Soixante-dix-septième session,
92e & 93e séances, Matin & après-midi
AG/12518

L’Assemblée générale résonne d'appels à financer de façon plus prévisible les activités de consolidation de la paix

L’Assemblée générale s’est, aujourd’hui, penchée sur les rapports de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et du Fonds pour la consolidation de la paix, à l’occasion d’un débat qui a suscité de nombreux appels à un financement plus prévisible de ces deux organes, par le biais de contributions statutaires. Elle a également proclamé la Journée mondiale du steel pan et la Journée internationale des soins et de l’assistance, qui seront observées les 11 août et 9 octobre, respectivement. 

L’examen du rapport de la CCP a été l’occasion pour le Président de l’Assemblée de souligner l’importance de fournir des efforts concertés préalablement aux situations de conflit.  M. Csaba Kőrösi a comptabilisé 27 conflits armés en cours dans le monde aujourd’hui, marqués par le plus haut niveau de pertes humaines depuis vingt-huit ans. 

« Si nous ne plaçons pas la prévention des conflits au cœur de nos préoccupations, la promesse d’un avenir sûr et durable que nous avons faite pour 2030 restera hors d’atteinte pour beaucoup », a mis en garde le Président.  Dix-huit ans après sa création, la CCP est stratégiquement placée pour suivre le rythme auquel évoluent les menaces, a-t-il observé, suivi par la majorité des États Membres, qui ont demandé une consolidation de la paix plus efficace et mieux dotée en ressources, davantage incluse dans les délibérations de l’Assemblée et du Conseil de sécurité. 

La Présidente de la CCP, Mme Irena Zubcevic (Croatie), a dit que l’élargissement des activités de la Commission, l’an dernier, s’est traduit à la fois par la hausse du nombre d’avis transmis au Conseil de sécurité et par l’agrandissement de son champ d’action géographique, comme en atteste les toutes premières réunions avec le Timor oriental, le Soudan du Sud et l’Asie centrale.  Cette année, quatre nouveaux pays se sont engagés volontairement, à savoir le Mozambique, le Honduras, le Canada et la Norvège, a-t-elle encore noté.  En outre, une intégration plus poussée du programme pour les femmes et la paix et la sécurité et de celui relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité figurent en bonne place cette année, a noté la Présidente, pour qui la promotion d’approches intégrées, stratégiques et cohérentes continue d’être un élément important du travail de la CCP. 

S’agissant de ses activités en 2023, la CCP, a poursuivi Mme Zubcevic, continue de renforcer son rôle de passerelle en favorisant une plus grande cohérence, notamment entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC, ainsi qu’au sein et entre le Secrétariat de l’ONU, les opérations de paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies. 

Comme beaucoup de délégations aujourd’hui, la Présidente a plaidé en faveur d’un financement adéquat, prévisible et durable de la consolidation de la paix et d’une meilleure collaboration avec le Fonds qui lui est dédié, en particulier dans la perspective de l’examen du dispositif de consolidation de la paix prévu en 2025.  Dans son rapport, le Secrétaire général demande que la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, se prononce favorablement sur sa proposition de financement de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix de manière plus prévisible grâce au versement de contributions statutaires au Fonds.  La quasi-totalité de la quarantaine d’États Membres ayant participé au débat d’aujourd’hui ont secondé cet appel de M. António Guterres, certains soulignant l’importance de l’adosser aux contributions volontaires. 

Dressant le bilan de son mandat à la tête de la CCP en 2022, M. Muhammad Abdul Munith, du Bangladesh, ancien Président de la CCP, a déclaré que, pour la première fois, elle a commencé à recevoir les premiers exemplaires des rapports du Secrétaire général au Conseil, lui permettant de formuler des recommandations plus concrètes et de mieux calibrer le soutien aux pays concernés.  La Commission a également renforcé son rôle dans la promotion de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, en tenant des réunions sur le terrain et au Siège avec différences entités, dont les équipes de pays des Nations Unies.  Grâce à une approche inclusive et axée sur la demande, la Commission a gagné la confiance des parties prenantes, s’est enorgueilli M. Abdul Munith.   

L’Assemblé générale a par ailleurs décidé de proclamer le 11 août Journée mondiale du steel pan, invitant entre autres tous les États Membres, les organismes et institutions des Nations Unies, et la société civile, à la célébrer en sensibilisant à l’importance culturelle et historique de cet instrument de musique originaire de Trinité-et-Tobago, ainsi qu’à son lien avec le développement durable.  

Aux termes d’une autre résolution, l’Assemblée a décidé de proclamer le 29 octobre Journée internationale des soins et de l’assistance, afin de faire connaître leur contribution essentielle à la réalisation de l’égalité des genres et à la viabilité « de nos sociétés et de nos économies », et de sensibiliser l’opinion à la nécessité d’investir dans une économie des services à la personne résiliente et inclusive.  

Enfin, l’Assemblée générale a suivi la recommandation de sa Deuxième Commission (chargée des questions économiques et financières) en prenant note du document de séance révisé sur les méthodes de travail de cette commission, qu’elle prie, à sa soixante-dix-huitième session, d’actualiser, en prenant en compte les orientations qui seront données par le Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée.

CONSOLIDATION ET PÉRENNISATION DE LA PAIX

Déclarations

M. CSABA KŐRÖSI (Hongrie), Président de l’Assemblée générale, a souligné l’importance de déployer des efforts concertés avant que les conflits n’éclatent, affirmant que la paix ne peut être maintenue par la force.  Évoquant les 27 conflits armés en cours aujourd’hui dans le monde, il a rappelé qu’il y a vingt ans, environ cinq pays souffraient chaque année d’une guerre ou d’une insurrection simultanément.  Aujourd’hui, c’est le cas pour 15 d’entre eux, a-t-il déclaré.  Alors que le nombre de décès provoqués par les conflits a atteint son plus haut niveau depuis vingt-huit ans, plus d’un million de personnes supplémentaires ont été déplacées de force cette année, s’est encore alarmé le Président.  En outre, une augmentation d’un degré de la température locale accroît de plus de 10% le risque de conflits, a-t-il mis en garde, avant d’ajouter: « Si nous ne plaçons pas la prévention des conflits au cœur de nos préoccupations, la promesse d’un avenir sûr et durable que nous avons faite pour 2030 restera hors d’atteinte pour beaucoup. »  

Évoquant le « Nouvel Agenda pour la paix », qui met l’accent sur la prévention, le Président a déclaré que, dix-huit ans après sa création, la Commission de consolidation de la paix est stratégiquement placée pour suivre le rythme auquel évoluent les menaces.  Dans le cadre de divers examens, les États Membres ont demandé une consolidation de la paix plus efficace et mieux dotée en ressources, qui mette davantage l’accent sur la prévention.  Il a donc encouragé la Commission à faire davantage usage de ses fonctions consultatives.  À cet égard, il a suggéré que les Présidents de l’Assemblée générale et de la Commission de consolidation de la paix se consultent régulièrement.  Citant Eleonora Roosevelt, il a déclaré: « Il ne suffit pas de parler de paix.  Il faut y croire.  Et il ne suffit pas d’y croire.  Il faut y travailler. »

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh), ancien Président de la Commission de consolidation de la paix, a déclaré que de nombreux pays qui collaborent avec la Commission sont à la recherche de partenariat pour combler les fossés creusés par la pandémie de COVID-19 et ses conséquences socioéconomiques. La Commission a reçu des demandes aux niveaux national et régional dans des domaines tels que le renforcement des institutions, le programme pour les femmes et la paix et la sécurité ou encore la lutte contre les changements climatiques.  Au début de l’année dernière, la Commission a adopté un plan de travail annuel ambitieux, tourné vers l’avenir et axé sur l’appropriation nationale et l’inclusion.  Elle a également examiné les recommandations de Notre programme commun.  Au total, la Commission a tenu 27 réunions, au cours de sa seizième session, dont celles sur 14 situations spécifiques. 

La Commission a aussi soumis 17 avis au Conseil de sécurité et son plan de travail annuel qui a également été transmis à l’Assemblée générale.  Pour la première fois, elle a commencé à recevoir les premiers exemplaires des rapports du Secrétaire général au Conseil, ce qui lui a permis de formuler des recommandations plus pratiques.  La Commission a également renforcé sa collaboration avec l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC). Ses contacts avec ces trois organes principaux des Nations Unies ont donné lieu à 65 documents finals, qui ont permis au Secrétariat de l’ONU, aux États Membres et à d’autres partenaires de calibrer leur soutien aux pays concernés.  La Commission a entendu pour la première fois le Timor-Leste et le Soudan du Sud mais aussi la région d’Asie centrale. 

Dans tout son travail, elle a mis l’accent sur la participation pleine, égale et significative des femmes à la consolidation et au maintien de la paix. Une réunion consacrée au programme pour les femmes et la paix et la sécurité a d’ailleurs été organisée pour étudier l’apport des soldates et bâtisseuses de la paix.  Le taux de participation de ces bâtisseuses aux réunions de la Commission est monté à 87,5% en 2022, contre 74% en 2021 et 22% en 2019.  Outre la réunion thématique consacrée au programme relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité, la Commission a poursuivi ses activités de plaidoyer en faveur du rôle essentiel des jeunes et des organisations de la jeunesse dans la consolidation et le maintien de la paix. 

La Commission a également tenu une réunion sur le Nouvel Agenda pour la paix au cours de laquelle les États Membres ont examiné des idées pour façonner la note d’orientation du Secrétaire général, y compris sur son propre rôle.  Elle a ainsi renforcé son rôle dans la promotion de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, en tenant des réunions sur le terrain et au Siège avec différentes entités, sachant que les équipes de pays des Nations Unies représentaient en 2022 15% de tous les intervenants du système des Nations Unies aux réunions organisées.  Le partenariat est resté une priorité, y compris avec les banques régionales de développement et les institutions financières internationales.  Pour finir, a déclaré l’ancien Président, la Commission a demandé à l’Assemblée générale d’examiner toutes les options pour accroître le financement de la consolidation de la paix, y compris par une inscription au budget ordinaire de l’ONU comme le demande la résolution 76/305.  La Commission n’a cessé d’insister sur l’importance du Fonds pour la consolidation de la paix. 

Grâce à une approche inclusive et axée sur la demande, la Commission a gagné la confiance des parties prenantes.  Alors que nous nous engageons et nous efforçons de renforcer le multilatéralisme pour trouver des solutions aux problèmes des générations présentes et futures, la Commission de consolidation de la paix a un énorme potentiel pour devenir un acteur efficace pour compléter les efforts et la capacité de la communauté internationale de construire et de maintenir la paix.

Au nom de la présidence de la CCP, Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a fait observer que l’élargissement des activités de la Commission, l’année dernière, se traduit à la fois par l’augmentation du nombre d’avis transmis au Conseil de sécurité et par l’agrandissement de son champ d’action géographique, comme en atteste les toutes premières réunions avec le Timor oriental, le Soudan du Sud et l’Asie centrale.  Cette année, quatre nouveaux pays se sont engagés volontairement, à savoir le Mozambique, le Honduras, le Canada et la Norvège.  Une intégration plus poussée du programme pour les femmes et la paix et la sécurité et de celui relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité figurent en bonne place cette année.  La promotion d’approches intégrées, stratégiques et cohérentes de la consolidation de la paix continue d’être un élément important du travail de la CCP. 

La Présidence de la Commission continue de rassembler toutes les parties concernées du système des Nations Unies et de renforcer son rôle de passerelle en favorisant une plus grande, notamment entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC, ainsi qu’au sein et entre le Secrétariat des Nations Unies, les opérations de paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies, de même qu’avec les organisations régionales et sous-régionales et les institutions financières internationales.  La Commission étudie d’autres moyens d’accroître sa portée et ses interactions, notamment par le travail de ses coordonnateurs informels.  À son tour, la représentante a affirmé que la présidence continuera de plaider en faveur d’un financement adéquat, prévisible et durable de la consolidation de la paix et d’une meilleure collaboration avec le Fonds pour la consolidation de la paix, en particulier dans la perspective de l’examen du dispositif de consolidation de la paix prévu en 2025.  Mais avant cela, les ministres auront déjà l’occasion, le 22 septembre, de partager leur vision et de donner des orientations politiques. 

Au nom des pays nordiques, M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark) a estimé que la prévention des conflits et la consolidation de la paix sont des éléments essentiels à la concrétisation des promesses de la Charte des Nations Unies. Il a voulu que l’on accorde la priorité à un financement stable et durable et exhorté les États Membres à appuyer l’idée de reconstituer le Fonds pour la consolidation de la paix avec des contributions statutaires.  Bien que les sommes versées au Fonds aient été, en 2022, les plus élevés jamais enregistrées jusqu’ici, permettant d’aider 37 pays, la demande a dépassé l’offre, a prévenu le représentant. 

Nous savons tous que le retour sur investissement en matière de consolidation de la paix est élevé, sur les plans économique et humain.  Financer le Fonds est donc un impératif moral pour sauver des vies, économiser les ressources du très coûteux maintien de la paix et les réinvestir dans un avenir durable.  Le représentant a ainsi jugé important que le Conseil de sécurité, l’ECOSOC et le Conseil des droits de l’homme resserrent leur coopération avec la CCP.  Dans le cadre du Nouvel Agenda pour la paix et en prévision du Sommet de l’avenir, les pays nordiques sont impatients de collaborer avec toutes les parties prenantes pour donner effet aux objectifs de développement durable et à une consolidation effective de la paix, a conclu le représentant. 

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a préconisé le renforcement du rôle des organisations régionales et sous-régionales et des partenariats avec elles. L’ASEAN a d’ailleurs mis en place des partenariats sur le règlement des conflits et organisé son forum régional sur la diplomatie préventive.  Le représentant a aussi souligné l’importance du financement du développement et de la consolidation de la paix, et exhorté les États Membres à augmenter celui du Fonds pour la consolidation de paix.  Il a conclu en insistant sur la participation des femmes à tous les processus de paix, notamment au niveau régional.

Au nom du groupe CANZ –Canada, Australie, Nouvelle-Zélande-, M. ANTHONY SIMPSON (Nouvelle-Zélande) a estimé que la CCP n’a pas été exploitée au maximum de son potentiel, alors qu’elle peut contribuer à approfondir les discussions sur les défis que d’autres organes ont du mal à relever, dont le lien entre climat, paix et sécurité, ou l’intégration des femmes, des jeunes et des populations autochtones.  Les progrès réalisés par la Colombie, a jugé le représentant, sont un exemple de ce que l’on peut obtenir par une bonne collaboration entre la CCP et le Conseil de sécurité.  Il faut donc renforcer en priorité cette relation ainsi qu’avec les institutions financières internationales, les banques de développement régionales, les organisations régionales et la société civile.  Le représentant a d’ailleurs regretté que les dépenses mondiales consacrées à la consolidation de la paix ne représentent qu’une fraction des dépenses militaires alors que pour chaque dollar investi dans la prévention des conflits, 16 dollars pourraient être économisés dans la réponse aux crises, ce qui réduirait les besoins humanitaires toujours croissants et les interventions coûteuses de maintien de la paix. 

Plus de 67 pays, dans toutes les régions du monde, ont bénéficié des ponctions du Fonds pour la consolidation de la paix.  Mais aujourd’hui la demande dépasse l’offre, comme en atteste le solde de trésorerie proche de zéro du Fonds.  Il est urgent de le reconstituer.  Les pays nordiques, a fait observer le représentant, sont à ce jour les donateurs volontaires les plus importants avec 90 millions de dollars versés à la Stratégie 2020-2024.  Il a exhorté les États à augmenter leurs contributions volontaires, en particulier par des accords pluriannuels afin d’instaurer une certaine prévisibilité. 

M. THIBAULT CAMELLI, de l’Union européenne, a relevé que les opérations de paix se retirent progressivement, au moment même où les conflits se multiplient.  Dans le même temps, les dépenses consacrées à la consolidation de la paix ne représentent qu’une fraction des sommes qui leur sont allouées.  Nous devons, a estimé le représentant, réorienter les ressources vers le Fonds pour la consolidation de la paix.  Il y a un an, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a adopté à l’unanimité une résolution sur le financement de la consolidation de la paix par des contributions statutaires.  Or, après plusieurs séances à la Cinquième Commission, un « petit groupe de pays » refuse toujours de respecter le mandat de l’Assemblée générale d’assurer le financement prévisible d’un fonds auquel l’Union européenne a contribué à plus de 60% depuis sa création.  

Le Nouvel Agenda pour la paix, a poursuivi le représentant, offre à l’ONU l’occasion de renforcer son engagement en faveur d’une prévention coordonnée et durable des conflits.  Il s’agit d’une tâche qui doit être renforcée au niveau local, sous la houlette des coordonnateurs résidents et avec l’appui des partenaires concernés, dont l’Union européenne et les institutions financières internationales.  Le délégué a félicité la CCP et le Fonds pour avoir su garder le programme pour les femmes et la paix et la sécurité et celui relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité au cœur de leurs priorités.

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a plaidé en faveur du renforcement du dispositif de consolidation de la paix existante.  Un nombre croissant de pays sollicitent une aide internationale pour répondre à leurs besoins en matière de consolidation de la paix, a-t-il noté.  Toutefois, le programme de consolidation de la paix des Nations Unies continue d’être confronté à un manque criant de financement, a déploré le délégué.  Il s’est félicité des efforts visant à accroître la cohérence du système onusien en la matière, en espérant que le lancement du Nouvel Agenda pour la paix saura y contribuer. Dans l’intervalle, il nous faut encore nous attaquer à la fragilité qui compromet la résilience socioéconomique des États face aux chocs internes et externes, tels que les conflits armés, les crises financières et les catastrophes naturelles. 

Considérant qu’il ne saurait y avoir de réconciliation sans vérité, le représentant a appelé à redoubler d’efforts pour renforcer la confiance et aider les sociétés à faire face aux séquelles des conflits passés.  Enfin, et surtout, nous devons selon lui percevoir la consolidation de la paix de manière holistique, en y intégrant des activités de prévention des conflits, de sécurité et de développement adaptées aux besoins spécifiques des contextes dans lesquels ils s’insèrent.

Devant la recrudescence des conflits dans le monde, Mme SOPHEA EAT (Cambodge) a plaidé pour un renforcement des efforts de consolidation et de maintien de la paix, et pour réaliser les ODD.  Il faut aussi aider la CCP en matière de coordination avec les acteurs locaux et l’ensemble du système des Nations Unies, a indiqué la représentante, en soulignant l’importance de soutenir financièrement et de manière accrue la réalisation des ODD.  Rappelant l’histoire de son pays, la déléguée a dit que son pays était prêt à partager son expérience après la tragédie que le Cambodge a connue, avant de préconiser une approche constructive de la consolidation de la paix. 

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a encouragé à poursuivre les efforts pour l’inclusion et l’autonomisation de la société civile locale et du secteur privé pour faire en sorte que femmes, filles et jeunes aient une place dans les processus décisionnels et soient traités comme de véritables agents de paix en 2022.  Il faut poursuivre la réforme efficace du secteur de la sécurité au Libéria, en Gambie, au Niger, en Guinée-Bissau, au Burundi et en Colombie, a-t-elle poursuivi, plaidant ensuite pour un rôle encore plus important de la Commission de consolidation de la paix dans les consultations avec les porte-plumes du Conseil. Puis la représentante a souligné l’importance des partenariats avec le secteur privé, ainsi que les institutions financières internationales et régionales, avant de déplorer que la lutte contre les changements climatiques soit insuffisamment reflétée dans les travaux de la CCP.  Il faut adopter une vision à long terme de la paix et de la sécurité, et trouver des alternatives politiques aux interventions militaires, a conclu la représentante.

M. TESFAYE YILMA SABO (Éthiopie) a fait valoir que la CCP continue de délibérer de sujets essentiels et que le dispositif de consolidation de la paix de l’ONU pousse à croire que ce travail va dans le bon sens.  Il faut toutefois garantir un financement adéquat et prévisible, a insisté le représentant, y compris par le truchement de contributions statutaires et volontaires.  Il s’est dit convaincu qu’il faut faire en sorte que le Fonds pour la consolidation de la paix soit utilisé de manière plus efficace et ciblée pour soutenir des projets spécifiques de consolidation de la paix nationaux. 

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a fait état des avancées réalisées par son pays vers la consolidation de la paix dans le cadre de l’approche de « paix totale » du Président Petro.  Preuve en est, selon elle, la reconnaissance par le Conseil de sécurité des progrès accomplis par la Colombie en vue de parvenir à une paix stable et durable.  À cet égard, la représentante a jugé opportun d’établir des canaux concrets de dialogue entre la Commission de consolidation de la paix et la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, sur la base des rapports trimestriels du Secrétaire général.  La CCP a en outre permis de renforcer le système de justice transitionnelle en Colombie, en soutenant notamment le développement institutionnel d’entités telles que l’unité de recherche des personnes portées disparues.  Pour la première fois dans l’histoire du pays, un plan national de développement a été arrêté au terme de consultations entre l’État et les communautés, s’est félicitée la représentante, permettant ainsi d’identifier les besoins les plus urgents.  La Colombie entend continuer à contribuer aux processus visant à renforcer la CCP, en particulier l’examen quinquennal du dispositif de consolidation de la paix, qui devrait s’achever en 2025.

Pour M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya), la CCP doit continuer de promouvoir les partenariats et une plus grande coopération entre les membres s’agissant des négociations sur la déclaration annuelle.  Quant aux avis qu’elle soumet à l’Assemblée générale, à l’ECOSOC et au Conseil de sécurité, il faut assurer un suivi de leur mise en œuvre et mettre davantage l’accent sur la consolidation de la paix au niveau local, en insistant sur l’autonomisation politique et économique inclusive, y compris celle des femmes et des jeunes.  Concluant sur le financement, le délégué a demandé à la Cinquième Commission de comprendre l’urgence qu’il y a à sortir de l’impasse et de concrétiser la résolution 76/305.  Tous ces reports, a-t-il ajouté, érode la confiance, alors que cela fait un an que l’Assemblée générale a décidé d’une reconstitution du Fonds pour la consolidation de la paix par des contributions statutaires.

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) s’est dite encouragée par les réalisations importantes de la CCP, notamment le renforcement de son interaction avec le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, et par l’appel qu’elle a lancé à d’autres États et régions.  La Commission est devenue une plateforme crédible pour le partage des enseignements tirés de l’expérience et des bonnes pratiques mais son potentiel n’est pas pleinement exploité, surtout quand il s’agit de la transition des opération de paix et des missions politiques spéciales, de la prévention de la violence électorale, du rétablissement de l’ordre constitutionnel ou démocratique, du renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales ou encore de la promotion d’initiatives économiques inclusives. 

Ces activités, a insisté la représentante, nécessitent un financement durable, y compris par le biais du Fonds pour la consolidation de la paix.  Elle a salué le renforcement des mécanismes de suivi et d’évaluation de ce dernier car « en fin de compte », l’impact des investissements doit être mesuré à l’aune des dividendes de la paix. Alors que l’on s’attend à ce que la demande augmente, il est urgent d’assurer un financement prévisible et durable, a conclu la représentante, en espérant une décision rapide des États Membres. 

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a rappelé le rôle crucial joué par son pays dans le maintien et la consolidation de la paix dans le monde, alors que plus de 6 000 militaires indiens sont actuellement déployés dans 10 missions de maintien de la paix de l’ONU.  L’Inde poursuit son rôle constructif en matière de consolidation de la paix grâce à des partenariats de développement avec les pays du Sud, a-t-elle assuré.  La valeur cumulée des projets de développement dépasse désormais les 40 milliards de dollars en prêts préférentiels, en subventions et en programmes de renforcement des capacités.  À cet égard, le Fonds de partenariat Inde-ONU pour le développement, créé en 2017, témoigne selon elle de l’engagement de son pays en faveur du multilatéralisme et de sa vision « une Terre, une famille, un avenir ».  Au cours des cinq dernières années, a-t-elle noté, ce fonds a soutenu 75 projets de développement en partenariat avec 56 pays en développement, dont 17 en Afrique.  Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le Gouvernement indien a également adopté des initiatives visant à atténuer les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement alimentaires.

Mme CARLA MARIA RODRÍGUEZ MANCIA (Guatemala) a déploré le fait que la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires laisse en suspens le financement du Fonds pour la consolidation de la paix depuis sa création en 2005.  Pour la représentante, il faut renforcer le rôle joué par la Commission en tant qu’instance qui a pour mandat de réunir les différents acteurs pertinents dans le respect de l’appropriation nationale des États concernés.  Le mandat de la Commission peut encore être renforcé, en particulier en ce qui concerne la coopération avec le Conseil de sécurité, a estimé la déléguée.  Selon lui, le Nouvel Agenda pour la paix sera l’occasion de revoir la manière dont l’ONU aborde les questions de paix et de sécurité, en mettant l’accent sur la prévention et en intégrant les trois piliers de l’ONU de manière transversale. Le Guatemala a une expérience significative à partager à cet égard lors des prochaines consultations sur ce sujet, a ajouté sa représentante.

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a estimé que pour réussir, la consolidation de la paix doit se fonder sur l’appropriation nationale et les trois piliers du travail de l’ONU.  Dans ce contexte, les principaux organes des Nations Unies ne peuvent travailler en vase clos.  Rappelant que les résolutions jumelles de 2020 ont reconnu que les progrès dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 nécessitent l’intégration de la consolidation et de l’édification de la paix, il a souligné que leurs orientations doivent guider les priorités lorsque tout semble urgent et les capacités des pays, limitées.  L’accompagnement de tout le système des Nations Unies est indispensable et la CCP peut le faciliter, en renforçant les partenariats stratégiques pour le financement de la consolidation de la paix avec les donateurs bilatéraux et les institutions financières multilatérales et régionales. Il faut, a conclu le représentant, un financement adéquat et prévisible. 

Mme YOKA BRANDT (Pays-Bas) a noté que son pays a été membre de la Commission de consolidation de la paix en 2021-2022 et qu’il est l’un des principaux donateurs au Fonds pour la consolidation de la paix.  Elle s’est félicitée que la complémentarité entre la Commission et le Fonds soit de plus en plus recherchée, en soulignant l’importance de la participation des organisations locales de consolidation de la paix ainsi que de la participation des femmes et des jeunes.  De même, elle a souligné la coopération accrue entre ces institutions et les organisations régionales et les institutions financières internationales. La santé mentale et le soutien psychosocial constituent des outils essentiels de prévention et de consolidation de la paix, a-t-elle noté, en saluant l’importance accrue accordée à ces facteurs.  Considérant de la plus haute importance que l’ONU dispose de ressources adéquates pour remplir son mandat dans le domaine de la consolidation de la paix, la déléguée a exprimé son appui à l’utilisation des contributions statutaires et à l’augmentation des contributions, en exhortant les États Membres à parvenir à un accord en ce sens à la Cinquième Commission. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a souligné l’importance du financement du Fonds pour la consolidation de la paix dont les activités ne couvrent pas encore l’Afghanistan ou le Jammu-et-Cachemire.  La CCP, a-t-il insisté, doit tenir compte des priorités nationales et viser l’appropriation nationale.  Dans ce cadre, le Fonds pour la consolidation de la paix doit se limiter strictement à son mandat.  À ce stade, a estimé le représentant, nous devons nous concentrer sur les succès et les échecs et analyser le degré d’adhésion des pays à la Charte.

Mme ANTJE LEENDERTSE (Allemagne) a salué le fait qu’au cours de l’année écoulée, la CCP a rajouté de nouveaux contextes nationaux et régionaux à son ordre du jour.  L’invitant à poursuivre sur cette voie, la représentante a aussi salué le fait que le lien entre climat, paix et sécurité soit régulièrement examiné.  En revanche, la CCP devrait faire plus sur celui entre son travail et le financement de la consolidation de la paix, en mettant davantage l’accent sur la contribution importante du Fonds, des organisations financières internationales et d’autres mécanismes de financement.  La CCP devrait organiser des réunions sur des moyens concrets de parvenir à un financement plus prévisible et plus durable de la consolidation de la paix.  L’Allemagne, a fait savoir la représentante, travaille actuellement avec la présidence de la CCP sur l’organisation en automne d’une réunion avec les organisations financières internationales et d’autres acteurs des financements innovants.  Nous appelons la Cinquième Commission à parvenir à un accord sur la reconstitution du Fonds pour la consolidation de la paix par des contributions statutaires, a-t-elle ajouté. 

Pour renforcer ses échanges étroits et sa complémentarité avec le Conseil de sécurité, la CCP, a poursuivi la représentante, devrait se concentrer sur la transition pendant et après les missions de maintien de la paix.  En plus de conseiller le Conseil sur les priorités en matière de consolidation de la paix, la CCP devrait organiser des réunions sur le Sahel dans la perspective du retrait de la Mission au Mali, ainsi que sur la transition de celle en République démocratique du Congo (MONUSCO), a estimé la représentante. 

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a souligné l’importance du consentement de l’État d’accueil pour mener à bien des processus de consolidation de la paix en temps de crise, et ainsi construire des institutions solides et résilientes.  Il est tout aussi important à ses yeux de renforcer la médiation et d’évaluer les causes profondes des conflits, notamment la pauvreté, les inégalités et l’exclusion.  Dans ce contexte, il a salué l’emphase mise dans le rapport du Secrétaire général sur le soutien apporté par le Fonds aux structures locales de paix afin de résoudre efficacement les conflits locaux.  En ce qui concerne les synergies entre la Commission et le Fonds, le représentant a convenu de l’importance de mettre en place des moyens de communication et de diffusion d’informations innovants concernant l’impact de la consolidation de la paix sur le terrain.  Alors que les processus de transition du conflit à la paix et au développement deviennent de plus en plus pertinents, il a jugé indispensable de renforcer les mesures de confiance et d’inclusion sur la base de la réduction de la pauvreté et des inégalités.

M. MARTIN GALLAGHER (Irlande) a estimé que le Nouvel Agenda pour la paix constitue une occasion à saisir pour éviter les conflits.  Il nous faut également faire preuve de courage pour agir lorsque nous voyons un conflit se dessiner, a-t-il ajouté, en soulignant le rôle unique joué à cet égard par la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix.  Investir dans la consolidation de la paix est selon lui logique d’un point de vue moral mais également financier.  Le « dividende de la paix » est en effet impossible sans un financement approprié, prévisible et pérenne permettant de bâtir sur les progrès réalisés. Pour y parvenir, le délégué a prôné le versement de contributions statutaires au Fonds.  Quant à la CCP, elle devrait selon lui assumer un rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité.  Une paix ne peut être pérenne que si elle est inclusive et fait l’objet d’une appropriation locale intégrant les voix des femmes et des jeunes, a-t-il conclu. 

Il faut comprendre les causes profondes des conflits et le fait que le développement durable se construit par les sociétés elles-mêmes et que la paix et la réconciliation ne peuvent être imposées de l’extérieur, a souligné M. ROBERT KAYINAMURA (Rwanda).  Les processus nationaux doivent se fonder sur le respect mutuel et la reconnaissance collective des crimes commis par le passé.  Le but est de dépasser ensemble les différends et créer de nouvelles relations basées sur la compréhension.  Le représentant a appelé au pragmatisme et a jugé important, à cet égard, que les stratégies mises en place soient conformes aux réalités spécifiques de chaque pays. Pour réussir, la consolidation de la paix doit être inclusive, a-t-il conclu, en mettant l’accent sur l’appropriation nationale, le rétablissement de la confiance et la place centrale des citoyens.

M. OUMAROU GANOU (Burkina Faso) a reconnu le rôle essentiel joué par la Commission et le Fonds pour la consolidation de la paix pour soutenir les pays dans leur quête de paix et de développement durable.  Il a mis en avant l’importance d’une approche intégrée de la consolidation de la paix, qui englobe la sécurité, le développement et les droits humains, avant de saluer l’engagement de la Commission à favoriser les partenariats et la collaboration entre parties prenantes.  Les rapports de la CCP reflètent fidèlement les défis complexes auxquels le Burkina Faso est confronté, notamment en ce qui concerne la montée de l’extrémisme violent et du terrorisme, a estimé le représentant, en félicitant la Commission pour sa compréhension approfondie des multiples facettes de ces menaces.  Alors que la Commission reconnaît les progrès réalisés par le Burkina Faso dans le renforcement de ses institutions nationales et la promotion d’une gouvernance inclusive, le délégué a toutefois dit être conscient des défis considérables dans la mise en œuvre efficace des initiatives de consolidation de la paix dans son pays.  Il a appelé à cet effet la communauté internationale à respecter ses engagements et à fournir l’assistance nécessaire, y compris les ressources financières, l’expertise technique et le soutien au renforcement des capacités. 

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a estimé que les processus de consolidation de la paix fructueux doivent se fonder sur les principes d’inclusion et d’appropriation nationale, tout en tenant compte des causes profondes des conflits.  Les ODD et la coopération internationale ont également un rôle essentiel à jouer à cet égard, tout comme l’élaboration de mesures de financement adaptées.  Le Qatar a accru, cette année, sa contribution, a-t-il souligné, en donnant la priorité à la prévention des conflits.  Le représentant a exprimé son appui au Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire général et l’accent qu’il met sur la prévention des conflits.  Selon lui, le Conseil de sécurité devrait plus régulièrement consulter la Commission de consolidation de la paix.

Mme KARLA MASSIEL TEJEDA VALDÉZ (République dominicaine) a salué la faculté de la CCP d’accompagner tous les acteurs, y compris les équipes de pays des Nations Unies, par une approche inclusive, impartiale et ouverte.  En incluant les voix des femmes et des jeunes, le potentiel des instruments dont dispose la Commission est encore plus grand, a-t-elle relevé, en appelant à redoubler d’efforts pour soutenir, y compris financièrement, les initiatives de consolidation de la paix lancées par ces deux catégories de la population, à les intégrer de manière plus significative dans la planification, la mise en œuvre et le suivi.  L’autonomisation des femmes, des filles et des jeunes dans le contexte de la consolidation de la paix est impérative pour assurer des résultats durables.  La déléguée a également souligné l’impératif de combler le déficit financier de la consolidation de la paix, avant de plaider une nouvelle fois pour un travail accompli main dans la main avec les jeunes et ce, pour les garder motivés, en tant qu’agents du changement et bâtisseurs d’un avenir meilleur. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a fait observer que l’appropriation nationale, les partenariats et le renforcement des institutions nationales sont essentiels à des processus de consolidation de la paix réussis.  L’Architecture africaine de paix et de sécurité fournit des orientations essentielles sur le type de mesures que nous devons employer pour renforcer nos efforts de prévention des conflits et de soutien à la consolidation de la paix, a-t-il noté.  Les partenariats pour la consolidation de la paix permettent selon lui de partager les expériences et de renforcer les bonnes pratiques en la matière dans les zones touchées par les conflits.  À cet égard, la coordination et la cohérence entre les parties prenantes doivent être au cœur des efforts de consolidation de la paix.  Il a exprimé son inquiétude face au faible appui budgétaire accordé aux opérations de soutien à la paix en Afrique, en réitérant « l’appel de l’Afrique » en faveur d’un financement du Fonds pour la consolidation de la paix au moyen de contributions obligatoires.  En favorisant la coordination, l’inclusivité et la diplomatie préventive, ces institutions ont démontré selon lui qu’elles peuvent faire une différence tangible dans la vie de millions de personnes touchées par les conflits.

Mme ANA PAULA ZACARIAS (Portugal) a demandé à la Cinquième Commission de sortir de l’impasse s’agissant du financement de la consolidation de la paix. Il faut, a-t-elle aussi insisté, donner la priorité aux femmes et aux jeunes et obtenir de la CCP qu’elle assume plus régulièrement son rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité. Pour que la CCP soit plus forte, il faut un financement plus fort de la consolidation de la paix, a insisté la représentante.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a annoncé son appui au nouvel ordre du jour pour la paix et a exhorté à combler le déficit de financement de la prévention et de la consolidation de la paix.  Elargir le rôle de la CCP dans les contextes régionaux, les droits de l’homme et le lien entre climat, paix et sécurité, c’est tirer parti de son pouvoir rassembleur, compte tenu, en particulier de son rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité. Pour être efficace, a poursuivi le représentant, la consolidation et le maintien de la paix doivent être orientés vers la prévention des conflits et se fonder sur une approche centrée sur l’individu, le Programme 2030 et les droits de l’homme. 

Il faut aussi que les opérations de paix se concentrent sur les risques de conflit à long terme, dialoguent avec les parties, travaillent à la réconciliation, à l’édification de sociétés résilientes et inclusives, et à la réforme du secteur de la sécurité.  Elles doivent soutenir les processus politiques inclusifs, la culture démocratique, la cohésion sociale, la bonne gouvernance, l’état de droit, l’assistance électorale et l’égalité des sexes.  La paix durable dépend de l’implication effective des acteurs nationaux, ce qui exige que les soldats de la paix collaborent avec les forces de sécurité nationales et la population civile afin d’instaurer la confiance et la compréhension mutuelle.  Le représentant a conclu en réclamant une augmentation des contributions financières pour le renforcement des capacités nationales et régionales de consolidation de la paix. 

Mme ANNA-LENA SILJA SCHLUCHTER (Suisse) a plaidé en faveur d’un engagement renouvelé en faveur de la paix dans un monde à la croisée des chemins.  Alors qu’en 2022, le Fonds pour la consolidation de la paix a investi plus de 231 millions de dollars dans 37 pays, il a continué selon elle de démontrer sa pertinence.  Elle a dit espérer que les négociations au sein de la Cinquième Commission en vue de parvenir à un financement partiel du Fonds au moyen de contributions obligatoires aboutiront bientôt à un compromis à même de contribuer à la prévention des conflits.  Afin de tirer profit de l’élan créé par le Nouvel Agenda pour la paix, elle a exprimé son soutien à la recommandation visant à renforcer le travail de la Commission de consolidation de la paix, en appuyant les États Membres dans la mise en place d’infrastructures nationales pour la paix.  En outre, l’ONU doit favoriser les stratégies nationales de prévention des conflits à l’aide de son expertise, de financement adéquat et de son pouvoir de mobilisation. 

Mme SHINO MITSUKO (Japon) a souligné l’importance d’une approche cohérente de la prévention des crises et de la pérennisation de la paix en utilisant de manière efficace les atouts uniques de la CPP et du Fonds pour la consolidation de la paix.  Le Japon est attaché à une étroite collaboration entre la Commission et le Conseil de sécurité, dont il est membre, mais également avec l’Assemblée générale.  Le moment où les avis consultatifs de la CCP sont formulés est essentiel pour leur prise en compte, a souligné la représentante en appelant à tenir compte des différentes opinions existantes lorsque les membres de la Commission ont du mal à parvenir à un consensus.  Elle a encouragé la CCP à étendre sa couverture géographique et thématique, en poursuivant sur la voie actuelle, pour permettre à tous les pays, indépendamment de leur niveau de développement, d’échanger les pratiques optimales.  Il faut en outre reconnaître que la CCP pourrait jouer un rôle encore plus important, a souligné la représentante en accueillant notamment les discussions sur les priorités nationales en la matière, de manière officielle et officieuse.  Il faut pleinement exploiter le pouvoir de réunion de la Commission, a-t-elle fait valoir. La déléguée a demandé que la CCP renforce la transparence du Fonds en abordant ouvertement les différents projets en vue de mieux respecter le principe de responsabilité.  L’examen du dispositif de consolidation de la paix en 2025 sera une excellente occasion de remobiliser le soutien à la CCP et au Fonds, a conclu la représentante. 

M. KHALID LAHSAINI (Maroc) a espéré que la Commission de consolidation de la paix saura réaliser des progrès cette année en ce qui concerne l’appropriation nationale et la coopération entre les secteurs public et privé. La mise en place de partenariats avec les organisations régionales et les institutions financières internationales, l’amélioration de son rôle consultatif et de son financement sont des éléments tout aussi importants.  Suite à l’adoption de la résolution sur le financement de l’Assemblée générale, il est temps selon lui pour la Cinquième Commission d’agir pour faire en sorte que la CCP dispose d’un financement prévisible et durable au moyen de contributions statutaires.  Malgré les défis qui subsistent, le délégué a demandé une augmentation proportionnée des contributions à ces efforts.  Selon lui, la prévention des conflits se trouve au cœur de notre engagement pour la paix et la sécurité.

M. STACY WELD-BLUNDELL (Royaume-Uni) a dit que la CCP, le plus jeune organe du système des Nations Unies, a mûri et que son potentiel est encore plus grand. En approfondissant le suivi des pays avec lesquels elle s’engage, en affinant ses conseils aux autres organes des Nations Unies et en ralliant des réponses collectives, elle prendra de la valeur.  Des sociétés pacifiques, justes et inclusives sont essentielles pour parvenir au développement durable et à la résilience, a poursuivi le représentant, en encourageant les acteurs nationaux et internationaux à placer la consolidation et le maintien de la paix au cœur de leurs politiques et approches respectives. Pour lui, cela signifie des approches politiques davantage intégrées, inclusives et stratégiques, un financement plus intelligent et une coopération élargie.  En tant que contributeur au Fonds pour la consolidation de la paix et coprésident avec la Suède du Groupe des amis du Fonds, le Royaume-Uni a toujours veillé à ce que celui-ci dispose des ressources et équipements adéquats. 

M. GHANSHYAM BHANDARI (Népal) a noté l’augmentation des besoins en matière de consolidation de la paix à l’échelle mondiale.  Soulignant le rôle crucial de la CCP, il a appuyé les travaux et les nouvelles initiatives prises par la Commission pour renforcer la synergie au sein du système des Nations Unies et favoriser les partenariats avec les institutions financières, les organisations régionales, la société civile et le secteur privé.  Les débats sur le Népal organisés par la Commission l’ont aidée à faciliter la mobilisation des ressources et à se concentrer sur ses priorités, a affirmé le représentant.  Désormais, le Népal est prêt à partager son expérience, a -t-il annoncé, en invitant à mettre l’accent sur la prévention et les personnes dans les travaux de la CCP. Il l’a exhortée à renforcer la coopération avec le Conseil de sécurité dans l’élaboration ou le renouvellement des mandats des opérations de paix, plaidant aussi pour un financement adéquat, prévisible et durable du Fonds pour la consolidation de la paix par le biais des contributions statutaires.

M. AHMED MOHAMED EZZAT AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a espéré que les consultations en cours se traduiront par un financement adéquat, prévisible et durable de la consolidation de la paix.  Il en a profité pour souligner la nécessité de déployer des efforts concertés pour surmonter les difficultés auxquelles est confronté le Fonds pour la consolidation de la paix.  Ensuite, le représentant a insisté sur l’importance de renforcer l’interdépendance entre les activités de maintien et de consolidation de la paix, de manière à contribuer à traiter les causes profondes des conflits armés et à renforcer les systèmes de paix, de sécurité et de développement.  Dans ce contexte, il a appelé à soutenir les efforts déployés par les États pour renforcer leurs institutions et leurs capacités nationales afin d’éviter qu’ils ne sombrent dans des conflits.  Il a réaffirmé la place centrale qu’occupent les efforts de consolidation de la paix dans l’action de l’ONU tout au long du continuum de la paix, jugeant essentiel de faire de la prévention un facteur de renforcement de la souveraineté en garantissant l’appropriation nationale.  Il est donc important que la CCP mette les acteurs nationaux au cœur des efforts de prévention et mobilise le soutien international en faveur des priorités nationales en matière de consolidation de la paix, a fait valoir le représentant.  Il a conclu en soulignant que la CCP, dont le mandat est très large, est bien placée pour conseiller le Conseil de sécurité lors de l’élaboration, de l’examen et du retrait des mandats des opérations de paix.

M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a insisté sur l’importance d’éradiquer les causes profondes des conflits, notamment les problèmes de développement socioéconomique qui affectent les pays du Sud du fait de l’ordre international « injuste » qui a cours.  La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le renforcement des capacités des pays en développement et l’accès de ceux-ci aux technologies dans des conditions d’égalité contribueraient, selon le délégué, à faire face à ces problèmes.  Afin d’aider les pays sortant d’un conflit à élaborer leurs propres stratégies nationales de développement, les activités de consolidation de la paix doivent être menées dès les premiers stades des opérations de maintien de la paix.  Les gouvernements nationaux ont la responsabilité première de mettre en œuvre des stratégies de consolidation et de maintien de la paix, a indiqué le représentant, avec l’appui de l’ONU dans le cadre des mandats confiés à ses organes.  De telles activités doivent se fonder sur le consentement de l’État d’accueil et du respect de l’appropriation et des priorités nationales, dans le respect du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Le représentant a fait sien l’appel à augmenter les fonds alloués aux activités de consolidation et de maintien de la paix des Nations Unies, sans affecter les ressources allouées au développement. 

M. ALEXANDER MURUGASU (France) a souhaité que la CCP concentre son action sur des situations géographiques précises en arguant que l’aptitude à rassembler, y compris la société civile et le secteur privé, fait la force de la Commission.  Il a également encouragé la CCP à formuler plus de recommandations davantage complémentaires, ciblées et opérationnelles pour qu’elles soient prises en compte dans les résolutions du Conseil de sécurité.  Soulignant qu’une paix durable doit se bâtir sur des financements durables et prévisibles, en particulier du Fonds pour la consolidation de la paix, il a annoncé que la France soutiendra le Fonds à hauteur de 5,5 millions d’euros cette année. 

Mme GUI DAN (Chine) a pris note des obstacles qui freinent les activités de la CCP.  Elle lui a suggéré d’agir sur la base des priorités des pays à son ordre du jour, leurs positions devant être prises en considération.  Pour la Chine, le développement est la clef pour résoudre le problème posé par les conflits.  Elle a appelé à éradiquer la pauvreté et à améliorer l’éducation et l’accès aux soins de santé dans les pays en développement.  La représentante a plaidé pour un soutien accru aux pays émergeant d’un conflit afin d’éviter qu’ils y replongent, exhortant les nations développées à respecter leurs engagements en matière d’aide au développement.  Elle a enfin encouragé la CCP à exploiter ses atouts et à promouvoir l’appropriation nationale.  La représentante a espéré les États Membres trouveront un accord au sujet du financement du Fonds pour la consolidation de la paix.

M. HEITOR FIGUEIREDO SOBRAL TORRES (Brésil) a estimé que la Commission de consolidation de la paix est bien placée pour servir de plateforme afin de promouvoir une meilleure coordination entre les partenaires concernés d’un pays particulier qui risque de tomber dans un conflit ou d’y retomber. En outre, elle peut mobiliser les organisations régionales et les institutions financières internationales (IFI) et favoriser les accords de coopération Sud-Sud et triangulaire pour soutenir les initiatives nationales de consolidation de la paix.  La Commission peut également soutenir la mise en œuvre d’activités de consolidation de la paix par le biais d’opérations de maintien de la paix et contribuer à mobiliser le soutien politique, a-t-il souligné.  Toutefois, le représentant s’est dit convaincu que la CCP pourrait faire davantage, notamment pour consolider ses relations avec le Conseil de sécurité, l’ECOSOC et l’Assemblée générale.  Aussi a-t-il proposé le principe d’un séminaire au cours duquel les pays qui bénéficient ou ont bénéficié du soutien de la CCP ou du Fonds de consolidation de la paix pourraient partager leurs expériences avec de nouveaux partenaires potentiels.  Enfin, l’Assemblée générale est de loin le meilleur endroit pour aborder la question de la stigmatisation qui entrave encore l’action de la Commission de consolidation de la paix, a-t-il fait valoir.

Mme LILIANA VERÓNICA BAÑOS MÜLLER (El Salvador) a dit qu’une CCP efficace suppose de renforcer les synergies et la cohérence en son sein.  Elle a souligné l’importance de la participation pleine, égale et significative des femmes aux initiatives de consolidation et de maintien de la paix, avant de saluer la prise en compte d’une dimension sexospécifique dans les activités de la Commission.  La représentante a encouragé la Commission à poursuivre le plaidoyer en faveur du renforcement de son rôle consultatif et à soutenir les organisations de la jeunesse.  En outre, elle a suggéré d’institutionnaliser le programme relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité à l’échelle mondiale.  Enfin, la composition de la CCP doit être diversifiée et représenter tous les groupes régionaux, a demandé la représentante, qui a souhaité que la Commission reste une plateforme pour les contributions de pays ayant connu un conflit.  Enfin, la Commission doit accroître sa visibilité en élaborant une stratégie de communication en consultation avec le Département de la communication globale, a encore proposé la déléguée. 

M. KANISSON COULIBALY (Mali) a souligné que le Fonds pour la consolidation de la paix est un instrument important qui mérite d’être renforcé.  Au Mali, depuis 2019, le Fonds, a-t-il indiqué, a financé 38 projets dont plusieurs initiatives transfrontalières avec les pays voisins, sur la prévention et la gestion des conflits, la gouvernance inclusive, l’autonomisation des jeunes et des femmes, la gestion des effets négatifs des changements climatiques.  Ces projets permettent également d’améliorer l’accès des femmes et des jeunes aux mécanismes de justice formelle et traditionnelle et renforcent la résilience des populations exposées au risque de radicalisation en raison de l’action malveillante des groupes terroristes.  Le représentant s’est réjoui que le Fonds accompagne les autorités maliennes dans leurs efforts inlassables pour le rétablissement de la paix et la stabilisation durables dans le pays, y compris dans le cadre de projets à impact rapide.  Il a apporté son appui total à la recommandation du Secrétaire général relative au financement du Fonds par les contributions statutaires, en complément du financement volontaire.  Dans le contexte de retrait en cours de la MINUSMA, le Gouvernement reste disposé à poursuivre sa coopération avec le Fonds, afin de consolider les acquis réalisés, a ajouté le délégué en conclusion.

M. CECILIA A. M. ADENG (Soudan du Sud) a expliqué que son pays se trouve actuellement à un moment crucial de son processus de paix, alors qu’il s’efforce de mettre en œuvre l’Accord de paix revitalisé de 2018 et de s’attaquer aux causes profondes et aux moteurs du conflit.  Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, la crise économique et les changements climatiques, le Soudan du Sud a fait des progrès notables vers la paix et la stabilité, a-t-il assuré, en citant notamment la formation du Gouvernement d’unité, la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, les réformes du secteur de la sécurité, le retour et la réintégration des populations déplacées, l’amélioration de l’unité sociale au niveau local et la préparation des élections générales de 2024.  Malgré les progrès accomplis, des défis importants subsistent, a-t-il concédé. 

Pour relever ces défis, le Soudan du Sud a identifié des priorités telles que la promotion d’une gouvernance et d’une participation inclusives, le renforcement de la réforme de la gestion des finances publiques, l’amélioration des stratégies de réduction des risques de catastrophe et le renforcement des capacités de prévention des conflits et des systèmes d’alerte précoce, a expliqué le délégué.  Mais il a besoin d’un soutien et d’une assistance accrus de la part de l’ONU et d’autres partenaires dans les domaines de la médiation, du renforcement des capacités, des ressources financières, du complément politique et du plaidoyer, a-t-il toutefois fait valoir.  Aussi le délégué a-t-il espéré un financement plus prévisible et durable de la consolidation de la paix, aligné sur les priorités nationales. 

Mme GLORIYA A. AGARONOVA (Fédération de Russie) a salué l’élargissement, l’an dernier, de la sphère géographique des activités de la CCP, y voyant là le signe que l’aide internationale au renforcement des capacités des États conformément à leurs priorités nationales porte des fruits.  Il a jugé crucial d’impliquer les pays sortant d’un conflit dans les réunions de la Commission qui doit coopérer plus avant avec le Fonds pour la consolidation de la paix.  Une approche globale et impartiale, tenant compte des spécificités nationales et des facteurs régionaux analysés minutieusement pour mettre en place des solutions spécifiques aux pays, est la clef du succès dans la consolidation de la paix.  Cette méthode de travail est bien plus efficace que l’examen de questions génériques telles que les changements climatiques, l’égalité des sexes et les droits humains, qui font de toute façon l’objet de discussions sur « toutes les plateformes possibles et imaginables des Nations Unies ».  Le principe de la répartition des compétences entre les différentes entités des Nations Unies permet aussi d’éviter les doublons et de préserver l’efficacité de l’Organisation. 

Il est temps, a poursuivi la représentante, de résoudre la question du financement du Fonds pour la consolidation de la paix au moyen de contributions statutaires assorties d’un mécanisme de contrôle des dépenses.  L’expérience confirme que l’aide internationale à la consolidation de la paix est bien plus efficace lorsqu’elle est fondée sur le principe de l’appropriation nationale, a conclu la représentante. 

M. LAMIN B. DIBBA (Gambie) a vanté les mérites du partenariat avec la CCP qui a permis d’apprendre et de tirer des enseignements utiles.  La CCP est l’oxygène de notre justice transitionnelle, a dit le représentant.  Cette expérience devrait être renouvelée, a estimé le délégué, insistant sur le fait que la CCP a apporté stabilité et espoir à la population gambienne.  La transition démocratique a été rendue possible grâce au Fonds pour la consolidation de la paix qui depuis 2014 a financé 16 projets, y compris la justice transitionnelle et le processus de réparation et de réconciliation.  Le Fonds a aussi assuré le suivi des progrès réalisés par la Commission nationale des droits de l’homme.  En plus de ces progrès, l’engagement du Fonds a permis la mise en œuvre des recommandations sur les discours de haine, l’intégration des zones rurales et la participation des femmes et des jeunes au processus de transition à tous les niveaux.

M. YAOU SANGARE BAKARY (Niger) s’est livré à un historique des crises successives qu’a connues son pays depuis 1991 et du rôle joué par le Haut-Commissariat pour la réconciliation et la paix, créé en 2004 et renommé Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) en 2011.  La collaboration entre la HACP et le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix a débuté en 2012, a-t-il précisé, et le premier projet pilote de cette collaboration adopté en 2013.  La bonne collaboration entre la Haute Autorité et le Fonds facilite l’engagement et l’alignement des ressources sur les besoins des communautés et soutient les efforts du Gouvernement dans le rétablissement de la cohésion sociale au Niger, a expliqué le représentant, en ajoutant que la coopération actuelle porte sur 13 projets dont trois transfrontaliers avec le Mali, le Burkina Faso, le Bénin pour une enveloppe de plus de 30 millions de dollars.  Quatre autres projets, pour un montant de plus de 8 millions de dollars, sont en cours d’approbation.  Le délégué a ensuite passé en revue un ensemble de projets déployés dans ce contexte, notamment en matière d’autonomisation des jeunes pour la paix, de prévention et gestion des conflits liés aux ressources naturelles; de migration, de consolidation de la paix et de sécurité communautaire dans les zones frontalières.

M. EDWARD HEARTNEY (États-Unis) a relevé l’étendue de la portée des travaux de la CCP au cours de la dernière année.  L’attention portée à l’édification des institutions, aux changements climatiques, au développement socioéconomique et aux partenariats illustrent la manière dont nous pouvons soutenir la pérennisation de la paix.  Le représentant a dit attendre avec intérêt les discussions à la Cinquième Commission, espérant le rapprochement des positions sur le financement de la consolidation de la paix.  Afin d’appuyer l’action des Nations Unies dans la prévention des conflits et la stabilité, les États-Unis, a conclu le représentant, entendent recourir à la diplomatie et à l’aide au développement, avec leurs partenaires.

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