En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
21e séance plénière – matin
AG/EF/3594

La Deuxième Commission adopte trois projets de résolution, dont deux concernant Israël à l’issue d’un vote

Se réunissant pour la première fois depuis la fin de ses débats de fond, la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, a adopté, ce matin, ses trois premiers projets de résolution, dont deux concernant Israël qui ont suscité le plus de commentaires.  Après avoir remercié les délégations pour leur engagement constructif au cours des dernières semaines, le Président de la Commission, M. Carlos Amorín, a laissé la déléguée de Cuba, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, présenter 32 projets de résolution.

Le projet de résolution sur la situation dans la région de Semipalatinsk (Kazakhstan), affectée par les retombées d’essais nucléaires de l’ère soviétique, a été adopté par consensus.  Ce texte, qui revient pour la onzième année, donne des directives face aux conséquences sanitaires, économiques et écologiques qui subsistent dans la région depuis la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk en 1991.

La Commission a également adopté le projet de résolution intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises », par 158 voix pour, 7 voix contre et 6 abstentions.  Voté pour la dix-huitième année consécutive, ce texte se préoccupe des conséquences néfastes de la catastrophe écologique provoquée par l’armée de l’air israélienne en 2006, qui ont entravé la réalisation du développement durable au Liban. Il appelle Israël à dédommager convenablement le Gouvernement libanais, ainsi que les autres pays directement touchés.

Le Liban s’est réjoui que la majorité des États Membres ait à nouveau voté pour le projet, insistant pour qu’il ne reste pas lettre morte.  Le délégué a par ailleurs dénoncé des agressions récentes d’Israël dans le sud du Liban au moyen de substances interdites comme le phosphore blanc. De son côté, Israël a jugé ce projet de résolution inutile et biaisé, en ce qu’il ne mentionne pas que l’incident trouve son origine dans une attaque du Hezbollah contre Israël.

Enfin, la Deuxième Commission a adopté, par 151 voix pour, 6 voix contre et 11 abstentions, un projet de résolution relatif à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.  Ce texte exige d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles de ces territoires (y compris les réserves de pétrole et de gaz naturel découvertes au large de Gaza).  Il reconnaît aussi le droit du peuple palestinien à obtenir réparation et demande à Israël de mettre fin à toute intervention, y compris celle de colons israéliens, portant atteinte à l’environnement.

Les États-Unis et Israël ont dénoncé ce texte, somme « d’éléments de rhétorique pure qui visent à nous diviser au moment où l’on devrait se rassembler » selon les premiers; résolution partisane qui ne « fait qu’encourager les terroristes » pour le second.  Le délégué israélien s’est ému du fait qu’Israël soit montré du doigt aujourd’hui par la Deuxième Commission de manière injuste.  Il a accusé le Hamas de détourner les ressources dont il dispose (métal, béton, carburant) afin d’alimenter sa machine de guerre plutôt que de développer son territoire.

Le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui ont voté en faveur de ce texte, ont tenu à préciser que cela ne changeait rien à leur solidarité vis-à-vis d’Israël après les attentats perpétrés par le Hamas, le 7 octobre.

Après avoir décrit la situation catastrophique à Gaza, l’État de Palestine a exprimé son incrédulité face à l’évocation par certains du droit à la légitime défense d’Israël, alors que ce dernier « ne cherche qu’à se venger et à anéantir le peuple palestinien ».  La République arabe syrienne a, pour sa part, déploré qu’Israël viole le droit international et n’applique les lois que lorsque cela lui convient, tandis que la République islamique d’Iran a regretté que la communauté internationale n’ait pas de réponse plus ferme et rapide à proposer.  Eux aussi préoccupés par cette situation, le Pakistan et la Türkiye ont demandé un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.

En début de séance, les États-Unis ont fait une déclaration de portée générale.  Ils ont réitéré leur engagement envers les objectifs de développement durable (ODD), mais ont tenu à préciser leur position sur plusieurs questions, notamment les banques multilatérales de développement, l’aide publique au développement (APD), la réforme des institutions financières internationales, les droits de tirage spéciaux, les échanges commerciaux et les flux financiers illicites.  Ils ont en outre affirmé que le droit au développement, qui n’est reconnu dans aucune convention des droits humains de l’ONU, protège uniquement les États, et non les personnes.

La Deuxième Commission se réunira mardi 14 novembre, à 10 heures, afin de poursuivre l’examen de ses projets de résolution.

PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION 

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de Cuba a présenté 31 projets de résolution:

- Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable (A/C.2/78/L.11);

- Questions de politique macroéconomique:

  • Commerce international et développement (A/C.2/78/L.5, A/C.2/78/L.6);
  • Système financier international et développement (A/C.2/78/L.7);
  • Soutenabilité de la dette extérieure et développement (A/C.2/78/L.8);
  • Produits de base (A/C.2/78/L.9);
  • Amélioration de l’accès aux services financiers pour le développement durable (A/C.2/78/L.15);
  • Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable (A/C.2/78/L.16);
  • Promouvoir l’investissement en faveur du développement durable (A/C.2/78/L.17);

- Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement (A/C.2/78/L.10);

- Développement durable (A/C.2/78/L.19/Rev.1, A/C.2/78/L.21):

  • Parvenir au développement durable: réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment grâce à l’adoption de modes de consommation et de production durables, en faisant fond sur Action 21 (A/C.2/78/L.22);
  • Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/C.2/78/L.23);
  • Réduction des risques de catastrophe (A/C.2/78/L.33);
  • Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/C.2/78/L.35);
  • Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/C.2/78/L.36);
  • Convention sur la diversité biologique (A/C.2/78/L.37);
  • L’éducation au service du développement durable (A/C.2/78/L.41);
  • Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable (A/C.2/78/L.42);
  • Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière (A/C.2/78/L.43);

- Mondialisation et interdépendance:

- Science, technologie et innovation au service du développement durable (A/C.2/78/L.12);

- Culture et développement durable (A/C.2/78/L.13);

- Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire (A/C.2/78/L.14);

- Groupes de pays en situation particulière:

  • Suivi de la Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/C.2/78/L.2);
  • Suivi de la Deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral (A/C.2/78/L.3);

- Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement:

- Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) (A/C.2/78/L.29);

- Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (A/C.2/78/L.30);

- Activités opérationnelles de développement :

  • Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/C.2/78/L.38) ;
  • Coopération Sud-Sud pour le développement (A/C.2/78/L.39) ;

- Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition (A/C.2/78/L.31).

Déclaration

Le représentant des États-Unis a réitéré l’engagement de son pays envers les objectifs de développement durable avant de préciser la position des États-Unis sur plusieurs questions.  Les États-Unis sont favorables à des résolutions qui reflètent le consensus, a-t-il d’abord déclaré, en assurant respecter les normes communément convenues qui défendent l’intégrité et l’efficacité de l’ONU.  En revanche, les États-Unis ne soutiennent pas les références aux déclarations des conférences, telles que la déclaration de Kunming, ni l’inclusion de l’idéologie ou de la rhétorique des États Membres en matière de politique étrangère dans les textes reflétant des perspectives mondiales.

S’agissant du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le délégué a précisé qu’il n’est pas contraignant juridiquement, qu’il ne crée pas de nouvelles obligations en droit international, ni nouveaux engagements.  Il a aussi parlé des banques multilatérales de développement en rappelant qu’elles ont leur propres gouvernances, structures et mandats, et que leurs processus de prises de décision doivent soutenir les objectifs de leurs membres.

Passant à l’aide publique au développement (APD), le représentant a rappelé que les États-Unis en sont le plus gros donateur, mais qu’ils ne sont pas engagés à atteindre l’objectif de l’ONU d’y consacrer 0,7% du RNB.  Il a ensuite assuré soutenir la coopération Sud-Sud et a défendu les flux financiers apportés par les banques multilatérales de développement aux pays dans le besoin.

Concernant le plan de relance des ODD, il a dit apprécier l’intention avant d’expliquer le désaccord de son pays avec plusieurs propositions, sachant que plusieurs des mesures recommandées sont déjà traitées ailleurs qu’à l’ONU.  Pour ce qui est des droits de tirage spéciaux (DTS), le délégué a souligné que les promesses de dons avaient atteint le total des ambitions mondiales: 100 milliards de dollars de contributions volontaires de DTS pour les pays qui en ont le plus besoin.  Il a ensuite assuré que son pays voulait continuer de soutenir les réformes des institutions financières internationales, en vue de débloquer une capacité financière supplémentaire significative.

Le délégué a encore parlé des échanges commerciaux, qu’il faut renforcer de manière juste, et des tensions géopolitiques, son pays restant engagé pour éviter qu’elles ne fassent dérailler les ODD.  Il a également regretté que certains textes proposés ne contiennent pas de réengagement envers l’égalité de genre.  Concernant les flux financiers illicites, il a réitéré qu’il n’y a pas d’accord sur une définition internationale.

Sur le sujet des sanctions, il a fait valoir la légitimité de cet outil pour assurer la sécurité nationale et atteindre des objectifs de politique étrangère.  Le délégué a encore parlé des ressources consacrées par son pays pour la réduction des risques de catastrophe et pour contrer les effets des changements climatiques.  Enfin, il a affirmé que le droit au développement, qui n’est reconnu dans aucune convention des droits humaines de l’ONU ni un droit universel des individus, protège uniquement les États, et non les personnes.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan » (A/C.2/78/L.19/Rev.1) a été présenté par le Kazakhstan et adopté par consensus.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale constaterait que le polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk, hérité par le Kazakhstan et fermé en 1991, demeure un motif de vive préoccupation du fait des conséquences à long terme de son activité sur la vie et la santé de la population ainsi que sur l’environnement de la région.  Elle inviterait instamment la communauté internationale à aider le Kazakhstan à concevoir et exécuter des programmes et projets spéciaux de traitement et de soins à l’intention de la population touchée, ainsi qu’à appuyer l’action qu’il mène en faveur de la croissance économique et du développement durable de la région.

Par le projet de résolution intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/78/L.21), adopté par 158 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Israël, Nauru et Palaos) et 6 abstentions (Cameroun, Guatemala, Kiribati, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Soudan du Sud et Tonga), l’Assemblée générale exprimerait, pour la dix-huitième année consécutive, sa profonde préoccupation quant aux conséquences néfastes sur le développement durable du Liban de la destruction le 15 juillet 2006 par l’armée de l’air israélienne de réservoirs de carburant près de la centrale électrique de Jiyeh.  Elle considérerait que la marée noire a gravement pollué les côtes libanaises et partiellement syriennes, affectant ainsi les moyens de subsistance, l’économie, la diversité biologique, la pêche, le tourisme et la santé au Liban.

L’Assemblée générale prendrait également acte des conclusions du Secrétaire général indiquant que les dommages subis par le Liban s’élevaient à 856,4 millions de dollars en 2014, et demanderait une nouvelle évaluation des dommages environnementaux dans les pays voisins, en s’appuyant sur les travaux initiaux de la Banque mondiale. Enfin, en adoptant ce texte, l’Assemblée demanderait de nouveau au Gouvernement israélien de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais ainsi que les autres pays affectés, tels que la Syrie, pour les dégâts écologiques et la pollution côtière résultant de la destruction des réservoirs.

Explications de vote après le vote

Le Liban a relevé que la Deuxième Commission avait une nouvelle fois voté à une écrasante majorité en faveur de ce texte, qu’Israël refuse de mettre en œuvre. Israël ignore l’ONU et le droit international, a regretté le représentant, ajoutant que personne n’est au-dessus de la loi et qu’il convient d’assurer que les résolutions adoptées à l’ONU ne deviennent pas lettre morte.  Le représentant a ensuite dénoncé des agressions au moyen de substances interdites comme le phosphore blanc dans le sud du Liban, estimant qu’il s’agit d’un crime écologique qui peut être considéré comme un crime de guerre.

Israël a expliqué avoir demandé un vote sur ce projet de résolution, car il « ne sert à rien ».  De l’avis d’Israël, ce texte fait perdre du temps et des ressources aux États Membres, et n’est qu’un exercice de distraction, comme les 17 textes précédents, car il ne mentionne pas que cet incident trouve son origine dans une attaque du Hezbollah contre Israël.  L’absence de contexte induit en erreur, a insisté le représentant.

Les États-Unis ont préféré saluer les décisions difficiles d’Israël et du Liban de parvenir à un accord sur les frontières maritimes, plutôt que de se concentrer une nouvelle fois sur cette « résolution injuste » contre Israël. Les États-Unis continueront de s’opposer à tous les efforts visant à délégitimer Israël, a assuré le représentant.

Droit de réponse

La République islamique d’Iran, exerçant son droit de réponse par rapport à la déclaration d’Israël, a jugé que ce dernier cherchait par sa déclaration à détourner l’attention de ses politiques illicites, en se présentant comme victime et en lançant des accusations sans fondement contre d’autres pays, dont le sien.

Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles

Le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/78/L.44), présenté par Cuba au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a été adopté par 151 voix pour, 6 voix contre (Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Israël, Nauru et Palaos) et 11 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et les ressources en eau et en énergie.  Elle exigerait d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril ces ressources naturelles.  Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation et demanderait à Israël de mettre fin à toute intervention, y compris celle des colons israéliens, portant atteinte à l’environnement.

En adoptant ce texte, l’Assemblée demanderait également de mettre un terme à la destruction d’équipements essentiels (réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et d’alimentation en électricité), ainsi qu’à la démolition et à la confiscation de logements, d’infrastructures civiles, de terres agricoles et de puits palestiniens. L’Assemblée générale demanderait enfin à Israël de lever tous les obstacles à l’exécution des projets environnementaux essentiels, et de ne pas entraver le développement de la Palestine ainsi que les exportations des réserves de pétrole et de gaz naturel qui y ont été découvertes.

Explications de vote après le vote

Le Royaume-Uni a précisé que son vote en faveur du projet de résolution ne réduit en rien sa solidarité avec Israël à la suite de l’horrible attaque du Hamas le 7 octobre.  Le représentant a toutefois appelé Israël à se conformer au droit humanitaire international et à tout faire pour préserver les civils.  Appuyant l’autorité palestinienne comme représentant légitime, le Royaume-Uni a réitéré que les colonisations israéliennes en Cisjordanie sont illégales, et contraires aux objectifs de paix et de sécurité.

L’Union européenne a réitéré son soutien au projet de résolution, mais a voulu souligner que l’utilisation du terme « Palestine » dans le libellé ne peut être interprétée comme la reconnaissance d’un État de Palestine et ne préjuge pas des positions individuelles des États Membres sur cette question et, partant, sur la question de la validité d’une adhésion aux conventions et traités qui y sont mentionnés.

Les États-Unis, rappelant que les Israéliens et les Palestiniens méritent de vivre en sûreté et en sécurité, se sont déclarés déçus que la Deuxième Commission ait choisi d’examiner ce projet de résolution déséquilibré contre Israël. Il s’agit, selon eux, d’éléments de rhétorique pure qui visent à nous diviser à un moment où l’on devrait se rassembler.

Déclarations générales après le vote

La déléguée de l’État de Palestine a d’abord décrit la situation catastrophique à Gaza, citant les propos de l’UNICEF: « Gaza est devenue un cimetière pour des milliers d’enfants.  C’est un enfer vivant pour tous les autres » et de l’UNWRA qui constate que tous les services de base s’effondrent dans le territoire assiégé.  Elle a ensuite exprimé son incrédulité face à l’évocation par certains du droit à la légitime défense d’Israël, alors que celui-ci ne cherche qu’à se venger et à anéantir le peuple palestinien.  Déplorant que le monde assiste au meurtre de plus de 10 500 Palestiniens, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, elle a souligné que ces chiffres ne sont pas de simples chiffres, mais des rêves, des espoirs et des aspirations brisés.  Enfin, elle a remercié les pays qui se sont fermement opposés à ces crimes, affirmant que seules des mesures véritables et concrètes peuvent changer la situation catastrophique actuelle et redonner espoir en un avenir de justice et de paix.

La République arabe syrienne a remercié toutes les délégations qui ont voté en faveur de ce texte, qui réitère les droits inaliénables du peuple palestinien sur ses ressources naturelles.  Le délégué a déploré qu’Israël viole le droit international, et force actuellement de vrais propriétaires à abandonner leurs terres au nom de changements démocratiques. Israël n’applique les lois que lorsque cela lui convient et la Puissance occupante continue de priver la population du Golan syrien occupé d’accès à ses terres et à l’eau, entre autres, a continué le représentant.  Ces terres sont arabes et doivent être rendues à leurs propriétaires légitimes, a-t-il exigé.

Pour le Pakistan, le projet de résolution est une marque de solidarité avec le peuple palestinien et celui du Golan occupé.  Ce texte est un rappel des conséquences des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé. Par ailleurs, a continué le représentant, le Pakistan est très préoccupé par la situation humanitaire dans la bande de Gaza depuis les actions israéliennes, qui représentent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Le représentant a demandé un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire sans entrave.

L’Allemagne a dit comprendre l’intention du projet de résolution, qui traite une question polémique dans un contexte compliqué, et n’aborde pas la situation actuelle.  En ce qui concerne celle-ci, l’Allemagne a cependant réitéré sa solidarité avec Israël, affirmant son droit à la légitime défense et condamnant vivement les actes terroristes du Hamas.

Israël a jugé cette résolution trop partisane et ignorant des faits gênants. Estimant que la Deuxième Commission montre du doigt son pays de manière injuste, avec les deux projets de résolutions votés aujourd’hui, le délégué a énuméré les détournements par le Hamas des ressources dont il dispose (métal, béton, carburant) afin d’alimenter sa machine de guerre plutôt que le développement de son territoire.  De telles résolutions ne font qu’encourager les terroristes, a-t-il tranché.

La Türkiye s’est dite très préoccupée par le carnage dans la bande de Gaza et par la menace d’une escalade du conflit.  La déléguée a demandé un cessez-le-feu inconditionnel, rappelant que les attaques contre les infrastructures civiles sont inacceptables et que rien ne peut justifier de priver la population d’eau et de nourriture.

La République islamique d’Iran a condamné l’invasion terrestre de Gaza par Israël, qui est une menace pour la paix et la sécurité régionales.  Le représentant a regretté que la communauté internationale n’ait pas de réponse plus ferme et qu’elle n’ait pas réussi à réagir rapidement, ce qui entraîne une catastrophe humanitaire.  L’Iran condamne l’occupation prolongée des territoires de la République arabe syrienne, a-t-il déclaré.  Le représentant a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à forcer le régime israélien à renoncer à ses actions et à mettre un terme aux atrocités, au nom du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, l’État de Palestine a accusé Israël de déformer la réalité pour justifier son occupation coloniale et ses crimes.  Il a accusé les colons et officiels israéliens de propager la haine contre les Palestiniens, citant comme exemples certains discours génocidaires de ministres israéliens menaçant de larguer une bombe nucléaire sur Gaza.  Il a fustigé la politique d’apartheid israélienne et les plans de déplacement forcé des Palestiniens, insistant sur la nécessité d’agir contre l’impunité de la Puissance occupante et de lui faire respecter les résolutions de l’ONU.  Enfin, il a rejeté l’idée que la défense d’Israël soit légitime et a appelé la communauté internationale à agir de toute urgence pour mettre fin à l’occupation, au blocus de Gaza, et aux injustices contre les Palestiniens.

Israël a répondu aux commentaires sur la situation à Gaza, attribuant les souffrances dans la région aux actions menées par le Hamas depuis le 7 octobre.  Le représentant a dénoncé les crimes de guerre de ce « groupe terroriste menaçant tous les Juifs dans le monde », tels que l’utilisation de civils comme boucliers humains et le lancement de roquettes depuis des zones densément peuplées.  Il a souligné que les forces israéliennes tentent de minimiser les pertes civiles en facilitant les couloirs humanitaires.  Répondant à l’Iran, le délégué israélien a fustigé le régime pour ses violations des droits humains.  Il a aussi rejeté les critiques syriennes, rappelant l’utilisation d’armes chimiques par le « régime syrien » contre sa propre population.  Enfin, il a accusé le Pakistan d’envisager d’expulser 1,5 million de réfugiés afghans de son territoire, et d’utiliser la situation à Gaza pour détourner l’attention.

La République arabe syrienne a jugé honteux d’entendre le représentant de l’entité occupante parler de droit international humanitaire et de crimes de guerre en sachant ce qui se passe à Gaza actuellement.  Les tensions géopolitiques ne brûlent pas les écoles, ne bombardent pas les hôpitaux et ne privent pas la population de nourriture, a assené le délégué.

La République islamique d’Iran a voulu répondre au représentant du « régime israélien » qui essaie encore une fois de détourner l’attention, en se permettant d’accuser d’autres pays de façon cynique.  Israël a une politique haineuse de l’Iran, a déploré le représentant, alors que le pays fait tout pour assurer la stabilité au Moyen-Orient.  Il a dénoncé une pratique classique de victimisation de la part d’Israël, avec l’objectif clair de cacher ses pratiques de déstabilisation.

En réponse aux déclarations « regrettables » d’Israël, le Pakistan a rappelé que le plan de rapatriement de ses ressortissants relève de sa souveraineté, de même que l’expulsion d’étrangers.  Le Pakistan accueille un grand nombre de réfugiés et n’a pas besoin d’approbation, a-t-il justifié.  Les forces occupantes israéliennes sont devenues une machine à tuer, a fustigé le représentant, jugeant très regrettable qu’Israël évoque un sujet qui n’a rien à voir avec le point à l’ordre du jour.

Prenant une dernière fois la parole, Israël a affirmé qu’il utilisera chaque occasion qui se présente pour répondre aux idées haineuses et mensongères du « régime d’Assad », du « régime des Ayatollahs » et du Pakistan.  « Nous continuerons de nous concentrer sur notre propre peuple », a-t-il conclu.

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