La Première Commission achève les travaux de sa soixante-dix-huitième session
La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé ses travaux, ce matin, à l’issue d’une nouvelle séance au déroulement compliqué par des propositions d’amendement et de votes séparés sur ses deux derniers projets de résolution, relatifs aux armes de destruction massive.
L’Ambassadeur de la Lituanie et Président de la Commission, M. Rytis Paulauskas, a dressé un bilan chiffré des cinq semaines d’une session marquée, notamment, par 151 déclarations durant le débat général et 375 lors du débat thématique sur les 7 chapitres ayant donné lieu à l’adoption, au cours des six dernières séances de la Commission, de 61 projets de résolution et de décision. M. Paulauskas a souligné que, dans le cadre de l’adoption de ces textes, la Commission avait dû en passer par 102 votes séparés, « un nouveau record », a‑t‑il dit.
En outre, les délégations de la Première Commission se sont mises d’accord sur le programme de travail de la soixante-dix-neuvième session. Celle-ci devrait démarrer le 3 octobre 2024 et comprendre la reprise de la séance commune à la Première Commission et à la Quatrième sur l’espace extra-atmosphérique.
Dans sa déclaration de clôture, le Président de la Commission n’a pas caché que les débats ont été troublés par les conséquences, sur la diplomatie du désarmement, de la poursuite de la guerre en Ukraine et de l’attaque du Hamas en Israël et ses suites tragiques au Moyen-Orient. « Nous ne vivons pas en vase clos, et les traités sont la base sur laquelle notre monde repose », a‑t‑il dit, soulignant la nécessité de préserver ces piliers du désarmement et de la non-prolifération que sont le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ou le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), duquel la Russie a annoncé son retrait pas plus tard qu’hier. « Les questions à notre ordre du jour, notamment celles relatives aux armes de destruction massive, seront de nouveau l’an prochain au cœur de nos travaux », a‑t‑il rappelé.
C’est précisément à propos de ces armes, objet de deux projets de résolution, que les délégations ont une fois de plus affiché aujourd’hui leurs profondes divisions, tant sur le fond des libellés proposés que sur les méthodes de travail de la Commission.
Aux termes d’un projet de résolution portant sur l’interdiction des armes radiologiques, présenté pour la première fois par les États-Unis et adopté par 159 voix pour, 5 voix contre, dont la Russie et l’Iran, l’Assemblée générale, si elle l’entérine, demandera à tous les États de ne pas employer d’armes de ce type. Elle soulignerait que les armes radiologiques constituent une catégorie d’armes distincte des armes nucléaires, chimiques et biologiques, et elle demanderait à la Conférence du désarmement d’adopter, en 2024, « un programme de travail visant à parvenir à une interdiction multilatérale juridiquement contraignante de l’emploi d’armes radiologiques par les États ».
Avant l’adoption du texte, l’Iran avait déposé un amendement oral par lequel le titre du projet de résolution serait devenu « Interdire le développement, la production, le stockage et l’utilisation d’armes radiologiques ». La proposition de l’Iran, délégation qui a assuré avoir agi de manière constructive dans le respect du Règlement intérieur de la Commission, a été rejetée par les coauteurs du texte, qui l’ont qualifiée d’hostile et inutile. Pour ces pays, la plupart appartenant au camp occidental, l’Iran cherchait en réalité à détourner le texte de son objectif initial en rendant quasi impossible la négociation d’une interdiction juridiquement contraignante outrepassant celle visant, dans un premier temps, l’utilisation étatique des armes radiologiques.
L’adoption du projet de résolution sur le « Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok) » a quant à elle donné lieu à une série de motions d’ordre des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Ces derniers, inquiets du manque de transparence qui trop souvent encore sape selon eux les travaux de la Commission, ont demandé à son Président quelles délégations avaient demandé un vote séparé sur l’alinéa 2 du dispositif d’un texte habituellement adopté par consensus. M. Paulauskas a répondu que cette pratique, qu’il a déplorée, voulant que n’importe quelle délégation peut demander un vote séparé sans qu’en soient divulgués les auteurs, était en vigueur depuis trop longtemps.
Par ce texte, porté par l’Indonésie et le Mexique et adopté dans son ensemble sans vote, l’Assemblée générale se dirait consciente « que les États parties au Traité de Bangkok ont l’intention de continuer d’étudier la possibilité d’autoriser les États dotés d’armes nucléaires qui sont disposés à signer et à ratifier sans réserve le Protocole se rapportant au Traité et à donner préalablement par écrit l’assurance formelle de cet engagement à signer ledit protocole ». En signant un tel protocole, les États dotés s’obligent légalement à respecter le statut des zones exemptes d’armes nucléaires et à ne pas employer ni menacer d’employer des armes nucléaires contre les États parties aux traités qui portent création de ces zones.
La prochaine séance de la Première Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
DÉCISION SUR TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION DÉPOSÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE (FIN)
Groupes thématiques 1 et 2 – Armes nucléaires et Autres armes de destruction massive
Présentation de projets de résolution et déclarations générales sur les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive
Le représentant de l’Indonésie, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a présenté le projet de résolution biennal L.29 –« Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok) »-, qui reflète, a‑t‑il dit, l’engagement continue des 10 pays de l’ASEAN en faveur du désarmement régional et de la non-prolifération nucléaire. Les États parties au Traité de Bangkok, dont nous sommes, tiennent à rappeler les obligations des États dotés d’armes nucléaires en matière de garanties négative de sécurité, a‑t‑il ajouté, déplorant que certains d’entre eux aient demandé un vote séparé sur l’alinéa 2 du dispositif et souhaitant savoir lesquels.
Le représentant des États-Unis a déclaré que le projet de résolution L.51/Rev.1 -« Armes radiologiques »-, présenté pour la première fois à la Commission, marque une avancée vers une possible interdiction, en premier lieu étatique, de ces armes. Un instrument juridiquement contraignant visant les armes radiologiques contribuerait à la lutte contre les armes de destruction massive, a encore signalé le représentant, pour qui la Conférence du désarmement pourrait être l’instance multilatérale où négocier un tel instrument. Il a ajouté que le texte souligne l’importance d’éviter toute ingérence avec les utilisations radiologiques civiles. Enfin, il a appelé les délégations à rejeter l’amendement unilatéral et hostile proposé par l’Iran, qui est selon lui une tentative de détourner le sens de cette initiative. Il a averti que si l’amendement était adopté, sa délégation, coauteur du texte, se verrait obligée de voter contre le projet de résolution dans son ensemble.
Le représentant de la Malaisie a souhaité que le projet de résolution de l’ASEAN « Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok » suscite un fort soutien des délégations, précisant qu’il joue un rôle essentiel pour la région. Il a dit avoir pris bonne note de l’appel lancé en faveur d’un vote concernant le paragraphe 2 du dispositif du projet, et souhaité comprendre les points de vue des délégations qui ont fait cette demande.
Le représentant du Japon a rappelé son coparrainage du projet de résolution « Interdiction de l’emploi d’armes radiologiques », estimant qu’il faut encourager tous les États à ne pas utiliser ce type d’armes et à commencer des négociations à la Conférence du désarmement. Ce projet, a‑t‑il estimé, permettra également de relancer la Conférence du désarmement. Il a en outre estimé que l’adoption de l’amendement de l’Iran modifierait la teneur du projet. Il a jugé cette requête de dernière minute non conforme, dans la mesure où elle ne laisse pas aux délégations le temps de l’examiner. Si l’amendement de l’Iran devait être accepté, le Japon se retirerait de la liste des coauteurs et voterait contre le projet dans son ensemble, a‑t‑il averti.
Le représentant de la Lettonie, au nom d’un groupe de pays, a estimé que l’amendement de l’Iran sur le projet de résolution L.51 révisé le modifierait de telle sorte que ces pays ne pourraient plus lui apporter son soutien. Cet amendement, a‑t‑il déploré, sape le résultat de semaines de négociations officieuses. S’il devait être accepté, les pays du groupe retireraient leur nom de la liste des coauteurs.
Le représentant du Canada a rappelé son coparrainage de projet de résolution L.51 révisé, mais a averti qu’il ne pourrait plus le soutenir en cas d’acceptation de l’amendement de l’Iran, qualifié d’« hostile ». Il a estimé que l’amendement entraverait les progrès en élargissant la portée de l’accord. La question du champ d’application et de la portée du projet peut être négociée pendant l’élaboration d’un traité, a‑t‑il considéré. Il a également dénoncé la tentative de l’Iran de modifier les méthodes de travail de la Première Commission, où de tels amendements ne sont normalement pas proposés, les jugeant contraires à l’esprit de la Commission. Il a considéré que leur adoption créerait un précédent et ne permettrait pas d’obtenir le consensus. Les pays sont souvent peu satisfaits des versions finales, a‑t‑il poursuivi, mais ils ne tentent pas d’en modifier ainsi la teneur pour refléter leurs intérêts nationaux.
Le représentant de la Norvège, au nom d’un groupe de pays, a estimé que le projet de résolution L.51 révisé prend en compte les intérêts de nombreux États Membres. À ce titre, il a estimé que l’amendement de l’Iran n’est pas nécessaire et modifierait la teneur du projet. Il a appelé les États Membres à voter pour le projet et contre l’amendement, précisant que, si ce dernier devait être adopté, les pays au nom desquels il s’exprime souhaiteraient être retirés de la liste des coauteurs. L’acceptation de propositions d’amendement non conformes aux vœux des coparrains constitue un dangereux précédent, a‑t‑il averti, ajoutant que l’initiative iranienne coûte du temps et entraîne des conséquences.
Explications de vote avant le vote
Le représentant des États-Unis a expliqué son vote avant le vote sur la résolution L.51/Rev.1 -« Interdiction de l’emploi d’armes radiologiques ». Il a appelé tous les pays à voter contre cet amendement. Il a souligné qu’il est demandé aux États de ne pas produire ou stocker d’armes radiologiques dans ce projet de résolution. Mais la République islamique d’Iran a, pour la deuxième fois, décidé de proposer le même amendement, l’objectif étant de changer la portée du texte. Nous ne pouvons pas adopter cet amendement, a‑t‑il déclaré. Il faut mener à bien plus d’études et tenir compte des commentaires des nombreuses délégations. Voter pour cet amendement de l’Iran, affaiblirait la Conférence du désarmement, a‑t‑il ajouté, estimant que tous les coauteurs du texte actuel devraient être préoccupés par l’approche de l’Iran concernant le projet de résolution. Il a exhorté les délégations de voter contre cet amendement.
Le représentant de la République islamique d’Iran a expliqué son vote à venir sur la résolution L.51/Rev.1 -« Interdiction de l’emploi d’armes radiologiques ». Il a rappelé que, tout au long de l’histoire, il y a eu des désaccords sur les traités. Concernant les armes radiologiques, il est essentiel de reconnaitre que, depuis 1969, il y a eu beaucoup de résolutions adoptées sans vote sur le sujet. Nous devons créer un instrument juridiquement contraignant grâce à la Conférence du désarmement et éviter tout recul en arrière, a affirmé le représentant. Le représentant a dit avoir examiné le projet une fois révisé et avoir conclu qu’il avait une portée trop limitée. Nous présentons des recommandations conforme avec nos positions de principes car nous tenons à prendre en compte toutes les armes radiologiques, a‑t‑il ajouté. Le représentant a déploré que les coauteurs n’aient fait preuve d’aucune souplesse.
Le représentant du Canada a expliqué qu’il voterait contre l’amendement proposé par la République islamique d’Iran au projet de résolution L.51/Rev.1. Nous avons des problèmes de procédures et avec le fond de cet amendement, a‑t‑il déclaré. Dans la pratique, en général, les amendements sont négociés lors de consultations officieuses. Les consultations menées à New York et Genève par les États-Unis étaient inclusives. Ouvrir la boîte de Pandore des amendements hostiles de dernière minute pourrait perturber le calendrier de travail. En outre, les amendements proposés par l’Iran élargissent le spectre de la résolution, couvrant autre chose que la production des armes radiologiques. L’objectif d’un document juridique contraignant est un objectif louable mais il ne nous mènera pas à quelque succès que ce soit, a estimé le représentant qui a rappelé que les armes radiologiques peuvent être mises au point sur la base de matières radiologiques légitimes et civiles.
Le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne, puis la représentante de l’Australie ont indiqué qu’ils voteront contre l’amendement hostile de l’Iran qui ne cherche, sur le fond, qu’à détourner de son sens et de ses objectifs le texte proposé par les États-Unis. Cette pratique est, selon eux, une atteinte aux méthodes de travail de la Première Commission et, comme telle, doit être rejetée par les États Membres.
Le représentant de la Fédération de Russie a défendu l’amendement de l’Iran, délégation qui en l’espèce applique le règlement intérieur de la Commission. Dès le début, l’initiative américaine ne jouissait pas d’un consensus, et aujourd’hui on attaque l’Iran pour avoir proposé un amendement constructif! s’est-il emporté. « Selon nous, en l’état, le projet est contradictoire puisqu’il n’a pas été abordé à Genève et n’a fait l’objet d’aucune consultation préalable aux consultations à New York », a poursuivi le représentant, pour qui les États-Unis cherchent à imposer à la Conférence du désarmement une initiative contradictoire en s’appuyant sur le soutien dont ils bénéficient à New York.
Décisions sur des projets de résolution
La Première Commission a adopté, sans vote, un projet de résolution intitulé « Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok) » (A/C.1/78/L.29).
Aux termes de ce texte, qui actualise la résolution 70/50 adoptée le 7 décembre 2015, l’Assemblée générale se féliciterait que la Commission de la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est se soit engagée et employée à améliorer et à renforcer encore l’application des dispositions du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok) en mettant en œuvre le Plan d’action visant à renforcer l’application du Traité (2023-2027), adopté à Phnom Penh en 2022, avec une volonté renouvelée et en insistant davantage sur les actions concrètes.
L’Assemblée générale dirait savoir que les États parties au Traité de Bangkok ont l’intention de continuer d’étudier la possibilité d’autoriser les États dotés d’armes nucléaires qui sont disposés à signer et à ratifier sans réserve le Protocole se rapportant au Traité de Bangkok et à donner préalablement par écrit l’assurance formelle de cet engagement à signer le Protocole, et d’accueillir tous les États dotés d’armes nucléaires qui sont prêts à le faire, et se dirait consciente de l’engagement pris par les États parties au Traité de Bangkok de dialoguer en permanence avec tous les États dotés d’armes nucléaires, y compris ceux qui ont émis des réserves, et d’intensifier les efforts faits par toutes les parties pour résoudre toutes les questions en suspens conformément aux objectifs et aux principes du Traité de Bangkok.
L’Assemblée générale soulignerait l’intérêt qu’il y aurait à renforcer et à mettre en œuvre d’autres moyens de coopération entre les États parties aux traités relatifs aux zones exemptes d’armes nucléaires et aux protocoles s’y rapportant, en vue de renforcer le régime de non-prolifération et de concourir à la réalisation de l’objectif du désarmement nucléaire.
Vote séparé
Paragraphe 2 du dispositif: 169 voix pour, zéro contre, 4 abstentions (Bélarus, Fédération de Russie, Israël et Soudan du Sud).
La Première Commission a adopté, par 159 voix pour, 5 voix contre (Bélarus, Fédération de Russie, République arabe syrienne, République islamique d’Iran et République populaire démocratique de Corée) et 13 abstentions un projet de résolution intitulé « Interdiction de l’emploi d’armes radiologiques » (A/C.1/78/L.51/Rev.1).
Aux termes de ce texte, présenté pour la première fois à l’initiative des États-Unis, l’Assemblée générale demanderait à tous les États de ne pas employer d’armes radiologiques, ni de mettre au point, fabriquer ou stocker d’engins ou de matières destinés à être utilisés en tant qu’armes radiologiques, souhaitant toutefois ne pas faire obstacle aux utilisations légitimes des matières radioactives.
L’Assemblée générale soulignerait que les armes radiologiques constituent une catégorie d’armes à part, bien distincte des armes nucléaires, chimiques et biologiques. Elle demanderait instamment à la Conférence du désarmement d’adopter, en 2024, un programme de travail complet et équilibré prévoyant l’ouverture de négociations visant à parvenir, dans un premier temps, à une interdiction multilatérale juridiquement contraignante de l’emploi d’armes radiologiques par les États.
Rejet préalable d’un amendement oral
La Première Commission avait auparavant rejeté, par 15 voix pour, 60 contre et 78 absentions, un amendement oral présenté par la République islamique d’Iran aux termes duquel le titre du projet de résolution serait devenu « Interdire le développement, la production, le stockage et l’utilisation d’armes radiologiques ». Aux termes du paragraphe 1 du dispositif, l’Assemblée générale aurait « appelé tous les États à ne pas développer, produire, stocker et utiliser des armes radiologiques ». Aux termes du paragraphe 4, elle aurait prié instamment la Conférence du désarmement « d’adopter en 2024 un programme de travail complet et équilibré qui comprend le début de négociations pour conclure, comme première étape sur cette question, une interdiction multilatérale juridiquement contraignante sur le développement, produire, ou stocker et utiliser des armes radiologiques par les États ».
Vote séparé
Alinéa 8 du préambule: 109 voix pour, 4 contre (Bélarus, Burundi, Fédération de Russie et République islamique d’Iran), 41 abstentions.
Explications de vote après les votes
Le représentant de l’Égypte s’est exprimé sur son abstention concernant le projet de résolution L.51 révisé, rappelant qu’il n’y a pas de cas avéré d’utilisation d’armes radiologiques par des États ni de définition agréée de celles-ci. Il a cité en exemple le fait que certaines armes qui peuvent pénétrer des structures blindées en sont parfois exclues. Il s’est prononcé en faveur d’une approche globale, notamment quand ces armes se chevauchent avec les armes nucléaires. À ce titre, il a estimé que le paragraphe 3 du dispositif va dans le sens contraire, en assimilant ces armes avec les armes de destruction massive, alors que les répercussions de leur usage ne sauraient être comparées. Dans ce cadre, il a jugé difficile de soutenir une interdiction de ces armes alors que l’on est opposé à l’interdiction des armes nucléaires. Il a préconisé de mettre l’accent sur les priorités stratégiques de la Conférence du désarmement, par exemple en inscrivant la question des armes radiologiques dans le contexte de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction.
Le représentant du Pakistan a expliqué son vote en faveur du projet de résolution L.51 révisé. Il a salué cette initiative et remercié l’Iran pour son amendement qui rend le projet cohérent avec les conclusions de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement. Relevant les différences de points de vue concernant ces armes, il a appelé à des négociations à ce propos au sein de la Conférence du désarmement.
Le représentant de l’Arabie saoudite a expliqué son abstention concernant le projet de résolution L.51 révisé en disant soutenir toutefois la négociation d’une interdiction des armes radiologiques. Elles constituent un type d’arme séparé, a‑t‑il considéré, jugeant qu’il ne s’agit en revanche pas d’armes de destruction massive. Enfin, il a estimé que tous les pays doivent participer aux négociations, et non une poignée d’États au sein de la Conférence du désarmement.
Le représentant du Mexique a expliqué son vote en faveur du projet de résolution L.51 révisé, se disant favorable à toute avancée normative dans le domaine des armes radiologiques. Il faut réfléchir à la question du stock de ces armes, a‑t‑il ajouté, précisant qu’un instrument juridiquement contraignant devrait avoir une grande portée. Demander à la Conférence du désarmement de mener les négociations ne semble pas être la solution la plus adéquate, a ajouté le représentant, qui s’est toutefois déclaré prêt à travailler de façon constructive avec tous les États Membres. Il s’est également dit déçu par le manque de négociations au sein de la Première Commission. Revenant sur les deux votes du jour, il a rappelé que les amendements sont prévus par le règlement intérieur, mais ils doivent être examinés au cas par cas. Tous les États Membres doivent utiliser cette instance pour créer des passerelles, c’est le sens même du multilatéralisme, a‑t‑il conclu.
Le représentant du Brésil a expliqué son vote en faveur du projet de résolution L.51 révisé en estimant que les questions liées aux matières radioactives doivent passer par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La représentante de Cuba a expliqué son abstention sur le projet de résolution L.51 révisé, estimant que le texte était émaillé de lacunes. Ainsi, il prévoit que les États ne doivent pas utiliser d’armes radiologiques, mais il n’est pas interdit de les fabriquer ni de les stocker. C’est pourquoi Cuba a voté pour l’amendement de l’Iran. Elle a en outre estimé que la perspective de discuter d’un texte au sein de la Conférence du désarmement soulève des doutes quant aux motivations des coauteurs, qui semblent vouloir préserver le statu quo.
Le représentant de l’Inde a salué le projet de résolution L.29 -« Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok) »-, assurant que son pays, en tant qu’État doté, a donné des garanties négatives de sécurité aux 10 pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Le représentant du Cameroun a rejeté la notion de genre telle qu’elle est libellée dans le projet de résolution L.51 révisé.
La représentante de la France a indiqué avoir voté en faveur du projet de résolution L.51 révisé, compte tenu de l’impact majeur que les armes radiologiques peuvent avoir sur la santé humaine et le développement économique. Ces armes sont séparées des autres armes de destruction massive, a‑t‑elle précisé, en vue d’éventuelles négociations à leur sujet à Genève.
Le représentant de l’Algérie a expliqué avoir voté en faveur du projet de résolution L.51, afin que cette initiative contribue à appuyer les efforts visant à créer un monde exempt d’armes de destruction massive.
Le représentant des États-Unis, au nom également de la France et du Royaume-Uni, a expliqué que ces trois États ont adhéré au consensus sur le projet de résolution L.29, engagés qu’ils sont en faveur d’un renforcement des débats avec les membres de l’ASEAN sur les questions en suspens en vertu du Traité de Bangkok. Nos pays, contrairement à d’autres États dotés, sont très attachés au respect de leurs obligations en matière de garanties négatives de sécurité, a‑t‑il assuré.
Le représentant de la Chine a indiqué que sa délégation s’était abstenue sur le projet de résolution L.51 révisé du fait que la communauté internationale n’est pas encore d’accord sur la portée et la nature des armes radiologiques.
La représentante de la Nouvelle-Zélande a expliqué son vote en faveur du projet de résolution L.51 révisé et contre l’amendement proposé par l’Iran. Elle a salué la souplesse des rédacteurs. Se disant idéalement plus favorable à une interdiction totale, elle a toutefois relevé les trop nombreuses difficultés techniques, estimant dans ce cadre plus efficace de progresser pas à pas.
La représentante de l’Indonésie a expliqué sa position sur le projet de résolution L.51 révisé, saluant la réintroduction de la question par les États-Unis après des années de pause, et estimant qu’il faut prendre la menace à bras le corps. Toutefois, en l’absence de définition claire, elle a jugé indispensable la tenue de débats à ce propos. En outre, elle a averti que ces délibérations ne devraient pas saper ceux consacrés au désarmement nucléaire au sein de la Conférence du désarmement.
Le représentant de l’Iran a remercié les délégations qui ont soutenu son amendement au projet de résolution L.51 révisé, estimant qu’il s’agit d’une preuve d’attachement à la justice et à l’inclusion dans la communauté internationale. Concernant le texte dans son ensemble, il a contesté les méthodes et le calendrier des propositions, et a affirmé s’être opposé au projet à cause de ses potentielles répercussions sur le travail de la Conférence du désarmement.
Le représentant de l’Iraq a expliqué son vote en faveur du projet de résolution L.51 révisé estimant qu’il constitue une étape fondamentale et attendue depuis longtemps. Il a estimé que l’universalisation des traités contre les armes de destruction massive, y compris radiologiques, est le seul moyen d’éviter leur emploi.
La représentante du Ghana a expliqué son abstention sur le projet de résolution L.51 et son amendement par l’Iran. Elle s’est toutefois prononcée en faveur de l’élaboration d’une convention sur les armes radiologiques. Elle a appelé à l’élargissement des débats, regrettant qu’il n’y ait pas eu assez de temps pour discuter la proposition et explorer la question plus en profondeur dans le cadre de la Commission.
Le représentant de l’Autriche a expliqué son soutien au projet de résolution L.51 révisé, se prononçant pour une réévaluation du sujet et préconisant une approche globale et complète, afin que la question soit examinée dans plusieurs enceintes. Il a en outre appelé à exploiter le savoir-faire existant à Vienne sur ce thème.
Le représentant de la Syrie a expliqué son vote contre le projet de résolution L.51 révisé, déclarant toutefois appuyer l’interdiction de l’utilisation, du stockage et de la production de ces armes. Il a estimé que le projet actuel ne permet pas de prendre en compte les difficultés posées par cette catégorie d’armes, raison pour laquelle il a soutenu le projet d’amendement iranien. Pour sortir de la paralysie de la Conférence du désarmement, il a estimé plus utile de se pencher sur les priorités urgentes inscrites à son ordre du jour.