En cours au Siège de l'ONU

9243e séance – après-midi
CS/15174

Ukraine: « il n’y a pas de fin en vue aux combats ou aux souffrances », s’inquiète l’ONU

Réuni cet après-midi pour débattre de la situation en Ukraine, le Conseil de sécurité a entendu le bilan macabre du conflit qui aura un an le 24 février prochain.  Ce fut également l’occasion pour la Première Vice-Ministre des affaires étrangères d’Ukraine d’appeler à appuyer la « formule de la paix » du Président Volodymyr Zelenskyy et de plaider pour la création d’un tribunal spécial. 

Il n’y a pas de fin en vue aux combats ou aux souffrances, s’est alarmée la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, qui a déclaré que pendant toute la période des fêtes, les forces russes ont poursuivi leurs frappes sur les principales villes ukrainiennes, malgré l’annonce d’une éventuelle cessation des hostilités à l’occasion du Noël orthodoxe.  S’appuyant sur les chiffres du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Mme Rosemary DiCarlo a indiqué que l’invasion russe aurait fait 18 096 victimes civiles depuis le 24 février 2022, soit 6 952 personnes tuées et 11 144 blessées.  Les chiffres réels sont probablement considérablement plus élevés, a-t-elle signalé, ajoutant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que près d’un quart de la population serait à risque de développer un problème de santé mentale en raison de cette guerre. 

En près de 11 mois, l’État agresseur a déjà commis plus de 64 000 crimes de guerre enregistrés, a accusé de son côté la Première Vice-Ministre ukrainienne des affaires étrangères qui a appelé à établir un tribunal spécial pour tenir les criminels de guerre russes responsables, une demande appuyée par plusieurs délégations comme la Pologne et la Lituanie. 

Mme Emine Dzhaparova a également appelé toutes les « nations responsables » à promouvoir la « formule de la paix » du Président Zelenskyy.  Basée sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies, cette formule se compose de 10 points capables d’apporter la sécurité et la justice à l’Ukraine et vise à assurer la sécurité dans toutes ses dimensions –alimentation, radioprotection et sûreté nucléaire, sécurité énergétique, lutte contre l’écocide– et d’empêcher la répétition de l’agression à l’avenir, a-t-elle expliqué. 

« À quiconque aurait cru un instant aux intentions pacifiques du dictateur ukrainien, je voudrais rappeler que depuis le 30 septembre, la possibilité même d’un dialogue avec notre pays a été interdite par la législation ukrainienne », a cependant indiqué le représentant de la Fédération de Russie, qui a notamment pointé le décret 679 sur « l’impossibilité de mener des négociations avec le Président Putin ».  Fustigeant une « provocation législative » qui reflèterait l’intention qu’a le régime de Kiev de continuer à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, le délégué a également soutenu que l’Ukraine est devenue une société militaire privée au service de l’OTAN, dénonçant notamment le financement des livraisons d’armes à Kiev par le truchement de la facilité européenne pour la paix (FEP). 

Avec d’autres États, les États-Unis ont dénoncé pour leur part les livraisons de drones iraniens à la Russie, en violation de la résolution 2231 (2015).  La délégation américaine a en outre alerté que Téhéran envisage à présent de lui envoyer des centaines de missiles balistiques, tandis que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) prévoit de son côté de livrer davantage d’équipement militaire au groupe Wagner.  Intervenant au nom des États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), la Lituanie a invité la communauté internationale à aider l’Ukraine à gagner cette guerre et à traverser cet hiver, notamment en fournissant d’urgence des équipements énergétiques spécialisés et en aidant à réparer les infrastructures énergétiques détruites. 

Les livraisons d’armes et autre aide militaire ne feront que compliquer la situation, a mis en garde la Chine qui a appelé la communauté internationale à encourager aussi bien la Russie que l’Ukraine à ouvrir la porte d’une solution politique négociée.  Pour ce faire, il faut créer les conditions du dialogue et des négociations et repenser l’architecture européenne de sécurité car elle est à l’origine de cette crise, a estimé la délégation. 

En attendant, l’Union européenne (UE) intensifie son aide humanitaire et de protection civile ainsi que son soutien à la restauration des infrastructures critiques de l’Ukraine, afin d’aider le pays à passer l’hiver, a indiqué le représentant.  Il a également mentionné les mesures restrictives supplémentaires prises contre la Russie, ainsi que contre l’Iran, en réponse à la livraison de drones et à leur déploiement meurtrier dans la guerre d’agression de la Russie.

Pour sa part, le Japon a réaffirmé vouloir jouer son rôle dans la protection des pays vulnérables qui sont gravement touchés par les répercussions de cette guerre ainsi que par la militarisation de l’énergie et de la nourriture par la Russie.  À cet égard, le représentant s’est félicité de l’accord conclu par toutes les parties pour poursuivre la coopération sur l’Initiative céréalière de la mer Noire.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

Alors que la guerre en Ukraine approche de son premier anniversaire, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme ROSEMARY DICARLO, a relevé qu’il n’y a pas de fin en vue aux combats ou aux souffrances.  Elle a déclaré que pendant toute la période des fêtes, les forces russes ont poursuivi les frappes sur les principales villes ukrainiennes.  Loin de célébrer, d’innombrables familles à travers le pays pleuraient la perte d’êtres chers.  Ainsi, le 24 décembre, des bombardements russes auraient fait 10 morts et 68 blessés dans la ville de Kherson.  Le matin du 29 décembre, les forces russes ont lancé plusieurs attaques visant les régions de Dniepr, Kherson, Kirovohrad et Kiev.  Deux jours plus tard, le soir du Nouvel An, les régions du pays étaient de nouveau sous les avertissements de raid aérien.  Et les attaques se sont poursuivies au cours de la nouvelle année, malgré l’annonce d’une éventuelle cessation des hostilités à l’occasion du Noël orthodoxe, une période sainte pour les Russes et les Ukrainiens. 

La Secrétaire générale adjointe a aussi évoqué des combats au sol qui se sont intensifiés, en particulier dans la région de Donetsk.  Dans les zones d’hostilités actives telles que Bakhmout et Soledar, les batailles, y compris les combats de rue, constituent une grande menace pour la population civile.  Rien qu’à Bakhmout, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a documenté 22 civils tués et 72 blessés depuis début décembre.  Le Haut-Commissariat a également indiqué que l’invasion russe aurait fait 18 096 victimes civiles depuis le 24 février 2022.  Ce total comprend 6 952 personnes tuées et 11 144 blessées, mais les chiffres réels sont probablement considérablement plus élevés, a-t-elle argué.  Elle a salué la générosité des pays qui accueillent quelque 7,9 millions de personnes qui ont cherché protection en Europe et a encouragé de nouveaux efforts pour assurer un accès aux droits et aux services pour les réfugiés dans les systèmes nationaux.  En Ukraine, quelque 5,91 millions de personnes, dont 65% de femmes et de filles, sont déplacées.  Elle a indiqué que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé une évaluation des dommages spécifiques par secteur, en collaboration avec la Banque mondiale, afin d’identifier les besoins les plus critiques pour la restauration des infrastructures énergétiques endommagées.  En outre, le nombre d’attaques enregistrées contre des établissements de santé au cours de l’année écoulée a été le plus élevé du monde, avec 745 incidents au 4 janvier, a-t-elle dit. 

Inévitablement, la guerre laisse aussi des cicatrices invisibles, a poursuivi Mme DiCarlo.  Elle a cité l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui estime que près d’un quart de la population serait à risque de développer un problème de santé mentale en raison de cette guerre.  De même, la destruction et la fermeture des écoles auront également un impact durable sur les enfants et les jeunes.  On estime que 5,7 millions d’enfants en âge scolaire ont été directement touchés, dont 3,6 millions en raison de la fermeture des établissements d’enseignement au début du conflit.  Ces derniers mois, a enchaîné la Secrétaire générale adjointe, les organisations humanitaires ont poursuivi leurs efforts pour étendre les opérations de secours à des zones auparavant inaccessibles, y compris dans les régions de Kharkiv et Kherson.  En réponse à la crise énergétique, les partenaires humanitaires ont distribué des centaines de générateurs pour s’assurer que les services critiques comme les hôpitaux et les écoles, ainsi que les centres accueillant les personnes déplacées, puissent continuer à fonctionner. 

Par ailleurs, depuis le 24 février, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a documenté plus de 90 cas de violences sexuelles liées aux conflits, classées en deux catégories principales: la majorité comme méthode de torture et de mauvais traitements en détention, affectant principalement les hommes; ainsi que la violence sexuelle impliquant le viol, y compris le viol collectif, des femmes et les filles dans les zones sous contrôle russe.  Sur la question de la responsabilité, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) poursuit ses travaux en Ukraine, a relevé Mme DiCarlo. 

Sur une note positive, la Secrétaire générale adjointe a salué les contacts en cours et l’engagement des parties à poursuivre les échanges de prisonniers de guerre, ainsi que la réunion organisée par la Türkiye le 11 janvier entre les médiateurs russes et ukrainiens sur cette question.  Malgré le contexte difficile, l’Initiative céréalière de la mer Noire continue de faire la différence, notamment en contribuant à faire baisser les prix des céréales, a indiqué Mme DiCarlo qui a précisé que 17 millions de vivres ont pu être acheminés vers 43 pays.  Et l’ONU poursuit ses efforts pour lever les obstacles aux exportations de grains et d’engrais russes.  Elle a ensuite souligné que l’Ukraine, la Russie et le monde ne peuvent pas se permettre de voir cette guerre continuer. 

M. FERIT HOXHA (Albanie) a dénoncé les ravages de la guerre en Ukraine et déploré que la Russie ne change pas de cap.  Il a mentionné les conséquences de cette guerre pour les enfants ukrainiens qui n’ont plus de larmes pour pleurer.  La Russie est l’auteur de l’agression, l’Ukraine ne fait que se défendre, la Russie a tort et aucune propagande ne pourra changer cela, a tranché le délégué, en saluant le « génie militaire » des Ukrainiens.  Il a prévenu que ceux qui veulent restaurer « les empires d’hier » ne s’arrêteront pas tant qu’ils ne seront pas arrêtés eux-mêmes.  Malgré ses revers, le Kremlin n’a pas changé d’objectif et il est donc crucial de continuer à aider l’Ukraine.  Le représentant a insisté sur le calvaire dans la ville ukrainienne de Soledar assaillie par les mercenaires du groupe Wagner.  Les auteurs de ces crimes finiront par rendre des comptes parce que cette guerre, comme toutes les guerres, finira un jour, a déclaré le délégué.  En conclusion, il a fustigé cette « folie impérialiste » qui n’a néanmoins pas réussi à « briser » l’Ukraine. 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a dénoncé les attaques brutales perpétrées par la Russie en Ukraine durant le Nouvel An 2023 détruisant les systèmes d’électricité et de chauffage aux heures les plus froides de l’hiver ukrainien.  Ce ne sont pas des mesures prises par un pays qui est prêt à renoncer à la guerre, a-t-elle déclaré. 

La représentante s’est inquiétée des répercussions de la guerre sur la crise alimentaire mondiale, relevant que les attaques russes contre les ports ukrainiens ont provoqué une réduction de 30% des exportations de nourriture depuis l’Ukraine.  Elle a également indiqué l’Initiative céréalière de la mer Noire ne parvient pas à répondre à la demande en céréales: en raison du ralentissement délibéré des inspections par la Russie, des douzaines de navires attendent de partir, certaines depuis plus d’un mois, et 2,5 millions de tonnes de céréales, dont la majorité est destiné à des pays en développement, attendent d’être acheminées.  La Russie doit renforcer sans plus tarder sa coopération à cet égard, a-t-elle exhorté. 

Après avoir dénoncé les cas de violence sexuelle perpétrés par les forces russes, la déléguée a affirmé que l’Iran, qui a transféré des centaines de drones à la Russie depuis le mois d’août 2022 en violation de la résolution 2231 (2015), envisage à présent de lui envoyer des centaines de missiles balistiques.  La RPDC prévoit de son côté de livrer davantage d’équipement militaire au groupe Wagner, a-t-elle indiqué, exhortant ces deux pays à cesser ces livraisons et à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  L’heure est venue pour tous les pays de joindre leurs forces et d’exiger que la Russie mette un terme à cette guerre insensée, a-t-elle lancé.

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a rappelé avoir condamné dès le départ l’agression militaire russe contre l’Ukraine et ne pas reconnaître l’acquisition de territoires par la force, conformément à la politique étrangère et à la vocation pacifique de l’Équateur.  Il a regretté que, dans ce contexte, l’Article 27.3 de la Charte des Nations Unies n’ait été appliqué que partiellement en rappelant qu’il prévoit le droit de veto mais également l’obligation pour les parties à un différend « de s’abstenir de voter ».  Le représentant a exhorté le Conseil de sécurité et ses membres à honorer leur déclaration du 6 mai 2022 sur cette question.  Il a donc instamment demandé qu’il soit mis fin à l’invasion et exhorté le Conseil à examiner les moyens de suspendre immédiatement les hostilités et de rétablir la paix et la sécurité en Ukraine, sur la base du respect de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de son indépendance politique.  Pour sa part, l’Équateur est disposé à appuyer toute initiative qui promeut le dialogue politique et la diplomatie, a indiqué le délégué. 

Le représentant a regretté la récente escalade d’attaques et d’attentats à la bombe en Ukraine, et la détérioration de la situation humanitaire qui en découle, aggravée par les bombardements dirigés contre des infrastructures essentielles affectant l’accès aux services essentiels.  Également préoccupé par les risques d’accidents ou d’incidents dans les centrales nucléaires, il a réitéré son plein soutien à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et a recommandé de faciliter son travail, y compris sur le terrain, en toute sécurité et sans entrave.  Le délégué a conclu en lançant un appel pour que cessent les attaques contre les civils et pour le respect inconditionnel du droit international humanitaire. 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) s’est dit profondément préoccupé par le fait que l’Europe, un continent à l’origine de deux guerres mondiales tragiques et l’épicentre d’une longue guerre froide, présente à nouveau au monde une face sombre.  Il a rappelé que le concept de sécurité collective -la sécurité de l’un est la sécurité de tous- a été au centre de la création des Nations Unies.  C’est un concept inscrit dans la Charte et porté par toutes les nations éprises de paix, a-t-il dit.  Il a appelé à une cessation immédiate des hostilités et au retour à des négociations directes entre les parties belligérantes.  Le délégué a également souligné la nécessité et l’importance de renforcer la plateforme qui a conduit à l’Initiative céréalière de la mer Noire, avec le soutien du Secrétaire général de l’ONU. 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a déclaré que l’agression militaire de grande envergure de la Russie contre l’Ukraine constitue une violation grave du droit international et de la Charte des Nations Unies.  La Suisse condamne fermement cette violation et soutient pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a dit la représentante.  « Nous appelons la Russie à entamer immédiatement une désescalade de la situation, à cesser toutes les opérations de combat et à retirer sans délai ses troupes de l’entier territoire de l’Ukraine, y inclus des zones déclarées annexées. »  La déléguée a souligné que toutes les parties doivent assurer la protection de la population civile ainsi que des personnes hors de combat, et respecter le droit international humanitaire et les droits humains.  Elle a réitéré l’appel de la Suisse à cesser toute attaque contre les civils et les personnes hors de combat, contre des biens civils et contre des infrastructures essentielles.  Il faut faire un pas en avant vers des solutions pacifiques, justes et durables, a conclu la déléguée, en appelant les membres de ce Conseil à tout mettre en œuvre pour que cette année soit placée sous le signe d’une paix juste. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a noté qu’à chaque victoire de l’Ukraine sur le terrain, la Russie réagit lâchement en bombardant des infrastructures civiles qui ont pour objectif clair de semer la terreur chez les civils et casser le moral du peuple ukrainien.  L’annonce unilatérale par le Kremlin d’un cessez-le-feu, que la Russie et ses supplétifs n’ont pas respecté, est une preuve supplémentaire de son cynisme, a-t-il ajouté.  Le représentant a également relevé que la Russie cherche à s’approvisionner par tous les moyens, notamment en recourant aux drones fournis par l’Iran, pour frapper de manière indiscriminée.  Il a appelé les Nations Unies à enquêter sur ces transferts qui violent la résolution 2231 (2015). 

Rappelant les conséquences dévastatrices de la guerre sur la sécurité alimentaire mondiale, le représentant a souligné l’efficacité de l’Initiative céréalière de la mer Noire et a dit attendre de la Russie qu’elle assure la pleine mise en œuvre de l’accord.  En poursuivant sa fuite en avant et en multipliant les exactions, la Russie montre avec constance qu’elle ne souhaite pas la paix, portant ainsi seule la responsabilité de la poursuite des hostilités, a accusé le délégué.  Par contre, à travers son plan en 10 points, le Président Zelenskyy dessine le chemin vers une paix juste et durable qui ne pourra advenir sans un retrait total des troupes russes de l’ensemble du territoire ukrainien. 

Comme la paix est plus indispensable que jamais cette année, il faut, a pressé M. ZHANG JUN (Chine), redoubler d’effort pour la ramener en Ukraine, ce qui est une responsabilité du Conseil de sécurité.  Il faut, pour ce faire, créer les conditions du dialogue et des négociations et repenser l’architecture européenne de sécurité car elle est à l’origine de cette crise.  Le représentant a voulu que l’on mise sur une approche graduelle pour faire évoluer le processus et a appelé la communauté internationale à encourager aussi bien la Russie que l’Ukraine à ouvrir la porte d’une solution politique négociée.  Les livraisons d’armes et autre aide militaire ne feront que compliquer la situation, a-t-il mis en garde. 

Le représentant a poursuivi en appelant à des efforts redoublés pour améliorer une situation humanitaire en Ukraine, aggravée par les rigueurs de l’hiver.  Kiev doit pouvoir réparer ses infrastructures endommagées et éviter ainsi une crise humanitaire de plus grande ampleur.  Les parties aux conflits doivent respecter le droit international humanitaire et tout faire pour minimiser l’impact du conflit sur les civils.  Il faut aussi, a ajouté le représentant, éliminer tout risque d’accident nucléaire, en particulier à la centrale de Zaporijia et dans ses alentours.  Toute opération militaire susceptible de toucher la sûreté de cette centrale nucléaire doit cesser immédiatement, a-t-il exigé. 

Il faut, a-t-il également insisté, éviter l’effet de contagion de cette crise qui affecte la réalisation des objectifs de développement durable dans de nombreux pays.  Les pays en développement subissent désormais une inflation galopante, un fardeau de la dette insoutenable et la perturbation des chaînes d’approvisionnement, en raison des sanctions unilatérales qui ont un impact sur la sécurité alimentaire.  L’économie mondiale ne devrait pas être utilisée comme une arme pour entraver le développement, a-t-il prévenu avant de saluer l’Initiative céréalière de la mer Noire.  Il a demandé, à cet égard, au Secrétaire général de tout faire pour lever les restrictions aux exportations de céréales et d’engrais de la Russie. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a regretté que le Noël orthodoxe n’ait pas été l’occasion d’ouvrir la voie à la reprise du dialogue.  Il a exhorté les parties à briser cette dynamique insensée, appelant également les pays directement ou indirectement impliqués à montrer un véritable intérêt pour le dialogue en vue de parvenir à la paix.  Le délégué a dit regretter la dissolution de la mission d’enquête mise en place par les Nations Unies sur l’incident du 29 juillet 2022 à Olenivka, avant même qu’elle n’ait pu entamer ses travaux.  Il a enfin réitéré son attachement à la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une solution politique au conflit qui tienne compte des préoccupations légitimes en matière de sécurité.

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a dénoncé les actes de la Russie qui continue de bafouer le droit international.  Elle a aussi dit craindre que la dernière escalade verbale n’augure d’une guerre plus généralisée.  Ce conflit, s’est-elle expliquée, a aggravé les tensions entre les États.  Il faut tout au moins en atténuer les conséquences pour l’économie mondiale.  Le Conseil, a-t-elle préconisé, devrait envisager un processus de paix clairement défini impliquant toutes les parties et tous les autres acteurs.  Le « fardeau collectif » du Conseil est la recherche de la paix en Ukraine, laquelle dépend en grande partie de la volonté de la Russie.  Elle a appelé au retrait immédiat et sans conditions des forces russes et souligné que le dialogue et la diplomatie sont les voies les plus sûres pour répondre aux préoccupations des parties.  Elle a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’indépendance et de la souveraineté de l’Ukraine. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré que cette réunion du Conseil est une « foire d’hypocrisie », pointant l’Occident et le régime de Kiev.  Il a accusé l’Ukraine d’avoir voulu attaquer Moscou il y a un an, et de présenter à présent l’idée d’un sommet de la paix tout en insinuant que c’est la Russie qui ne veut pas la paix.  L’Ukraine rejette l’une après l’autre toutes les initiatives de médiation pourtant réalistes, a dénoncé le représentant qui a affirmé que derrière le sommet de la paix que prône l’Ukraine se cache la volonté d’obtenir la capitulation de la Russie. 

« À quiconque aurait cru un instant aux intentions pacifiques du dictateur ukrainien, je voudrais rappeler que depuis le 30 septembre, la possibilité même d’un dialogue avec notre pays a été interdite par la législation ukrainienne », a-t-il ajouté, pointant le décret 679 sur « l’impossibilité de mener des négociations avec le Président Putin ».  Cette provocation législative reflète l’intention qu’a le régime de Kiev de continuer à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, a-t-il affirmé.  De plus, a ajouté le représentant, en mars 2022, à l’instigation de ses parrains à Londres, à Washington ou à Bruxelles, le pouvoir ukrainien a déjà retiré ses propres propositions d’accord de paix que la Russie était prête à négocier. 

Poursuivant, le représentant russe a affirmé que le régime de Kiev se berce d’illusions s’il pense pouvoir vaincre la Russie sur le champ de bataille, tout en affirmant que les Occidentaux commencent à regarder la situation avec plus de lucidité.  L’Ukraine est devenue une société militaire privée au service de l’OTAN et c’est le peuple ukrainien qui en souffre, a constaté le représentant, qui a dénoncé le financement des livraisons d’armes à Kiev par le truchement de la facilité européenne pour la paix (FEP).  Selon lui, le régime de Kiev veut faire croire que l’objectif de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine est de détruire l’Ukraine et de la russifier.  « Nous ne faisons pas la guerre au peuple ukrainien.  Nous faisons la guerre à un régime nationaliste qui est arrivé au pouvoir de manière illégitime en 2014 et qui a décidé de dérussifier l’Ukraine et de glorifier des personnalités nazies, provoquant une guerre sanglante dans le Donbass », a-t-il affirmé.  Il a estimé que les choses auraient pu se passer différemment en Ukraine si les autorités de Kiev avaient appliqué les accords de Minsk.  Il a assuré que l’objectif de l’opération militaire spéciale est de s’assurer qu’aucune menace n’émanera du territoire ukrainien pour Moscou et que la discrimination contre la population russophone prendra fin.  « Si cela peut être réalisé par des négociations pacifiques, nous sommes prêts à nous engager; sinon, nous y parviendrons par des moyens militaires », a-t-il déclaré, tout en avertissant que le régime de Zelenskyy est devenu une dictature autoritaire qui, en soi, est un obstacle important à la paix. 

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a appelé une fois de plus les belligérants de la guerre en Ukraine à respecter leurs engagements en droit international humanitaire et à s’abstenir d’utiliser des armes dont les effets indiscriminés infligent des souffrances atroces aux civils.  Alors que l’on s’approche du seuil critique de 12 mois de guerre sans relâche, il a regretté que la rhétorique d’armement à outrance, qui semble prévaloir des deux côtés, augure un durcissement des combats.  Il est temps que les réunions du Conseil de sécurité sur ce conflit soient orientées vers la recherche d’une solution, a-t-il estimé, recommandant à cet effet d’activer les canaux diplomatiques pour mettre fin à cette guerre meurtrière.  Le Gabon appelle l’ensemble des parties à mettre toute leur énergie dans la recherche d’une solution politique, a insisté le représentant en prônant de faire prévaloir la diplomatie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a condamné la « militarisation de l’hiver » au grand détriment des civils en Ukraine.  Relevant que les attaques ont entraîné des pannes d’électricité généralisées et la perturbation des services essentiels en Ukraine, elle a vu là une violation du droit international humanitaire, en particulier les quatre Conventions de Genève et leurs Protocoles.  Elle a dénoncé les assauts contre des infrastructures civiles, y compris les écoles et les systèmes de transport, lesquels ont un impact disproportionné sur les enfants, leur éducation et leur sécurité.  De même, le manque d’accès aux services de base les prive de leurs droits fondamentaux, ce qui conduira à des conséquences de longue durée qui ne seront pas facilement réversibles.  De plus, les enfants sont installés de force en Russie et privés ainsi de leur droit à la vie de famille. 

Nous ne pouvons pas, ne devons pas et ne voulons pas tolérer l’impunité pour les violences sexuelles en période de conflit, a déclaré la déléguée, plaidant pour un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à toute personne dans le besoin en Ukraine.  Elle a estimé que les drones utilisés dans les attaques soulèvent de graves préoccupations auxquelles il faut répondre.  En conclusion, elle a demandé à la Fédération de Russie de cesser toutes les hostilités et de prendre des mesures concrètes pour résoudre les litiges par le dialogue et la diplomatie, et ce, d’une manière conforme à la Charte des Nations Unies. 

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a rappelé que le Conseil s’est réuni plus de 40 fois depuis le début de la guerre en Ukraine.  Elle a déclaré que cette guerre alimente l’instabilité des marchés de l’énergie et des denrées alimentaires et impose aux pays du Sud des coûts insoutenables.  Des populations loin de la ligne de front en Ukraine payent un lourd tribut en raison de ce conflit, a-t-elle fait remarquer.  La représentante a aussi indiqué que cette guerre risque de creuser les divisions internationales et d’aboutir à une paralysie du multilatéralisme en raison du choix fallacieux qui est fait, « avec nous ou contre nous ».  La déléguée a appelé à prévenir, grâce à une diplomatie active, toute escalade supplémentaire et à préserver un espace afin que des contacts positifs soient noués entre les parties.  Nous avons tous intérêt à ce que cette guerre cesse rapidement, a-t-elle conclu. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a accusé la Russie d’avoir bombardé des civils, attaqué des infrastructures essentiels et tenté de s’emparer d’autres territoires, pendant que le monde célébrait les fêtes de fin d’année.  Les Russes l’ont fait avec l’aide du Bélarus et avec des armes d’Iran et de Corée du Nord, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et dans le mépris total de ce dernier.  Des millions d’Ukrainiens ont passé la période des fêtes sous les missiles et les drones, tapis dans le noir et le froid, en tant que réfugiés, déplacés, prisonniers, et parfois à des milliers de kilomètres de chez eux, de leurs familles et de leurs proches.  Paraphrasant le Secrétaire général de l’ONU, la représentante a dit que cette guerre a créé une catastrophe humanitaire et des droits humains, traumatisé une génération d’enfants et accéléré la crise alimentaire et énergétique mondiales.  Des millions de personnes à travers le monde font face à une autre année de faim et de difficultés.  Mais, a dit la représentante, la Russie peut choisir de mettre fin à tout cela immédiatement en arrêtant ses attaques contre l’Ukraine pas seulement pendant 36 heures, mais pour de bon et en retirant ses forces d’Ukraine.  Tant que les assauts russes se poursuivront, l’Ukraine n’aura d’autre choix que d’exercer son droit de légitime défense, a prévenu la déléguée. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a condamné avec la plus grande fermeté l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, rappelant qu’il s’agit d’une violation claire et flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies par un membre permanent du Conseil de sécurité censé assumer une lourde responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  La Russie doit immédiatement mettre fin à sa guerre d’agression, retirer toutes ses troupes et son équipement militaire d’Ukraine et respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, a-t-il exigé en se référant à la série de résolutions adoptées par l’Assemblée générale et à l’ordonnance de la CIJ sur les mesures provisoires.  Le représentant a également condamné les attaques russes contre des infrastructures civiles et énergétiques et contre des villes à travers l’Ukraine.  La poursuite de ces attaques est simplement inacceptable, s’est-il indigné en rappelant que les attaques aveugles contre des populations civiles innocentes constituent un crime de guerre qui excluent toute impunité.  En outre, il a condamné le transfert de drones de l’Iran vers la Russie et indiqué que le Japon soutiendrait les efforts du Secrétariat de l’ONU pour enquêter sur l’utilisation potentielle de ces drones iraniens par la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. 

Le Japon réaffirme vouloir jouer son rôle dans la protection des pays vulnérables qui sont gravement touchés par les répercussions de cette guerre ainsi que par la militarisation de l’énergie et de la nourriture par la Russie.  À cet égard le représentant s’est félicité de l’accord de toutes les parties pour poursuivre la coopération sur l’Initiative céréalière de la mer Noire.  Il a conclu en rappelant que les tentatives unilatérales visant à modifier le statu quo par la force ébranlent le fondement même de l’ordre international fondé sur l’état de droit et ne doivent se produire nulle part dans le monde.  Pour sa part, a-t-il fait savoir, le Japon poursuivra son assistance dans le but de soutenir la défense de l’Ukraine, sa souveraineté et son intégrité territoriale. 

Mme EMINE DZHAPAROVA, Première Vice-Ministre des affaires étrangères de lUkraine, a réitéré la position ukrainienne selon laquelle il n’est pas juridiquement valide que les représentants de la Fédération de Russie occupent le siège de l’Union soviétique au sein du Conseil de sécurité.  Elle a déclaré que la ligne de front active avec la Russie est de 1 500 kilomètres, tandis que l’ensemble de la ligne de combat est de près de 4 000 kilomètres.  L’Ukraine est devenue le plus grand champ de mines du monde, avec 175 000 km2 minés.  Et la majorité des missiles russes et les attaques de drones ont été dirigés contre des infrastructures civiles.  Elle a aussi évoqué les plus de 7 millions d’Ukrainiens errant partout dans le monde, séparés de leur foyer et de leur famille, alors que plus de 7 millions d’autres sont déplacés. 

La Première Vice-Ministre a indiqué qu’aujourd’hui, la bataille pour le Donbass bat son plein.  Les villes de Bakhmout et Soledar sont désormais les principaux points chauds de l’action.  Elle a rappelé que le Président Volodymyr Zelenskyy a lancé la formule de la paix pour répondre aux défis pressants actuels.  Cette formule, basée sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies, se compose de 10 points capables d’apporter la sécurité et la justice à l’Ukraine et au monde entier.  Elle vise à assurer la sécurité dans toutes ses dimensions –alimentation, radioprotection et sûreté nucléaire, sécurité énergétique, lutte contre l’écocide– et d’empêcher la répétition de l’agression à l’avenir.  La dignitaire a ensuite appelé toutes les nations responsables à faciliter et promouvoir ce plan de paix. 

Mme Dzhaparova a également appelé à renforcer les sanctions dans les secteurs économiquement importants pour la Russie.  L’embargo total sur le pétrole et le gaz, la déconnexion des banques russes du système financier mondial est le prix que l’État agresseur devrait payer, a—t-elle estimé.  Elle aussi réitéré la demande faite plus d’une fois au Secrétariat de l’ONU d’envoyer des experts en Ukraine pour enquêter sur les livraisons de drones par l’Iran à la Russie.  Elle a en outre plaidé pour l’établissement d’un tribunal spécial pour tenir les criminels de guerre russes responsables.  En près de 11 mois, l’État agresseur a déjà commis plus de 64 000 crimes de guerre enregistrés, a-t-elle accusé.  Et la seule façon de rétablir la justice est la création de ce tribunal spécial, a-t-elle martelé.  La Première Vice-Ministre a également fait savoir que selon les dernières estimations, le montant total des dommages causés aux infrastructures civiles et critiques représentent plus de 127 milliards de dollars.  Elle a ensuite décrit l’austérité du quotidien des Ukrainiens contraints de faire leur lessive dans une bassine, ou de lire et faire leurs devoirs à la lueur des bougies.

M. WOJCIECH GERWEL, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a indiqué que son pays continuera de prêter assistance à l’Ukraine aussi longtemps que cela sera nécessaire.  Nous sommes la plaque tournante de l’aide apportée à l’Ukraine et nous continuerons de l’être, a assuré le délégué.  Il s’est prononcé en faveur de la création d’un tribunal international spécial pour juger du crime d’agression commis par la Russie contre l’Ukraine et a apporté son appui à la perspective euro-atlantique de l’Ukraine.  Il s’est également dit extrêmement préoccupé par le rôle joué par le Bélarus dans la stratégie ukrainienne du Kremlin.  Comme nous savons que Minsk appuie politiquement et matériellement l’agression russe, le renforcement de la présence militaire russe au Bélarus doit nous alarmer encore davantage, a conclu le délégué. 

M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie), intervenant au nom des États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), a indiqué que les troupes russes continuent leurs attaques systématiques et massives contre les civils, ainsi que la destruction délibérée des infrastructures vitales ukrainiennes.  Si elle n’est pas arrêtée, la Russie continuera de menacer l’ordre international fondé sur les règles et de poursuivre ses ambitions impérialistes et coloniales pour maintenir l’Ukraine dans sa sphère d’influence, et les pays du monde entier continueront de subir les conséquences de cette guerre, notamment à travers l’insécurité alimentaire et énergétique aiguë, a averti le délégué. 

Il a appuyé la création d’un tribunal spécial pour la répression du crime d’agression contre l’Ukraine.  Il ne doit pas y avoir d’impunité pour les crimes russes commis sur le sol ukrainien, a-t-il souligné.  Il a invité la communauté internationale à aider l’Ukraine à gagner cette guerre et à traverser cet hiver, notamment en fournissant d’urgence des équipements énergétiques spécialisés et en aidant à réparer les infrastructures énergétiques détruites.  Il a indiqué que les États baltes sont parmi les plus grands soutiens de l’Ukraine par habitant, lui ayant fourni ensemble plus de 1,3 milliard d’euros d’aide publique depuis février 2022, hors initiatives privées.  Avec l’Union européenne, les États baltes continueront en outre de faire avancer les travaux sur la possibilité d’utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir la reconstruction de l’Ukraine et à des fins de réparation, conformément au droit international.  Nous devons veiller à ce que le principe « l’agresseur paie les dommages » soit pleinement mis en œuvre dans la pratique, a-t-il estimé.  Le représentant a terminé en saluant la « formule de paix » en 10 étapes proposée par le Président ukrainien, y voyant une base solide pour parvenir à la paix en Ukraine. 

M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne, a déploré qu’à peine deux semaines après le début de la nouvelle année, la Russie poursuive ses attaques brutales contre des civils et des infrastructures critiques, en plein hiver.  Il a appelé néanmoins à rester solidaires avec l’Ukraine et à défendre les principes fondateurs de l’ONU.  Les membres du Conseil de sécurité doivent assumer leur responsabilité pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a imploré M. Skoog en mettant l’accent sur trois points: la protection des civils; la reddition de comptes; et le soutien à toute initiative significative vers une paix juste.  Après avoir rappelé à tous les États Membres de l’ONU qu’ils sont tenus par le droit international de protéger les civils, il a exigé qu’il soit mis fin à la campagne en cours de frappes aériennes russes contre des cibles civiles et des infrastructures critiques en Ukraine.  La Russie commet des crimes de guerre, comme l’a rapporté la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, a-t-il fait observer. 

En attendant, l’UE intensifie son aide humanitaire et de protection civile ainsi que son soutien à la restauration des infrastructures critiques de l’Ukraine, afin d’aider le pays à passer l’hiver, a indiqué le représentant.  Il a également mentionné ses mesures restrictives supplémentaires prises contre la Russie, ainsi que contre l’Iran, en réponse à la livraison de drones et à leur déploiement meurtrier dans la guerre d’agression de la Russie.  M. Skoog a en outre salué tous les efforts visant à faire jouer la responsabilité des auteurs de crimes de guerre liés à la guerre d’agression de la Russie.  Il a souhaité que ce pays assume les conséquences juridiques de toutes ses violations du droit international et que sa responsabilité -dans son sens le plus large– soit mise en jeu, y compris pour garantir le droit des victimes à la vérité et à des réparations, ainsi que des garanties de non-répétition.  La voie de la paix exige que l’agresseur retire ses troupes et son équipement militaire de l’ensemble du territoire ukrainien et respecte sa souveraineté et son intégrité territoriale, a-t-il plaidé en assurant que l’UE est prête à soutenir l’initiative de l’Ukraine en faveur d’une paix juste.

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