Soixante-dix-huitième session,
13e séance plénière, matin
AG/AB/4437

Cinquième Commission: la création d’un bureau de la lutte antiraciste à l’ONU nécessite l’ajout de 1 million de dollars au budget de 2024

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné aujourd’hui la proposition du Secrétaire général de créer un bureau de la lutte antiraciste au Secrétariat de l’ONU.  Cinq groupes d’États et l’Arabie saoudite ont appuyé l’idée que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) s’est empressé de recommander pour approbation à l’Assemblée générale.  Le CCQAB a aussi recommandé l’ouverture d’un crédit supplémentaire de 1 037 300 dollars au budget ordinaire de l’ONU pour 2024.

À la suite de consultations approfondies, le Secrétaire général présente, dans son rapport, une proposition révisée pour renforcer la lutte à long terme contre le racisme et la discrimination raciale à l’ONU.  Si elle est adoptée par l’Assemblée générale, la proposition prévoit la création d’un bureau de la lutte antiraciste qui serait chargé de diriger et de coordonner l’action générale au Secrétariat de l’ONU.

Le bureau devrait renforcer le travail de l’Équipe chargée de la lutte antiraciste.  Sa création, explique le Secrétaire général, est une nécessité compte tenu de l’existence dans l’Organisation d’un racisme et d’une discrimination raciale systémiques, institutionnels et structurels.  Cuba, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, n’a pas dit autre chose quand elle a rappelé l’enquête menée en 2022 auprès du personnel, laquelle a révélé que 25% des personnes interrogées ont été victimes de discrimination raciale, ethnique, culturelle ou sexuelle.

Parmi ceux qui ont dit avoir été victimes de racisme, 54% étaient mécontentes de la façon dont leurs plaintes avaient été traitées.  Ce fléau doit être combattu immédiatement, a martelé Cuba.  Dans son rapport, le CCQAB milite pour un bureau autonome et indépendant, rendant compte directement au Secrétaire général. De l’avis du Groupe des 77 et de la Chine, de celui des États d’Afrique, du Conseil de coopération du Golfe (CCG), de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le bureau devrait être rattaché au Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité.

Faisant l’historique de la contribution de l’ONU à la lutte contre le racisme, Mme Mojankunyane Gumbi, Conseillère spéciale pour l’éradication du racisme sur le lieu de travail, a rappelé que l’ONU a contribué « à enterrer le monstre du racisme » dans des pays comme l’Afrique du Sud.  Il est donc tout à fait normal qu’en 2022, elle ait décidé que le racisme et la discrimination raciale n’ont pas leur place au Secrétariat.  L’existence de l’Équipe chargée de la lutte antiraciste est le résultat de ce que l’humanité réunie peut faire pour surmonter le scepticisme et la résignation, a encore dit Mme Gumbi.

Pour l’Équipe chargée de la lutte antiraciste et la création du Bureau de lutte antiraciste, Mme Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité, a demandé une somme supplémentaire de 1 041 000 dollars pour 2024. À cette somme, le CCQAB propose de soustraire 59 000 dollars aux services contractuels et 5 000, aux voyages, pour parvenir à une enveloppe de 1 037 300 dollars.

Le bureau, a souligné l’ASEAN, doit avoir des ressources adéquates mais aussi l’expertise qu’il faut pour la bonne mise en œuvre des pratiques du plan d’action stratégique visant à éradiquer le racisme et à promouvoir la dignité de toutes et tous au Secrétariat.  Il doit, a-t-elle ajouté avec les autres groupes et le CCQAB, recruter du personnel sur une base géographique aussi large que possible et refléter la diversité des individus pour lesquelles l’ONU travaille, qu’il s’agisse de diversité géographique, de diversité de genre et d’un autre aspect de la diversité, tel que la race ou le handicap.

Le CCQAB a aussi recommandé la transformation en poste de l’emploi de directeur ou directrice, la création de trois postes et le maintien de sept emplois de temporaire pour 12 mois au sein de l’Équipe chargée de la lutte antiraciste.

La Cinquième Commission a prévu une autre séance publique lundi 20 novembre, à partir de 10 heures, pour examiner le rapport du Comité des commissaires aux comptes.

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