En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
7e séance plénière - matin
AG/AB/4431

Cinquième Commission: le plan des conférences de 2022 montre un retour progressif au mode de fonctionnement d’avant la pandémie de COVID-19

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, qui a examiné, aujourd’hui, le plan des conférences de l’ONU en 2022, a entendu le Chef du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences se réjouir du retour progressif au mode de fonctionnement d’avant la pandémie de COVID-19, grâce à la Stratégie du Secrétaire général pour l’exploitation des données qui a donné lieu au développement de nouveaux savoir-faire en vue d’exploiter et d’améliorer les solutions de gestion des conférences. 

Ainsi, le nombre de réunions organisées dans les quatre sièges de l’ONU, à savoir Genève, Nairobi, New York et Vienne, est passé de 12 924 en 2021 à 21 511 en 2022.  La proportion des réunions virtuelles ou hybrides est tombée de 66% en 2021 à 35% en 2022.  Un peu à contrepied du Groupe des 77 et de la Chine, et de la Fédération Russie, le Qatar s’étant attardé sur la numérisation des documents de l’ONU, la Suisse a encouragé une plus grande utilisation des moyens technologiques pour faciliter et optimiser les réunions, arguant que la tendance aux réunions virtuelles ou hybrides est là pour durer. 

Comme le dit le Secrétaire général dans son rapport (A/78/96), les enseignements tirés des trois années de pandémies ont montré qu’il est possible d’assurer la continuité des activités de l’ONU, même lorsque l’on restreint fortement le nombre de réunions en présentiel.  Mais, prévient M. António Guterres, cette période a également fait ressortir des difficultés et des domaines nécessitant des éclaircissements et des orientations de la part des États Membres. 

Invoquant les commentaires du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), le Secrétaire général souligne que l’organisation de réunions virtuelles ou hybrides nécessite un mandat de l’Assemblée générale ainsi que l’approbation de leurs paramètres juridiques et des prescriptions techniques.  Par exemple, quel règlement intérieur appliquer?  L’autre problème est de garantir l’accès universel aux plateformes numériques.  Or, des difficultés pratiques, juridiques et technologiques multiples et variées sont apparues, lesquelles dépassent les attributions du Secrétariat de l’ONU.  En plus, aucune des plateformes d’interprétation simultanée à distance n’est pleinement conforme aux normes établies par l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et aux exigences propres à l’ONU. 

Toujours aujourd’hui, la Présidente du Comité des conférences, qui a présenté son rapport de 2023, a indiqué que 12 États Membres ont demandé que le Nouvel An lunaire soit inclus dans la liste des jours chômés, à partir de l’année 2024. 

La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique vendredi 3 novembre, à partir de 10 heures, pour nommer les membres de quatre de ses organes subsidiaires.

PLAN DES CONFÉRENCES - A/78/32A/78/96A/78/544

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. RICHARD TUR DE LA CONCEPCIÓN (Cuba) a réclamé des services de conférence de qualité respectant l’égalité entre les six langues officielles de l’ONU.  Le représentant a noté que le manque de liquidités a entraîné le gel des recrutements qui touche particulièrement les services d’interprétation. Il a ensuite demandé des efforts accrus pour la publication à temps des rapports.  Il a par ailleurs appuyé les Lignes directrices pour l’utilisation des locaux de l’ONU, insistant sur le fait que toutes les activités doivent être conformes aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.  Il a aussi soutenu les mesures prises pour améliorer l’accès des personnes handicapées à l’ONU et aux salles conférence. 

Le représentant a demandé des informations sur la rénovation du siège de la Commission économique pour l’Afrique à Addis-Abeba, avant de se dire préoccupé par l’état du Centre de conférences de Nairobi, qui entrave gravement sa capacité de fournir des services de conférence pour les réunions ordinaires des organes des Nations Unies.  Il a dit attendre avec intérêt le lancement du projet de rénovation censé remédier à la situation, lequel doit être financé adéquatement.

Également au nom du Liechtenstein, Mme AURORA MARIA DANESE (Suisse) a constaté que la pandémie a accéléré la tendance, déjà préexistante, d’une plus grande utilisation des moyens technologiques pour faciliter et optimiser les réunions.  Cette tendance est là pour durer, a-t-elle pronostiqué, en souhaitant que l’Organisation ait les moyens et la flexibilité nécessaires pour organiser ses conférences de la meilleure manière possible et selon les besoins de ses membres.  Bien consciente que rien ne pourra remplacer les réunions en présentiel, les interactions personnelles représentant une partie essentielle du travail des délégations, la déléguée a toutefois estimé que cela ne devrait pas empêcher l’établissement d’un cadre permettant de bénéficier des nombreux avantages de la participation à distance.  Ainsi, les États Membres devraient profiter de ces avantages, en optant pour une combinaison judicieuse des formats de réunion, au cas par cas mais dans un cadre bien défini.  Ces dernières années cependant, l’Assemblée générale n’est pas parvenue à établir un mandat sur cette question. 

Si l’accès essentiel aux conférences doit être garanti pour toutes les délégations et les défis en la matière ne sont pas insurmontables, la déléguée a estimé que ces questions devraient être abordées de concert par les États Membres et le Secrétariat.  Les modalités modernes de conférence représentent l’avenir, elles ne peuvent être ignorées si l’on veut une ONU à la fois moderne et efficace.  La représentante a donc chargé le Secrétariat d’élaborer des options pour de telles modalités, y compris les définitions juridiques et techniques.  Le Secrétariat doit pouvoir explorer ces questions et garantir des conférences modernes et de qualité.  Il est important que nous avancions sur cette question, sinon nous risquons de voir le monde évoluer sans nous, a prévenu la déléguée.

M. MOHAMMED KHALIFA H ALNASR (Qatar) a souligné l’importance de la numérisation des documents des Nations Unies afin d’accroître leur accessibilité par Internet. Mon pays, a-t-elle dit, s’intéresse au plus haut point au projet de numérisation des documents datant de plus de 70 ans eu égard à la mémoire institutionnelle qu’ils représentent et à leur statut de patrimoine commun de l’humanité.  Depuis le démarrage du projet, près de 64 000 documents ont été numérisés, ce qui représente 80% des documents produits entre 1945 et 1977.  Pour cette première étape, a rappelé le représentant, le Qatar a versé 5 millions de dollars couvrant la période 2013-2018.  Pour la période allant 2023-2029, il s’est agi d’une somme de 2,2 millions de dollars, a encore indiqué le représentant.

M. DANIIL A.  DEVYATKIN (Fédération de Russie) a rappelé que le principe du multilinguisme est une valeur fondamentale de l’Organisation et que la tâche de la Cinquième Commission est d’en assurer le respect.  S’agissant de la résolution 77/262 de l’Assemblée générale demandant d’étudier les pratiques de pointe en matière de réunions virtuelles et hybrides, il a jugé que le Secrétariat s’est correctement acquitté de sa tâche et relevé qu’après analyse du Comité des conférences, aucune nouvelle décision relative au format des réunions n’avait été prise.  Après que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a levé ses mesures d’urgence contre la pandémie, l’idée d’introduire des réunions hybrides et virtuelles est avancée non seulement à New York mais aussi à Nairobi, Vienne et Genève.  Ces questions sont, selon le délégué russe, liées à « un grand nombre de problèmes ».  Sur ce point, il a dit partager les préoccupations du Groupe des 77 et de la Chine.

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