En cours au Siège de l'ONU

Session de fond de 2023,
383e, 384e et 385e séances plénières - matin & après-midi
CD/3857

Commission du désarmement: la Haute-Représentante plaide pour des mesures de confiance destinées à freiner l’érosion du régime de non-prolifération

Les appels des États Membres en faveur de l’adoption de mesures de transparence et de confiance ont fusé, ce matin, à l’ouverture de la session 2023 de la Commission du désarmement, sur fond d’érosion du régime de non-prolifération et de risque d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. 

La montée de la rhétorique nucléaire dangereuse, « trop souvent entendue dans le contexte de la guerre en Ukraine », constitue un rappel alarmant que les risques sont bien réels, a reconnu d’emblée la Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu.  La concurrence stratégique accrue, le renforcement des armes nucléaires dans les doctrines militaires, les investissements dans le nucléaire et la modernisation des arsenaux par les États « dotés » correspondent selon elle à une « course aux armements qualitative », dans un contexte d’érosion du régime de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements.

« Il y a un besoin immédiat de désescalade et de réduction des risques », a ajouté la Haute-Représentante, en s’alarmant de « l’érosion de la confiance » dans le régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Après le lancement de sa guerre d’agression contre l’Ukraine, la Fédération de Russie a rompu le consensus sur le document final de la Conférence d’examen du TNP et, en février de cette année, annoncé la suspension de sa participation au Traité New START, fragilisant d’autant la stabilité nucléaire mondiale, a déploré la Lituanie, au nom des pays baltes.  Moscou continue en outre sa rhétorique nucléaire « menaçante et irresponsable », comme son annonce, le 25 mars dernier, du déploiement d’armes nucléaires sur le territoire du Bélarus. 

L’échec des deux dernières conférences d’examen du TNP nous « plonge dans des eaux inexplorées et dangereuses », a regretté l’Afrique du Sud, et démontre la « profonde hypocrisie » des États dotés d’armes nucléaires qui placent leurs arsenaux hors de tout contrôle alors même qu’ils tentent de dissuader les autres pays d’y recourir pour leur propre sécurité. 

Élu Président de la Commission, M. Akan Rakhmetullin, du Kazakhstan, a toutefois noté les progrès réalisés lors des négociations bilatérales et de la dixième Conférence d’examen du TNP, malgré la détérioration de l’environnement sécuritaire mondial depuis la dernière session de fond de la Commission, notamment du fait du conflit en Ukraine. 

Pour les Philippines, qui s’exprimaient au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le TNP demeure la pierre angulaire du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  S’il incombe aux États dotés de s’acquitter de leurs responsabilités en matière de désarmement nucléaire, la réduction des risques nucléaires ne peut se faire aux dépens des obligations en matière de désarmement. 

Les mesures de réduction des risques nucléaires ne constituent en effet qu’une « étape transitoire provisoire » du processus de réalisation des objectifs de désarmement complet, a renchéri El Salvador, tout en précisant qu’elles ne peuvent en aucun cas légitimer la possession voire l’existence même des armes nucléaires.

Les puissances nucléaires doivent en effet prendre des mesures concrètes et quantifiables afin d’assurer le respect de leurs obligations en matière de désarmement au titre du TNP, a fait valoir à son tour l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Comme le Maroc, ce pays a jugé urgente l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant permettant de garantir la protection des États non dotés d’armes nucléaires contre le recours ou la menace de recours aux armes nucléaires. 

La communauté internationale est par ailleurs confrontée à des défis accrus en matière de sécurité des activités spatiales, a observé la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, ce qui pourrait compromettre l’accès et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par les générations futures.  À cet égard, l’Union européenne a fait valoir que l’adoption de normes, de règles et de principes destinés à rendre plus responsables les comportements spatiaux constitue la voie à suivre pour renforcer la sécurité spatiale collective. 

Une opinion partagée par le Chili qui a reconnu l’importance d’intégrer la question de la transparence et des mesures de confiance aux activités spatiales afin de prévenir une course aux armements.  À cette fin, l’adoption d’instruments juridiquement contraignants permettant d’éviter que l’espace extra-atmosphérique ne serve de « rampe de lancement » pour l’agression et la guerre a reçu l’aval de nombreuses délégations. 

Toutefois, a ajouté Cuba, de telles mesures ne devront pas se substituer aux négociations en vue de parvenir à un instrument juridiquement contraignant interdisant la « mise en orbite d’armes de destruction massive ».  Les ressources spatiales doivent en outre être utilisées à des fins pacifiques, sur un pied d’égalité par tous les pays, afin de faire de l’espace extra-atmosphérique une zone protégée destinée au seul développement scientifique et technologique. 

La Haute-Représentante a souhaité à cet effet que le Sommet sur l’avenir, qui se tiendra en septembre de cette année, puisse contribuer à amorcer un processus permettant d’améliorer l’efficacité du régime juridique applicable dans l’espace afin d’élaborer des mesures susceptibles de prévenir une course aux armements.  Dans l’intérêt de notre sécurité, nous ne pouvons permettre que se poursuive la stagnation du mécanisme multilatéral de désarmement et de non-prolifération, a encore dit Mme Nakamitsu. 

En début de séance, la Commission a adopté son ordre du jour et procédé à l’élection de son bureau.  M. Landry Sibomana (Burundi), Mme Helena Ndapewa Kuzee (Namibie), M. Jatuchatra Chommai (Thaïlande) et M. Timothy O’Sullivan (Australie) ont été élus Vice-Présidents.  M. Sibomana agira également à titre de Rapporteur.  Le Groupe de travail I, consacré aux armes nucléaires, sera présidé par M. Kurt Davis (Jamaïque), et le Groupe de travail II sur l’espace extra-atmosphérique par Mme Szilvia Balázs (Hongrie).

La Commission du désarmement poursuivra ses travaux demain, mardi 4 mars, à partir de 10 heures.

OUVERTURE DE LA SESSION DE FOND DE 2023

Déclaration d’ouverture

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, a fait état d’un environnement international caractérisé par un contexte géopolitique instable et une concurrence accrue sur les armements stratégiques.  Selon elle, la montée en puissance de la rhétorique nucléaire dangereuse, « trop souvent entendue dans le contexte de la guerre en Ukraine », est un rappel alarmant que les risques nucléaires sont bien réels.  Parmi les multiples tendances ayant contribué à accroître ces risques, la Haute-Représentante a noté la concurrence stratégique accrue, le renforcement des armes nucléaires dans les doctrines militaires, les investissements dans ce type d’armes et la modernisation de leurs arsenaux par tous les États dotés d’armes nucléaires, ce qui équivaut à ses yeux à une « course aux armements qualitative ».  Les progrès technologiques ont également conduit à l’émergence de technologies sophistiquées sur fond d’érosion du régime de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements, fondement de notre sécurité collective. 

L’environnement international difficile et le risque accru que des armes nucléaires soient utilisées, par accident ou par erreur de calcul, exigent une action « urgente et résolue », selon Mme Nakamitsu.  « Il y a un besoin immédiat de désescalade et de réduction des risques », a-t-elle ajouté.  Malgré ces défis, elle s’est dite convaincue que le Traité de non-prolifération (TNP) est la pierre angulaire du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, tout en s’inquiétant de « l’érosion de la confiance » dans le régime du TNP.  Bien qu’il soit loin d’être parfait, le document final de la dernière Conférence d’examen du TNP a été soutenu par tous les États parties, sauf un, a-t-elle rappelé, et contenait des engagements susceptibles de contribuer à réduire les risques actuels et à faire progresser le désarmement nucléaire.  Elle a en outre trouvé encourageant que les États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires aient pu s’entendre sur un plan d’action ambitieux et une déclaration forte condamnant « toutes les menaces nucléaires, qu’elles soient explicites ou implicites ».

Une note d’orientation sur le Nouvel Agenda pour la paix sera publiée en juin 2023 et éclairera les préparatifs du Sommet de l’avenir qui se tiendra en septembre, a ajouté Mme Nakamitsu.  La communauté internationale est par ailleurs confrontée à des défis accrus en matière de sécurité et de sûreté des activités spatiales, qui pourraient compromettre l’accès et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par les générations futures.  La Haute-Représentante a souhaité à cet égard que le Sommet puisse contribuer à lancer un processus susceptible de consolider et d’améliorer l’efficacité du régime juridique applicable dans l’espace afin d’élaborer les mesures nécessaires pour prévenir une course aux armements.  Dans l’intérêt de notre sécurité, nous ne pouvons pas permettre que l’érosion du régime de désarmement et de non-prolifération et la stagnation du mécanisme multilatéral de désarmement se poursuivent, a-t-elle exhorté, en invitant les États Membres à s’unir pour le revigorer.

Débat général

Mme MARISKA DWIANTI DHANUTIRTO (Indonésie), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a affirmé la validité absolue de la diplomatie multilatérale dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération en tant que principe fondamental de la négociation.  Pour elle, il est urgent que les États dotés d’armes nucléaires rendent des comptes s’agissant du respect de leurs obligations en matière de désarmement au titre du TNP et prennent des mesures concrètes, mesurables et assorties d’un échéancier en matière de désarmement nucléaire.  La représentante a souligné que celui-ci ne doit pas être subordonné à des mesures de confiance, des efforts de non-prolifération ou une prétendue stabilité stratégique.  Elle a jugé urgent de conclure un instrument universel, inconditionnel, non discriminatoire et juridiquement contraignant qui protège effectivement tous les États non dotés d’armes nucléaires contre le recours ou la menace de recours aux armes nucléaires en toutes circonstances.  Le Mouvement souligne également l’importance d’une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT), en particulier par tous les États non dotés d’armes nucléaires, a poursuivi la représentante.  Elle a également souhaité qu’une conférence internationale de haut niveau sur le désarmement nucléaire soit convoquée sous l’égide des Nations Unies. 

Le Mouvement réaffirme aussi le droit inaliénable de chaque État à développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire, a précisé la représentante.  Celle-ci a demandé que les accords de contrôle de la non-prolifération soient transparents et ouverts à la participation de tous les États et qu’ils n’imposent pas de restrictions à l’accès dont ont besoin les pays en développement.  Elle a fait part de la déception des États Membres du Mouvement face à l’échec consécutif des neuvième et dixième conférences d’examen du TNP à adopter un document final consensuel en dépit de leur engagement constructif.  Insistant sur l’importance de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, la représentante a exigé qu’en attendant que cela se fasse, Israël renonce à la possession d’armes nucléaires, qu’il adhère au TNP sans condition préalable et sans délai supplémentaire, qu’il place rapidement toutes ses installations nucléaires sous les garanties intégrales de l’AIEA et qu’il mène ses activités nucléaires en conformité avec le régime de non-prolifération.  Elle a invoqué la nécessité d’une volonté politique forte et authentique pour soutenir le mécanisme multilatéral de désarmement, en particulier les négociations au sein de la Conférence du désarmement.

Reconnaissant l’intérêt commun de l’humanité et les droits souverains légitimes de tous les États à l’exploration et à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques, la représentante du Mouvement s’est dite gravement préoccupée par son éventuelle militarisation.  Il est donc urgent d’entamer des négociations de fond à la Conférence du désarmement sur un instrument juridiquement contraignant et vérifiable au niveau multilatéral sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace, a-t-elle estimé, y compris l’interdiction de placer des armes dans l’espace et l’interdiction de la menace ou de l’emploi de la force contre des objets spatiaux.  En attendant, elle a demandé aux États de s’abstenir de toute mesure unilatérale contraire au droit international susceptible d’entraver ou d’empêcher les activités spatiales menées à des fins pacifiques par les pays en développement, ainsi que la mise en œuvre intégrale, effective et non discriminatoire des principes et traités régissant le droit international de l’espace. 

M. ANTONIO M. LAGDAMEO (Philippines), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, a déclaré que l’architecture mondiale de paix et de sécurité est confrontée à des tensions accrues entre grandes puissances, à la modernisation des arsenaux nucléaires, à l’accélération de la course aux armements et aux conflits en cours dans différentes parties du monde.  L’ASEAN reste pleinement attachée au renforcement du multilatéralisme et à l’amélioration de la coopération internationale afin de parvenir à la paix et à la sécurité mondiales.  Le représentant a réaffirmé son soutien aux efforts internationaux visant à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires ainsi que son opposition aux essais nucléaires, tout en soulignant l’importance de parvenir à une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 

Pour l’ASEAN, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est la pierre angulaire du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a poursuivi le délégué.  À cet égard, il s’est dit déçu des échecs répétés des dernières conférences d’examen du TNP à adopter un document final consensuel.  Dans l’intervalle, il a demandé aux États dotés d’armes nucléaires de s’acquitter dans la plus grande transparence de leurs obligations en matière de désarmement nucléaire.  L’ASEAN réaffirme en outre son engagement à préserver la région en tant que zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive.  Toutefois, a ajouté le représentant, la réduction des risques nucléaires ne doit pas nuire au respect des obligations en matière de désarmement nucléaire.  Le délégué a réaffirmé le droit inaliénable des États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, en particulier pour leur développement économique et social, ainsi qu’à l’accès à l’espace extra-atmosphérique.  Pour sa part, le Réseau des organismes de réglementation de l’énergie atomique de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEANTOM) concentre ses efforts sur le renforcement de la coopération entre les organismes de réglementation nucléaire et du respect des garanties nucléaires dans la région, tout en renforçant sa coopération avec l’AIEA.  Les activités dans l’espace extra-atmosphérique ne doivent pas rester l’apanage exclusif d’un petit groupe d’États, a-t-il argué, en appelant au renforcement des capacités dans les pays en développement.

Prenant la parole au nom du Groupe des États arabes, Mme JEANNE MRAD (Liban) a déclaré que la paix, la stabilité et la sécurité dans le monde ne sauraient être atteintes sans l’élimination totale et irréversible des armes nucléaires et des armes de destruction massive.  Elle s’est dite déçue de l’insuffisance des progrès réalisés en matière de désarmement nucléaire.  Elle a jugé essentiel que soit créée au Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, dénonçant le refus d’Israël d’adhérer aux accords de garanties de l’AIEA.  Ce pays ne doit pas non plus poser des conditions préalables à cette adhésion pour que l’AIEA puisse avoir accès à ses infrastructures nucléaires.  La déléguée a par ailleurs déploré que les dernières conférences d’examen du TNP se soient soldées par des échecs, plaçant la communauté internationale face à ses responsabilités en matière de désarmement nucléaire. 

Le Groupe s’est dit très attaché à la mise en œuvre du TICE, a indiqué la représentante, en appelant tous les États qui ne l’ont pas encore fait à le ratifier.  En tout état de cause, il est impératif de reprendre les négociations permettant de fournir des garanties contre l’utilisation ou la menace d’utiliser des armes nucléaires en toute circonstance, des garanties qui ne peuvent en aucun cas constituer une alternative au désarmement nucléaire à proprement parler.  Cette session donne l’occasion de formuler des recommandations claires à cet égard, s’est félicitée la déléguée.  Pour ce qui est de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, la représentante a souligné l’importance des mesures de confiance, plaidant aussi pour la ratification d’un traité universel.  Elle a en conclusion insisté sur l’importance du transfert de technologies dans l’espace extra-atmosphérique, de l’assistance technique et du renforcement des capacités des pays en développement. 

Mme NATACHA TOLSTOI, de l’Union européenne, a souligné que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est et demeure la pierre angulaire du régime international de désarmement et de non-prolifération nucléaires, et ce en dépit de l’échec de la dernière Conférence d’examen dudit Traité imputable à la politique d’opposition systématique au consensus de la Russie.  Elle a rappelé que les obligations juridiquement contraignantes incombant aux parties au TNP et les engagements pris lors des précédentes conférences d’examen « restent en effet valables ».  Ainsi a-t-elle indiqué que l’UE attend avec intérêt de poursuivre les discussions dans le cadre du Groupe de travail sur le désarmement nucléaire de la Commission, lesquelles pourraient contribuer à la restauration de l’autorité du Traité.  Après avoir condamné la rhétorique nucléaire toujours plus menaçante de la Russie et les annonces de déploiement potentiel d’armes nucléaires russes au Bélarus, Mme Tolstoï a exhorté Moscou à reprendre la mise en œuvre de toutes ses obligations au titre du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques américano russe (New START).  Elle a, en outre, appelé la Chine à faire preuve de davantage de transparence concernant son programme nucléaire et la RPDC à respecter les résolutions du Conseil de sécurité en prenant sans délais des mesures visant à poursuivre la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne. 

L’intervenante a ensuite rappelé les éléments fondamentaux de la stratégie européenne en matière de défense spatiale.  Sur ses principes de base, elle a notamment indiqué qu’à travers elle, l’UE entend renforcer son rôle de puissance spatiale mondiale en protégeant mieux les systèmes et services spatiaux et en contrant toute action périlleuse entreprise dans l’espace extraatmosphérique.  Et en communiquant de manière ouverte et transparente sur sa stratégie spatiale, les États membres de l’Union européenne entendent également renforcer leur confiance dans l’intérêt supérieur d’une protection de ce patrimoine commun de l’humanité, a-t-elle ajouté.  Mme Tolstoï a expliqué que l’établissement de normes, de règles et de principes pour rendre plus responsables les comportements spatiaux est la voie réaliste à suivre pour renforcer la sécurité collective spatiale et réduire les menaces pesant contre les systèmes spatiaux.  Le rapport du Groupe de travail qui sera soumis à l’Assemblée générale à sa prochaine session devra offrir une définition commune des comportements spatiaux responsables et, partant, proposer les premières préconisations multilatérales en termes de normes, de règles et de principes, a-t-elle rappelé.  Elle a appelé chaque État Membre à faire une contribution constructive au processus de délibérations de la Commission au cours des trois prochaines semaines. 

S’exprimant au nom des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) a constaté que depuis la session 2023, la situation sécuritaire au niveau international a continué de se détériorer considérablement.  Ainsi, depuis plus d’un an, la Russie continue de mener sa guerre d’agression illégale contre l’Ukraine, en violation flagrante de ses obligations en vertu du droit international, y compris la Charte des Nations Unies.  Le représentant a condamné dans les termes les plus fermes ces attaques non provoquées, illégales et cette guerre d’agression à grande échelle contre l’Ukraine.  Il a également rappelé qu’en août dernier, la Russie a rompu le consensus sur le document final de la Conférence d’examen du TNP.  Et en février de cette année, elle a annoncé la suspension de sa participation au Traité New START, fragilisant ainsi la stabilité nucléaire au niveau mondial.  De même, a-t-il regretté, Moscou continue de brandir une rhétorique nucléaire menaçante, irresponsable et dangereuse, avec comme dernier développement sa déclaration en date du 25 mars relative à ses projets de déployer des armes nucléaires sur le territoire du Bélarus.  Pour le délégué, cette annonce représente une nouvelle provocation imprudente et accroît la menace déjà sérieuse que la Russie fait peser sur la sécurité européenne et mondiale.  Elle va également à l’encontre de l’engagement du Bélarus dans le Mémorandum de Budapest, a-t-il ajouté.  Le représentant a donc appelé Moscou à revenir sur cette décision, à respecter tous ses engagements et à se conformer totalement aux dispositions du New START.

En outre, le délégué a appelé la RPDC à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à renoncer à tous ses programmes de missiles balistiques et nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible, et de privilégier la diplomatie.  Il s’est aussi dit gravement préoccupé par le fait que l’Iran s’éloigne davantage des engagements pris dans le cadre du Plan d’action global commun.  Il a enfin souligné l’importance du nouveau cycle d’examen du TNP qui est sur le point de débuter à Vienne. 

M. GERARDO PEÑALVER (Cuba) a souhaité qu’à l’issue des travaux de la Commission, les recommandations en matière de désarmement nucléaire formulées par le Mouvement des pays non alignés soient prises en compte, puisqu’elles expriment, a-t-il dit, « les aspirations des deux tiers des États Membres des Nations Unies ».  À ce propos, il a mis l’accent sur la demande répétée des pays membres du Mouvement des pays non alignés que les États dotés d’armes nucléaires respectent leurs obligations juridiquement contraignantes au titre de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires relatives à l’élimination de leurs arsenaux.  Celles-ci sont la voie à suivre pour parvenir à l’élimination complète et irréversible des armes nucléaires, notre objectif commun étant la réalisation d’un monde exempt de ces armes, a-t-il rappelé.  Il a également déploré la défense par les États dotés de leurs doctrines de dissuasion, doctrines qu’il a qualifiées de moyen caché pour poursuivre la modernisation de leurs arsenaux.  Le délégué cubain a ensuite rappelé l’engagement de la majorité des États Membres d’éviter une course aux armements dans l’espace par le biais de mesures de confiance qui, en aucun cas, « ne devront toutefois se substituer au lancement de négociations devant donner lieu à un instrument juridiquement contraignant pour interdire la mise en orbite d’armes de destruction massive ».  Il a répété que les ressources spatiales doivent être utilisées à des fins pacifiques sur un pied d’égalité par tous les pays, lesquels doivent assurer ensemble que l’espace extra-atmosphérique est une zone protégée destinée au seul développement scientifique et technologique. 

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) s’est dit préoccupé de l’absence de progrès tangibles en matière de non-prolifération et de la mise en œuvre des engagements pris au titre du TNP.  Il a regretté l’échec du régime de désarmement et de non-prolifération de ces dernières années, précisant que la Jordanie appuie tous les efforts internationaux déployés dans ce cadre.  Le succès de cette session de la Commission du désarmement lui semble d’autant plus nécessaire à la lumière des échecs successifs pour adopter un document final lors des deux dernières conférences d’examen du TNP.  La Jordanie appelle tous les États parties des Nations Unies à se rallier à la Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et à appuyer les efforts des nations de la région en vue d’un traité juridiquement contraignant.  Le représentant a réitéré l’invitation adressée à Israël de participer à la prochaine conférence relative à cette question sans conditions préalables, afin de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive.  Il a également plaidé pour l’élaboration d’un traité international visant à interdire toutes les utilisations non pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a invité les délégations à faire tout leur possible pour relancer et renforcer le travail de la Commission du désarmement.  Il a constaté que le TNP est également dans une situation désastreuse et a besoin d’être revitalisé.  En 2022, a-t-il rappelé, nous avons assisté au premier échec consécutif de deux conférences d’examen du TNP, ce qui nous plonge dans des eaux inexplorées et dangereuses et nous rappelle jusqu’où les États dotés d’armes nucléaires (EDAN) sont prêts à aller pour placer leurs arsenaux à l’abris des contrôles.  Il a fustigé la profonde hypocrisie qui tente de justifier la possession d’armes nucléaires par des doctrines de dissuasion absurdes, tout en essayant de dissuader les autres de recourir à ces instruments catastrophiques pour leur propre sécurité.  Il a aussi dénoncé les soi-disant États parapluies, qui bénéficient de la protection nucléaire d’États dotés, les invitant de cesser de se cacher derrière la couverture de ces derniers. 

Le représentant a estimé que la guerre en Ukraine devrait servir de plateforme pour l’appel à l’interdiction totale d’utilisation d’armes nucléaires.  Il a appelé tous les États à signer et ratifier sans délai le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a aussi invité les États de l’annexe 2 du TICE à signer et ratifier sans plus tarder ledit Traité.  La réduction des risques ne peut pas et ne doit pas se substituer à de véritables efforts de désarmement nucléaire, a-t-il insisté.  Il a enfin appelé à des mesures de transparence et de confiance non juridiquement contraignantes en rapport avec les activités dans l’espace extra-atmosphérique. 

Mme CAROLYN RODRIGUES BIRKETT (Guyana) a rappelé le devoir et l’obligation pour chacun des États Membres de progresser vers l’abolition des armes nucléaires.  Elle a dit être profondément préoccupée par la menace continue de l’emploi et la menace du recours aux armes nucléaires.  La représentante a exhorté les délégations à renouveler leur engagement en faveur de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire, conduisant à l’élimination totale et complète des armes nucléaires par des actions concrètes, mesurables et assorties de délais, et à travailler ensemble dans tous les cadres multilatéraux existants pour préserver la paix et sécurité.  Elle a appuyé l’universalisation et la mise en œuvre effective du Traité d’interdiction complète des armes nucléaires (TICE).  La déléguée a en outre encouragé tous les États qui ne l’ont pas encore fait à le ratifier et à enrayer le recul accusé sur la question du désarmement nucléaire.  Les mesures de transparence et de confiance dans les activités spatiales sont essentielles pour renforcer la sûreté, la viabilité et la sécurité des opérations spatiales quotidiennes et contribuent au développement d’une compréhension mutuelle s’agissant des activités dans l’espace extra-atmosphérique, a encore ajouté la représentante.  Il faut, a-t-elle dit, respecter les accords existants de limitation des armements et de désarmement dans l’espace extra-atmosphérique, notamment les accords bilatéraux, et du régime juridique existant relatif à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique.

Mme BENEDICTA KRISTANTI (Indonésie) a souligné l’importance d’une volonté politique forte pour atteindre l’objectif du désarmement.  Les États dotés ont la responsabilité d’avancer vers le désarmement nucléaire, a-t-elle noté, et d’autres mesures doivent être prises par les États Membres afin de ne plus accueillir d’armes nucléaires sur leur territoire.  Nous devons en outre veiller à ce que l’espace ne soit utilisé et exploré qu’à des fins pacifiques, dans l’intérêt de l’ensemble de l’humanité.  Davantage de transparence et de mesures de confiance dans l’espace sont cependant nécessaires pour éviter tout conflit et paver la voie vers l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant dans l’espace extra-atmosphérique, a-t-elle estimé. 

M. AHMAD FAISAL MUHAMAD (Malaisie) s’est dit préoccupé par la poursuite sans relâche de l’amélioration et l’augmentation des armes nucléaires, avertissant que la persistance des armes nucléaires dans les doctrines et politiques militaires et de sécurité d’un groupe restreint d’États met en péril l’avenir de tous.  Il a regretté l’échec consécutif des neuvième et dixième conférences d’examen du TNP à parvenir à un résultat substantiel.  « Le TNP est en crise », s’est-il inquiété, appelant à redoubler d’efforts pour garantir la mise en œuvre intégrale et effective de toutes les obligations et engagements qui en découlent, en particulier ceux qui ont trait au désarmement nucléaire.  Bien qu’il n’ait pas été adopté, le projet de document final de la dixième Conférence d’examen du TNP pourrait constituer une bonne base pour la poursuite des délibérations entre les États parties, a-t-il fait valoir. 

Poursuivant, le représentant a affirmé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est pleinement compatible et complémentaire avec le TNP et d’autres instruments de l’architecture mondiale du désarmement.  Il a également estimé que dans le contexte mondial actuel, on ne saurait trop insister sur la nécessité de créer des zones exemptes d’armes nucléaires, jugeant urgent, dans sa propre région, de régler toutes les questions en suspens relatives à la signature et à la ratification par les EDAN du protocole du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  À ce sujet, il s’est dit préoccupé par la situation dans la péninsule coréenne, et a demandé à la République populaire démocratique de Corée de cesser immédiatement ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques.  Il a par ailleurs fait part de son soutien au rétablissement et à la poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action global commun (PAGC), appelant ensuite à éviter une course aux armements dans l’espace.

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a déploré à son tour l’échec de la dernière Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, une occasion manquée de « circonscrire les nouvelles menaces et d’avancer dans la réalisation de l’élimination des arsenaux des États dotés d’armes nucléaires ».  À cette aune, il a jugé nécessaire qu’en vue de la tenue cette année du comité préparatoire à la prochaine conférence d’examen du Traité, la Commission propose en fin de session un document comportant des recommandations décisives sur les questions importantes dont sont saisis les États Membres.  Le représentant a en outre souligné l’importance d’avancer dans l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, un projet porté depuis 1995 par son pays, et dans le cadre du processus de négociations en cours à New York depuis 2019.  Concernant la prévention d’une course aux armements dans l’espace, l’Égypte est d’avis que seul un instrument juridiquement contraignant, découlant des travaux du groupe d’experts gouvernementaux et du groupe de travail dédiés, permettra de sécuriser l’espace extra-atmosphérique et d’en permettre une utilisation à des fins pacifiques par tous les pays sur un pied d’égalité. 

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a réitéré son attachement au principe de l’indivisibilité de la sécurité internationale, selon lequel tous les États ont la responsabilité partagée de contribuer à la consolidation d’un ordre international fondé sur la coopération et régi par des règles.  Elle s’est toutefois inquiétée de la détérioration du régime de contrôle des armements construit au fil des décennies.  Un dialogue sur la sécurité stratégique entre les États nucléaires est à ses yeux urgent afin de permettre des relations stables et prévisibles, renforçant la transparence et générant la confiance.  Il est donc essentiel que les débats de la Commission débouchent sur des recommandations de fond.  Le maintien de la paix et de la sécurité internationales sans recourir à la dissuasion nucléaire constitue selon elle un « impératif éthique », un objectif réalisable et conforme au système de protection des droits de l’homme.  Estimant que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est sur la bonne voie, la représentante a appelé les États dotés de l’arme nucléaire à accélérer le désarmement et à ne pas participer à une course aux armements « sans raison d’être ».

Le Chili reconnaît par ailleurs l’importance d’intégrer la question de la transparence et des mesures de confiance aux activités spatiales afin de prévenir une course aux armements.  À cette fin, sa déléguée a appelé à la mise en place de normes, règles et principes de comportement responsable face aux menaces des États contre les systèmes spatiaux, y compris, le cas échéant, la négociation d’instruments juridiquement contraignants s’y rapportant.  Les comportements hostiles menant à des perturbations des systèmes spatiaux, avec un risque élevé d’escalade, peuvent selon elle entraîner des conséquences sécuritaires néfastes.  Selon la représentante, la menace principale provient toutefois du placement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique, qui ne peut devenir une rampe de lancement pour l’agression et la guerre. 

Mme BERENICE LOW (Singapour) a appelé les États Membres à renouveler leur engagement envers le TNP, marquant sa préoccupation face à l’échec, en août 2022, de la Conférence d’examen d’adopter un document final et ce, pour la deuxième fois consécutive.  Des efforts concertés doivent être déployés pour surmonter les divisions et les méfiances entre les États dotés et les États non dotés d’armes nucléaires, ainsi qu’entre les États dotés, a-t-elle estimé.  Elle a également exhorté l’ensemble des États Membres à faire preuve d’une ferme volonté politique à honorer leurs engagements en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération.  De même, la représentante a appelé à redoubler d’efforts pour assurer l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, exhortant les huit États restants de l’annexe 2 à le ratifier dès que possible.  Elle a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires représente un élément de base utile pour créer un monde exempt d’armes nucléaires et a assuré que son gouvernement continuera de travailler de près avec ses partenaires au sein de l’ASEAN pour parvenir à la ratification sans réserve, par les États dotés, du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  La déléguée a par ailleurs insisté sur l’importance de mener de nouvelles discussions sur un cadre international ouvert et inclusif pour assurer la sécurité et la durabilité à long terme de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique.

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a regretté que la Conférence d’examen du TNP ne soit pas parvenue à adopter un document consensuel, avertissant que cet échec ne doit pas devenir la nouvelle norme.  Il a exhorté les États Membres, et en premier lieu les EDAM, à honorer leurs obligations en vertu du Traité.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ainsi que de l’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, exhortant par ailleurs les EDAN à progresser vers leur ratification du protocole du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  Le représentant a ensuite appelé à la mise en œuvre pratique des Mesures de transparence et de confiance relatives aux activités spatiales dans le but de prévenir une course à l’armement dans l’espace.

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a averti que le scénario d’une guerre nucléaire en Europe, bien qu’extrême, demeure une possibilité.  Il a souligné que l’existence d’armes nucléaires et les politiques de dissuasion nucléaire sont problématiques, notamment si l’on considère que, volontairement ou accidentellement, une catastrophe peut arriver.  De ce fait, a-t-il dit, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dont le Pérou est partie, est la voie à suivre dans le processus d’élimination totale des armes nucléaires.  Après avoir rappelé l’importance du Traité de Tlatelolco, le représentant a jugé essentiel que les États nucléaires fournissent des garanties de sécurité contre l’emploi ou la menace d’emploi d’armes nucléaires.  Il a aussi appelé à l’entrée en vigueur du TICE. 

Notant que l’espace extra-atmosphérique est devenu le site d’une concurrence mondiale, il a jugé essentiel de soutenir le lancement de négociations pour conclure et approuver un instrument international juridiquement contraignant afin de garantir son utilisation pacifique et prévenir une course aux armements.  Il a aussi plaidé pour des mesures de transparence et de confiance comme étapes intermédiaires à un régime juridique afin de permettre à tous de profiter de la technologie spatiale et d’assurer la sécurité et le développement des nations.

M. MD MONWAR HOSSAIN (Bangladesh) a dit compter sur la bonne foi et la volonté politique des États dotés d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive pour que la Commission puisse transmettre cette année, « pour la première fois depuis des décennies », des recommandations à l’Assemblée générale.  À ceux-ci, il a également demandé de revoir leur position à l’égard du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, un instrument qu’ils ne reconnaissent pas en dépit de son caractère complémentaire avec le TNP.  Il a indiqué que c’est fort de cette conviction que son pays a participé activement, en 2022, à Vienne, à la première Conférence des États parties à ce traité doté d’un important volet humanitaire.  Le représentant a également rappelé le droit inaliénable des pays adhérents aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans le cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Concernant les autres instruments du désarmement multilatéral, le délégué a notamment plaidé pour l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, nécessaire à son entrée en vigueur, ainsi que pour la revitalisation de la Conférence du désarmement, où doit être négocié sans délais un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.  En conclusion, il a réaffirmé son attachement à la création d’un instrument juridiquement contraignant de prévention d’une course aux armements dans l’espace. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) a déclaré que tous les pays ont le devoir de veiller à l’application rigoureuse de tous les traités internationaux en matière de désarmement, notamment le TNP.  Il a reconnu le rôle clef de la diplomatie multilatérale dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, défis mondiaux majeurs nécessitant selon lui des efforts collectifs et consolidés de la part de la communauté internationale.  Les zones exemptes d’armes nucléaires et de destruction massive constituent par ailleurs des objectifs majeurs au niveau régional, notamment au Moyen-Orient, a estimé le représentant qui a rappelé la ratification par le Maroc du Traité de Pelindaba, qui vise à établir une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Pour le représentant, la résolution 77/47 de l’Assemblée générale pourrait fournir une feuille de route concrète pour atteindre l’objectif du désarmement nucléaire en favorisant la conclusion d’une convention globale sur les armes nucléaires.  Le délégué s’est par ailleurs dit convaincu que la coopération régionale est essentielle pour lutter contre le commerce illicite des armes classiques qui continue d’exacerber l’instabilité en Afrique et d’alimenter le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment au Sahel.  Les mesures de confiance dans l’espace sont en outre primordiales pour favoriser la stabilité des activités spatiales en réduisant les risques de malentendus et de conflits, a-t-il noté. 

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a estimé que la seule garantie efficace contre l’emploi d’armes nucléaires ou la menace de leur emploi est leur interdiction totale et leur élimination de manière transparente, vérifiable et irréversible.  Il a demandé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de respecter leur déclaration du 3 janvier 2022 s’engageant à éviter la guerre entre États détenteurs d’armes nucléaires et à préserver et respecter les accords bilatéraux et les engagements multilatéraux en matière de non-prolifération, de désarmement et de maîtrise des armements.  L’Uruguay, a ajouté le délégué, est déçu que le consensus n’ait pas prévalu lors de la Conférence d’examen du TNP de l’année dernière.  Soulignant en outre l’importance de créer des zones exemptes d’armes nucléaires, le délégué a invité les autres régions du monde à s’inspirer du Traité de Tlatelolco, qui fête cette année son cinquante-sixième anniversaire. 

L’Uruguay appuie l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.  À cet égard, il faut élaborer un instrument contraignant pour prévenir et interdire la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  À cette fin, les recommandations du Groupe d’experts gouvernementaux sur la cybersécurité constituent une bonne base pour les délibérations sur ce sujet, a noté le délégué avant de dire qu’il faut adopter des mesures internationales visant à renforcer la transparence et la confiance dans les activités spatiales. 

Mme ANA MARICELA ÁVILA BECERRIL (Costa Rica), appelant à éviter une impasse sur le désarmement nucléaire, a regretté que la dernière Conférence d’examen du TNP ait échoué à adopter un document final consensuel.  Elle a salué l’issue de la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, appelant ensuite à saisir l’occasion de cette session de la Commission du désarmement pour restaurer sa crédibilité et progresser sur la voie du désarmement nucléaire en développant des mécanismes de renforcement de la confiance mutuelle.  Elle a engagé les États à faire de cette commission un espace de dialogue constructif afin de parvenir à une compréhension commune. 

Tout comme un incident nucléaire entraînerait des conséquences mondiales, une catastrophe dans l’espace nous affecterait tous, a-t-elle poursuivi en plaidant en faveur du dialogue et de l’instauration d’un climat de confiance, notamment au sein du Groupe de travail.  Ce dialogue doit également faire face aux profondes transformations et aux nouvelles réalités que connaît le paysage spatial, a-t-elle noté, avec de nouveaux acteurs qui ne sont pas exclusivement des États, mais aussi des acteurs privés, universitaires et non gouvernementaux.  Il appartient aux États de garder à l’esprit les préoccupations de ces acteurs qui n’ont pas de siège à la table des discussions, a fait valoir la représentante.

M. SARMAD MUWAFAQ MOHAMMED AL-TAIE (Iraq) a dit sa préoccupation devant l’existence d’armes nucléaires et la possibilité de leur emploi ou la menace d’y recourir.  Il a aussi dénoncé la hausse des dépenses militaires consacrées aux armes nucléaires, qui va de pair avec l’absence continue de progrès tangibles dans le désarmement nucléaire, comme en témoigne l’échec récent de l’adoption d’un document final de la dixième Conférence d’examen du TNP.  Il a appelé à la création, dans les plus brefs délais, d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a rappelé qu’Israël est le seul pays de la région dont les installations militaires ne font pas l’objet de surveillance de l’AIEA.  Le représentant a appelé à l’universalité de toutes les conventions et traités sur les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires.  À cet égard, il a invité tous les États à signer ou ratifier le TICE, en particulier ceux indiqués dans l’annexe 2 du Traité.  Par ailleurs, il a estimé que l’espace extra-atmosphérique est partagé par l’humanité et devrait rester un héritage à explorer à des fins pacifiques pour tous.  Le délégué s’est donc dit opposé au déploiement d’armes à des fins défensives ou offensives dans l’espace extra-atmosphérique, ainsi qu’à toute course aux armements.

Mme NOHRA QUINTERO-CORREA (Colombie) a demandé des mesures urgentes et efficaces pour l’élimination complète des armes nucléaires conformément au TNP, regrettant l’échec des deux dernières conférences d’examen.  Elle a appelé à diminuer le rôle et l’importance des armes nucléaires dans les doctrines militaires et les politiques de sécurité.  Un dialogue renouvelé est nécessaire à cet égard, a suggéré la déléguée, insistant en outre sur l’obligation juridique d’un désarmement nucléaire général et complet.  En ce qui concerne la non-prolifération, il est nécessaire de renforcer le système de garanties et de vérification nucléaires et de promouvoir son universalisation.  La représentante a également relevé que la création de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaires, et la consolidation de celles existantes sont une mesure importante pour contrer le risque de prolifération et contribuer au désarmement. 

Poursuivant, la représentante a voulu que tous les États puissent accéder aux avantages des technologies spatiales grâce à un cadre réglementaire international actualisé.  La Colombie est attachée à l’utilisation et à l’exploration de l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques, a fait savoir l’oratrice qui a appelé à garantir la viabilité à long terme des activités spatiales.  Préoccupée par les dangers des débris spatiaux, notamment ceux qui utilisent l’énergie nucléaire, elle a fait part de son appui à un instrument juridiquement contraignant qui permette de clarifier la responsabilité des pays en cas de collisions d’engins spatiaux. 

Mme JULIA RODRIGUEZ ACOSTA (El Salvador) a demandé aux États Membres qui ne l’ont pas encore fait de signer l’architecture internationale de désarmement.  S’agissant des mesures de réduction des risques nucléaires, la représentante a soutenu qu’il s’agit d’une étape transitoire provisoire pendant que le processus de réalisation des objectifs de désarmement complet se poursuit, tout en précisant qu’elles ne sauraient se substituer à l’obligation des États dotés de respecter leurs engagements en matière de désarmement et ne peuvent en aucun cas légitimer la possession voire l’existence même d’armes nucléaires.

En ce qui concerne les mesures de transparence et de confiance visant à prévenir une course aux armements dans l’espace, la déléguée a réaffirmé la nécessité de veiller à ce que l’espace extra-atmosphérique demeure un environnement pacifique, sûr et durable pour le bénéfice de tous.  À cette fin, elle a joint sa voix aux pays qui réclament la négociation rapide d’un instrument juridiquement contraignant.  Elle a salué les discussions en cours sur les mesures de transparence et de renforcement de la confiance, qui visent à prévenir les erreurs de calcul et à réduire les perceptions erronées.  Elle a également jugé positives les déclarations des États dotés selon lesquelles ils ne seront pas les premiers à placer des armes dans l’espace.  De même, l’adoption de la résolution 77/41 de l’Assemblée générale sur les essais destructifs de missiles antisatellites à ascension directe marque selon elle un pas en avant important. 

M. MUHAMMAD ZAYYANU BANDIYA (Nigéria) a exhorté les États dotés à faire preuve de volonté politique et de flexibilité rappelant leur obligation en matière de désarmement nucléaire.  Le représentant a rappelé que selon la Cour internationale de Justice (CIJ), les États ont l’obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à bien les négociations sur le désarmement nucléaire.  Il s’est inquiété de l’augmentation des dépenses militaires mondiales, même avant la guerre en Ukraine, et du non-respect par les États dotés du régime de non-prolifération.  Il a rappelé que selon la CIJ, la menace ou l’emploi d’armes nucléaires constitue un crime contre l’humanité. 

Il a regretté l’échec des neuvième et dixième conférences d’examen du TNP à adopter un document final, et a insisté sur l’importance de respecter les engagements pris lors des conférences d’examen de 1995, 2000 et 2010.  Une conférence internationale de haut niveau sur le désarmement nucléaire devrait être convoquée, a plaidé l’orateur.  Il a appelé à une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, notant que la technologie spatiale a l’immense potentiel de profiter tant aux pays développés qu’aux pays en développement.  Il est donc nécessaire de promouvoir un accès égal et non discriminatoire à l’espace extra-atmosphérique et d’y prévenir la course aux armements par le biais d’un instrument juridiquement contraignant à cet égard. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a estimé qu’afin que les négociations sur la non-prolifération prospèrent, il faut que les pays dotés y prennent part, et que des mesures soient prises afin de renforcer le régime de vérification et consolider les acquis.  Elle a exhorté les pays dotés à respecter les préceptes du TNP et à se conformer pleinement à leurs obligations en vertu du Traité.  La représentante a souligné que l’Argentine dispose d’un important programme nucléaire depuis plus de sept décennies au cours desquelles le pays a clairement démontré la vocation pacifique dudit programme.  Elle a également rappelé la signature du Traité de Tlatelolco en 1967 qui a établi la première zone exempte d’armes nucléaires dans une région densément peuplée.  L’Argentine et le Brésil ont en outre créé, en 1991, une agence commune de contrôle des matières nucléaires, renforçant ainsi la vocation de non-prolifération de la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  La représentante a ensuite appelé à la non-militarisation de l’espace extra-atmosphérique, et a soutenu la négociation d’un traité interdisant le placement d’armes dans l’espace. 

Pour M. MITCHELL FIFIELD (Australie), la Commission est un mécanisme important pour rapprocher le monde du désarmement nucléaire.  Il faut chercher à progresser, a-t-il insisté, en dépit de l’échec de la Conférence d’examen du TNP.  C’est d’autant plus important à la lumière des défis actuels.  Le représentant a dénoncé le non-respect par la Russie du traité New START, jugeant qu’il est plus que jamais important de mettre en œuvre des mesures pratiques de réduction des risques nucléaires.  Il a rappelé que le mois dernier, son pays a organisé l’atelier de l’ASEAN sur cette question, en partenariat avec les Philippines.  Dans ce cadre, un document d’orientation a été élaboré qui doit maintenant être approuvé au niveau ministériel.  S’agissant de la menace spatiale, le représentant a appelé à des résultats consensuels au sein du Groupe de travail 2, y compris sur les normes et les règles facultatives en faveur de la transparence dans les activités spatiales.  Il a conclu, en insistant sur le fait qu’il n’a jamais été plus important pour la Commission du désarmement de parvenir à un résultat positif.

Mme SOPHEA EAT (Cambodge) a souligné qu’au niveau régional, le Cambodge reste fermement attaché au respect du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  Au niveau national, a-t-elle ajouté, l’article 54 de la Constitution cambodgienne interdit la fabrication, l’utilisation et le stockage d’armes nucléaires, chimiques ou biologiques.  Par ailleurs, la représentante a fait remarquer que son pays, avec le soutien du Bureau des affaires de désarmement, a organisé avec succès cette année un atelier national pour sensibiliser les décideurs politiques aux enjeux de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes de destruction massive.  En vue des délibérations qui attendent les délégations au cours des trois prochaines semaines, la représentante a appelé ses homologues à réaffirmer leurs engagements fermes en faveur de la diplomatie du désarmement afin qu’il soit proposé, à l’issue de la session, des recommandations consensuelles pour résoudre les différends et réduire les tensions géostratégiques. 

M. NEVILLE GERTZE (Namibie) a souligné que cette session se tient à un moment où les appels se multiplient pour revigorer le multilatéralisme et veiller à ce que les institutions qui régissent l’ordre international soient adaptées à leur finalité et contribuent, plutôt que de nuire, à l’objectif de renforcer la paix, la sécurité et la stabilité dans le monde.  Pourtant, a-t-il constaté, aujourd’hui, les armes nucléaires posent de nouveau une menace existentielle.  Il a regretté l’échec des deux dernières conférences d’examen du TNP dans un contexte de tensions géopolitiques accrues et alors que la communauté internationale doit se préparer à élaborer un nouvel agenda pour la paix.  Il a jugé essentiel que les États Membres s’engagent sérieusement en faveur de l’objectif de débarrasser le monde des armes nucléaires.  Il est donc impératif que les États dotés d’armes nucléaires prennent conscience de l’impératif de leur soutien et de leur rôle, notamment en termes de garanties de sécurité, en s’engageant dans un désarmement complet, a-t-il fait valoir.  Une démarche qui s’appuie sur la coopération et les négociations multilatérales inclusives entre États est la seule voie possible pour progresser dans la lutte contre la prolifération verticale et horizontale des armes nucléaires et contenir leurs potentielles conséquences humanitaires, a-t-il insisté. 

Mme AL-SHAKARCHY (Royaume-Uni) a dit qu’alors que les États œuvrent pour un monde plus pacifique et plus stable grâce au désarmement, certains font le contraire comme la Fédération de Russie qui a lancé, il y un an, une attaque préméditée et non provoquée contre l’Ukraine.  Cette invasion continue de jeter une ombre sur les efforts de désarmement, sans compter que les attaques contre la centrale nucléaire de Zaporijia ont menacé la sûreté et la sécurité nucléaires, mettant en danger la population ukrainienne, les États voisins et la communauté internationale.  La représentante a dénoncé la rhétorique nucléaire « irresponsable » de la Fédération de Russie.  Les États qui bafouent les normes internationales ne devraient pas être tolérés, a-t-elle martelé. 

Elle a aussi avoué son inquiétude quant à l’expansion rapide de l’arsenal nucléaire de la Chine et le développement de ses capacités, sans transparence, ni contrôle de bonne foi ni mesures de réduction des risques.  Notant également les menaces posées par les programmes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et l’Iran, elle a appelé ces deux pays à cesser l’escalade et à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  Les actes de la Fédération de Russie constituent de graves problèmes pour le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires et compromettent l’architecture de sécurité mondiale, a conclu la représentante, avant de demander à Moscou de revenir immédiatement au respect du Traité New START et à des discussions constructives avec les États-Unis. 

M. LEMOS PIRES (Portugal) a lancé un appel au désarmement multilatéral aux États dotés d’armes nucléaires pour qu’ils respectent leurs engagements en vertu du TNP et s’engagent de bonne foi sur la voie de l’élimination de leurs arsenaux.  Pour ce qui est de la prévention d’une course aux armements dans l’espace, le représentant a souhaité que la communauté internationale adopte des mesures et des normes garantissant des comportements responsables vis-à-vis de l’espace extra-atmosphérique mais aussi de l’espace cybernétique, lesquels ne sauraient devenir les nouvelles frontières des conflits de demain. 

Mme THOA THI MINH LE (Viet Nam) s’est inquiétée d’une nouvelle course aux armements alors que les dépenses militaires mondiales atteignent des niveaux record.  Dans le même temps, les régimes internationaux de contrôle des armements progressent peu, voire enregistrent un recul.  L’érosion de la confiance n’est pas propice au maintien de la paix et de la sécurité internationales en général et aux efforts de non-prolifération et de désarmement, en particulier, a-t-elle souligné.  Elle a signalé qu’il incombe aux États de revitaliser la Commission du désarmement laquelle constitue, avec la Conférence du désarmement, l’unique organe de négociations multilatérales.  Elle a exhorté les États, en particulier les États dotés d’armes nucléaires, à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre du TNP, notamment son article VI.  Nos délibérations en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaires doivent toutefois tenir compte de la nécessité d’un équilibre entre le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-elle insisté. 

En tant que membre du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, le Viet Nam, a-t-elle indiqué, s’efforce de promouvoir l’application de la technologie nucléaire à des fins pacifiques, et participe activement au Forum régional de l’ASEAN sur les questions politiques et de sécurité d’intérêt commun.  La déléguée s’est félicitée de l’adoption de la résolution A/RES/77/250 de l’Assemblée générale qui a créé un nouveau groupe d’experts chargé de faire des recommandations sur l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  L’accès à l’espace est en effet un droit inaliénable. 

M. TSUKAMOTO (Japon) a condamné l’agression russe contre l’Ukraine, soulignant qu’en tant que seul pays à avoir subi des bombardements atomiques pendant la guerre, le Japon ne peut absolument pas accepter les menaces nucléaires de la Russie, et encore moins l’utilisation des armes nucléaires.  Le délégué a réaffirmé que son pays est déterminé à faire respecter un ordre international fondé sur l’état de droit et a condamné la déclaration du Président Putin sur le déploiement d’armes nucléaires tactiques au Bélarus.  Pointant du doigt les activités de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui a déjà lancé, à deux reprises cette année, des missiles balistiques intercontinentaux, dont celui qui a atterri dans la zone économique exclusive du Japon, le représentant a exigé que ce pays respecte toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et revienne rapidement au plein respect du TNP et des garanties de l’AIEA. 

Il a souligné l’engagement de son pays en faveur d’un monde sans armes nucléaires, comme en témoigne l’organisation du Sommet du G7 à Hiroshima cette année.  Il a regretté qu’un seul État ait bloqué l’adoption par consensus du document final de la dernière Conférence d’examen du TNP.  Il s’est toutefois félicité de la résolution 77/68 de l’Assemblée générale concernant le « Traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires ».  Il a demandé à tous les États concernés de déclarer ou de maintenir des moratoires sur la production de ces matières.  Le représentant les a aussi exhortés à signer et à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui, après 25 ans, n’est toujours pas entré en vigueur.  En attendant, nous demandons instamment à tous les États concernés de déclarer ou de maintenir les moratoires sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires. 

Le représentant a également plaidé pour la réduction des risques nucléaires, tout en soulignant que cela ne saurait se substituer au désarmement nucléaire.  Il a indiqué que son pays reste fermement résolu à faire de l’espace extra-atmosphérique un environnement pacifique, sûr, sécurisé et durable.  Le Japon participe d’ailleurs activement au groupe de travail sur la réduction des menaces spatiales, en établissant des normes, des règles et des principes de comportement responsable.  À cet égard, le Japon réitère son engagement à ne pas procéder à des essais de missiles antisatellites destructeurs à ascension directe, ce qui constitue la première étape d’un comportement responsable, conformément à la définition agréée.  Le représentant a conclu en mettant l’accent sur l’importance des mesures de transparence et de confiance pour éviter les malentendus et les erreurs de calcul dans les activités spatiales. 

Mme NATHALY GUERRERO (Mexique) a rejeté le bien-fondé des doctrines nucléaires avancé par les États dotés qui, en réalité, continuent de perfectionner leurs arsenaux, ce qui a pour effet d’éloigner l’exercice effectif du droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique des pays non dotés.  Elle a lancé un appel à la restauration de la légitimité du désarmement multilatéral, en insistant sur le fait que la majorité des États et des peuples aspirent à la paix et à la stabilité.  La communauté internationale considère l’ONU comme l’unique instance pour avancer sur cette voie, a-t-elle dit, assurant le Président de la Commission et ses homologues que sa délégation ne ménagera aucun effort pour que des recommandations consensuelles sur le désarmement nucléaire et la sécurisation de l’espace soient adoptées à l’issue de la présente session. 

M. DAMOUA GUILLAUME ANGORA (Côte d’Ivoire) a indiqué que la priorité demeure l’élimination totale et irréversible des armes nucléaires.  Dans le contexte actuel, il a jugé urgent que les États dotés s’engagent, sans délai, dans des actions résolues de réduction du risque nucléaire, de renforcement de la transparence et de confiance.  À cet égard, l’engagement qu’ils ont pris en janvier 2022, d’œuvrer à prévenir toute guerre nucléaire et d’éviter toute course à l’armement nucléaire doit être concrètement mis à exécution.  Il faudrait également explorer ou redynamiser des initiatives, y compris bilatérales, de maîtrise des armements, a souhaité le représentant.  En dépit de l’absence d’accord à la dixième Conférence d’examen l’an dernier, les efforts et les nombreux acquis au titre du TNP doivent être préservés, poursuivis et renforcés, a—t-il dit.  Il serait également essentiel d’intensifier la lutte contre le terrorisme nucléaire. 

Le délégué a appelé la communauté internationale à promouvoir davantage la coopération internationale et à soutenir le rôle central de l’AIEA, ainsi que l’assistance technique qu’elle fournit dans le domaine nucléaire.  Il a ensuite indiqué que son pays réaffirme sa ferme opposition à la transformation de l’espace extra-atmosphérique en un nouveau théâtre d’implantation d’armes et d’affrontements militaires.  Il incombe ainsi à l’ensemble des États, surtout ceux disposant de moyens et de technologies spatiaux avancés, d’adopter un comportement responsable et de prévenir une course aux armements, a argué le représentant. 

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a réitéré le rejet par sa délégation de tout déploiement d’armes nucléaires qui par définition remet en cause les efforts de non-prolifération.  Il a également dénoncé leur modernisation et le développement de nouveaux types d’armes nucléaires.  Selon le représentant, le désarmement et la non-prolifération nucléaires doivent marcher main dans la main et tous les États respecter leurs obligations au titre du TNP.  Il s’est dit encouragé par les résultats de la première réunion des États parties au TICE, qui s’est tenue à Vienne en juin 2022, saluant sa déclaration finale et son plan d’action.  Il est temps maintenant de passer à l’action, a exhorté le représentant.  En ce qui concerne les activités dans l’espace extra-atmosphérique, il a promu une utilisation exclusivement pacifique, s’opposant à la course aux armements.  Il a plaidé à cet égard en faveur de l’élaboration de règles de comportements volontaires compatibles avec le droit international.

Mme NOEMI ESPINOZA MADRID (Honduras) a condamné les essais d’armes nucléaires, la modernisation et le développement technologique de nouveaux types d’armes autonomes, avant d’appeler à l’élimination des armes de destruction massive par la négociation multilatérale et selon les principes de vérification, d’irréversibilité et de transparence.  Elle a par ailleurs catégoriquement défendu l’application du droit international humanitaire dans le contexte de toutes les délibérations sur le désarmement général et complet.  Elle a insisté sur la nécessité pour les êtres humains d’exercer un contrôle, un jugement et une participation appropriés en ce qui concerne l’utilisation des systèmes d’armes létales autonomes, afin de garantir qu’en cas d’utilisation, tous les États respectent à tout moment les principes du droit international, et que les êtres humains restent responsables des décisions relatives à l’utilisation de la force.  En tant qu’État partie au Traité de Tlatelolco, le Honduras soutient les initiatives visant à créer d’autres zones exemptes d’armes nucléaires, a indiqué la déléguée, en réitérant l’appel à tous les pays du monde pour qu’ils s’engagent à n’utiliser l’énergie nucléaire qu’à des fins pacifiques et dans le cadre d’une coopération scientifique responsable.  Soutenant l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques, la représentante a souhaité plus de mesures et de stratégies pour renforcer la cybersécurité et l’utilisation d’un espace sûr, stable, accessible et pacifique, régi par un instrument juridiquement contraignant universel. 

M. MARTIN KIMANI (Kenya) a estimé que la menace que des armes ou des matières nucléaires tombent entre les mains de terroristes et de groupes criminels est réel et « immédiat ».  Et cette menace est davantage rendue existentielle par l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle quand il s’agit d’armes de destruction massive, a-t-il ajouté.  Face à la prolifération persistante, le rôle de la Commission du désarmement est plus critique que jamais, a-t-il relevé.  Il a donc exhorté les États Membres à démontrer l’unité et la flexibilité nécessaires au cours de cette session pour assurer l’adoption consensuelle des projets de rapports relatifs aux armes nucléaires et à l’espace extra-atmosphérique.  Le Kenya, a-t-il dit, exhorte tous les États dotés d’armes nucléaires et ceux bénéficiant du « parapluie nucléaire » à adopter des doctrines de défense et de sécurité qui excluent ces armes.  En tant qu’État partie au Traité de Pelindaba, le Kenya est pleinement conscient du rôle important joué par les zones exemptes d’armes nucléaires en matière de désarmement.  À cet égard, il a exhorté tous les États à mettre en œuvre les recommandations et résultats des conférences relatives à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, jusqu’à ce que cet objectif soit réalisé.  Enfin, le Kenya soutient l’appel à l’adoption d’un cadre juridique pour prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.

M. JASSER JIMENEZ (Nicaragua) a jugé injustifiable qu’au milieu de multiples crises sociales, économiques et environnementales, les arsenaux nucléaires continuent d’augmenter, de se moderniser et de se développer, mettant en danger l’espèce humaine et tous les êtres vivants.  Les ressources économiques utilisées dans la modernisation des armes nucléaires, dans l’expansion des alliances militaires, dans l’agression et la déstabilisation des pays devraient selon lui être affectées au développement et à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le Nicaragua reste attaché à l’élimination totale des armes nucléaires et au respect du TNP.  Le représentant s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et des résultats positifs de la première Assemblée des États parties.  Il a estimé nécessaire de continuer à renforcer le régime juridique de l’espace extra-atmosphérique afin de garantir la sécurité et la transparence dans la conduite des activités spatiales. 

M. MOHAMMAD ALI JARDALI (Liban), après avoir indiqué que son pays espère que la Commission adoptera des recommandations claires au titre de la question du désarmement nucléaire, a rappelé l’importance de l’adoption de la résolution prônant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient lors de la Conférence d’examen du TNP de 1995.  Ce document faisait partie intégrante de la prorogation indéfinie du Traité, a-t-il souligné, s’attardant ensuite sur le processus de négociation en cours à New York sur la création d’une telle zone.  La première Conférence a été présidée par la Jordanie en 2019, la seconde par le Koweït en 2021 et la troisième par le Liban en 2022, noté le délégué, pour qui ces efforts reflètent le sérieux de l’engagement des participants à ce processus visant à débarrasser la région de toutes les armes de destruction massive.  Nous appelons tous les États dotés d’armes nucléaires, en particulier les trois dépositaires du TNP qui ont coparrainé la résolution de 1995, à soutenir les efforts de la Conférence et à déployer les moyens nécessaires pour que toutes les parties concernées participent à ses travaux, a-t-il encore demandé.  Le délégué a estimé que seul un engagement de tous les pays de la région peut en effet la placer « sur la voie indispensable de la sécurité et de la stabilité ». 

Mme DEBORA FISHER (États-Unis) a réaffirmé l’attachement de son pays au contrôle des armements, au désarmement et à la non-prolifération.  Elle a rappelé que son pays a réduit de 88% son arsenal nucléaire à un niveau record et respecté le moratoire sur la protection des matières fissiles depuis 1982.  Les progrès ont été mis à mal, a-t-elle dit, par la grave détérioration de l’environnement international en matière de sécurité, à savoir, la « la guerre préméditée » de la Russie contre l’Ukraine.  Les actes de la Russie sont une violation flagrante de l’Article 2 de la Charte des Nations Unies, a-t-elle martelé, en dénonçant également le non-respect par la Russie du Traité New START.  La suspension du Traité n’a aucune validité juridique, a-t-elle martelé.  L’environnement qui résulte des actes de la Russie est encore aggravé par les actions de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et l’élargissement du programme nucléaire de l’Iran.  La représentante a dénoncé les velléités de certains pays qui choisissent la compétition dans de nouveaux domaines pour servir leurs intérêts au mépris des risques nucléaires.

Elle a appelé la Russie à revenir au Traité New START et à recevoir les inspecteurs de l’AIEA sur son territoire.  Elle a dit attendre l’entrée en vigueur du Traité sur les matières fissiles et regretté que la Chine soit le seul État doté d’armes nucléaires à n’avoir pas encore proclamé un moratoire sur la production de ces matières.  Les États-Unis, a-t-elle conclu, plaident pour le respect du moratoire sur les essais nucléaires et la réduction des risques nucléaires, de la manière qu’ils insistent sur la confiance et la transparence s’agissant des activités spatiales. 

Droits de réponse

La représentante de la Fédération de Russie a rejeté les accusations des pays occidentaux s’agissant de l’opération militaire spéciale en Ukraine justifiée par le coup d’État anticonstitutionnel de 2014.  Elle a accusé « le régime de Kiev » d’attaquer la population du Donbass, de se prévaloir d’une « nature nazie », d’imposer un blocus socioéconomique et de commettre des meurtres dans le sud-est de l’Ukraine.  Elle a aussi dénoncé les fournitures d’armes à l’Ukraine, arguant que l’Occident n’est pas intéressé par la cessation des hostilités dans le Donbass.  Nous allons atteindre nos objectifs, a affirmé la représentante, en expliquant qu’il s’agit de démilitariser l’Ukraine, de la contraindre à renoncer à son régime nazi et de protéger l’intégrité territoriale et la sécurité de la Fédération de Russie et de sa population. 

S’agissant de la coopération nucléaire avec le Bélarus, la représentante a rejeté le concept de mission de dissuasion des pays de l’OTAN qui ne vise qu’à élargir l’espace géographique du déploiement des armes nucléaires américaines aux frontières russes et bélarusses.  Nous avons fait preuve de retenue et nous avons tenté de convaincre Washington de la nécessité de retirer ses armes.  Les mesures prises par la Russie pour assurer sa sécurité participe d’une réaction nécessaire à la politique de déstabilisation menée au fil des ans par les pays de l’OTAN engagés dans leur guerre hybride et déterminés à nous infliger une défaite tactique. 

En ce qui concerne la décision prise par la Russie de suspendre le Traité New START, la représentante a expliqué que ce n’est qu’une suite logique à la dégradation des relations russo-américaines.  Pour nous, a-t-elle dit, la situation a totalement changé.  Alors qu’un front commun de l’OTAN paraît de plus en plus évident, dans le domaine du nucléaire, nous ne pouvons faire fi de l’arsenal nucléaire des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni.  La suspension du Traité est donc inévitable et justifiée.  Comme signe de sa bonne volonté, a affirmé la représentante, la Russie respecte toujours les restrictions prévues par l’accord sur les armements stratégiques offensifs et elle continuera d’informer les États-Unis du nombre de ses missiles balistiques intercontinentaux.  Ces mesures permettront d’assurer un degré suffisant de prévisibilité dans les domaines balistique et nucléaire, a conclu la représentante. 

Son homologue de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a, à son tour, rejeté le tableau erroné sur la nature des tensions géopolitiques dans la péninsule coréenne et dans la région qui sont la conséquence des politiques hostiles des États-Unis, des sanctions et des menaces inédites à sa souveraineté et l’intégrité territoriale de la RPDC.  Nous avions pourtant mis en garde contre les provocations américaines et la possibilité d’arriver à un point de rupture et à une guerre nucléaire.  Le représentant a ainsi dénoncé les manœuvres militaires des États-Unis et de la République de Corée, dont l’objectif non avoué est de capturer Pyongyang.  Notre politique de dissuasion nucléaire est donc là pour assurer l’équilibre des forces dans la région et éviter une nouvelle guerre. 

Le délégué a en outre accusé le Royaume-Uni de violer le régime de non-prolifération, dans le cadre du partenariat AUKUS, comme en témoigne le déploiement de ses forces dans les eaux territoriales sud-coréennes.  C’est une politique hostile qui compromet gravement notre souveraineté et notre intégrité territoriale, a martelé le représentant.  Personne, a-t-il tonné, ne peut nous empêcher de renforcer nos capacités de dissuasion qui, par ailleurs, ne visent aucun État ni groupes d’États.  Le représentant a ensuite accusé le Japon d’augmenter ses dépenses militaires.  Ce pays prétendument pacifique, a-t-il dit, tombe le masque et recherche une rupture, en se prétextant d’une soi-disant politique de défense, après avoir infligé un énorme préjudice au peuple de la péninsule coréenne.  Ces agissements ne sont rien moins qu’une provocation qui pourrait semer le chaos.  Le Japon doit renoncer à son militarisme et au largage de ses eaux contaminées dans les eaux internationales, a prévenu le représentant.

Le représentant de la Chine a répondu aux États-Unis que leur déclaration cherchait à ternir la politique de son pays, celle-ci étant transparente et prévisible en matière de désarmement nucléaire.  Nous sommes déterminés à mener une politique de légitime défense, cela en tant qu’unique pays parmi ceux dotés d’armes nucléaires à s’être engagé de longue date à respecter le principe de non-emploi en premier d’une arme nucléaire, a-t-il ajouté.  Selon lui, le moratoire sur la production de matières fissiles n’est pas pertinent car dépourvu de lignes et d’engagements clairs.  Par ailleurs, les États-Unis sont mal placés pour mener des campagnes de diffamation contre la Chine, alors qu’ils scellent des alliances équivoques avec d’autres États Membres susceptibles de relancer une course aux armements et de déstabiliser les équilibres stratégiques régionaux. 

La représentante des États-Unis a qualifié les propos de la Russie d’absurdes, propos qui culminent désormais dans une réécriture éhontée et insensée de l’histoire.  En outre, la Russie a violé de manière unilatérale le Traité New START en décidant d’une suspension n’ayant aucune validité juridique, a-t-elle dit, ajoutant que son pays respecte pour sa part pleinement ses engagements au titre du Traité, et ce par le biais de contremesures qu’autorise le droit international.  À la Chine, la représentante a répété que les États-Unis restent préoccupés par les activités de modernisation de ses arsenaux nucléaires, ce que les autorités chinoises se refusent à reconnaître. 

À son tour, le représentant de l’Ukraine a accusé la délégation russe de mensonge et affirmé qu’il n’y a pas de nazis dans son pays.  De même, il a assuré que ce n’est pas l’Ukraine, mais la Russie qui sera démilitarisée.  Il a accusé ce pays de cibler des civils en Ukraine et de faire planer le risque d’une catastrophe nucléaire sur toute l’Europe en occupant la centrale nucléaire de Zaporijia.  Le représentant a également souligné que l’annonce de déploiement d’armes nucléaires au Bélarus est une violation des engagements internationaux de la Russie. 

 

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