En cours au Siège de l'ONU

9310e séance - soir
CS/15265

Combats au Soudan: en présence du Secrétaire général, les appels à un cessez-le-feu durable se multiplient au Conseil de sécurité

À la demande du Royaume-Uni, le Conseil de sécurité s’est réuni ce soir pour examiner la situation au Soudan, aux prises depuis 10 jours avec des affrontements sanglants consécutifs à une lutte sans merci pour le pouvoir aux graves répercussions politiques et humanitaires pour le peuple soudanais et les pays voisins. De nombreux appels ont été lancés pour le respect du cessez-le-feu de 72 heures en cours et la recherche sans délai d’un règlement pacifique à ce conflit.  Inquiets pour la population civile et les ressortissants étrangers, les intervenants ont invité le Soudan à faciliter l’accès humanitaire. 

Le Secrétaire général de l’ONU était présent à cette séance nocturne aux côtés de son Représentant spécial pour le Soudan, M. Volker Perthes, et de la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Joyce Msuya.  « Ces 10 jours de violence et de chaos nous brisent le cœur », a déclaré M. António Guterres, qui a brossé un tableau sombre de ce conflit meurtrier entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, qui ravage le Soudan. 

Ce qui se déroule dans le pays depuis le 15 avril est « un cauchemar pour les citoyens ordinaires comme pour les travailleurs humanitaires », a alerté Mme Msuya, qui est aussi Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, précisant qu’avant même le début du conflit, les besoins humanitaires au Soudan étaient à un niveau record.  Au moins 400 personnes ont été tuées, dont quatre membres de la famille des Nations Unies, et plus de 3 700 autres ont été blessées tandis que des dizaines de milliers ont fui leur foyer, a détaillé M. Guterres décrivant des scènes où les gens sont piégés à l’intérieur de chez eux, terrifiés, avec des réserves de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant qui s’amenuisent. 

Le Secrétaire général a donc exhorté à une cessation immédiate des combats et appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à la paix. C’est dans cet esprit qu’il a demandé aux parties au conflit, les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo Hemedti, ainsi que les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, de « faire taire les armes ». 

Aujourd’hui, c’est la communauté internationale qui s’exprime d’une seule voix, haut et fort, ont fait valoir les États-Unis, à l’origine de la négociation du cessez-le-feu de 72 heures.

L’ONU et ses partenaires redoublent d’efforts pour faire en sorte que ce cessez-le-feu temporaire se maintienne et se transforme en une cessation durable des hostilités et un retour aux négociations politiques, a assuré M. Perthes, qui est le Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS). 

Malheureusement, comme nous n’avons pas été en mesure d’obtenir une pause ou un cessez-le-feu prolongé depuis le début des combats, le 21 avril, les Nations Unies ont pris la décision d’évacuer et de relocaliser leur personnel hors de Khartoum, du Darfour et ailleurs, a expliqué le Représentant spécial.  Au total, près de 1 200 personnes, dont 744 membres du personnel des Nations Unies et les personnes à leur charge, le personnel des ONG internationales et les personnes à leur charge, ainsi que le personnel diplomatique de plusieurs ambassades ont été transférés à Port-Soudan depuis Khartoum.  Mais tant M. Perthes que Mme Msuya l’ont affirmé: les Nations Unies ne quittent pas le Soudan.

Usant de ses bons offices auprès des belligérants, l’Union africaine (UA) a démontré être à la manœuvre pour une paix pérenne au Soudan.  C’est dans cet esprit que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a convoqué et présidé une réunion internationale urgente de haut niveau le 20 avril, a informé sa représentante.

Le Secrétaire général de l’ONU, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Ligue des États arabes, l’Union européenne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les A3 (Gabon, Ghana, Mozambique), les pays voisins du Soudan, ainsi que d’autres membres du Conseil, ont fait pression pour obtenir une reprise urgente du processus politique par le dialogue et la négociation, en vue de la mise en place d’un gouvernement civil inclusif. 

Au cours de cette séance durant laquelle se sont succédé 25 orateurs, dont plusieurs représentants du monde arabe et du continent africain, certains ont fermement rejeté toute forme d’ingérence extérieure.  Cette position a été défendue par le représentant du Soudan, « vivement préoccupé » par l’insistance de certains membres du Conseil d’organiser des réunions pour répondre à leurs « propres intérêts ».  À ceux-là, il a opposé le principe « aux problèmes africains, des solutions africaines », insistant pour laisser le rôle de chef de file à son pays et aux États de la région.  Une position approuvée par la Fédération de Russie, pour qui la crise actuelle est en grande partie la conséquence de l’ingérence dans les affaires souveraines du pays.  De fait, a appuyé la délégation chinoise, les prochaines mesures que prendra le Conseil sur le Soudan devront tenir compte du point de vue de ses membres africains et des organisations de la région. 

En attendant, le mécanisme trilatéral élargi, composé de l’Union africaine, de la MINUATS et de l’IGAD, et des représentants à la réunion de haut niveau du 20 avril, devrait se réunir dans les prochains jours pour discuter des mesures pratiques immédiates concernant les questions liées à la cessation des hostilités envisagée, qui est liée à l’accès humanitaire, a annoncé l’observatrice de l’Union africaine. 

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Déclarations

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déploré le conflit meurtrier qui ravage le Soudan depuis 10 jours, malgré les appels au cessez-le-feu lancés à l’intérieur et de l’extérieur du pays.  Au moins 400 personnes ont été tuées, dont quatre membres de la famille des Nations Unies, et plus de 3 700 autres ont été blessées et des dizaines de milliers ont fui leur foyer, a annoncé M. Guterres.  Les rapports en provenance de Khartoum brossent un tableau dévastateur, s’est inquiété le Secrétaire général, qui a décrit des scènes où les gens sont piégés à l’intérieur de chez eux, terrifiés, avec des réserves de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant qui s’amenuisent. 

Les services de santé sont au bord de l’effondrement et, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plusieurs hôpitaux sont utilisés par les groupes armés, a dénoncé le chef de l’ONU, qui a signalé des affrontements armés dans tout le pays, ainsi que l’arrivée de réfugiés et de rapatriés au Tchad, en Égypte et au Soudan du Sud, en remerciant les gouvernements de ces pays pour leur soutien. 

« Ces 10 jours de violence et de chaos nous brisent le cœur », s’est ému le Secrétaire général, qui a jugé insupportable d’envisager une guerre prolongée à grande échelle.  Le Soudan, a-t-il rappelé, est limitrophe de sept pays qui ont tous été impliqués dans des conflits ou ont connu de graves troubles civils au cours de la dernière décennie.  De fait, le Soudan est la porte d’entrée du Sahel, où l’insécurité et l’instabilité politique aggravent une situation humanitaire déjà catastrophique.

M. Guterres a brossé un tableau sombre de la situation dans l’ensemble de la région, aux prises avec une pauvreté et une faim endémiques, sans compter l’urgence climatique, la crise mondiale du coût de la vie et la montée en flèche de l’endettement qui font des ravages.  Dans certains endroits, l’aide humanitaire est tout ce qui permet d’éviter la famine, s’est-il désolé. 

La lutte pour le pouvoir au Soudan ne met pas seulement en péril l’avenir de ce pays, a averti le Secrétaire général; elle allume une mèche qui pourrait exploser au-delà des frontières, avec son lot d’immenses souffrances un retard en termes de développement sur plusieurs décennies. 

M. Guterres a donc exhorté à une cessation immédiate des combats et appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à la paix.  C’est dans cet esprit qu’il a demandé aux parties au conflit, les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo Hemedti, ainsi que les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, de « faire taire les armes ». 

Il incombe aux dirigeants soudanais de placer les intérêts de leur peuple au premier plan, a-t-il ajouté, jugeant que ce conflit « ne sera pas, et ne doit pas être », résolu sur le champ de bataille, avec les corps des enfants, des femmes et des hommes du Soudan. 

Le peuple soudanais a exprimé très clairement ses souhaits: il veut la paix et le rétablissement d’un régime civil par le biais d’une transition vers la démocratie, a déclaré le Secrétaire général, qui a pressé les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu de 72 heures négocié par les États-Unis et se réunir pour établir une cessation permanente des hostilités. 

Le Secrétaire général a ensuite demandé instamment à tous les membres du Conseil, aux autres États Membres et aux organisations régionales influentes de faire pression sur les parties pour qu’elles désamorcent les tensions et retournent immédiatement à la table des négociations. 

Les Nations Unies ont reconfiguré leur présence afin de protéger leur personnel et leurs familles tout en restant sur place et en apportant leur soutien au peuple soudanais, a poursuivi le Secrétaire général, qui a ajouté que la direction des Nations Unies au Soudan, dirigée par son Représentant spécial, M. Volker Perthes, restait dans le pays.  L’ONU est en train de mettre en place une plateforme à Port-Soudan pour continuer de travailler avec ses partenaires en faveur de la paix et pour alléger les souffrances humanitaires, a ajouté M. Guterres. 

Le Secrétaire général a rappelé qu’un tiers de la population soudanaise avait besoin d’une aide humanitaire avant même cette nouvelle crise récente et s’est dit convaincu que ce chiffre n’avait pu qu’augmenter fortement après les destructions de ces 10 derniers jours. 

Le Secrétaire général a dit se tenir aux côtés de l’Union africaine, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ainsi que des partenaires régionaux et internationaux avant de conclure en affirmant: « et par-dessus tout, nous sommes aux côtés du peuple soudanais ».

M. VOLKER PERTHES, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), a commencé son propos en rendant hommage aux femmes, hommes et enfants soudanais, y compris le personnel des Nations Unies et les travailleurs humanitaires, qui ont perdu la vie ou ont été blessés dans les combats au Soudan.  Intervenant par visioconférence, il a souligné qu’un cessez-le-feu de 72 heures et un mécanisme d’accompagnement de la communauté internationale et de partenaires soudanais ont été négociés par les États-Unis le 24 avril.  Ce cessez-le-feu temporaire semble jusqu’à présent tenir dans certaines régions, même si des rapports font état de tirs sporadiques ainsi que de mouvements de relocalisation de troupes.  Les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide se sont mutuellement accusées de violer le cessez-le-feu.  À Khartoum, les combats se poursuivent autour du palais républicain, de l’aéroport international, du quartier général des Forces armées soudanaises et des bases des Forces d’appui rapide et d’autres sites stratégiques.  De même, les frappes aériennes et les bombardements intensifs se sont également poursuivis, en particulier à Bahri et Omdurman.  L’aéroport de Khartoum serait désormais opérationnel, mais ses aires de trafic sont endommagées, a—t-il témoigné.

Le Représentant spécial a indiqué que les zones résidentielles à proximité des installations des deux forces font l’objet d’attaques persistantes.  Des maisons, des magasins, des écoles, des installations d’eau et d’électricité, des mosquées, des hôpitaux et d’autres établissements de santé ont été endommagés ou sont maintenant entièrement détruits.  Les informations faisant état d’invasions de domicile, de pillages de maison, de magasin et de voiture aux points de contrôle se sont multipliés.  Il s’agit notamment de maisons et voitures de citoyens soudanais, du personnel des Nations Unies, de travailleurs humanitaires et de la communauté diplomatique. Il a aussi évoqué des rapports inquiétants de tentatives d’agressions sexuelles.  Et alors que les lignes d’approvisionnement s’épuisent et sont détruites lors de frappes aériennes, la peur d’une criminalité accrue monte.  Les informations faisant état de prisonniers libérés des centres de détention de Khartoum ont aggravé ces craintes.

Dans l’État du Nord, a poursuivi M. Perthes, le contrôle de l’aéroport de Merowe reste contesté.  Le groupe de forces égyptiennes capturé par les Forces d’appui rapide a été remis en liberté à l’Égypte.  En outre, la situation dans les régions du Darfour reste instable.  Au Darfour Nord, grâce à un cessez-le-feu local négocié par les autorités de l’État et les dirigeants autochtones, avec le soutien du Comité permanent de cessez-le-feu présidé par la MINUATS, la violence a diminué pendant la période de l’Eïd el-Fitr.  Le cessez-le-feu a été renouvelé et tient toujours.  À l’ouest du Darfour cependant, les combats à Geneina, près de la frontière tchadienne, ont repris et des informations de plus en plus nombreuses évoquent des tribus qui s’arment et se joignent au combat. Nyala, dans le sud du Darfour, continue pour sa part de connaître des combats, bien que des initiatives locales visant au dialogue aient conduit à un calme relatif dans certaines localités. Dans le Kordofan septentrional, il y a eu des combats sporadiques à El-Obeid, alors que dans le Nil Bleu, le 21 avril, des affrontements intercommunautaires ont éclaté entre les Haoussa et les Founj en l’absence des forces de sécurité.  Ces combats ont fait neuf morts et quatre blessés, et 4 500 personnes ont été déplacées, a encore informé le Représentant spécial.  D’autres régions du Soudan, bien qu’épargnées par la confrontation armée, ressentent l’impact des combats.  Plusieurs d’entre elles reçoivent des milliers de personnes déplacées, mais les voies d’approvisionnement sont perturbées, ce qui entraîne des pénuries de carburant.  Dans tout le Soudan, une augmentation significative des prix des produits de base est signalée.  On signale également de plus en plus de voleurs armés aux postes de contrôle sur certaines routes, pillant des civils qui fuient la violence.

M. Perthes a indiqué que les combats au Soudan ont créé une catastrophe humanitaire dont les civils font les frais.  À ce jour, a-t-il relevé, au moins 427 personnes ont été tuées et plus de 3 700 blessées.  Ces chiffres sont des estimations prudentes et augmentent à mesure que les combats se poursuivent.  L’étendue des souffrances, des déplacements, de l’impact sur l’accès humanitaire et médical, les installations et les travailleurs à travers le pays est dévastatrice, a-t-il déclaré.  Dans ce contexte, « la société civile et les réseaux communautaires se sont mobilisés pour combler le vide de la réponse humanitaire.  Plusieurs comités de résistance de quartier ont ainsi créé des salles d’urgence pour fournir des soins de santé de base ».  Au milieu de la violence, les femmes et les hommes soudanais ordinaires continuent de faire preuve de solidarité et de compassion, a-t-il salué. 

Les deux parties belligérantes se sont battues au mépris des lois et des normes de la guerre, attaquant sans discernement des zones densément peuplées, des hôpitaux, des magasins et des voitures civiles transférant des malades, des blessés et des personnes âgées, a déploré le Représentant spécial.  « Ces abus sont inadmissibles et peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité », a-t-il averti. M. Perthes a exhorté les deux parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à assurer la protection des civils et des infrastructures civiles. De même, la sûreté et la sécurité du personnel, des locaux et des biens des Nations Unies ainsi que des travailleurs humanitaires et médicaux doivent être assurées.  Il a indiqué avoir poursuivi des contacts réguliers avec les généraux Burhan et Hemedti pour les exhorter à arrêter les combats et à permettre des pauses humanitaires.  Il a jugé dangereuses les informations faisant état de la mobilisation de certaines tribus et certains mouvements armés au Darfour qui prennent parti.  Il a souligné que cela pourrait attirer les pays voisins du Soudan.  Le Représentant spécial a renouvelé son appel à toutes les communautés pour qu’elles maintiennent leur neutralité et s’abstiennent de prendre parti.  Au sujet des deux dirigeants, M. Perthes a dit ne pas voir de signe clair faisant croire que l’un ou l’autre soit prêt à négocier sérieusement.  Ce qui laisse croire, a-t-il dit, que les deux pensent qu’il est possible d’assurer une victoire militaire sur l’autre camp.  « C’est une erreur de calcul », a-t-il tranché, avertissant que le Soudan pourrait devenir de plus en plus fragmenté, ce qui aurait un impact dévastateur sur la région.

Malheureusement, comme nous n’avons pas été en mesure d’obtenir une pause ou un cessez-le-feu prolongé depuis le début des combats, le 21 avril, les Nations Unies ont pris la décision d’évacuer et de relocaliser leur personnel hors de Khartoum, du Darfour et ailleurs.  Je vous parle depuis Port Soudan où se trouvent également actuellement nombre de mes collègues et de nos partenaires d’ONG, a rassuré M. Perthes.  Au total, près de 1 200 personnes, dont 744 membres du personnel des Nations Unies et les personnes à leur charge, le personnel des ONG internationales et les personnes à leur charge, ainsi que le personnel diplomatique de plusieurs ambassades ont été transférés à Port Soudan depuis Khartoum.  Quelques membres du personnel international et les personnes à leur charge se trouvent toujours à Khartoum et n’ont pas été évacués pour diverses raisons.  Nous continuons également à veiller à ce que notre personnel national puisse se réinstaller au besoin dans des zones sûres, a-t-il indiqué.  Le Représentant spécial a déclaré que cette relocalisation et l’évacuation ne signifient pas que l’ONU abandonne le Soudan.  « Nous continuerons à maintenir notre présence au Soudan, même réduite », a-t-il assuré en promettant que l’ONU allait se concentrer sur les priorités immédiates, en coordination avec ses partenaires internationaux.  Ces priorités sont: un cessez-le-feu durable avec un mécanisme de surveillance; un retour aux négociations politiques; et l’atténuation de la souffrance humaine.

L’ONU et ses partenaires redoublent d’efforts pour faire en sorte que le cessez-le-feu temporaire de 72 heures se maintienne et se transforme en une cessation durable des hostilités et un retour aux négociations politiques, a expliqué M. Perthes.  Il a appelé les États Membres exerçant une influence sur les parties belligérantes à soutenir ces efforts.  Il a relevé que des personnalités nationales soudanaises, dont l’ancien Premier Ministre Hamdok, des chefs d’entreprise, des partis politiques et des membres de la société civile se mobilisent contre la guerre et demande instamment un soutien pour un cessez-le-feu et un soutien humanitaire.  Toute la famille des Nations Unies travaillera sans relâche pour mettre fin à la violence au Soudan et restaurer l’espoir d’un avenir meilleur, a-t-il conclu, avant de confirmer que l’engagement des Nations Unies envers le Soudan et son peuple reste inébranlable.

Mme JOYCE MSUYA, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a décrit ce qui se déroule dans le pays depuis le 15 avril comme « un cauchemar pour les citoyens ordinaires comme pour les travailleurs humanitaires ».  Les combats doivent cesser, a-t-elle ajouté.

La responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a rappelé qu’avant même le 15 avril, les besoins humanitaires au Soudan étaient à un niveau record, rappelant que 15,8 millions de personnes –un tiers de la population– avaient eu besoin d’aide humanitaire, que 4 millions d’enfants et de femmes enceintes et allaitantes souffraient de malnutrition et que 3,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays.

Ce conflit ne fera pas qu’approfondir ces besoins, a déclaré Mme Msuya, qui y a vu aussi le risque d’une nouvelle vague de défis humanitaires, d’autant que les combats entravent et menacent les opérations d’aide.  « Une crise humanitaire se transforme rapidement en catastrophe », a-t-elle averti.

La Sous-Secrétaire générale a fait état d’au moins 400 personnes tuées et plus de 3 700 blessées alors que 20 hôpitaux ont été contraints de fermer, de signalements d’agressions sexuelles et sexistes et a insisté sur les conséquences psychologiques « inimaginables », en particulier pour les enfants.  Elle a enfin annoncé que cinq travailleurs humanitaires avaient été tués, que des entrepôts, bureaux et véhicules avaient été attaqués, pillés ou saisis.  La situation est extrêmement dangereuse et alarmante, a-t-elle résumé.

Notre engagement envers le peuple soudanais reste résolu, affirmé la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence.  Elle a reconnu que les acteurs humanitaires avaient dû réduire leur présence dans les zones où les combats sont les plus intenses, mais a affirmé: « Nous ne quittons pas le Soudan. »  Elle a annoncé notamment le maintien d’une équipe de la direction humanitaire à Port Soudan, ajoutant que, « dans la mesure du possible », les opérations humanitaires se poursuivent.  L’OCHA cherche en outre les moyens de reconstituer ses stocks afin de pouvoir fournir de l’aide dès que cela sera possible en toute sécurité, et active en outre un hub à Nairobi, au Kenya, pour soutenir la réponse rapide.

Mme Msuya a dit s’attendre à des afflux de réfugiés dans les pays de la région et a dit avoir reçu des informations sur l’arrivée de « dizaines de milliers de personnes » dans les pays voisins du Soudan.  Remerciant les pays d’accueil elle a jugé essentiel de garder les frontières ouvertes.

Mme Msuya a rappelé les obligations qui incombent aux parties en vertu du droit international humanitaire, y compris l’autorisation d’un passage sûr pour les civils qui quittent les zones d’hostilités, le respect des travailleurs et des ressources humanitaires et faciliter les opérations de secours.

La responsable humanitaire a déclaré aux membres du Conseil de sécurité que ce dont le peuple soudanais a besoin, et dont l’OCHA a besoin pour l’atteindre, « c’est d’un cessez-le-feu immédiat et d’une solution durable à la crise ».  Nous comptons sur vos efforts acharnés à cette fin, a-t-elle conclu.

Mme FATIMA KYARI MOHAMMED, de l’Union africaine, s’exprimant au nom du Président de la Commission de l’Union africaine, a indiqué que depuis le début des violences, le 14 avril dernier, l’Union africaine (UA)a publié une déclaration appelant à une désescalade urgente, un cessez-le-feu et un retour à la table des négociations.  De son côté, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a convoqué une réunion d’urgence pour examiner l’évolution inquiétante de la situation au Soudan.  Le Conseil a demandé aux parties soudanaises d’opter pour une solution pacifique et le dialogue, a-t-elle indiqué.  Il a chargé le Président de la Commission de l’UA d’user de ses bons offices pour engager les belligérants. 

C’est également dans cet esprit que le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a convoqué et présidé une réunion internationale urgente de haut niveau le 20 avril, à laquelle ont pris part le Secrétaire général de l’ONU, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Ligue des États arabes, l’Union européenne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (P5), l’A3, les pays voisins du Soudan, ainsi que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et la Norvège.  Mme Kyari Mohammed est revenue sur les conclusions auxquelles sont parvenus les participants, citant notamment l’appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour permettre l’observation de l’Eïd el-Fitr, en vue d’ouvrir la voie à un cessez-le-feu permanent. 

Les participants, a-t-elle rapporté, ont demandé aux belligérants d’établir des corridors humanitaires et de permettre un accès sans entrave pour répondre aux besoins urgents et immédiats de la population, en particulier les services d’eau et d’électricité, de respecter la sécurité du personnel diplomatique et humanitaire et de rouvrir les infrastructures de transport, telles que l’aéroport international de Khartoum.  En outre, ils ont également appelé à la reprise urgente du processus politique, par le dialogue et la négociation, en vue de la mise en place d’un gouvernement civil inclusif. 

Ils ont fermement rejeté toute forme d’ingérence extérieure, a fait savoir l’Observatrice de l’UA. 

À cet égard, a informé Mme Kyari Mohammed, les participants ont demandé que le mécanisme trilatéral, sous la direction du Président de la Commission de l’Union africaine, soit élargi à la Ligue des États arabes, à l’Union européenne, à la Troïka et aux acteurs bilatéraux, afin d’engager immédiatement les dirigeants des Forces armées soudanaises et des Forces d’appui rapide, ainsi que d’autres parties prenantes.  Le mécanisme élargi, a-t-elle indiqué, devrait se réunir dans les prochains jours pour discuter des mesures pratiques immédiates concernant les questions liées à la cessation des hostilités envisagée, qui est liée à l’accès humanitaire. Toutes ces mesures s’appuient sur les principes directeurs de l’Union africaine, à savoir qu’aucune action militaire ne peut résoudre cette crise et que tout processus politique doit être un processus inclusif contrôlé par les Soudanais.

Poursuivant, Mme Kyari Mohammed a réitéré le « rejet catégorique » de toute ingérence étrangère dans ce qui est déjà une crise dangereuse pour le Soudan, la région et le continent, ainsi que pour les millions de civils innocents qui en sont victimes.  Elle a souhaité également rappeler que la réunion du 20 avril a mandaté à l’unanimité l’Union africaine et l’ONU pour coordonner l’action internationale sur le Soudan afin de mettre fin d’urgence à la violence et à la déstabilisation du Soudan, de la région et du continent, car, a-t-elle averti, « il existe un risque réel d’embrasement régional et même d’internationalisation de ce conflit ».  De fait, « tous les ingrédients sont réunis », a-t-elle insisté, renvoyant, pour finir, les participants à la situation qui prévalait il y a 11 ans en Libye, qui se trouve à la frontière nord du Soudan, où les conséquences de ce conflit se font encore sentir aujourd’hui dans toute la région.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a rendu hommage au travail inlassable du Représentant spécial du Secrétaire général, des agences de l’ONU et des ONG partenaires.  Elle s’est réjouie de ce que l’évacuation et la relocalisation du personnel de l’ONU et du personnel associé aient été couronnées de succès.  Mon pays, a-t-elle confié, a fait de même avec ses ressortissants et son personnel d’ambassade.  La représentante a condamné les hostilités et a appelé à la fin des attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires.  Saluant le cessez-le-feu de 72 heures négocié par les États-Unis, elle a regretté que les parties aient une nouvelle fois trahi leur engagement.  Elle les a exhortées à instaurer un cessez-le-feu durable dans l’ensemble du pays et à garantir l’accès humanitaire et la protection des civils, des travailleurs humanitaires et du personnel médical.  Encourageant les efforts diplomatiques de la région, la déléguée a assuré que le Royaume-Uni continuera de travailler avec tous les membres du Conseil de sécurité et avec le Secrétaire général pour obtenir la fin des combats, un cessez-le-feu durable et une solution politique. 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a appelé à la cessation des combats et a condamné les affrontements entre les forces armés et les Forces d’appui rapide. Elle a réclamé le respect du cessez-le-feu, de même que l’instauration d’un cessez-le-feu permanent.  La représentante a appuyé les efforts de l’ONU, l’IGAD et la MINUATS pour trouver une solution à la crise, saluant en outre le communiqué du 20 avril de l’ONU, l’IGAD, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et les pays voisins.  Il est temps pour les acteurs du Soudan de nous entendre, a plaidé la représentante, déplorant que les affrontements aient fait plus de 400 victimes parmi les civils ainsi que des milliers de blessés.  Elle s’est également inquiétée des informations faisant état de violence sexuelle à l’encontre des civils.  La représentante a appelé à assurer le départ en toute sécurité des ressortissants étrangers et à venir en aide au Soudanais dans le besoin.  Les attaques contre le personnel et les convois humanitaires ont perturbé des opérations humanitaires vitales et les civils souffrent de pénuries en ressources de base, a-t-elle déploré, réclamant l’acheminement sûr et sans entrave de l’assistance humanitaire aux personnes dans le besoin.  Elle a dénoncé le décès de trois membres du personnel du PAM, relevant que la suspension des activités du Programme se fera durement ressentir sur la population. Mais nous n’avions pas le choix, a-t-elle déploré.  Il faut garantir la reddition de comptes, y compris pour les acteurs politiques et militaires qui tentent de retarder les progrès démocratiques au Soudan.  Il est grand temps de déposer les armes et d’entamer les négociations, a-t-elle préconisé.

M. ZHANG JUN (Chine) a déploré les nombreuses victimes civiles et la destruction des infrastructures lors de la dernière flambée de violence au Soudan. En tant que représentant d’« ami proche du Soudan », il a regretté de voir le pays sombrer de nouveau dans le chaos.  Le représentant a appelé les parties belligérantes à accorder la priorité à l’intérêt général et à mettre fin rapidement aux hostilités afin d’éviter l’escalade.  Les deux parties au conflit, a-t-il rappelé, se sont engagées en faveur d’un cessez-le-feu de 72 heures à partir du 25 avril.  Il a dit compter sur la pleine mise en œuvre de ce cessez-le-feu et a insisté sur la protection des civils et du personnel international et diplomatique. Il a aussi insisté sur un acheminement sécurisé de l’aide humanitaire, avant de saluer la réunion d’urgence de l’Union africaine, le 20 avril dernier, ainsi que la mission de négociation entreprise sous l’égide de l’IGAD.  Il a en outre appuyé l’action de l’ONU qui continue de se coordonner avec l’Union africaine, l’IGAD et d’autres organisations régionales afin d’établir des synergies.  Les prochaines mesures que prendra le Conseil sur le Soudan devront, a-t-il estimé, tenir compte du point de vue de ses membres africains et des organisations de la région.  En conclusion, le représentant a exhorté les parties au dialogue et prévenu que toute ingérence extérieure arbitraire serait contre-productive.  La pleine souveraineté du Soudan doit être respectée, a-t-il martelé. 

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a qualifié la situation sur le terrain de dramatique et rappelé que les civils, le personnel humanitaire, les hôpitaux et les agents de l’ONU ne doivent jamais constituer des cibles, tout comme les pillages d’entrepôts d’aide humanitaire doivent cesser.  « Les responsables de ces violations devront rendre des comptes », a prévenu la déléguée.  La priorité est de respecter le cessez-le-feu humanitaire accepté par les deux parties: l’interruption des combats est indispensable pour que les civils trouvent refuge et pour répondre à l’urgence, avec la mise en place de couloirs humanitaires.  La déléguée a remarqué que l’aide de l’Union européenne (UE) a déjà été rehaussée en février dernier, de 44 millions à 73 millions d’euros.  Appelant à la consolidation de ce cessez-le-feu immédiat, elle a déclaré que son pays était prêt à accompagner ces efforts avec les acteurs régionaux et internationaux, y compris les Nations Unies, une action collective et coordonnée étant indispensable, compte tenu des risques pour l’unité du pays et pour la stabilité de la région.  Cette crise est un immense recul dans le processus de paix et la transition vers un gouvernement civil, a-t-elle déploré. Préoccupée par l’engrenage des violences à l’échelle nationale et la mobilisation des groupes armés selon des affiliations communautaires, la déléguée a appelé l’ensemble des forces politiques soudanaises à ne pas prendre part aux combats, en condamnant toute tentative d’ajouter à l’instabilité, que ce soit à l’initiative des forces d’ancien régime ou d’« acteurs étrangers ». 

Mme LANA AL NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a demandé à l’équipe de l’ONU de tenir bon, espérant qu’elle est en sécurité.  Mon pays, a-t-elle dit, évacue ses ressortissants ainsi que ceux de 19 autres pays.  Insistant sur la sécurité des civils soudanais, laquelle doit être une priorité, elle a déploré les 400 morts et a estimé qu’il est plus que jamais important de cesser les hostilités et de préserver le cessez-le-feu de 72 heures pour jeter les bases d’une assistance humanitaire indispensable.  La représentante a salué les efforts diplomatiques de la région, priant pour que la crise ne s’étende pas au-delà du Soudan où, a-t-elle dit, près de 10 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire et un tiers des établissements médicaux ne sont plus opérationnels.  La représentante a indiqué que son pays a déjà versé 50 millions de dollars pour l’aide humanitaire d’urgence, affirmant que toute personne évacuée vers les Émirats arabes unis aura de l’aide et un logement.  Nous participons également aux efforts visant à désamorcer la situation, en vue de créer un espace de dialogue, a-t-elle indiqué.  Il ne saurait y avoir de victoire militaire, a-t-elle conclu, en appelant tous les acteurs régionaux et internationaux à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu permanent. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a appelé les parties à protéger les civils prisonniers des combats et à respecter le droit humanitaire international et les droits de l’homme.  À cet égard, le Japon a pris note du dernier accord conclu par les deux parties en conflit pour prolonger le cessez-le-feu de trois jours supplémentaires.  Les exhortant à mettre en œuvre cet accord de bonne foi, le Japon appelle les parties à mettre en place un cessez-le-feu permanent et à revenir à un dialogue pacifique.  « Le Conseil doit parler d’une seule voix. »  Le délégué a salué les efforts déployés par le Secrétaire général, la MINUATS, l’Union africaine et d’autres acteurs internationaux, régionaux et soudanais pour mettre en œuvre le cessez-le-feu humanitaire. Le processus politique dirigé et contrôlé par le Soudan ne doit pas être suspendu: le retour d’un gouvernement de transition dirigé par des civils est le seul moyen de parvenir à la paix et à la prospérité au Soudan, et de permettre au pays de recevoir une aide internationale supplémentaire, a-t-il enfin prévenu.

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a déclaré que la communauté internationale ne peut pas permettre aux Forces armées soudanaises et aux Forces d’appui rapide de poursuivre leurs combats, qui ont provoqué une crise au sein de la population civile, faisant à ce jour au moins 427 morts et plus de 3 700 blessés, dont des femmes et des enfants.  Les attaques contre les organisations humanitaires et les infrastructures civiles ont entraîné l’arrêt complet de leurs activités, mettant ainsi en danger les populations les plus vulnérables, s’est-il inquiété.  Le représentant a appelé les deux parties à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international et du droit international humanitaire, les exhortant notamment à établir des corridors humanitaires et à permettre l’évacuation des civils blessés. De même, il a demandé aux parties de s’engager à garantir la sécurité des civils, des missions diplomatiques et du personnel de l’ONU, du personnel humanitaire et médical, y compris des biens et services humanitaires, afin d’assurer le départ en toute sécurité des ressortissants étrangers du Soudan.

Au nom des A3 (Gabon, Ghana, Mozambique),M. HAROLD A. AGYEMAN (Ghana) a apporté son soutien à l’approche régionale visant à résoudre la confrontation entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide. Il a appelé tous les membres du Conseil et les partenaires internationaux du Soudan à soutenir une approche guidée par le proverbe swahili selon lequel « ce n’est pas parce que l’on court que l’on arrive forcément à destination ».  Le représentant a plaidé pour des efforts visant la cessation des hostilités, la désescalade et la protection des civils, y compris les blessés, les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et les ressortissants étrangers.  Il a demandé aux deux parties au conflit de coopérer à la mise en œuvre du Communiqué de la Session ministérielle spéciale sur le Soudan, qui s’est tenue le 20 avril, sous les auspices de l’Union africaine.  Il a par ailleurs rejeté toute ingérence étrangère qui compliquerait la situation, affirmant que le Soudan ne devrait pas être un lieu où s’affrontent les intérêts géopolitiques internationaux.  Le délégué a encouragé les États voisins à continuer de jouer un rôle positif et constructif dans la stabilisation du Soudan et demandé aux institutions internationales de travailler avec eux, le cas échéant, pour répondre à l’afflux de réfugiés, dont 20 000 sont au Tchad, s’ajoutant aux près de 400 000 réfugiés que ce pays abrite déjà.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a appelé les deux parties à cesser les hostilités, à rétablir le calme et à reprendre le dialogue vers la transition à long terme vers un gouvernement dirigé par des civils au Soudan.  Elle a déploré toutes les attaques contre des civils, les travailleurs humanitaires et le personnel diplomatique.  Elle a rappelé aux parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, et elle les a invitées à assurer un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave.  Une attention particulière doit être accordée aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées pour s’assurer qu’elles ne sont pas laissées pour compte dans la protection et les opérations d’évacuation, a—t-elle plaidé. La représentante a salué les efforts diplomatiques déployés par l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement, la Ligue des États arabes et la MINUATS, pour s’assurer que le dialogue reste essentiel.  Sans la fin de la violence, nous risquons un Soudan déstabilisé, avec des retombées potentielles dans la région et au-delà, a-t-elle averti.

Mme RICCARDA CHRISTIANA CHANDA (Suisse) a salué le fait, qu’hier, les Forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont déclaré un cessez-le-feu à l’échelle nationale pour trois jours.  « Dans le contexte de plusieurs tentatives infructueuses pour faire taire les armes au cours des derniers jours, voire même des dernières heures, nous demandons aux deux parties de respecter ce cessez-le-feu immédiatement et intégralement. »  Elle a exhorté les deux parties à assumer leur responsabilité en autorisant et en facilitant un accès humanitaire rapide, durable et sans entrave aux civils dans le besoin, et en permettant l’évacuation des blessés. Les deux parties doivent assurer la sécurité et la protection de la population civile, des missions et du personnel diplomatiques, de l’ONU et des agences humanitaires et médicales, ainsi que les biens et services humanitaires, a conclu la déléguée, en rappelant qu’au moins cinq employés humanitaires et un diplomate ont été tués.

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a condamné les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires et contre les civils.  Elle s’est fait l’écho des appels lancés par le Secrétaire général et le Représentant spécial pour une reprise du dialogue, et a salué le cessez-le-feu négocié par les États-Unis.  Les conflits armés au Soudan aggravent une situation humanitaire déjà précaire, c’est pourquoi la déléguée a appelé à garantir un acheminement humanitaire sans entrave.  Les parties doivent respecter leur engagement à respecter le droit international humanitaire, a-t-elle insisté, en appelant le Conseil de sécurité à agir.

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a déploré la violence qui a éclaté le 15 avril et les combats qui se sont ensuivis, exprimant ses craintes que le conflit puisse se propager à toutes les parties du pays voire à la région. Condamnant la violence perpétrée contre le personnel humanitaire, ainsi que les personnels des missions diplomatiques et des organisations internationales, le représentant a également réitéré que l’assistance humanitaire ne doit pas être politisée. La violence doit prendre fin, a-t-il tranché, avant de se féliciter du cessez-le-feu qui a été négocié avant l’Eïd el-Fitr.  Gardons à l’esprit que la société civile soudanaise était la principale partie prenante dans la progression du Soudan vers une transition et un gouvernement civil légitime avant les affrontements militaires récents, a-t-il déclaré, avant d’encourager le peuple soudanais à persister dans sa quête d’un gouvernement civil. 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a exprimé sa vive préoccupation du fait des confrontations armées au Soudan qui ont commencé le 15 avril, disant suivre de près l’évolution de la situation.  Elle a noté que la situation humanitaire se détériore et s’est inquiétée des attaques contre des représentants de missions diplomatiques et d’organisations internationales accréditées à Khartoum. Cette situation difficile ne concerne pas que le personnel de l’ONU et des ressortissants étrangers mais aussi des citoyens soudanais qui méritent une attention égale, a-t-elle précisé.  Elle a salué l’approche responsable des pays qui apportent un appui pour régler la situation.  Selon elle, la crise actuelle est en grande partie la conséquence de l’ingérence dans les affaires souveraines du pays.  La représentante a noté que la situation était déjà difficile, concernant notamment les relations entre l’armée et les Forces d’appui rapide. Elle a constaté en outre que beaucoup d’acteurs extérieurs avaient forcé de façon arbitraire le transfert du pouvoir aux autorisés civiles et avaient imposé une série de décisions inacceptables pour de vastes pans de la société.  Toute une série d’États ont fait la promotion de l’accord-cadre du 5 décembre 2022, mais celui-ci n’a pas été une plateforme inclusive pour les différentes forces du Soudan, a relevé la déléguée en notant que des poids lourds de la politique du pays ont été laissés de côté.  L’envoi d’une aide internationale vitale de l’étranger a été directement conditionnée au transfert de pouvoir aux autorités civiles, a-t-elle ajouté.

La représentante s’est aussi inquiétée des activités de la MINUATS.  Elle a dit avoir indiqué aux responsables de la Mission qu’elles ne devaient pas se concentrer sur l’objectif illusoire de la conclusion d’un accord final aux dépens de toutes les tâches mandatées. La crise soudanaise nous a tous pris au dépourvu, a conclu la déléguée avant de prendre note des efforts de médiation en cours et de l’accord conclu ce week-end pour un régime de cessez-le-feu. Elle a jugé essentiel d’éviter de répéter l’expérience de la Libye où les efforts politiques africains avaient été laissés de côté et où les mesures armées des pays occidentaux avaient fait sombrer le pays dans la catastrophe et avaient déstabilisé la moitié du continent. Tous les médiateurs doivent s’exprimer d’une seule voix, en laissant de côté les intérêts nationaux, a-t-elle recommandé.  Il convient de ne pas transformer ce pays en règlement de compte, a-t-elle ajouté, « notamment après certaines provocations des médias occidentaux ». Elle a aussi confirmé la volonté de la Russie de continuer d’appuyer ce pays ami afin qu’il surmonte ses difficultés et reprenne la voie du développement durable.

M. AL-HARITH IDRISS AL-HARITH MOHAMED (Soudan) a déclaré que les événements malheureux qui ont commencé le 15 avril sont le résultat de la rébellion des Forces d’appui rapide contre les Forces armées soudanaises dans certains endroits de Khartoum et dans d’autres villes du pays, afin de prendre le pouvoir au moyen d’un coup d’État militaire.  Les forces rebelles ont ainsi attaqué la résidence du Président du Conseil souverain de transition, le quartier général de l’armée soudanaise, l’aéroport international de Khartoum et d’autres installations stratégiques. Cette attaque a eu lieu le même jour que la réunion prévue entre le Président du Conseil, le commandant en chef de l’armée et le commandant des Forces d’appui rapide afin d’examiner les arrangements techniques en vue de la pleine intégration de ces dernières dans l’armée soudanaise.  Les Forces armées soudanaises se sont ainsi efforcées de préserver le « statu quo » reconnu aux niveaux national, régional et international, a assuré le représentant.  Leur objectif est de limiter les pertes civiles ainsi que la destruction de biens publics et privés tout en délogeant les Forces d’appui rapide des positions qu’elles occupent.  Le Président du Conseil souverain de transition a ensuite pris la décision de dissoudre les Forces d’appui rapide et de les déclarer « forces rebelles », alors même que certaines de ses unités ont été intégrées au sein des Forces armées soudanaises. 

Le représentant a indiqué que les dirigeants soudanais ont répondu à l’appel du Secrétaire général à une trêve de trois jours à l’occasion l’Eïd al-Fitr afin d’assurer l’évacuation sécuritaire des civils, du personnel des missions diplomatiques et des organisations régionales et internationales.  Il a ajouté que le Ministère des affaires étrangères a reçu de nombreux rapports de missions diplomatiques et d’organismes de l’ONU indiquant que leurs bureaux et leurs employés ont été attaqués ou intimidés par les rebelles.  Dans ce contexte, les autorités soudanaises ont renforcé la sécurité dans les quartiers diplomatiques.  Le Président du Conseil souverain de transition a par ailleurs accepté de faciliter l’évacuation des ressortissants étrangers et des missions diplomatiques présentes dans le pays.  Le représentant a exprimé sa reconnaissance face aux efforts déployés par les organisations régionales afin d’apaiser la situation dans le pays, en particulier l’IGAD, l’Union africaine et la Ligue arabe.  Il s’est toutefois dit « très préoccupé par l’insistance de certains membres du Conseil à organiser des réunions du Conseil afin de répondre à leurs propres intérêts nationaux qui n’ont rien à voir avec les intérêts du Soudanais ».  L’Union africaine, a-t-il rappelé, a clairement appelé à éviter toute ingérence externe dans une question interne.  Le Soudan, a-t-il ajouté, croit au principe des « solutions africaines aux problèmes africains ». 

Le Soudan est déterminé à faire respecter le processus de transition politique, à adhérer au dialogue, à cesser les hostilités et à accepter les efforts de médiation régionale.  Alors que le Soudan demeure inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité depuis 18 ans, le représentant a estimé que son pays a consenti de nombreux efforts pour dialoguer positivement avec le Conseil, notamment en participant aux réunions de la Cour pénale internationale (CPI).  Il a demandé au Conseil de trouver un « équilibre » dans son approche de la situation actuelle du Soudan, qui ne saurait selon lui être qualifiée de guerre civile.  « Les événements actuels ne se seraient pas produits si la communauté internationale avait honoré ses engagements de fournir l’appui financier requis pour l’achèvement des opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion au Darfour », a considéré le représentant. 

S’agissant de la situation humanitaire, le représentant a reconnu que les affrontements ont entraîné le déplacement de nombreux civils et la détérioration de leurs conditions de vie.  Les autorités compétentes profitent de la trêve pour améliorer la situation humanitaire en fournissant une assistance aux personnes touchées et en améliorant les services de base tels que les soins de santé et l’accès à l’électricité.  « Malgré tout, le Soudan demeure un État uni qui s’acquitte de ses fonctions avec responsabilité », a assuré le représentant.  « Nous n’avons pas déclaré l’état d’urgence et la situation n’a pas contaminé les autres pays de la région. »  Nous comptons sur le Conseil pour qu’il comprenne la situation et qu’il octroie au Soudan le soutien dont il a besoin pour parvenir à de véritables progrès permettant de rétablir la situation dans le pays, a-t-il conclu. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a exprimé sa pleine solidarité avec les Soudanais dans la nouvelle crise que traverse leur pays.  Il a assuré que l’Égypte est prête à offrir tout l’appui nécessaire pour aider le Soudan à sortir de cette crise et prévenir un bain de sang.  Déplorant les victimes civiles, la reprise des combats armés et les violations du cessez-le-feu, il a appelé les parties au conflit à entendre la voix de la sagesse et à cesser leurs affrontements qui mettent en danger les Soudanais et les ressortissants étrangers.  Dans l’immédiat, le représentant a formé le vœu que le cessez-le-feu déclaré hier sera maintenu et respecté.  L’Égypte, a-t-il précisé, mène des contacts avec toutes les parties prenantes nationales et régionales pour tenter de trouver une issue à cette crise.  Elle collabore également à l’échelle régionale pour évacuer les ressortissants égyptiens et étrangers.  Après avoir salué l’ONU et la MINUATS pour leurs efforts, il a souligné que le conflit actuel est une affaire intérieure au Soudan. Il a donc mis en garde contre toute intervention étrangère, qui selon lui ne ferait qu’aggraver la situation. Il faut éviter la répétition d’expériences du passé, qui ont débouché sur la déstabilisation de pays, en Afrique et ailleurs, a fait valoir le délégué, avant d’appeler à préserver la cohésion des institutions étatiques soudanaises et à renouer un dialogue national en vue de parvenir à un processus politique inclusif.  Enfin, après avoir rappelé les souffrances endurées par le peuple soudanais en raison de l’effondrement de l’économie nationale, il a averti que ce conflit pourrait encore alourdir le fardeau du pays.  Il importe à ses yeux que la communauté internationale anticipe cette possibilité et prévoit une réponse aussi rapide que possible.  Pour sa part, l’Égypte déploie tous les efforts pour contribuer au rétablissement de la paix et de la sécurité et est disposée à travailler avec toutes les parties prenantes pour désamorcer cette crise. 

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) s’est exprimé d’abord au nom du Groupe des ambassadeurs de l’IGAD à New York.  Il a pris note des conflits en cours au Soudan, qui ont fait des victimes parmi les civils, et a invité les parties à entendre l’appel à cesser les hostilités sans conditions.  Il a cité à cet égard les conclusions de la session extraordinaire de l’IGAD, qui s’est tenue il y a quelques jours sous format virtuel, et les décisions rendues par la cent quarante-neuvième session de l’UA sur la situation.  Il a lancé un appel pour que les parties embrassent rapidement une solution pacifique et respectent les choix du peuple soudanais pour un retour à la démocratie et le rejet de toute ingérence.  Il a lancé un appel à tous les parties et acteurs pour qu’ils rallient les efforts régionaux et internationaux pour faciliter les visites à Khartoum des présidents de Djibouti, du Kenya et du Soudan du Sud, qui sont prêts à relancer les pourparlers entre les parties dès que les conditions sécuritaires le permettront.  Il a salué l’annonce d’une trêve de trois jours en réponse à l’appel du Secrétaire général, ainsi que la négociation par les États-Unis d’un cessez-le-feu de 72 heures, qui commençait aujourd’hui à minuit, pour permettre un accès humanitaire.  Il a espéré que les parties s’en tiendront aux termes du cessez-le-feu et travailleront de bonne foi avec les négociateurs afin de parvenir le plus vite possible à un cessez le feu permanent.  Il a plaidé pour un règlement selon le principe « à problème africain, solution africaine », réaffirmant sa solidarité envers le peuple soudanais.

À titre national, le représentant a dit que Djibouti est honoré d’avoir servi de « hub clef » pour l’évacuation du personnel et des ressortissants de pays amis et s’est dit ravi de voir que ces opérations ont été efficacement menées, grâce à un travail d’arrache-pied pour que ces opérations se déroulent dans les meilleures conditions.  Il a eu une pensée émue pour les Soudanais et les Soudanaises impactés et s’est inquiété des difficultés d’accès à l’eau, à la nourriture, à l’électricité et aux médicaments.  Il s’est dit cependant encouragé par la disponibilité des Nations Unies, des partenaires bilatéraux et des autres acteurs humanitaires pour y répondre de manière prompte et coordonnée.  Il a enfin réaffirmé sa solidarité sans faille envers le peuple soudanais. 

M. TESFAYE YILMA SABO (Éthiopie) a appuyé tout effort pour que le Soudan revienne à la stabilité, en espérant que le processus entamé avec l’IGAD et l’Union africaine permettrait de régler les différends.  Il a aussi fermement insisté sur l’appui de la communauté internationale pour que ce problème africain soit réglé par des Africains.  Évoquant les bonnes relations économiques entre le Soudan et son pays, le délégué éthiopien s’est dit convaincu que les ressortissants éthiopiens présents au Soudan seraient traités avec la gentillesse coutumière au Soudan.  Prêt à garantir tout l’appui aux Soudanais dans le besoin, il a salué un cessez-le-feu constructif et positif, qui rouvrira la voie vers le dialogue. Appelant enfin le Conseil de sécurité à faire preuve de sagesse, il a rappelé que le Soudan avait besoin de l’appui constant de la communauté internationale, à qui il a recommandé de s’abstenir de toute ingérence et de respecter la souveraineté du Soudan.

M. AKUEI BONA MALWAL (Soudan du Sud) a rappelé que son pays, qui partage une longue frontière avec le Soudan, risque d’être touché directement par la crise dans ce pays, précisant en outre que 10 millions de ressortissant sud-soudanais se trouvent au Soudan.  Il a indiqué que le Soudan du Sud a ouvert ses frontières et qu’en date d’hier 10 000 personnes ont été accueillies, y compris des ressortissants d’états tiers. Il a appelé les voisins du Soudan à ouvrir eux aussi leurs frontières aux personnes fuyant le conflit.  De même, il a fait savoir que son pays est prêt à accueillir toute organisation internationale qui pourrait envisager de se déplacer du Soudan.  Le représentant a indiqué que depuis l’éclatement du conflit, le Président Salva Kiir a lancé un appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de la reprise du processus de négociation.  Il a également assuré que le Chef d’État sud-soudanais est en contact quotidien avec le Président du Soudan et le Commandant des Forces d’appui rapide. 

Poursuivant, le délégué a appelé à ouvrir des couloirs humanitaires et à permettre aux dirigeant de l’IGAD de se rendre à Khartoum dans l’espoir d’amener les parties à la table des négociations.  Il a aussi appelé la communauté internationale a appuyé l’appel de l’IGAD pour trouver une issue à la crise.

M.  ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a regretté les circonstances exceptionnelles que connaît aujourd’hui le « peuple frère » du Soudan.  Il a déploré les morts et les blessés et présenté ses condoléances aux familles des victimes et à l’Égypte qui a perdu un membre de son personnel de l’Ambassade. Nous renouvelons, a dit le représentant, notre appel à la fin des hostilités, à la désescalade, à la protection des civils et à un retour à l’accord-cadre pour parvenir à un accord de paix définitif. Le représentant a aussi plaidé pour des couloirs humanitaires et la facilitation des opérations d’évacuation. Il a d’ailleurs indiqué que son pays œuvre pour le retour à la paix et la relance du dialogue sur un cessez-le-feu permanents.  Ces efforts de médiation sont menés par le Ministre saoudien des affaires étrangères et en attendant leur succès, l’Arabie saoudite a répondu favorablement aux demandes d’évacuation.  Sa marine royale a commencé la première opération en faveur de centaines de Saoudiens et de ressortissants de pays frères et amis.  À cet égard, le représentant a salué la coopération des autorités soudanaises. 

Mme MATH JOYINI (Afrique du Sud) a regretté les souffrances indicibles pour les personnes prises dans l’étau de cette situation insoutenable.  Elle a appelé les parties belligérantes à répondre à l’appel au cessez-le-feu et à utiliser le temps qui leur est donné pour créer les conditions d’un dialogue diplomatique pour résoudre leur différend. « Personne ne pourra gagner ce conflit. »  Elle a salué ceux qui œuvrent sans relâche pour les évacuations et a appelé les parties à garantir un passage sans heurt vers des lieux sûrs.  Le cessez-le-feu temporaire pour l’évacuation fournit un soulagement de court terme mais il faut une solution pérenne, a-t-elle poursuivi. La représentante a dit appuyer les efforts de l’UA, de l’IGAD et de la Ligue des États arabes, qui œuvrent pour la paix, saluant aussi ceux du Secrétaire général de l’ONU.  Elle a déploré la destruction de biens et l’assassinat d’innocents, disant en conclusion se tenir en solidarité avec le peuple du Soudan alors qu’il cherche une paix pérenne.

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