Soixante-dix-huitième session,
25e séance plénière, matin
CPSD/797

Quatrième Commission: les délégations réclament l'arrêt de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés, qui « obstrue l’avenir »

La Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) a conclu, ce matin, son examen des pratiques et activités d’implantation israéliennes affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, sur des demandes pressantes pour que cesse l’expansion des colonies de peuplement israéliennes ainsi que les violations du droit international qui l’accompagnent.  

S’appuyant sur le dernier rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, le Liban a indiqué que les attaques qui ont cours dans les avant-postes des colons semblent avoir pour objectifs de terroriser les Palestiniens et de rendre leur vie insupportable afin de saisir leurs terres.  De même, l’expansion accélérée des colonies viserait à modifier la réalité géographique et démographique des territoires palestiniens occupés.  La délégation s’est alarmée du quotidien des Palestiniens qui y vivent, fait d’attentes humiliantes aux postes de contrôle, d’entraves de toutes sortes à leurs libertés de mouvement et d’expression, de la démolition de leurs maisons et de la confiscation de leurs terres, auxquels s’ajoutent les agressions et le harcèlement grandissants par les colons, en toute impunité.  « Ce sont les défis quotidiens auxquels les Palestiniens sont confrontés tout au long de leur vie, et ce sont, sans aucun doute, des crimes de guerre », a martelé le représentant libanais.   

Pour la Syrie, l’intensification des activités d’implantation démontre qu’Israël poursuit sa politique de spoliation systématique des terres palestiniennes.  Depuis le premier jour de son occupation du Golan syrien, ce pays s’est efforcé de modifier son statut politique et juridique.  Tel-Aviv a ainsi confisqué les trois-quarts du territoire et converti des terres agricoles en terrains militaires, en plus de détourner de l’eau, privant la population du Golan de ses propres ressources.  Selon le rapport du Comité spécial, l’occupation israélienne aurait pour objectif de faire en sorte que le nombre de colons présents dans le Golan soit pour la première fois supérieur à celui des résidents syriens.   

La délégation israélienne a rejeté ces allégations, en déclarant que le Comité spécial est biaisé et qu’il ne fait que répéter des mensonges sans vérifier les faits.  Malgré l’attaque « brutale et barbare » perpétrée le mois dernier, l’ONU ne créera pas de comité pour enquêter sur les crimes commis par le Hamas, a raillé Israël, mais se contentera plutôt de laisser le Comité spécial continuer de diffuser sa « propagande anti-israélienne ».  En réponse, l’État de Palestine lui a reproché de faire l’amalgame entre le peuple palestinien et le Hamas. 

Le niveau sans précédent de violences, de morts et de destructions que les Palestiniens doivent endurer est le résultat direct de l’occupation, a fait valoir à son tour l’Afrique du Sud, en dénonçant un « régime institutionnalisé d’oppression systématique ».  Une oppression « raciale » qui vise selon la délégation à asseoir la domination des Israéliens sur les Palestiniens, une « caractéristique du crime d’apartheid ».  La Fédération de Russie a rejeté pour sa part l’invocation du droit à la légitime défense par Israël, estimant ne pas comprendre en quoi celle-ci serait liée aux attaques commises contre des civils en Cisjordanie, à la colonisation du Golan Syrien ou encore au pilonnage de la zone frontalière avec le Sud-Liban.   

Face au risque que la démolition des logements et la confiscation des terres palestiniennes conduisent à une « nouvelle Nakba », les Émirats arabes unis ont estimé qu’Israël doit assumer ses responsabilités, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, en mettant un terme à une colonisation qui « obstrue l’avenir ».  Le retour au statu quo qui existait avant le 6 octobre est en effet impossible, ont renchéri les États-Unis, un statu quo où le Hamas se sert des civils palestiniens comme boucliers humains et où des colons extrémistes peuvent s’en prendre à des civils palestiniens en Cisjordanie.  « Lorsque cette crise cessera, il faudra réfléchir à demain », a fait valoir son représentant, en appelant à établir une distinction entre civils et terroristes, bien que le Hamas opère caché dans des zones densément peuplées. 

Comme l’État de Palestine, le Koweït et le Qatar, la Jordanie a fustigé les déclarations « haineuses » d’un Ministre israélien qui a évoqué la possibilité de recourir à l’arme nucléaire contre Gaza.  Selon la Syrie, cette menace prouve qu’Israël possède un arsenal nucléaire non supervisé internationalement, avec la protection de ses alliés occidentaux. 

S’agissant des affrontements qui se poursuivent à Gaza, l’Arabie saoudite a lancé un appel au cessez-le-feu et à l’arrêt des opérations militaires, au vu des crimes à grande échelle commis par Israël contre les Palestiniens, notamment en bloquant l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a également rejeté toute tentative de déplacer de force les Palestiniens, à l’intérieur comme à l’extérieur des territoires occupés, tout en mettant en garde contre la régionalisation de la crise. 

Tout en saluant le passage de convois humanitaires par le point de passage de Rafah, en Égypte, le Japon a constaté qu’il ne s’agissait que d’une goutte d’eau dans l’océan, demandant la mise en place de couloirs humanitaires.  Même si ce conflit semble s’éterniser, il finira par prendre fin.  Il appartiendra alors à la communauté internationale d’ouvrir la voie à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, a prédit la délégation, avant de réitérer son appui à la solution des deux États. 

La prochaine réunion de la Quatrième Commission se tiendra le jeudi, 9 novembre 2023, à 10 heures. 

PRATIQUES ET ACTIVITÉS D’IMPLANTATION ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS 

Déclarations (suite) 

M. FAHAD MOHAMMAD F M F. ALAJMI (Koweït) a commencé par suggérer à la Commission de changer l’intitulé du point à l’ordre du jour pour passer de « pratiques israéliennes » à « violations israéliennes ».  Ce dont nous sommes témoins est un « génocide » que le monde observe en direct, s’est indigné le représentant, en dénonçant la paralysie de l’ONU.  « N’avez-vous pas honte ? N’avez-vous pas de principes et de valeurs supérieurs à vos allégeances politiques », a tancé le représentant, en demandant à ses collègues si leur réaction serait la même s’il ne s’agissait pas de civils palestiniens.  Saluant le courage des Palestiniens qui continuent à se battre depuis 75 ans pour l’exercice de leurs droits, il a expliqué que c’est ce qui frustre la puissance occupante.  « Cette entité lâche » a décidé d’infliger un châtiment collectif aux Gazaouis sans faire de distinction entre femmes et enfants.  Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ne peuvent être manipulés par la machine de propagande d’Israël, a argué le représentant en rappelant que depuis 1992, il y eu pas moins de 140 résolutions adoptées qui condamnent Israël, et dans le même temps aucune n’a condamné l’Etat palestinien.  La réalité est que la puissance occupante commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, en violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire, a tranché le délégué.  Il a également accusé Israël de pas rechercher la paix puisqu’il ne cesse de miner les tentatives de coexistence pacifique et la solution des deux États, « que les pays arabes soutiennent ».  Il en veut pour preuve qu’hier, un Ministre israélien a même suggéré le recours à l’arme nucléaire à Gaza, ce qui lui a valu une simple suspension.  Il ne peut y avoir de paix avant que tout le monde soit sur un même pied d’égalité, selon le délégué. 

M. BAGHAEI HANANEH (République islamique d’Iran) a exprimé sa vive préoccupation face à la multiplication des violences commises par des colons israéliens contre des Palestiniens au cours de la dernière année, souvent avec le soutien des forces israéliennes.  Afin de forcer les Palestiniens à quitter leur patrie, le « régime » israélien continue d’adopter des politiques et des pratiques qui violent les droits humains des Palestiniens en détruisant leurs maisons, en confisquant leurs terres et en détruisant leurs ressources naturelles ainsi que leurs infrastructures, telles que les hôpitaux et les écoles.   

Depuis un mois, les forces israéliennes ne cessent de bombarder la bande de Gaza, massacrant près de 10 000 Palestiniens dans une guerre disproportionnée.  Le représentant a demandé la levée du blocus terrestre et maritime « illégal et inhumain » de l’enclave, véritable prison à ciel ouvert.  Selon lui, l’Assemblée générale a l’obligation de condamner l’agression militaire et le nettoyage ethnique menés d’Israël.  Elle doit également prendre des mesures pour tenir Israël responsable de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité.  « L’occupation est la principale cause des conflits au Moyen-Orient », a insisté le représentant.  Dans sa résolution 2334 (2016), le Conseil de sécurité a réaffirmé que l’établissement de colonies dans les territoires palestiniens occupés n’a aucune validité juridique et constitue une violation flagrante du droit international, appelant ce pays à y mettre un terme immédiat.  Or, malgré ces crimes et ces violations du droit international, la communauté internationale n’a toujours pas réagi de manière adéquate, a-t-il déploré, ni tenu ce régime pour responsable de ses actes. 

Le représentant a également condamné les attaques et les restrictions israéliennes contre le Golan syrien, qui ont causé des morts et la démolition d’infrastructures.  Selon les résolutions du Conseil, l’imposition de la juridiction israélienne sur le plateau du Golan syrien occupé n’a aucune conséquence juridique. 

M. HASANAIN HADI HASAN AL-DAHLAKI (Iraq) a jugé que l’agression d’Israël contre le peuple palestinien montre clairement son mépris pour le droit international humanitaire.  À ce titre, il a appelé la communauté internationale à faire preuve de fermeté pour que soient respectés les droits des Palestiniens, accusant Israël de déployer des lois racistes.  La situation n’est pas tenable, a-t-il poursuivi, estimant que seule la solution des deux États, dans les frontières de 1967, permettra de progresser vers la paix.   

Le représentant a condamné les bombardements contre les Palestiniens, ainsi que la poursuite du bouclage de Gaza, la prise pour cible d’enfants, d’écoles et de lieux de culte par des raids aériens.  Il a lancé un appel pour lever les difficultés auxquelles fait face l’UNRWA pour livrer l’aide humanitaire à Gaza, et pour que soit mises en œuvre toutes les résolutions de l’ONU en faveur des droits des Palestiniens.  Il a également exhorté Israël à cesser sa colonisation illégale et ses provocations.  Enfin, il a réaffirmé la pertinence des résolutions de l’ONU relatives à la mise en œuvre de la Convention de Genève de 1949, laquelle, a-t-il rappelé, doit s’appliquer au Golan syrien occupé.   

M. AL-THANI (Qatar) a condamné l’occupation israélienne des territoires palestiniens qui viole le droit international depuis 56 ans et a conduit à de nombreux massacres, dont le dernier en date a déjà entraîné la mort d’environ 10 000 civils, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants.  Il a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’agir rapidement pour protéger les Palestiniens à Gaza, fustigeant la politique du châtiment collectif et le déplacement forcé des populations par les Israéliens.   

Le délégué s’est inquiété de l’escalade israélienne, et particulièrement de l’invasion terrestre de Gaza, qui pourrait déstabiliser la région.  Il a aussi dénoncé les propos du Ministre israélien de l’héritage, qui a évoqué la possibilité de recourir à l’arme nucléaire contre Gaza.  Il est urgent de mettre en œuvre la résolution de l’Assemblée générale sur la protection des civils adoptée le 27 octobre, a-t-il ensuite exhorté.  Estimant que les implantations israéliennes illégales sont un obstacle à la solution des deux États, le délégué a réaffirmé l’engagement du Qatar à contribuer à résoudre la crise, à mettre fin au bain de sang et à garantir une solution politique durable, basée sur les accords internationaux existants.   

M. MOHANNAD BAGHDADI (République arabe syrienne) a déclaré que le peuple palestinien est assujetti depuis des décennies à une « litanie de crimes barbares » commis par Israël, lesquels ont redoublé d’intensité en octobre, faisant 10 000 victimes.  Ce pays s’entête dans ces crimes en privant la population de Gaza de services de base comme les médicaments, le carburant, l’eau et l’électricité.  Le représentant a également dénoncé la tentative par Israël de déplacer illégalement la population gazaouie.  Il est clair à ses yeux que ce pays n’a que faire du droit international et des principes humanitaires.  Contrairement à ce que prétend l’Occident, la Cour internationale de Justice (CIJ) a confirmé dans un arrêt que la légitime défense ne s’applique pas à Israël dans ce cas, en tant que Puissance occupante.  « L’entité fasciste juive » punit selon lui le peuple palestinien qui s’efforce d’exercer son droit à l’autodétermination.  La menace d’une frappe nucléaire sur Gaza par un Ministre israélien prouve à ses yeux qu’Israël pratique un terrorisme d’État, et qu’il possède un arsenal nucléaire non supervisé internationalement, avec la protection de ses alliés occidentaux.   

Selon le représentant, la hausse des activités d’implantation israéliennes démontre que Tel-Aviv poursuit sa politique de spoliation systématique des terres palestiniennes.  Les colons israéliens continuent d’attaquer et de tuer les Palestiniens, de détruire leurs propriétés et de profaner leurs lieux saints, avec le soutien de la Puissance occupante.  Depuis le premier jour de son occupation du Golan syrien, Israël s’est en outre efforcé de modifier son statut politique et juridique, en essayant d’imposer la citoyenneté israélienne aux populations locales, et en les isolant par la fermeture des points de passage.  Les autorités israéliennes poursuivent ainsi leurs politiques d’oppression raciale et d’arrestations arbitraires de ressortissants syriens, qui sont souvent expulsés de leurs terres.  Israël a confisqué les trois quarts du territoire du Golan syrien et converti des terres agricoles en terrains militaires, en plus de détourner de l’eau, a-t-il ajouté, privant la population du Golan de ses propres ressources.  Selon le rapport du Comité spécial, l’occupation israélienne a pour objectif de faire en sorte que le nombre de colons dans le Golan soit supérieur à celui de résidents syriens pour la première fois.  Le représentant a donc demandé la fin immédiate de ces agissements, ainsi que la restitution sans délai du Golan syrien occupé.   

Mme CARMEN ROSA RIOS (Bolivie) a constaté que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien reste une chimère et que la question des territoires palestiniens occupés est centrale pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient.  L’ONU a une dette vis-à-vis du peuple palestinien, a-t-elle affirmé, en accusant Israël, la Puissance occupante, de bafouer le droit international, le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de l’ONU depuis des décennies.  Pointant notamment l’expansion des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie en tout illégalité, elle a estimé qu’elles représentent un obstacle majeur à la solution des deux États.  « La vie des Palestiniens a la même valeur que toute autre vie », a insisté la déléguée, en dénonçant l’agressivité « inhumaine » du régime israélien qui s’en prend à des civils à Gaza.  Aussi a-t-elle exhorté la communauté internationale à agir de toute urgence, à commencer par le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale (CPI), parce qu’un génocide est en cours et que de graves violations des droits humains sont commises.  Elle a conclu par un appel à la création d’un État palestinien libre et viable avec Jérusalem-Est pour capitale.   

M. GENG SHUANG (Chine) a décrit une situation humanitaire désastreuse à Gaza, condamnant la violence contre les civils et les violations du droit international et insistant sur la nécessité de protéger les infrastructures civiles et le personnel humanitaire.  Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et exhorté Israël, en tant que « Puissance occupante », à respecter ses obligations internationales, à restaurer l’accès aux services de base et à mettre fin au châtiment collectif infligé à la population gazaouie.  Il a également fustigé les déplacements forcés de Palestiniens, demandant la levée immédiate des ordres d’évacuation du nord de Gaza.   

Le délégué a ensuite dénoncé le fait que l’espace vital des Palestiniens ait été « réduit à peau de chagrin » par 56 ans d’occupation israélienne, en violation flagrante du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  Il a appelé Israël à cesser de bafouer les résolutions du Conseil de sécurité et à s’engager enfin vers la réalisation d’une solution à deux États.  Enfin, rappelant à l’instar du Secrétaire général de l’ONU que la crise actuelle n’est pas le fruit du hasard, le représentant a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer aux causes profondes du conflit, réaffirmant la disposition de la Chine à jouer un rôle constructif dans la recherche d’une solution juste et durable.   

M. AHMAD SAMIR FAHIM HABASHNEH (Jordanie) a fermement condamné les crimes de guerre commis par Israël à Gaza, notamment dans le camp de réfugiés de Jabaliya et dans l’hôpital de Chifa, appelant la communauté internationale à intervenir pour éviter que d’autres soient perpétrés.  Il a également souligné l’urgence d’une aide humanitaire internationale aux Gazaouis, et de rendre à nouveau accessibles des services vitaux pour ces populations civiles.  Rejetant la notion de légitime défense dans le cas d’Israël, il a exigé un cessez-le-feu immédiat. 

Le représentant a par ailleurs appelé à la mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale adoptée le 27 octobre sur la protection des civils, en exerçant des pressions internationales sur Israël sous l’égide de l’ONU.  Condamnant les propos incendiaires d’un Ministre israélien qui a suggéré de larguer une bombe atomique sur Gaza, il a demandé que ces discours de haine prennent fin.  Enfin, le délégué a souligné la nécessité d’une solution durable et juste, basée sur la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et à l’Initiative de paix arabe. 

M. MARTHINUS CHRISTOFFEL JOHANNES VAN SCHALKWYK (Afrique du Sud), a estimé que la communauté internationale a la responsabilité d’insister pour que tous les États, y compris Israël, mettent en œuvre la résolution de l’Assemblée générale qui appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza et trace la voie vers la reprise d’un dialogue politique avec médiation afin de réaliser la solution des deux États.  Le niveau sans précédent de violences, de morts et de destructions que les Palestiniens ont dû endurer est le résultat direct de l’occupation continue de la terre palestinienne par Israël, a-t-il déclaré, et de son régime institutionnalisé d’oppression systématique.  Cette oppression est d’ordre racial, et vise très clairement à asseoir la domination des Israéliens sur les Palestiniens, a-t-il affirmé, en s’appuyant sur les conclusions d’Amnesty International et de Human Rights Watch et sur le rapport 2022 de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. 

« Ces rapports présentent clairement les caractéristiques du crime d’apartheid », a-t-il tranché en condamnant ces actes inhumains commis par Israël dans le but d’établir et de maintenir sa domination et d’opprimer systématiquement les Palestiniens.  Il a également dénoncé le fait que Tel-Aviv s’enhardisse à poursuivre son programme d’annexion par le biais d’une expansion rapide et accrue des colonies de peuplement en Cisjordanie, mettant en péril la solution des deux États.  La colonisation israélienne est une violation flagrante du droit international, a insisté le représentant, et contrevient directement à la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Il a fait part des graves préoccupations de l’Afrique du Sud face au génocide en cours à Gaza, qui est retransmis à la télévision en direct.  Fustigeant Israël pour son mépris flagrant du système international, le délégué a exigé que le régime israélien soit tenu pour responsable de sa violence structurelle et de ses actes illégaux vis-à-vis des Palestiniens, tant sur le plan juridique que politique.   

M. FAYEE FAHAD M. AL KAHTANI (Arabie saoudite) a lancé un appel au cessez-le-feu et à l’arrêt de toute opération militaire à Gaza, estimant qu’Israël commet des crimes à grande échelle contre les Palestiniens.  Il l’a notamment accusé d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire, exhortant la communauté internationale à veiller à ce que les responsables rendent des comptes et à rétablir l’accès à l’eau, à la nourriture et au carburant.  Il a également rejeté toute tentative de déplacer les Palestiniens, à l’intérieur ou à l’extérieur des territoires occupés, avertissant d’une possible propagation de la crise dans les pays voisins. 

Il a appelé la communauté internationale à mettre un terme au conflit en faisant respecter les droits légitimes des Palestiniens, notamment en lui accordant la souveraineté sur toutes les terres occupées, conformément aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.   

Le représentant a ensuite dénoncé les agressions contre les lieux saints de l’islam, rejetant toute tentative de changer le statut historique de la mosquée Al-Aqsa.  Il s’agit d’une provocation contre les musulmans du monde entier, s’est-il ému.  Qualifiant de disproportionnées les attaques israéliennes perpétrées contre des civils non armés, il a jugé qu’elles constituent une violation du droit international, dont les résolutions du Conseil de sécurité, y compris 23/34 (2016), l’avis de la Cour internationale de Justice de 2004 et la Convention de Genève de 1949.  Enfin, il a condamné les propos du Ministre israélien qui a suggéré qu’une bombe nucléaire soit larguée sur Gaza, estimant qu’ils démontrent le fanatisme de certains membres du Gouvernement israélien.  Il s’est insurgé que cet individu n’ait pas été démis, mais seulement suspendu, de ses fonctions. 

M. KEDAR (Israël) a déclaré que le comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien est biaisé, qu’il prend parti et répète des mensonges sans examen des faits.  En dépit de l’attaque « brutale et barbare » menée en octobre par le Hamas, nous savons que l’ONU ne créera pas de comité pour enquêter sur les crimes commis par le Hamas, a-t-il assuré, mais se contentera plutôt de laisser le Comité spécial continuer de diffuser sa « propagande anti-israélienne ».  Le représentant a ensuite imaginé la forme que prendrait un tel rapport consacré à l’attaque du mois dernier.  Il a relevé que le Président de l’Autorité palestinienne n’a pas condamné les attaques perpétrées par le Hamas contre des civils innocents en Israël.  Le délégué a demandé la libération des otages détenus dans l’enclave, condamnant les tirs de plus de 9 000 roquettes contre la population israélienne depuis le Liban, la Syrie et le Yémen.  Il a en outre fustigé le soutien financier et le transfert d’armes par l’Iran au Hamas, au Hezbollah et aux Houtistes.  C’est là, selon le représentant, ce que le Comité spécial aurait écrit « s’il s’intéressait aux vies des Israéliens ».  Aujourd’hui, a-t-il conclu, le message d’Israël est le suivant: « Si vous souhaitez vivre, il faut détruire le Hamas. »  

M. NISHIYAMA AKIRA (Japon) a condamné les attaques terroristes du Hamas contre Israël ainsi que les prise d’otages.  Il a également partagé sa préoccupation quant à la détérioration de la crise humanitaire dans la bande de Gaza et aux dommages infligés aux hôpitaux, aux camps de réfugiés, aux locaux des Nations Unies et à d’autres installations civiles.  Le délégué a lancé un appel pour que l’on fournisse de l’eau, de l’électricité et du carburant à Gaza et que l’on garantisse un accès humanitaire complet et sans entrave.  Saluant le passage de camions par le point de passage de Rafah, il a estimé qu’il ne s’agissait cependant que d’une goutte d’eau dans l’océan et demandé la création de couloirs humanitaires.   

Son pays, a-t-il poursuivi, a répondu à l’appel humanitaire de l’OCHA en approuvant un programme d’un montant de 10 millions de dollars, ainsi qu’une aide humanitaire supplémentaire comprenant 65 millions de dollars et des fournitures de secours.  Même si le conflit semble s’éterniser, il finira par prendre fin, a-t-il estimé.  La communauté internationale devra alors travailler ensemble pour rétablir l’espoir et ouvrir la voie à une paix stable et durable en Palestine et en Israël, a-t-il considéré, réitérant son soutien à une solution à deux États.   

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a assuré qu’on ne peut pas revenir au statu quo qui existait avant le 6 octobre.  Un statu quo où le Hamas se sert des civils palestiniens comme boucliers humains et où des colons extrémistes peuvent s’en prendre à des civils palestiniens en Cisjordanie.  Le statu quo n’est pas tenable et il est inacceptable, a-t-il tranché, et lorsque cette crise cessera, il faudra réfléchir à demain.  Des efforts concertés seront nécessaires pour revenir sur la voie qui nous mène à la paix, a-t-il dit avant de confirmer l’attachement des États-Unis à la solution des deux États négociée et à la prospérité et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens.  Mais ne vous fourvoyez pas, a-t-il averti, le Hamas ne représente pas ces aspirations, et il en a voulu pour preuve les 1 400 victimes civiles de son attaque du 7 octobre et les otages qu’il détient toujours.  Le Hamas n’a que faire du bien-être des civils palestiniens, qu’il considère remplaçables, ce qui est simplement « méprisable et pas très courageux », s’est indigné le représentant.  Affirmant qu’il n’existe pas de hiérarchie pour ce qui est de la protection des vies civiles, le représentant a affirmé que c’est la position qu’ont défendue les États-Unis auprès d’Israël, tout en reconnaissant à ce pays le droit de se défendre dans le respect du droit international.  Même si le Hamas opère caché dans des zones densément peuplées, il faut faire le distinguo entre civils et terroristes, a exigé le représentant, avant de condamner aussi les meurtres de civils palestiniens en Cisjordanie.  Le Président Biden a exprimé son soutien aux trêves humanitaires pour permettre le passage de l’aide et aux civils palestiniens de se mettre à l’abri et pour que les otages puissent fuir, a-t-il précisé.  Toute solution passe par des négociations directes entre les parties, et c’est maintenant qu’il faut redoubler d’efforts pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme, afin de préserver l’espoir d’une solution à deux États négociée, a insisté le représentant. 

Les résolutions unilatérales biaisées du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ne serviront pas la cause de la paix, a-t-il estimé, en arguant qu’il s’agit de documents purement rhétoriques qui visent à diviser la communauté internationale, alors qu’un esprit fédérateur devrait prévaloir pour réaliser la solution des deux États.  Le délégué a regretté que les projets de résolution présentés à la Quatrième Commission foulent au pied cette idée. 

Mme HIND JERBOUI (Maroc) a estimé que la crise que traverse la Palestine est sans précédent.  Elle menace non seulement la paix et la sécurité au Moyen-Orient, mais ses répercussions se font sentir dans le monde entier, s’est-elle alarmée.  Dénonçant la mort de milliers d’enfants et de femmes et le fait de prendre pour cibles des lieux de culte et des infrastructures civiles à Gaza, elle a qualifié la situation humanitaire de catastrophique dans ce territoire.  La déléguée a donc lancé un appel pour que soient respectés le droit international humanitaire et les valeurs humanistes fondamentales.  Elle a ensuite réitéré la solidarité de son pays avec les Palestiniens, dont les droits légitimes doivent être respectés dans le cadre de la solution agréée au niveau international, avec deux États coexistant dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  La représentante a demandé qu’un processus de paix qui aille véritablement en ce sens soit relancé.  Enfin, elle a exigé que cessent toutes les mesures qui remettent en question le statut de Ville sainte de Jérusalem, laquelle doit rester le symbole de la coexistence pacifique des trois religions monothéistes.   

M. ASHRAF A. O. HAMED (Libye) a dénoncé l’agression israélienne contre le peuple palestinien à Gaza et dans d’autres territoires occupés, la qualifiant de « crimes horribles contre l’humanité » et de « génocide ».  Il a réaffirmé l’engagement de la Libye, malgré ses défis internes, en faveur de la cause palestinienne.  Attribuant les événements actuels à Gaza à la « politique d’apartheid » israélienne, il a défendu le droit des Palestiniens à se défendre contre ces agressions.  Le délégué a ensuite détaillé pourquoi les attaques contre les civils et les infrastructures, ainsi que les déplacements forcés et les confiscations de terres, constituent des crimes de guerre.  Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat, ainsi qu’à des efforts internationaux pour faire pression sur Israël.  Il a également condamné les déclarations incendiaires d’officiels israéliens et a appelé à des mesures immédiates pour faire respecter le droit international.  Enfin, il a réitéré la position de la Libye en faveur d’une solution à deux États.   

M. MOHAMMAD ALI JARDALI (Liban) a condamné « l’agression criminelle » d’Israël contre Gaza, qui a tué plus de 10 000 Palestiniens.  Il a exigé un cessez-le-feu immédiat, l’entrée de l’aide humanitaire et la fin des déplacements forcés imposés aux Palestiniens.  Le délégué a, en outre, condamné le refus des autorités israéliennes de coopérer avec le Comité spécial, y compris le refus de l’autoriser à pénétrer dans les territoires occupés.  Le représentant a dénoncé la colonisation persistante et croissante des territoires palestiniens occupés dans le but de modifier la réalité géographique et démographique sur le terrain.  Le quotidien des Palestiniens est fait d’attentes humiliantes aux postes de contrôle, leurs libertés de mouvement et d’expression sont limitées, leurs maisons et leurs écoles sont démolies, leurs terres agricoles sont confisquées, en plus du harcèlement, des agressions et des meurtres commis par les colons en toute impunité.  « Ce sont les défis quotidiens auxquels les Palestiniens sont confrontés tout au long de leur vie, et ce sont, sans aucun doute, des crimes de guerre », a martelé le représentant.  Il a dénoncé l’arrestation, hier, de la jeune militante Ahed Tamimi, pour « incitation à la violence et au terrorisme », motif vague que les autorités israéliennes utilisent, selon lui, comme il leur plaît.   

Le rapport montre que le rythme d’expansion des colonies de peuplement s’est considérablement accéléré.  Les autorités d’occupation ont accordé des permis pour construire des milliers d’habitations en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans le Golan syrien occupé, en violation des résolutions du Conseil de sécurité.  Ainsi, d’une part, l’occupation ne délivre pas de permis de construire aux Palestiniens sur leurs terres, les oblige à démolir leurs propres maisons avant de les déporter de force, et, d’autre part, donne toute la latitude à ceux qui n’en ont pas le droit d’occuper ces terres et de profiter des ressources.  S’agissant de la zone C, qui comprend 60% de la Cisjordanie occupée, le représentant a indiqué que les Palestiniens sont autorisés à demander la permission de construire sur 0,6% du territoire; moins de 1% de ces demandes étant approuvées.  Dans le même temps, 15% des terres palestiniennes de la zone C sont ouvertes à la colonisation.  Selon le rapport, les attaques et le harcèlement qui ont cours dans les avant-postes des colons semblent avoir pour objectifs de terroriser les Palestiniens et de rendre leur vie insupportable afin de saisir leurs terres. 

Poursuivant, le représentant a condamné l’augmentation du nombre de colons israéliens dans le Golan syrien occupé, qui s’accompagne de mesures discriminatoires contre la population locale et du pillage de ses ressources naturelles.  Il a également condamné l’intensification de l’agression israélienne contre la souveraineté du Liban, dont une partie demeure occupée, ainsi que la longue liste de crimes perpétrés contre son pays.   

Mme ALJALAHMA (Bahreïn) a lancé à nouveau un appel en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et d’une désescalade en vue de pouvoir reprendre le processus de paix et s’engager sur la voie de la solution des deux États.  Elle a tenu à réaffirmer que le Golan constitue un territoire occupé depuis 1967 par Israël, avant d’exiger qu’il soit mis fin à l’occupation israélienne dans tous les territoires occupés.  Condamnant les graves violations du droit international humanitaire et du droit international commises, la déléguée a rappelé aux parties l’impératif de protéger les civils en faisant valoir que leur mort ne contribue en rien à la paix et ne fait qu’alimenter de la colère.  La déléguée a exhorté les États Membres à appliquer la résolution de l’Assemblée générale qui appelle à un cessez-le-feu, à l’acheminement de l’aide humanitaire pour les Gazaouis immédiatement, avant de rejeter toute tentative de déplacement forcé de civils palestiniens.   

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a rappelé que les affrontements en cours ont déjà entraîné la mort de 10 000 Palestiniens et de 1 400 Israéliens, ainsi que le déplacement de 1,6 million de Gazaouis, dont 710 000 ont trouvé un abri dans les 149 sites spécialisés de l’UNRWA.  Il s’est dit choqué par les opérations israéliennes, dénonçant le ciblage délibéré d’hôpitaux, d’écoles, de mosquées et de camps de réfugiés.  Le délégué a également partagé ses préoccupations concernant la situation en Cisjordanie, évoquant un bilan de 162 morts et de 3 000 blessés du côté des Palestiniens, victimes de raids israéliens, mais aussi de pogroms lancés par des colons.   

Il a considéré que les mesures unilatérales d’Israël étaient à l’origine de la crise, notamment les expulsions, la destruction de logements et la construction de colonies.  Dans ce cadre, il a rejeté l’argument du droit à la légitime défense, estimant ne pas comprendre en quoi elle serait liée aux attaques contre des civils en Cisjordanie, à la construction de colonies, à l’occupation du Golan Syrien ou aux pilonnages systématiques de la zone frontalière libanaise.   

Face à la crise, il a blâmé les pays occidentaux, et plus particulièrement les États-Unis.  Il a accusé ces derniers de promouvoir leurs propres intérêts géopolitiques, notamment en promulguant des accords entre Israël et certains acteurs régionaux, sans égard pour les droits des Palestiniens.  Pour résoudre le conflit, il a préconisé un cessez-le-feu à court terme, puis une reprise du processus politique.  Le représentant a appuyé la solution des deux États, condamnant les variantes douteuses promues par ceux qui tentent de saper la dynamique de paix au Moyen-Orient.   

Mme AL-ALI (Émirats arabes unis) s’est émue des souffrances de la population gazaouie, victime d’une guerre sanglante où les civils sont la cible principale.  Dénonçant les pratiques israéliennes vis-à-vis des Palestiniens comme contraires au droit international, elle a estimé qu’elles ne faisaient qu’exacerber la crise.  Elle a, par conséquent, exhorté à une désescalade et à la levée immédiate du siège de Gaza, insistant sur l’obligation de protéger les civils, en particulier les enfants.   

Par ailleurs, la déléguée s’est dite très préoccupée par la démolition des logements et la confiscation des terres palestiniennes, qui pourraient aboutir à une nouvelle Nakba.  Israël doit assumer sa responsabilité conformément au droit international et aux résolutions de l’ONU, a-t-elle estimé, et ainsi faire cesser la colonisation de villes et villages palestiniens qui obstrue l’avenir.  Elle a également souligné l’importance de préserver le statut légal et historique de Jérusalem et de protéger la mosquée Al-Aqsa.  Enfin, elle a appelé à des efforts accrus pour la reprise de négociations crédibles permettant d’aboutir à la solution des deux États. 

Mme NASRIA ELARDJA FLITTI, de la Ligue des États arabes, a estimé que les violations systématiques commises par Israël ont franchi toutes les lignes rouges tracées par la communauté internationale sans la moindre obligation de rendre des comptes, qu’il s’agisse de la poursuite de la colonisation, des violations flagrantes des Lieux saints ou encore des attaques contre les Palestiniens dans les territoires occupés, en Syrie et au Liban.  À ses yeux, ces violations quotidiennes commises contre les peuples arabes occupés s’apparentent à la pratique de l’apartheid et violent toutes les règles du droit international.  Il ne fait aucun doute à ses yeux que la combinaison de ces violations et l’absence de toute perspective réelle de création d’un État palestinien indépendant ont mené à un sentiment croissant de désespoir au sein du peuple palestinien.  Des facteurs aggravés par la protection accordée à Israël par certaines puissances et par l’absence de toute protection réelle du peuple palestinien de la part de l’ONU contre l’oppression de la Puissance occupante, a-t-elle noté.   

Par conséquent, l’explosion de la situation à Gaza le 7 octobre dernier n’a constitué selon elle qu’un nouvel épisode de violence et de contre-violence généré par les pratiques israéliennes.  Aujourd’hui, « la guerre israélienne est imposée à des civils innocents dans la bande de Gaza », a constaté la déléguée, et ses conséquences humanitaires dévastatrices constituent un défi majeur pour le système multilatéral de sécurité collective.  Depuis le début de la crise, la Ligue des États arabes a demandé un cessez-le-feu immédiat et l’entrée de l’aide humanitaire sans restriction ni conditions, tout en rejetant le déplacement forcé du peuple palestinien de Gaza du nord vers le sud ou vers les pays voisins.  Il est à ses yeux maintenant essentiel de créer un horizon politique clair en faveur d’un processus de paix devant mener à la création d’un État palestinien indépendant.  Selon la représentante, l’arrêt des pratiques illégales d’Israël et la mise en place d’un mécanisme de protection du peuple palestinien contre l’agression israélienne constituent les meilleurs moyens d’ouvrir la porte à des négociations sérieuses entre les deux parties.   

Droits de réponse 

L’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine a réagi à la déclaration d’Israël, dont le représentant a dit qu’il n’existe pas d’organe des Nations Unies qui examine les droits des Israéliens, ce qui est faux.  La Commission des droits de l’homme est prise d’assaut par Israël et l’Assemblée générale a condamné dans sa résolution tout acte de violence contre les civils palestiniens et israéliens.  La déléguée a reproché à son homologue israélien de faire l’amalgame entre le peuple palestinien et le Hamas, accusant Israël de terrorisme d’État contre un peuple sans défense, ce qui rend possible ce génocide.  Elle s’est dite confiante que la communauté internationale ne fermera pas les yeux, en remerciant les manifestants dans le monde entier qui exigent un cessez-le-feu et une Palestine libre.  Insistant sur le respect du droit international par tous, elle a martelé que rien ne saurait faire oublier les déclarations publiques de membres du Gouvernement fasciste israélien, qui suggèrent publiquement l’utilisation de la bombe atomique à Gaza, « alors imaginez ce qui se dit en coulisse », a lancé la délégation.  Israël cherche à ancrer son régime d’apartheid, s’est-elle emportée, en ajoutant que ce qui se passe actuellement n’est pas justifiable par la légitime défense.   

La République islamique d’Iran a également réagi à l’intervention d’Israël, en l’accusant de chercher à justifier ses crimes de guerre à Gaza.  Israël parle toujours de ses opposants comme de terroristes soutenus par des États qui dénoncent les exactions israéliennes dans la région, a-t-il relevé, tout en prenant systématiquement la posture d’innocent et de victime.  L’Iran a réaffirmé le fait que la résistance palestinienne est basée sur le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, alors que le régime israélien cherche à annexer toujours plus de terres et à en évincer les Palestiniens, au nom de la lutte contre le Hamas.  Il a réfuté toutes les accusations fallacieuses portées contre l’Iran en réaffirmant que son pays ne participe pas à la riposte palestinienne, même s’il soutient la cause palestinienne.   

Israël a répondu que ce ne sont pas les paresseux qui prescrivent la pratique du sport, pas plus que les carnivores ne promeuvent le véganisme ou les capitalistes ne parlent de lutte des classes.  Et pourtant, s’est étonné son représentant, certains pays qui violent les droits humains de leurs propres peuples osent venir faire la morale à Israël à ce propos.  Parmi les 27 pays qui nous ont blâmé, a-t-il poursuivi, 19 ne sont pas considérés comme des nations libres.  De même, l’ONU ne parlerait jamais de violation des droits fondamentaux des Israéliens par le Hamas, a-t-il fait remarquer.  Considérant que ce groupe est assimilable à Daech, il a estimé qu’en libérer Gaza permettra à tous de survivre.

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