Soixantième session,
Réunions virtuelles, matin & après-midi
SOC/4904

Commission du développement social: la lutte contre l’exclusion et l’essor de l’agriculture durable au cœur des solutions contre la faim et la pauvreté  

À la veille de sa séance de clôture, la Commission du développement social a poursuivi, aujourd’hui, son débat général sur le thème prioritaire de sa soixantième session, permettant aux États Membres et aux ONG d’égrener mesures, programmes et recommandations destinés à combattre les fléaux de la faim et de la pauvreté dans l’optique d’une reprise post-COVID-19 inclusive et résiliente.  Une longue liste dans laquelle la lutte contre l’exclusion sociale et le développement de l’agriculture durable ont à nouveau figuré en bonne place.  

Insistant sur le concept de dignité, le Mouvement international ATD Quart Monde a ainsi souligné l’importance de donner une voix à chacun, y compris aux personnes les plus difficiles à atteindre.  Toutes les politiques visant à surmonter la pauvreté et l’exclusion sociale doivent être développées avec la participation significative de ceux qui en font l’expérience, a soutenu l’ONG, qui a souhaité à cet égard que la discrimination fondée sur le statut socioéconomique soit reconnue comme un « véritable défi » pour les personnes vivant dans la pauvreté.  

Elle a également appelé davantage de justice environnementale, observant que les personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont aussi les plus durement touchées par les effets des changements climatiques.  De fait, a-t-elle préconisé, les politiques et mécanismes climatiques doivent suivre les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme des Nations Unies et être évalués en fonction de leurs impacts sur les 20% les plus pauvres de la population mondiale.  

Dans le même ordre d’idées, UNANIMA International a jugé crucial que, dans le cadre de leurs efforts de développement, les États Membres placent la lutte contre le sans-abrisme au cœur de leurs stratégies.  L’éradication de ce phénomène social et de ses causes profondes est nécessaire à la fois pour l’autonomisation de toutes les femmes et les filles, et pour une reprise véritablement inclusive, a fait valoir l’ONG, avant d’appeler la communauté internationale à s’attaquer au problème spécifique du sans-abrisme familial par le biais d’allocations de ressources.  Un appel partagé par Save the Children International, qui a rappelé que la COVID-19 risque de pousser plus de 100 millions d’enfants supplémentaires dans la pauvreté.  

L’exclusion affecte également les peuples autochtones, qui sont victimes d’une « discrimination pandémique », a relevé Franciscans International, en prenant l’exemple du Guatemala, où certaines mesures gouvernementales prises au cours de la pandémie, telles que les limites à la liberté de mouvement et de réunion, ont eu des effets négatifs sur ces populations, en particulier sur leur droit à une alimentation adéquate.  Dans ce contexte, l’ONG a appelé tous les États à lutter contre les menaces affectant les moyens de subsistance traditionnels et la souveraineté alimentaire de ces peuples.    

De son côté, la Turquie a attiré l’attention de la Commission sur le sort des réfugiés et des migrants, précisant avoir élargi dès avril 2020 son système de protection sociale à ces personnes jusqu’alors privées de couverture.  Elle a également rappelé qu’elle accueille sur son territoire environ 4 millions de Syriens, dont 1,7 million sont des enfants et 825 000 des jeunes, auxquels elle permet une participation active à la vie sociale, économique et culturelle.    

Autre sujet récurrent de cette discussion générale, la transition vers une agriculture durable a été présentée par plusieurs délégations comme un moyen efficace de lutter contre la faim.  Le Royaume-Uni, qui a appelé les États Membres à respecter les engagements pris en faveur de l’innovation agricole lors de la COP26 à Glasgow, y a vu une façon de répondre à la demande croissante en nourriture autant qu’un gage d’alimentation de qualité, tandis que le Nigéria mettait l’accent sur la nécessaire augmentation de la productivité et des revenus des petits exploitants agricoles via des moyens de production durables.  Autant de projets que le pays espère pouvoir financer grâce à la restitution de ses avoir volés.       

Observant que la plupart des pauvres dans le monde sont employés dans le secteur agricole, le Saint-Siège a, quant à lui, jugé essentiel de soutenir le développement rural et de renforcer la résilience des petits exploitants et des agriculteurs familiaux.  Pour l’observateur, ces efforts doivent s’inscrire dans une approche multidimensionnelle abordant les « formes variées et excessives de désordre moral et social qui engendrent des formes de pauvreté toujours nouvelles ».  Il a été rejoint dans cette analyse par la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, qui a indiqué avoir établi, dans les 72 pays où elle est présente, des programmes d’autonomisation des femmes et des filles basés sur l’agriculture durable.  

Loin de ces problématiques, le délégué de l’Afghanistan s’est alarmé de la progression de la pauvreté et de la faim dans son pays depuis la prise de pouvoir par les Taliban.  Estimant que l’amplitude de la crise requiert une augmentation significative du financement humanitaire, il a salué le lancement du plan de réponse humanitaire pour l’Afghanistan, le 11 janvier, recommandant toutefois que cette aide vitale soit gérée directement par l’ONU et les ONG afin de ne pas profiter au régime taliban.  

La Commission du développement social conclura les travaux de sa soixantième session demain, mercredi 16 février, à partir de 10 heures.  

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE - E/CN.5/2022/2

Thème prioritaire: Assurer un relèvement inclusif et résilient après la COVID-19 pour garantir à chaque personne des moyens de subsistance, le bien-être et la dignité: éliminer la pauvreté et la faim sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions aux fins de la réalisation du Programme 2030 - E/CN.5/2022/3

Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux

Discussion générale

Le Canada a expliqué avoir lancé une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté visant à réduire le taux de pauvreté de moitié d’ici à 2030.  Les premiers résultats sont encourageants, même si certaines couches vulnérables, notamment les populations autochtones, restent à la traine.  Le Canada soutient également les pays en développement en vue de les accompagner dans la réalisation du Programme 2030, et a déboursé 1 milliard de dollars pour le fonds de lutte contre la pauvreté du Fonds monétaire international (FMI).  Le Canada a également une politique étrangère féministe qui cherche à défendre la dignité humaine partout dans le monde.  La délégation a ensuite invité les donateurs internationaux qui ont promis d’agir contre la pauvreté de joindre le geste à la parole. 

La Turquie a fait remarquer qu’au-delà de sa réponse interne aux défis de la COVID-19, elle s’est portée au secours de 160 États durant la crise, dont 44 pays africains.  Elle prévoit à présent de partager 15 millions de doses de vaccin et de mettre à disposition son propre vaccin, Turkovac, une fois qu’il sera homologué.  Elle a d’autre part indiqué que l’accessibilité à son programme de soutien social a été élargi dès avril 2020 afin de venir en aide aux personnes qui n’avaient pas jusqu’alors de protection sociale, notamment les réfugiés et les migrants.  À cet égard, la délégation a rappelé que la Turquie accueille environ 4 millions de Syriens, dont 1,7 million sont des enfants et 825 000 des jeunes.  Selon elle, une société inclusive doit parvenir à libérer le potentiel réel des migrants en leur permettant de participer activement à la vie sociale, économique et culturelle du pays d’accueil.  

La délégation de l’Afghanistan s’est alarmée de l’étendue de la souffrance humaine dans son pays depuis la prise de pouvoir par les Taliban, et a déclaré que l’amplitude de la crise requiert une augmentation significative de financement.  Elle a salué le lancement du plan de réponse humanitaire pour l’Afghanistan le 11 janvier dernier par les partenaires humanitaires et l’ONU.  Elle a aussi soutenu l’appel du Secrétaire général à injecter des fonds afin de payer les salaires des fonctionnaires, des enseignants et du personnel médical et de prévenir la banqueroute du système bancaire.  Il est également important de veiller à ce que l’aide humanitaire et financière soit gérée par les agences de l’ONU et les ONG pour assurer qu’elle ne profite aux Taliban, a-t-elle insisté.

Djibouti a plaidé en faveur d’une solidarité mondiale accrue afin que l’éradication de la pauvreté se poursuive avec plus de vigueur.  À cet égard, la délégation a insisté sur une approche multidimensionnelle et a appelé à mieux coordonner les actions multinationales.  Le programme « Djbouti ici », le second plan de réduction de la pauvreté à l’horizon 2025, traduit la volonté du pays à suivre l’élan du Programme 2030.  De plus, face à la pandémie de COVID-19, le pays a mis sur pied un ensemble des mesures pour le relèvement, tout en plaçant la technologie au centre de l’innovation sociale.

Le Paraguay a insisté sur l’importance de mettre sur pied des systèmes de santé robustes pour lutter contre la pandémie et appuyer le relèvement.  Il a indiqué que son système de protection sociale met l’accent sur les personnes et les régions vulnérables et implique les différents secteurs de la société civile qui travaillent avec les institutions nationales et les communautés locales.  Pour améliorer ce système, le Gouvernement a augmenté l’investissement dans ce domaine et a mené d’autres activités comme la fourniture des vivres aux personnes nécessiteuses.  Le soutien à la reprise économique comprend également l’octroi de crédits aux entreprises pour appuyer la création d’emplois et renforcer la productivité.

Le Sénégal a indiqué que la COVID-19 est venue perturber son plan de développement, entraînant une baisse de la production ainsi que des pertes d’emplois et de revenus, facteurs de pauvreté et d’insécurité alimentaire.  Pour y faire face, le Gouvernement sénégalais a fait le choix de privilégier le bien-être de ses citoyens, au travers de programmes de résilience économique et sociale.  Malgré une récession de 0,7%, il a également entrepris un plan d’action prioritaire 2021-2023 destiné à relancer son activité économique et à revenir à l’émergence programmée.  L’accent a été mis sur les facteurs de croissance que sont l’industrialisation, le logement et le numérique, a précisé la délégation, ajoutant qu’une attention particulière est également accordée à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes dans des domaines comme l’agriculture, la pêche et l’artisanat.  Elle a par ailleurs indiqué que la réduction des inégalités et la protection des plus vulnérables sont des priorités dans le cadre des efforts de reprise.  

Pour le Kenya, il est important de mettre sur pied des bases de développement afin d’assurer que tous les citoyens puissent s’émanciper de la pauvreté d’ici à 2030.  Un programme de filet de sécurité sociale a été mis en œuvre depuis une décennie.  Et avec l’appui de ses partenaires internationaux, le Gouvernement a renforcé la sécurité sociale des Kényans en avril 2020 afin de faire face à la pandémie, a fait savoir la délégation qui a également indiqué que les plus démunis bénéficient de transferts de fonds directs, le Kenya restant attaché à un développement inclusif basé sur l’épanouissement de la personne.

Les États-Unis ont demandé aux États Membres de se réengager envers les 10 objectifs du Sommet mondial pour le développement social de 1995.  La délégation a ensuite appelé à alléger le travail de la Commission du développement social en éliminant les résolutions récurrentes ou qui font double emploi, préconisant en outre de renvoyer à des comités d’experts et techniques des thèmes comme la jeunesse ou l’éducation.  Il faut également reformer le programme de travail surchargé de la Commission dont chaque session devrait se concentrer sur une thématique unique comme ce fut le cas en 2020 lorsque la question du sans-abrisme a été examinée, a estimé la délégation qui a par ailleurs proposé de condenser la session annuelle en trois ou quatre jours.   

Le Saint-Siège a souhaité que la lutte contre la pauvreté et la faim, la création d’emplois décents et d’opportunités génératrices de revenus, et la mise à disposition de moyens de subsistance durables pour tous demeurent des priorités dans le cadre de la reprise post-COVID-19.  À cette fin, l’observateur a jugé essentiel de construire au niveau national des systèmes de protection sociale complets, notamment pour les travailleurs, indépendamment de leurs conditions d’emploi.  Pour briser le cycle de la pauvreté, a-t-il ajouté, il convient aussi d’investir dans l’éducation, de garantir des allocations maternité et de prévoir des services de garde d’enfant abordables, notamment pour les familles en situation de vulnérabilité.  Enfin, observant que la plupart des pauvres dans le monde sont employés dans le secteur agricole, il a souligné la nécessité de soutenir le développement rural et de renforcer la résilience des petits exploitants et des agriculteurs familiaux.  À ses yeux, les efforts doivent s’inscrire dans une approche multidimensionnelle abordant les « formes variées et excessives de désordre moral et social qui engendrent des formes de pauvreté toujours nouvelles ». 

Le Nigéria a qualifié l’éradication de la pauvreté de « plus grand défi mondial ».  Pour le surmonter et maintenir des moyens de subsistance pour tous, il faut d’abord surmonter la COVID-19, a-t-il soutenu, appelant à une répartition juste et équitable des vaccins, compte tenu des conséquences à long terme de cette pandémie.  La délégation a ajouté que le pays s’est engagé sur la voie de la reprise par le biais d’un plan de stabilité économique qui comprend des programmes de soutien à l’agriculture et à l’alimentation en vue de bâtir des systèmes résilients et durables.  Dans le cadre de ce programme, qui vise à sortir 100 millions de personnes de la pauvreté d’ici 10 ans, le Gouvernement met en œuvre des programmes de sécurité sociale et d’autonomisation professionnelle, ainsi que des transferts de liquidités.  Il s’emploie également à garantir une meilleure répartition des ressources, a précisé la délégation, selon laquelle l’accent est mis sur l’augmentation de la productivité et des revenus des petits exploitants agricoles via des moyens de production durables.  Elle a d’autre part fait état d’un renforcement de la lutte contre les flux financiers illicites et des efforts de récupération des avoirs volés, lesquels doivent permettre de financer les projets sociaux et de faire reculer la pauvreté.  

La Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur a jugé impératif que les États Membres abandonnent les idéologies d’accumulation et de destruction et favorisent celles qui privilégient le bien-être des personnes et de la planète, déplorant dans la foulée que les gouvernements continuent d’ignorer les préoccupations et les besoins des plus marginalisés.  La Congrégation a ensuite indiqué qu’elle a établi, dans les 72 pays où elle est présente, des programmes qui autonomisent les femmes et les filles grâce à une agriculture durable.  Elle a exhorté les gouvernements à mettre en place des économies sensibles au genre et qui assurent un financement adéquat des services publics, afin d’octroyer des soins de santé universels de qualité, ainsi que l’éducation et la protection sociale. 

La FEMM Foundation a rappelé qu’elle avait proposé de mettre à la disposition de la Commission son travail et son expertise sur les questions de santé sexuelle et reproductive des femmes afin de les aider à prendre en charge leur santé et prospérer au sein de leurs communautés.  Combler le fossé en matière de santé pour bâtir des sociétés plus résilientes c’est aussi combattre la faim et la pauvreté, a ajouté la délégation qui a indiqué que le programme de la fondation est prêt à être intégré dans la composante « santé » des programmes de protection sociale des pays.  

Pour l’ONG Franciscans International, les mesures de relèvement doivent s’attaquer aux formes structurelles de discrimination pandémique, notamment contre les peuples autochtones.  Évoquant la situation au Guatemala, elle a constaté que certaines mesures gouvernementales prises au cours de la pandémie, telles que les limites à la liberté de mouvement et de réunion, ont eu des effets négatifs sur les peuples autochtones, en particulier leur droit à une alimentation adéquate.  Lorsque les communautés ont protesté contre les mesures affectant leurs moyens de subsistance et leur bien-être, elles ont été violemment réprimées, a dénoncé l’ONG, qui a regretté que les autorités guatémaltèques n’aient pas donné la priorité aux initiatives conçues par les communautés autochtones et la société civile dans leurs plans de reprise.  Dans ce contexte, l’ONG a appelé tous les États à lutter contre les menaces qui affectent l’alimentation adéquate des peuples autochtones, y compris les menaces contre leurs moyens de subsistance traditionnels et leur souveraineté alimentaire.  

La World Youth Alliance (WYA) a reconnu que la COVID-19 a interrompu, modifié ou annulé bon nombre de plans et projets des jeunes.  Elle a relevé que cette situation d’incertitude a provoqué beaucoup de stress parmi les jeunes qui ont besoin de stabilité et d’outils pour affronter l’avenir avec résilience.  Le développement du capital humain est fondamental pour le développement de nos sociétés et doit être privilégié auprès des personnes en situation de vulnérabilité qui cherchent activement à échapper à la pauvreté et à la faim.  En effet, le capital humain est nécessaire pour atteindre chacun des ODD, ce qui en fait une approche fondamentale pour réaliser le Programme 2030, a estimé la délégation. 

Le Royaume-Uni a estimé que la lutte contre la pauvreté et la faim nécessite d’accélérer les possibilités de l’agriculture durable.  Alors que le monde fait face à une « triple menace », liée aux conflits, aux changements climatiques et à la COVID-19, il a également appelé à des actions anticipatives pour éviter des famines, notamment par le biais d’un renforcement des moyens humanitaires mené de concert avec les ONG et la société civile.  Dans ce cadre, il convient de disposer de données robustes pour pouvoir faire des projections et engager des politiques sur le long terme, a-t-il soutenu, rappelant l’appel lancé à cet égard par le G7 sous la présidence britannique.  Pour la délégation, la famine doit être prise en compte dans une approche trans-sectorielle afin de prévenir les morts évitables, en particulier de jeunes et de bébés.  Évoquant par ailleurs les programmes adoptés dans le cadre du Commonwealth pour améliorer la nutrition des enfants et des femmes, elle a jugé que la lutte contre la faim requiert une transition vers une agriculture durable, gage d’une alimentation de qualité.  À cette fin, elle a enjoint la communauté internationale à honorer les engagements pris lors de la COP26 pour inverser les effets des changements climatiques d’ici à 2030.  

VIVAT International, qui regroupe des ONG religieuses actives sur la question environnementale, a demandé une aide technologique et financière pour renforcer ses capacités afin de lui permettre de construire des laboratoires de culture de bambou servant à la production de semis.  Elle a recommandé de promouvoir le travail décent, l’éducation et les compétences pour assurer à chacun des moyens de subsistance durables.  Il faut aussi veiller à la cohérence entre les questions liées au climat, à la biodiversité, à la réduction des risques de catastrophe et aux ODD; soutenir le transfert de technologie, en renforçant la coopération scientifique et technologique; et promouvoir les investissements durables dans les infrastructures.   

Attirant l’attention sur l’aggravation de la « cyberviolence » durant la pandémie, Blue Tree Foundation, une organisation de la jeunesse de la République de Corée, a indiqué que, dans son pays, où 90% des jeunes utilisent des smartphones, l’incidence de la violence à l’école a plus que triplé en 2020 par rapport à l’année précédente.  Ce phénomène est aujourd’hui un problème pour les pays développés déjà numérisés comme pour les pays en développement qui se numérisent rapidement, a-t-elle relevé, avant de présenter son dispositif de prévention de la cyberviolence, « Blue Elephant », qui œuvre avec des parlementaires et des instituts de recherche à la révision des lois relatives à cette question.  

L’ONG Make Mothers Matter, qui s’emploie à faire entendre la voix des mères, a alerté sur le fait que le taux de mortalité lié à la pandémie est 1,6 fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes.  Avec la perte de leur mari ou partenaire, les mères ont vu leur charge de travail augmenter encore et, faute d’aide sociale, sont menacées de tomber avec leur famille dans la pauvreté extrême.  Pour les mères, l’augmentation du travail non rémunéré ainsi que les pertes d’emplois, le veuvage et le travail supplémentaire dû aux changements climatiques sont des facteurs qui aggravent la pauvreté et contribuent à des niveaux élevés d’anxiété, a-t-elle ajouté, avant d’appeler les États Membres à protéger, dans le cadre de leur reprise post-COVID-19, le travail et le bien-être de ces femmes.  

Comment les gouvernements et les ONG peuvent-ils contribuer à réduire la fracture numérique et ainsi parvenir à un modèle éducatif à la fois universel et hybride, a voulu savoir une déléguée de la jeunesse de Transdiaspora Network, Inc., un réseau qui promeut l’égalité des chances pour la jeunesse dans toute sa diversité culturelle, avant de s’interroger sur les mesures susceptibles de favoriser l’accès des jeunes aux postes à responsabilité.  

L’Organisation mondiale pour l’éducation préscolaire (OMEP) a relevé que la pauvreté des enfants implique souvent de multiples chevauchements de privations qui perturbent les besoins et les processus cruciaux pour leur développement.  Pendant une pandémie, assurer un bon départ à tous les enfants est plus que jamais vital.  Pour l’organisation, ce n’est pas un acte de charité, mais plutôt un devoir moral, un acte de justice sociale et de protection des droits de l’homme.  Selon elle, la protection et l’éducation de la petite enfance est l’investissement le plus rentable qu’un pays puisse faire pour briser le cycle de la pauvreté et des inégalités intergénérationnelles et construire une société plus cohésive et pacifique.

L’ONG UNANIMA International a jugé crucial que, dans le cadre des efforts déployés pour réaliser le Programme 2030, les États Membres placent la lutte contre le sans-abrisme au cœur de leurs stratégies de développement.  L’éradication de ce phénomène social et de ses causes profondes est nécessaire à la fois pour l’autonomisation de toutes les femmes et les filles, et pour une reprise post-COVID-19 véritablement inclusive et résiliente, a-t-elle fait valoir, en appelant la communauté internationale à s’attaquer au problème spécifique du sans-abrisme familial par le biais de politiques sensibles au genre et de mesures d’allocation de ressources.  Elle a également recommandé aux États Membres de fournir un accès à des services de qualité aux femmes et aux enfants victimes de violence sexiste ainsi qu’à tous ceux qui subissent le sans-abrisme.  

La Red Dot Foundation a indiqué que son travail porte sur l’égalité des sexes, la sécurité et la justice, et que ses plateformes visent à combler l’écart dans le signalement des cas de violence sexuelle et sexiste.  Que ce soit en raison de l’augmentation de la violence domestique et du harcèlement en ligne, d’une plus grande perte d’emplois ou d’une part accrue du travail de soins, les femmes portent le plus lourd fardeau de la pandémie, a constaté l’ONG.  Elle a demandé des investissements supplémentaires pour l’éducation sur les droits, les préjugés inconscients et la formation à l’intervention des témoins.  Elle s’est inquiétée de la pénurie de ressources pour fournir des conseils et des soins de santé mentale de bonne qualité.  Des investissements supplémentaires sont également nécessaires pour les lignes d’assistance téléphonique, les centres de conseil, les cercles d’écoute par les pairs et l’éducation sur la santé mentale dans les écoles et les collèges.  L’ONG a aussi souligné la nécessité d’investir davantage dans la création d’emplois dans les zones rurales et semi-urbaines, et de donner aux jeunes une plateforme pour participer activement au développement social.

Creators Union of Arab a mis en exergue le modèle de l’Égypte en matière de lutte contre la pauvreté et la faim, saluant la détermination de ce pays à atteindre les ODD en dépit des difficultés engendrées par la pandémie et la nécessité d’une reprise.  La « Vision 2030 » de l’Égypte est basée sur l’amélioration de la qualité de vie du citoyen et la consolidation des principes de justice et d’intégration sociale, a-t-elle précisé, avant de détailler plusieurs mesures prises par l’État égyptien avant et après le déclenchement de la crise actuelle, en particulier l’initiative pour une « vie décente », les efforts d’élimination des bidonvilles, les campagnes de soutien de l’emploi, le programme de transferts monétaires en direction des plus pauvres et la transformation numérique du secteur de l’éducation. 

Miss CARICOM Foundation Intl Inc. a appelé à utiliser l’éducation à la technologie numérique pour encourager les jeunes à l’entreprenariat dans les petites entreprises en les connectant à des modèles et stratégies d’éradication de la pauvreté et d’élimination de la faim.  L’ONG a aussi mis l’accent sur l’importance d’investir dans les capacités humaines et les infrastructures de base, d’assurer la sécurité économique et de renforcer les systèmes de protection sociale, insistant en outre sur l’importance d’appuyer l’inclusion numérique et l’égalité des chances grâce à des partenariats.  Elle a ensuite fait savoir qu’elle travaille à la conception d’un programme d’acquisition et de développement des compétences des jeunes, ainsi qu’à la création d’une communauté pour aider les jeunes à gagner des moyens de subsistance en temps de crise.

L’Institute of the Blessed Virgin Mary - Loreto Generalate a recommandé la création d’un fonds mondial pour la protection sociale afin de doter les pays les moins avancés des ressources nécessaires pour maintenir des programmes de protection sociale pour les enfants et autres groupes hautement vulnérables, et appuyer la participation et le retour d’information de chaque groupe et communauté.  La délégation a relevé que la technologie est une ressource essentielle pour l’éducation, le développement et la création de richesses dans le monde postpandémique, s’inquiétant toutefois de l’augmentation de la « discrimination technologique ».  Elle a enfin recommandé de créer des emplois décents et durables, et mettre à disposition des ressources pour la requalification et le perfectionnement des compétences afin répondre aux exigences du marché du travail.  

Alors que la COVID-19 risque de pousser plus de 100 millions d’enfants supplémentaires dans la pauvreté, l’ONG Save the Children International a jugé urgent d’adopter des solutions telles que les prestations universelles pour enfants.  L’expérience montre que la fourniture d’une aide au revenu régulière et l’accès inclusif aux protections dès la petite enfance peuvent aider à améliorer le développement de l’enfant, a-t-elle souligné, avant de plaider pour des systèmes de protection sociale plus inclusifs.  Notant à cet égard que seulement 1 enfant sur 4 dans le monde bénéficie d’une telle protection, elle a fait état d’importantes disparités régionales, 82,3% des enfants en Europe et Asie centrale ayant une couverture sociale, contre 15,4% dans les États arabes et 12,6% en Afrique.  Afin de préserver l’avenir des enfants et de mieux reconstruire après la pandémie, elle a appelé à combler cette lacune en introduisant progressivement des allocations familiales universelles. 

Pour « International Longevity Center Global Alliance », de nombreuses personnes âgées ont connu un déclin fonctionnel accéléré au cours de la pandémie.  Elles ont donc besoin d’une aide supplémentaire pour l’évaluation et la gestion de leurs conditions, afin de reprendre des forces et de se réengager dans la société.  Même si la pandémie de COVID-19 a gravement affecté la vie des personnes âgées, l’ONG a estimé qu’il est temps d’intensifier les efforts pour promouvoir les moyens par lesquels les personnes âgées peuvent rester fortes et bien vieillir.  De ce fait, il faut renforcer les soutiens sociaux et physiques qui peuvent leur permettre d’avoir une meilleure qualité de vie.  Dans le contexte de la reprise postpandémique, il serait tout aussi important de tenir compte des besoins des personnes âgées dans la conception et la mise en œuvre des politiques.  Il s’agirait par exemple de construire des cadres pour un vieillissement en bonne santé et pour combattre l’âgisme; de promouvoir un environnement adapté aux personnes âgées; ou encore d’améliorer la mesure, le suivi et la recherche sur l’expérience des personnes âgées affectées par la COVID-19. 

L’International Federation on Ageing (IFA) a rappelé que le Rapport mondial sur l’âgisme, publié en 2021, présente une vision franche et alarmante de l’impact de l’âgisme sur la santé et le bien-être.  Bien que les personnes âgées représentent une part disproportionnée de la charge mondiale de morbidité, 100% des études examinées pour le Rapport mondial ont trouvé des preuves de l’exclusion systématique des personnes âgées de la recherche ou des essais cliniques en cardiologie, rhumatologie, oncologie et d’autres domaines où la vulnérabilité aux maladies est plus élevée chez les personnes âgées.  La délégation a déploré que des millions de personnes âgées vivent dans une telle pauvreté qu’elles ne pourront peut-être jamais se remettre des effets socioéconomiques, psychologiques ou physiques de la COVID-19.  Elle a appelé à des actions concertées pour assurer et protéger les contributions et les droits fondamentaux des personnes âgées.

Le Mouvement international ATD Quart Monde a fait valoir que l’existence juridique est une condition indispensable pour que chacun accède à ses droits et à la reconnaissance au sein de la société.  À cet égard, il a souhaité que la discrimination fondée sur le statut socioéconomique soit reconnue comme un véritable défi pour les personnes vivant dans la pauvreté.  Pour l’ONG, le bien-être et la dignité pour tous impliquent également de donner à tous une voix, un pouvoir et une représentation, y compris à ceux qui sont les plus difficiles à atteindre.  Dans ce cadre, toutes les politiques visant à surmonter la pauvreté et l’exclusion sociale doivent être développées avec la participation significative des personnes qui en font l’expérience, a-t-elle préconisé, avant d’en appeler à la justice environnementale, car les personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont aussi les plus durement touchées par les effets des changements climatiques.  De fait, les politiques et mécanismes climatiques doivent suivre les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme des Nations Unies et être évalués en fonction de leurs impacts sur les 20% les plus pauvres de la population mondiale, a-t-elle souligné. 

L’ONG Irene Menakaya School Onitsha and African Cultural Promotions Inc a souhaité que cette session de la Commission alerte le monde sur la nécessité de rendre les systèmes éducatifs plus résilients aux crises et plus ouverts à l’innovation et à de nouvelles possibilités d’apprentissage.  Selon elle, l’éducation sur les compétences d’autonomisation, la productivité et le taux de production contribuera à une reprise inclusive et résiliente post-COVID-19 et, ce faisant, permettra d’accélérer la mise en œuvre des ODD 1 et 2.  Il est donc temps de faire de l’éducation inclusive sur les modalités d’éradication de la pauvreté et l’élimination de la faim une priorité absolue et de s’unir pour trouver des solutions ensemble, a-t-elle plaidé.  

La Haiti Cholera Research Funding Foundation Inc. USA a indiqué qu’entre autres programmes, elle aide à la nutrition de la petite enfance en Floride.  Elle s’est inquiétée du sort des millions d’enfants qui souffrent de malnutrition dans le monde, ainsi que des millions d’autres souffrant de l’obésité.  Elle a demandé une aide financière à l’ONU et aux États Membres pour lui permettre de fournir une aide alimentaire à ces enfants dans le besoin. 

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a indiqué que les programmes de lutte contre cette autre pandémie ont été gravement affectés par la COVID-19.  Malheureusement, le prix fort est payé par les plus vulnérables comme les toxicomanes et les réseaux sanitaires qui aidaient dans la lutte contre le VIH sont désormais mobilisés par la riposte contre la COVID-19 et nécessitent un soutien appuyé.  Pour l’ONUSIDA, les individus doivent figurer au cœur de la lutte contre les pandémies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.