En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session
18e séance plénière - après-midi
AG/AB/4442

La Cinquième Commission saisie d’une demande 21 millions de dollars en 2024 pour les missions en Haïti, en Colombie et en Afrique de l’Ouest

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné, cet après-midi, les enveloppes de 21,5 millions de dollars pour couvrir, en 2024, les dépenses liées au personnel militaire, de police et civil ainsi que les dépenses opérationnelles du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie et du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). 

Le Secrétaire général demande un montant de 837 600 dollars pour l’UNOWAS qui doit désormais prendre en charge des activités supplémentaires après le retrait de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA).  Pour la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, qui doit augmenter le nombre de ses observateurs et créer d’autres postes, le Secrétaire général demande l’ouverture d’un crédit de 13 561 800 dollars. 

La Colombie s’est dite convaincue que l’exécution efficace du mandat de la Mission dépendra, dans une large mesure, de l’allocation de toutes les ressources humaines et financières nécessaires, aux niveaux demandés par le Secrétaire général. Des progrès significatifs ont été réalisés et il faut donner à la Mission les moyens de consolider les acquis. 

Enfin pour le BINUH et le renforcement envisagé pour mieux appuyer la Police nationale d’Haïti et le secteur pénitentiaire, il s’agit d’une enveloppe de 7 172 800 dollars.  Haïti a remercié les pays qui maintiennent leur soutien, en dépit de la conjoncture. Le BINUH, a-t-il voulu, doit s’engager davantage dans des projets concrets et précis en lien direct avec le bien-être des populations.

Par ailleurs, le Secrétaire général propose d’ouvrir des crédits d’un montant total de 2 726 000 dollars, pour donner suite à la résolution 77/321 qui demande le renforcement de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer du Bureau des affaires juridiques du Secrétariat pour pouvoir mener des activités visant à promouvoir une meilleure compréhension de l’Accord portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale et en préparer l’entrée en vigueur. 

Pour ce qui est de la résolution 77/335 sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, elle demande au Secrétaire général de faire une proposition sur le renforcement du Bureau de la présidence de l’Assemblée générale, concernant notamment des postes supplémentaires ainsi que la prolongation d’un mois de la période de tous les emplois de temporaire.  Le Secrétaire général demande un crédit de 857 100 dollars. 

La Cinquième Commission a prévu une autre séance, demain mardi 5 décembre à partir de 10 heures, pour examiner les progrès accomplis dans le progiciel de gestion intégré -Umoja-.

PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR 2024

Missions politiques spéciales

Prévisions révisées concernant les chapitres 3 (Affaires politiques) et 36 (Contributions du personnel) du projet de budget-programme de 2024: Missions politiques spéciales: Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, Bureau intégré des Nations Unies en Haïti - A/78/6 (Sect.3)/Add.7A/78/7/Add.23

Déclarations

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mme IYEEKA LATOY WALTERS (Jamaïque) a dit que la nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Haïti exige un financement adéquat du Bureau intégré des Nations Unies dans le pays (BINUH).  L’allocation de ressources devrait être fondée sur la situation sur le terrain et sur le mandat approuvé par le Conseil de sécurité.  La représentante a rejeté toute réduction arbitraire, sans justification technique, des ressources allouées au Bureau intégré.  Elle a salué la décision du Conseil de sécurité d’augmenter le nombre de membres de la police et des unités pénitentiaires de 42 à 70 et d’accroître l’appui à la Police nationale d’Haïti en matière de formation et d’enquête.  De même, elle s’est réjouie des propositions visant à créer 14 postes internationaux, 14 postes nationaux et 2 emplois de Volontaire des Nations Unies.  Le Secrétariat devrait s’efforcer de pourvoir tous les postes vacants, tout en respectant le principe de représentation géographique équitable, a-t-elle conclu.

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a souligné le rôle important des missions politiques spéciales dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix.  Ce rôle doit être apprécié dans toute son importance et son ampleur, a-t-elle dit, estimant essentiel de leur fournir les outils nécessaires à l’exécution efficace de leurs mandats.  Se référant à la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie dont le mandat a été prolongé jusqu’en octobre 2024, la représentante a mis en avant son rôle de surveillance de la mise en œuvre de la réforme rurale et du cessez-le-feu conclu entre le Gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN). 

En ce sens, la représentante s’est dite convaincue que l’exécution efficace du mandat de la Mission dépendra, dans une large mesure, de l’allocation de toutes les ressources humaines et financières nécessaires, aux niveaux demandés par le Secrétaire général.  Même si des progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre de l’ Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, des problèmes subsistent et il faut donner à la Mission les moyens de consolider les acquis. 

M. ANTONIO RODRIGUE (Haïti) a rappelé le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), notant que ses activités sont intégrées à celles des 19 agences, fonds et programmes des Nations Unies présents en Haïti. Il a salué la coopération entre la mission et les acteurs nationaux ainsi que les progrès menés par le BINUH en 2023.  Admettant néanmoins que le chemin vers une stabilité durable est encore long, le représentant a remercié les pays qui maintiennent, en dépit de la conjoncture. Il a insisté sur la nécessité pour le BINUH de s’engager davantage dans des projets concrets et précis en lien direct avec le bien-être des populations, notamment dans le cadre de la sécurité et du secteur pénitentiaire marqué par des détentions préventives prolongées qui engendrent la surpopulation carcérale.  Le représentant a conclu en plaidant pour que le BINUH et les autres missions politique spéciales soient dotés de ressources adéquates pour mener à bien leur mandat.

Prévisions révisées comme suite aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa soixante-dix-septième session - A/78/550A/78/7/Add.24

Déclarations

Au nom du G77 et de la Chine, M. DIOSDADO DE JESÚS HERNÁNDEZ MORERA (Cuba) a réaffirmé son engagement à veiller à ce que les mandats approuvés par les instances intergouvernementales aient des ressources suffisantes pour leur mise en œuvre efficace.  Il a insisté sur la responsabilité de la Cinquième Commission et s’est félicité de l’adoption de l’Accord se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.  Le succès de ces processus est, pour lui, une « source de joie ».  Il s’est enorgueilli du fait que Cuba ait participé à la dernière étape de ces processus en tant Président du Groupe des 77 et de la Chine.  Le représentant a donc appuyé la proposition visant à renforcer la capacité de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer afin qu’elle fasse office de secrétariat et prépare l’entrée en vigueur des textes, se disant impatient de procéder à un échange de vues sur les ressources proposées à ce titre.  Nous comptons, a conclu le représentant, participer activement aux discussions sur les incidences budgétaires de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale. 

Mme EDILMA AMERICA HERRERA GARCIA (El Salvador) a salué l’adoption de la résolution 77/321 sur l’accord relatif à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ) ainsi que la résolution 77/335 sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Pour la déléguée, cette revitalisation ne doit pas être considérée comme une fin en soi, mais comme un processus continu mené par et pour les États Membres en vue de rendre leur travail plus efficace et de répondre efficacement aux problèmes anciens et émergents auxquels est confrontée la communauté internationale.  La représentante a estimé qu’il est temps de mettre en œuvre les mandats établis par les États Membres eux-mêmes et, ce faisant, l’allocation des ressources demandées par le Secrétaire général sera décisive. 

Elle a mentionné en particulier l’ambition de renforcer le Bureau de la présidence de l’Assemblée générale, souhaitant que cette session fasse la différence et approuve les trois postes supplémentaires ainsi que l’extension du délai applicable à tous les postes temporaires.  En outre, conformément au mandat de la résolution 77/335, la représentante a rappelé la nécessité de discuter, au cours de cette session, des méthodes de travail de la Cinquième Commission, en vue d’optimiser le temps disponible.

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