L’Assemblée générale vote pour reconduire le mandat de Mme Inger Andersen, du Danemark, à la tête du Programme des Nations Unies pour l’environnement
Le poste de Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a été de nouveau attribué à la danoise Inger Andersen, après un vote ce matin à l’Assemblée générale, qui lui a confié ce nouveau mandat pour quatre années supplémentaires (15 juin 2023-14 juin 2027). Alors que la pratique veut que les États Membres confirment les choix des hauts fonctionnaires proposés par le Secrétaire général de l’ONU, l’Assemblée a dû recourir à un scrutin à cause d’une requête de la Fédération de Russie de tenir davantage compte des exigences de répartition géographique équitable et de ses réserves sur le processus. Les délégations n’ont pas fait droit à la proposition russe de surseoir à sa nomination et 136 États Membres ont renouvelé leur soutien à Mme Andersen (avec 31 abstentions).
Le projet de décision* présenté par la Russie à cette séance était basé sur le paragraphe 3 de l’Article 101 de la Charte des Nations Unies, relatif au principe de répartition géographique équitable. Pour remplir ce critère, la Russie voulait que l’Assemblée générale « prie le Secrétaire général d’inviter les États Membres à présenter des candidatures » à la Direction exécutive du PNUE, mais cette initiative n’a été soutenue que par 13 États Membres, tandis que 77 l’ont rejetée et 63 se sont abstenus au cours d’un vote sur la question.
Avant ces deux votes, la Fédération de Russie avait évoqué l’exigence de transparence dans le processus de sélection, dénonçant « la présentation d’une candidature ne faisant pas consensus, car Mme Andersen est candidate en dépit de réserves présentées par plusieurs États au cours des consultations ». La délégation a précisé que cette position russe était connue même avant l’opération militaire spéciale russe. Il n’y a donc pas de lien entre les deux questions, a affirmé le représentant avant de dénoncer le fait que la plupart des postes de direction du PNUE sont détenus par les États occidentaux. Pour la délégation, un fonctionnaire international se doit de garder son impartialité, ce qui ne serait pas le cas pour Mme Andersen. C’est pourquoi la Russie souhaitait que d’autres groupes régionaux aient la possibilité de proposer au Secrétaire général d’autres candidatures à ce poste important. La délégation a fait valoir que les pays de l’hémisphère Sud, notamment, regorgent d’éminentes personnalités ayant le profil de l’emploi. Le Bélarus a apporté son appui à l’initiative russe en appelant à ouvrir le processus de candidature à la direction du PNUE.
Réagissant au texte présenté par la Russie, le Danemark a dit soutenir le principe de la représentation géographique équitable. Cet État a estimé que ce n’est pas seulement la rotation géographique qui est en jeu, mais aussi l’autorité même du Secrétaire général qui est remise en cause. La Suède a abondé en voyant dans le projet de décision russe une manière de saper l’autorité du PNUE et du Secrétaire général. Elle a de plus relevé que le travail de Mme Andersen a été largement salué par les États Membres.
Pour les États-Unis, qui se sont opposés au texte de la Russie, il n’est pas question de déroger à la pratique établie qui veut que l’Assemblée générale soutienne la proposition de nomination du Secrétaire général. Le Canada a aussi fait référence à la pratique établie selon laquelle le Directeur exécutif de cette agence onusienne se voit attribuer deux mandats. « Nous sommes tous favorables à la répartition géographique équitable », a assuré la délégation en faisant observer qu’il revient à l’Assemblée générale de soutenir la proposition du Secrétaire général. Le Canada a en outre qualifié de « douteuse » l’initiative russe, sachant notamment que le processus de consultation des groupes régionaux a été lancé depuis le mois d’octobre 2022, et en a conclu qu’il s’agit tout simplement d’une question de politique.
Par ailleurs, l’Assemblée générale a pris note de la lettre du Secrétaire général concernant les neuf États Membres en retard dans le paiement de contributions financières à l’Organisation des Nations Unies au sens de l’Article 19 de la Charte. De ce fait, la Dominique, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Liban, le Soudan du Sud et le Venezuela ont perdu leur droit de vote à l’Assemblée, tandis que les Comores, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie restent autorisées à participer à ses votes jusqu’à la fin de sa soixante-dix-septième session.
Selon l’Article 19, un membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. L’Assemblée générale peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
* A/77/L.47