En cours au Siège de l'ONU

9288e séance - matin
CS/15235

Le Conseil de sécurité examine les travaux du Comité 1591, alors que le Soudan appelle à lever les sanctions et à sortir son pays du lit de Procuste

Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, une brève présentation des activités du Comité créé en application de la résolution 1591 (2005) en rapport avec le Soudan.  Seul intervenant de la séance après cet exposé, le délégué soudanais a réitéré que les sanctions imposées au Soudan sont devenues « inutiles et contre-productives », invoquant la mythologie grecque pour expliquer la position impossible dans laquelle se trouve son pays et rappelant que le Sud global est en faveur de leur levée. 

Le Président du Comité 1591, M. Harold Adlai Agyeman, Représentant permanent du Ghana auprès des Nations Unies, a présenté le rapport du Comité à qui le Groupe d’experts sur le Soudan a lui-même présenté son dernier rapport le 6 février dernier lors de consultations informelles.  Le Comité a pris note des recommandations du Groupe d’experts et le rapport a ensuite été rendu public le lendemain.  Ce même 7 février, le Groupe d’experts a fait sa mise à jour trimestrielle sur les chapitres suivants: l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan, la situation régionale, le statut des groupes armés et la protection des civils.  Le Président du Comité 1591 a salué la collaboration du Soudan au travail du Groupe d’experts, avant de rappeler que le régime de sanctions avait été mis en place pour ramener la paix au Darfour et non pour sanctionner le pays. 

Le délégué du Soudan a précisément rappelé que les sanctions avaient été prises dans un contexte politique et sécuritaire différent, marqué par un conflit interne au Darfour, lequel n’existe plus.  Cette région du pays connaît d’ailleurs actuellement une transition importante du maintien à la consolidation de la paix, a-t-il fait valoir tout en reconnaissant que la situation n’y est pas idéale, puisque parfois des conflits tribaux éclatent.  Il a assuré que le Soudan s’emploie à relever ces défis par la réconciliation et la promotion de la coexistence pacifique.  De même, les autorités du pays ont déployé la force conjointe pour protéger les civils ainsi que pour renforcer l’état de droit et les mécanismes de justice réparatrice. 

Pour le délégué soudanais, la résolution 1591 et les résolutions ultérieures du Conseil de sécurité concernant les sanctions imposées au Soudan sont tout simplement devenues « inutiles et contre-productives ».  Il a comparé la 1591 à une épée placée sur la tête du pays, estimant que ce texte est devenu un outil pour certains membres du Conseil de sécurité qui veulent exercer une pression politique sur le Soudan.  Il a relevé, à l’opposé, que six membres du Conseil ont appelé à la fin des sanctions, dont deux membres permanents, la Chine et la Fédération de Russie.  De même, le Groupe des États arabes et ses 22 membres ont exprimé cette demande, ainsi que les 54 membres du Groupe des États d’Afrique, les 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique, et les pays du Groupe des non-alignés. 

Le délégué en a conclu que les membres du Sud global au Conseil de sécurité ont un avis tranché en faveur de la fin des sanctions.  Il a dit espérer que les autres membres du Conseil adoptent une attitude similaire et que les porte-plume adhèrent à l’avenir à cette position, afin de ne point transformer « leur stylo en épée qui servirait à dépecer le Soudan ».  Il a évoqué une sorte de torture pour le pays en assurant que sa situation sous sanctions revient à être dans le « lit de Procuste ».

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