En cours au Siège de l'ONU

9297e séance - matin
CS/15247

RDC: le Conseil de sécurité entend le rapport de visite de sa mission sur le terrain qui a conclu à un besoin de soutien régional et international coordonné

Avant de tenir sa séance sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le Conseil a entendu des exposés des représentants de la France et du Gabon, qui ont conduit, avec le Président du Conseil (Mozambique), une mission de visite dans ce pays du 9 au 12 mars.  Une mission qui a permis de prendre la mesure de la situation sur le terrain et de porter le message du Conseil, que le délégué gabonais a résumé ainsi: la RDC n’est pas seule; sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité doivent être respectées; et les partenaires internationaux, les Nations Unies et les organisations régionales doivent agir ensemble au soutien et à la stabilisation de la région des Grands Lacs. 

Ce déplacement sur le terrain a été l’occasion de réaffirmer le ferme attachement du Conseil à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité de la RDC, a déclaré le représentant de la France, M. Nicolas de Rivière.  À Kinshasa, a-t-il dit, les échanges avec le Président de la République et les membres de son gouvernement, ainsi qu’avec le Président de l’Assemblée nationale et le Vice-Président du Sénat, ont été riches d’enseignements.  Alors que la situation dans l’est du pays se dégrade, avec une multiplication des attaques des groupes armés, les échanges ont porté en particulier sur les attaques du M23, qui aggravent les conditions de sécurité et la situation humanitaire, en portant également atteinte à la stabilité de la région. 

Le Conseil de sécurité a émis des demandes claires, a dit le délégué français: la cessation immédiate des hostilités; que le M23 arrête toute nouvelle avancée et se retire de toutes les zones occupées, conformément au processus de Luanda; que les groupes armés congolais participent au processus de Nairobi en vue de leur démobilisation; et que les groupes armés étrangers retournent dans leurs pays d’origine. 

Notre visite a aussi permis de rendre hommage au personnel de la MONUSCO et de rendre hommage aux Casques bleus qui ont perdu la vie, a dit le représentant en appelant à renforcer les moyens de la Mission « qui accomplit un travail essentiel ».  Le dialogue doit se poursuivre entre les autorités congolaises et la Mission pour faire avancer la transition, a-t-il recommandé.  Il a redit le soutien du Conseil à Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général, qui est à la tête de la MONUSCO, et à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, M. Huang Xia.    

La mission du Conseil a également rencontré, à Kinshasa, des représentants de la société civile et des différentes formations politiques, sachant que le pays s’avance vers des élections prévues à la fin de l’année.  Le Conseil a encouragé tous les acteurs politiques à continuer d’œuvrer en faveur de processus pacifiques, transparents, inclusifs et crédibles pour la tenue de ces élections dans tout le pays, conformément à la Constitution et à la loi électorale. 

Le représentant du Gabon est, lui, revenu sur les entretiens que la délégation du Conseil a eus à Goma avec le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Ministre de la défense et le Ministre des affaires sociales et de l’action humanitaire, et qui ont porté sur les points suivants: la situation gravement détériorée dans la région du fait de la multiplication des attaques de groupes armés et terroristes, la mise en œuvre du mandat de la MONUSCSO, la situation humanitaire et encore les causes profondes du conflit.  La situation régionale a été au cœur des discussions avec les représentants des processus de Nairobi et de Luanda, a ajouté M. Michel Xavier Biang, ainsi qu’avec les chefs des mécanismes de vérification.  Des processus qui doivent aboutir à des résultats concrets en bonne coordination avec l’action des Nations Unies.  Il a cité en particulier les synergies entre la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la MONUSCO. 

Le délégué du Gabon a aussi relaté la visite de la mission du Conseil au camp de déplacés de Buchagara, où les besoins sont immenses.  Il salué la réponse humanitaire de l’ONU et a demandé un soutien plus grand de la part de la communauté internationale, pour financer le plan de réponse humanitaire et protéger réfugiés et déplacés. 

À Goma, la délégation du Conseil a rencontré les femmes de la société civile, avec qui elle a parlé de la lutte contre les violences sexuelles et de la résurgence des groupes armés.  Les membres de la délégation ont condamné fermement ces violences et jugé impératif de poursuivre et juger les auteurs de ces crimes, de protéger les victimes et de créer un fonds de réparation, a dit M. Biang. 

Enfin, le Conseil de sécurité a pu faire le point avec plusieurs experts sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles qui continue de financer les activités des groupes armés et terroristes.  Plusieurs initiatives des autorités congolaises sont en cours pour s’assurer que cette exploitation bénéfice au peuple congolais, a dit le représentant gabonais en demandant qu’elles soient soutenues ainsi que les efforts de la région, déployés pour mettre en œuvre les outils de régulation internationaux. 

Le représentant du Gabon a, en conclusion, rappelé que la RDC n’est pas seule et que sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité doivent être respectées.  Il a rappelé que le Conseil attend des partenaires internationaux, des Nations Unies et des organisations régionales qu’ils agissent ensemble au soutien et à la stabilisation de la région des Grands Lacs.

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