Soixante-dix-septième session,
28e séance plénière - soir
AG/AB/4417

Après six années d’impasse, la Cinquième Commission recommande enfin à l’Assemblée générale une résolution sur la gestion des ressources humaines de l’ONU

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a clôturé ce soir sa première reprise de session et adopté, par consensus, la très importante résolution sur la gestion des ressources humaines de l’ONU, qui échappait à un accord depuis six ans.  La Commission a aussi adopté des textes sur les questions spéciales relatives au budget ordinaire pour 2023, le Corps commun d’inspection et le fonctionnement administratif et financier de l’ONU.*  Parmi les questions reportées figure celle du Fonds pour la consolidation de la paix, repoussée pour la troisième fois consécutive, « malgré des progrès dans les négociations ».  Cette question, a assuré le Président de la Cinquième Commission, M. Phillipe Kridelka, de la Belgique, sera au cœur de la deuxième reprise de session, à partir du 1er mai.

Les textes, qui ont tous été adoptés dans une version provisoire en anglais, paraîtront aussitôt que possible dans toutes les six langues officielles de l’ONU, a encore assuré le Président.  L’Assemblée générale se prononcera le mardi 18 avril à partir de 10 heures.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Cuba s’est félicité de ce que la question la plus importante abordée au cours de cette reprise de session, à savoir la résolution relative à la gestion des ressources humaines de l’ONU, en négociations depuis des années, ait été adoptée grâce à l’esprit constructif dont ont fait montre nombre de ses collègues.  Nous avons pu obtenir un résultat qualifié d’ambitieux par le Secrétariat de l’ONU, s’est-il enorgueilli.  Le personnel, a renchéri l’Union européenne, est l’actif le plus précieux de l’Organisation.  Elle s’est réjouie de ce que la résolution contienne une des refontes les plus importantes jamais entreprises jusqu’ici.  Le texte, a précisé l’Union européenne, couvre un large éventail de politiques sur la manière d’attirer les talents, de les recruter et de les retenir, sur une base géographique la plus large possible.  Voilà un pas dans la bonne direction, a commenté Oman, au nom du Conseil de coopération du Golfe, un pas qui nous conduira à une meilleure représentation des pays sous-représentés au sein du personnel de l’ONU.  La jeunesse saoudienne est désireuse de participer à l’action de l’ONU, a insisté l’Arabie saoudite, avant d’exhorter l’Organisation à attirer les éléments les plus compétents.  Nous avons besoin d’un personnel qui représente tous les peuples du monde, a acquiescé le Royaume-Uni, en mettant en avant l’épanouissement dudit personnel. 

Avec cette résolution, nous avons fait en sorte que l’ONU soit à la hauteur de la tâche et des défis du XXIe siècle, ont renchéri les États-Unis.  Grâce à la résolution, l’Organisation va pouvoir avancer sur la base d’un système de mobilité qui facilitera les transferts de compétences, entre le Siège et les bureaux extérieurs, et permettra de rajeunir le personnel.  Peut-être que l’on ne se demandera plus si le système des Nations Unies dispose vraiment de la main d’œuvre et des processus nécessaires pour donner suite aux résultats des sommets et des conférences.  Nous avons aussi adopté, a ajouté l’Union européenne, une série de directives ambitieuses, y compris sur la parité entre les sexes, l’indépendance du Bureau de la déontologie, une approche consolidée des droits des victimes d’abus et d’exploitation sexuels et le renforcement de la responsabilité dans la lutte contre toutes les formes de mauvaise conduite.  Cela fait trois ans en effet, a rappelé le Japon, que nous n’avons pas fourni d’orientations solides au Secrétariat sur la question de l’application du principe de responsabilité.  Au nom du Groupe des États d’Afrique, l’Ouganda a mis en exergue la question du racisme et de la discrimination raciale au sein de l’Organisation, se félicitant de la nomination d’un conseiller spécial chargé de lutter contre le racisme sur le lieu de travail. 

Ce dernier, qui a plaidé pour un investissement dans la prévention et la consolidation de la paix, a salué le travail réalisé tout au long de la session mais s’est dit déçu que la Commission n’ait pu dégager un consensus sur le Fonds pour la consolidation de la paix, et ce, pour la troisième fois consécutive.  Le Pérou a milité en faveur d’un nouveau fonds prévisible et pérenne, qui en plus d’être abondé par des contributions volontaires des États Membres, devra aussi bénéficier d’une ponction du budget ordinaire de l’ONU.  Les États-Unis ont, quant à eux, regretté l’incapacité de progresser sur les questions touchant à l’informatique, étant donné la rapidité des progrès technologiques et le risque cybernétique très concret auquel se heurte l’Organisation.  À ce regret, l’Union européenne a ajouté celui concernant le manque de progrès dans la question relative à la gestion de la chaîne d’approvisionnement.  Pour avoir les meilleurs résultats possibles, la clef, a-t-elle souligné, c’est la faculté de la Commission à faire preuve de transparence.  Un engagement actif, des procédures inclusives et des débats tenus de bonne foi donnent toujours lieu à des décisions de très bonne qualité, a conclu le Royaume-Uni.

Toujours ce soir, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale de nommer M. de Minhong Yi de la République de Corée, au Comité des contributions, en remplacement de sa compatriote Mme Ji-sun Jun, dont la démission a pris effet le 28 février 2023.  M. Yi siégera au Comité jusqu’au 31 décembre 2023.**

Avant de fermer ses portes, la Commission a entendu le Contrôleur des Nations Unies, M. Chandramouli Ramanathan, parler de la suite donnée à la résolution 76/280 dans laquelle l’Assemblée générale demande la restitution aux États Membres des soldes des opérations de paix clôturées, au 31 mars.  Sur les 81,4 millions dollars dus aux pays contributeurs de troupes, 29 millions ont été versés à 10 pays en argent liquide et 8,6 millions ont servi à renflouer les quotes-parts de six autres États.  Nous attendons toujours, a dit le Contrôleur, de savoir comment les 11 pays restants veulent procéder avec la somme de 43,8 millions de dollars qui leur est due.  En outre, un montant de 135 millions de dollars sera restitué aux États dès que les instructions seront reçues, a encore indiqué le Contrôleur, sans oublier de souligner que les soldes des opérations de paix clôturées ont été une véritable « bouée de sauvetage » pour atténuer la crise de trésorerie imputable aux retards dans le versement des contributions au budget ordinaire de l’ONU.

*A/77/C.5/L.31; A/77/C.5/L.30; A/77/C.5/L.26; A/77/C.5/L.32; A/77/C.5/L.33
**A/77/102/Add.1

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