Fidèle à sa réputation, la Cinquième Commission échoue à achever ses travaux aujourd’hui et se fixe rendez-vous la semaine prochaine
L’espoir que la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, achève ses travaux aujourd’hui s’est très vite envolé, comme en atteste le nouveau rendez-vous fixé d’emblée à la semaine prochaine. Avant de suspendre sa séance, ce matin, et de décider de se revoir à 17 heures, les membres de la Commission ont examiné, dans une très brève séance, les incidences des variations des taux de change et d’inflation sur le projet de budget révisé du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, et celles des modifications du Statut et du Règlement du personnel.
Rouvrant les portes de la Commission, en fin d’après-midi, le Président, M. Osama Mahmoud Abdelkhalek Mahmoud, de l’Égypte, a certes salué les progrès mais surtout reconnu que les négociations se poursuivent sur plusieurs des 18 points examinés. Nous sommes sur la dernière ligne droite, a-t-il encouragé, avant de passer la parole aux coordonnateurs des négociations et de souligner que désormais « chaque jour compte, chaque heure compte »!
Les négociations sur la planification des programmes sont formellement terminées comme le seront bientôt celles sur le Plan-cadre d’équipement, la stratégie Informatique et Communications, le Plan des conférences et le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation des Nations Unies, a énuméré le Président.
Tout en félicitant les coordonnateurs, il a rappelé que le Bureau veille aux côtés du secrétariat et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) à ce que tous les projets de résolution et de décision soient publiés en temps voulu pour adoption.
Le coordonnateur des négociations sur le progiciel de gestion intégré -Umoja- a promis sa copie ce soir même, alors que les délégations sont à quelques heures d’un compromis sur le budget-programme pour 2024. Les autres coordonnateurs ont demandé davantage de temps, invoquant « les méandres de ces processus. Celui des négociations sur le renforcement de la lutte à long terme contre le racisme et la discrimination raciale à l’ONU a aussi parlé d’un compromis prochain, suscitant l’étonnement du Groupe des 77 et de la Chine qui a dit ne voir l’aboutissement d’aucune négociation.
Prenant, à son tour la parole, M. Chandramouli Ramanathan, Contrôleur des Nations Unies, a prévenu que l’ONU ne peut vivre sans budget tout comme elle ne peut l’exécuter sans liquidités. Le Secrétariat de l’ONU n’a pas assez d’argent pour poursuivi ses activités en 2024, s’est alarmé le haut fonctionnaire, en suppliant les délégations, au nom du Secrétaire général, de reporter la restitution aux États Membres d’une somme de 136 millions de dollars. L’ONU ne peut exister sans budget, mais elle peut continuer à fonctionner sans un accord sur certains points à l’ordre du jour de la Commission, a fait observer le Président.
Ce n’est pas la fin du monde. Nous aurons le temps de nous y atteler à la reprise de session et pour l’heure, les délégations ne doivent ménager aucun effort, pendant le week-end, pour finir les travaux. Prenons rendez-vous « aux premières heures de la semaine prochaine ».
Avant cela, ce matin, la Cinquième Commission a examiné les incidences des variations des taux de change et d’inflation sur le projet de budget révisé du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, et celles des modifications du Statut et du Règlement du personnel. L’actualisation a eu pour effet d’augmenter les prévisions de dépenses de 1,7 à 3,7 millions de dollars. Le CCQAB dit n’y avoir aucune objection.
Dans l’actualisation préliminaire des coûts présentée dans le projet de budget-programme pour 2024, il n’avait été tenu compte que des projections relatives à l’inflation, qui s’élevaient à 64,2 millions de dollars. Le montant des ressources demandées a été aussi ajusté compte tenu des dernières décisions de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) relatives aux traitements des administrateurs, a ajouté la Directrice de la Division des finances qui a présenté le rapport du Secrétaire général. Les taux de vacance proposés pour 2024 sont de 11,1% pour les administrateurs et de 9,1% pour les agents des services généraux. L’actualisation des coûts se traduit par une majoration nette de 163,2 millions de dollars, soit 99 millions de dollars de plus que le montant de 64,2 millions de dollars obtenu en mai 2023.
Par une décision orale, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale de reporter l’examen des rapports portant sur les modifications du Statut et du Règlement du personnel à la première partie de la reprise de la soixante-dix-huitième session. Les dispositions provisoires dudit document restent donc en vigueur. Ceci n’a pas empêché le Groupe des 77 et de la Chine de noter qu’alors que l’objectif principal des modifications est de rationaliser et de simplifier le cadre politique afin de le rendre plus lisible et plus compréhensible, les changements proposés ne constituent pas tous une simplification.
Ils ont demandé des informations détaillées et des éclaircissements concernant les implications financières qui pourraient en découler, en particulier en ce qui concerne la politique salariale depuis le 1er janvier 2023. Ils ont insisté sur le fait que les amendements comportant des changements de politique générale devraient d’abord être proposés à l’Assemblée générale pour son approbation. Aucun changement de politique ne peut être introduit sans en informer les États Membres et sans l’orientation de l’Assemblée générale, ont-ils martelé, après avoir réitéré la nécessité de résoudre la question de la sous-représentation des pays en développement parmi le personnel de l’ONU.