En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
17e séance plénière - matin
CPSD/790

La Quatrième Commission achève son débat général sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique par l’adoption d’une résolution qui consacre la coopération dans ce domaine

La Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) a, ce matin, achevé son débat général sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, avant d’adopter sans vote son projet de résolution sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.  Un autre projet de résolution, celui-ci relatif aux technologies spatiales au service de la paix, a été retiré par la Fédération de Russie, qui en était porte-plume, après avoir été largement commenté lors des deux dernières séances.

Expliquant sa décision de se rallier à la pratique établie de longue date qui consiste à adopter les projets de résolution par consensus, la délégation russe a toutefois tenu à s’adresser à celles qui n’ont pu se résoudre à une « approche constructive ».  Le problème dont traite ce document est un phénomène récent, a observé le représentant, les systèmes, technologies et services spatiaux civils risquant d’être utilisés à des fins militaires, « une menace considérable pour la paix et la sécurité à l’échelle internationale ».  Fermer les yeux sur ce problème à l’Assemblée générale ne nous semble pas judicieux et si cette tendance devait se confirmer sans aucune réaction de sa part, alors il n’est pas à exclure que cette question finisse par être inscrite à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, a-t-il mis en garde.

Les techniques spatiales, a relevé Bahreïn, trouvent en effet des applications pacifiques concrètes dans la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030, notamment pour élaborer des politiques et programmes de protection de l’environnement et de gestion des terres et des eaux des zones rurales et urbaines, ainsi que des écosystèmes marins et côtiers.  Elles peuvent appuyer la lutte contre les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophes naturelles, et contribuer à la sécurisation des infrastructures énergétiques, raisons pour lesquelles il paraît important à ce pays de renforcer les partenariats régionaux et internationaux de manière à faire profiter l’ensemble de l’humanité des activités dans l’espace extra-atmosphérique.

Un sentiment partagé par le Royaume-Uni, pour qui cette coopération doit prendre la forme d’un partage de pratiques optimales, en toute transparence. Le Gouvernement britannique, a indiqué le représentant, met ainsi à disposition des États intéressés des règles claires en matière d’enregistrement des activités spatiales et propose des formations, sans compter son financement actif du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies.  Les Philippines ont de leur côté remercié le Département des sciences et de la technologie de l’Agence européenne spatiale pour son assistance dans les efforts déployés sur le plan national pour renforcer l’utilisation de données satellitaires dans la gestion des risques de catastrophes naturelles et l’action contre le réchauffement planétaire. 

Outre qu’il consacre le « cadre exceptionnel à l’échelle mondiale » que le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), avec l’aide de ce Bureau, offre pour la coopération internationale dans le domaine des activités spatiales, le projet de résolution adopté aujourd’hui réaffirme l’importance d’échanger des « informations relatives à la détection, à la surveillance et à la caractérisation physique des objets géocroiseurs potentiellement dangereux, afin de faire en sorte que tous les pays, en particulier ceux en développement, soient conscients des menaces potentielles ». 

Le texte juge indispensable que les États Membres, en particulier ceux qui utilisent des sources d’énergie nucléaire, prêtent davantage attention à la « probabilité de plus en plus grande de collisions d’objets spatiaux avec des débris spatiaux ».  Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale engagerait vivement tous les États Membres, « surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace ».

Pour le Saint-Siège, « l’utilisation commerciale de l’espace ne doit pas exacerber les inégalités déjà existantes, mais au contraire servir de plateforme pour promouvoir la solidarité internationale et le développement de la recherche scientifique et de l’éducation ».  Soulignant l’importance cruciale d’une « intendance environnementale » des activités dans l’espace extra-atmosphérique, l’observateur du Saint-Siège a estimé que l’humanité doit agir « en tant que garante de notre univers ».

Réagissant aux propos de la République de Corée, qui l’accusait d’avoir tenté, à des « fins tout sauf pacifiques », de mettre sur orbite un satellite, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rétorqué à cette délégation qu’elle agissait en tant qu’État souverain: « Le lancement de satellites de reconnaissance sont l’exercice de notre droit à l’autodéfense pour dissuader les agissements militaires de plus en plus menaçants des États-Unis », s’est justifié le représentant, en dénonçant l’« illégalité » des résolutions du Conseil.

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