Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’attaque dirigée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Michel Xavier Biang (Gabon):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné avec la plus grande fermeté l’attaque à l’engin explosif perpétrée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) le 17 octobre près de Tessalit, dans laquelle trois Casques bleus du Tchad ont été tués et trois autres blessés.
Les membres du Conseil ont adressé leurs condoléances les plus sincères et leur solidarité aux familles des victimes, ainsi qu’au Tchad. Ils ont également adressé leurs condoléances à l’Organisation des Nations Unies. Ils ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés et rendu hommage aux soldats de la paix qui mettent leur vie en danger.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien de transition d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque, avec l’appui de la MINUSMA, d’amener les auteurs de tels actes à en répondre devant la justice et de tenir le pays fournisseur de contingents concerné au fait des progrès accomplis, conformément aux résolutions 2518 (2020) et 2589 (2021) du Conseil de sécurité. Ils ont souligné que les attaques visant le personnel de maintien de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international et que le fait de préparer, d’ordonner, de commanditer ou de commettre des attaques contre des Casques bleus de la MINUSMA était un motif de sanctions en application de résolutions du Conseil. Ils ont souligné également que les pays hôtes étaient responsables au premier chef de la sûreté et de la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies et insisté sur l’importance que revêtaient les échanges et les communications entre la MINUSMA et le Gouvernement malien de transition.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont souligné que les auteurs, les organisateurs et les commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables, et ceux qui les finançaient, devaient être traduits en justice. Ils ont fait valoir que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations que leur imposaient le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motifs et les auteurs, et quel que soit le lieu ou le moment où ils étaient perpétrés. Ils ont rappelé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien à la MINUSMA et aux autres forces de sécurité présentes dans la région du Sahel, comme énoncé dans la résolution 2640 (2022).
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les conditions de sécurité régnant au Mali et par la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté toutes les parties maliennes à appliquer intégralement et sans plus tarder l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ils ont souligné que l’instauration d’une paix et d’une sécurité durables dans la région du Sahel passait nécessairement par des efforts conjugués sur le plan politique et dans les domaines de la sécurité, du maintien de la paix et du développement durable, au profit de toutes les régions du Mali, et par la mise en œuvre intégrale, effective et inclusive de l’Accord.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose de toutes les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2640 (2022) du Conseil. Ils ont souligné que ces actes odieux n’affaibliraient en rien leur détermination à continuer de soutenir le processus de paix et de réconciliation au Mali.