Ukraine: l’Assemblée générale s’inquiète de la situation dans les territoires temporairement occupés par la Russie
« Donetsk c’est l’Ukraine, Luhansk c’est l’Ukraine, Kherson c’est l’Ukraine, Zaporijia c’est l’Ukraine et la Crimée c’est l’Ukraine », a déclaré avec fermeté le représentant de l’Union européenne (UE) à l’Assemblée générale lors du débat consacré aujourd’hui à la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés. Le monde n’acceptera pas la tentative d’accaparement de ces territoires par la Fédération de Russie, a assuré M. Olof Skoog. Une cinquantaine d’intervenants, parmi lesquels plusieurs ministres, ont réitéré leur opposition à la guerre et aux violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, alors que la Russie a annoncé vouloir tenir de nouvelles élections dans ces territoires dès septembre prochain. De son côté, le Ministre ukrainien des affaires étrangères a alerté sur le sort tragique des enfants.
Les États-Unis, notamment, ont condamné les intentions affichées par la Russie de poursuivre son annexion via de nouveaux « simulacres de référendums ». Dans cet esprit, les Occidentaux ont averti que non seulement ils ne reconnaîtraient pas les résultats de ces scrutins s’ils avaient lieu, mais que ceux-ci constitueraient une violation de plus du droit international par la Russie.
Le Ministre ukrainien des affaires étrangères a illustré la réalité quotidienne de l’Ukraine en citant des extraits bouleversants de journaux intimes de trois enfants. Comment des êtres aussi vulnérables peuvent-ils être arrachés aussi brutalement à leur enfance? « L’invasion russe a privé 7,5 millions d’enfants d’une vie normale, deux tiers d’entre eux ont été déplacés », a témoigné M. Dmytro Kuleba. La Russie continue d’enlever des enfants ukrainiens, a-t-il accusé, qualifiant cette pratique de crime « génocidaire ». Ainsi a-t-il exigé de la Russie qu’elle fournisse une liste des enfants enlevés en Ukraine, qu’elle les libère et les rende à leur famille. « Au nom de tous les parents ukrainiens », il a demandé à la communauté internationale de faire pression en ce sens sur la Russie.
Avant lui, le Président de l’Assemblée générale avait condamné les actes de guerre incessants de la Russie en Ukraine, lesquels « sapent gravement la confiance au sein de notre institution ». S’exprimant en partie en russe, et rappelant les six résolutions sur l’Ukraine adoptées à ce jour par l’Assemblée, M. Csaba Kőrösi a dit que l’ONU ne peut accepter que le déclenchement de guerres devienne la norme. « Toute agression contre un pays voisin est illégale, toute annexion est illégale », a-t-il raisonné avant de s’adresser directement à la Russie: « Vous avez commencé cette guerre, c’est à vous d’y mettre un terme. Si vous le souhaitez, vous pouvez le faire. »
La réaction de la Fédération de Russie à ces interventions a été particulièrement vive. Leur représentant a commencé par déplorer la tenue d’une réunion destinée à imposer une fois encore le point de vue occidental sur la situation en Ukraine. « L’Occident monte l’un contre l’autre deux peuples frères, soit, mais quel est l’intérêt de l’Ukraine dans cette affaire? » a-t-il ensuite demandé. « L’Ukraine veut devenir un pays ruiné, désindustrialisé et vidé de sa population émigrée vers l’Occident? Elle veut utiliser des armes à sous-munitions, élever une génération dans un nationalisme effréné? » Après avoir rejeté « le mythe des crimes de guerre commis par la Russie », le représentant a rappelé que, dans le contexte actuel, les objectifs initiaux de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine demeurent inchangés: « démilitariser et dénazifier le régime de Kiev » pour protéger les russophones et libérer le pays.
Alors que la Russie a refusé hier de proroger l’Initiative de la mer Noire, M. Kuleba a laissé entendre que « chaque grain de blé exporté d’Ukraine a été payé par le sang de soldats ». Sur ce point urgent, les participants au débat ont exhorté les parties à retourner à la table des négociations pour relancer l’Initiative, qui est vitale selon eux tant pour assurer la sécurité alimentaire des pays en développement que pour offrir de nouvelles opportunités de paix. Par ailleurs, M. Kuleba a remercié les États Membres qui fournissent des armes aux soldats ukrainiens afin que l’Ukraine puisse exercer son droit à la légitime défense, en vertu de la Charte des Nations Unies.
Les représentants de l’UE et de la Slovénie ont par ailleurs attiré l’attention sur la tenue, en mai dernier, d’une conférence diplomatique qui s’est conclue par l’adoption de la Convention Ljubljana-La Haye sur la coopération internationale pour les enquêtes et les poursuites concernant le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les autres crimes de droit international. Ils ont appelé tous les pays à devenir rapidement parties à ce véritable « Traité d’entraide judiciaire ». Ce dispositif vient s’ajouter à la création d’un registre des dommages devant donner lieu à l’établissement d’un mécanisme de compensation aux victimes de la guerre ou encore aux enquêtes menées par le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI). En effet, si les États Membres ont de nouveau appelé la Russie à donner une chance à la paix en mettant fin à ses hostilités contre l’Ukraine, nombre d’entre eux ont rappelé la nécessité de poursuivre des efforts de formalisation du crime d’agression afin que les responsables soient accusés et condamnés.
LA SITUATION DANS LES TERRITOIRES UKRAINIENS TEMPORAIREMENT OCCUPÉS
Déclaration liminaire
M. CSABA KŐRÖSI, Président de l’Assemblée générale, s’est demandé si, après 509 jours de guerre, des dizaines de milliers de morts et de blessés, près de six millions de réfugiés dispersés à travers l’Europe et plus de six millions de déplacés internes confrontés à un avenir incertain, il est encore possible de soutenir que l’on respecte la Charte des Nations Unies ou encore que l’on s’abstient de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État. Le Président a poursuivi en reconnaissant que depuis dix-sept mois, « les principes fondamentaux que nous avons tous convenu de chérir sont bafoués quotidiennement ». Les conséquences de la violation de ces principes dans le cadre de l’agression russe en Ukraine son bien concrètes, a-t-il pressé en évoquant la destruction des infrastructures civiles, la conduite d’une véritable « guerre écologique », les menaces répétées de guerre nucléaire, les violations constantes et systématiques du droit international ou encore celles, « généralisées et bien documentées », des droits de l’homme. « Ces actes de guerre incessants sapent gravement la confiance dans et au sein de notre institution », a martelé M. Kőrösi avant d’ajouter, en russe, que l’ONU ne peut accepter que le fait de déclencher des guerres devienne la norme. Toute agression contre un pays voisin est illégale, toute annexion est illégale, a-t-il insisté.
Le Président de l’Assemblée a déclaré que cette guerre est inconciliable avec la réalisation, vitale pour la survie de l’humanité, des objectifs communs aux États Membres en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre les changements climatiques. « Nous n’avons pas besoin que les nations se battent les unes contre les autres lorsque nous faisons face à un ennemi commun », les crises en cascade à travers le monde. S’agissant de l’Initiative de la mer Noire, il a profondément regretté la décision de la Russie de ne pas proroger cet « instrument vital ». Exhortant les parties à reprendre les négociations sur la relance de l’Initiative, il leur a demandé de trouver rapidement une solution pour éviter que les plus vulnérables ne paient le prix du jeu politique. Appuyant par ailleurs les travaux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il a demandé que cesse toute rhétorique nucléaire. Je dois répéter ce que j’ai déjà dit: les armes nucléaires ne résoudront pas le conflit! s’est exclamé M. Kőrösi, ajoutant qu’aucune solution militaire ne ramènera la paix dans la région. Ainsi a-t-il réitéré sa conviction que seule une solution politique, fondée sur la Charte et le droit international, restaurera la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. C’est de nouveau en russe qu’il s’est cette fois adressé directement à la Fédération de Russie, pays parmi les plus puissants du monde: « Vous avez commencé cette guerre, c’est à vous d’y mettre un terme. Si vous le souhaitez, vous pouvez le faire », a lancé le Président.
Débat sur la question
M. DMYTRO KULEBA, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a dit qu’aucun chiffre, aucune déclaration ne peuvent rendre compte de la situation dans les territoires occupés. C’est pourquoi le Ministre a préféré lire des extraits de journaux intimes relatant la vie quotidienne de trois enfants ukrainiens. L’un de ces enfants, blessé, rend compte de la situation à l’intérieur de la ville de Marioupol, parmi ses parents et ses proches, également blessés, dont sa mère, qu’il décrit avec « un trou dans la jambe ». Un autre extrait témoigne de la vie d’une jeune fille de 13 ans cloîtrée dans son quartier situé en zone occupée et rend compte de viols et de meurtres de proches. Une troisième enfant raconte par écrit sa vie quotidienne à son « papa » disparu, tué sous ses yeux. « Il est impossible de poursuivre ce récit sans pleurer », s’est ému le Ministre, alors que des milliers d’enfants ukrainiens vivent actuellement ce genre de situation. « Maintenant, vous savez ce que ces enfants vivent depuis dix-huit mois. » Pourquoi sont-ils privés de leur enfance? Parce que M. Putin a des desseins impériaux, et qu’il ne craint pas de tuer des enfants pour les assouvir, a-t-il tranché. L’invasion russe a privé 7,5 millions d’enfants d’une vie normale, deux tiers d’entre eux ont été déplacés. À cette heure, la Russie continue d’enlever des enfants ukrainiens, a affirmé le Ministre. Parlant à ce sujet de crime « génocidaire » et « répugnant », il a appelé à ce que la Russie fournisse une liste des enfants enlevés en Ukraine, qu’elle les libère et les rende à leur famille. « Au nom de tous les parents ukrainiens », il a exigé que la communauté internationale fasse pression sur la Russie, d’une voix ferme et unie. Quant aux 8 800 civils victimes de disparitions forcées -pratique illégale commise « à grande échelle » par l’occupant russe– le Ministre les a qualifiées de « prises d’otage comme arme de guerre à visée génocidaire ». Pour prévenir ces enlèvements de civils, inédits selon lui, il a proposé de développer de nouveaux instruments internationaux d’urgence. Il a aussi reconnu que l’Ukraine n’était pas le seul théâtre de violences aujourd’hui, et appelé à sauver tous les enfants pris dans l’étau de la guerre dans le monde, en Afrique, notamment.
Le Ministre a ensuite dénoncé les tentatives d’inviter la Russie à la table des négociations, parce qu’elles légitimeraient l’invasion de son territoire. « Non au génocide », « non à un faux pacifisme excusant l’agresseur de ses crimes », « non aux concessions territoriales. » « Nous nous battrons, et nous gagnerons, car nous voulons vivre », a-t-il scandé. Prévenant que l’agresseur devrait rendre des comptes, il a demandé à tous les États Membres de s’associer à la déclaration du G7 de la semaine dernière. Une fois la guerre terminée, quand l’Ukraine l’emportera, tous les États Membres s’en trouveront plus sûrs également, a-t-il assuré. Alors que la Russie a mis fin à l’Initiative de la mer Noire, le Ministre a déclaré que « chaque grain de blé exporté d’Ukraine a été payé par le sang de soldats ». Il a enfin félicité les États Membres soutenant l’Ukraine, et prévenu les autres que, dans cette guerre génocidaire, la « neutralité n’avait pas sa place ».
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a déploré la tenue d’une réunion ne visant selon lui qu’à imposer de nouveau le point de vue occidental sur la situation en Ukraine. La situation sur le terrain a changé, a-t-il indiqué, exigeant un examen « réaliste » de la part des États Membres. Le délégué a salué à ce propos les pays en développement qui ont compris le sens de « l’opération militaire spéciale » de son pays en Ukraine, opération qui n’a fait que découler du coup d’État de Kiev en 2014. Le représentant a fustigé la situation des russophones dans les prétendus territoires temporairement occupés de l’Ukraine: parler dans sa langue maternelle, vivre sa foi et honorer ses héros, cela s’appelle la démocratie, a-t-il déclaré, jugeant que la politique de privation de ces droits du Président Zelenskyy est irrationnelle et antipopulaire. Pour le délégué, le coup d’État de 2014 a été préparé par les États-Unis pour faire de l’Ukraine un pays antirusse où écouler ses surplus d’armes. Même les accords de Minsk furent conçus pour ne pouvoir être appliqués, ouvrant la voie au conflit actuel, a-t-il estimé. Le délégué a affirmé qu’aujourd’hui des milliers de jeunes Ukrainiens périssent pour détourner l’attention du monde des réalités inquiétantes du « régime de Kiev », caractérisées par des tentatives de meurtres de dirigeants en Russie ou encore des actes terroristes du type de celui commis hier contre le pont de Crimée.
L’Occident monte l’un contre l’autre deux peuples frères, soit, mais quel est l’intérêt de l’Ukraine dans cette affaire? a ensuite demandé le délégué. L’Ukraine veut devenir un pays ruiné, complètement désindustrialisé, vidé de sa population émigrée vers l’Occident? Elle veut utiliser des armes à sous-munitions, élever une génération dans un nationalisme effréné? Elle veut opprimer les orthodoxes russes? Nous nous refusons à le croire, a poursuivi le délégué. Aux « ennemis de la Russie », il a en outre répondu que jamais son pays n’a voulu tuer l’identité ukrainienne ni « russifier » l’Ukraine. Mais jamais non plus nous accepterons la violation tous azimuts des droits des citoyens russophones et des habitants du Donbass, a-t-il averti. Le délégué a par ailleurs accusé Londres, Washington et Bruxelles d’avoir empêché la conclusion d’un accord prévoyant des garanties de sécurité à l’Ukraine en contrepartie de sa non-adhésion à l’OTAN. Selon lui, il ne reste plus aujourd’hui que « les mythes des crimes de guerre commis par la Russie », des mythes diffusés par les Occidentaux et qui valent moins que le papier sur lequel ils sont imprimés. À cet égard, a-t-il affirmé de manière véhémente, « il n’y a ni faits, ni preuves: il n’y a plus qu’une russophobie décomplexée! ». Le délégué a considéré que, dans ce contexte, aucune paix n’est possible puisque la Russie n’a pas affaire à l’Ukraine, mais à Washington et à ses alliés de l’OTAN. Enfin, il a rappelé que les objectifs initiaux de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine demeuraient inchangés: « démilitariser et dénazifier le régime de Kiev ».
M. PETER SZIJJARTO, Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a expliqué que son pays a payé un lourd tribut de la guerre en Ukraine en tant que pays voisin. Cette guerre brutale doit cesser, a-t-il martelé, et le moment est venu de se poser la question de savoir où se trouve la solution. Pour le Ministre, elle ne se trouvera pas sur le champ de bataille mais plutôt autour de la table des négociations. D’aucuns nous disent qu’il est trop tôt pour entamer les négociations, mais, a-t-il averti, plus nous attendrons, plus il y aura de morts et plus la reconstruction sera coûteuse. Dans cet esprit, il a salué les efforts de paix du Saint-Siège, des pays d’Afrique, de la Türkiye et de la Chine, en appelant l’ONU à leur offrir une plateforme. Le Ministre a constaté à regret que « face à cette guerre, l’Europe ne tient pas le même discours que lorsqu’il s’agit d’autres conflits où elle plaide systématiquement pour la paix ». Réfutant les accusations selon lesquelles la Hongrie ne serait pas solidaire de l’Ukraine, il a rappelé qu’elle a accueilli plus de 1,1 million de réfugiés ukrainiens. Son pays continuera à prôner la paix parce qu’en tant que nation, il sait ce que c’est que de livrer bataille contre des puissances pour être ensuite abandonné pendant des décennies. Déçu par la suspension de l’Initiative de la mer Noire, le Ministre a souligné le risque de pénuries alimentaire dans le monde et, partant, de nouvelles vagues migratoires susceptibles de représenter une nouvelle menace sécuritaire. Pour sa part, la Hongrie a investi dans des infrastructures d’exportation des céréales ukrainiennes vers d’autres ports en vue de leur distribution en Europe centrale, en Afrique et au Moyen-Orient. En conclusion, le Ministre a souhaité que l’on discute davantage de la paix que de la fourniture d’armes à l’avenir.
Mme KAROLINE EDTSTADLER, Ministre fédérale de l’Union européenne et de la Constitution à la Chancellerie fédérale de l’Autriche, a dit avoir personnellement été témoin des destructions et des horreurs de cette guerre lors de sa visite en novembre dernier à Kyïv, où elle a dû se protéger des missiles et vu les immeubles résidentiels détruits et tant de personnes perdre la vie. Elle a exhorté la Fédération de Russie à retirer ses forces immédiatement et sans conditions. La Ministre s’est inquiétée des menaces nucléaires implicites de la Russie, mettant en garde contre des conséquences catastrophiques qui « nous affecteraient tous ». Par ailleurs, elle a relevé que la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, basée à Vienne, a conclu dans son dernier rapport que les autorités russes avaient commis de nombreuses violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et elle a appuyé le travail de la CPI. Sur le plan humanitaire, elle a informé que son pays a récemment fourni 2 millions d’euros pour le déminage et 18 millions d’euros supplémentaires à l’Ukraine et aux États voisins. Plus de 500 000 Ukrainiens déplacés ont transité par l’Autriche et plus de 99 000 d’entre eux ont cherché protection dans son pays, a rappelé la Ministre. En outre, l’Autriche est disposée à poursuivre son soutien à la reconstruction et à la reprise économique de l’Ukraine, en étroite collaboration avec son secteur privé, qui reste activement engagé avec plus de 200 entreprises représentées. Enfin, la Ministre a demandé instamment à la Russie de reconsidérer sa décision et de permettre la poursuite de l’Initiative de la mer Noire.
M. PETER BALÍK, Ministre des investissements et de l’informatisation de la Slovaquie, a réaffirmé le soutien de son pays à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Nous ne reconnaissons pas et continuons de condamner l’annexion illégale de territoires ukrainiens, y compris la Crimée, par la Fédération de Russie, a-t-il ajouté, déplorant que, depuis cette annexion, la situation des droits de l’homme dans lesdits territoires s’est considérablement détériorée. Après avoir appuyé le plan de paix en 10 points du Président Zelenskyy, le Ministre a rappelé combien il est important que les auteurs des violations du droit international les plus graves commises en Ukraine répondent de leurs actes. À cette fin, la Slovaquie soutient les enquêtes « indépendantes et impartiales » menées par la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes perpétrés en Ukraine et relevant de sa compétence.
M. ZBIGIVIEW RAU, Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a accusé « Moscou » de mener une guerre « coloniale » contre son voisin l’Ukraine. L’agresseur s’emploie à obtenir le contrôle complet et permanent du pays sous son occupation, a-t-il expliqué, en arguant que cette approche a commencé bien avant l’année dernière. Les territoires occupés par la Russie deviennent des zones de violence et d’anarchie, a-t-il constaté, exprimant notamment sa préoccupation face à la déportation d’enfants ukrainiens. Il a accusé « Moscou » de perpétrer des crimes de guerre, citant les attaques contre des civils et les actes terroristes commis par des groupes de mercenaires russes. Il est regrettable que le Bélarus leur offre un asile, s’est aussi indigné le Ministre en appelant à s’opposer à la politique du fait accompli impérialiste et en exigeant que les coupables rendent des comptes. Il faut être aux côtés de ceux qui choisissent la liberté, la paix et la sécurité et appuient la Charte des Nations Unies et qui refusent de se soumettre à la volonté du plus fort, a conclu le Ministre pour lequel il s’agit d’une obligation morale.
M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a réaffirmé la pleine solidarité de son pays avec le Gouvernement et le peuple ukrainiens. La Russie, a-t-il dit, peut mettre fin à la violation de la Charte à tout moment, en se conformant aux mesures conservatoires indiquées par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans son ordonnance du 16 mars 2022. Or la Russie poursuit son agression et son occupation de territoires ukrainiens, a déploré le Ministre. « Il faut être très clair: les actes de la Russie peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. » L’établissement des responsabilités pour tous les crimes commis en Ukraine est une priorité pour le Luxembourg. « Nous devons tout mettre en œuvre pour que les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes et pour que justice soit rendue aux victimes », a estimé le Ministre. Le Luxembourg salue le travail de la Commission d’enquête établie par le Conseil des droits de l’homme, et soutient les enquêtes menées par le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en coopération avec le Procureur général de l’Ukraine. Dans cet esprit, le Ministre a salué la création du centre international chargé des poursuites pour le crime d’agression contre l’Ukraine. Enfin, il a appuyé les efforts en vue de mettre en place un tribunal spécial international -établi sur la base d’un accord entre l’Ukraine et l’ONU, à la suite d’une résolution de cette Assemblée- pour le crime d’agression contre l’Ukraine. « Le crime d’agression est à l’origine de tous les autres crimes commis en Ukraine. »
M. FRANCISCO ANDRÉ, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a réaffirmé le soutien indéfectible de son pays à la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité et l’indépendance de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, y compris ses eaux territoriales. Cela fait plus de neuf ans que la Russie a illégalement annexé la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, a-t-il fait remarquer, ajoutant que cette annexion a été suivie d’une militarisation massive de la péninsule. Pour le Secrétaire d’État, cette annexion illégale, en renforçant l’impunité de Moscou, a ouvert la voie à la guerre en Ukraine, une guerre aux répercussions désormais mondiales. L’agression russe de l’Ukraine a conduit à une crise énergétique et alimentaire planétaire, qui affecte de manière disproportionnée les populations des pays en développement les plus vulnérables, a ajouté le Secrétaire d’État. Il a condamné les violations des droits de l’homme les plus graves commises par les forces russes ayant annexé les territoires temporairement occupés d’Ukraine, considérant que la situation dans ces régions n’a cessé de se dégrader depuis février 2022. S’il a appelé la Russie à donner une chance à la paix en mettant immédiatement fin à ses hostilités militaires contre l’Ukraine, le Secrétaire d’État a souligné l’importance que la communauté internationale agisse dès à présent pour améliorer la situation dans les territoires ukrainiens temporaires occupés. Agir implique de traduire rapidement en justice les auteurs des violations systématiques du droit international, ce qui nécessite notamment la poursuite des efforts en cours de formalisation du crime d’agression.
Mme LOTTE MACHON, Secrétaire d’État au développement du Danemark, au nom des pays baltes, a déploré la détérioration de la situation en ce qui concerne le respect des droits de l’homme dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine. Les pro-Ukrainiens font face à des privations graves de leurs libertés fondamentales, a-t-elle notamment indiqué, ajoutant que les adoptions forcées et les déportations de personnes refusant l’imposition de passeports russes sont des pratiques pouvant être qualifiées de « crimes de guerre ». La quasi-absence d’acteurs internationaux dans ces territoires complique encore davantage la situation en la matière, a signalé la représentante. Elle a réitéré la demande des pays baltes à la Russie de cesser immédiatement toutes les hostilités et de retirer l’ensemble de ses forces militaires du territoire ukrainien. Par ailleurs, elle a souligné la nécessité que les auteurs de crimes en rapport avec l’agression répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. La création d’un registre des dommages est un premier pas vers l’établissement d’un mécanisme de compensation aux victimes de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, a-t-elle déclaré.
Mme PILAR CANCELA RODRÍGUEZ, Secrétaire d’État à la Coopération internationale de l’Espagne, a déclaré que les responsables russes des crimes commis lors les massacres de Boutcha et d’Izioum ne resteront pas impunis et répondront de leurs actes devant la justice. Elle a rappelé que l’Assemblée générale a adopté à des majorités « écrasantes » quatre résolutions clefs sur l’Ukraine. Ainsi a-t-elle confirmé à plusieurs reprises que les États Membres rejettent les actions de la Russie contre l’Ukraine. Son pays ayant soutenu toutes ces résolutions, la Secrétaire d’État a réitéré son appui à toutes les mesures prises pour permettre à l’Ukraine d’exercer son droit à la légitime défense. L’Espagne continuera de travailler avec ses partenaires et avec l’ensemble de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale, juste et durable en Ukraine, laquelle devra être fondée sur le plein respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, a-t-elle assuré. Enfin, parce que l’agression russe contre l’Ukraine et la situation dans ses territoires temporairement occupés portent continuellement atteinte aux principes et aux buts de la Charte, elle a appelé la Russie à mettre sans délais et sans condition un terme à son invasion.
M. ADRIEN BALUTEL, Secrétaire d’État de la République de Moldova, condamnant l’agression russe en Ukraine, a rappelé que toute annexion d’un État par un autre État en employant la force était une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international. Dénonçant l’initiative russe d’organiser des « soi-disant élections » dans les territoires occupés d’Ukraine, le Secrétaire d’État de Moldova, pays voisin de l’Ukraine, s’est inquiété du risque d’un recours à la menace de l’arme nucléaire par l’agresseur, ainsi que de ses attaques sur les infrastructures critiques et essentielles. Il a demandé à la Russie de respecter les accords internationaux en matière de sécurité nucléaire. Vivement préoccupé par l’augmentation du nombre de victimes civiles et de la destruction d’infrastructures, le Secrétaire d’État s’est dit « effaré » par les rapports faisant état de violations du droit des enfants. Après avoir exhorté la Russie à permettre un accès sans entrave à l’aide humanitaire dans les territoires occupés, il a dénoncé l’utilisation par la Russie de produits alimentaires comme arme, comme en témoigne son retrait de l’Initiative de la mer Noire et le bombardement récent de la ville d’Odessa.
M. ROBE OLIPHANT, Secrétaire parlementaire de la Ministre des affaires étrangères du Canada, a rappelé que le 12 octobre dernier, 143 États Membres de cette Assemblée ont voté pour condamner la tentative illégale d’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie. Nous avons exigé que la Russie se retire immédiatement, complètement et inconditionnellement du territoire ukrainien, pourtant cette dernière continue de violer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a-t-il déploré. La Russie continue de mépriser le droit international et la Charte des Nations Unies, qui constituent la base de tout ce que nous faisons ici, s’est-il indigné. Le Vice-Ministre a fait un parallèle avec les méthodes russes utilisées lors de l’annexion de la Crimée en 2014: référendums fictifs, remplacement du matériel scolaire, remplacement des noms de lieux ukrainiens par des noms soviétiques, remplacement des fonctionnaires locaux, remplacement des documents officiels. Les autorités russes ont militarisé le territoire ukrainien qu’elles occupent temporairement, sapant la cohésion des communautés civiles ukrainiennes et les associant de force à l’effort de guerre de la Russie, a-t-il constaté. De plus, les civils n’ont qu’un accès limité aux hôpitaux, qui donnent la priorité au traitement des soldats russes. Le Vice-Ministre a également abordé le cas de la centrale nucléaire de Zaporijia où le maintien de la présence militaire russe fait considérablement augmenter le risque d’un incident nucléaire. À ses yeux, la vie des enfants qui a été gâchée par cette guerre, y compris dans les territoires contrôlés par la Russie, est l’une des plus grandes tragédies. L’éducation de plus de cinq millions d’enfants ukrainiens a été gravement perturbée, s’est emporté le représentant parlant d’écoles endommagées, pillées ou détruites et de milliers d’enfants ukrainiens déportés ou enlevés par la Russie. Il a applaudi la ténacité du peuple ukrainien face à cette agression, assurant que le Canada travaille avec ses partenaires pour veiller à ce que les violations du droit international en Ukraine fassent l’objet d’une enquête et que leurs auteurs soient tenus pour responsables.
M. SHUNSUKE TAKEI, Ministre des affaires étrangères du Japon, a dit que son cœur « se brise » à chaque fois qu’il regarde les horribles images venant d’Ukraine où les gens fuient, et où les infrastructures civiles sont détruites. La préfecture de Miyazaki, une ville de 1 un million d’habitants, l’équivalent de la région de Kherson, reçoit des réfugiés ukrainiens, comme le reste du Japon, qui a accueilli au total plus de 2 000 réfugiés, ce dont il s’est dit fier bien que ce chiffre demeure modeste. Le Japon a également décidé d’accueillir des soldats ukrainiens blessés et annoncé une aide de 7,6 milliards de dollars à l’Ukraine, a ajouté le Ministre. Condamnant la Russie pour avoir « pris le reste du monde en otage » et choisi de mettre fin à sa participation à l’Initiative de la mer Noire, il a demandé instamment à la Russie de revenir dans le cadre international et de cesser de rejeter sur les autres la responsabilité des crises qu’elle a elle-même créées par son agression. Un retrait complet et inconditionnel des forces militaires russes devrait faire partie intégrante d’un accord de paix futur, une paix fondée sur les principes de la Charte des Nations Unies, a conclu le Ministre.
Mme MARIA TRIPODI, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l’Italie, a accusé la Russie d’avoir attaqué les principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations Unies en envahissant l’Ukraine. Elle l’a accusée d’avoir opté pour un ordre international basé sur la loi du plus fort, « une approche inacceptable pour l’Italie ». La Secrétaire d’État a souligné que l’agression de l’Ukraine a des répercussions bien au-delà de ses frontières, puisqu’elle affecte la sécurité alimentaire mondiale. Face au retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, elle a appelé à miser sur les couloirs de sécurité européens pour maintenir les exportations céréalières de l’Ukraine et éviter ainsi une nouvelle crise alimentaire. Selon elle, toute action visant à reconnaître l’occupation russe en Ukraine ouvrirait la porte à une dynamique qui a été rejetée par la communauté internationale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, la Secrétaire d’État a encouragé tous les États Membres de l’Assemblée générale à œuvrer pour une paix globale, juste et durable en Ukraine qui garantisse sa souveraineté et son intégrité territoriale. Pour sa part, l’Italie soutient la formule en 10 points de l’Ukraine, a-t-elle annoncé.
M. FRANO MATUSIC, Ministre des affaires étrangères de la Croatie, a déploré l’impact de l’agression russe non provoquée sur l’architecture de la sécurité régionale et mondiale, y compris pour ce qui est de la sûreté nucléaire. Le Ministre s’est, en outre, alarmé de la grave situation des droits humains dans les territoires ukrainiens temporairement occupés, renvoyant aux nombreux rapports de l’ONU qui ont documenté des cas d’exécutions sommaires, de torture, sans mentionner, a-t-il insisté, l’impact inquiétant de l’agression brutale de cette guerre sur les enfants, dont des milliers ont été kidnappés par les forces russes. Il s’est de même inquiété des retombées de cette guerre sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Le Ministre a évoqué les répercussions économiques dans de nombreux secteurs au niveau mondial, s’inquiétant en particulier de la pénurie alimentaire qui menace plusieurs régions du monde. À cet égard, il a qualifié la décision russe de ne pas reconduire l’Initiative de la mer Noire, de « coup dur » porté à de nombreux pays. Sur le plan humanitaire, il a fustigé le refus de la Russie d’honorer ses obligations découlant du droit international humanitaire, l’exhortant à assurer un accès humanitaire sûr et sans obstacle aux populations civiles ayant besoin d’assistance. Pour sa part, depuis le début de cette agression, son pays s’est tenu fermement aux côtés de l’Ukraine et de son peuple, a poursuivi le Ministre, rappelant l’aide à hauteur de 230 millions d’euros fournie par la Croatie où 25 000 Ukrainiens bénéficient en outre d’un statut de protection temporaire. Pour finir, le Ministre a donné rendez-vous à l’assistance à la conférence internationale des donateurs en faveur de l’Ukraine qui se tiendra en Croatie en octobre de cette année.
M. EAMON RYAN, Ministre de l’environnement, du climat, des communications et des transports de l’Irlande, a considéré que la guerre choisie par la Russie n’est pas seulement une guerre contre le peuple ukrainien, mais aussi une guerre contre la Charte des Nations Unies et le système multilatéral. Il a appelé à protéger la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. « Ces frontières n’ont pas changé et le recours à la force par la Russie ne les modifiera pas. » Le Ministre a jugé essentiel que le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, soit pleinement respecté et défendu. Il a redouté que la guerre ne provoque une catastrophe environnementale, avec des événements comme la destruction du barrage de Kakhovka, mais aussi avec les activités « imprudentes » de la Russie autour de la centrale nucléaire de Zaporijia. « Soyons clairs, la protection des civils doit primer », a tranché le Ministre, et la Russie doit être tenue pour responsable de ses actes. Enfin, il a rappelé que la guerre d’agression menée par la Russie menace la sécurité alimentaire mondiale. « La militarisation de la nourriture par la Russie est inacceptable », a formulé le Ministre. Soutenant les travaux du Secrétaire général sur l’Initiative de la mer Noire, il a exhorté la Russie à « cesser de jouer » et à revenir immédiatement sur sa décision de s’en retirer.
M. MARKO ŠTUCIN, Ministre des affaires étrangères et européennes de la Slovénie, a condamné l’acte d’agression de la Russie, la violation du droit international et l’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine « qui compromettent la sécurité mondiale ». Nous rejetons en outre fermement et sans équivoque la tentative d’annexion illégale des régions ukrainiennes de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporijia ainsi que de la République autonome de Crimée et de Sébastopol, et restons attachés à cette politique de non-reconnaissance, a-t-il dit. Pour le représentant, toute tentative d’organiser en septembre prochain d’autres élections dans les territoires temporairement occupés constituera de fait une nouvelle violation du droit international. Il a souligné que son pays reste engagé dans la lutte contre l’impunité et pour la responsabilisation des auteurs d’atrocités, « y compris celles commises en Ukraine ». Il a ainsi attiré l’attention sur la tenue, en mai dernier, d’une conférence diplomatique ayant abouti à l’adoption de la Convention Ljubljana-La Haye sur la coopération internationale pour les enquêtes et les poursuites concernant le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les autres crimes de droit international, Convention parfois désignée comme « Traité d’entraide judiciaire ». Il a appelé tous les pays à devenir sans délais parties à cette convention.
M. STEVEN COLLET, Ministre de la coopération internationale des Pays-Bas, a défendu l’indépendance de l’Ukraine et demandé à la Russie de retirer ses troupes et de suspendre immédiatement ses opérations. Préoccupé par les violations à grande échelle des droits humains commises par la Russie en Ukraine, il a appuyé les efforts déployés par l’ONU pour établir des rapports et recueillir des preuves. Le Ministre a demandé à la Russie de cesser les enlèvements et le transfert d’enfants ukrainiens, se félicitant, dans ce contexte, du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Il a aussi dénoncé les disparitions forcées, les viols, ainsi que les meurtres de civils, soulignant que « l’impunité n’est pas envisageable ». Il a enfin dénoncé la tentative par la Russie d’utiliser les produits alimentaires comme une arme en se retirant de l’Initiative de la mer Noire et l’a enjointe à revenir sur sa décision sans tarder.
M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne, a condamné la guerre d’agression non provoquée et injustifiée menée par la Russie, rappelant que cette réunion ne concerne pas seulement l’Ukraine, mais tous les pays dans cette salle. « Il s’agit du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États. » Évoquant la situation très préoccupante des droits humains dans les territoires temporairement occupés, il a déploré le large éventail de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme commises en Ukraine par la Russie, dont nombre constituent des « crimes de guerre ». L’Observateur a cité le dernier rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme qui a fait état de 864 cas de détention arbitraire de civils par la Russie, de 77 exécutions sommaires de civils, concluant que les autorités russes se sont livrées à des actes de torture et à des mauvais traitements généralisés à l’encontre des détenus civils.
Quant au récent rapport du Secrétaire général sur la situation des enfants dans les conflits armés, a noté l’Observateur, il désigne l’armée russe et les groupes armés affiliés comme principaux auteurs de graves violations à l’encontre des enfants. L’Union européenne (UE) condamne avec la plus grande fermeté la déportation et le transfert illicites d’enfants ukrainiens et d’autres civils vers la Russie et le Bélarus, a-t-il dit, appelant ces pays à assurer immédiatement leur retour en toute sécurité. De plus l’UE reste déterminée à faire en sorte que la Russie soit tenue pleinement pour responsable de sa guerre d’agression contre l’Ukraine. À cet égard, le centre international chargé des poursuites pour le crime d’agression contre l’Ukraine a d’ores et déjà entamé ses travaux à La Haye avec pour objectif de créer un tribunal chargé de poursuivre ce crime d’agression. Enfin, a conclu l’Observateur, l’UE se félicite de la création par le Conseil de l’Europe du Registre des dommages pour l’Ukraine causés par l’agression de la Russie contre ce pays et demande que les travaux se poursuivent, conformément à la résolution de l’Assemblée générale.
« Donetsk c'est l’Ukraine, Luhansk c’est l’Ukraine, Kherson c’est l’Ukraine, Zaporijia c’est l’Ukraine et la Crimée c’est l’Ukraine », a enfin déclaré avec fermeté le représentant, assurant que le monde n’acceptera pas la tentative d’accaparement de ces territoires par la Russie, et que l’agresseur sera tenu responsable de ces actes illégaux.
M. MOHAMMED ALI AHMED AL SHEHHI (Oman), au nom du Conseil de coopération du Golfe, a assuré que les pays membres du Conseil suivent de près l’évolution de la situation humanitaire dans les territoires temporairement occupés d’Ukraine, tout en respectant le principe de non-ingérence consacré par la Charte des Nations Unies. Seul un règlement du différend par les voies diplomatiques permettra une issue durable à la crise, a-t-il avancé, saluant les efforts de paix et les efforts humanitaires déployés par les pays qui accueillent des milliers de réfugiés provenant de la zone de conflit. Le représentant a demandé aux parties au conflit de respecter leurs obligations internationales en ce qui concerne les prisonniers, les personnes déplacées et les personnes disparues. L’Initiative de la mer Noire doit être réactivée, a-t-il ajouté, soulignant qu’en plus d’assurer la sécurité alimentaire mondiale elle offre des possibilités de poursuivre des efforts diplomatiques bénéfiques à tous les pays du monde.
Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a regretté l’absence de mesures concrètes et immédiates pour mettre fin à la guerre d’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. De fait, a-t-elle étayé, plus de 500 jours après cette agression, il n’y a « toujours pas » de plan pour un cessez-le-feu. Un tel silence entretient non seulement un pari dangereux, avec un potentiel réel d’escalade nucléaire, mais il ne rend pas service aux populations qui continuent de souffrir, a averti la représentante. Si le Costa Rica reconnaît sans équivoque la lutte légitime de l’Ukraine contre l’agression russe, il se dit « consterné » par le transfert d’armes à sous-munitions à l’Ukraine. Les armes à sous-munitions ne permettent pas de gagner des guerres, a-t-elle mis en garde en s’inquiétant des dommages et souffrances à long terme sur les populations civiles. Par ailleurs, la représentante a regretté la suspension par la Russie de l’Initiative de la mer Noire et déploré les implications de ce conflit sur les États d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie qui dépendent du blé ukrainien. C’est pourquoi elle a souligné l’urgence de négocier un cessez-le-feu en Ukraine, suivi d’un retrait rapide des forces russes.
Il s’agit aussi de réfléchir à la meilleure façon de réparer ce dernier « coup porté à la crédibilité de notre système multilatéral ».
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein), rappelant que l’agression russe contre l’Ukraine n’avait pas commencé l’an dernier, a appelé l’Assemblée générale à examiner honnêtement ses actions et omissions passées, ainsi que leurs conséquences. De son point de vue, sa « réaction molle » à l’annexion de la Crimée en 2014 a malheureusement contribué à créer les conditions d’une invasion à grande échelle par la Russie en 2022. Alors qu’aucun État ni aucun peuple ne devrait avoir à endurer ce que l’Ukraine a enduré, la Charte des Nations Unies offre des protections claires contre l’agression, qu’il a sommé de faire respecter. Le délégué a néanmoins jugé que la réponse de l’Assemblée à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine la met sur la bonne voie pour éviter de répéter les erreurs de 2014. En effet, l’Assemblée a réaffirmé l’illégalité de l’agression et défini les normes minimales qui peuvent sous-tendre une paix globale, juste et durable. Elle a exigé, a-t-il rappelé, le retrait complet de toutes les forces militaires russes du territoire de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, et le plein respect par les parties de leurs obligations au titre du droit international humanitaire.
M. SEDAT ÖNAL (Türkiye) a expliqué que son pays reste attaché à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et qu’il donne, depuis le début de cette crise, la priorité à la diplomatie en essayant de contribuer à la recherche d’une solution politique juste. La Türkiye est favorable aux efforts visant à établir les responsabilités afin de prévenir les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits humains. Dans ce cadre, le représentant a prié toutes les parties de mener des enquêtes rapides et impartiales sur toutes les allégations de violations et de demander des comptes à leurs auteurs. Par ailleurs, la guerre continue d’avoir des répercussions négatives sur les prix de l’énergie et la chaîne d’approvisionnement, a constaté le représentant en rappelant que l’Initiative de la mer Noire a eu un effet stabilisateur sur les prix et qu’elle a contribué à la sécurité alimentaire mondiale pendant près d’un an. Il a donc espéré que la suspension de l’Initiative sera temporaire et que les opérations reprendront dès que possible « en répondant aux besoins et aux attentes de toutes les parties prenantes ». Pour la Türkiye, il faut en outre assurer la sûreté et la sécurité à l’intérieur et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, une responsabilité délicate, en particulier après la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. Par conséquent, toute action susceptible de conduire à une escalade autour de la centrale doit être évitée, a demandé le représentant. En conclusion, il a réaffirmé la position de longue date de la Türkiye, à savoir que la trajectoire et le règlement de ce conflit ne peuvent pas se décider uniquement sur le champ de bataille.
Mme CARLA MARIA RODRÍGUEZ MANCIA (Guatemala) a réaffirmé l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies qui contient des principes que tous les États Membres doivent respecter. Elle a condamné les violations flagrantes par la Russie du droit international et du droit international des droits humains, rappelant que le Guatemala a coparrainé toutes les résolutions présentées à l’Assemblée générale et soutenu d’autres initiatives internationales, y compris la création d’une commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine au Conseil des droits de l’homme. En outre, son pays a cofacilité l’initiative à l’Assemblée générale relative à la création d’un registre international pour documenter les preuves et les informations sur les allégations concernant les dommages, les pertes et les préjudices causés à toutes les personnes physiques et morales en Ukraine, a rappelé la représentante. Elle a appuyé la formule de paix présentée par l’Ukraine, qui vise à instaurer une paix globale, juste et durable, ainsi que la plateforme pour la Crimée, qui témoigne clairement de la mobilisation de la communauté internationale et constitue une étape décisive vers la désoccupation des territoires et leur retour sous le contrôle de l’Ukraine. D’autre part, la représentante a confirmé l’appui du Guatemala à la création d’un tribunal spécial pour l’agression russe contre l’Ukraine, sur la base d’un accord entre l’Ukraine et l’ONU.
M. FERIT HOXHA (Albanie) a rappelé qu’en 2008, la Russie avait déjà occupé une partie de la Géorgie par une guerre brutale. Six ans plus tard, elle s’est une fois encore engagée à planter son drapeau en Ukraine, et « le monde a eu tort de ne pas sentir que cet acte n’était qu’un avant-goût de son agression en Ukraine à grande échelle, massive et non provoquée ». La guerre a causé des conséquences inimaginables dans le monde entier, a-t-il rappelé, faisant augmenter l’insécurité alimentaire dans le monde. Et comme si cela ne suffisait pas, la Russie s’est retirée de l’Initiative de la mer Noire, tout en menaçant de faire usage du feu nucléaire, s’est indigné le délégué, estimant qu’il appartient à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour stopper la Russie.
M. RENÉ ALFONSO RUIDÍAZ PÉREZ (Chili), appelant au respect des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, a souligné que Zaporijia, Kherson, Donetsk et Luhansk sont des régions ukrainiennes. Le Chili promeut la pleine application du droit international humanitaire pour protéger les civils et les infrastructures civiles en cas de conflit armé, a-t-il indiqué, soulignant que les parties belligérantes doivent toujours respecter leurs obligations internationales et, en particulier, permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils. Le représentant a également rappelé que seul le plein respect des principes de la Charte des Nations Unies permet la coexistence entre États, à savoir: éviter le recours ou la menace du recours à la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique des États, résoudre les différends par des moyens pacifiques et honorer de bonne foi les obligations relatives au droit international.
Mme FIONA WEBSTER (Australie) a noté que l’Ukraine ne se bat pas seulement pour sa propre souveraineté nationale. Elle se bat pour la Charte des Nations Unies et pour l’état de droit international. Dénonçant l’impact de l’agression russe sur la sécurité alimentaire et énergétique mondiale, la représentante a fait part de son inquiétude quant à l’impact sur les pays en développement et les populations les plus vulnérables du non-renouvellement de l’Initiative de la mer Noire. Elle a donc demandé à la Russie de démontrer son engagement envers ses partenaires des pays en développement et de permettre la reprise de ce commerce vital. Qualifiant l’agression de la Russie de violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international, la représentante a dit qu’elle ne saurait être « ni normalisée, ni minimisée ». Elle a appelé la Russie à retirer immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien. L’Australie est également profondément préoccupée par les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante du Conseil des droits de l’homme, selon lesquelles les autorités russes ont violé le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et ont commis une série de crimes de guerre. La représentante a assuré que son pays continue de travailler avec ses partenaires pour que la Russie et les auteurs de tels crimes rendent des comptes. Notre objectif est d’aider l’Ukraine à venir à bout de cette guerre selon ses propres termes et dans le respect du droit international, a-t-elle conclu.
M. JAKUB KULHANEK (République tchèque) a condamné avec la plus grande fermeté la pratique des autorités d’occupation russes consistant à déporter et adopter de force des enfants ukrainiens tout en créant des obstacles à leur réunification avec leurs parents. Le représentant a déploré leur « embrigadement » dans l’idéologie nationaliste et militariste agressive de la Russie. Il a partagé le point de vue de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine selon lequel la déportation forcée par la Russie d’enfants ukrainiens vers des zones qu’elle contrôle constitue un crime de guerre. À cet égard, son pays soutient l’enquête menée par la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation en Ukraine et se félicite des mandats d’arrêt lancés contre le Président Putin et la Commissaire aux droits de l’enfant, Mme Lvova-Belova. Les crimes d’agression commis par les dirigeants de la Russie ne doivent pas rester impunis, a-t-il martelé, convaincu qu’un tribunal spécial chargé d’enquêter sur ces crimes est absolument nécessaire. Sa création doit reposer sur une base légale solide, a-t-il insisté. De même, le représentant s’est dit préoccupé par les attaques délibérées de la Russie contre les infrastructures civiles ukrainiennes, un « comportement irresponsable » qui compromet la sûreté et la sécurité nucléaires de la centrale de Zaporijia, ce qui représente, à ses yeux, un risque inacceptable non seulement pour l’Ukraine, mais au-delà. Il a également déploré la destruction du barrage de Kakhovka, reprochant à la Russie de n’avoir fait aucun effort pour aider la population locale.
Dans le même ordre d’idée, il a fustigé le retrait unilatéral de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, malgré les efforts de l’ONU et de la Türkiye.
Mme ANDREEA MOCANU (Roumanie) a mis l’accent sur le fait que les rapports d’organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, dont ceux du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, de la Commission d’enquête des Nations Unies et du Représentant spécial du Secrétaire général sur les enfants dans les conflits armés, soulignent que la Russie a commis des violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme sur le territoire de l’Ukraine. Le large éventail d’atrocités commises par des soldats russes, mais aussi par des sous-traitants militaires privés engagés par la Russie, constituent des crimes de guerre, a-t-elle affirmé, ajoutant que les auteurs de ces crimes devront être tenus responsables de leurs actes. La représentante, estimant que les États Membres ne peuvent être spectateurs des conséquences de l’impunité au risque de devenir complices de celle-ci, s’est félicitée du démarrage des opérations du Centre international pour la poursuite du crime d’agression contre l’Ukraine (ICPA) à La Haye.
M. KARL LAGATIE (Belgique)a déclaré que par son agression de l’Ukraine, qui a fait suite à l’annexion de territoires occupés temporairement, la Russie enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies. Il a jugé essentiel de prendre la pleine mesure de la menace que l’action de la Russie fait peser sur la Charte, les violations de ses principes ayant été constatées et condamnées par l’Assemblée générale à de nombreuses reprises. Néanmoins, après qu’en février dernier une écrasante majorité d’États Membres ont exigé de la Russie qu’elle retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien, « rien n’y a fait! » s’est exclamé le représentant. Dans ce contexte, il a appelé l’Assemblée à ne laisser aucune violation de la Charte sans réaction, l’agression de l’Ukraine par la Russie constituant « un crime contre la paix », un crime de droit international dont les auteurs ne peuvent rester impunis. Compte tenu de l’impossibilité de voir la Cour pénale internationale (CPI) saisie en raison de la paralysie du Conseil de sécurité, la Belgique appuie pleinement les efforts déployés pour mettre en place un tribunal international spécial chargé des poursuites pour le crime d’agression contre l’Ukraine et invite les membres de cette Assemblée à en faire autant. Après avoir partagé les inquiétudes du Secrétaire général quant aux enlèvements et transferts d’enfants vers la Russie, le représentant a réaffirmé l’attachement de son pays aux principes de la Charte, et donc à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières reconnues internationalement, y compris ses eaux territoriales. « La Crimée, Kherson, Zaporijia, Donetsk et Luhansk font, dans leur totalité, partie intégrante de l’Ukraine », a-t-il conclu.
Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a condamné l’annexion de territoires ukrainiens, « de la Crimée en 2014, aux régions ukrainiennes de Donetsk, Kherson, Luhansk et Zaporijia en septembre dernier », qui constitue une grave violation du droit international. L’Assemblée générale, a-t-elle rappelé, a exigé de la Russie qu’elle annule immédiatement et sans conditions toutes les décisions prises à ce sujet, et la Suisse déplore que la Russie ait jusqu’à présent ignoré ces appels. La représentante a appelé la Russie à entamer immédiatement une désescalade de la situation, à cesser toutes les opérations de combat et à retirer sans délai ses troupes du territoire ukrainien. Toute nouvelle démarche allant dans le sens d’une annexion ou de toute autre violation du droit international doit être évitée, a-t-elle averti, exhortant la Russie à renoncer aux élections annoncées pour septembre 2023 dans les régions précitées. « La Suisse ne reconnaîtra pas les résultats de ces scrutins », a-t-elle prévenu. Après s’être dite préoccupée par les cas d’exécutions sommaires, de détentions arbitraires et de disparitions forcées, d’actes de torture et de mauvais traitements, de déportations d’enfants ainsi que de violences sexuelles liées au conflit, la représentante a fait valoir que ces crimes doivent faire l’objet d’enquêtes et que leurs auteurs, quels qu’ils soient, doivent être traduits en justice. C’est en ce sens qu’elle a réitéré le soutien de la Suisse aux diverses enquêtes nationales et internationales indépendantes et salué le travail effectué par la Cour pénale internationale (CPI). Les efforts de paix doivent revenir au centre de nos discussions, a-t-elle dit au Président de l’Assemblée générale, assurant que la Suisse est prête à offrir son soutien « pour que la souffrance du peuple ukrainien et des personnes affectées par cette guerre dans le monde entier cesse enfin ».
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a dit que la Russie avait violé de façon flagrante le droit international et la Charte des Nations Unies en envahissant l’Ukraine et en falsifiant des élections dans des territoires occupés, entre autres. La Russie n’a pas changé de politique, a-t-il souligné, pas plus qu’elle n’essaie de libérer des civils ukrainiens, comme elle le prétend. Au contraire, elle s’efforce de contrôler des territoires par la violence, y compris la torture et les exécutions sommaires, en tentant d’éradiquer la culture ukrainienne. Les Criméens, notamment les Tatars, font face à l’oppression depuis 2014, et sont conscrits de force dans l’armée russe, a rappelé le délégué, qui a assuré que le Royaume-Uni soutiendrait l’Ukraine jusqu’à ce que son intégrité territoriale soit de nouveau garantie.
M. MARK SEAH (Singapour) a regretté la paralysie du Conseil de sécurité face à l’une des crises les plus graves de notre époque. Compte tenu de l’abus par la Russie de sa position privilégiée de membre permanent du Conseil et de son droit de veto, il a estimé qu’il appartient à l’Assemblée générale de s’exprimer et de dire clairement, au nom de la communauté internationale, que « les violations de la Charte des Nations Unies et du droit international ne sont pas acceptables ». Le délégué s’est dit préoccupé par la situation humanitaire en Ukraine ainsi que par les rapports faisant état de crimes de guerre, du refus de l’aide humanitaire aux régions de l’Ukraine sous occupation russe et du bombardement de civils évacuant le pays. Singapour appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, a-t-il dit, avant de déplorer la suspension de l’Initiative de la mer Noire, « un moyen de survie pour des millions de personnes dans le monde ». Le délégué s’est également inquiété de la situation des centrales nucléaires ukrainiennes -et en particulier la centrale nucléaire de Zaporijia- qui se trouvent dans des zones de conflit actives et sont soumises à des tensions considérables depuis plus d’un an. Après avoir confirmé le soutien de Singapour aux sept piliers indispensables à la sûreté et à la sécurité nucléaires et aux cinq règles concrètes pour la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijia énoncées par le Directeur général de l’AIEA dans sa déclaration au Conseil de sécurité le 30 mai dernier, il a exhorté tous les États Membres, en particulier les parties au conflit, à soutenir sans équivoque ces principes et à apporter à l’AIEA le soutien nécessaire à l’accomplissement de son travail.
Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a rejeté les tentatives de la Fédération de Russie visant à modifier par la force les frontières internationalement reconnues de l’Ukraine. La représentante a vu dans la décision russe d’organiser des « élections » dans les territoires temporairement occupés une nouvelle tentative flagrante de redessiner les frontières de l’Ukraine de l’après-guerre froide. Sur le plan humanitaire, elle a pointé du doigt la situation désastreuse dans ces territoires, ainsi que les violations brutales du droit international humanitaire par la Russie. Fustigeant la « faillite morale du Kremlin », elle a demandé que cesse immédiatement la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Russie. La représentante a exhorté la Russie à respecter pleinement le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et à permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave à toutes les personnes dans le besoin. En tant que pays riverain de la mer Noire, la Bulgarie est profondément préoccupée par la décision prise hier par la Russie de mettre fin à l’Initiative de la mer Noire. Par cet acte « irresponsable », la Russie bloque les ports maritimes de l’Ukraine et menace la liberté de navigation dans la mer Noire, a déploré la représentante. Elle crée également les conditions de nouvelles vagues d’insécurité alimentaire et d’instabilité économique dans le monde, en particulier dans les pays du Sud où le prix de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine est particulièrement élevé.
M. VLADIMIR VUCINIC (Monténégro) a déploré qu’un membre permanent du Conseil de sécurité, détenteur de l’arme nucléaire et portant la responsabilité la plus importante du maintien de la paix et de la sécurité internationales, ait foulé aux pieds le droit international, y compris la Charte des Nations Unies. Personne ne peut rester silencieux à ce sujet, d’autant plus, a fait remarquer le représentant, que les conséquences de l’agression russe ne sont pas seulement ressenties en Ukraine, mais ont provoqué des crises énergétique, alimentaire et financière mondiales qui affectent particulièrement les pays les moins développés. À cet égard, il a regretté que la Fédération de Russie n’ait pas accepté de reconduire l’Initiative de la mer Noire. Le représentant a réitéré sa ferme condamnation de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et exprimé son soutien à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, ainsi qu’à son droit inhérent à l’autodéfense contre l’agression russe. Il a reconnu également son droit à demander un soutien international pour ces efforts. Pour sa part, le Monténégro continuera à soutenir l’Ukraine et son peuple aussi longtemps qu’il le faudra et à fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique.
M. JOONKOOK HWANG (République de Corée) s’est dit profondément préoccupé par l’accord relatif au déploiement d’armes nucléaires russes au Bélarus. De telles actions et une telle rhétorique d’escalade sont contraires à la déclaration conjointe des dirigeants du P5 publiée en janvier 2022, dans laquelle la Russie avait réaffirmé qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et partant, ne doit jamais être déclenchée. Le représentant a appelé la Russie à renouveler cet engagement par des actes concrets et a réitéré le plein soutien de son pays aux cinq principes du Directeur général de l’AIEA pour assurer la sûreté et la sécurité nucléaires à Zaporijia. La Russie doit restituer le contrôle de la centrale aux autorités ukrainiennes compétentes et y retirer son personnel, a insisté le représentant.
M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a dénoncé les conséquences délétères du conflit, non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier, et condamné l’agression russe comme une violation flagrante de la Charte des Nations Unies. Exhortant la Russie à retirer ses troupes de toute urgence, il a rappelé que son pays a toujours insisté sur la nécessité de respecter à la lettre le droit international et sur le fait que le recours à la force pour annexer un territoire dans un contexte d’agression est en tout point illégal. Il a donc réitéré son plein soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et appelé les parties à entamer un dialogue pour désamorcer la situation.
Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a condamné toutes les tentatives de la Fédération de Russie d’intégrer de force la péninsule de Crimée illégalement annexée en 2014, ainsi que l’imposition automatique de la citoyenneté russe, les campagnes électorales, les votes illégaux, le recensement de la population, la modification forcée de la structure démographique et la suppression de l’identité nationale. Elle a dénoncé les violations de droits humains qui y sont perpétrées depuis, en particulier celles qui visent la communauté des Tatars de Crimée, et a exigé que l’on établisse les responsabilités des auteurs. En tant qu’Organisation qui promeut les valeurs de la paix, de la sécurité et du dialogue, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) reste un partenaire essentiel dans la résolution de ce conflit, a-telle estimé, en saluant le travail réalisé dans le cadre du programme de soutien de l’OSCE à l’Ukraine, lancé en novembre de l’année dernière.
Ce programme, a-t-elle expliqué, contribue à relever les défis immédiats posés par la guerre et à soutenir les réformes à long terme pour renforcer la résilience démocratique et sociale de ses institutions. La déléguée a ensuite insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale par le biais de la plateforme internationale pour la Crimée, en réaffirmant que Malte ne reconnaîtra jamais l’annexion illégale de la péninsule et de la ville de Sébastopol par la Fédération de Russie. Elle a exhorté cette dernière et les formations armées qu’elle soutient à respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire, à cesser immédiatement et inconditionnellement son agression et à retirer toutes ses troupes et tous ses mandataires de l’ensemble du territoire de l’Ukraine. Elle a aussi encouragé la Fédération de Russie à reprendre les discussions pour rétablir et faciliter l’accès sans entrave à la Crimée des mécanismes internationaux et régionaux de surveillance des droits de l’homme.
Mme ANTJE LEENDERTSE (Allemagne) s’est dite touchée par le courage et la détermination du peuple ukrainien, promettant de les soutenir jusqu’à ce qu’ils aient rétabli le contrôle total de l’ensemble de leur territoire, dans les frontières internationalement reconnues. Pour la représentante, il ne peut y avoir une chance de paix que lorsque toutes les troupes russes auront quitté l’Ukraine. En attendant, elle s’est félicitée de toutes les initiatives de l’Assemblée générale et des acteurs internationaux mais elle a voulu que l’on évite les mesures qui perpétuent l’agression et l’occupation illégales. Elle a estimé important qu’un groupe de pays ait d’ores et déjà commencé à travailler sur la formule de paix de l’Ukraine, à Kyïv même après Copenhague. Elle a averti contre un cessez-le-feu sans retrait russe qui condamnerait des millions d’Ukrainiens à une occupation indéfinie, craignant que toute concession territoriale de la part de l’Ukraine enhardisse l’agresseur et d’autres envahisseurs potentiels dans le monde.
Nous ne reconnaîtrons jamais l’annexion illégale par la Russie de Donetsk, Luhansk, Kherson, Zaporijia et de la Crimée, car ces territoires appartiennent à l’Ukraine, a martelé la déléguée. Pour elle, une paix globale qui rétablirait les bases des relations futures entre la Russie et l’Ukraine comprendrait également des compensations et l’établissement des responsabilités, a fait valoir la diplomate, rappelant la campagne de bombardements sans relâche de la Russie pour détruire systématiquement les infrastructures civiles, à priver ses citoyens de chauffage, d’électricité et d’eau. Aujourd’hui, le barrage de Kakhovka est en ruines, ce qui constitue une catastrophe pour des dizaines de milliers d’Ukrainiens et un désastre écologique. Le danger n’est pas encore écarté pour la centrale nucléaire de Zaporijia, qui reste illégalement occupée par les forces russes.
Citant la Banque mondiale, la représentante a estimé à 411 milliards de dollars le montant du coût de l’agression de l’Ukraine laquelle est en droit d’attendre une indemnisation de la Russie.
M. EVANGELOS SEKERIS (Grèce) a assuré que son pays ne reconnaîtra jamais l’annexion illégale par la Fédération de Russie de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporijia, ni de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol. La Grèce soutiendra l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire, a affirmé le représentant en condamnant la guerre d’agression de la Russie qui représente une menace existentielle pour l’Ukraine et une « atteinte au système multilatéral dans son ensemble ». Rétablir une paix durable en Ukraine dans le respect du droit international est l’objectif prioritaire de la Grèce, a-t-il expliqué. Le représentant a condamné la déportation de milliers d’Ukrainiens par les autorités russes, y compris des enfants, et le fait de prendre pour cible les civils. Voilà pourquoi la Grèce appuie pleinement l’enquête de la CPI, a-t-il dit, ainsi que la création d’un bureau de la Cour en Ukraine. La Grèce a également rejoint en mars dernier le groupe favorable à l’application du principe de responsabilité pour les crimes commis en Ukraine et adhéré à la création récente au sein du Conseil de l’Europe d’un mécanisme en ce sens.
M. ANTHONY SIMPSON (Nouvelle-Zélande) a exprimé sa vive frustration face à cette invasion illégale par la Russie de l’Ukraine et son occupation qui perdure. Il a donc appelé à la cessation immédiate de ce « conflit insensé » qui met en péril des infrastructures civiles, sans compter le bilan des pertes en vies humaines. Relevant que cela fait plus d’un an que son pays a rejoint les 140 États Membres qui avaient lancé un appel pour le retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien, il a déploré que cet appel n’ait toujours pas été entendu. Aujourd’hui, des centaines de millions de personnes dans le monde sont plongées dans la famine et la malnutrition, a-t-il dénoncé, décriant, en outre, la récente décision de la Russie de mettre un terme à la mise en œuvre de l’Initiative de la mer Noire. Cela est décevant et inconcevable, a-t-il dit, car la sécurité alimentaire n’est pas un « pion dans des jeux politiques ». C’est pourquoi, il a exhorté la Russie à reprendre sans tarder cette initiative essentielle.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a condamné la volonté russe de soumission brutale de son voisin et de confiscation de son territoire par la force. Il a également condamné les intentions affichées par la Russie d’annexer d’autres territoires via de nouveaux simulacres de référendum. Depuis dix-sept mois, a-t-il rappelé, la Russie a tué des dizaines de milliers d’Ukrainiens et provoqué le déplacement de millions de personnes. Elle a bombardé des centaines d’hôpitaux et d’écoles et enlevé des enfants ukrainiens en bas âge, ses forces armées allant jusqu’à utiliser des civils comme boucliers humains, a poursuivi le représentant. Il s’est en outre inquiété de la persistance russe à militariser toujours plus la centrale nucléaire de Zaporijia et ses environs, mettant ainsi en péril « la survie même de la planète ». Qualifiant le refus russe de proroger l’Initiative de la mer Noire de « provocation cruelle et égoïste » risquant de déstabiliser les pays en développement, il a exhorté la Russie à revoir sa position en réactivant sans délai l’Initiative. Cette Assemblée l’a dit sans équivoque en février dernier: toute paix juste et durable en Ukraine doit être basée sur les principes de l’ONU, ce qui signifie que la Russie doit retirer immédiatement et sans contrepartie ses troupes du territoire souverain de l’Ukraine, a conclu le représentant.
M. RIYAD KHADDOUR (République arabe syrienne) a appelé à résoudre tout conflit régional de manière pacifique, avec respect et compréhension. Il a jugé regrettable que les débats reflètent une tendance négative de la part de « certains États Membres » à utiliser la plateforme de l’Assemblée générale pour polariser, semer la division et diffamer la Fédération de Russie, au lieu de l’utiliser comme un outil efficace pour le respect du droit. Il a établi un lien entre la situation actuelle et le « coup d’État de Maidan » en 2014, et le changement brutal et sans précédent des relations entre l’Ukraine et la Russie, contrevenant aux principes de bon voisinage et aux relations fraternelles entre les deux peuples. De son point de vue, l’OTAN et les pays occidentaux ont fait monter la tension et cherché à déstabiliser la région. Une « interprétation rationnelle des événements », a-t-il poursuivi, doit mener à examiner comment les accords de Minsk de 2015 et la résolution 2202 (2015) ont été bafoués.
L’hostilité envers la Russie a augmenté depuis un an, a noté le représentant en relevant que toutes sortes d’armes ont été envoyées à l’Ukraine, y compris des armes interdites par les conventions internationales. Il a jugé qu’un dialogue constructif serait souhaitable entre les parties, regrettant que cela soit malheureusement impossible à l’heure actuelle. Concernant la Crimée, a-t-il ajouté, la position de la Syrie se fonde sur le récent référendum qui s’y est déroulé. Il a rappelé que ce référendum reflétait que la majorité des habitants souhaitaient demeurer au sein de la Russie, une aspiration devant être prise en compte, a conclu le délégué.
M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) a rappelé que depuis l’annexion de la Crimée en 2014 puis l’invasion de l’Ukraine en 2022, le Mexique n’a cessé d’exiger la restauration de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, et dans le plein respect du droit international, de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes de l’ONU. Faisant le bilan de cette crise, il a rappelé que cette guerre a eu un impact sur le prix des denrées alimentaires au niveau mondial, soulignant que l’Initiative de la mer Noire représentait une « lueur d’espoir ». L’interruption de cet accord aura d’énormes répercussions humanitaires, a-t-il mis en garde avant d’appuyer le Secrétaire général dans ses efforts pour trouver les moyens de relancer cette initiative en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et de la réduction des souffrances humaines. Le représentant a également fait part des préoccupations du Mexique par rapport à la situation de la centrale nucléaire de Zaporijia. « Ce n’est pas parce qu’une catastrophe ne s’est pas produite jusqu’à présent qu’elle ne peut pas se produire à l’avenir », a-t-il averti en demandant l’arrêt immédiat de toutes les actions militaires autour de la centrale. Le représentant a également réaffirmé que toutes les violations du droit international, en particulier de la Charte, des droits de l’homme et du droit international humanitaire, qui ont eu lieu dans le cadre de ce conflit armé, dont beaucoup pourraient constituer des crimes internationaux, ne peuvent rester impunies. À cet égard, il a soutenu les procédures judiciaires en cours devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).
Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a réitéré son inquiétude face à la situation en Ukraine et appelé une fois de plus à la cessation des hostilités et au retour de toutes les parties impliquées à la table des négociations, seul moyen, à son avis, de parvenir à une paix durable. En tout état de cause, l’Argentine continuera à promouvoir le dialogue et un règlement pacifique pour mettre fin au conflit et garantir une solution juste et durable. Tout en réaffirmant son soutien aux efforts du Secrétaire général et des autres acteurs qui continuent à œuvrer pour parvenir à une solution rapide du conflit et, dans ce processus, à faciliter un compromis constructif entre les parties, la représentante a néanmoins fait part de sa préoccupation face à l’aggravation de la confrontation armée. Pire, elle a décrié l’absence de progrès dans les diverses tentatives de médiation et une « escalade dans le déploiement d’armes ayant un plus grand pouvoir de destruction ». Condamnant les attaques contre la population et les infrastructures civiles, la représentante a noté que l’aide humanitaire devient indispensable à la survie, en particulier pour les plus vulnérables. C’est pourquoi elle a réitéré son appel à un accès sans restriction à toutes les zones où se trouvent des civils, y compris les zones occupées.
M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a appelé toutes les parties à respecter strictement le droit international, jugeant impératif d’observer pleinement les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies, de manière non sélective. Encourageant les parties à désamorcer les hostilités et à rouvrir les voies du dialogue, il a réitéré son soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, « un droit garanti à tous les États par le droit international ». Le délégué a renouvelé son appel en faveur d’une paix juste et durable, conformément aux principes de la Charte, et tenant compte des préoccupations légitimes de toutes les parties en conflit en matière de sécurité.
M. SHUANG GENG (Chine) a regretté que la logique de la guerre l’emporte en Ukraine avant d’appeler la communauté internationale à déployer des efforts sérieux pour appuyer des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu rapide et une solution politique. Il faut tout faire pour éviter que la situation n’empire, a-t-il insisté en exhortant les deux parties au conflit à faire preuve de calme et de retenue et à faciliter l’accès humanitaire. La Chine est favorable à la poursuite de la participation de l’AIEA pour sécuriser les installations nucléaires en Ukraine, a dit le représentant en priant les parties de respecter les principes fondamentaux de cette sécurité. Il a appelé à engager le dialogue et à privilégier une solution diplomatique parce qu’il n’y a pas de vainqueur dans les guerres. « Le dialogue et la négociation sont la seule façon de sortir de la crise en Ukraine. » D’après le représentant, toutes les parties devraient adopter une philosophie sécuritaire adéquate et rechercher, en retenant les préoccupations de chacun, un équilibre concernant l’architecture sécuritaire européenne qui est à l’origine de cette crise. Il a demandé à l’ONU de tenir compte des conséquences de la crise ukrainienne sur le développement durable et de veiller à la stabilité alimentaire mondiale. Plus vite il y aura un cessez-le-feu, plus vite des investissements seront faits pour la sécurité alimentaire et la résilience de la chaîne d’approvisionnement mondiale, a-t-il fait valoir. Il a espéré que les parties à l’Initiative de la mer Noire entameront des négociations pour régler la question de façon appropriée. Sur la question de l’Ukraine, la Chine restera du côté de la paix et du dialogue avec toutes les parties concernées pour favoriser un règlement le plus rapidement possible, a conclu le représentant.
Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) s’est inquiétée des rapports faisant état d’attaques contre des civils et des infrastructures civiles. De même, la représentante s’est dite préoccupée par l’évolution récente de la situation dans la région, qui n’a pas contribué à défendre la cause plus large de la paix et de la stabilité. L’Inde a soutenu les efforts du Secrétaire général pour poursuivre l’Initiative de la mer Noire et espère une résolution rapide de l’impasse actuelle, a-t-elle déclaré. Estimant, par ailleurs, que l’escalade des hostilités et de la violence n’est dans l’intérêt de personne, elle a plaidé en faveur d’un retour urgent au dialogue et à la diplomatie. Pour elle, le dialogue est la seule réponse au règlement des différends et des litiges, même si cela semble difficile à l’heure actuelle, a-t-elle reconnu. La voie de la paix exige que « nous maintenions ouverts tous les canaux de la diplomatie », a-t-elle insisté.
La représentante a, en outre, regretté qu’au fur et à mesure que le conflit se poursuit, l’ensemble des pays du Sud subissent des dommages collatéraux substantiels. Elle donc jugé essentiel que leur voix soit entendue et que leurs préoccupations légitimes soient dûment prises en compte. Quant à l’approche de l’Inde à l’égard du conflit ukrainien, elle restera centrée sur les personnes, a-t-elle dit, illustrant son propos par l’aide humanitaire apportée à la fois à l’Ukraine et le soutien économique fourni à certains de ses voisins du Sud confrontés aux conséquences du conflit en cours.
M. MARISKA DWIANTI DHANUTIRTO (Indonésie) a réitéré le soutien de son pays aux efforts internationaux pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, toute initiative visant à créer la paix doit chercher à résoudre préalablement les problèmes entre les parties, a-t-il ajouté, précisant que si l’approche retenue est un jeu à somme nulle, alors une paix durable ne sera pas possible. L’Indonésie apprécie les efforts du Secrétaire général de l’ONU et de la Türkiye, a indiqué le représentant, jugeant ces efforts importants pour la stabilité du commerce mondial des produits de première nécessité et le maintien de la chaîne d’approvisionnement mondiale en céréales et en engrais. Il a insisté pour que ces initiatives soient pleinement mises en œuvre afin de pouvoir répondre aux besoins des pays en développement.
M. VATHAYUDH VICHANKAIYAKIJ (Thaïlande) a réaffirmé les principes d’intégrité territoriale et de non-agression contenus dans la Charte des Nations Unies. Très préoccupé des conséquences humanitaires de ce conflit, en particulier sur la population civile, le représentant a également pointé les conséquences du conflit sur le développement économique et social de pays en développement déjà très ébranlés par la pandémie. Il a demandé aux parties de ne pas ménager leurs efforts pour épargner les civils ainsi que pour atténuer les crises alimentaire et énergétique. Il leur a aussi demandé de laisser un couloir aux travailleurs humanitaires, afin qu’ils puissent effectuer leur travail et aider les populations civiles dans le besoin.
Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, tout en remerciant les États qui ont accueilli et soutenu les réfugiés, a imploré que les personnes déplacées continuent de recevoir un soutien humanitaire, jusqu’à ce qu’elles puissent retourner chez elles en toute sécurité, de leur plein gré, et dans la dignité. Demandant aussi qu’aucun effort ne soit épargné pour assurer la réunification rapide de toutes les familles séparées par la violence actuelle en Ukraine, avec l’intérêt supérieur des enfants respecté, il a appelé la communauté internationale à « ne pas se résigner à la guerre, mais à travailler ensemble pour la paix ». Appelant toutes les parties à soutenir les efforts humanitaires afin d’alléger certaines des immenses souffrances causées par cette « guerre odieuse », le représentant du Saint-Siège a fait siens les mots du pape François, selon qui il est urgent « d’utiliser tous les moyens diplomatiques, même ceux qui n’ont peut-être pas été utilisés jusqu’à présent, pour mettre fin à cette terrible tragédie ».
Droit de réponse
Le représentant de République populaire démocratique de Corée (RPDC) a réagi aux « provocations de la Corée du Sud », réfutant de « fausses allégations ». Soutenant que la dernière guerre de Corée a été provoquée délibérément par les États-Unis et la Corée du Sud afin de saper la RPDC fondée en l’espace de moins de deux ans, il a affirmé qu’aujourd’hui encore la Corée du Sud et les États-Unis se livrent à des provocations militaires à l’encontre de son pays, ce qui ne fait qu’exacerber la situation sur la péninsule coréenne, « une situation au bord de l’éclatement d’une guerre nucléaire ». Le représentant a fait valoir que son pays prend des mesures de légitime défense pour défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté. Il a exhorté les États Membres à voir clair dans le « jeu de la Corée du Sud » avertissant cette dernière que si elle continue à provoquer la RPDC sans raison, elle fera face à une crise sécuritaire extrême.