Coup d’envoi des travaux de la Sixième Commission avec l’examen des mesures de lutte contre le terrorisme international
La Sixième Commission, chargée des questions juridiques, a entamé, ce matin, son programme de travail qui sera marqué par la tenue d’une trentaine de réunions jusqu’au 17 novembre, date prévue pour la dernière séance de cette soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale.
Le Président de la Commission, M. Suriya Chindawongse, de la Thaïlande, a souligné « l’autorité unique » et l’expertise de la Sixième Commission parmi les autres grandes commissions de l’Assemblée. « Je suis persuadé que nous serons en mesure de conduire nos travaux dans un esprit de coopération et d’entente mutuelle et de régler les questions en suspens dans les délais et par consensus, oui par consensus, comme cela est traditionnellement le cas au sein de cette Commission. »
La Commission a ensuite entamé son débat sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international en entendant une majorité de délégations souligner les failles de la lutte antiterroriste et le manque de consensus afin d’y remédier. L’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a ainsi déploré qu’un consensus n’ait pu être forgé, lors du huitième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en juin dernier, afin de prendre en compte les défis de la xénophobie et de l’islamophobie dans la réponse antiterroriste.
« Nous avons dû nous contenter d’une révision qui a été un peu plus qu’une actualisation technique », a concédé le délégué du Brésil, en appelant les délégations à mieux comprendre ce qui les divise. « Le Groupe des États d’Afrique souhaite davantage d’ouverture et de négociation pour parvenir à un consensus », a appuyé le délégué de l’Ouganda, au nom de ce groupe, en qualifiant cette stratégie de « document de référence ».
Il a déploré qu’un tel consensus n’ait pu être atteint pour condamner les groupes racistes et d’extrême droite et inclure une référence à la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. De nombreuses délégations, comme le Bangladesh, le Pakistan, les Maldives ou l’Iran, se sont inquiétées des actes islamophobes commis dans certains pays. Le délégué d’Israël a, lui, considéré que la question de l’incitation à la haine en ligne, ou encore celle du lien entre endoctrinement en ligne et attaques terroristes dans le « monde réel », étaient encore insuffisamment prises en compte.
Comme chaque année, de nombreuses délégations ont réclamé l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme international contenant une définition précise du terrorisme. L’absence d’un tel texte nourrit en effet les perceptions qu’il existe une approche de deux poids, deux mesures dans ce domaine, a argué le Brésil, tandis que l’Iran a dénoncé la « politisation » de la lutte antiterroriste mondiale du fait de certains États « arrogants ». « Il ne peut y avoir de bons et de mauvais terroristes », a tranché le Venezuela.
L’Union européenne a jugé essentiel qu’un tel instrument se fonde sur le droit international et sur une définition « claire » du terrorisme. L’Iran, comme l’Arabie saoudite, ont néanmoins souligné la nécessité de distinguer le terrorisme de l’exercice légitime du droit à la résistance face à une occupation illégale, le délégué saoudien ajoutant que cette distinction est entérinée par le droit. « La définition du terrorisme doit prendre en compte les actes violents de suprémacistes blancs, les actes xénophobes et islamophobes », a requis le Pakistan.
Au vu des divergences persistantes, l’Égypte et le Ghana ont demandé la tenue d’une conférence internationale afin de les surmonter. Enfin, si de nombreuses délégations, telles que le Honduras, le Viet Nam ou encore le Soudan, ont demandé un approfondissement de la coopération internationale, Israël a estimé que les « conditions nécessaires à une coopération réussie n’existent pas encore ».
La Commission a par ailleurs décidé, ce matin, de créer un groupe de travail sur la protection des personnes en cas de catastrophe, présidé par M. Antonio Lagdameo, des Philippines. Le groupe de travail sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international sera, lui, de nouveau présidé par M. Rohan Perera (Sri Lanka).
La Commission poursuivra son débat demain, mardi 3 octobre 2023.
MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL - A/78/221
Débat général
Mme ZAHRA ERSHADI, (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a réaffirmé que les actes de terrorisme violent le droit international et le droit à la vie. Le terrorisme déstabilise les gouvernements légitimes et l’ordre constitutionnel, a-t-elle estimé, mentionnant ses conséquences négatives sur le développement économique et social. Cependant, a mis en garde la déléguée, le terrorisme ne devrait pas être assimilé à la lutte des peuples sous occupation coloniale pour l’autodétermination. « L’occupation étrangère doit être considérée comme du terrorisme. » Elle a également souligné que le terrorisme ne devrait pas être assimilé à quelque religion que ce soit, ce qui implique de ne pas axer le profilage des individus sur de tels critères. Elle a ensuite exhorté les États à s’abstenir d’encourager des activités terroristes dans leurs territoires en évitant de servir de refuge aux terroristes, de financer les actes terroristes et de fournir des armes aux groupes terroristes.
En outre, le Mouvement des pays non alignés rejette le recours à la force contre tout État du Mouvement sous prétexte de la lutte contre le terrorisme. La déléguée a estimé que l’élaboration unilatérale de listes accusant des États de terrorisme s’apparentait à du « terrorisme psychologique et politique ». Le statut de réfugié ne devrait pas faire l’objet d’abus et ne devrait servir de motif de refus pour l’extradition des terroristes, a-t-elle ensuite fait remarquer. Elle a exhorté les États à renforcer leurs capacités de lutte antiterroriste, y compris dans les régions les plus touchées. Par ailleurs, la déléguée a estimé nécessaire de s’attaquer à la « mauvaise utilisation de la religion par les groupes terroristes pour expliquer leurs actes », qui ne fait que nourrir la haine dans le cœur des jeunes. Elle a appelé la communauté internationale à lutter contre la propagande terroriste grâce à un cadre global en coopération avec les dirigeants communautaires et religieux. Réaffirmant l’engagement du Mouvement envers le droit international, la représentante a appelé à utiliser les médiateurs et à condamner toute forme d’intolérance et d’extrémisme violent. La mise en place d’une convention internationale pour lutter contre le terrorisme est importante, a-t-elle conclu, demandant une coopération transparente et une adaptation des cadres aux conditions particulières des États concernés.
M. MARVIN IKONDERE (Ouganda), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a souhaité voir davantage d’ouverture et de négociation pour parvenir à un consensus sur la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, qu’il a qualifiée de « document de référence », en s’appuyant sur les progrès réalisés sur des questions comme le retour des combattants terroristes étrangers, ou encore l’utilisation abusive d’Internet par les terroristes. Il a déploré qu’un tel consensus n’ait pu être atteint pour condamner les groupes racistes et d’extrême droite, ou inclure une référence à la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. Le délégué a réitéré l’attachement du Groupe des États d’Afrique à la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international et fait part de son soutien à la proposition de conférence de haut niveau sous les auspices de l’ONU pour formuler une réponse internationale au terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.
Au niveau régional, le délégué a fait part de la préoccupation du Groupe des États d’Afrique quant au paiement de rançons aux groupes terroristes, qui constitue « l’une des principales sources de financement des activités terroristes ». Il a par ailleurs exhorté les États Membres à prendre des mesures pour empêcher que le statut de réfugié ne soit abusé par des terroristes ou leurs facilitateurs. Appelant à davantage de coopération interétatique dans le domaine de la lutte antiterroriste, il a cité la création et l’opérationnalisation, à Djibouti, du Centre d’excellence pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), mais aussi le rôle de formation joué par le programme pour la lutte contre le terrorisme en Afrique créé, en 2020, par le Bureau de lutte contre le terrorisme, à Rabat, au Maroc. Rappelant l’impact socioéconomique dévastateur de la pandémie de COVID-19 sur l’augmentation du terrorisme, le délégué a déploré la prolifération de groupes terroristes, notamment ceux affiliés à Daech, sur tout le continent. Le travail de l’ONU et de ses États Membres en Afrique est d’une importance cruciale pour empêcher la menace terroriste de faire dérailler les acquis durement acquis de l’Afrique, a-t-il conclu.
M. KHALID MOHAMMED H. H. FELEMBAN (Arabie saoudite), au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a condamné le terrorisme, qui est une violation flagrante du droit, avant d’appeler au respect de la souveraineté et l’indépendance politique de tous les pays. Il a réaffirmé que le terrorisme ne peut pas être associé à une religion, une confession ou une appartenance ethnique. Il a dénoncé toute tentative visant à lier l’islam au terrorisme, avant d’appeler à un dialogue entre civilisations. Le représentant a ensuite invité à adopter une approche exhaustive pour lutter contre le terrorisme, en s’attaquant à ses racines, y compris le manque de développement, le manque de perspectives socioéconomiques, les occupations étrangères et différents conflits internationaux. Il a souligné la nécessité de distinguer le terrorisme de l’exercice légitime du droit à la résistance face à une occupation illégale. Cette distinction est entérinée par le droit, a-t-il précisé.
Le représentant a jugé en outre essentiel de resserrer la coopération entre les États Membres afin de poursuivre les auteurs d’actes terroristes et de les empêcher d’accéder à une assistance ou des armes. Il a souhaité une actualisation de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, en prenant notamment en compte la xénophobie et l’islamophobie, déplorant qu’un consensus n’ait pas pu être forgé autour de ces questions lors du huitième examen de la Stratégie. Le représentant a également plaidé en faveur d’une convention internationale pour lutter contre le terrorisme, afin de régler des questions en souffrance comme celle de la définition juridique du terrorisme. Il nous semble important de convoquer une conférence de haut niveau sous l’égide de l’ONU, a-t-il conclu.
M. THOMAS RAMOPOULOS, de l’Union européenne, a réaffirmé que le terrorisme est un défi majeur dans le contexte des multiples crises auxquelles le monde fait face actuellement. La menace de l’extrémisme violent politiquement motivé s’ajoute aux défis posés par les idéologies d’extrême droite et d’extrême gauche, ainsi qu’à l’exploitation des nouvelles technologies par les groupes terroristes, a-t-il précisé. Il a réaffirmé le soutien de l’Union européenne (UE) à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.
Le délégué a ensuite exposé les modalités selon lesquelles l’UE souhaite parvenir à une convention générale sur le terrorisme international. Tout d’abord, il est essentiel qu’un tel instrument se fonde sur le droit international et sur des définitions claires du terrorisme. À cette fin, l’UE soutient le travail du Conseil de l’Europe pour une définition révisée du terrorisme. Les efforts doivent également être cohérents, en dépit de la polarisation des organisations internationales, et conformes aux valeurs du droit international. « La lutte contre le terrorisme ne doit en aucun cas servir de prétexte à la violation des droits humains », a mis en garde le délégué, estimant que toute mesure doit aussi tenir compte des questions de genre, du droit international humanitaire et du droit des réfugiés. Il a également prôné la participation des femmes dans les processus. Les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains doivent être protégés, a-t-il rappelé, tout comme il est nécessaire d’œuvrer pour la réhabilitation de toutes les victimes du terrorisme. Enfin, le non-respect des droits humains a des effets négatifs sur l’application du droit international, y compris sur les accords d’extradition, a-t-il conclu.
Mme SOPHEA EAT (Cambodge), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), s’est félicitée de l’organisation récente, à New York, de la semaine de lutte contre le terrorisme organisé, notant que ce type d’échanges permettaient de réduire « les marges de manœuvre » de l’extrémisme violent. L’ASEAN reconnaît l’importance des efforts consentis sur le plan collectif pour faire face à ce fléau, a expliqué la déléguée, en soulignant que, dans la région, la radicalisation et l’extrémisme violent étaient combattus par un plan d’action complet de lutte contre le terrorisme de l’ASEAN et la convention qui s’y rapporte.
La déléguée a dressé la liste des principales mesures prises par l’ASEAN dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sous toutes ses formes: renforcement de la coopération internationale pour identifier les réseaux terroristes et éliminer leur financement; identification des causes profondes du terrorisme; respect des droits humains et de l’état de droit; renforcement des capacités et de l’assistance technique entre États; lutte contre la radicalisation des individus par des programmes, notamment à l’échelon local; protection des cibles « molles » et amélioration de leur sécurité; cybersécurité. Elle a insisté sur l’importance de rechercher des moyens innovants pour lutter contre ce fléau, dans le respect des législations nationales et du droit international, y compris du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
M. BIGGS (Australie), s’exprimant également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a remarqué que les méthodes des groupes terroristes évoluaient, représentant sans cesse de nouveaux défis pour la communauté internationale. Les solutions ne peuvent donc être que mondiales, a-t-il estimé, affirmant que les causes du terrorisme et de l’extrémisme sont mieux identifiées quand les partenaires internationaux et locaux coopèrent. En outre, tout effort pour éliminer les menaces terroristes doivent se faire dans le respect de l’état de droit, des droits humains et des réfugiés, et du droit international, a-t-il exhorté, incitant également les membres du Conseil de sécurité à mettre pleinement en œuvre les résolutions sur le terrorisme international, dont certaines ont déjà démontré leur efficacité.
Le représentant a ensuite exprimé l’engagement des délégations du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande à intégrer tous les niveaux de gouvernance et de la société dans la lutte contre le terrorisme afin d’augmenter la « résilience aux discours de haine », notamment. À cet égard, il a estimé que la société civile joue un rôle crucial et que la limitation de sa portée par les mesures antiterroristes est inquiétante. Il a ajouté que les mesures doivent inclure les moteurs du terrorisme, tels que les questions de genre, saluant la création du groupe sur les droits humains et les questions de genre au sein du Bureau de lutte contre le terrorisme. Réitérant son soutien dans ce combat, le représentant a prôné un alignement des travaux de la Sixième Commission avec l’agenda de revitalisation de l’Assemblée générale et le nouveau cycle de trois ans pour les évaluations de la Stratégie antiterroriste mondiale.
Mme ELVIRA CUPIKA-MAVRINA (Lettonie), s’exprimant également au nom de l’Estonie et de la Lituanie, a réitéré l’engagement des pays baltes à collaborer étroitement avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme. Afin de lutter efficacement contre les menaces terroristes, elle a encouragé le développement de cadres juridiques communs. Les idéologies extrémistes et les groupes terroristes, tels qu’Al-Qaida et Daech, opèrent à travers le monde, a-t-elle constaté, menaçant la sécurité mondiale et les valeurs de la Charte des Nations Unies. Une réponse collective gardant les droits humains et l’état de droit en son cœur est nécessaire, a estimé la déléguée, saluant le rapport du Secrétaire général sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international. Même si la menace terroriste reste faible dans les pays baltes, ces derniers subissent les répercussions des changements géopolitiques et de l’instabilité croissante, a-t-elle indiqué. Elle a précisé que ces pays ont développé conjointement des outils juridiques permettant d’enrayer la radicalisation, l’extrémisme et le terrorisme, une coopération qu’ils souhaitent poursuivre. La déléguée a conclu en condamnant l’agression russe contre l’Ukraine qui accroît les risques de radicalisation et d’activités terroristes, appelant les États Membres à soutenir l’Ukraine dans la restauration de sa souveraineté et son intégrité territoriale.
M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a réitéré l’importance de la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme. Il a cité les mesures prises par son pays pour enrayer cette menace aux niveaux national, régional et mondial. La stratégie nationale se concentre sur la détection et la dissuasion du financement du terrorisme, ainsi que sur la coordination des actions des organes de contrôle, de supervision et de répression, des décideurs politiques et des acteurs privés. Au niveau régional, a-t-il poursuivi, Singapour copréside actuellement le Forum des hauts fonctionnaires sur la politique antiterroriste, qui vise à identifier les problèmes de sécurité et de terrorisme dans la région, à développer de nouvelles initiatives, et à étendre la coopération entre les gouvernements et les agences de lutte contre le terrorisme. Sur le plan international, le délégué a rappelé que Singapour a signé 15 accords internationaux de lutte contre le terrorisme et soutient la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Ma délégation se réjouit de collaborer étroitement avec le Groupe de travail établi par la Sixième Commission afin d’atteindre un consensus concernant le projet de convention sur le terrorisme international, a-t-il conclu.
M. VIVTOR SILVERIA BRAOIOS (Brésil) a rappelé que les sanctions du Conseil de sécurité sont immédiatement applicables au Brésil, y compris celles relatives au terrorisme. C’est la preuve que nous nous conformons pleinement à la Charte des Nations Unies, y compris son Article 25, a dit le délégué. Il a néanmoins souhaité que le processus de désignation des personnes et entités frappées par les sanctions soit plus transparent. Il a rappelé le consensus forgé, en juin dernier, s’agissant du huitième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. « Un accomplissement que nous ne devons pas sous-estimer, en particulier en ces temps de polarisation accrue. » Néanmoins, nous avons dû nous contenter d’une révision qui a été un peu plus qu’une actualisation technique, a-t-il regretté, en appelant les délégations à mieux comprendre ce qui les divise. Il a souligné qu’il n’y a toujours pas de définition universellement agréée du terrorisme, alors que le monde a besoin de règles claires et consensuelles afin de rendre la lutte antiterroriste plus efficace. Selon lui, « l’absence d’une convention générale sur le terrorisme international nourrit les perceptions qu’il existe une approche de deux poids, deux mesures dans ce domaine ».
Mme DOROTHY PATTON (États-Unis) a rappelé qu’au niveau multilatéral, de nombreuses mesures avaient été prises pour réduire la menace terroriste, qu’il s’agisse du ciblage des systèmes de financement ou de la lutte contre la propagande et les déplacements. Elle s’est félicitée de la révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a insisté sur le fait que les États Membres sont appelés à renforcer leurs capacités de rapatriement, réhabilitation et réintégration et, si besoin, à poursuivre en justice des combattants terroristes étrangers et des membres de leurs familles. La déléguée a souligné que son pays était prêt à aider les États Membres dans leurs efforts à cet égard.
Il reste beaucoup à faire, notamment pour contrer les extrémistes violents à motivation raciale ou ethnique qui ciblent les minorités religieuses et raciales, les immigrés, les femmes et les filles, ou encore la communauté LGBTQI+, a expliqué la déléguée. Elle a rappelé le défi représenté par la facilité d’accès à la propagande en ligne et hors ligne ou encore par la menace posée par l’utilisation de technologies nouvelles et émergentes. La lutte contre le terrorisme passe donc aussi par la prévention, a-t-elle noté, dont le développement de l’esprit critique ou encore l’éducation aux médias. À cet égard, la déléguée a insisté sur le renforcement des partenariats public-privé et de la coopération internationale, et préconisé des efforts de recherche plus indépendante pour consolider les capacités collectives à faire face à ces menaces. Ces efforts, a-t-elle conclu, doivent respecter les droits humains, car étouffer la liberté d’expression au nom de la lutte contre l’extrémisme est « contre-productif ».
Mme CARLA MARIA RODRÍGUEZ MANCIA (Guatemala), rappelant que les actes terroristes entravent les droits humains, augmentent l’instabilité politique et menacent la stabilité internationale, a salué les initiatives du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme et la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Elle a fait remarquer que le lien entre la criminalité organisée et le terrorisme est avéré. Les pays d’Amérique centrale, et particulièrement le Guatemala, font face à des réseaux criminels transnationaux impliqués dans des trafics de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains, a-t-elle expliqué. Ces groupes minent nos capacités, a affirmé la déléguée, et c’est pourquoi nous souhaitons renforcer notre cadre national pour lutter contre ces réseaux. Elle a ensuite souligné l’importance de renforcer la coopération régionale et internationale pour combattre le terrorisme. Elle a salué l’initiative visant à renforcer le système de lutte contre le terrorisme, dont le Guatemala fait partie. Il est toutefois essentiel d’augmenter la coopération internationale entre les États et l’ONU pour combattre toutes les manifestations du terrorisme où qu’elles soient, a-t-elle conclu.
M. HEIDAR ALI BALOUJI (République islamique d’Iran) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, avant de dénoncer la « politisation » de la lutte antiterroriste mondiale du fait de certains États « arrogants ». Il a rappelé que son pays est victime du terrorisme, en dénonçant l’assassinat, en janvier 2020, du général Qassem Soleimani à Bagdad, ainsi que l’assassinat de plusieurs scientifiques iraniens. Le délégué a aussi souligné les nombreuses attaques perpétrées contre des infrastructures essentielles dans son pays. Il a rejeté toutes les tentatives visant à assimiler au terrorisme la lutte légitime contre une occupation étrangère, avant de demander la levée des sanctions. Il a dénoncé les profanations de mosquées et du Coran dans certains pays européens. Enfin, le délégué a demandé le rapatriement des combattants terroristes étrangers, avant de se prononcer en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international.
M. NOAM CAPPON (Israël) a déclaré qu’éliminer le terrorisme n’était pas seulement un choix, c’est aussi « un devoir et une valeur partagée » au niveau collectif. Il a toutefois regretté qu’au niveau mondial, les conditions nécessaires à une coopération réussie n’existent pas encore. Le délégué a relevé l’augmentation inquiétante des attaques contre les Israéliens et des actes d’antisémitisme visant les juifs dans le monde entier, et indiqué que de tels actes devraient être considérés comme des menaces à la sécurité israélienne, mais aussi comme des manifestations de haine contre la communauté juive et la communauté mondiale dans son ensemble. Son pays, a-t-il souligné, lutte contre le terrorisme en collaborant de manière tant multilatérale que bilatérale; il a donné comme exemple la contribution d’experts israéliens au Centre de formation du Bureau de lutte contre le terrorisme à Rabat, au Maroc, pour former les responsables de la sécurité publique de différentes branches du Gouvernement à la lutte contre le terrorisme.
Évoquant la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies récemment révisée, le délégué a considéré que la question de l’incitation à la haine en ligne, ou encore celle du lien entre endoctrinement en ligne et attaques terroristes dans le « monde réel », étaient encore insuffisamment prises en compte. S’agissant enfin des méthodes de financement du terrorisme, il a expliqué comment les sources de financement utilisées par les terroristes évoluaient, à l’instar de l’utilisation des cryptomonnaies, et souligné l’importance pour la Stratégie antiterroriste mondiale de s’adapter à ces défis.
M. PABLO AGUSTÍN ESCOBAR ULLAURI (Équateur) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Les mesures antiterroristes doivent être conformes au droit international, a-t-il dit, en appelant à une coopération internationale renforcée. Il s’est dit préoccupé par les liens entre terrorisme et criminalité transnationale organisée. Il s’est prononcé en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international et a souhaité son élaboration lors d’une conférence de haut niveau. Enfin, le délégué a demandé que la lutte antiterroriste donne la priorité au développement socioéconomique tant que la pauvreté et le manque d’emplois font le lit de l’extrémisme violent.
M. ERIK LAURSEN (Danemark), s’exprimant au nom du Groupe des pays nordiques, a insisté sur le fait que les stratégies de lutte contre le terrorisme devraient toutes avoir comme point de départ des mesures de prévention efficaces qui s’attaquent à ses causes profondes. Il a condamné toute forme de terrorisme, y compris l’extrémisme violent de droite, menace dont il a rappelé l’impact sur les pays nordiques. Notant les défaites territoriales des groupes terroristes en Syrie et en Iraq, il a dit que les actions de ces groupes restaient un défi sécuritaire dans la région, mais aussi en Afrique, notamment dans les États fragiles du Sahel et dans les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, où ils capitalisent sur la faiblesse de la gouvernance, la pauvreté ou encore les conflits. Le délégué a par ailleurs rappelé que la Russie y était une autre source de préoccupation, à travers ses interférences politiques, ses campagnes de désinformation et les activités du groupe Wagner.
Soulignant que la prévention de l’extrémisme passe par des investissements dans la prévention plutôt que dans des interventions sécuritaires, le délégué a insisté sur l’importance d’impliquer les enfants et les jeunes dans les discussions sur la réduction de l’influence des idéologies extrémistes violentes, au niveau local comme en ligne, et d’accroître leur résilience face à cet extrémisme, dans le cadre d’une approche qu’il a décrite comme « pan-sociétale », en collaboration avec les communautés locales et la société civile. S’agissant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, il a jugé impératif que toutes les mesures antiterroristes soient conformes aux obligations des États, en vertu du droit international avec le maintien « d’un langage ferme sur le genre et l’état de droit », approche essentielle, selon lui, pour que la Stratégie reste crédible et efficace. Le délégué a conclu son intervention en soulignant la condamnation ferme du Groupe des pays nordiques de « la guerre d’agression non provoquée et illégale » de la Russie contre l’Ukraine, qu’il a qualifiée de violation flagrante de la norme impérative incorporée à l’Article 2(4) de la
M. TOUFIQ ISLAM SHATIL (Bangladesh) a rappelé la politique de tolérance zéro concernant l’utilisation du territoire du Bangladesh à des fins terroristes, son pays ayant une stratégie nationale efficace de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Si le Bangladesh travaille activement à la mise en œuvre des ODD, ses efforts pourraient être sapés par les menaces terroristes, a-t-il averti. L’ONU doit être à la manœuvre du discours mondial sur le terrorisme et des mesures antiterroristes en tenant compte des contextes locaux et en collaboration avec les gouvernements, a-t-il estimé, encourageant la mise en place d’une convention globale sur le terrorisme. Par ailleurs, le représentant a salué l’accent mis sur le rôle des responsables locaux et des associations de la société civile menées par des femmes pour atteindre les quatre piliers de la lutte antiterroriste mondiale, réitérant la nécessité d’un appui technique aux pays en développement. Estimant que « les terroristes sont des terroristes peu importe leurs affiliations religieuses », il a condamné les profilages réalisés sur une base religieuse et les autodafés du Coran qui augmentent la discrimination envers les musulmans tout en creusant les divisions sociales entre les populations. Le représentant s’est également dit préoccupé par les attaques envers les soldats de la paix de l’ONU, exhortant les membres de la communauté internationale à œuvrer de concert à leur protection avec l’Organisation. Il faut identifier les causes profondes du terrorisme, notamment en mettant un terme aux financements et aux livraisons d’armes, a-t-il ajouté.
M. PETER MOHANM AITHRI PIERIS (Sri Lanka) a rappelé que les répercussions des actes terroristes se ressentent bien au-delà des frontières nationales, mettant à l’épreuve la résilience des sociétés dans le monde entier. Son pays ayant fait face aux conséquences dévastatrices du terrorisme, il a appelé la communauté internationale à continuer sa lutte antiterroriste. Le représentant a également jugé nécessaire d’éliminer le terrorisme sous toutes ses formes, y compris la violation de l’intégration territoriale. Face à des menaces en constante évolution, notamment via l’utilisation des nouvelles technologies par les groupes terroristes, il est nécessaire d’œuvrer ensemble pour faire face à ces vulnérabilités, a-t-il estimé. Prônant une approche holistique, il a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, telles que les idéologies extrémistes et les inégalités économiques, ainsi que de promouvoir le dialogue, la réconciliation et les droits humains dans le respect du droit international. Le représentant a également appelé à lutter contre les organisations terroristes en mettant en œuvre des règlementations de suivi des flux financiers. Réaffirmant l’attachement de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, il a encouragé la rédaction de la convention internationale contre le terrorisme pour combler les lacunes juridiques existantes.
M. ASSANE DIOUM (Sénégal) a rappelé que le terrorisme reste une « urgence de l’heure » car il sape l’état de droit et le développement durable. Il a insisté sur la centralité de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies face au fléau du terrorisme et à ses manifestations changeantes. Le délégué a souligné l’importance du huitième examen de la Stratégie, tout en appelant à écarter tout concept controversé. Il a recommandé d’explorer les liens entre terrorisme et changements climatiques, avant de juger capitale la lutte contre le financement du terrorisme. Il a noté que « le terrorisme gagne du terrain en Afrique, notamment au Sahel », en appelant à une redynamisation de l’action régionale. Le délégué a notamment demandé un engagement renforcé du Conseil de sécurité sur ce dossier, avec l’apport de moyens accrus. Enfin, il a souhaité un financement pérenne et prévisible de l’architecture africaine de sécurité.
Mme NATALIA JIMÉNEZ ALEGRÍA(Mexique) a jugé essentiel d’aboutir à une convention générale sur le terrorisme international. Dans le but de parvenir à un consensus pour que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies soit à la hauteur des défis actuels, elle a souhaité davantage de souplesse et de volonté politique. Selon la déléguée, il n’y a pas de solution purement militaire mais bien une approche préventive fondée sur le développement, la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois, la justice sociale et l’égalité de genre. Elle a attiré l’attention sur le fait que ce sont principalement des hommes jeunes qui intègrent les organisations terroristes, ce qui requiert une véritable analyse de genre afin de comprendre « le rôle des stéréotypes et des inégalités de genre dans les processus de recrutement ». La déléguée a également demandé que le Conseil de sécurité se penche sur une exemption humanitaire en matière de terrorisme afin que les sanctions imposées par les États ne présentent pas d’obstacles majeurs à l’acheminement de l’aide humanitaire. Enfin, l’invocation « abusive » du droit à la légitime défense représente, selon elle, un dangereux précédent juridique.
M. BOAROMAN (Royaume-Uni) a rappelé l’acuité de la menace que font peser les groupes terroristes, tels que Daech. Il a mis l’accent sur la centralité de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, avant de détailler la stratégie nationale de son pays. Il a souligné les liens entre criminalité organisée et terrorisme, et appelé les États à œuvrer de concert face à cette double menace. Les efforts antiterroristes doivent respecter le droit international, a conclu le délégué.
M. MARTÍN JUAN MAINERO (Argentine) a déclaré que le terrorisme pouvait être contenu de manière efficace grâce à l’action concertée des États au niveau mondial, et insisté sur le rôle central de l’ONU à cet égard. Il a en outre souligné le rôle crucial de la prévention et l’importance d’identifier les causes profondes du terrorisme, comme les conflits prolongés non résolus ou l’exclusion sociale, politique, économique et culturelle. Rappelant que l’Argentine avait directement souffert du terrorisme international, le délégué a insisté sur l’importance de promouvoir et protéger les droits des victimes dans toute stratégie de lutte contre le terrorisme. Il a fait observer que pour son pays, terrorisme et criminalité transnationale organisée étaient des problèmes distincts, régis par des cadres juridiques différents. Il a souligné que les contours des définitions de certains termes, comme « terrorisme », « extrémisme » ou « radicalisation » restaient flous et que l’absence de définition du terrorisme pouvait avoir des conséquences négatives sur les droits humains. C’est pourquoi il est indispensable de parvenir à une définition juridique internationale pour renforcer l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme, a argué le délégué, en appelant les États à « ne plus reporter indéfiniment » le processus menant à une convention générale sur le terrorisme international.
Mme HAYLEY-ANN MARK (Saint-Vincent-et-les Grenadines), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réitéré l’importance du respect du droit dans la lutte contre le terrorisme et indiqué que, dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, les pays de la CELAC mettaient en avant le droit à la vie privée, pour protéger les individus contre les abus de pouvoir. Elle s’est inquiétée, à cet égard, des risques liés à la surveillance étatique et à l’interception des communications, rappelant en outre que la CELAC rejetait le « recours aux sanctions unilatérales » contre les États. S’agissant du Comité des sanctions contre Daech et Al-Qaida, la déléguée a indiqué que la CELAC était favorable à des procédures plus équitables et claires, à l’amélioration des conditions de travail du Bureau du Médiateur, et à un meilleur accès aux preuves pour faciliter son mandat. Elle a souhaité que les autres régimes de sanctions du Conseil de sécurité incluent, eux aussi, un mécanisme de médiateur renforcé, étant donné la contribution de cette fonction au renforcement de la dimension état de droit des sanctions. Cependant, les sanctions ne doivent « jamais être une fin en soi », mais être conçues dans le cadre d’une stratégie plus large pour parvenir à une solution pacifique et politique, sans aggraver les souffrances des populations civiles. À cet égard, seule l’ONU a le droit d’adopter des sanctions, a-t-elle noté, en condamnant le recours aux « mesures coercitives unilatérales ».
Il est nécessaire de renforcer la protection des victimes, a poursuivi la déléguée, en condamnant notamment le recours des groupes terroristes à la violence sexuelle, et en soulignant par ailleurs la nécessité de combattre le financement du terrorisme par la coopération judiciaire, l’assistance juridique ou le partage d’informations. Elle s’est par ailleurs dite préoccupée par les liens entre certaines formes de criminalité transnationale organisée et le terrorisme, soulignant la nécessité de renforcer la coopération aux niveaux national, régional et international, et d’adopter une définition juridique internationale du terrorisme pour combler un vide juridique « injustifiable ».
M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela), au nom du Groupe des Amis de la défense de la Charte des Nations Unies, a rappelé que les actes terroristes sapent la paix et violent les droits humains. Il a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ainsi que tout appui fourni à des organisations terroristes. « On ne peut assimiler au terrorisme la lutte légitime des peuples contre une occupation étrangère », a dit le représentant. Il a ajouté que la lutte contre le terrorisme ne peut être utilisée comme un prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États. Il a en outre demandé une application égale de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, afin d’éviter toute approche de deux poids, deux mesures. « Il n’y a pas de bons et de mauvais terroristes. » Enfin, le représentant a appelé à un élargissement de la coopération antiterroriste mondiale et à une élimination des sanctions.
M. AHMAD SAMIR FAHIM HABASHNEH (Jordanie) a réitéré que les actes terroristes constituent une violation flagrante du droit international et des droits humains, condamnant toute forme de terrorisme, y compris quand est menacée l’intégrité territoriale des États. Selon lui, il faut traiter les causes profondes de l’extrémisme par le biais d’une feuille de route qui ne se base pas uniquement sur la composante militaire, mais aussi sur la « pédagogie de la modération ». Affirmant que le terrorisme ne doit pas être lié à des religions ou des civilisations, le délégué a fait remarquer que la lutte contre le terrorisme ne devrait pas permettre l’ingérence dans les affaires intérieures des États. Il a ensuite attiré l’attention sur les taux de pauvreté et de chômage parmi les jeunes qui permettent aux groupes terroristes de les attirer, appelant à autonomiser la jeunesse pour remédier à ce problème. En outre, il est nécessaire d’empêcher l’utilisation des territoires nationaux par les groupes terroristes, a-t-il exhorté. Réaffirmant le soutien de la Jordanie à la « lutte légitime des peuples qui vivent sous occupation ou qui sont victimes de la colonisation », le délégué a appelé à accélérer les négociations pour une convention globale qui apportera également une définition claire à ce qui constitue un acte de terrorisme. Il a mentionné les efforts nationaux pour lutter contre le terrorisme, notamment les rencontres d’Aqaba et un groupe de travail régional, présidé par la Jordanie, pour moderniser la sécurité frontalière. Il a également évoqué l’organisation d’un symposium concernant le retour des familles des terroristes et une initiative de lutte contre les armes de destruction massive en collaboration avec les États-Unis.
Mme ISABELLA REGINA RIVERA REYES (Honduras) a déclaré que seuls la solidarité et un travail concerté entre États et organisations régionales et internationales permettront de venir à bout de ce fléau planétaire qu’est le terrorisme. Nous avons besoin d’une coopération élargie, a-t-elle dit, en condamnant toute forme de terrorisme quelles qu’en soient les raisons et les idéologies. Alors que l’unilatéralisme semble s’imposer sur le plan international, la déléguée a appelé à un changement de paradigme, privilégiant le dialogue. Elle a notamment souligné la nécessité de prendre en compte le rôle des femmes dans la lutte contre le terrorisme, conformément à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité. Enfin, elle a souligné le lien entre terrorisme et criminalité transfrontière organisée.
M. GUSTAVO ADOLFO RAMÍREZ BACA (Costa Rica), s’associant à la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes(CELAC), a souligné la nécessité de s’entendre sur une définition juridique universelle du terrorisme. Il a regretté que les États n’aient pas été en mesure d’intégrer une perspective droits humains et de genre dans le huitième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale. Nous restons incapables d’intégrer les leçons tirées de l’examen précédent, et encore moins de convenir de nouveaux objectifs plus ambitieux en termes de transparence, a-t-il constaté. Saluant l’approche globale du terrorisme contenue dans le Nouvel Agenda pour la paix, le délégué a jugé impératif que les États concentrent leurs efforts sur les approches en matière de sécurité humaine et sur le rôle de la masculinité. Notant qu’aucun État ne peut se mettre à l’abri de la menace terroriste, il a appelé à une réponse commune et coordonnée fondée sur les droits de l’homme. Il a en outre exprimé son inquiétude quant à l’utilisation des technologies émergentes à des fins terroristes, tout en soulignant que les technologies numériques, le cyberespace et l’intelligence artificielle peuvent contribuer au développement. Cependant, entre de mauvaises mains aux intentions malveillantes, leurs effets peuvent être catastrophiques, a averti le délégué.
M. ALI EL-HOMOSANY (Égypte) a mentionné les mesures prises par son pays pour lutter contre le terrorisme, dans le respect de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. S’inquiétant de la propagation du terrorisme dans des zones de plus en plus vastes, il a appelé à une coopération internationale renforcée pour y remédier. Le délégué a invité les pays à adopter des mesures adaptées pour que leur territoire ne serve pas de base arrière pour les terroristes. Enfin, il a demandé la tenue de discussions de fond pour aplanir les divergences autour de la lutte antiterroriste et souhaité l’organisation d’une conférence internationale sur la question.
M. ARIEL RODELAS PEÑARANDA(Philippines) a rappelé que son pays avait pris des mesures pour lutter contre le terrorisme, mais aussi pour s’attaquer aux causes profondes de ce fléau et tenir compte des problèmes des victimes en leur permettant notamment d’accéder aux procédures judiciaires. À cet égard, il a rappelé qu’en 2017, la ville de Marawi aux Philippines avait été assiégée par des terroristes, notamment étrangers. La réhabilitation de cette ville, qui connaît aujourd’hui « une résurrection » après avoir été réduite en cendres, est un exemple qui illustre comment les solutions locales, telle la loi sur l’indemnisation des victimes du siège de Marawi, ou les efforts consentis pour réintégrer d’anciens combattants terroristes dans la société, pouvaient permettre de traiter ces problèmes, a expliqué le délégué. Il a rappelé que des « synergies » avec le Bureau de lutte contre le terrorisme permettaient actuellement à son pays d’intervenir sur les déplacements des terroristes par voie aérienne ou maritime, et fait part de son attachement aux quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, notamment le respect des droits humains. C’est dans cet esprit d’engagement constructif qu’une convention reposant sur l’état de droit doit voir le jour, a-t-il conclu.
M. VATHAYUDH VICHANKAIYAKIJ (Thaïlande) a attiré l’attention sur l’utilisation d’Internet par les groupes terroristes afin de propager leur idéologie et d’obtenir un accès à des financements supplémentaires. Puisque ces groupes transcendent les frontières grâce aux outils numériques, il est nécessaire d’adopter une approche pluridimensionnelle incluant cet aspect, a-t-il avancé. Le délégué a souligné les efforts réalisés par son pays pour lutter contre le terrorisme, à commencer par l’inclusion dans sa stratégie antiterroriste de lignes directrices sur la diversité sociale et la coexistence. « Nous prônons une culture de paix et le respect de la foi », a-t-il précisé. Ensuite, la Thaïlande coopère de manière régionale et internationale, notamment au travers de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), pour échanger des bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme. Souhaitant la pérennisation des efforts, le délégué a rappelé l’importance du renforcement des capacités, notamment en collaborant avec l’ONU avant de réaffirmer le soutien de sa délégation au projet de convention générale sur le terrorisme international.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a déclaré que, pour vaincre le terrorisme, il fallait s’attaquer aux causes profondes de ce fléau, et rappelé que parmi celles-ci figuraient les conflits prolongés et non réglés, l’occupation étrangère ou encore la privation du droit à l’autodétermination de certains peuples, comme au Jammu-et-Cachemire. Le délégué a souligné que son pays continuait de souffrir du terrorisme « sponsorisé par certains États » et donné comme exemple les deux attentats commis, la semaine dernière, dans son pays. La lutte contre le terrorisme ne doit cependant pas être manipulée pour violer les droits humains, a-t-il averti, en appuyant pleinement la position de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à savoir que les conventions sur le terrorisme international devraient opérer une distinction claire entre les actes terroristes d’une part, et les combats légitimes pour l’autodétermination des populations sous occupation étrangère, d’autre part. La définition du terrorisme doit aussi prendre en compte les menaces émergentes, y compris les actes violents de suprématistes blancs, les actes xénophobes et islamophobes. Les régimes de sanctions et l’architecture de lutte antiterroriste internationale doivent aussi tenir compte de l’existence de nouveaux outils aux mains des terroristes, qu’il s’agisse des cryptomonnaies ou du recrutement en ligne, a-t-il continué. Le délégué a par ailleurs insisté sur le fait qu’aucune religion ne devait être associée au terrorisme, dénonçant les « notions islamophobes » de certains États dans leurs déclarations à l’ONU, qui devraient, selon lui, être « éliminées du vocabulaire onusien ». En conclusion, il s’est dit déçu de constater que la révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies n’ait pas pris en considération les actes islamophobes ou encore le terrorisme visant les musulmans et a appelé à une mise en œuvre « équilibrée » de tous les piliers de ladite Stratégie.
M. AMMAR MOHAMMED MAHMOUD MOHAMMED (Soudan) a estimé qu’aucun pays n’est à l’abri de la menace terroriste. Il a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, avant de plaider pour une coopération internationale renforcée. Il a détaillé la stratégie antiterroriste suivie par son pays au niveau national, articulée notamment autour de « partenariats intelligents avec la société civile » et de l’inclusion des femmes. « Nous entendons promouvoir une culture de modération et de dialogue », a assuré le délégué. Enfin, il a appelé à régler les causes profondes du terrorisme, telles que la pauvreté, et plaidé pour le renforcement des capacités nationales en matière de lutte contre le terrorisme.
M. ALI AHMAD M. A. ALMANSOURI (Qatar) a réitéré la condamnation absolue par son pays de tous les actes terroristes, où qu’ils soient commis et pour toute raison que ce soit. La lutte contre la menace terroriste nécessitant selon lui davantage de coopération, il a prôné l’accélération des négociations pour une convention générale. Le délégué a ensuite prié la communauté internationale d’éviter de lier le terrorisme à une religion, une nationalité ou une culture. Les groupes terroristes exploitant les conditions de vie humaine et les nouvelles technologies pour renforcer leurs activités, nous sommes maintenant confrontés à de nouveaux défis comme le bioterrorisme, le dark web et les cyberattaques contre les infrastructures essentielles, a-t-il fait remarquer. Il a également attiré l’attention sur les apports des recherches comportementales pour appréhender le terrorisme. Saluant les efforts de l’ONU pour renforcer la présence régionale dans la lutte antiterroriste, ainsi que l’organisation de conférences internationales permettant des avancées notables, le délégué a appuyé les travaux du Bureau de lutte contre le terrorisme et s’est félicité de l’organisation du forum annuel des bénéficiaires d’aides techniques à Doha qui a permis de formuler des recommandations pratiques.
Mme HONG NHAT NGUYEN (Viet Nam) a demandé que toutes les mesures antiterroristes soient conformes à la Charte. « Nous rejetons toute approche de deux poids, deux mesures dans la lutte contre le terrorisme. » Elle a appelé à régler les causes profondes du terrorisme, telles que les inégalités socioéconomiques, avant de demander une action internationale unifiée face à ce fléau. La déléguée a exprimé sa gratitude pour les partenaires du Viet Nam qui ont condamné les attaques terroristes perpétrées dans la province de Dak Lak en juin dernier. Elle a souligné la nécessité d’un appui international afin de poursuivre en justice les terroristes en fuite. Enfin, elle a détaillé les mesures prises par son pays pour appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.
M. OLEG O. MIKHAYLOV (Fédération de Russie) a estimé qu’il existe de nombreuses opportunités pour la communauté internationale de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme. À cette fin, les États pourraient exploiter le potentiel du Bureau de lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré, soulignant que la Fédération de Russie est un donateur pour ses nombreux projets au profit des pays en développement. Appelant au renforcement du rôle de coordination de l’ONU, le délégué a souligné que son pays continuera de lutter contre le remplacement des mécanismes antiterroristes de l’Organisation, notamment contre la délégation de ces fonctions à des organisations non gouvernementales. Le rôle central dans la planification et la mise en œuvre des mesures antiterroristes doit être assumé par les États et leurs autorités compétentes, tandis que la participation de la société civile, du monde universitaire, des acteurs religieux et des médias peut être complémentaire, a-t-il tranché. Il a ensuite souligné que les accusations portées contre son pays concernant la situation en Ukraine politisent le travail de la Sixième Commission. Néanmoins, a-t-il conclu, la Fédération de Russie exercera son droit de légitime défense.
M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a indiqué que son pays avait subi depuis des décennies les conséquences d’actes terroristes de la part des États-Unis et dénoncé plusieurs actes terroristes passés et récents, notamment contre les installations diplomatiques cubaines à Washington. Soulignant que les États- Unis n’avaient pas qualifié cette attaque d’acte terroriste, il a rappelé ce pays à ses obligations eu égard aux conventions sur la protection diplomatique. Il a par ailleurs condamné l’attaque terroriste du 28 juillet 2021 contre l’ambassade de Cuba à Paris, lancée depuis le territoire des États-Unis. Le délégué a dénoncé la pratique nocive contrevenant au droit international qui vise à promouvoir des changements de régime, ou encore « les actes unilatéraux de certains États », notamment l’existence de la liste d’États soutenant le terrorisme, dressée par les États-Unis, qui constitue selon lui une « instrumentalisation » du sujet à des fins politiques. Apportant son soutien à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, il a déclaré qu’elle devait être appliquée par les États de manière transparente et déploré que dans le cadre de son huitième examen, il n’y ait pas eu la volonté politique nécessaire pour traiter de la question de l’utilisation de mécanismes unilatéraux pour « intimider ou abattre des gouvernements légitimes à des fins politiques ». Le délégué a conclu son intervention en appuyant l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international, afin de remédier aux défaillances du cadre juridique en vigueur.
M. ZACHARIE SERGE RAOUL NYANID (Cameroun) a salué l’engagement des États à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, notamment en matière de financement du terrorisme, de coopération judiciaire et de non-prolifération des armes nucléaires. Soulignant l’importance des actions de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, il a toutefois appelé à prendre davantage en compte les avis des pays africains et d’éviter des « amnésies sélectives » qui seraient préjudiciables aux pays africains luttant contre le terrorisme. Le délégué a ensuite exprimé son inquiétude quant à la mutation des techniques des terroristes en Afrique, appuyant des solutions africaines aux problèmes africains, même si le terrorisme n’en est pas réellement un, a-t-il précisé. Il a néanmoins reconnu qu’aucun pays ne sera à l’abri du terrorisme tant qu’un seul pays le subira. Il a donc prôné le renforcement des capacités des États en matière de terrorisme sous l’égide d’un mandat du Conseil de sécurité et d’un financement adapté. Le délégué a également souhaité une mise en œuvre davantage décentralisée du plan contre l’extrémisme violent. Il a ensuite salué l’Initiative d’Accra et l’assistance apportée par l’ONU dans la prévention du terrorisme, la poursuite d’enquêtes et la protection des droits humains. Sa délégation espère que le prochain forum organisé par l’ONU permettra d’œuvrer en faveur de l’Agenda pour la paix. « On ne peut peindre du blanc sur du blanc et du noir sur du noir, chacun a besoin de l’autre pour se relever », a-t-il conclu.
Mme KHALILAH HACKMAN (Ghana) a appelé à une coopération internationale renforcée face au terrorisme et souligné l’importance du rôle des femmes dans la lutte contre la radicalisation. Elle a estimé que la prévention doit être un élément central de la lutte antiterroriste, avant de prôner une culture de la tolérance et de l’inclusion. Elle a déclaré que l’absence d’une définition du terrorisme est « préjudiciable » et s’est dite en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international. Enfin, elle a demandé un financement pérenne des efforts antiterroristes des pays en développement.
Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a, malgré le fait que la Sixième Commission se penche depuis des années sur la mise en place d’une convention générale contre le terrorisme, regretté qu’il n’y ait toujours pas de définition claire de ce qui constitue un acte terroriste. Elle a mis en exergue les asymétries entre les pays en matière de lutte contre l’utilisation des nouvelles technologies par les groupes terroristes. Il est nécessaire de mettre en œuvre les instruments juridiques déjà existants et d’échanger les bonnes pratiques dans l’utilisation des nouvelles technologies à des fins terroristes, a-t-elle exhorté, précisant que le huitième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale contient des références aux utilisations de ces technologies à des fins terroristes. La déléguée a réitéré le soutien de son pays aux initiatives visant à épauler les États en développement dans la lutte contre le terrorisme. Dans mon pays, a-t-elle poursuivi, le terrorisme est en lien étroit avec le crime organisé. El Salvador a mis en œuvre, avec succès, un plan d’action pour renforcer le contrôle du financement du terrorisme et des armes de destruction massive. Nous rendons également les échanges d’informations plus souples et renforçons nos capacités dans le domaine de la justice pénale avec les autres pays de la région, a- t- elle assuré.
M. HARI PRABOWO (Indonésie) a appelé à la vigilance face au terrorisme. Il a détaillé l’action de son pays face à la radicalisation et à l’extrémisme violent, avec notamment l’adoption d’une feuille de route. Investir dans la prévention et bâtir une culture de la paix doivent être des éléments clefs de toute stratégie, a dit le délégué, en appelant à lutter contre l’islamophobie. Il s’est prononcé en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international, laquelle permettrait de renforcer l’efficacité de la lutte antiterroriste. Continuons d’en discuter afin de surmonter les divergences qui existent autour d’une définition du terrorisme, a demandé le délégué.
La représentante de l’Afrique du Sud a déclaré qu’aucune vie ne devrait être perdue dans une attaque terroriste, avant de condamner le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Elle a ainsi dénoncé les attentats récemment perpétrés au Pakistan et en Türkiye. La déléguée a rappelé que la Stratégie antiterroriste mondiale est le cadre de référence de la lutte antiterroriste, les États y étant très attachés. Elle s’est dite en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international. Enfin, elle a précisé que l’Afrique du Sud a actualisé sa législation antiterroriste afin de l’adapter aux évolutions dans ce domaine.
Mme DAKWAK (Nigéria) a expliqué que le principal problème lié au terrorisme dans son pays est la coopération active entre l’État islamique et Boko Haram. Ces groupes ont la capacité de mener des attaques grâce à des financements importants et à l’acheminement d’armes, a-t-elle déploré. Face à ces menaces constantes, il est nécessaire de définir une approche collective dans la région et de renforcer les ripostes nationales, régionales et internationales. Au Nigéria, nous avons mis en place un plan d’action qui vise à renforcer la résilience des communautés touchées par Boko Haram, a informé la déléguée, mentionnant également le développement d’un cadre juridique renforcé et d’une stratégie de prévention de l’extrémisme violent. Souhaitant s’attaquer aux causes profondes de ce fléau, le Nigéria s’est notamment doté d’un centre de lutte contre le terrorisme, d’un comité de sanctions national pour enrayer le financement du terrorisme, d’un fonds pour les victimes et d’un organisme de contrôle des armes de petit calibre. D’autres efforts sont déployés, a-t-elle affirmé, citant notamment les opérations de sécurisation des frontières maritimes, l’amélioration de la détection des menaces, la réhabilitation des victimes et les progrès réalisés dans le domaine de la justice pénale. La déléguée a conclu en réitérant le soutien de son pays aux initiatives de l’ONU en vue du renforcement des capacités antiterroristes en Afrique.
M. LOK BAHADUR THAPA (Népal) a rappelé que le crime « odieux » du terrorisme ne pouvait être justifié sous aucun prétexte et que l’augmentation des inégalités, l’isolement et l’absence de droits humains constituaient un terrain favorable au terrorisme. Rappelant le rôle de la désinformation et de l’exploitation des nouvelles technologies par les organisations terroristes, il a souligné combien ces développements rendaient la lutte plus complexe. Le délégué a indiqué que son pays mettait l’accent sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) pour s’attaquer aux causes sous-jacentes du terrorisme que sont la pauvreté, les inégalités et la discrimination. Le Népal juge nécessaire d’avoir une définition universelle du terrorisme et appelle à la conclusion rapide d’une convention générale sur le terrorisme international. Soulignant que le Népal était partie à sept instruments internationaux de lutte contre le terrorisme et disposait d’instruments juridiques de lutte contre le blanchiment d’argent, une loi sur l’entraide judiciaire et une autre sur l’extradition, le délégué a reconnu l’importance de la coopération dans ce domaine, et conclu son intervention en insistant sur l’importance d’une assistance financière et technologique continue aux pays en développement.
Mme AMINATA OUATTARA CISSE (Burkina Faso) a déploré les attaques terroristes récurrentes perpétrées par des groupes armés en tenue militaire au Burkina Faso, expliquant que ces groupes détruisent la confiance de la population envers sa propre armée. Elle a regretté les effets néfastes de ces attaques qui menacent le droit à la vie et à la santé, tout en entraînant la fermeture des écoles et le déplacement massif des populations. Dans ce cadre, le gouvernement burkinabè a entrepris des réformes institutionnelles et judiciaires pour renforcer ses capacités de prévention et de répression du terrorisme. L’action militaire demeure insuffisante pour faire face au terrorisme qui se nourrit de l’ignorance, a-t-poursuivi la déléguée. C’est pourquoi le Burkina Faso a adopté une approche inclusive et holistique pour garantir aux femmes et aux jeunes un accès à la santé, à l’éducation, à un emploi décent et aux services publics. Elle a également mentionné le nouveau plan de développement dont les quatre axes prioritaires sont la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité́ territoriale, la réponse à la crise humanitaire, l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de la cohésion sociale. La déléguée a salué les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, notamment à travers la Stratégie anti-terroriste mondiale des Nations Unies, bien que celle-ci reste « en deçà des attentes ». Face au lien entre terrorisme et criminalité́ transnationale organisée, elle a appelé à une coopération renforcée pour lutter contre la corruption, le trafic de drogue et d’armes, les flux financiers illicites, le trafic de migrants et la traite des êtres humains.
Mme GURAISHA (Maldives) a déclaré que son pays a rejoint les instruments de lutte contre le blanchiment d’argent à des fins terroristes. Elle a noté que les réseaux sociaux peuvent aggraver les vulnérabilités de certains jeunes qui peuvent alors devenir la proie des groupes terroristes. La déléguée a condamné le terrorisme perpétré au nom de l’Islam qui est une religion de paix. Elle a dénoncé le racisme et l’islamophobie, avant de dénoncer les actes de profanation du Coran commis dans certains pays européens. « Ces actes ne peuvent être justifiés au nom de la liberté d’expression », a déclaré la déléguée. Enfin, elle a appelé à un front uni face au terrorisme.
M. HITTI (Liban) a dénoncé la recrudescence d’actes islamophobes dans le monde. Il a fait observer que l’étiquette de terroriste peut être apposée afin de fermer des organisations de la société civile ou de disqualifier le droit légitime d’un peuple à résister contre une occupation étrangère. Le respect des droits humains dans la lutte antiterroriste ne saurait être une option, a tranché le délégué. Au vu de telles confusions, il a souligné la nécessité de disposer d’une définition claire du terrorisme et appelé à la finalisation d’une convention générale sur le sujet. Il a appelé à régler les causes profondes du terrorisme, telles que le sentiment d’injustice, les discriminations ou bien encore la pauvreté. Enfin, le délégué a déclaré que la lutte contre l’impunité est un élément essentiel de la prévention du terrorisme et souligné l’importance du Tribunal spécial pour le Liban qui doit fermer ses portes à la fin de cette année.
M. MOHAMMED ALI AHMED AL SHEHHI (Oman) a mentionné les mécanismes mis en place par son gouvernement pour lutter contre la menace terroriste et le financement du terrorisme, que ce soit au sein du Gouvernement lui-même ou de la société civile. Sur le plan médiatique, Oman a mis en place une stratégie préventive de lutte contre la radicalisation et l’intolérance au moyen d’une politique de neutralité dans le traitement de l’actualité. Estimant que la lutte contre le terrorisme doit d’abord remédier au sentiment d’injustice présent dans la société, le délégué a exhorté la communauté internationale à mettre fin aux conflits et à respecter les valeurs qu’elle promeut. Encourageant une approche globale, il a ajouté que la promotion de la tolérance et de la coexistence, ainsi que la lutte contre les discours de haine, sont les meilleurs moyens pour mettre un terme au terrorisme.
M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a noté la recrudescence des actes terroristes dans le monde, notamment en Afrique. Près de 70% des décès en raison d’actes terroristes se sont produits en Afrique, a-t-il relevé. « Rien ne peut justifier le terrorisme. » Il a plaidé pour des mesures concrètes pour tarir le financement des actes terroristes et indiqué que son pays a renforcé sa coopération antiterroriste avec ses voisins. Les pays doivent coopérer étroitement pour punir les auteurs d’actes terroristes, dans le plein respect de la Charte et du droit international humanitaire, a déclaré le délégué. Il a appelé à la finalisation d’une convention générale sur le terrorisme et s’est dit en faveur de la convocation d’une conférence internationale à cette fin.
M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a expliqué que la menace du terrorisme ne se limitait plus aux zones de conflit, et concernait aussi le trafic de drogue, les activités minières illégales ou encore la traite des personnes. Il a insisté sur les efforts déployés par la Mongolie pour lutter contre le terrorisme au niveau national, notamment la mise en place d’un logiciel d’information sur les passagers pour détecter les déplacements des terroristes et des criminels. Le délégué a aussi mis en avant les nouvelles technologies que son gouvernement souhaitait mettre en place dans le pays, notamment dans le domaine de la reconnaissance faciale. Rappelant l’importance de la coopération de tous dans ce domaine, il a insisté sur le fait que la communauté internationale ne devait pas oublier les risques liés au détournement de l’usage de ces technologies par les groupes terroristes. Il a conclu son intervention en rappelant que la Mongolie était résolue à bâtir des défenses solides contre le terrorisme et le financement du terrorisme, en appliquant les normes et recommandations internationales.
Droit de réponse
La déléguée de l’Inde a tenu à répondre aux allégations d’un pays pour rappeler que le Jammu-et-Cachemire fait partie intégrante de l’Inde.