le monde entier.  Alors qu’elle se révèle essentielle pour stabiliser les prix mondiaux et pour nourrir les personnes qui ont faim, la Russie ne s’acquitte pas de ses engagements envers l’ONU et la Türkiye, a-t-il accusé, reprochant à Moscou de ralentir délibérément le rythme des contrôles de bateaux et de réduire les quantités de céréales qui quittent les ports d’Ukraine pour satisfaire aux besoins des plus vulnérables.  Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, la délégation russe du Centre de coordination conjoint d’Istanbul a refusé de mener des contrôles sur quelque bateau que ce soit et la Russie menace à présent de mettre un terme à sa coopération le 18 mai prochain, s’est indigné le représentant.  Pourtant, a-t-il fait remarquer, au moment où elle empêche l’exportation de céréales ukrainiennes destinées à nourrir ceux qui ont faim, elle exporte avec succès ses propres céréales.  De plus, le Gouvernement russe continue d’exiger que soit appliqué le protocole d’accord passé avec l’ONU sur les engrais et céréales russes, alors qu’il s’est lui-même engagé à permettre l’exportation d’aliments et d’engrais depuis les ports d’Ukraine.  « La Russie doit mettre en œuvre ses propres engagements et cesser de prendre en otage les aliments et les denrées dans un but précis », a martelé le délégué. 

Après 15 mois de conflit et d’innombrables exposés au Conseil de sécurité, nous ne sommes toujours pas près de mettre un terme aux conséquences humanitaires de cette guerre non provoquée, a poursuivi le représentant, en rappelant que les attaques incessantes de la Russie ne font qu’augmenter le nombre des victimes civiles.  Au début du mois, a-t-il signalé, les forces russes ont mené plus de 145 frappes aériennes, à l’aide de missiles, de drones et d’obus divers.  Pendant trois jours d’affilée, 24 heures sur 24, ces bombardements ont fait plus de 100 morts parmi la population civile, dont au moins cinq enfants, a-t-il dénoncé, ajoutant que, selon les organisations humanitaires sur le terrain, les conditions s’aggravent sur les lignes de front. Dans ce contexte, la Russie n’a montré aucun intérêt à atténuer les effets connexes de sa guerre, tout comme elle n’a montré aucun intérêt pour la diplomatie réelle, a-t-il conclu, demandant à nouveau à Moscou de pleinement mettre en œuvre l’Initiative, de cesser ses attaques contre la population ukrainienne et de retirer toutes ses forces de l’Ukraine. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a noté qu’cours des 15 derniers mois, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire d’urgence et de protection est passé de 3 millions à près de 18 millions du fait de l’agression non provoquée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine. Elle a condamné l’escalade par la Russie de sa guerre illégale contre l’Ukraine, qui continue de prendre pour cible les infrastructures essentielles ukrainiennes.  La Fédération de Russie continue en outre de perpétrer des meurtres de civils, des actes de torture, des violences sexuelles et sexistes, ainsi que des enlèvements et des expulsions forcées d’enfants.  Selon la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, le transfert forcé et la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie ou des régions sous son contrôle constituent des crimes de guerre, a aussi noté la représentante, en demandant leur rapatriement ainsi que le respect par la Fédération de Russie de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Considérant ce qui précède, la déléguée a exprimé son appui aux processus judiciaires devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).  Après avoir pris note du mandat d’arrêt émis contre le Président Vladimir Putin et la Commissaire russe aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova, la représentante a réaffirmé que de tels crimes ne sauraient rester impunis.  Il est primordial, a-t-elle noté, que l’Initiative de la mer Noire soit prorogée à nouveau afin d’atténuer les effets du conflit sur la sécurité alimentaire mondiale. 

M. ZHANG JUN (Chine) a demandé à la communauté internationale de répondre aux conséquences humanitaires du conflit en Ukraine et à œuvrer pour la désescalade et la cessation des hostilités.  Il faut arrêter les souffrances des civils et protéger leur sécurité ainsi que celle des infrastructures civiles, a insisté le représentant qui a salué l’aide apportée aux populations touchées par les organisations internationales.  Il a aussi dit apporter son appui à la mise en œuvre équilibrée de l’Initiative de la mer Noire.  Le délégué a clairement mis en évidence la ligne rouge à ne pas franchir, à savoir le déclenchement d’une guerre nucléaire en Ukraine.  Il a appelé à la retenue et a demandé d’éviter tout affrontement et escalade sur cette question.  Il a exhorté la Russie et l’Ukraine à travailler de conserve avec l’AIEA. 

Évoquant les risques de récession au niveau mondial, le représentant a estimé que cette situation doit encourager les États à combattre ensemble les facteurs d’inflation.  Il a demandé aux États-Unis et à d’autres pays de réfléchir à leur comportement et d’aider les pays en développement.  Le délégué a également souhaité que les États-Unis arrêtent d’exercer des coercitions économiques unilatérales qui n’ont pas de fondement juridique sur le plan international.  Il est urgent de régler la crise par le dialogue, celui-ci ne pouvant donc plus attendre, a-t-il fait remarquer.  Il ne faut pas non plus alimenter les tensions, a insisté le délégué en assurant que la Chine est du côté de la paix.  Enfin, il a informé le Conseil de la visite en cours du responsable chinois de la question eurasienne en Europe, en Ukraine et en Russie, pour discuter de la solution au conflit.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a constaté l’énorme coût humain de la guerre d’agression de la Fédération de Russie, laquelle continue de mener des frappes massives de missiles contre des zones habitées à travers l’Ukraine, tuant sans discrimination des civils innocents.  Elle s’est dite consternée par les récentes attaques russes perpétrées contre des entrepôts et un hôpital mobile de la Croix-Rouge ukrainienne.  La déléguée a exigé que la Fédération de Russie respecte le droit international humanitaire et établisse une distinction entre les combattants, d’une part, et les civils, les organisations humanitaires et les travailleurs humanitaires, d’autre part.  La Fédération de Russie doit en outre cesser ses attaques contre les infrastructures critiques et les zones résidentielles, et permettre un accès humanitaire continu et sans entrave, a encore demandé la représentante. Alors que l’Initiative de la mer Noire a permis l’exportation de 30 millions de tonnes de céréales et d’autres denrées alimentaires depuis le 1er août, tout en faisant baisser les prix des denrées alimentaires, la représentante a demandé que la Fédération de Russie cesser de menacer de quitter l’Initiative, accepte un accord durable et mette fin aux retards délibérés concernant les inspections des navires.  Elle a réitéré, en terminant, son soutien aux enquêtes indépendantes ouvertes sur les atrocités commises en Ukraine, dans le cadre d’une paix juste et durable.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a mis les membres du Conseil en garde contre la perte du « sentiment d’urgence » face à la guerre en Ukraine, qui se transforme en un conflit prolongé.  Après 14 mois de guerre, au moins 23 000 civils ont été tués, 18 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, plus de 8 millions de personnes sont réfugiées à travers l’Europe et 5 millions de personnes sont déplacées en Ukraine.  La représentante a plaidé pour que l’accès humanitaire soit assuré, afin de permettre aux civils pris dans les combats de recevoir l’aide qui leur est indispensable. Elle a déploré que les frappes de missiles et de drones continuent de détruire des infrastructures civiles et humanitaires, y compris, la semaine dernière, un entrepôt et une clinique mobile de la Croix-Rouge ukrainienne.  La déléguée a réitéré son appel aux parties au conflit à respecter leurs obligations en droit international humanitaire.  Estimant que l’Initiative de la mer Noire a permis d’atténuer la pression sur les prix alimentaires mondiaux et leurs effets sur les pays les plus pauvres, la représentante a salué les efforts déployés par les Nations Unies et la Türkiye pour reprendre les négociations.  Elle a également appelé à la mise en œuvre intégrale du protocole d’accord sur les engrais et les produits alimentaires russes. Ajoutées aux échanges de prisonniers de guerre entre les parties, de telles mesures démontrent à ses yeux la persistance d’une « certaine volonté de négocier ». 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a relevé qu’après 15 mois de guerre, la population civile en Ukraine continue de payer un prix bien trop douloureux et de subir de multiples vagues d’attaques.  Les personnes et les objets civils ne sont pas des cibles, a réitéré la représentante qui a appelé au respect du droit international humanitaire.  Les parties au conflit ont l’obligation de protéger les travailleuses et travailleurs humanitaires et d’assurer leur accès sans entrave auprès de 18 millions de personnes dans le besoin en Ukraine, y compris celles qui se trouvent dans les zones occupées par la Russie.  Selon la déléguée, la reddition des comptes est un impératif pour rendre la justice. La Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine a conclu, en mars dernier, que certaines violations du droit international commises en Ukraine constituent des crimes de guerre dont les auteurs doivent répondre, a-t-elle rappelé.  Elle a, de plus, jugé essentiel de placer les besoins des victimes au centre de tous les efforts de justice transitionnelle, souhaitant la mise en place d’instruments complémentaires tels qu’un registre des victimes, des réparations et des services de santé mentale et psychosociaux. 

Poursuivant, la représentante a constaté que l’Initiative de la mer Noire, ainsi que le protocole d’accord axé sur l’exportation de produits alimentaires et d’engrais russes, contribuent à atténuer l’insécurité alimentaire et énergétique.  Au vu de sa valeur ajoutée, l’Initiative de la mer Noire doit se poursuivre, a-t-elle plaidé en encouragent les parties à redoubler d’efforts afin de trouver une solution durable. Elle a réitéré son appel urgent à la Russie à entamer immédiatement une désescalade, à cesser toutes les opérations de combat et à retirer sans délai ses troupes de l’ensemble du territoire ukrainien.  « J’espère que ce mois de mai, marqué par l’esprit des Conventions de Genève, nous amènera à réaffirmer ce qui devrait toutes et tous nous unir: l’impératif humanitaire de protéger la population civile.  Cela vaut en Ukraine, comme partout dans le monde », a conclu la représentante. 

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a tout d’abord estimé que la présidence du Conseil de sécurité au mois d’avril par « l’État agresseur » a infligé un mauvais coup à l’organe en charge de la paix et de lé sécurité internationales, déjà largement « compromis ».  Il a ensuite indiqué que, depuis la dernière séance consacrée à la situation dans son pays, les occupants russes ont perpétré 6 139 crimes de guerre, provoquant la mort de 207 civils, dont 11 enfants.  Le 28 avril, a-t-il précisé, la Russie a mené des frappes de missiles contre un immeuble à Uman, tuant 23 résidents, dont 6 enfants.  « Depuis le premier jour de l’invasion et indépendamment de la montagne de mensonges proférés par le représentant russe au Conseil, des civils innocents sont ciblés par les armes russes », a-t-il dénoncé.  Il a ainsi rapporté que, le 1er mai, un adolescent de 14 ans a été tué dans un village de la région de Chernihiv par une bombe qui a détruit son école.  Il y a vu un exemple de la « tactique terroriste » mise en œuvre par l’armée russe contre les régions du nord libérées il y a un an.  Le 3 mai, a-t-il poursuivi, dans région de Kherson, 23 personnes ont été tuées et 49 autres blessées, dans des magasins, une gare, une station d’essence et des habitations.  Le 7 mai, un missile a frappé un hôpital de Mikolaïv qui appartenait à la Croix-Rouge ukrainienne.  Depuis le début de l’invasion, pas moins de 25 installations de la Croix-Rouge ukrainienne ont été endommagées ou détruites, a-t-il relevé, ajoutant que, le 8 mai, des missiles ont détruit des zones de stockage de cette organisation à Odessa, l’obligeant à suspendre ses opérations humanitaires.  Ce même jour, les forces aériennes ukrainiennes ont pu abattre 35 drones iraniens utilisés par l’armée russe, laquelle a lancé, le 9 mai, quelque 25 missiles contre des villes ukrainiennes.

Dans ce contexte, le représentant s’est dit reconnaissant aux amis et alliés de l’Ukraine qui sauvent des vies en aidant à renforcer la défense aérienne du pays. Cette aide a permis de déjouer 23 des 25 dernières attaques de missiles, s’est-il félicité, appelant à faire davantage alors que des sirènes continuent de retentir dans toute l’Ukraine.  Outre les dommages immédiats causés à des millions d’Ukrainiens, les effets à long terme de cette guerre d’agression seront ressentis pendant de longues années, a averti le délégué, avant d’accuser la Russie de violer les principes fondamentaux de protection des enfants en temps de conflit.  En plus des 480 enfants tués et des 967 blessés recensés à ce jour, 13 affaires de violence sexuelle ont été vérifiées par le Bureau du Procureur général d’Ukraine, a-t-il indiqué, reconnaissant que les véritables chiffres sont vraisemblablement plus élevés.  De plus, les attaques russes ont endommagé 3 185 établissements scolaires, dont 333 entièrement détruits, tandis que 1 412 installations de soins de santé et 577 centres médicaux ont été endommagés, dont 258 détruits.  Parallèlement, le Kremlin se livre non seulement à des déportations forcées d’enfants ukrainiens mais met en œuvre une politique visant à les endoctriner, à changer leur identité et à les priver de leur culture, s’est indigné le représentant, selon lequel les autorités ukrainiennes ont pour l’heure identifié 19 393 enfants déportés ou enlevés, 4 390 d’entre eux étant des orphelins.  Jusqu’à présent, seulement 364 de ces enfants ont été restitués à leur famille, a-t-il signalé, dénonçant la politique systématique de déportation d’enfants dans les territoires occupés sous prétexte d’évacuation. 

Face à cette situation, le représentant s’est félicité des conclusions des rapports de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, crée par le Conseil des droits de l’homme, et du Mécanisme de Moscou de l’OSCE, qui ont confirmé « l’ampleur colossale » des crimes commis par l’occupant russe, en particulier contre les enfants.  Il a demandé au Représentant spécial sur les enfants dans les conflits armés de faire une évaluation de la gravité des violations perpétrées par le Gouvernement russe et ses forces dans son prochain rapport annuel afin que justice soit rendue pour les enfants ukrainiens. « L’invasion du siège permanent de l’Union soviétique au Conseil de sécurité ne doit donner ni l’immunité ni l’amnistie aux criminels de guerre », a-t-il martelé, avant d’aborder la situation critique liées aux mines terrestres.  En effet, selon les estimations, entre 170 000 et 180 000 km2 de territoires ukrainiens sont aujourd’hui contaminés par des mines et d’autres explosifs, a-t-il expliqué, dénonçant le fait que les équipes de déminage soient elles aussi la cible des attaques russes.  Il a cependant affirmé qu’en dépit de ces défis, son pays continue d’être un acteur fiable de la sécurité alimentaire mondiale, notamment dans le cadre de l’Initiative de la mer Noire.  Début mai, a-t-il dit, l’Ukraine a exporté 29,8 millions de tonnes de céréales et de produits alimentaires, dont 600 000 tonnes acheminées par vaisseaux par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour aider les opérations en Afghanistan, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Yémen. Ces volumes auraient pu être plus élevés si la Russie n’avait pas entravé la circulation, a relevé le délégué, qui s’est aussi dit préoccupé par le fait que, depuis le 1er mai, le taux d’inspection des navires est tombé à 2,9 par jour, contre 6,6 par jour entre août 2022 et avril 2023.  En conséquence, nous n’avons pu exporter en avril que moins de 3 millions de tonnes, soit la moitié de notre capacité d’exportation, a-t-il précisé, assurant qu’avec l’ONU et la Türkiye, l’Ukraine aspire à la reconduction de l’Initiative. De son côté, la Russie se présente comme la « perdante » de cet accord, alors qu’elle est la principale menace dans la mer Noire, a-t-il accusé, non sans dénoncer une « tentative de militariser les acheminements alimentaires ».  En conclusion, il a jugé qu’une paix juste et durable ne sera possible que « si le mal est vaincu » et que toute tentative d’apaiser l’agresseur au détriment de ses victimes ne ferait qu’augmenter l’ampleur de la tragédie. 

M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne, a exhorté la Fédération de Russie à cesser immédiatement sa guerre d’agression en Ukraine et à retirer sans condition l’ensemble de ses forces du territoire ukrainien.  Le droit international et le droit international humanitaire doivent être respectés, a martelé le représentant en rappelant qu’en vertu du droit international humanitaire, les attaques délibérées contre des civils sont interdites en toutes circonstances.  De même, le transfert forcé et l’expulsion d’enfants ukrainiens par la Fédération de Russie constituent un crime de guerre selon la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine.  Le délégué a également condamné les attaques menées par Moscou contre les journalistes et les professionnels des médias, alors que 12 d’entre eux ont été tués en Ukraine depuis le début de l’invasion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). 

L’Union européenne est fermement résolue à traduire en justice les responsables des crimes de guerre commis dans le cadre de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, notamment au moyen d’un mécanisme approprié de poursuite du crime d’agression.  Le représentant s’est félicité à cet égard de la mise en place, à La Haye, du centre international de poursuite du crime d’agression contre l’Ukraine, et réaffirmé son soutien aux enquêtes menées par le Procureur de la CPI.  Il a également soutenu la création d’un mécanisme international d’enregistrement des dommages infligés par la Fédération de Russie, comme l’a recommandé l’Assemblée générale dans sa résolution du 15 novembre 2022. Selon le délégué, il est crucial que l’Initiative de la mer Noire soit renouvelée afin d’assurer la continuité des expéditions de céréales vers les pays qui en ont le plus besoin.  Outre l’Initiative, les voies de solidarité de l’UE ont permis l’exportation de plus de 32 millions de tonnes de produits alimentaires et agricoles ukrainiens.  Les navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) ont ainsi transporté près de 600 000 tonnes vers des pays tels que l’Éthiopie, l’Afghanistan et le Yémen.  Toutefois, ces efforts demeurent insuffisants, a reconnu le délégué, avant d’ajouter que l’Union européenne et ses États membres fournissent 18 milliards d’euros pour répondre aux besoins urgents et à plus long terme en matière de sécurité alimentaire en 2021-2024.  Il a réitéré son soutien ferme à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, « aussi longtemps qu’il le faudra ».

M. CORNEL FERUȚĂ (Roumanie) a déploré que les victimes civiles paient le prix de l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine.  Lundi prochain débutera à l’ONU la semaine de la protection des civils, a observé l’orateur, pour qui les ruines ukrainiennes contrastent fortement et douloureusement avec l’ODD 11 sur les villes et les communautés durables.  S’agissant de l’Initiative de la mer Noire, il n’existe aucun plan B, a-t-il prévenu, en précisant que son pays continuera de faciliter l’exportation de céréales en provenance d’Ukraine via les couloirs de solidarité de l’Union européenne.  Il a aussi appelé à une paix globale, juste et durable en Ukraine et à la fin de l’impunité pour les responsables des crimes commis dans cette guerre d’agression. Sur ce dernier point, le représentant a fait observer que le rapport, rendu public en mars, de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine demande à la Fédération de Russie de s’abstenir de recourir à des organisations militaires et sécuritaires privées, car elles sont généralement moins responsables que les forces régulières. 

M.  KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a rappelé que la Russie mène sa guerre d’agression contre l’Ukraine depuis près de 500 jours maintenant et que son bilan humain et matériel ne cesse de s’alourdir.  L’armée russe, a-t-il affirmé, échoue de manière spectaculaire sur le champ de bataille et tente donc de compenser ses lacunes par une agression brutale et continue contre des civils innocents et des infrastructures cruciales.  Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale, à savoir qu’il ne faut jamais se montrer indifférent à cette guerre ni s’y habituer.  Nous devons, a-t-il dit, continuer à faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse son agression, tout en aidant l’Ukraine sur le terrain aussi longtemps que nécessaire.  En 2022, la valeur totale de l’aide apportée par la Pologne à l’Ukraine s’élevait à environ 10 milliards de dollars, a précisé le délégué, en ajoutant que, cette année, les dépenses destinées à couvrir les prestations sociales et les besoins éducatifs des Ukrainiens réfugiés en Pologne, principalement des femmes et des enfants, s’élèveront à 1,2 milliard de dollars.  Devant les attaques systématiques de Moscou visant à détruire les infrastructures énergétiques et de chauffage au cours de l’hiver dernier, l’aide humanitaire polonaise s’est concentrée sur les pièces détachées et les équipements pour les infrastructures énergétiques, ainsi que sur les transformateurs et les groupes électrogènes.

Au nom des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) a dénoncé les conséquences humanitaires dévastatrices des attaques menées par la Fédération de Russie contre la population civile ukrainienne, qui ont entraîné des déplacements à grande échelle, la perte de moyens de subsistance, et fait des milliers de victimes civiles et de militaires.  Les attaques russes contre des zones civiles mettent également en péril l’accès des organisations humanitaires aux personnes dans le besoin.  En réponse à ses pertes militaires en Ukraine, la Fédération de Russie terrorise la population civile en menant des frappes massives sur des infrastructures critiques et des zones résidentielles, a dénoncé le représentant. Ces attaques ont amené les Parlements de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie à déclarer la Fédération de Russie « État parrain du terrorisme ».  Des rapports publiés par l’ONU et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont qualifié les atrocités commises par la Fédération de Russie de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de violations des Conventions de Genève, a-t-il rappelé.  Le représentant s’est félicité des mandats d’arrêt émis par la CPI contre le Président Putin, tout en condamnant les tentatives de la Russie d’intimider la CPI.  De même, a-t-il ajouté, si Moscou souhaitait vraiment lutter contre l’insécurité alimentaire, elle mettrait fin à ses menaces de quitter unilatéralement l’Initiative de la mer Noire.

Malgré des preuves « accablantes » du contraire, le Kremlin et les diplomates russes continuent de diffuser une propagande déshumanisante.  Le fait est que « personne n’a attaqué la Russie », a martelé le délégué, qui a appelé celle-ci à réaliser qu’elle « ne peut pas gagner en Ukraine et qu’en fin de compte, c’est l’Ukraine qui l’emportera », avec le soutien de la communauté internationale.  Pour ce faire, les pays baltes déploient des efforts « considérables » en fournissant une aide humanitaire, économique et militaire à l’Ukraine.  Avec la Pologne, les pays baltes figurent d’ailleurs parmi les quatre principaux donateurs d’aide bilatérale à l’Ukraine, en pourcentage de leur PIB.  Le représentant a demandé à la communauté internationale de s’unir pour garantir la pleine responsabilité pour les principaux crimes internationaux commis par la Fédération de Russie en Ukraine, notamment en créant un tribunal international spécial pour la poursuite des crimes d’agression.

S’exprimant au nom du pays nordiques, M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark) a dénoncé les tirs aveugles de missiles russes contre des villes ukrainiennes, qui continuent de blesser des civils et d’endommager gravement des biens et des infrastructures civils, illustrant le mépris total de Moscou pour le droit humanitaire international.  Aussi les pays nordiques groupe se félicitent-t-ils de la création d’un registre des dommages, qui documente la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, comme l’a recommandé l’Assemblée générale des Nations Unies.  Dans un tel contexte, l’acheminement de l’aide humanitaire aux nécessiteux est difficile et dangereux, a rappelé le représentant, qui a condamné avec la plus grande fermeté les attaques perpétrées contre les opérations d’aide, notamment celles qui ont visé un entrepôt de la Croix-Rouge ukrainienne à Odessa et des installations médicales à Mykolaiv le 8 mai.  Il a donc demandé à la Russie de permettre un accès total, sûr et sans entrave aux acteurs humanitaires. 

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