La Quatrième Commission examine la question de Gibraltar et poursuit son débat général consacré à l’information
Cet après-midi, la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) a conclu son examen des points de son ordre du jour relatifs à la décolonisation en abordant la situation du territoire non autonome de Gibraltar, avant de reprendre son débat général consacré à l’information. La Commission a également adopté sans vote un projet de décision portant sur la question de Gibraltar.
Le Vice-Premier Ministre de Gibraltar a déploré que les habitants du « Rocher » attendent toujours la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination et la réalisation d’une « décolonisation démocratique », quelque 60 ans après la première visite de représentants sur place à l’ONU. Il a déploré le manque d’engagement significatif de la part de l’Organisation depuis cette date, estimant que celle-ci a simplement « détourné le regard ». « Ce n’est pas seulement décevant, c’est inadmissible », a tranché M. Joseph Garcia.
Malgré tout, le Vice-Premier Ministre a réaffirmé la volonté de Gibraltar de s’engager avec la Quatrième Commission et le Comité spécial de la décolonisation afin d’être retiré de la liste de territoires non autonomes, un souhait soutenu par la Puissance administrante, le Royaume-Uni. Dans ce contexte, une mission de visite du Comité spécial des Vingt-Quatre serait opportune. « Tout ce que nous demandons, c’est la même feuille de route que d’autres ont déjà utilisée auparavant », a-t-il plaidé.
Le Vice-Premier Ministre de Gibraltar a rejeté les revendications territoriales de l’Espagne, qualifiant « d’effrayante » la volonté de ce pays de redessiner la frontière « telle qu’elle était avant 1704 ». Malgré tout, il a tendu la main à ses voisins espagnols, en faisant valoir que la sortie de Gibraltar de l’Union européenne (UE) les a amenés à travailler ensemble pour résoudre des défis communs, notamment économiques. Il a ainsi confirmé l’intention de Gibraltar et du Royaume-Uni de continuer de travailler à l’élaboration d’un traité visant à préserver les relations avec l’UE et l’Espagne.
Les délégations ont ensuite tourné leur attention vers les questions relatives à l’information, en poursuivant le débat général entamé la veille. Compte tenu de la diversité linguistique des États Membres et de leurs niveaux inégaux de développement, le Congo a jugé crucial de délivrer des informations multilingues fiables et impartiales. Alors que la Charte des Nations Unies consacre les principes d’égalité des langues officielles, la délégation a donc encouragé le Département de la communication globale (DCG) à garantir un usage équilibré des six langues officielles sur l’ensemble des sites Web de l’Organisation afin de « supprimer » l’écart qui existe entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues.
Face à l’intensification des tensions géopolitiques et des changements climatiques, la Côte d’Ivoire a encouragé, comme le Portugal, le Département à accroître la diffusion, sur toutes les plateformes, d’informations factuelles, ciblées et multilingues. Elle a fait siens les appels en faveur d’un traitement équitable des langues officielles de l’ONU, notamment s’agissant de ses documents de travail, afin de répondre plus efficacement aux exigences du multilinguisme, véritable « moteur de la diplomatie multilatérale ».
Elle aussi favorable à la parité linguistique, l’Algérie a par ailleurs demandé au DCG de s’abstenir de toute discrimination, notamment en ce qui concerne ses communiqués de presse, qui doivent refléter honnêtement la position des États Membres. La délégation a encouragé le Département à faire preuve de davantage de prudence et d’impartialité pour éviter que certaines erreurs ne se reproduisent.
Pour sa part, l’Iran s’est inquiété du fossé numérique qui continue de se creuser entre les pays développés et en développement du fait des disparités perpétuées « délibérément » dans l’accès à la connectivité et aux technologies de l’information. Selon lui, la communauté internationale doit prendre des mesures pour que les plateformes médiatiques qui ont un impact extraterritorial, notamment celles détenues par des sociétés privées, soient tenues de rendre des comptes lorsque des comportements sapent la sécurité et l’identité d’autres sociétés, leur intégrité territoriale, leur culture, l’ordre public ou encore leurs valeurs morales.
Une inquiétude partagée par le Bangladesh, qui a exprimé sa vive préoccupation face à la multiplication des fausses informations, notamment depuis le début des affrontements entre Israël et le Hamas. Considérant que les fausses informations contribuent à la désinformation, à la propagation des discours de haine et alimentent la xénophobie et l’intolérance, il a reconnu les efforts déployés par le Département pour améliorer la communication en temps de crise ainsi que la capacité de l’ONU à faire face à de telles situations. Devant la hausse du sentiment anti-ONU dans les pays hôtes d’opérations de maintien de la paix, la délégation a prôné l’élaboration d’initiatives innovantes telles que la campagne Service et sacrifice.
Si la révolution numérique exerce aujourd’hui une influence sans précédent dans nos vies, le Népal s’est inquiété de la fracture numérique qui exacerbe les disparités selon les régions, le sexe, le revenu, la langue ou encore l’âge. Ainsi, le tiers de la population mondiale, principalement dans les pays en développement, n’est toujours pas connecté, une lacune qui doit être comblée de toute urgence pour la Malaisie et Sri Lanka.
La Commission poursuivra ses travaux demain, le jeudi 19 octobre 2023, à partir de 15 heures.
QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION (FIN)
Question de Gibraltar
Déclaration
Réélu le 12 octobre dernier, M. JOSEPH GARCIA, Vice-Premier Ministre de Gibraltar, a constaté que 60 ans après la première visite de représentants du territoire à l’ONU, ses habitants attendent toujours la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination et la réalisation d’une décolonisation démocratique. Il a déploré le manque d’engagement significatif de la part de l’ONU depuis cette date, estimant que l’Organisation a simplement « détourné le regard ». « Ce n’est pas seulement décevant, c’est inadmissible », a-t-il ajouté. M. Garcia a réaffirmé la volonté du rocher de s’engager avec la Quatrième Commission et le Comité spécial de la décolonisation afin de parvenir à un statut « décolonisé » et d’être retiré de la liste de territoires non autonomes, un souhait soutenu par la Puissance administrante.
Gibraltar, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, a récemment marqué le soixantième anniversaire de sa participation à l’ONU avec une exposition consacrée à ses interventions, lesquelles ont toujours reflété son empressement à obtenir le statut de décolonisé. Il s’est ensuite adressé aux représentants d’anciennes colonies pour leur demander conseil afin de parvenir à la décolonisation. « Tout ce que nous demandons, c’est la même feuille de route que d’autres ont déjà utilisée auparavant », a dit M. Garcia. Dans ce contexte, il a demandé l’envoi sur le territoire d’une mission de visite du Comité spécial des Vingt-Quatre.
Les habitants de Gibraltar habitent le rocher à l’entrée de la Méditerranée depuis plus de 300 ans, a rappelé le Vice-Premier Ministre. Aujourd’hui, ils constituent un peuple « séparé et distinct » de la Puissance administrante, un peuple doté du droit inaliénable à l’autodétermination en vertu du droit international. Il a rejeté les revendications territoriales de l’Espagne, qualifiant « d’effrayante » la volonté de ce pays de redessiner la frontière « telle qu’elle était avant 1704 ». Or, « nous ne sommes plus au XVIIIe siècle », et les gens ont aujourd’hui des droits, a noté le représentant. Malgré tout, il a tendu la main à ses voisins espagnols, en faisant valoir que la sortie de Gibraltar de l’Union européenne les a amenés à travailler ensemble pour résoudre des défis communs. Le rocher a, selon lui, un impact économique positif sur la région voisine de l’Espagne, 15 000 personnes vivant en Espagne et travaillant à Gibraltar. Il a confirmé l’intention de Gibraltar et du Royaume-Uni de continuer de travailler à l’élaboration d’un traité visant à préserver leurs relations avec l’Union européenne et l’Espagne. « Nous ne pouvons pas être simplement transférés d’une puissance coloniale existante à une autre », a ajouté M. Garcia, y voyant une « recolonisation » plutôt qu’une décolonisation. Il a donc demandé en terminant à l’ONU d’agir en traçant la voie vers la décolonisation de Gibraltar.
Question de Gibraltar (A/C.4/78/L.3)
En adoptant ce projet de décision, l’Assemblée demanderait instamment à l’Espagne et au Royaume-Uni d’apporter une solution définitive à cette question, en tenant compte des intérêts et des aspirations du territoire, qui sont considérés comme légitimes au regard du droit international. Elle noterait que le Royaume-Uni souhaite conserver le Forum tripartite de dialogue et que l’Espagne considère que ce Forum n’existe plus et qu’il doit être remplacé par un nouveau mécanisme de coopération locale au sein duquel les habitants du Campo de Gibraltar et de Gibraltar seraient représentés.
QUESTIONS RELATIVES À L'INFORMATION (SUITE)
Déclarations
M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a appelé l’Organisation à réaffirmer son engagement en faveur du multilinguisme au sein du DCG, par l’utilisation appropriée de toutes les langues officielles des Nations Unies dans toutes ses activités, l’objectif ultime étant d’éliminer les disparités en matière de représentation linguistique et d’assurer un traitement équitable de toutes les langues officielles dans les travaux du DCG. Le Département doit tenir compte du fossé numérique et explorer des stratégies de mobilisation des ressources pour les combler, a‑t‑il ajouté. Nous ne pouvons ignorer les graves défis auxquels sont confrontés les journalistes et blogueurs qui, dans le monde entier, font face à des menaces, notamment l’emprisonnement, les disparitions et la violence, a‑t‑il relevé.
L’impunité se perpétuant lorsque des enquêtes sérieuses ne se concrétisent pas, le délégué a exhorté tous les pays à réaffirmer leur engagement pour la liberté d’informer. Tous les journalistes devraient pouvoir exercer leurs fonctions professionnelles librement et efficacement, et nous condamnons avec véhémence toutes les attaques dont ils font l’objet, a‑t‑il appuyé. Sri Lanka, en tant que pays fournisseur de troupes, soutient la coopération permanente entre le DCG et le Département des opérations de paix (DPO). Une communication efficace permet non seulement d’informer, mais aussi d’inspirer confiance, renforçant ainsi le travail essentiel des soldats de la paix de l’ONU dans le monde entier, a‑t‑il argué.
Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a appelé le DCG à veiller à ce que les informations relatives aux activités de l’ONU soient disponibles et accessibles à tous et dans toutes les langues officielles de l’ONU. Face à la « pandémie de l’information » dans le monde, il lui semble nécessaire de former les jeunes générations à discerner le vrai du faux et à lutter contre la désinformation. C’est la raison pour laquelle le Costa Rica salue le code de conduite proposé par le Secrétaire général, a-t-elle expliqué, y voyant un pas dans la bonne direction. Pour la déléguée, il est également important que l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC) tienne compte de la perspective de genre. Il faut garantir l’accès à la connectivité aux filles, a-t-elle exigé, y voyant un outil de leur autonomisation et de leur éducation. Sur les discours de haine, la déléguée a évoqué une initiative lancée dans son pays, en coopération avec l’ONU, pour combattre ce problème par l’éducation. Une nouvelle stratégie à cet effet est également en cours de développement pour jeter les bases d’un cadre national contre les discours de haine et la discrimination, en particulier en ligne.
M. IDRISS AL-HARITH MOHAMED (Soudan) a évoqué la multiplicité des défis auxquels le monde est confronté, et sur lesquels l’ONU doit communiquer, qu’il s’agisse des changements climatiques, de la montée de l’intolérance, des discours de haine, ou de la désinformation. Les relever requiert une coopération internationale, en raison des menaces qu’ils font peser sur la cohésion sociale dans de nombreux pays. Dans ce contexte, les médias doivent faire preuve de neutralité et respecter les règles de base du journalisme dans leur récit des évènements, a préconisé le représentant, qui a salué le travail du DCG, devenu une source de référence dans le traitement des informations, y compris sur les réseaux sociaux. Le délégué a par ailleurs demandé que soit respecté l’équilibre entre liberté d’expression et conviction religieuse.
M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) s’est inquiété de la fracture numérique qui continue de se creuser entre pays développés et pays en développement du fait des disparités qui sont perpétuées de façon délibérée pour ce qui est de l’accès à la connectivité et aux technologies de l’information. Certains pays continuent de fabriquer des réalités de toute pièce en exploitant leur monopole des technologies de communication moderne, a fait valoir le représentant. Selon lui, la communauté internationale doit répondre sans tarder à cette situation délétère en faisant en sorte que ces technologies soient utilisées conformément à la Charte des Nations Unies et aux règles de coexistence entre les États. De même, nous devons prendre des mesures pour que les plateformes médiatiques qui ont un impact extraterritorial, notamment celles qui sont aux mains de sociétés privées, soient tenues de rendre des comptes lorsque des comportements sapent la sécurité et l’identité d’autres sociétés, de même que leur intégrité territoriale, leur culture, l’ordre public ou encore leurs valeurs morales.
L’Iran soutient par ailleurs les activités de sensibilisation internationales sur les conséquences négatives de l’occupation de la Palestine. Or, en dépit des efforts destinés à combattre la désinformation, la tendance aux fausses nouvelles sur les plateformes numériques a pour effet d’exacerber le racisme et la violence à l’encontre du peuple palestinien, afin de dissimuler la « barbarie du régime d’occupation israélienne ». Il incombe donc selon lui au Département de diffuser des informations sur le drame auquel nous assistons depuis 10 jours à Gaza. Certaines puissances s’efforcent par ailleurs de bloquer les transferts technologiques vers les pays en développement en ayant recours à des mesures coercitives unilatérales pour atteindre des objectifs politiques « mesquins », a dénoncé le délégué.
M. ALSAMMAK (Iraq) a souligné le rôle important des médias tout en insistant sur la responsabilité qui leur incombe pour lutter contre le crime, l’incitation à la haine et l’extrémisme. Son pays a d’ailleurs créé une agence chargée de la surveillance des médias et des contenus qui portent atteinte aux valeurs de la société iraquienne, a expliqué le représentant, en expliquant qu’il s’agit notamment de faire en sorte que les groupes terroristes ne puissent pas se servir des réseaux sociaux. Il a appelé l’ONU à redoubler d’efforts et à jouer pleinement son rôle pour contrecarrer les médias qui incitent à la discorde entre les peuples et mettent à mal la stabilité et la paix dans le monde.
M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh)s’est félicité que l’ONU, par le biais de son site Internet, ait une portée de plus en plus grande. Il s’est inquiété de la multiplication des fausses informations,notamment depuis le début des affrontements entre Israël et la Palestine. Considérant que les fausses informations contribuent à la désinformation, à la propagation des discours de haine et alimentent la xénophobie et l’intolérance, il a reconnu les efforts déployés par le Département pour améliorer la communication en temps de crise ainsi que la capacité de l’ONU à faire face à de telles situations, notamment à Gaza, où des millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire urgente. Selon lui, le Département doit aussi contribuer à la diffusion de nouvelles fiables sur la crise climatique. Le délégué s’est dit préoccupé par la hausse du sentiment anti-ONU dans les pays où sont menées des opérations de maintien de la paix, une menace à laquelle le DCG doit s’attaquer. Estimant qu’il faut faire preuve d’innovation pour combattre la propagande qui prend pour cibles les Casques bleus, le représentant s’est félicité de la poursuite de la campagne Service et sacrifice.
Mme JOAN MARGARITA CEDANO (République dominicaine) a salué le travail du Département de la communication globale (DCG) et sa nouvelle approche consistant à accroître et renforcer sa capacité de sensibilisation du public et à vérifier l’exactitude des informations qu’il diffuse sur les activités de l’ONU. La représentante a pris note de la réponse du DCG aux nombreuses crises, notamment à la situation en Haïti. Réitérant son attachement au multilinguisme et à la diversité, elle a demandé au Département de continuer à diffuser des informations fiables sur les activités de l’ONU dans le plus grand nombre de langues possible, en tenant compte de la diversité culturelle et des différents seuils de développement numérique des pays. Par ailleurs, il faut promouvoir des programmes de formation dans les domaines des médias, des technologies de l’information et des communications dans tous les pays, en particulier ceux en développement. Pour faire face à un monde complexe et turbulent où les défis sont nombreux, il faut lutter contre la mésinformation et la désinformation autant en ligne que hors ligne, a plaidé la déléguée en conclusion.
M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a exprimé son appui aux initiatives du DCG dans le contexte de l’intensification des tensions géopolitiques, des changements climatiques, de l’accès équitable aux technologies de l’information et de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. À cet égard, la communication stratégique du Département doit permettre d’accroitre la diffusion, sur toutes les plateformes, d’informations factuelles, ciblées et multilingues. Le représentant a souligné l’importance du multilinguisme dans les travaux de l’Organisation ainsi que dans la diffusion d’informations auprès de cultures et de langues variées. Il a fait siens les appels en faveur d’un traitement équitable des langues officielles de l’ONU, et encouragé le Département à diffuser les documents de travail dans les six langues. Selon le représentant, nous devons renforcer le réseau des centres d’informations des Nations Unies, lesquels jouent un rôle essentiel dans la promotion des objectifs de l’ONU. Pour ce faire, les services compétents doivent disposer des ressources nécessaires pour répondre plus efficacement aux exigences du multilinguisme, qui demeure le « moteur de la diplomatie multilatérale ».
Le développement « prodigieux » des technologies de l’information et des communications a intensifié la propagation des fausses nouvelles et la manipulation de l’information, a constaté le délégué. Il a salué l’engagement du Secrétaire général à promouvoir les droits humains dans le domaine du numérique et de l’intelligence artificielle. Pour sa part, la Côte d’Ivoire a adopté, en 2021, une stratégie nationale de développement du numérique à l’horizon 2025, qui s’articule autour de sept piliers fondamentaux à même de consolider la croissance économique du pays.
Mme AMINATA OUATTARA CISSE (Burkina Faso) a mis l’accent sur les nouvelles technologies numériques dont la gouvernance n’est pas sans conséquences, en ce sens qu’elles rendent la communication accessible à tous, souvent sans modération. Ces technologies sont un couteau à double tranchant, a‑t‑elle relevé: bien utilisées, elles renforcent les liens sociaux, culturels, politiques et créent les conditions d’une coexistence pacifique inclusive entre les différentes communautés. Mais mal utilisées, elles deviennent un outil au service du mal, de la manipulation des consciences, du développement des « fake news » et de la cybercriminalité. Le Burkina Faso salue les négociations en cours pour aboutir à l’adoption d’un instrument contraignant sur l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) à des fins criminelles, a‑t‑elle précisé, avant d’exhorter les États Membres à parvenir à un consensus.
Elle s’est félicitée de la fusion programmatique entre le Centre d’information des Nations Unies et le Bureau du Coordonnateur résident du système des Nations Unies pour donner suite aux réformes de 2019, ouvrant un nouveau chapitre sur le mode de fonctionnement et de collaboration avec le Gouvernement du Burkina Faso. La déléguée a rappelé le rôle joué par ce Centre dans le cadre du Programme d’urgence pour le Sahel initié par son pays. Le Centre a d’ailleurs appuyé le Gouvernement burkinabé dans l’élaboration d’un plan de communication et organisé des sessions de sensibilisation au profit des médias contre les discours haineux, en coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), a‑t‑elle expliqué.
M. JEAN CLAUDE MANZERI NGONDO (République du Congo) s’est félicité des efforts déployés par la Secrétaire générale adjointe à la communication globale et le Comité de l’information pour lutter contre la désinformation, l’incitation à la haine et la discrimination raciale. En dépit des contraintes existantes, il a reconnu les efforts visant à favoriser le multilinguisme au sein de l’Organisation. À l’ère numérique, il a jugé nécessaire de mettre en place des codes de conduite concernant l’intégrité de l’information, comme l’a fait son pays en enchâssant dans sa Constitution des dispositions condamnant les « manipulations » de nature religieuse, philosophique ou politique.
Compte tenu de la diversité linguistique des États Membres et de leurs niveaux de développement variés, le représentant a jugé cruciale la fourniture d’informations fiables et impartiales multilingues. La Charte des Nations Unies consacre les principes d’égalité des langues officielles et de non-discrimination entre celles-ci, principes aujourd’hui encore essentiels afin de favoriser le multilatéralisme et la participation équitable des États Membres aux travaux de l’ONU. Il a donc encouragé le DCG à garantir un usage équilibré des six langues officielles sur l’ensemble des sites Web de l’Organisation, afin de « supprimer » l’écart existant entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues. De même, le Département devrait selon lui continuer à utiliser les moyens de communication traditionnels tels que la télévision, la radio et les journaux en raison de l’accès limité à Internet dans les pays en développement.
Mme AL RASHDI (Oman) a souligné le rôle central des médias traditionnels et numériques dans le développement de la conscience des sociétés et de la diffusion d’informations fiables et pacifiques, à même de favoriser une culture de la paix, de la tolérance, de la coexistence et du rejet de l’intolérance et de la haine. Les médias ont ainsi contribué de manière significative, pendant la pandémie et lors du passage du cyclone Shaheen, à assurer la stabilité en démentant les rumeurs et en transmettant au public omanais des nouvelles précises et crédibles. Les libertés d’opinion et d’expression sont garanties à Oman, qui a accueilli l’an dernier le congrès de la Fédération internationale des journalistes. La représentante s’est félicitée de l’information diffusée par l’ONU afin de contrer la montée de la haine, de l’intolérance, de la discrimination et de l’islamophobie.
Mme ANDREEA MOCANU (Roumanie) a expliqué que son pays a rationalisé l’aide publique au développement pour défendre un journalisme de qualité et promouvoir l’éducation aux médias et à l’information ainsi que la résistance à la désinformation. Cette approche s’inscrit dans le cadre de sa croyance dans le lien entre l’humanitaire, le développement et la paix. Au début du mois de juillet 2023, s’appuyant sur les rapports du Secrétaire général, mais aussi sur les recommandations du Comité de l’information, le Ministère roumain des affaires étrangères a organisé une formation pour les journalistes et les communicateurs publics au Kenya, en République-Unie de Tanzanie, en Mauritanie, en Afrique du Sud, au Sénégal, en Angola, en Éthiopie, en Namibie, au Ghana et au Nigéria, a fait savoir la déléguée, en précisant que le thème en était « Renforcer la résistance à la désinformation dans un environnement de communication en mutation » et la liberté d’expression a été le point de départ de la discussion. L’intégrité de l’information est cruciale à l’ère de la désinformation, a reconnu la déléguée, avant de saluer l’énorme travail entrepris par la Secrétaire générale adjointe en vue du futur code de conduite sur l’intégrité de l’information publique. Elle a également défendu l’importance du respect du multilinguisme à l’ONU.
Mme ANA PAULA ZACARIAS (Portugal) a constaté que de plus en plus de personnes s’éloignent des sources d’information fiables. Pour changer cette situation, elle a proposé de considérer l’information comme un bien public et de contribuer à faire en sorte que des informations fiables soient mises à disposition du public. Pour ce faire, nous devons créer un environnement sain permettant aux médias indépendants de prospérer et reconnaître que de nombreuses personnes préfèrent les plateformes numériques comme source d’information. Nous devons toutefois veiller à ce que de telles démarches soient entreprises dans le respect du droit international, et ne soient pas utilisées à mauvais escient pour bloquer toute expression légitime de points de vue ou d’opinion. Ces étapes et plusieurs autres sont prises en compte dans la note d’orientation sur « l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques », s’est félicitée la représentante. À cet égard, elle a donné son aval à l’élaboration d’un code de conduite sur cette question, se disant prête à participer activement à de futures consultations, tout en félicitant le Département pour les dialogues déjà tenus. La déléguée a en outre salué l’action menée par le DCG pour établir des partenariats avec la société civile, les médias nouveaux et traditionnels, ainsi que dans ses efforts de promotion des opérations de maintien de la paix, par le biais de sa campagne Service et sacrifice.
S’agissant du multilinguisme, la déléguée a réitéré l’importance de fournir des informations sur l’ONU et par l’ONU dans autant de langues que possible, ainsi que sur des questions d’intérêt mondial. Elle a fortement encouragé le DCG à continuer d’utiliser le portugais dans ses documents et communications afin d’assurer un large éventail de destinataires, tel qu’indiqué dans le rapport du Secrétaire général.
Mme EGRISELDA GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a regretté de constater que l’utilisation d’armes à sous-munitions et de mines antipersonnel s’est poursuivie au cours des deux dernières années, en mettant en avant la menace constante que cela représente pour les populations civiles et les personnels humanitaires. Rien qu’en 2022, ces armes ont fait plus de 9 000 victimes dans le monde, dont 73% de civils, s’est indignée la représentante, en exigeant le respect des traités internationaux pertinents. Après avoir confirmé le soutien d’El Salvador aux activités de lutte antimines de l’ONU, la déléguée a salué l’impact du soutien extérieur sur le renforcement des capacités nationales, en souhaitant une hausse de ces services compte tenu du nombre de conflits en cours. Elle a également insisté sur l’impératif de sécuriser le personnel de maintien de la paix déployé dans des environnements particulièrement dangereux, avant d’appeler à miser sur la formation et la parité femmes-hommes au sein des activités antimines de l’ONU.
M. MAXIMILIANO JAVIER ALVAREZ (Argentine) a dit soutenir les efforts déployés par le DCG pour diffuser du contenu multilingue. L’ONU doit continuer d’être une source d’information pour la population mondiale et un outil de lutte contre les informations fallacieuses, notamment s’agissant des changements climatiques et des discours de haine. Saluant le travail du Secrétariat pour élaborer un code de conduite sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques, le représentant a souligné la nécessité de ménager un accès universel aux moyens de télécommunications. S’agissant du multilinguisme, le délégué a indiqué que le DCG doit s’éloigner de la culture de la traduction à partir de l’anglais et allouer des ressources budgétaires en gardant à l’esprit que les six langues officielles doivent être sur un pied d’égalité. L’espagnol étant l’une des plus utilisées, le Secrétariat doit tenir compte de cette tendance dans l’allocation des ressources existantes, notamment pour ce qui est du personnel.
Mme ANA PAULA ZACARIAS (Portugal) a constaté que de plus en plus de personnes s’éloignent des sources d’information fiables. Pour changer cette situation, elle a proposé de considérer l’information comme un bien public et de contribuer à faire en sorte que des informations fiables soient mises à disposition du public. Pour ce faire, nous devons créer un environnement sain permettant aux médias indépendants de prospérer et reconnaître que de nombreuses personnes préfèrent les plateformes numériques comme source d’information. Nous devons toutefois veiller à ce que de telles démarches soient entreprises dans le respect du droit international, et ne soient pas utilisées à mauvais escient pour bloquer toute expression légitime de points de vue ou d’opinion. Ces étapes et plusieurs autres sont prises en compte dans la note d’orientation sur « l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques », s’est félicitée la représentante. À cet égard, elle a donné son aval à l’élaboration d’un code de conduite sur cette question, se disant prête à participer activement à de futures consultations, tout en félicitant le Département pour les dialogues déjà tenus. La déléguée a en outre salué l’action menée par le DCG pour établir des partenariats avec la société civile, les médias nouveaux et traditionnels, ainsi que dans ses efforts de promotion des opérations de maintien de la paix, par le biais de sa campagne Service et sacrifice.
S’agissant du multilinguisme, la déléguée a réitéré l’importance de fournir des informations sur l’ONU et par l’ONU dans autant de langues que possible, ainsi que sur des questions d’intérêt mondial. Elle a fortement encouragé le DCG à continuer d’utiliser le portugais dans ses documents et communications afin d’assurer un large éventail de destinataires, tel qu’indiqué dans le rapport du Secrétaire général.
M. FAISAL SAEED M. ALAKLABI (Arabie saoudite) a salué les efforts déployés par le Département et les centres de presse des Nations Unies dans le monde entier pour faire la lumière sur les questions internationales liées à la paix et à la sécurité, au développement durable ou encore aux changements climatiques. Les réformes sociales globales engagées dans le cadre du plan Vision 2030 ont contribué à façonner le paysage social et médiatique, a-t-il noté, et favorisé une croissance historique et une plus grande connectivité. Qui plus est, l’Arabie saoudite déploie les plus grands efforts pour développer son infrastructure numérique. Le représentant a demandé au Département et aux médias d’enquêter sur l’exactitude et la crédibilité des informations qu’elle diffuse et de les extraire de sources officielles, afin de réduire la propagation d’informations trompeuses et fausses. Il a en outre appelé les organes des Nations Unies à renforcer leur présence médiatique dans toutes les langues officielles de l’ONU, y compris l’arabe, le multilinguisme étant selon lui un catalyseur de la diplomatie multilatérale qui contribue à la promotion des valeurs de la Charte des Nations Unies. Poursuivant, le délégué a demandé d’intensifier les efforts visant à sensibiliser l’opinion publique aux progrès réalisés par de nombreux pays du Moyen-Orient, et à faire la lumière avec impartialité sur les questions arabes, en particulier la question de la Palestine, en tenant compte des campagnes d’extermination auxquelles le peuple palestinien est confronté dans la bande de Gaza par les forces d’occupation israéliennes.
M. ISMAÏL MERABET (Algérie) a salué le travail du DCG, notamment pour combattre la désinformation et les campagnes de diffamation, mais également pour promouvoir les ODD et la lutte contre les changements climatiques. En tant que principale source d’information sur le travail multilatéral au sein de l’ONU, le DCG doit garantir la neutralité et la crédibilité de ses informations, et veiller à s’abstenir de toute discrimination notamment en ce qui concerne les communiqués de presse. Il faut refléter honnêtement la position des États Membres, a déclaré le représentant, l’Algérie ayant demandé des enquêtes afin de savoir qui était responsable lorsque que des erreurs avaient été commises. Jusqu’à présent, elles n’ont pas abouti, a-t-il relevé. Le Département doit faire preuve de plus de prudence pour éviter de tels incidents. Il ne faut pas transmettre de fausses informations au public mondial, a insisté le délégué, le DCG devant être impartial, en particulier concernant la position des États Membres. Il a également encouragé le DCG à poursuivre ses efforts en vue de garantir la parité des langues officielles de l’ONU, y compris l’arabe.
M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a souligné l’importance de la télévision, de la radio et de la presse écrite pour toucher les populations qui n’ont pas accès à Internet. Puis il a dénoncé le blocus économique imposé par les États-Unis au peuple cubain, à l’origine de pertes économiques d’un montant de 40 millions de dollars rien que pour le secteur des communications et de l’informatique. Le délégué a décrié la pression exercée sur les entités qui entretiennent des relations commerciales avec les entreprises de communication cubaines, empêchant les Cubains de disposer d’une infrastructure adéquate, d’un meilleur accès à Internet et à l’informatique. En dépit du blocus, Cuba progresse dans ce domaine, a défié le délégué. Il a ensuite dénoncé l’utilisation par les États-Unis du cyberespace pour mener des actions subversives contre le système politique et juridique cubain.
Depuis le territoire des États-Unis, a informé le représentant, des appels à manifester, à se livrer à des sabotages et à commettre des attaques terroristes sont encouragés. Washington mène régulièrement des campagnes de communication médiatiques pernicieuses, des tentatives désespérées de déstabilisation de notre pays, a-t-il accusé. Le délégué a rejeté l’agression permanente des radios et des télévisions américaines contre Cuba. Il a réitéré que l’utilisation des technologies de la communication doit être pleinement compatible avec les principes du droit international et de la Charte des Nations Unies. Il faut respecter la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et les normes internationalement reconnues de coexistence pacifique entre les États.
Pour M. CHRISTOPHER PIERRE (Haïti), l’ONU doit se distinguer par la promotion d’un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication plus juste et efficace, fondé sur la libre circulation et une diffusion plus large, et mieux équilibrée, de l’information. Pour ce faire, l’ONU doit prendre en compte le poids du multilinguisme. Le représentant a encouragé le Comité de l’information et le DCG à favoriser le dialogue avec les milieux universitaires, la société civile, les éducateurs et les jeunes. Il a demandé au DCG de tout mettre en œuvre afin de garantir un traitement équitable dans l’utilisation des langues officielles dans l’ensemble des activités du Département. Il a aussi demandé au DCG d’assurer la disponibilité des documents de travail des Nations Unies dans toutes les langues officielles, une fois ce document disponible dans la langue de rédaction initiale. Le délégué a ensuite demandé au DCG de poursuivre ses efforts pour sensibiliser la jeunesse aux pratiques, procédures et normes de l’ONU afin de promouvoir son adhésion aux valeurs de l’ONU. Il a terminé en affirmant qu’Haïti est toujours en attente d’une réponse à la demande de sa délégation, déposée en juillet 2022, de siéger au Comité de l’information.
Mme YOSHIDA AYA (Japon) s’est félicitée que l’année 2023 ait été marquée par une attention et un engagement renouvelés en faveur de l’intégrité de l’information, avec le code de conduite proposé par le Secrétaire général pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques. Le Japon a reconnu la menace que représentent la désinformation, la mésinformation et les discours de haine dans tous les domaines du développement, et soutient pleinement le DCG dans ses efforts pour réduire ces menaces, y compris la lutte contre les préjudices en ligne et la défense des droits humains. La déléguée s’est fait l’écho des appels à une véritable transparence dans les usages de l’intelligence artificielle. Consciente de l’omniprésence de la désinformation dans nos vies, la déléguée a appelé à rechercher un écosystème numérique compatible avec la dignité humaine. C’est là que le travail des Centres d’information des Nations Unies lui a semblé d’autant plus pertinent, en s’engageant directement auprès de millions de personnes à travers le monde dans 134 langues. L’information a un pouvoir fédérateur, a argué la représentante. En tant que visage des Nations Unies en Asie du Nord-Est, le Centre d’information de Tokyo s’acquitte ainsi de la tâche importante d’informer le public sur le travail indispensable des Nations Unies, a expliqué la déléguée, y compris s’agissant du code de conduite.
M. YOUSSEF EL MEZOUAGHI (Maroc) a déclaré que le public a besoin d’informations précises sur les défis économiques et climatiques qui se multiplient. Considérant que les réseaux sociaux sont devenus un lieu de désinformation, de propagande et de diffusion de discours de haine, il a salué les efforts du DCG pour diffuser des informations utiles et justes sur le travail de l’ONU. Il s’est félicité des efforts du DCG pour promouvoir l’utilisation des langues officielles, le multilinguisme étant une valeur centrale de l’Organisation. Face aux effets dévastateurs de la désinformation, le délégué s’est félicité des efforts du DCG pour lutter contre la prolifération de la désinformation au moyen d’approches innovantes telles que l’initiative Verified. Les opérations de maintien de la paix continuent d’être touchées par les effets de la désinformation, a-t-il constaté. À cet égard, il a jugé la quatrième phase de la campagne Service et sacrifice essentielle pour promouvoir ces opérations et souligner le dévouement du personnel. Depuis l’adoption de la résolution qui a établi une Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, présentée par le Maroc, une attention particulière a été accordée à cette question grâce aux efforts du DCG qui a diffusé des informations à cet égard. Le délégué s’est en outre félicité du rôle des centres d’information régionaux des Nations Unies, tels que celui de Rabat, pour rapprocher l’Organisation de l’opinion publique mondiale. Il a appuyé la mise en place d’un code de conduite pour lutter contre la désinformation, les discours de haine et la discrimination qui polluent les plateformes numériques, en particulier les réseaux sociaux.
M.KAUSHAL KISHOR RAY (Népal) a salué le travail effectué par le DCG, lequel fournit des informations fiables à un large public, luttant ainsi contre la propagation de la désinformation. Il s’est notamment félicité de l’expansion de la campagne Verified, qui a su s’adapter en allant au-delà de l’accent initial mis sur la pandémie, ce qui démontre à ses yeux la capacité d’adaptation du Département. Le représentant a par ailleurs souligné l’augmentation du nombre de téléspectateurs qui suivent en direct les réunions et les événements de l’ONU sur le site Web UNTV ainsi que les chaînes de l’ONU sur YouTube, Facebook et X (anciennement Twitter). À ses yeux, le DCG a un rôle prépondérant à jouer dans l’harmonisation du message de l’ONU en matière d’action climatique, de réponse aux catastrophes et de préparation aux situations d’urgence. Si la révolution numérique exerce aujourd’hui une influence sans précédent dans nos vies, le délégué s’est inquiété de la fracture numérique qui exacerbe les disparités selon les régions, le sexe, le revenu, la langue ou encore l’âge. Ainsi, le tiers de la population mondiale, principalement dans les pays en développement, n’est toujours pas connecté au monde numérique, une lacune qui doit être comblée de toute urgence, a exhorté le représentant. Il s’est également préoccupé de la montée de la désinformation en ligne et sur les réseaux sociaux, qui conduit à des tensions sociales, à la discrimination et à la prolifération des discours de haine. Pour y faire face, il a dit attendre avec impatience l’élaboration d’un code de conduite, conformément à la note d’orientation du Secrétaire général. S’agissant du multilinguisme, le délégué s’est félicité du travail effectué par le réseau des 59 centres d’information des Nations Unies pour la promotion du multilinguisme au moyen de traductions et de la création de communications originales dans les langues locales.
M. MOHAMAD SHAHIR SABARUDIN (Malaisie) a souligné l’importance primordiale de l’accès à l’information grâce aux technologies modernes de l’information et des communications (TIC), tout en notant que ces plateformes numériques sont souvent exploitées pour diffuser des mensonges et des discours de haine, ce qui représente une grave menace pour la sécurité nationale, la gouvernance et la stabilité sociale des nations. En cette époque où la prolifération des fausses informations et de la désinformation est endémique, le délégué a mis en exergue le rôle de la responsabilité collective en jugeant urgent de répondre à la demande d’informations exactes, justes et complètes, et de lutter contre la manipulation de l’information et la désinformation propagée par certains États et individus. Il a pointé du doigt Israël et sa « campagne de désinformation sur son agression et ses atrocités commises contre les Palestiniens », qui érode non seulement la confiance du public dans les médias, selon lui, mais également la crédibilité des institutions internationales, y compris l’ONU. Face à l’émergence d’une « nouvelle forme de racisme », caractérisée par la xénophobie, le profilage négatif et les stéréotypes erronés des musulmans, le délégué s’est dit consterné par la légitimation de ces actes sous le couvert des droits humains avant de réaffirmer que la Malaisie reste engagée contre la propagation de la haine, de la désinformation et des fausses informations. Au lieu de quoi, il a appelé à promouvoir des récits et messages encourageant la tolérance, la coexistence pacifique et l’harmonie interconfessionnelle et culturelle entre toutes les religions, ethnies et nations. Réitérant sa confiance au DCG, il l’a encouragé à intensifier ses efforts pour diffuser des informations factuelles, objectives et fiables et à poursuivre son engagement auprès des États Membres, des plateformes numériques et des autres parties prenantes dans le cadre du processus d’élaboration d’un code de conduite pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques.
Mme SANITA PAVĻUTA-DESLANDES (Lettonie) a déclaré que l’intégrité de l’information, la liberté d’expression et la lutte contre la désinformation sont des priorités de son pays. Le Département, a‑t‑elle noté, soutient les médias du monde entier, mène des activités de sensibilisation et s’efforce de résoudre le problème de la désinformation. Malgré la multiplication des défis et l’incertitude généralisée, l’ONU a réussi selon elle à se présenter comme étant au centre des solutions de communication mondiales. Pourtant, l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, permise par le Bélarus, constitue un défi fondamental au maintien de l’ordre international fondé sur des règles. Moscou diffuse selon elle une désinformation « massive », y compris à l’ONU, l’espace informationnel étant un « outil de guerre russe ». La désinformation et la propagande de guerre que la Russie utilise pour tenter de justifier son agression armée et ses crimes de guerre ont tué trop de personnes en Ukraine, a‑t‑elle déploré. De même, les campagnes de manipulation de l’information et de désinformation, notamment celles menées par des groupes affiliés à la Russie, ciblent les missions internationales, y compris les opérations de maintien de la paix et les missions de l’Union européenne en Afrique.
Considérant que l’ONU doit poursuivre ses efforts de lutte contre la désinformation tout en défendant la liberté d’expression, la déléguée a salué les travaux menés concernant l’élaboration d’un code de conduite sur l’intégrité de l’information. Lancée en septembre dernier, la Déclaration mondiale sur l’intégrité de l’information en ligne vise en outre à sauvegarder l’écosystème de l’information tout en guidant les gouvernements sur le respect de l’intégrité de l’information en ligne, a préconisé le délégué.
M. EVANGELOS SEKERIS (Grèce) a salué les efforts du DCG pour promouvoir l’intégrité de l’information malgré les défis liés au fossé numérique, à la désinformation et à la manipulation. La Grèce reste attachée à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes pour promouvoir des sociétés ouvertes, a expliqué le délégué, qui a également appelé à combattre les campagnes de désinformation en ligne. Il a mis en garde contre l’utilisation malveillante de l’intelligence artificielle en appelant à soutenir les campagnes « d’alphabétisation aux médias » des citoyens. Le délégué a en conclusion salué la nomination d’un Conseiller de haut niveau au DCG pour l’intelligence artificielle ainsi que l’initiative d’un code de conduite pour l’intégrité de l’information publique.
Droits de réponse
La représentante d’Israël a répondu aux interventions visant son pays, en relevant que malgré les discussions de la Quatrième Commission sur les discours de haine, les représentants de régimes tyranniques peuvent prendre la parole et diffuser de fausses informations. Certains régimes estiment qu’il n’est pas nécessaire de condamner les massacres et les viols perpétrés contre les civils innocents. La déléguée a jugé « ironique » d’entendre l’Iran parler de désinformation, alors que ce pays parraine le terrorisme et l’antisémitisme. Elle a appelé les organes de presse à ne pas véhiculer de fausses informations sur le conflit à Gaza, certains faisant preuve selon elle d’un manque de déontologie.
La République de Corée a répondu aux déclarations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) voulant que les États-Unis aient encouragé la République de Corée à mener en 1950 une opération contre la RPDC. Le centre de commandement de l’ONU, créée en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité, contribue au maintien de la paix et de la sécurité dans la péninsule coréenne.
Le représentant de la République islamique d’Iran a repoussé les allégations infondées d’Israël dont le seul objectif est de dissimuler ses propres atrocités et sa brutalité contre le peuple palestinien innocent. Le « régime israélien » diffuse de fausses informations pour diaboliser et déshumaniser les Palestiniens et légitimer une opération militaire sans précédent contre eux. Le délégué iranien a qualifié de mensonge les informations faisant état de décapitation de bébés israéliens dans un kibboutz israélien le 7 octobre dernier. Il n’y a aucune donnée corroborant ces allégations, a insisté le représentant, en parlant aussi de femmes israéliennes qui auraient été violées. Il a également accusé Israël de crimes de guerre et de commettre une punition collective contre les civils à Gaza. Puis le représentant a dénoncé « la rhétorique utilisée pour dissimuler les crimes commis hier par le régime israélien », contre un hôpital à Gaza tuant des centaines de Palestiniens innocents.
En dépit des tentatives de désinformation du « régime israélien », on ne peut pas cacher toutes ses politiques belliqueuses au cours de ces 70 dernières années d’occupation et de racisme. Le « régime israélien » souhaite obtenir la compassion de la communauté internationale grâce à ses campagnes de propagande. Cela a été documenté par l’ONU, a encore fustigé le représentant, en accusant Israël de politiques d’apartheid, de crimes de guerre et d’actes illégaux. Cela fait 10 ans que le « régime israélien » bombarde Gaza tuant des milliers de Palestiniens. Ce n’est pas un État, mais un groupe terroriste, a encore déclaré le délégué.
Le représentant de la Fédération de Russie, en réponse à la Lettonie, a informé que le Parlement de Lettonie a adopté une nouvelle loi visant à interdire et travailler en langue russe, à partir du 1er janvier 2026, dans les médias publics de ce pays. Cette russophobie consiste à placer sur un pied d’égalité une menace à la sécurité nationale et le fait qu’il existe toujours dans ce pays des gens qui pensent et lisent leur journal en russe. La langue russe, qui fait partie des langues officielles de l’ONU, est parlée par 40% de la population lettonne, a rappelé le délégué.