9289e séance – après-midi
CS/15236

Soudan: « le retour à la paix est proche », promet le Chef de la MINUATS devant le Conseil de sécurité

« Le retour à la paix est proche » au Soudan, selon M. Volker Perthes, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan.  Celui qui est aussi le Chef de la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (MINUATS) a informé le Conseil de sécurité, ce lundi matin, des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’accord-cadre politique, signé le 5 décembre dernier, et salué à l’unisson par les membres du Conseil.  Le processus peut être « critiqué pour sa lenteur », mais il est parvenu à obtenir le soutien de nombreuses parties, y compris les autorités militaires.  M. Perthes a appelé les membres du Conseil à soutenir le futur gouvernement en vue de préparer des « élections libres, justes et équitables ». 

Les signataires de l’accord-cadre ont lancé en janvier la phase finale des pourparlers visant à un règlement politique définitif, sous l’égide du mécanisme trilatéral - composé de l’Union africaine (UA), de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de la MINUATS.  Les parties se sont mises d’accord sur les prémisses de la rédaction d’un « accord politique final » et d’un « processus constitutionnel ».  L’objectif de la MINUATS est clair: « parvenir à un accord politique définitif », se mettre d’accord sur une constitution, et constituer un gouvernement civil avant la mi-avril, a rappelé le Représentant spécial.  « C’est ambitieux.  Mais cela peut se faire » avec la volonté politique nécessaire, a estimé M. Perthes.  Le mécanisme trilatéral poursuit ses efforts pour s’adresser aux partis et mouvements non signataires pour définir un calendrier. 

Le Brésil a particulièrement apprécié ces dispositions encourageant ces acteurs à se joindre à l’accord.  La Russie a dit vouloir travailler avec toutes les forces politiques, groupes ethniques et confessionnels, y compris les non-signataires.  Il s’agit de susciter l’adhésion la plus large possible pour avancer dans le processus politique, et d’accoucher d’une constitution qui unirait le pays entier.  Le Soudan a précisé qu’un accord final, qui suivrait l’accord-cadre, inaugurerait une période de transition de deux ans, dirigée par un gouvernement civil.  Cette transition serait assortie d’un engagement de l’armée à « quitter la vie politique ».  Le Gouvernement soudanais a promis devant le Conseil de ne ménager aucun effort pour négocier avec les factions qui ne se sont pas encore jointes au processus de paix. 

Les réactions positives des membres du Conseil ont abondé, tel l’Équateur, qui a émis l’espoir d’une solution politique inclusive, et d’un nouveau gouvernement civil par le biais d’un processus électoral crédible, inclusif et transparent.  Les États-Unis, reconnaissant que les leaders militaires ont déclaré vouloir se retirer de la vie politique, ont appelé toutes les parties à faire passer les intérêts nationaux du Soudan avant leurs propres intérêts politiques.  Les promesses de la participation des femmes au processus de paix à hauteur de 40% n’ont pas échappé à Malte, l’Albanie et l’Équateur, en particulier aux postes de direction, et dans les futures nominations des autorités de transition.  La Suisse a au passage rappelé que les femmes ont été à l’avant-garde de la révolution soudanaise et que leur participation pleine, égale et significative reste donc cruciale pour la réussite de la transition politique.  Malte a quant à elle appelé à traduire en justice les auteurs de violences basées sur le genre durant le conflit. 

Il n’en reste pas moins que les tensions demeurent vives.  La France et d’autres ont constaté que le niveau des violences intercommunautaires ne cessait d’augmenter, appelant les parties à mettre fin au recrutement de combattants qui alimente l’escalade.  Les A3 (Gabon, Ghana et Mozambique) se sont inquiétés de leur persistance en particulier dans les États du Nil-Bleu, du Kordofan occidental, du Kordofan méridional, du Darfour central et du Darfour méridional.  Concernant l’attitude des autorités soudanaises face aux manifestations populaires, des appels ont été entendus pour que la liberté d’expression et d’association soit garantie dans le pays.  Le Japon s’est dit profondément préoccupé par l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques.  Le Chef de la MINUATS a rapporté à ce sujet qu’un jeune manifestant avait été abattu à Khartoum le 28 février, relevant tout de même que la réaction « immédiate » des autorités pour enquêter sur l’auteur du ou des tirs était un signe encourageant.

Plusieurs membres du Conseil ont mis l’accent sur la détérioration de la situation économique et humanitaire dans le pays, car le rapport du Secrétaire général alerte sur les besoins qui ont atteint un niveau record: 15,8 millions de personnes, soit environ un tiers de la population, auront besoin d’une aide humanitaire cette année, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  On dénombre au Soudan 3,7 millions de personnes déplacées et 926 000 réfugiés d’autres pays.  L’Albanie a appelé les autorités soudanaises à laisser acheminer l’aide humanitaire, sans restriction, tandis que le Royaume-Uni et Malte leur ont demandé de faciliter la délivrance de visas.  Le Soudan a répondu que toutes les demandes de visa et d’autorisation de voyage requises par la MINUATS ont été certifiées, et que les autorités soudanaises n’ont pas fait obstacle aux déplacements du personnel de la Mission.

La Chine a demandé à la communauté internationale d’apporter une assistance financière au Soudan et de débloquer l’aide internationale sans aucune condition préalable.  En écho, la Russie a jugé « hypocrites » les tentatives de lier l’octroi de l’aide humanitaire au transfert du pouvoir à un gouvernement civil.  Ces deux membres ont aussi demandé au Conseil de mettre fin aux sanctions contre le Soudan.  Ce dernier s’est dit impatient de la reprise de l’aide au développement de la part de ses partenaires bilatéraux engagés dans la transition, ainsi que des institutions financières internationales, afin d’atténuer les effets des chocs économiques et d’alléger le fardeau de sa dette extérieure. 

Le représentant russe a aussi rejeté toute ingérence extérieure dans les affaires du Soudan, de même que le Brésil a souligné l’importance du principe de l’appropriation et de la direction de la transition par les Soudanais.  Mais le Représentant spécial s’est montré rassurant à cet égard en affirmant que « les Soudanais se sont vraiment approprié le processus ».

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD S/2023/154

M. VOLKER PERTHES, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), a rappelé que lors de sa dernière intervention au Conseil le 8 décembre dernier, les militaires soudanais et une palette d’acteurs civils avaient signé un accord-cadre politique déclenchant une nouvelle phase, une période de transition.  « Aujourd’hui, nous n’avons jamais été aussi près d’une solution bien que des défis subsistent », s’est-il réjoui.  Avec l’aide du mécanisme trilatéral les signataires de l’accord-cadre se sont mis d’accord le 9 janvier pour organiser des consultations à grande échelle, appelées « ateliers », chacun traitant de cinq contentieux: le démantèlement de l’ancien régime, la réforme du secteur de la sécurité, la justice et la justice transitionnelle, la mise en œuvre de l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan, et enfin la question de l’est du Soudan.  Ces ateliers ont réuni des centaines de femmes et d’hommes soudanais représentant des groupes socioprofessionnels et des zones géographiques divers, a-t-il précisé en ajoutant que certains, qui avaient rejeté le processus politique, ont tout de même participé.  Il a trouvé que chaque atelier a permis des discussions enrichissantes et inclus des membres de la société souvent privés de parole.  Les femmes ont ainsi activement participé bien que le seuil des 40% n’ait pas été atteint.  L’atelier sur l’est du Soudan a permis des avancées significatives, tel cet accord sur un forum qui permettra de travailler à une réconciliation dans la région, s’est félicité M. Perthes.

La réforme du secteur de la sécurité fait partie des sujets les plus sensibles, a poursuivi le Représentant spécial.  La semaine dernière, les chefs militaires et civils ont signé un document conjoint sur le sujet, permettant au mécanisme trilatéral de lancer à son tour l’atelier, dans le courant de cette semaine.  Cet atelier se focalisera sur les possibilités de réforme et d’intégrer les Forces d’appui rapide et les mouvements armés en une seule force armée professionnelle nationale. 

Hier, a poursuivi M. Perthes, les signataires militaires et civils ont rencontré le mécanisme trilatéral pour se féliciter du début du processus et évoquer les prochaines étapes.  Les parties se sont mises d’accord sur le début d’un processus de rédaction d’un accord politique final et sur un processus constitutionnel.  Un comité a aussi été mis en place pour s’adresser aux partis et mouvements non signataires pour définir un calendrier.  L’objectif de la MINUATS est de « parvenir à un accord politique définitif », de se mettre d’accord sur une constitution, et de lancer un gouvernement civil avant la mi-avril, a rappelé le Représentant spécial.  « C’est ambitieux.  Mais cela peut se faire » avec la volonté politique nécessaire, a-t-il lancé.  Le mécanisme table sur « le faible nombre de différences subsistant sur le fond entre les acteurs principaux », y compris les leaders des deux grands mouvements armés membres du Gouvernement militaire actuel, qui n’ont pas signé l’accord-cadre et n’ont pas participé aux réunions d’hier.  En outre, les différends ne reposent pas sur la structure du dispositif.  « Ils veulent faire en sorte d’être représentés dans ce gouvernement », a nuancé le Représentant spécial pour le Soudan.  Rejoindre ce processus, énoncer leurs demandes dans le cadre de l’accord-cadre serait le meilleur moyen que ceci soit fait, selon lui.  Les Soudanais se sont vraiment approprié le processus, s’est-il également félicité.  Le général al-Burhan et d’autres leadeurs n’ont pas cessé de souligner qu’ils voulaient que le processus prenne corps, a souligné le Représentant spécial, louant leur coopération pour parvenir à un accord. 

Dans le même temps, le Chef de la MINUATS s’est dit préoccupé par « l’aggravation des tensions » ces dernières semaines entre l’armée soudanaise et les Forces d’appui rapide.  Il a appelé les parties à une désescalade rapide, encouragé par l’accord sur la réforme du secteur de la sécurité. 

Il s’agit maintenant de finaliser les discussions sur les mécanismes qui permettront de désigner un premier ministre et un nouveau gouvernement, a-t-il insisté.  Le Représentant spécial a aussi mis l’accent sur la détérioration de la situation économique et humanitaire dans le pays.  Le rapport du Secrétaire général indique que les besoins humanitaires dans le pays ont atteint un niveau record.  On estime que 15,8 millions de personnes, soit environ un tiers de la population, auront besoin d’une aide humanitaire cette année, selon l’aperçu des besoins humanitaires pour 2023 publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en novembre 2022. 

Les conflits locaux, au Darfour notamment, portent sur l’accès et le contrôle des ressources, a-t-il précisé en soulignant que près de 16 000 personnes ont été déplacées par ce conflit entre décembre 2022 et février 2023.  Il a, là aussi, appelé à la désescalade, tout en déplorant que le déploiement des forces conjointes de sécurité continue d’être repoussé ainsi que la recrudescence des violences sexuelles et sexistes.

Le Comité du cessez-le-feu permanent pour le Darfour n’a relevé aucune violation depuis le 8 décembre, a toutefois informé M. Perthes pour qui l’accès humanitaire demeure une préoccupation centrale, ainsi que les freins bureaucratiques.  La MINUATS dialogue constamment avec les autorités pour fluidifier l’arrivée de visas, a-t-il dit en assurant que le dialogue est constant entre la Mission et les autorités sur le plan national de protection des civils.  Si les protestations contre le régime militaire continuent, elles sont moins nombreuses et moins fréquentes, a-t-il observé en notant que le recours excessif à la force a lui aussi été réduit, bien qu’un jeune manifestant ait été abattu à Khartoum le 28 février.  La réaction immédiate des autorités pour enquêter sur l’auteur du ou des tirs est un signe encourageant, selon le Chef de la MINUATS.  Au cours des deux derniers mois, 122 enfants associés à des groupes armés ont aussi été libérés (92 garçons et 30 filles).

Les défis du prochain gouvernement sont immenses, entre garantir la justice et respecter les droits humains, a déclaré M. Perthes, avant de conclure en revenant sur le long chemin parcouru.  « Le retour à la paix est proche. »  Le processus peut être « critiqué pour sa lenteur », mais il est parvenu à obtenir le soutien de nombreuses parties, y compris les autorités militaires.  M. Perthes a appelé à soutenir le futur gouvernement, en vue de préparer des élections libres, justes et équitables.

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a salué les progrès réalisés depuis l’annonce de l’accord-cadre politique du 5 décembre au Soudan, notamment le large éventail de participants impliqués dans les ateliers achevés.  Il a encouragé la tenue dès que possible de l’atelier restant sur la réforme du secteur de la sécurité, en arguant qu’à l’approche du ramadan, il est essentiel de consolider les progrès réalisés jusqu’à présent.  Le moment est venu pour toutes les parties de saisir l’élan actuel, d’accélérer leur engagement et de parvenir à un accord final dans les semaines à venir, a encouragé le représentant.  Pour sa part, le Royaume-Uni travaillera avec ses partenaires pour garantir un soutien rapide et coordonné à un gouvernement de transition dirigé par des civils, a-t-il indiqué.  Il a soutenu le rôle de la MINUATS, de l’UA et de l’IGAD dans la facilitation du processus politique, avant d’encourager les parties non signataires des discussions et contributions à l’accord-cadre à se joindre à cet accord final. 

Sur le volet sécuritaire, le représentant a appelé les autorités soudanaises à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan et du plan national pour la protection des civils, et à déployer la force conjointe de maintien de la sécurité au Darfour.  Quant à l’aggravation de la situation humanitaire, il a noté que cela continue d’avoir un effet dévastateur sur les citoyens soudanais ordinaires, avant de demander instamment aux autorités soudanaises de lever tous les obstacles bureaucratiques qui empêchent les humanitaires de répondre aux niveaux records des besoins.  Il s’agit notamment de traiter d’urgence les demandes de visas et de lever les restrictions de circulation pour le personnel des Nations Unies, a exigé le représentant. 

M. ARIAN SPASSE (Albanie) a estimé que la signature, le 5 décembre dernier, de l’accord-cadre politique a donné un nouvel espoir au processus de transition civile, avec la possible tenue d’élections.  Il s’est aussi félicité du lancement de la dernière phase du processus politique, le 8 janvier, exhortant les non-signataires à y adhérer sans délai.  Pour être pérenne, ce processus doit être exhaustif et soutenu par le grand public, a-t-il dit, avant de s’alarmer du recours excessif à la force contre les manifestants.  Pour le représentant, il est urgent de mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de Djouba et d’enquêter sur toutes les allégations de recours illégitime à la force, y compris de la part des forces de sécurité.  Les manifestants doivent avoir le droit de se rassembler pacifiquement, a-t-il insisté, encourageant également les parties à inclure des femmes dans leurs délégations à hauteur de 40%.  Malgré les progrès enregistrés sur le front politique, le délégué s’est dit préoccupé par la montée en intensité des confrontations dans les régions du Nil-Bleu, de l’ouest et du sud du Kordofan et dans certaines zones du Darfour.  Notant par ailleurs que les conditions en matière d’alimentation resteront difficiles, il a appelé les autorités soudanaises à fournir un accès humanitaire sans restriction.  Enfin, après avoir exprimé son inquiétude face aux informations faisant état de violences sexuelles contre les femmes, notamment dans les camps de personnes déplacées au Darfour, il a réaffirmé son soutien au mécanisme trilatéral et s’est félicité du travail de la MINUATS en vue du rétablissement de la stabilité au Soudan. 

Mme MONICA SOLEDAD SANCHEZ IZQUIERDO (Équateur) a salué la signature de l’accord-cadre du 5 décembre dernier au Soudan en espérant qu’il vienne renforcer l’espoir d’une solution politique inclusive et d’un nouveau gouvernement civil par le biais d’un processus électoral crédible, inclusif et transparent.  Elle a insisté sur la participation des femmes à ce processus politique et demandé à tous les signataires de l’accord de maintenir leur engagement sur la représentation des femmes, en particulier aux postes de direction, et dans les futures nominations des autorités de transition.  Le Conseil de sécurité devrait encourager les groupes non signataires de l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan à se joindre au processus de paix, a ajouté la représentante.

Face à la situation de la violence, en particulier dans les États du Nil-Bleu, du Kordofan occidental, du Kordofan méridional et du Darfour, elle a demandé aux autorités soudanaises de redoubler d’efforts pour assurer la protection des civils, en soulignant, à ce sujet, la pertinence du plan national de protection des civils pour renforcer la protection de ces communautés.  Elle a également exprimé ses préoccupations face aux obstacles bureaucratiques et sécuritaires qui limitent la capacité de la communauté internationale à acheminer une aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin, soit plus de 15,8 millions de personnes, c’est-à-dire un tiers de la population.  Elle a donc exhorté les autorités à lever immédiatement ces obstacles et à respecter l’accord sur le statut des forces de la Mission, notamment en levant les restrictions à la circulation du personnel de l’ONU.

M. ROBERT WOOD (États-Unis) a jugé essentiel de parvenir à un accord politique définitif pour un nouveau gouvernement civil, en vue de mettre fin à la crise politique au Soudan et de répondre aux problèmes sécuritaires, économiques et humanitaires les plus urgents.  Saluant les progrès réalisés pendant la phase 2 de l’Accord de paix, il a appelé les parties à s’appuyer sur cet élan en finalisant rapidement un accord sur un gouvernement civil et en mettant en place un processus constitutionnel permettant au Soudan de reprendre sa transition démocratique.  Reconnaissant que les leaders militaires ont déclaré vouloir se retirer de la vie politique, le délégué a appelé toutes les parties à faire passer les intérêts nationaux du Soudan avant leurs propres intérêts politiques. 

Le représentant, reconnaissant la fragilité des transitions démocratiques, a dit que les États-Unis chercheront à promouvoir la redevabilité de ceux qui porteraient atteinte à ce processus, qu’ils soient civils ou militaires.  Il a de plus exigé que les femmes, les jeunes et les personnes déplacées puissent participer à ce processus sans craintes de représailles.  Arguant que le respect absolu des libertés d’expression et d’association est vital à la réussite du processus de transition, il a demandé de faire répondre de leurs actes ceux qui sont responsables des violences contre les manifestations pacifiques.  Sur le plan sécuritaire, il s’est dit préoccupé par les violences chroniques et a appelé au respect de l’Accord de Djouba en vue de permettre, notamment, un déploiement des forces conjointes de sécurité.

M. HAMAMOTO YUKIYA (Japon) a passé en revue les quatre piliers du mandat de la MINUATS, saluant, en particulier, la signature de l’accord-cadre politique en décembre dernier ainsi que le travail du mécanisme trilatéral dans la mise en œuvre de cet accord, en tant que facilitateur sur les questions en suspens. 

À cet égard, le représentant s’est félicité de la large participation des différentes parties prenantes, notamment des femmes, des jeunes et des représentants de l’ensemble du pays, dans de le cadre de l’accord.  Le représentant s’est dit d’avis que le lancement de la phase finale du processus politique, le 8 janvier, et l’annonce hier du calendrier convenu du processus politique, constituent des avancées importantes vers le retour d’un gouvernement de transition dirigé par des civils.  Le Conseil devrait encourager les non-signataires de l’accord à se joindre au processus, a-t-il insisté, appelant également à exhorter les partenaires régionaux et internationaux à soutenir ce processus politique dirigé par le Soudan et appartenant au Soudan, conformément au mécanisme trilatéral et en étroite consultation avec lui. 

Abordant ensuite le deuxième pilier de l’accord-cadre, il a plaidé pour le soutien du processus de paix et de la mise en œuvre de Accord de Djouba pour la paix au Soudan.  S’agissant du volet relatif à la consolidation de la paix, la protection des civils et l’état de droit, le représentant s’est dit profondément préoccupé par l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques qui exercent leur droit légitime de se rassembler pacifiquement, appelant les autorités à prendre les mesures appropriées pour mettre fin à ces actes contre les manifestants non violents.  Venant à la détérioration des conditions de vie des citoyens soudanais, le délégué a plaidé en faveur d’un gouvernement de transition dirigé par des civils afin de garantir la fourniture d’une aide humanitaire suffisante par la communauté internationale.  Pour finir, il a réitéré le soutien total de son pays à la MINUATS, rappelant qu’en décembre dernier, le Japon a décidé d’apporter une contribution de 664 435 dollars pour soutenir ses activités dans le Kordofan méridional et l’État du Nil-Bleu. 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a reconnu le rôle clef que jouent la MINUATS, l’UA et l’IGAD dans le processus de transition au Soudan, déclarant qu’il s’agit maintenant de consolider sans tarder les progrès dans un accord politique, et ce pour trois raisons.  Premièrement, une solution politique au niveau national est essentielle pour améliorer la situation humanitaire, économique et sécuritaire dans l’ensemble du pays, a dit le représentant.  Elle s’est dite profondément préoccupée par la violence persistante au Darfour, dans les États Kordofan et dans celui du Nil-Bleu, jugeant inacceptable ces violences, qui touchent tout d’abord la population civile, et appelant toutes les parties à respecter le droit international humanitaire.  La déléguée a salué le travail du Comité du cessez-le-feu permanent pour le Darfour en termes de désamorçage des tensions, l’un des rares mécanismes mis en place par l’Accord de Djouba, appelant cependant à faire davantage pour lutter contre l’insécurité.  La souffrance humaine ne cesse d’augmenter puisque près de 16 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire, a-t-elle rappelé.

En deuxième lieu, la déléguée a fait valoir qu’avec le retour imminent d’un leadership civil, il faut investir dans le renforcement d’une transition inclusive, portée par un large soutien public.  Les efforts déployés par les signataires civils et militaires visant à élargir la participation de divers acteurs dans les cinq processus de dialogue constituent un signal encourageant, a-t-elle relevé.  Toutefois, et malgré leur engagement, les femmes restent sous-représentées tout au long du processus et cela doit changer, a-t-elle exigé en rappelant que les femmes ont été à l’avant-garde de la révolution soudanaise, et que leur participation pleine, égale et significative reste absolument cruciale pour la réussite de la transition politique.  Elle a donc appelé toutes les parties à tenir leurs promesses d’assurer une représentation d’au moins 40% de femmes dans des futures institutions de transition.  En dernier lieu, elle a estimé qu’un engagement ferme en faveur de la justice sera fondamental pour rétablir la confiance du peuple soudanais dans les autorités du pays et briser les cycles de la violence, en insistant sur le fait que les responsables des violations et des abus des droits humains doivent rendre des comptes. 

M. ALEXANDRE OLMEDO (France) a estimé que le rétablissement d’une transition démocratique demeure la priorité au Soudan.  Il a donc appelé l’ensemble des forces politiques soudanaises à suivre l’esprit de compromis qui a rendu possible l’accord-cadre du 5 décembre 2022.  Cette coopération est indispensable pour traiter les questions qui restent en suspens, y compris par une participation effective des femmes aux processus politiques, a-t-il dit, avant de souligner l’importance d’un rétablissement de la confiance de la communauté internationale.  Rappelant à cet égard que le Secrétaire général a présenté dans son rapport les défis auxquels le gouvernement civil devra faire face une fois qu’il sera mis en place, le représentant a salué les efforts de la MINUATS pour préparer cette perspective.  Il a cependant constaté que la situation humanitaire reste précaire et que le niveau des violences intercommunautaires ne cesse d’augmenter, appelant les parties à mettre fin au recrutement de combattants qui alimente l’escalade.  Le délégué a également rappelé que l’Accord de Djouba a fixé un cadre pour la réintégration des groupes armés non signataires et le déploiement d’une force conjointe.  Enfin, il a exhorté les autorités soudanaises à coopérer avec la MINUATS et à lever les obstacles qui affectent son fonctionnement, en particulier le blocage des visas de son personnel et les restrictions à leur liberté de mouvement. 

M. LUÍS GUILHERME PARGA CINTRA (Brésil) a souligné l’importance du principe de l’appropriation et de la direction de la transition par les Soudanais, saluant, à cet égard, les efforts menés dans le cadre du mécanisme trilatéral (MINUATS, UA et IGAD) en vue de soutenir et de faciliter la transition dirigée par les civils.  Le représentant a dit apprécier tout particulièrement les mesures prises par le mécanisme trilatéral pour impliquer les parties prenantes soudanaises qui n’ont pas encore signé l’accord-cadre, encourageant ces acteurs politiques à se joindre à l’accord et à participer aux procédures formelles.  Il a estimé que l’appropriation soudanaise est cohérente avec des consultations globales et véritablement nationales.  À cet égard, il s’est félicité de la manière dont le mécanisme trilatéral a permis une large participation non seulement aux dialogues officiels, mais aussi aux activités communautaires.

Abordant ensuite la situation au Darfour, le délégué s’est inquiété des violences intercommunautaires et conflits armés, en particulier dans l’État du Nil-Bleu et dans celui du Kordofan méridional.  Bien que la MINUATS soutienne les processus de paix au Soudan et la mise en œuvre de l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan, la protection des civils est devenue une responsabilité exclusive des autorités soudanaises depuis que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a achevé son retrait, a rappelé le représentant.  Par conséquent, a-t-il conclu, la protection adéquate des civils et le maintien de la paix dépendent également des progrès de la transition politique menée par les civils.

M. DAI BING (Chine) a loué les progrès politiques en cours au Soudan, notamment la signature de l’accord-cadre et le consensus autour d’un accord politique et de l’élaboration d’une nouvelle constitution.  La situation économique et humanitaire est cependant inquiétante, avec un tiers de la population dans le besoin d’une assistance humanitaire.  Le délégué a encouragé les organisations financières internationales à reprendre leur soutien aux autorités, sans condition.  Certains pays, a-t-il relevé, lient les conditions d’assistance humanitaire aux progrès sur le front politique.  Or ceci mine la souveraineté du Soudan et méprise les droits humains des Soudanais.  Concernant l’imposition par le Conseil de sécurité de sanctions et le maintien de celles-ci, il a, là aussi, émis des réserves.  Les sanctions ne se justifient plus d’un point de vue politique; en plus, elles sapent les efforts du Soudan pour lutter contre le crime et l’instabilité, a-t-il estimé.  Il a encouragé à prendre en considération les améliorations dans le pays, ainsi qu’à arrêter d’utiliser les sanctions comme un outil de « manipulation politique ». 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) s’est inquiétée du paysage politique qui reste instable avec de multiples perspectives évolutives, tout en saluant la volonté des dirigeants de s’engager de manière constructive avec les différentes composantes de la société civile, ce qui a rendu possible, selon elle la signature, le 5 décembre 2022, de l’accord-cadre politique.  Dans le même temps, elle a constaté que cet accord a laissé de côté des acteurs importants de la scène politique du pays qui continue de le rejeter.  Il a dès lors jugé peu probable d’aboutir à un règlement global en forçant artificiellement le processus politique actuel.  Afin de parvenir à une solution durable, il a recommandé de fonder le dialogue inter-soudanais sur le principe de l’inclusivité, en travaillant avec toutes les forces politiques et groupes ethniques et confessionnels, y compris ceux qui n’ont pas signé l’accord.  Il faut une adhésion la plus large possible pour avancer dans le processus politique, a-t-elle expliqué.  C’est pourquoi elle a demandé instamment au mécanisme trilatéral de poursuivre ses efforts pour soutenir la rédaction et la mise en œuvre d’un document constitutionnel qui unira le pays dans son ensemble.  « Toute ingérence extérieure dans les affaires du Soudan ami est contre-productive et inacceptable », a-t-elle mis en garde, se disant convaincue que les citoyens de ce pays ont la capacité et le besoin de résoudre eux-mêmes leurs problèmes internes. 

Venant ensuite à la situation socioéconomique, la représentante a estimé qu’une période prolongée de turbulences politiques internes et de violences récurrentes a eu un impact négatif, relevant qu’un pourcentage important de la population soudanaise vit en dessous du seuil de pauvreté et que le pays souffre de pénuries alimentaires.  C’est pourquoi elle a demandé à la communauté internationale d’apporter une aide financière au Soudan et de débloquer l’aide internationale sans aucune condition préalable.  Elle a en effet jugé « hypocrites » les tentatives de lier cette question au transfert du pouvoir dans le pays à un gouvernement civil.  Abordant ensuite la situation au Darfour, la représentante a fait valoir que les dirigeants soudanais ont su stabiliser la situation et mettre en œuvre les accords l’Accord de paix de Djouba. 

Pour finir, elle a soutenu la demande de Khartoum de revoir les sanctions obsolètes du Conseil de sécurité, à laquelle fait écho la position consolidée de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de la Ligue des États arabes et du Groupe des États d’Afrique, à New York.  Dans la même veine, la déléguée s’est dite catégoriquement opposée à l’utilisation de mesures restrictives unilatérales contre le Soudan dans le but d’exercer une pression politique sur les autorités, les jugeant illégitimes de par leur nature et préjudiciables pour les Soudanais.

M. SUOOD RASHED ALI ALWALI ALMAZROUEI (Émirats arabes unis) a appelé le Conseil et la communauté internationale à aider le Soudan à surmonter les obstacles auxquels il est confronté, notamment le manque de ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djouba.  Il faut également créer un environnement propice pour réaliser des progrès significatifs et durables dans le processus politique.  Il a relevé que l’achèvement de la période de transition au Soudan reste tributaire d’un large consensus politique, saluant à cet égard les efforts récemment déployés pour élargir l’éventail des parties impliquées dans le processus politique.  L’élaboration de la voie à suivre nécessitera des efforts considérables de la part de tous les acteurs pour surmonter leurs divergences, travailler à un consensus et instaurer la confiance, a insisté le représentant qui y a vu le seul moyen de parvenir à une solution véritablement dirigée et appartenant au Soudan.  De même, il a estimé que les efforts diplomatiques en cours pour appuyer le processus politique doivent s’accompagner d’un soutien décisif à l’économie, relevant que l’inflation reste parmi les plus élevées au monde.  Le délégué a également souligné l’ampleur de la crise humanitaire puisqu’on estime que 15,8 millions de personnes -soit environ un tiers de la population– auront besoin d’une aide humanitaire cette année.  La paix ne se construit pas dans le vide, a-t-il tranché, et les conditions matérielles du progrès sont essentielles pour lutter contre les inégalités et promouvoir une paix durable.  Compte tenu de la vulnérabilité du Soudan aux chocs climatiques, il a également insisté sur la nécessité d’une réponse globale pour appuyer la résistance des communautés. 

M. DARREN CAMILLERI (Malte) a indiqué que Malte soutient fermement une transition civile au Soudan qui, une fois établie, reflétera les aspirations du peuple soudanais.  Se félicitant de la signature de l’accord-cadre politique en décembre dernier, il a exhorté les signataires comme les non-signataires à s’engager pleinement et à rejoindre le processus politique.  Il a ensuite insisté sur le nécessaire caractère inclusif du processus, appelant les signataires à respecter leur engagement d’inclure une représentation minimale de 40% de femmes dans les organes législatifs, exécutifs et souverains, ainsi que sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de violences basées sur le genre durant le conflit.  S’il s’est félicité de la libération de détenus darfouriens à Khartoum, le délégué a déclaré demeurer profondément préoccupé par la recrudescence des violences intercommunautaires au Soudan, notamment au Darfour.  Il a de même condamné l’assassinat d’un conseiller en consolidation de la paix dans l’État du Nil-Bleu, et appelé à la protection urgente des travailleurs humanitaires dans le pays.  Concernant la situation humanitaire, les besoins ont atteint un niveau record avec un tiers de la population ayant besoin d’aide humanitaire, a-t-il noté en prévenant que la situation devrait s’aggraver en 2023.  Le représentant a également mentionné les chocs climatiques qui ont, eux aussi, entraîné des déplacements de population, alors que les ressources ont été taries par des années de guerre civile et d’impunité.  Le délégué maltais a enfin réitéré son engagement en faveur d’un processus dirigé et pris en charge par le Soudan, facilité par le mécanisme trilatéral, pour faire revenir la paix.

Au nom du des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique), a, d’emblée, fait remarquer que le Soudan est à la croisée des chemins, et salué les efforts déployés par le peuple soudanais pour surmonter les défis politiques, sécuritaires et humanitaires.

Les A3 continuent de soutenir fermement les initiatives en cours visant à promouvoir la réconciliation nationale, à rétablir l’ordre constitutionnel et à garantir la stabilité et réitèrent leur appel à la communauté internationale pour qu’elle œuvre de concert avec la MINUATS afin de faciliter le processus de paix et mettre un terme à ce conflit qui dure depuis des années.

Sur le plan politique, le représentant a salué les progrès réalisés avec la signature, le 5 décembre 2022, d’un accord-cadre visant à relancer le processus de transition au Soudan et à mettre fin au blocage du processus politique.

Cet accord, qui prévoit une période de transition de deux ans sous « une autorité civile pleinement démocratique », constitue, à ses yeux, une réelle avancée vers une sortie de crise et la tenue d’élections crédibles, justes et démocratiques.  Les A3 ont donc invité les partis politiques non signataires à s’inscrire dans la nouvelle dynamique impulsée par ces évolutions positives.

Poursuivant, les trois pays africains se sont, en outre, fait l’écho de l’appel lancé par le Président de la Commission de l’Union africaine, qui encourage toutes les parties à travailler ensemble de bonne foi à la mise en place d’institutions démocratiques et à l’instauration d’un ordre constitutionnel.

À cet égard, le représentant a noté avec satisfaction la tenue de la conférence sur l’Accord de paix de Djouba, qui s’est déroulée du 31 janvier au 3 février, et qui a été l’occasion de discuter de la question des droits des femmes.  « Nous tenons à souligner que la participation des femmes est essentielle au succès du processus politique au Soudan », a-t-il insisté, insistant à veiller à ce qu’elles soient représentées dans tous les domaines, y compris aux postes de décision dans les institutions à mettre en place. 

Sur le plan de la sécurité, malgré la tendance à la baisse de l’insécurité, les conflits armés et la criminalité restent des défis majeurs au Soudan, a fait remarquer le représentant, faisant part de la préoccupation des A3 sur la persistance des affrontements intercommunautaires, en particulier dans l’État du Nil-Bleu, le Kordofan occidental, le Kordofan méridional, le Darfour central et le Darfour méridional.

Il est regrettable que les populations civiles du nord soient prises pour cible, notamment les femmes, les enfants et les personnes vulnérables.  Toutefois, les A3 ont noté avec satisfaction la mise en œuvre par la MINUATS d’une évaluation de la menace pour les civils, l’amélioration de la documentation sur les droits humains liés aux conflits et la protection des civils.  Tout en soutenant les efforts des autorités soudanaises pour créer un environnement propice à la reconstruction du pays, il s’est félicité de la libération de détenus du Darfour, de Khartoum et de Port-Soudan, ainsi que de la décision de mettre fin à l’usage de la force contre les manifestants.

S’agissant de la situation humanitaire, les A3 ont réitéré leur appel à un soutien durable au Plan de réponse humanitaire 2023 pour le Soudan.

Pour finir, le délégué a salué le rôle de facilitation du mécanisme trilatéral, qui a permis la relance du processus politique mais aussi le renforcement de l’aide des donateurs et du Fonds pour la consolidation de la paix. 

M. AL-HARITH IDRISS AL-HARITH MOHAMED (Soudan) a fait état de l’accord-cadre politique signé en décembre dernier avec les composantes civiles du pays, notamment les Forces de la liberté et du changement, le Conseil central et d’autres entités professionnelles et syndicales.  Cet accord devrait être suivi d’un accord final inaugurant une période de transition de deux ans, dirigée par un gouvernement civil, assortie d’un engagement de l’armée à quitter la vie politique.  La composante militaire a affirmé à maintes reprises son attachement à cet accord-cadre et son intention de travailler avec l’ensemble des parties afin de parvenir à un accord final ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement de transition dirigé par des civils, a assuré le délégué.  De leur côté, les forces civiles signataires de l’accord-cadre ont entrepris la mise en œuvre d’un plan visant à obtenir le consensus national le plus large possible, a expliqué le délégué. 

Au terme d’une importante réunion qui s’est tenue la semaine dernière avec l’ensemble des parties prenantes, il a été décidé que le mécanisme tripartite adressera une invitation aux forces signataires et non signataires afin de procéder immédiatement à la rédaction d’un projet d’accord final, a expliqué le délégué.  En ce qui concerne la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djouba, il a indiqué que le Gouvernement de transition a fixé le mois dernier un calendrier pour la mise en œuvre des dispositions en suspens de l’accord.  Une matrice actualisée de la mise en œuvre de l’accord approuvée par le Gouvernement et les partenaires du processus de paix a été signée en février dernier.  Le Gouvernement soudanais ne ménagera aucun effort pour s’engager de manière positive et constructive dans les négociations avec les autres factions qui ne se sont pas encore jointes au processus de paix, a-t-il assuré, en réaffirmation de sa détermination à renforcer la protection des civils au Darfour.  Il a aussi indiqué que la situation dans cette région et dans l’État du Nil-Bleu s’améliore progressivement, alors que nombre de réfugiés et de personnes déplacées regagnent leur foyer. 

Poursuivant, le représentant a dit attendre avec impatience la reprise de l’aide au développement de la part des partenaires bilatéraux engagés dans la transition au Soudan, ainsi que des institutions financières internationales, afin d’atténuer les effets des réformes économiques et d’alléger le fardeau de la dette extérieure.  Le rapport du Secrétaire général reconnaît par ailleurs les développements positifs que constituent la sortie de l’impasse politique grâce aux efforts du mécanisme tripartite, a-t-il fait remarquer, en notant l’engagement de la composante militaire à sortir du processus politique et à donner une impulsion à la conclusion d’un accord final et à la formation d’un gouvernement civil.  Il s’est félicité de la participation au processus politique des personnes déplacées, des jeunes, des nomades, des pasteurs et des représentants des femmes.  À ses yeux, le rôle de l’ONU doit dès lors consister à assurer la tenue d’un dialogue multilatéral, à conclure des arrangements sécuritaires et à faciliter le retour des personnes déplacées.  Le délégué a confirmé à cet effet que toutes les demandes de visa et d’autorisation de voyage requises par la MINUATS ont été certifiées conformément à son mandat et que les autorités soudanaises n’ont pas fait obstacle aux mouvements du personnel de la Mission.  Il a en outre ajouté qu’un comité exécutif national composé des institutions compétentes de l’État est chargé d’éliminer tout obstacle au fonctionnement de la MINUATS. 

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