Soixante-dix-huitième session,
7e séance plénière – matin
CPSD/780

Quatrième Commission: les délégations appellent à surmonter « l’immobilisme récurrent » en vue de l’émancipation des territoires non autonomes restants

Au lendemain des attaques meurtrières perpétrées en Israël, plusieurs délégations ont insisté, ce matin, devant la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation), sur la nécessité d’intensifier les efforts pour résoudre les différends de longue date et assurer la réalisation du droit à l’autodétermination des peuples des territoires non autonomes.

L’escalade de la violence des derniers jours souligne cruellement notre incapacité à nous servir des instruments à notre disposition pour régler les conflits perpétuels, a constaté la Namibie, en préconisant l’application « constante » du droit international. Au cours des 75 dernières années, a-t-elle rappelé, le peuple palestinien a enduré au quotidien des conditions de vie caractérisées par le recours « aveugle et disproportionné » à la force et l’expansion constante des colonies dans les territoires occupés.

Israël s’est indigné des « attaques terroristes barbares » et des « pogroms » d’une ampleur sans précédent menés ces derniers jours par des terroristes qui les ont ensuite célébrés dans les rues de Gaza. « Ce que vous devriez faire, c’est condamner la terreur sans équivoque », a tranché sa représentante, en réaction aux propos de plusieurs délégations.  « Condamnez le Hamas qui célèbre le massacre de mon peuple », leur a-t-elle enjoint. 

Après avoir appelé à la cessation immédiate des violences afin d’assurer la protection des civils, l’Arabie saoudite a réitéré ses avertissements répétés contre le risque d’« explosion », du fait de la poursuite de l’occupation et du déni des droits légitimes du peuple palestinien.  La communauté internationale, a-t-elle lancé, doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités en mettant en place un processus de paix crédible devant mener à la création de deux États et à la paix et la sécurité au Moyen-Orient. 

Dans ce contexte, le Pérou a appelé à déployer les plus grands efforts pour surmonter « l’immobilisme récurrent » dans lequel se trouve l’ordre du jour du Comité spécial de la décolonisation ces dernières décennies, en s’appuyant sur une volonté politique déterminée et l’adoption d’une approche au cas par cas.  Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Saint-Vincent-et-les Grenadines a déploré, comme le Chili, que plus de la moitié des 17 territoires non autonomes restants dans le monde se trouvent dans cette sous-région.  Il a réaffirmé son appui ferme aux droits de l’Argentine sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ainsi que les zones maritimes environnantes, tout en déplorant la poursuite de cette « situation coloniale anachronique sur le sol américain ».

Or, a déploré l’Argentine, cela fait maintenant 41 ans que le Royaume-Uni a suspendu les négociations sur cette question.  « Nous sommes ici aujourd’hui pour exiger justice devant la communauté internationale face à la violation flagrante et permanente du droit international que commet le Royaume-Uni, au mépris des mandats de la communauté internationale », a déclaré le Secrétaire chargé des îles Malvinas, de l’Antarctique et de l’Atlantique Sud au Ministère argentin des affaires étrangères.

Le 2 mars dernier, Buenos Aires a proposé à Londres un programme bilatéral renouvelé concernant l’Atlantique Sud afin de mettre en œuvre les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, une proposition demeurée sans réponse. Pire encore, le Royaume-Uni continue, selon lui, de mener des actions unilatérales liées à l’exploration et à l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, tout en maintenant une présence militaire disproportionnée dans l’Atlantique Sud, comme le démontre le déploiement récent de prétendues forces de sécurité en provenance du Kosovo, introduction de forces étrangères sur un territoire en proie à un conflit de souveraineté.

Le Royaume-Uni a rétorqué que l’Argentine continue d’entraîner ses voisins dans des prétentions territoriales « illégitimes », sa souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas) étant à ses yeux établie depuis 1765, avant même la création de l’Argentine.  Sa représentante a par ailleurs nié toute militarisation des îles, les forces qui y sont déployées étant purement défensives selon elle. 

S’agissant de Porto Rico, la CELAC a réitéré le caractère latino-américain et caribéen de l’île, qui a fait l’objet, depuis 51 ans, de 41 résolutions et décisions au Comité spécial des Vingt-Quatre.  Le Quatuor de la CELAC a d’ailleurs récemment été chargé de présenter des propositions pour aller de l’avant sur cette question.  Les États-Unis ont cependant fait valoir que les Portoricains sont des citoyens américains à part entière, les derniers référendums qui y ont été menés confirmant leur volonté de préserver la relation actuelle, voire l’approfondir.

Enfin, Sainte-Lucie a encouragé les parties concernées à convenir d’une voie « claire et responsable » pour permettre au peuple des Îles Vierges britanniques de parvenir à une autonomie complète, conformément aux options de statut politique prévues par le droit international.  En tant que membre du Comité spécial des Vingt-Quatre Sainte-Lucie entend continuer d’insister sur l’importance « cruciale » de mettre en œuvre les résolutions sur la décolonisation adoptées par l’Assemblée générale, à l’aide d’une allocation budgétaire adéquate.

Face au « fléau de la colonisation » qui perdure encore aujourd’hui, 78 ans après la fondation de l’ONU, exacerbant les effets de l’insécurité alimentaire, des conflits ou encore des changements climatiques sur les économies déjà fragiles des territoires non autonomes, le Guyana a demandé aux puissances administrantes de coopérer pleinement avec l’ONU dans le cadre d’un dialogue ouvert et par l’adoption de résolutions spécifiques permettant d’éradiquer sans délai la colonisation, tout en protégeant les ressources humaines et naturelles des territoires, qui constituent l’héritage de ces peuples.

La Commission poursuivra son débat général demain, mardi 10 octobre 2023, à 10 heures.

SUITE DE L'EXAMEN DES POINTS RELATIFS À LA DÉCOLONISATION 

Déclarations

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a réitéré son appui ferme au processus de décolonisation, tout en déplorant que plus de la moitié des 17 territoires non autonomes restants se trouvent dans cette sous-région. Dans le cadre de la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, la CELAC invite les puissances administrantes à coopérer pleinement aux travaux du Comité spécial de la décolonisation.  À cette fin, elle a demandé au Département de la communication globale (DCG) et aux centres d’information des Nations Unies de redoubler d’efforts afin de diffuser des informations sur la décolonisation. 

Comme elle l’a fait lors du septième Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes qui s’est tenu à Buenos Aires le 24 janvier dernier, la CELAC réaffirme son plus ferme soutien aux droits de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants.  Les pays de la région ont également déclaré leur intérêt permanent pour que l’Argentine et le Royaume-Uni reprennent les négociations en vue de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique et définitive au différend de souveraineté qui les oppose, conformément à la résolution 2065 (XX) de l’Assemblée générale.  À cette fin, la CELAC a demandé au Secrétaire général de redoubler d’efforts pour mener à bien la mission de bons offices qui lui a été confiée par l’Assemblée générale.  Afin de parvenir à une solution pacifique et définitive à cette « situation coloniale anachronique sur le sol américain », les parties doivent s’abstenir d’apporter des modifications unilatérales à la situation actuelle.  En décembre 2022, a rappelé la représentante, la CELAC a adopté une déclaration rejetant l’intention du Royaume-Uni d’introduire de nouveaux acteurs militaires dans les Îles Malvinas, y voyant une provocation injustifiée. 

Lors de ce Sommet, la CELAC a réitéré le caractère latino-américain et caribéen de Porto Rico, qui a fait l’objet, depuis 51 ans, de 41 résolutions et décisions au Comité spécial de la décolonisation.  Le Quatuor de la CELAC a été chargé de présenter des propositions pour aller de l’avant sur cette question.  S’agissant des « petits territoires insulaires » des Caraïbes et du Pacifique, qui constituent la majorité des territoires non autonomes, la CELAC estime nécessaire de continuer à prendre des mesures pour faciliter une croissance équilibrée de leurs économies fragiles, notamment s’agissant des Îles Turques et Caïques. 

Se tournant vers le Sahara occidental, la représentante a réaffirmé son appui aux efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour parvenir à une solution politique juste et durable conduisant à l’autodétermination du peuple de ce territoire.

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a regretté que 73 ans après son adoption, les objectifs de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ne soient toujours pas réalisés, puisqu’il reste toujours 17 territoires non autonomes inscrits à l’ordre du jour de la Commission.  La représentante a, par conséquent, revendiqué le droit à l’autodétermination pour les 2 millions de personnes concernées de ces territoires.  Pour ce qui est du Sahara occidental, le Costa Rica souhaite une solution politique juste et durable qui s’inscrive dans le cadre des résolutions pertinentes de l’ONU, a‑t‑elle expliqué, en demandant que la voix du peuple sahraoui soit entendue.  Elle a également insisté sur le droit à l’intégrité territoriale, en appuyant, dans ce contexte, la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants, et en appelant à régler ce différend autour d’une table de négociation, comme le demandent les résolutions pertinentes de l’ONU sur ce différend colonial. La déléguée a ensuite demandé au Secrétaire général de renforcer ses bons offices sur cette question afin de faire avancer son règlement pacifique. 

M. NEVILLE GERTZE (Namibie) a indiqué que son pays continue de défendre une solution viable, durable et réaliste à la question du Sahara occidental. « Nous exhortons les États Membres à respecter la volonté souveraine du peuple sahraoui et son droit inaliénable à décider de son avenir politique, conformément à la Charte », a‑t‑il dit.  Le délégué a déploré l’incapacité de la MINURSO à s’acquitter de son mandat, avant de lui demander de garantir la tenue d’un referendum libre et transparent et d’en proclamer les résultats.  Il s’est prononcé en faveur de la visite d’une mission au Sahara occidental afin de procéder à une évaluation plus précise de la situation sur le terrain.  Il a enfin souligné la nécessité d’une application constante de la Charte des Nations Unies et du droit international, au profit notamment du peuple palestinien.  L’escalade des derniers jours souligne cruellement notre incapacité à user des instruments à notre disposition pour régler des conflits de longue date, a conclu le délégué. 

Accompagné des membres du Parlement argentin qui composent le Conseil national des affaires relatives aux îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et aux espaces maritimes environnants, M. GUILLERMO CARMONA (Argentine), Secrétaire chargé des Îles Malvinas, de l’Antarctique et de l’Atlantique Sud au Ministère des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a noté que la résolution 2065 (XX) de l’Assemblée générale, adoptée en 1965, a reconnu cette question comme un cas particulier de décolonisation et exhorté les parties à trouver une solution négociée.  Or, cela fait maintenant 41 ans que le Royaume-Uni a décidé de geler les négociations avec l’Argentine.  « Nous sommes ici aujourd’hui pour exiger justice devant la communauté internationale face à la violation flagrante et permanente du droit international que commet le Royaume-Uni, au mépris des mandats de la communauté internationale », a déclaré le Secrétaire.  À ses yeux, la question des îles Malvinas diffère des autres questions coloniales en ce qu’elle doit être résolue par des négociations bilatérales entre les deux seules parties en différend, en tenant compte des intérêts des habitants des îles. 

Cependant, Londres n’engagera des négociations avec Buenos Aires que si les habitants du territoire le souhaitent, a rappelé le Secrétaire, un raisonnement dénué selon lui de tout fondement en droit international.  En fait, aucune résolution portant sur cette question ne mentionne la volonté des habitants du territoire ni le principe d’autodétermination.  L’inapplicabilité de ce principe découle du fait qu’il s’agit d’un « territoire colonisé, sans peuple soumis à l’assujettissement, à la domination ou à l’exploitation coloniale ».  Selon lui, la législation coloniale britannique « illégitime » a été conçue dès le départ pour préserver le caractère britannique de la population et rendre difficile l’installation des Argentins du continent. 

Le 2 mars dernier, l’Argentine a proposé au Royaume-Uni un programme bilatéral renouvelé concernant l’Atlantique Sud afin de mettre en œuvre les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Ce processus prévoit la mise en place d’un processus formel de négociations concernant les questions d’intérêt mutuel, notamment la souveraineté des îles, leur connectivité avec le continent argentin, la garantie des intérêts des habitants, la conservation des ressources naturelles et la démilitarisation des zones contestées.  Le Gouvernement argentin, a indiqué le Secrétaire, attend toujours une réponse favorable du Royaume-Uni.  Dans une déclaration commune issue du troisième sommet entre la CELAC et l’Union européenne, celle-ci a reconnu pour la première fois la position de l’Amérique latine et des Caraïbes concernant la question des îles Malvinas, soulignant l’importance du dialogue et du respect du droit international.  Or Londres reste sourd à ces appels de la communauté internationale.  Pire encore, il continue de mener des actions unilatérales liées à l’exploration et à l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, et maintient une présence militaire disproportionnée dans l’Atlantique Sud, comme le démontre le déploiement récent de prétendues forces de sécurité du Kosovo, introduction de forces étrangères dotées de capacités militaires sur un territoire en conflit de souveraineté.

M. AHMAD SAMIR FAHIM HABASHNEH (Jordanie) a soutenu l’intégrité territoriale et la souveraineté du Maroc, en appelant à œuvrer collectivement à la recherche d’une solution à la question du Sahara « marocain ». Revenant sur la dernière visite en date de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. de Mistura, dans la région, le représentant a souligné qu’elle avait pour objectif de relancer le processus politique dans l’espoir de parvenir à une solution permanente et réaliste à la question du Sahara.  Il a salué la proposition du Maroc et le plan d’autonomie proposé pour parvenir à une solution conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.

Mme FRANCESS PIAGIE ALGHALI (Sierra Leone) a appelé à une coopération plus étroite avec les puissances administrantes en vue notamment d’appliquer le Programme 2030 dans les territoires non autonomes.  Elle a encouragé ces puissances à présenter une feuille de route aux Nations Unies afin de garantir le droit à l’autodétermination des peuples vivant dans ces territoires.  Le Sahara occidental est la seule question en suspens en Afrique, a-t-elle rappelé, en défendant une solution viable, durable et mutuellement acceptable.  À ce titre, elle a apporté son soutien à l’initiative d’autonomie marocaine, qui est porteuse selon elle d’une solution pérenne.  Enfin, elle a noté l’amélioration de l’indice de développement humain dans la région grâce aux efforts de développement entrepris par le Maroc.

M. ANDRÉS MONTALVO SOSA (Équateur) s’est associé aux positions défendues par la CELAC et le MERCOSUR.  Regrettant que 17 territoires continuent d’être non autonomes, il a appelé à renouveler l’engagement collectif à venir à bout du colonialisme sous toutes ses formes et en réaffirmant le droit à l’autodétermination des peuples.  Il est fondamental d’encourager au dialogue entre puissances administrantes et territoires non autonomes pour faire avancer les processus de décolonisation, a-t-il insisté.  S’agissant des îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes, le représentant a appelé à la reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU sur cette question. Au sujet du Sahara occidental, il a déclaré que ce dossier exige une solution politique mutuellement acceptable et conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a appelé à redoubler d’efforts pour surmonter « l’immobilisme récurrent » de l’ordre du jour du Comité spécial de la décolonisation au cours des dernières décennies.  Pour y parvenir, deux facteurs essentiels doivent être réunis, à savoir une volonté politique résolue et l’adoption d’une approche au cas par cas.  Le différend de souveraineté concernant les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants doit être évalué de manière globale et résolu au moyen de négociations directes entre les parties, a‑t‑il préconisé, tout en assurant l’Argentine de son soutien. Il est essentiel que le Secrétaire général fasse usage de ses bons offices, tel que demandé par l’Assemblée générale.  Le représentant a prôné à cette fin la mise en place de conditions nécessaires à la reprise du dialogue et des négociations directes.  Il est également essentiel que les parties s’abstiennent d’apporter des modifications unilatérales à la situation actuelle des îles, y compris l’exploration et l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables.

Il n’existe aujourd’hui aucune condition ni aucun fondement permettant de prévoir que les parties au différend sur le Sahara occidental assoupliront leurs positions afin de parvenir à une solution mutuellement acceptable, a constaté le représentant.  Afin d’y parvenir, il a réitéré son soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental.

M. DIAMANE DIOME (Sénégal) a souligné l’évolution positive dans le différend régional du Sahara marocain et les progrès réalisés dans le cadre du processus mené sous les auspices de l’ONU.  Il s’est félicité des avancées notables accomplies par le Maroc sur le terrain, permettant une amélioration de la situation des droits humains, le renforcement de la démocratie locale et la promotion du développement dans tout le Sahara marocain.  L’initiative d’autonomie avancée, proposée par le Maroc, offre les meilleures garanties pour une solution juste, durable et mutuellement acceptable par les parties, a estimé le délégué.  Il a considéré que cette initiative, soutenue par une centaine d’États, « augure d’un avenir meilleur pour toute la région sahélo-saharienne ».  Il a aussi mentionné la décision de 30 États, y compris le Sénégal, d’ouvrir des représentations consulaires à Laayoune ou Dakhla.  Enfin, jugeant « indéniables » les progrès réalisés dans le processus politique, il a appelé à leur consolidation.

Mme MARIAM AL JALAHMA (Bahreïn) a salué les efforts déployés par les Nations Unies pour réaliser les objectifs fixés par la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.  Passant à la situation en cours dans la bande de Gaza, la représentante a insisté sur l’impératif de protéger à tout prix les civils, conformément au droit international humanitaire, et à faire immédiatement cesser l’escalade. Elle a appelé à tout mettre en œuvre pour régler le conflit palestinien sur la base de la solution des deux États, conformément aux principes du droit international, à l’Initiative de paix arabe et aux résolutions pertinentes de l’ONU.   Au sujet du Sahara occidental, le Bahreïn défend l’intégrité territoriale du Maroc et soutient le Plan d’autonomie proposé par le Royaume, a indiqué la déléguée.  En outre, elle a exigé que l’Iran cesse son occupation des trois îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa, avant d’appuyer les efforts des Émirats arabes unis pour rétablir leur souveraineté sur ces îles.

M. RENÉ ALFONSO RUIDÍAZ PÉREZ (Chili) a exhorté la communauté internationale à déployer les efforts nécessaires pour mettre fin au colonialisme, la moitié des 17 territoires non autonomes qui subsistent se trouvant dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Après avoir formé le vœu que le différend de souveraineté concernant les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants soit résolu de façon pacifique, il a exprimé son appui à son allié argentin.  Conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, il a appelé les parties à reprendre les négociations et à s’abstenir d’apporter des modifications unilatérales susceptibles d’envenimer la situation.

M. HARRY EDUARDO PINTO BERRÍO (Panama) a réaffirmé le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il s’est associé aux revendications territoriales légitimes de l’Argentine dans le différend qui l’oppose au Royaume-Uni.  Le délégué a appelé à la reprise du dialogue entre les deux parties en vue d’aboutir à un règlement négocié et pérenne.  Elles doivent en outre s’abstenir de toute décision unilatérale, a‑t‑il ajouté, avant de souligner, une nouvelle fois, la légitimité des demandes de l’Argentine. 

M. VAHID GHELICH (République islamique d’Iran) a souligné la nécessité d’éliminer le colonialisme sous toutes ses formes et manifestations ainsi que les pratiques néocoloniales modernes, dont l’exploitation économique, les mesures coercitives unilatérales, les restrictions d’accès aux nouvelles technologies et autres politiques coloniales. Toutes ces politiques ne peuvent être conciliées avec la Charte des Nations Unies ou d’autres documents fondamentaux tels que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a-t-il argué.  Il a également rappelé aux puissances administrantes les responsabilités qui leur incombent en vertu de la Charte, notamment de protéger les ressources humaines et naturelles des territoires non autonomes contre tout abus éventuel.  En outre, le délégué a insisté sur la nécessité de faire en sorte que tous les peuples qui ont souffert d’une domination ou de l’occupation coloniale soient indemnisés équitablement pour toutes les pertes humaines et matérielles.  À cet égard, le représentant a mis l’accent sur les progrès politiques, économiques, sociaux et éducatifs des territoires non autonomes dans le cadre du processus de décolonisation comme étant une condition préalable à toute décision visant à modifier leur statut.

En ce qui concerne la question du Sahara occidental, il a soutenu le processus de négociations en cours en vue d’une solution juste, pérenne et mutuellement acceptable, qui passe par le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a souligné la coopération inédite nouée par la France avec l’ONU.  « Nous coopérons avec le Comité spécial de la décolonisation, y compris depuis deux ans par un dialogue au niveau ministériel. »  Aucun autre pays n’en a fait autant, a-t-il affirmé.  Il a rappelé que trois référendums ont eu lieu et qu’ils ont conclu au maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.  « Une page s’est tournée, mais ce n’est pas la fin du processus », a-t-il déclaré. Le dialogue politique a repris et les travaux relatifs à l’organisation politique et institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie sont en cours, a précisé le délégué.

Le Président français, qui s’est rendu en juillet en Nouvelle-Calédonie, a proposé de bâtir ensemble un chemin de pardon, c’est-à-dire un travail collectif sur la mémoire de la Nouvelle-Calédonie, et un chemin d’avenir, de projet, a précisé le délégué.  « Un projet institutionnel d’abord, qui préserve l’acquis de Nouméa: le droit d’autodétermination, les institutions locales, la citoyenneté, le transfert de compétences », a-t-il dit, en ajoutant que ce projet institutionnel doit aussi marquer des évolutions, notamment sur le dégel du corps électoral. Enfin, il a rappelé que ce chemin d’avenir doit aussi reposer sur un projet économique et social, à savoir le développement de la filière agricole et la réforme de la filière du nickel et la lutte contre les inégalités sociales entre femmes et hommes, a-t-il ajouté.

Mme AL-ALI (Émirats arabes unis) a exprimé les condoléances et la profonde tristesse de son pays à la suite à la violence des derniers jours dans le territoire palestinien, en appelant à y mettre fin.  Sur la question du Sahara occidental, elle a appuyé l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en 2007, estimant qu’elle constitue une solution qui va de pair avec les résolutions pertinentes de l’ONU.  Elle a espéré que les tables rondes entre parties prenantes à ce différend se poursuivront, avant de saluer les récentes visites de l’Envoyé personnel du Secrétaire général dans la région en vue de relancer ce processus.  La déléguée a ensuite réitéré la revendication de souveraineté des Émirats arabes unis sur les trois îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d'Abou Moussa, en appelant l’Iran à mettre fin à son occupation de ces îles.  Ce différend ne peut être réglé que pacifiquement par la voie de la négociation directe ou par la Cour internationale de Justice, a‑t‑elle conclu.

M. OUMAROU GANOU (Burkina Faso) a exprimé sa solidarité à l’endroit des peuples des territoires non autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes, au nom de son pays « décolonisé depuis 1960 mais luttant toujours pour recouvrer sa souveraineté sur plein d’aspects ». Pour ce faire, il a souligné la nécessité d’un dialogue sincère et de la concertation permanente entre parties prenantes, sous l’égide de l’ONU.  S’agissant du Sahara occidental, le représentant a prôné le dialogue et le compromis afin de parvenir à une solution politique définitive.  À cet égard, il a salué les initiatives de dialogue entreprises par l’Envoyé personnel du Secrétaire général sur cette question, ainsi que sa visite au Sahara occidental en septembre 2023.  L’initiative marocaine d’autonomie, qui est selon lui conforme au droit international ainsi qu’aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, constitue la solution à ce différend. Le représentant s’est félicité de l’accord conclu le 16 septembre 2022 entre le Maroc et le Front POLISARIO pour relancer le Plan de paix.  Comme une trentaine d’autres pays, le Burkina Faso a ouvert en 2020 un consulat à Dakhla. De même, les investissements réalisés depuis 2015 dans le cadre du Nouveau modèle de développement auront selon lui un impact durable sur la qualité de vie des populations. 

M. JUAN DE DIOS EDJO MEMBA (Guinée équatoriale) a appuyé les efforts pour un règlement de la situation au Sahara occidental.  Il s’est félicité de la relance du processus politique et a salué l’approche constructive du Maroc.  Ce pays n’a cessé d’œuvrer en faveur d’une solution pacifique, a dit le délégué, en soulignant l’importance de l’initiative d’autonomie avancée du Maroc en vue d’une solution pérenne.  « Cette initiative mérite tout notre soutien. » Il a noté la dynamique de développement positive dans la région, avant de souligner la bonne coopération du Maroc et de la MINURSO.  Il a enfin mentionné la décision de son pays d’ouvrir des représentations consulaires à Laayoune et Dakhla.

M. CARLTON RONNIE HENRY (Sainte-Lucie) a encouragé toutes les parties concernées à convenir d’une voie claire et responsable permettant au peuple des Îles Vierges britanniques de parvenir à une autonomie totale, conformément aux options de statut politique véritable prévues par le droit international.  En tant que membre du Comité spécial de la décolonisation, Sainte-Lucie continuera de souligner l’importance cruciale de la mise en œuvre des résolutions sur la décolonisation adoptées par l’Assemblée générale, a affirmé le représentant, avant de regretter les difficultés rencontrées par le Comité spécial de la décolonisation et de demander une allocation budgétaire appropriée pour lui permettre de remplir son mandat.  Le délégué a plaidé pour une approche au cas par cas pour chaque territoire non autonome, comme le prévoient les résolutions depuis plusieurs décennies et comme le demandent continuellement un certain nombre de territoires eux-mêmes.  Il a fait valoir que les évaluations de l’autonomie de plusieurs petits territoires réalisées par des experts indépendants et présentées lors des séminaires régionaux du Comité spécial de la décolonisation continuent d’apporter une contribution importante au processus d’examen. 

S’agissant de la situation coloniale spéciale et particulière des Îles Falkland (Malvinas), il a encouragé un règlement pacifique et négocié de ce conflit de souveraineté entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à travers le dialogue.  Quant à la question du Sahara occidental, le représentant a espéré la reprise des tables rondes entre les quatre parties prenantes, sous les auspices de l’ONU. Il a réitéré le soutien de Sainte-Lucie à une solution juste et mutuellement acceptable entre les parties, par le dialogue et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. À cet égard, il a encouragé les parties à rester engagées dans le processus.  Il a ensuite soutenu l’initiative marocaine d’autonomie, « qui est considérée comme sérieuse et crédible par le Conseil de sécurité depuis 2007 ».

M. JEAN CLAUDE MANZERI NGONDO (République du Congo) a appelé à un renforcement de l’action axée sur le dialogue afin d’insuffler un nouvel élan au processus de décolonisation.  La coopération avec les Nations Unies est un élément clef, a dit le délégué, en appelant à un règlement pacifique des différends.  Enfin, il a souligné l’approche de dialogue prônée par son pays et espéré des travaux fructueux au sein de la Commission.

M. MOHANNAD BAGHDADI (République arabe syrienne) a défendu le droit à l’autodétermination des peuples avant de constater que les territoires non autonomes ont souvent été transformés en bases militaires ou en centres d’essais nucléaires par les puissances administrantes.  Il a plaidé pour une approche au cas par cas des processus de décolonisation de ces territoires.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a regretté que le « fléau de la décolonisation » perdure aujourd’hui, 78 ans après la fondation de l’ONU. Les défis multiples auxquels nous sommes confrontés, qu’il s’agisse de l’insécurité alimentaire, des conflits, de la dette ou des changements climatiques, ont des effets dévastateurs pour les économies déjà fragiles des territoires non autonomes.  Elle a appelé les puissances administrantes à coopérer pleinement avec l’ONU dans le cadre d’un dialogue ouvert et de l’adoption de résolutions spécifiques afin d’éradiquer rapidement la colonisation. Celles-ci se doivent de favoriser les progrès socioéconomiques de ces territoires, tout en protégeant leurs ressources humaines et naturelles de tout abus.  Ces ressources constituent en effet l’héritage de ces peuples, y compris des populations autochtones des territoires non autonomes.  La représentante s’est particulièrement inquiété des activités visant à exploiter les ressources naturelles d’une manière qui prive les peuples de ces territoires de leur droit à en disposer. Face à la vulnérabilité aux effets des changements climatiques et aux défis particuliers liés à mise en œuvre des objectifs de développement durable dans ces territoires, elle a appelé à une coopération accrue.  La déléguée a par ailleurs demandé la cessation immédiate de l’escalade de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ainsi qu’à mettre fin aux souffrances endurées par le peuple palestinien.

M. NITISH BIRDI (Inde) a indiqué que son pays a toujours été en première ligne de la lutte contre le colonialisme, avant de se dire partisan d’une approche pragmatique en matière de décolonisation.  Il a dénoncé la propagande mensongère du Pakistan à l’encontre de son pays, détournant la Commission de ses objectifs.  Le Jammu-et-Cachemire fait et fera toujours partie intégrante de l’Inde, a tranché le délégué, en ajoutant qu’aucune propagande ne pourra occulter ce fait.  « Il est regrettable que les dirigeants du Pakistan, au lieu de mettre de l’ordre dans leur pays, continuent de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Inde et de s’adonner à une propagande anti-indienne provocatrice et dénuée de tout fondement. » Enfin, il a rappelé que le Pakistan appuie ouvertement les groupes terroristes, en ajoutant que les minorités religieuses et ethniques y sont systématiquement persécutées.

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a réitéré le soutien de son pays aux droits de l’Argentine dans le conflit de souveraineté sur les Îles Malvinas, les Îles Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes. Réaffirmant l’importance d’y mettre fin par une solution pacifique et négociée, elle a rappelé que la spécificité de cette question coloniale a été reconnue, et que les résolutions pertinentes de l’ONU appellent à y trouver, dès que possible, une solution pacifique et définitive.  À cette fin, la représentante a encouragé les parties à renforcer le processus de dialogue et de coopération visant à trouver une solution à ce différend territorial. Elle a soutenu les efforts de bons offices du Secrétaire général de l’ONU en vue d’aider les parties à se conformer aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a réitéré son soutien aux efforts du Maroc pour parvenir à une solution politique crédible et acceptable au Sahara occidental.  Il a fait sien l’appel lancé aux parties pour qu’elles maintiennent un esprit de coopération avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général en vue de relancer le processus politique.  Fidèle à la tradition de solidarité régionale de son pays, le représentant a exprimé son soutien aux « justes revendications » de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ainsi que les zones maritimes environnantes.  Comme le prévoient les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, ce différend ne peut être résolu que par des moyens pacifiques et des négociations, a-t-il conclu.

Mme MARISKA DWIANTI DHANUTIRTO (Indonésie) a appelé à un examen au cas par cas des 17 territoires non autonomes, une stratégie unique ne pouvant être de mise.  Au-delà d’une bonne compréhension de la situation de ces territoires, il est crucial que nous entendions les voix de toutes les parties impliquées dans l’élaboration de solutions à la fois constructives et durables, a ajouté la déléguée.  Elle a estimé qu’un dialogue continu et des consultations suivies entre toutes les parties prenantes pourront contribuer à surmonter les divergences et à régler pacifiquement les différends.  Enfin, elle a souligné la nécessité d’une cohérence de tous les efforts entrepris avec les principes de la Charte des Nations Unies.

M. JOSÉ EDUARDO PEREIRA SOSA (Paraguay) s’est félicité de l’engagement de l’ONU dans le processus de décolonisation, qui a permis à plusieurs nations d’accéder à l’indépendance.  Les résolutions 1514 et 1541 de l’Assemblée générale constituent à ses yeux les instruments les plus appropriés pour parvenir au plein exercice de la souveraineté des peuples.  Le représentant a réaffirmé la position traditionnelle de son pays, lequel reconnaît la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ainsi que les zones maritimes environnantes.  Cette question, qui remonte au XIXe siècle, constitue l’un des derniers vestiges du colonialisme sur le continent sud-américain, qui rejette toutes les formes de colonialisme.  La reprise des négociations entre les parties est seule à même de mener à une solution équitable, pacifique et définitive, a-t-il argué, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.

Concernant la situation au Sahara occidental, le représentant a donné son aval aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité sur cette question.  Il a de plus exprimé son soutien aux efforts déployés par l’Envoyé personnel pour faciliter les négociations entre les parties.  Le représentant a salué à cet égard la pertinence des rapports et recommandations du Comité spécial de la décolonisation.

M. ROBERT KRIS (États-Unis) a affirmé que les États-Unis sont fiers de soutenir le droit à l’autodétermination des peuples et continueront à défendre l’application intégrale de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, avant de reconnaître les défis spécifiques qui se posent aux Samoa américaines, à Guam et aux Îles Vierges américaines. Néanmoins, beaucoup de progrès ont été possibles, et les liens forts entre ces territoires et le reste de la nation ont pu être renforcés par l’aide apportée au niveau fédéral pendant la pandémie comme à tous les États américains.  Sous l’Administration Biden-Harris, des voies ont été explorées pour répondre aux injustices ethniques et raciales, a expliqué le représentant.  Même s’ils figurent sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU, « en réalité, ces territoires sont autonomes au niveau local », a-t-il argué, faisant valoir des institutions démocratiques et un secteur privé robuste. Ils définissent leurs propres priorités, ont leur identité et bénéficient d’une représentation politique au niveau fédéral, notamment au Sénat, a encore mentionné le représentant.

Il a ensuite affirmé que les Portoricains sont des citoyens américains à part entière et que les derniers référendums confirment leur volonté de préserver la relation actuelle, voire l’approfondir.  En guise de conclusion, le délégué a affirmé que les États-Unis continueront à soutenir les Samoa américaines, Guam et les Îles Vierges américaines dans leurs efforts pour améliorer les conditions de vie de leur peuple.

M. HASSAN MOHAMMED A. ALAMRI (Arabie saoudite) a dit que la question palestinienne reste la cause principale des Arabes et des musulmans.  Il a appuyé le peuple palestinien dans la restauration de ses droits légitimes, avant d’appeler, face à la situation actuelle dans la bande de Gaza, à la retenue et à la désescalade.  La communauté internationale doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités, a dit le délégué, en appuyant une solution des deux États.  Il a appuyé les efforts du Maroc en vue d’un règlement de la situation au Sahara marocain, soulignant l’importance de l’initiative d’autonomie avancée par ce pays.  Il a rejeté toute tentative visant à porter atteinte à la souveraineté du Maroc.  Enfin il a rappelé la souveraineté des Émirats arabes unis sur les îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d'Abou Moussa, « occupées par l’Iran ».

Droits de réponse

L’Iran a réagi aux déclarations « infondées » des Émirats arabes unis, du Bahreïn et de l’Arabie saoudite concernant trois îles dans le Golfe persique, y voyant une attaque contre l’intégrité territoriale de son pays.  Il a rejeté l’existence même d’un différend concernant les trois îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa, qui sont et resteront une partie intégrante du territoire iranien.  Il a par ailleurs affirmé l’intention de son pays de renforcer les relations bilatérales avec les Émirats arabes unis. 

En réponse aux propos de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et de nombreuses délégations de l’Amérique latine et des Caraïbes, le Royaume-Uni a déploré que l’Argentine continue d’entraîner ses voisins dans ses prétentions territoriales « illégitimes ». La souveraineté du Royaume-Uni sur les Îles Falkland (Malvinas)est à ses yeux établie depuis 1765, avant même la création de l’Argentine.  Qui plus est, le droit à l’autodétermination de la population de ces îles est enchâssé dans la Charte des Nations Unies, y compris s’agissant de ses ressources naturelles.  Sa représentante a nié toute militarisation des îles, les forces qui y sont déployées étant purement défensives.

Le Pakistan a répondu à l’intervention de l’Inde, en réaffirmant que tous les peuples sous domination étrangère ont droit à exercer l’autodétermination.  Année après année, l’Inde continue à présenter une position factuelle incorrecte en affirmant que le Jammu-et-Cachemire fait intégralement partie de l’Inde alors même que ce territoire a été reconnu par l’ONU comme étant un territoire faisant l’objet d’un différend par le Conseil de sécurité, a souligné le représentant.  Il a affirmé que la déclaration faite aujourd’hui par l’Inde n’est « qu’une piteuse tentative » de camoufler la manière dont elle traite ses minorités, en affirmant qu’aujourd’hui plus de 200 millions de musulmans sont confrontés à la discrimination en Inde.  Le Pakistan en appelle à la communauté internationale et à l’ONU pour qu’elles prennent rapidement conscience de la montée de l’islamophobie en Inde.  En outre, il exige l’application des résolutions pertinentes de l’ONU sur la question du Jammu-et-Cachemire, a conclu le représentant.

Les Émirats arabes unis, qui s’exprimaient aussi au nom de Bahreïn, du Koweït et de l’Arabie saoudite, ont répondu à l’Iran en affirmant à nouveau que ce dernier n’a aucun droit légitime sur les trois îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa qui font partie historiquement des Émirats arabes unis.  L’occupation de ces trois îles par l’Iran constitue une violation du principe d’autodétermination et de la souveraineté sur lequel se fonde le travail de cette Commission, même si cette question n’est pas inscrite à son ordre du jour. 

Le délégué de l’Argentine a souhaité réagir aux propos du Royaume-Uni sur les Îles Malvinas, en rappelant qu’elles font partie intégrante du territoire argentin.  Leur occupation illégale a fait l’objet de résolutions onusiennes qui reconnaissent le différend de souveraineté, a dit le délégué, en soulignant le caractère erroné de l’analyse historique faite par le Royaume-Uni.  Il a rappelé que le référendum qui a eu lieu dans ces îles est un acte unilatéral sans valeur juridique.  Nous avons toujours été partisan du dialogue avec le Royaume-Uni pour parvenir à une solution, a conclu le délégué, en rappelant à nouveau que ces îles font partie intégrante du territoire argentin.

Le délégué de l’Iran a indiqué qu’aucun différend entre son pays et les Émirats arabes unis n’est reconnu.  Les îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa font et feront toujours partie du territoire iranien.  Enfin, il a dit que le golfe Persique est la seule dénomination valable de la zone allant de la péninsule arabique au plateau iranien.

En réponse à la Namibie et d’autres délégations, Israël a déclaré que les « attaques terroristes barbares » des derniers jours ont été dévastatrices pour tous les habitants de son pays.  Elle a dénoncé les « pogroms » d’une ampleur sans précédent menés par des terroristes qui les ont ensuite célébrés dans les rues de Gaza.  « Ce que vous devriez faire, c’est condamner la terreur sans équivoque », a ajouté sa représentante.  « Condamnez le Hamas qui célèbre le massacre de mon peuple. »   

Reprenant la parole, les Émirats arabes unis ont répété que les îles de la Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa, situées dans le golfe « Arabique », font partie intégrante du territoire de son pays. 

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